Epigraphe
Aucun développement n'est possible sans changement et ce
qu'il faut changer c'est l'homme, l'être au centre de tout agir !
Guillaume-Trésor
Kakesa
Dédicace
A l'Eternel Dieu Tout Puissant,
de qui nous vient tout réconfort
A ma mère
Evelyne Mbumba
A mon frère Léonard
Kakesa et à son épouse Sylvie Mbangala
Pour leur soutien
incommensurable au prix de multiples sacrifices.
Guillaume-Trésor Kakesa
Remerciements
Ce travail de fin d'étude est le couronnement de nos
cinq années d'apprentissage au sein de l'Université Catholique du
Congo (UCC), lesquelles a connu un dynamisme collectif pour que cette
étape soit franchie.
Ainsi, avant d'entamer le vif du sujet, qu'il nous soit permis
de nous acquitter d'un devoir, celui d'exprimer notre gratitude à
l'égard de tous ceux, de près ou de loin, de l'une ou de l'autre
manière, nous ont tendu leur main durant ce cursus académique.
Parmi ces âmes bienveillantes, nous citons ici, le
Professeur Abbé Joseph Baambe A Mboyo qui a dirigé ce travail
avec sympathie, patience et rigueur scientifique. Quel mot dire ? Il est
maître et modèle.
Remercions très chaleureusement monsieur l'Assistant
Pudens Malibabo, ses contributions combien louable ont permis de nourrir ce
travail.
Nous ne pouvons passer sous silence les efforts que les
Professeurs et Assistants de l'UCC ont fournis durant notre parcours
académique. Qu'ils retrouvent ici l'expression de notre profonde
gratitude.
Que tous les miens trouvent dans ce travail un motif d'honneur
et de fierté. Mention spéciale, à Marie-Jeanne Mububu,
Célestine Mububu, Suzanne Mububu, Félicité Mububu, Jean
Mububu, Monique Mububu, Pacifique Mundanda, Marien Mundanda, Marina Mundanda,
Clarisse Kayongo, Don-Félix Masumu, Petit Don Mbiyavanga, Laurianne
Mbiyavanga, Plamedi Mbiyavanga, Parfait Mbiyavanga, Cadette Kakesa, Mbudjo
Kakesa, Pika Kakesa, Sublime Kakesa, Gaël Kakesa, Samuel Zinia, Jeanine
Lukundu, Merveille Tikana, Divin Tikana, Noëlla Tikana et vous tous.
A nos inséparables, Géu lord Longo, Jacques
Ngbondu, Fabien Ntwa, Abbé Guy Masieta, Soeur Mireille Kasongo, Soeur
Véronique Engbondu, Soeur Liliane Makengo, Elysée Kembe,
Bernadette Musela, Laetitia Matombe, Grace Wele, Yvette Masengu, Sonia Kutonda,
Cynthia Kambamba, Judith Mokulayanga, Bernadine Mangoyo, Chancelvie Makengo,
Prisca Mushiya, Junny Bashimbe, Esther Kiombo, Tony Ekoto, Victor Kuwa,
Marcellin Kalombo, Yvon Tshimwanga, Glaudyshia Limbembe, Jean-Claude Matiti,
Panacée Matiti, Ruphine Tudienu, Didi Dikwa, Gué lord Kwambamba,
Chrisosphère Buende pour tous ce que vous représentés pour
moi.
Que Jean-Paul Modiala et Blondine Kapungu, Nzulain Kayata,
famille Mwanatanga, Dr Michel Lama, Samuel Lama et Sandra Jibikilayi,
trouvent à travers ces quelques lignes, l'expression de notre
reconnaissance.
Enfin, que tous ceux qui, bien que n'ayant pas
été cité nommément, se sont dévoués
et déployés sans compter pour la réussite de nos
études et la réalisation de ce travail, soient rassurés de
notre profonde gratitude et qu'ils sachent que leurs noms sont gravés
infiniment sur la feuille de notre coeur.
