Conclusion
Comme on peut le constater le souci de préserver
l'environnement et d'inscrire le Cameroun dans la logique de
développement durable est un enjeu capital pour le gouvernement
camerounais à l'heure actuelle. Cela se traduit concrètement par
l'obligation d'une étude d'impact environnemental et social pour les
projets de grande envergure. cette étude est encadrée par
plusieurs traités et conventions internationaux en la matière et
certaines normes législatives et réglementaires au niveau
national. Mais ces normes et traités n'auraient sans doute eu aucune
force s'il n y avait une institution majeure devant veiller à leur
application scrupuleuse. Tel est la mission assignée au MINEPDED.
Cependant suite à la qualité déplorable des EIE et
à la mauvaise interprétation des textes dont était sujette
ces études au Cameroun depuis quelques années, l'ex MINEP a
adopté en 2008 un canevas unique de réalisation d'EIES au
Cameroun. Ce guide précise à la fois la procédure et la
démarche d'élaboration d'une EIES, mais aussi le contenu et la
structure du rapport d'EIES au Cameroun. Il met en exergue de ce fait le
caractère méticuleux, global et participatif de la
méthodologie de l'EIES au Cameroun. Elle prend en considération
aussi bien les impacts sur les différentes composantes de
l'environnement et les impacts sociaux à chaque phase du projet et
propose des mesures d'atténuation ou des variantes. Ce faisant la
structure en charge de l'EIES d'un projet doit travailler en étroite
collaboration avec la population locale du site d'installation tant au niveau
de l'évaluation de l'impact qu'au niveau des mesures
d'atténuation. Cette méthode dite participative vise
l'acceptation et la reconnaissance des populations locales dans le projet.
Conclusion première partie
En définitive, la question environnementale taraude
depuis plusieurs décennies économistes et écologistes. Le
soucie majeur étant de vouloir internaliser les externalités des
agents économiques. Cela a donné naissance à un nouveau
modèle de gouvernance à savoir le développement durable.
L'épuisement des ressources naturelles (rapport Meadows) et la
responsabilisation des actes humains (problèmes écologiques dus
à l'effet de serre et à la déforestation) sont venus
modifier notre perception du progrès économique et social. Le
développement durable leur a associé une condition
supplémentaire : la satisfaction des besoins présents ne doit pas
se faire au détriment des besoins futurs. Croissance et
développement économique doivent ainsi respecter un
équilibre intergénérationnel. Ainsi lors du somment de Rio
en 1992, un ensemble de principe : agenda 21 ont été retenus
afin d'inscrire les pays dans un processus de protection de l'environnement et
de développement durable. Ayant pris conscience des enjeux
environnementaux, le Cameroun a crée un cadre institutionnel devant
veiller au respect des normes environnementales : le MINEPDED. Mais de
façon concrète l'engagement du Cameroun dans un processus de
développement durable et de protection de l'environnement est
matérialisé par l'adoption de la Loi n°96/012 du 05
août 1996 portant loi-cadre relative à l'environnement dans la
mise en oeuvre des projets de développement. Cette loi exige une
étude d'impact environnemental et social pour des projets qui en raison
de leur dimension peuvent porter atteinte à l'environnement ; afin
de limiter les impacts négatifs desdits projets sur l'environnement et
les populations. Cette étude est encadrée par un ensemble de
textes tant internationaux que nationaux et est sous la tutelle du MINEPDED.
Autrefois sans canevas approprié, les EIES au Cameroun suivent
dorénavant(depuis 2008) un canevas précis :
« guide de réalisation et d'évaluation des
études d'impact environnemental au Cameroun » unique tel que
définit par le MINEPDED. Ce guide précise à la fois la
procédure et la démarche d'élaboration d'une EIES, mais
aussi le contenu et la structure du rapport d'EIES au Cameroun. C'est ainsi que
plusieurs projets notamment des projets structurants ont fait l'objet d'EIES au
Cameroun ces dernières années. On peut citer entre autre :
le projet de construction du port en eau profonde de Kribi ; les projets
de construction des barrages de Lom Pangar, Memve'le, Mekin, le projet de
construction de l'autoroute Douala-Yaoundé. Le projet de la centrale
à gaz de Kribi s'inscrivant dans ce type de projet(structurant), il
convient dès lors de s'intéresser aux impacts environnementaux et
sociaux qu'il risque provoquer dans son site d'installation.
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