Conclusion
En définitive, les impacts négatifs sur
l'environnement et sur le social du projet de construction de la centrale
à gaz de Kribi pourront être atténués par l'adoption
de certaines mesures. Mais ces mesures s'avèrent insuffisances dans la
mesures où leur mise en oeuvre requiert un suivi et un contrôle
permanent par les autorités compétentes et certaines mesures
d'accompagnement. Ainsi l'élaboration PGES dans le cadre du projet
devient une nécessité. Il s'agit concrètement de
l'élaboration d'un plan de surveillance et de suivi environnemental, et
d'un plan de gestion sociale. Ce dernier constat confirme
l'hypothèse H2 selon laquelle : les
mesures d'atténuation proposées sont certes nécessaire
mais pas suffisantes pour réduire les impacts négatifs.
Conclusion deuxième partie
L'objectif de cette partie était de procéder
à la vérification empirique de la prise en compte des enjeux
environnementaux et sociaux dans le contexte Camerounais, cela à travers
le projet de construction de la centrale à gaz de Kribi et de la ligne
de transport. Deux chapitres ont guidé notre étude : le
premier avait pour objectif de montrer la situation de référence
c'est-à-dire la situation sans projet et la situation avec le projet. il
est apparu que le projet de construction de la centrale à gaz de Kribi
et de sa ligne de transport devait avoir des externalités
négatives sur l'environnement et sur la population locale. Certaines
externalités seront de moindre importance et pourront être
évitées, d'autres par contre seront majeurs et devront être
gérés minutieusement. Ainsi, le deuxième chapitre propose
un ensemble de mesures en vue atténuer de ces externalités.
Cependant ces mesures s'avèrent certes nécessaire, mais pas
insuffisantes. D'où la nécessité de l'élaboration
de certaines mesures d'accompagnement telles que le PGES.
Conclusion générale
En définitive notre étude visait à
démontrer la prise en compte des enjeux environnementaux et sociaux dans
la construction du projet de la centrale à gaz de Kribi et de sa ligne
de transport. Deux hypothèses ont guidé notre étude. La
première hypothèse stipulait que le projet devait
avoir des externalités négatives à la fois sur les
éléments de l'environnement et sur le plan
social ; et la seconde hypothèse stipulait
que les mesures d'atténuation
proposées sont certes nécessaire mais pas suffisantes pour
réduire les impacts négatifs. En vue de
vérifier ces hypothèses, nous avons structuré notre
étude en deux parties.
La première partie a présenté les
concepts, normes et le contexte de l'étude. Nous avons
présenté dans un premier temps, les concepts d'environnement et
de développement durable. il est apparu que les préoccupations
environnementales sont au coeur des débats depuis plusieurs
décennies des économistes en occurrence. Le soucie majeur
étant d'internaliser les externalités négatives des agents
économiques sur l'environnement. Pour cela certains auteurs à
l'instar de Pigou et Coase( à la suite Pigou) ont proposé des
mesures fortes pouvant limiter les effets négatifs des agents
économiques sur leur environnement. Le premier pense que l'instauration
d'une taxe pollueur-payeur pourra contraindre les agents économiques
à limiter leurs dommages sur l'environnement et le second que seul les
permis négociables c'est-à-dire la capacité pour les
pollueurs de négocier leurs externalités négatives sur
l'environnement soit avec les pouvoirs publics, soit avec d'autres agents
économiques peut limiter ces dommages. Plusieurs autres solutions seront
proposées par la suite : écotaxe, taxe carbone... Ce soucie
majeur de vouloir protéger l'environnement a fait naitre un nouveau
modèle de gouvernance : le développement durable. il a
été défini pour la première fois en 1987 par le
rapport Brundland comme : « un développement permet
la satisfaction des besoins présents, sans compromettre la
capacité des générations futures à satisfaire le
leur ». Mais lors du sommet de la terre à Rio(1992), ce
concept a été étendu tout en gardant sa quintessence. Il
s'appuie désormais sur trois piliers essentiels que sont :
l'économie, l'écologie, et le social et de ce fait tenter de
concilier développement et protection de la nature.
Dans un second temps, nous avons montré comment le
Cameroun a été intégré le concept du
développement durable dans son programme politique. Il en est ressorti
que les pouvoirs publics ont crée au lendemain du sommet de Rio un cadre
institutionnel à savoir le MINEF qui aujourd'hui s'appelle MINEPDED
devant veiller à la protection de l'environnement. Mais la
volonté manifeste du Cameroun de protéger l'environnement et de
s'inscrire dans un développement durable s'est traduite par l'adoption
de la loi N°96/012 du 05 août 1996 portant loi-cadre relative
à l'environnement dans la mise en oeuvre des projets de
développement. Cette loi exige une EIES pour tout projet qui au vue de
sa dimension peut porter atteinte à l'environnement. Cette étude
à pour but principal de limiter les externalités négatives
sur l'environnement et la population de tout projet d'envergure. Elle est
encadrée par un nombre de textes tant nationaux que internationaux. Elle
a depuis 2008 un guide précis de sa réalisation définit
par le MINEPDED.
La seconde partie s'inscrit dans une approche empirique
c'est-à-dire montrer comment les considérations environnementales
et sociales sont prises en compte dans les projets de développement au
Cameroun. Pour cela nous nous sommes intéressé au cas
spécifique du projet de construction de la centrale à gaz de
Kribi et de sa ligne de transport.
Nous avons dans un premier temps présenté le
projet et ses externalités négatives. Il en ressort que la zone
d'installation de la centrale : Mpolongwe présente un relief
divers, une biodiversité très riche et une population autochtone
ayant pour principale activité l'agriculture. De même les zones
qui seront traversées par la ligne de transport de l'énergie
électrique du site d'installation à Magombé (Edéa)
sont très riches et font l'objet d'une exploitation agricole. L'analyse
de la situation de référence et de la situation avec le projet
montre que le projet aura des externalités négatives sur les
éléments de l'environnement et la population. Ce qui confirme
l'hypothèse H1.
Dans un second temps, nous avons présenté les
mesures adoptées en vue d'atténuer les impacts négatifs du
projet sur l'environnement et les populations. Il apparait que ces mesures
pourront bel et bien réduire les impacts environnementaux et sociaux
potentiels dudit projet, mais ne sont pas suffisantes. Elles nécessitent
l'adoption de certains mesures d'accompagnement en l'occurrence le PGES. Ainsi
est confirmé hypothèse
H2.
Parvenu au terme de notre étude, il apparait que les
considérations environnementales et sociales sont véritables
prises en compte dans le projet de construction de la centrale à gaz de
Kribi et de sa ligne de transport, cela à travers l'EIES. Cette
étude est d'une importance capitale dans la mise en oeuvre des grands
projets dans la mesure où elle permet d'atténuer les impacts
négatifs du projet sur l'environnement et les population et de
l'inscrire par là dans la logique du développement durable. Mais
cette étude n'est pas suffisante, elle doit être
accompagnée par certaines mesures d'accompagnement afin de permettre
d'atteindre les objectifs environnementaux et sociaux visés et
d'éviter les aléas.
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