A tous et à chacun, nous disons un grand
merci !
Guillaume-Trésor Kakesa
Abréviations
CCC : Communication pour le Changement de
Comportement
IEC : Information Education Communication
JMPR : Jeunesse du Mouvement Populaire pour la
Révolution
MICS2 : Multiple Indicator Cluster Surveys 2
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
PNA : Programme National d'Assainissement
PTC : Plan du Travail Créatif
RDC : République Démocratique du
Congo
SIC : Sciences de l'Information et de la
Communication
TRIVAC : Trier Recycler Incinérer Valoriser et
Communiquer
UCC : Université Catholique du Congo
UPN : Université Pédagogique
Nationale
0. INTRODUCTION GENERALE
0.1. Problématique
De nos jours et de par le monde, les questions sur
l'environnement restent d'une actualité brulante. A Kinshasa,
l'évolution de l'insalubrité et la dégradation de la
nature ont pris des proportions inquiétantes. Profondément
enraciné, cet état de choses a plongé les gens dans une
insensibilité sans précédent et est devenue un
épiphénomène.
Jadis appelé « Kin-la-belle »,
cette appellation est loin d'être une réalité aujourd'hui.
« Kin-la-belle n'est qu'un lointain souvenir dans le langage du
kinois... »1(*),
en lieu et place de « Kin-la-poubelle ».
Du nord au sud, de l'est à l'ouest, la capitale
congolaise ressemble à ce jour à une décharge publique,
où les collines d'immondices se rivalisent avec des nappes d'eaux
stagnantes, un véritable gîte des moustiques.
Artères et lieux publics, espaces verts, rigoles et
caniveaux, rien n'est épargné par ce fléau. Curieusement,
tout autour de ces endroits impropres se déroule des intenses
activités commerciales. Par conséquent, derrière cette
insalubrité se colle la présence accrue des maladies
endémiques telles le paludisme, la typhoïde, la dysenterie, la
verminose... qui sont devenues des cantiques de diagnostics médicaux
à Kinshasa.
Eu égard à ce qui précède,
l'évaluation générale de l'insalubrité à
Kinshasa, a conduit les autorités provinciales a souhaité un
changement de mentalité, pour limiter la montée en vitesse de
cette situation, afin de sauvegarder l'homme et son espace vital.
Ainsi, à travers diverses occasions, l'Hôtel de
ville a tenté de restaurer la salubrité dans la ville de
Kinshasa. Les gouverneurs André Kimbuta, Jean Kimbunda et bien d'autres
dans le passé, ont tour à tour lancé les opérations
« Kin bopeto »2(*), « Opération coup de
poing etc.».
Ces différents programmes d'assainissement ont mis en
contribution des bulldozers pour démolir les étalages des
commerçants, des garages de fortune installés sur les voiries
publiques. Et récemment, un « Salongo »3(*) obligatoire a été
décrété chaque week-end de 7 heures à 10 heures,
par l'arrêté n°SC/088 du 10 mai 2010, portant sur mesures
collectives d'assainissement à Kinshasa.
Pour pérenniser la salubrité dans la ville,
cette loi a sollicité l'implication effective de toutes les
autorités municipales ainsi que celles de la Police. Bien plus, elle a
prévu des « sanctions financières à
l'égard des contrevenants, allant de 5 à 100 dollars
américains pour les maisons d'habitations, de 100 à 1000 dollars
américains pour les maisons commerciales et des services et de 1000
à 10.000 dollars américains pour les industries. Et en cas de
récidive, l'amande sera portée au double du montant
originel »4(*).
Passant au comble le bilan de ces approches, tous les esprits
s'accordent à première vue qu'en dépit des multiples
mesures de renforcement aux opérations d'assainissement et la
présence de certaines structures de salubrité, l'état de
lieu de l'insalubrité à Kinshasa reste lamentable. Le volume de
déchet ne fait qu'augmenter et leur gestion devient de plus en plus
complexe.
