Section II Limites et Recommandations
L'EIES n'est plus ou moins qu'une étape administrative
dans la mise en oeuvre d'un projet et demeure pour le promoteur une contrainte
pour l'exécution de son projet. A ce titre, il devient nécessaire
mais pas suffisant pour la prise en compte des enjeux environnementaux et
sociaux.
II.1 Limites ou insuffisances des EIES dans le projet de
la centrale à gaz de Kribi
L'EIES du projet de construction de la centrale à gaz
de Kribi présente quelques limites qu'il convient soulever.
II.1.1 Sur le plan environnemental
Une présence peu marquée des ONG
défenseurs de l'environnement dans les consultations publiques. En
effet, les différents rapports produits par l'équipe d'experts ne
font état nulle part d'un point de vue quelconque d'une ONG
défenseuse de l'environnement.
Etant donné que l'EIES est une étape
administrative qui une fois validée peut marquer le début de la
phase d'exécution du projet. Cela laisse penser qu'un promoteur de
mauvaise foi peut ne pas tenir ces engagements dans le domaine environnemental,
une fois l'étude d'impact validée. Il devient donc urgent de
savoir comment celui-ci compte gérer au jour le jour les contraintes
environnementales, et quels sont les mécanismes de suivi et de
contrôle (les indicateurs doivent être connus). Jusqu'à
présent le plan de gestion environnemental et social du projet n'est pas
défini pourtant le projet entre dans sa phase de construction.
II.1.2 Sur le plan social
A la lecture du rapport des consultations publiques
publié en 2006 par le cabinet SW, on se rend compte de l'absence totale
des femmes ou de leurs représentantes lors des réunions entre les
parties prenantes. Or selon, le rapport d'étude préliminaire dans
la localité, il en ressortait que 19.2% de ménages à
Edéa et 17.5% des ménages a Kribi avaient pour chef de famille
les femmes. Cette situation peut conduire à la marginalisation de cette
frange de la population.
Aussi le cout d'opportunité n'a pas été
évalué c'est-à-dire la perte la production dans d'autres
secteurs d'activités du fait du recrutement de la main d'oeuvre locale.
Ainsi on peut assister à une baisse de productivité agricole par
exemple suite à l'emploi massif de la population locale. Ce qui pourrait
diminuer l'offre de denrées agricoles et augmenter par là cout de
la vie.
Il est important de savoir comment le promoteur compte
recasser les populations et gérer ses contraintes sociales.
Les indemnisations sont certes importantes mais pas suffisante
car donner d'importantes sommes d'argent du coup à un individu
habitué à un revenu modeste pose le problème crucial de
savoir comment rentabiliser ces fonds reçus afin de s'assurer une
meilleure condition de vie dans le futur. Aussi ces indemnisations sont sources
d'insécurité et de conflit sociaux.
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