A en croire cette observation, rien ne semble avoir
réussi. Cet échec peut être considéré comme
un effet de rejet par la population des contraintes qui pèsent sur elle
pour assainir l'environnement. D'où l'essence même du conflit qui
s'instaure entre les administrateurs et les administrés autour de la
question de la salubrité de la ville de Kinshasa.
Mais il s'avère important de dépasser cette
dimension factuelle pour finalement chercher les raisons de la
réfraction populaire par rapport aux décrets sur le changement de
comportement visant l'assainissement de l'environnement à Kinshasa.
Partant du postulat selon lequel, un environnement sain garantie une
santé publique saine, une question s'impose à ce niveau :
Nonobstant la communication de l'Hôtel de ville articulée en
décret, pourquoi les kinois ne s'engagent pas dans l'assainissement de
leur milieu de vie ? Pour répondre à cette question, nous
serons amener à nous rapprocher des concernés et à nous
entretenir avec eux.
0.2. Hypothèse
Tout changement voulant s'inscrire dans le temps, s'enracine
dans une communication participative et éducative. Ceci, pour aider les
gens à franchir le pas jusqu'au déclenchement d'un engagement
responsable et intériorisé.
Tout
compte fait, la persistance de l'insalubrité à Kinshasa
s'explique par l'absence d'une information utile et pertinente pouvant susciter
l'adhésion, à côté desquelles l'on pourrait associer
le manque d'organisation et de considération à l'égard du
public.
Cependant, la logique de tout développement durable
prend sa force dans une approche participative, cherchant à construire
ensemble tout d'abord sur le plan d'idées et enfin sur le plan
d'actions.
0.3. Méthodes et
techniques
L'élaboration de tout travail scientifique
nécessite une ou des méthodes de recherche. Constituer par un
ensemble de « manières de faire », cette
démarche ne rien d'autre que l'itinéraire qu'emprunte un
chercheur afin de bien atteindre son objectif. Ainsi, pour tenter de creuser
notre problématique, ce travail fait recourt à l'approche
ethnométhodologique.
Par définition l'ethnométhodologie est
« une science pratique des pratiques humaines, qui permet
d'appréhender les réalités sociales là
où elles s'expriment et se produisent »5(*).
Selon Alex Mucchielli6(*), l'expression
« ethnométhodologie », n'est pas à être
entendu comme une méthodologie spécifique de l'ethnologie, ni
comme étant une nouvelle approche méthodologique de la
sociologie. Dans ce concept, « ethno » désigne le
savoir quotidien de la société à la disposition de tout
membre, tandis que « méthodologie » renvoie à
la mise en oeuvre de savoir-faire et des procédures profanes par ces
membres.
Fondé par Harold Garfinkel, l'ethnométhodologie
est donc l'étude du « raisonnement sociologique
pratique », c'est-à-dire une connaissance savante construite
par les sociologues à partir des connaissances profanes du monde social.
En accordant aux activités banales de la vie quotidienne la même
attention qu'on accorde habituellement aux événements
extraordinaires, l'ethnométhodologie cherche à les
appréhender comme des phénomènes de plein droit.
Et prenant distance de la sociologie de Durkheim qui
considère l'individu comme un idiot culturel, c'est-à-dire qui
produit la stabilité de la société en agissant
conformément à des alternatives d'actions
préétablies et légitimes que la culture lui fourni,
Garfinkel stipule que, les faits sociaux ne s'imposent pas aux individus. Entre
une règle ou une instruction et leur application par les individus
s'ouvre un immense domaine d'interprétation.
L'individu est capable d'analyser une situation et de
réagir en conséquence, grâce à la connaissance qu'il
incarne.
Dans ce même élan, le choix de cette approche
dans notre réflexion, s'inscrit dans le but de mettre sur la table la
problématique de l'insalubrité, la disséquer pour trouver
les causes réelles de la persistance.
Bien entendu, la réalisation de ce travail nous renvoi
aussi aux techniques vivantes d'une part et non vivantes d'autre part. La
technique vivante notamment l'entrevue entendu comme « un dispositif de
face à face où un enquêteur a pour objectif de favoriser
chez un enquêté la production d'un discours sur un thème
défini dans le cadre d'une recherche »7(*), viendra en appui à
l'approche ethnométhodologique. Grâce à un jeu
d'échange, la technique vivante va tenter d'entrer dans la pensée
des interlocuteurs pour dégager le sens assigné à
l'approche contraignante comme politique d'intervention pour rétablir la
salubrité. Bien au de là, il sera aussi question de recueillir
les suggestions en lieu et place de l'actuelle stratégie. Par ailleurs,
la technique non vivante ou documentaire quant à elle, nous permettra de
recourir spécialement aux ouvrages et autres documents relatifs
à ce sujet afin de réunir les opinions de divers auteurs.
0.4. Cadre théorique
D'après Kuhn, le cadre théorique
« sert donc en partie à justifier la
« scientificité » d'une recherche et à
légitimer celle-ci dans un paradigme reconnu selon le fonctionnement de
la science normale »8(*). Il a comme objectif d'insérer une
problématique particulière dans un ou plusieurs systèmes
d'explications reconnu par la communauté scientifique. Il consiste
à cimenter en quelque sorte l'orientation définitive de la
recherche.
Dans
cette optique pour mieux murir notre réflexion, le présent
travail marche sur les traces de la communication pour le changement de
comportement (CCC). Nous allons y revenir en long et en large dans la
deuxième section du premier chapitre.
0.5. Délimitation du
sujet
Le sujet dont il est question ici est limité
principalement aussi bien dans le temps, dans l'espace que dans la
matière. Quant à la délimitation temporelle, la
présente étude est focalisée sur la période de
l'entrée en vigueur de l'arrêté n° SC/088 du 10 mai
2010 portant sur mesures collectives d'assainissement dans la ville de Kinshasa
à nos jours.
Concernant la délimitation spatiale, notre cadre de
recherche correspond à la limite provinciale de la ville de Kinshasa et
précisément dans le quartier Kingasani, ceci dans le souci de
circonscrire le champ de notre d'étude. Et partant de la
délimitation sur la matière, celle-ci s'atèle sur les
causes de la persistance de l'insalubrité.
0.6. Intérêt du
sujet
En focalisant notre recherche sur les méthodologies des
Sciences de l'Information et de la Communication (SIC), notre principal
intérêt consiste à doter à tout partisan de
changement de comportement, un dispositif lui permettant à bien entrer
dans les âmes des individus avec une communication ayant à la fois
une valeur de message et un facteur de reliance ou de rapprochement.
Au demeurant, notre motivation n'est pas seulement pour de
raison d'actualité que revêt ce sujet, mais aussi et surtout parce
que nous sommes tous concernés en tant que membre effectif de cette
société qui s'enfonce de plus en plus dans l'inconscience. C'est
donc pour nous, une façon de rendre chacun responsable à son
niveau. Car, l'insalubrité vue comme une préoccupation secondaire
en ce jour, elle est par conséquent une menace lointaine.
0.7. Division du travail
Hormis l'introduction et la conclusion générale,
notre travail est subdivisé en trois chapitres. Dans le premier chapitre
intitulé : « Clarification des concepts
opératoires et cadre théorique», il sera question de
définir et d'approfondir les différents concepts qui constituent
l'assise de notre dissertation afin de mieux orienter notre analyse. Le
deuxième chapitre portant sur la « Classification des
déchets et leur impact sur l'environnement et sur l'homme » se
penchera à répertorier les différents types de
déchets et à démontrer leurs méfaits. Et le
troisième chapitre reposera sur « L'analyse des
mécanismes explicatifs de la persistance de l'insalubrité
à Kinshasa », tout en cherchant à établir le rapport
entre individus et faits.
CHAPITRE I : CLARIFICATION
DES CONCEPTS OPERATOIRES ET
CADRE THEORIQUE
Comme toute oeuvre de
conceptualisation, le travail scientifique revêt dans son essence, un
sémantisme caché. De l'usage courant à l'usage
spécifique, le vocabulaire d'un système langagier est souvent
porteur d'une multiplicité de sens. Ainsi, la pluralité de
signification d'un même mot peut se présenter comme obstacle
à la réussite de la communication.
Restant dans cet angle, notre effort dans le présent
chapitre, consiste à esquisser les principaux concepts sur lesquels se
fondent notre réflexion afin de casser toute polysémie
sémantique. Dans un premier temps, nous allons passer en revue les
vocables de communication, coercition, communication coercitive,
conscientisation, résistance, changement et autres sous-jacent. Puis,
nous finirons par un aperçu de la théorie sur laquelle se cimente
cette étude notamment, la communication pour le changement de
comportement (CCC).
SECTION I : CLARIFICATION DES CONCEPTS
OPÉRATOIRES
I.1. La communication
La communication est d'évidence une
réalité omniprésente. Elle est produite et transmise d'une
manière ou d'une autre par toutes les espèces. En ce sens, elle
fait l'objet d'étude de plusieurs disciplines et n'a pas une
définition unique.
Pour Jean-Marc Lehu, la communication est « un
processus de transmission d'information d'un émetteur vers un
récepteur. Elle implique un codage puis un décodage, pour
espérer déclencher la réaction recherchée
»9(*).
Etymologiquement, le « terme communication renvoie
à l'idée de la relation à l'autre (com=
avec) »10(*). La
communication est ainsi « l'action d'établir une relation avec
quelqu'un, ou de mettre quelque chose en commun avec une personne ou un groupe
de personnes »11(*).
Pour compléter cette définition, Philippe Cabin
et Jean-François Dortier envisagent la communication « comme
la participation d'un individu à un système d'interaction qui le
relie aux autres »12(*), c'est-à-dire « un mécanisme
par lequel les relations humaines existent et se
développent »13(*).
Et dans une acceptation plus large, on entend par
communication « tous les procédés par lesquels un
esprit peut en affecter un autre. A l'évidence, cela inclut non
seulement le langage écrit et parlé, mais aussi la musique, les
arts visuels, le théâtre, le ballet et, en fait, tous les
comportements humains »14(*).
En rapprochant toutes ses définitions, l'on peut
retenir toute suite que dans toute communication, il ya nécessairement
transmission d'information. Cependant, cette communication n'a pas la vocation
d'être un simple échange d'information. Elle est plutôt, le
ciment qui lie les hommes, en abolissant les barrières pour unir les
passions communes. C'est ainsi que dans une communication un message est
à la fois un contenu et une relation, car « la communication
n'est satisfaite que si tous les acteurs de la communication sont d'accord sur
la nature de la relation »15(*). « La communication n'est donc plus
seulement le partage d'une information, elle représente une
volonté de changement, elle reflète une intention d'orienter la
réalité »16(*).
I.1.1.
Type de communication
Toute communication est caractérisée par son
type. Et comme évoquer dans les lignes précédentes, la
communication intervient aujourd'hui à plusieurs niveaux dans la
vie humaine. Mais, pour le cas d'espèce, nous n'évoquons ici que
deux types à savoir :
- La communication interpersonnelle,
- La communication institutionnelle.
· La communication
interpersonnelle :
Elle s'intéresse aux échanges des informations
moyennant l'usage de la parole. Et s'effectue sous forme d'un face à
face entre deux ou plusieurs personnes.
Entre humains, c'est la base de la vie en
société parce qu'elle est « faite de dialogue et de
compréhension mutuelle. C'est sur cette base que se fonde les
premières expériences de l'enfant et que se règle les
relations entre adultes ; ces échanges supposent un minimum
d'égalité et de transparence et visent le bien être et le
développement de la personne (relation amicale, relation amoureuse,
etc.) »17(*).
· La communication
institutionnelle :
C'est le discours « des organisation sur
elles-mêmes »18(*). La communication institutionnelle représente
« l'ensemble des actions de communication qui visent à
développer la notoriété de l'entreprise et, dans un second
temps à améliorer puis à entretenir son image
»19(*).
« Il s'agit de faire connaître l'organisation, d'identifier ses
activités et de donner une bonne image d'elle-même, à ses
publics tant externes qu'internes »20(*). « La communication institutionnelle
confère à l'entreprise le statut lui permettant ainsi à
mieux s'intégrer dans son environnement. « C'est l'acte par
lequel les entreprises occupent pleinement la place qui leur revient dans la
société »21(*). Cette communication fait recourt à un certain
nombre d'outils en l'occurrence « les relations publiques, les
opérations de mécénat et de
parrainage »22(*). Son action se déroule par conséquent
sur le long terme.
I.1.2. Composantes du processus de
communication
En dehors de son type, toute communication est aussi
caractérisée par ces composantes que résume ici le
schéma de communication de Roman Jakobson23(*) :
Dans ce schéma, on peut identifier
un destinateur (émetteur) qui émet un message à un
destinataire (récepteur). Le message est transmis grâce à
l'existence d'un code (la langue) partagé par les deux participants qui,
pour qu'il y ait transmission d'informations, doivent obligatoirement entrer en
contact (un contact qui suppose une connexion physique et psychologique).
L'ensemble s'inscrit dans un contexte.
· Emetteur :
Toute communication provient d'une source, cette source est
l'émetteur. La réussite ou l'échec de la communication
dépend en partie de cette source.
Pour ce faire, il devra disposer des informations suffisantes
sur ses destinataires, il devra savoir coder son message en fonction du
décodage de l'autre et maîtriser les techniques de transmission du
message.
· Message :
C'est le contenu de la communication. Il comprend les informations
transmises et les symboles codés par l'émetteur qui donnent des
significations particulières pour qu'elles soient
interprétées dans le sens qu'il a voulu leur donner. Plus
l'écart entre le message émis et l'interprétation faite
à la suite de sa réception est grand, plus la communication est
défectueuse. Ainsi, un message a davantage de chance d'être
compris et accepté s'il s'inscrit dans le champ d'expérience de
l'émetteur et du récepteur.
·
Récepteur : C'est celui à qui le message est
destiné, auprès de qui l'émetteur tend à susciter
une réaction. Lors de la réception du message transmis, le
récepteur essaie de traduire les informations reçues sous forme
de significations comprises et interprétées.
· Code :
C'est l'ensemble de conventions permettant de produire les messages.
Quand l'émetteur et le récepteur poursuivent les mêmes
objectifs et partagent les mêmes codes, la communication a plus de chance
d'être efficace.
·
Canal : C'est le médium, moyen pour véhiculer les
messages de l'émetteur au récepteur.
· Contexte :
C'est le cadre dans lequel est produit un acte de
communication. Cet environnement de la communication peut
être la famille, l'école, l'entreprise ou toute situation sociale,
comme la réunion entre amis, etc. et peut générer du
bruit,
ou être source d'interférences. C'est donc le
contexte
qui donne le sens de l'échange.
De ce
qui précède, la communication n'est pas une démarche
unidirectionnelle. Elle est plutôt circulaire et interactive. Elle se
fonde sur le réajustement mutuel, grâce au feed-back.
ü Feedback
:
Mais
on ne peut pas penser la communication sans feed-back ou rétroaction qui
est la réaction du récepteur au message reçu. Le feed-back
permet de vérifier que le message a atteint son but ou non, a
été compris ou pas. Le cas échéant, il tend
à apporter des réajustements pour garantir une
compréhension mutuelle. Grâce à l'élément du
feed-back, la communication interpersonnelle se réalise suivant un
processus dynamique et assure un « va et vient » qui place
l'émetteur et le récepteur en interaction continue pour atteindre
le même objectif24(*).
Ceci dit, la communication mérite ainsi d'être
considérée ici non pas comme une somme d'éléments,
mais plutôt comme un ensemble dynamique qui doit être maniée
avec beaucoup de précaution. En ce sens, « elle est un
processus complexe. La notion de complexité n'est pas à confondre
avec celle de compliqué. Elle repose sur l'idée
d'imprévisibilité, c'est-à-dire un sens imprévu
peut surgir au sein du système »25(*).
I.2. Coercition
La coercition est l'action de contraindre quelqu'un, afin de
le pousser à agir sous une influence. C'est concept à un sens
beaucoup plus péjoratif dans les relations humaines car, il vise
à étouffer la marge de la liberté relativement à ce
que l'on est censé faire volontaire.
Dans un processus de changement sous l'angle de l'approche
coercitive, on « estime que ce qui gouverne le comportement des
humains, c'est la loi naturelle fondant l'organisation sociale, et en vertu de
laquelle les moins forts doivent céder aux plus
forts »26(*). En
d'autres termes, dans une démarche d'influence, ceux qui ont moins de
pouvoir doivent céder devant ceux qui en ont plus.
I. 3. Communication
coercitive
C'est une communication injonctive où l'on exclue toute
marge de coopération. Le rapport caractérisant une situation de
communication coercitive est celui de force. Tout s'édicte. Cette
communication est perçue non pas comme un moyen d'échange, mais
plutôt comme un instrument de renforcement du pouvoir ou encore comme un
simple outil permettant à l'émetteur du changement
d'énoncer ses décisions.
En s'appuyant sur une définition linéaire,
instrumentale de la communication, le changement inscrit dans une dynamique
coercitive, mérite d'être qualifié ici d'une approche de la
non-négociabilité. Ce type de communication est souvent source de
malentendu et d'antagonisme entre les acteurs en situation d'échange.
I.4. Conscientisation
Parler de la conscientisation, c'est comprendre avant tout ce
que c'est la conscience. Si le premier concept se présente comme une
démarche, le second est par conséquent le résultat
à atteindre. De ce faite, la conscience est le « sentiment
intérieur qui pousse à porter un jugement de valeur sur ses
propres actes »27(*). La conscientisation implique de cette manière
la prise de conscience d'une situation quelconque.
Terme se rapportant fréquemment dans le champ
éducatif, la conscientisation est définie en quelques mots par
Catalina Ferrer et Réal Allard comme « un mouvement personnel
qui mène vers la sensibilisation des gens par rapport à la
réalité ou aux problèmes vécus dans le monde qui
les entoure »28(*). Il est toutefois important de ne pas réduire
ce concept à l'acte de sensibiliser. La conscientisation inclut
plutôt « une éducation à la compréhension
critique de la réalité sociale et environnementale et au sens
éthique de la responsabilité »29(*). Ceci demande de
l'observation, de la réflexion et du questionnement sur soi, sur
l'entourage ou la société que sur l'environnement.
Bien plus, la conscientisation ne s'arrête pas à
la compréhension critique d'un problème, mais implique
également un engagement pour le changement. Dans cette optique, le
défi de la conscientisation est triple :
- Susciter une prise de conscience ;
- Susciter le passage à l'action ;
- Encadrer et vivre l'action30(*).
I.4.1. Finalité de la
conscientisation
La conscientisation a comme finalité le changement de
comportement durable dans le temps et dans l'espace. Le changement de
comportement est à comprendre ici comme un élan intérieur
d'un individu ou d'un groupe d'individus, résolument décider
à renoncer un comportement considéré comme non
cohérent au bon fonctionnement de la vie sociale pour l'acquisition des
nouvelles orientations en harmonie avec la société. Pour
être réussi, le changement de comportement doit être
maintenu et nécessite ainsi une somme considérable de temps,
d'effort et d'énergie car, l'individu peut adopter un certain
comportement pour l'abandonner au bout de quelques temps.
I.5. Résistance
Le sens premier du mot résistance est attribué
d'abord aux choses. Sa première signification provient des sciences
physiques et signifie « le phénomène physique qui
s'oppose à une action ou à un mouvement. Le faite de
résister c'est opposer une force à une autre pour ne pas subir
les effets d'une action »31(*).
Tourné vers l'action humaine, la terminologie
« résistance au changement » remonte des travaux de
Coch et French en 1947. Selon Pierre Collerette, Delisle et Perron, la
résistance au changement est « l'expression implicite ou
explicite de réactions de défense à l'endroit de
l'intention de changement »32(*). Elle est aussi perçue par Edgard Morin comme
« des forces qui s'opposent à la réorganisation des
conduites et à l'acquisition des nouvelles compétences ou, en
d'autres mots, à des forces restrictives »33(*).
De ce qui précède, la résistance au
changement est très souvent la réponse à un changement non
négocié, suscitant chez l'individu un déséquilibre
mental. Ainsi, Kurt Lewin indique que « toute force
s'exerçant dans un système provoque une force contraire, qui
s'oppose à elle, de façon à maintenir un état quasi
stationnaire »34(*). En d'autres termes, la résistance au
changement s'alimente pour chercher le sens de l'action et développer
certaines méthodes pour y faire face. Comme conséquence, la
résistance conduit généralement à l'échec du
changement.
I.6. Changement
C'est « toute modification d'un
état quelconque à un autre, qui est observée dans
l'environnement et qui a un caractère relativement
durable »35(*).
Le changement est aussi un « acte par lequel un
objet se modifie ou est modifié dans un ou plusieurs
caractères »36(*).
Pour ces auteurs, comprendre le changement, c'est tenter de
comprendre un ensemble complexe des phénomènes,
d'événements, parmi d'autres. C'est en fait tenter d'expliquer un
processus continu qui se situe au centre de la réalité des
organismes vivants et qu'il est difficile d'isoler entre deux points.
Ainsi, « le mérite d'un changement,
n'appartient pas à sa définition, mais plutôt au jugement
de celui qui l'observe, dans le sens que la valeur d'un changement est
mesurée en terme de progrès et de régression. Le
progrès en tant que l'atteinte d'un état plus adéquat par
rapport à ce qui existait antérieurement et la régression
étant l'inverse (toujours perçue par celui qui l'observe)
»37(*).
On peut ainsi « étudier le processus de
changement dans les organisations sociales ou dans la structure de la
personnalité et s'intéresser aux facteurs qui contribuent
à la réalisation de ces processus et ceux qui s'opposent au
changement. Les facteurs de la résistance au changement constituent un
objet privilégié de ses études »38(*).
I.6.1. Les facteurs de changement
39(*)
La décision d'un individu de modifier ou non son
comportement est fonction de différents facteurs. Ces facteurs peuvent
favoriser ou constituer un frein au changement souhaité. Ces facteurs
sont :
- Les facteurs externes,
- Les facteurs internes.
I.6.1.1. Les facteurs externes
Ce sont les facteurs qui relèvent de l'environnement dans
lequel vit l'individu.
· La
culture :
C'est l'ensemble des normes, rites, valeurs et habitudes d'une
société. Elle consiste en tout ce qu'il faut savoir ou encore
croire pour se conduire d'une manière acceptable par les membres de la
société. La culture détermine ainsi entièrement ou
en partie le mode d'expression et influence les attitudes et les idées
de l'acteur social.
En conséquence, le comportement de l'individu se laisse
dicter par la culture pour n'est pas être rejeté par la
société.
· Les
sous-cultures :
Il existe au sein de toute société un certain
nombre de groupes culturels qui permettent à leurs membres de
s'identifier de façon plus précise à un modèle de
comportement donné.
On distingue les groupes régionaux, ethniques et
religieux, qui ne partagent pas les mêmes positions et opinions.
· La classe
sociale :
Toute société met en place un système de
stratification sociale des différentes classes sociales qui sont
représentées par des groupes homogènes dont les membres
partagent le même système de valeurs, de mode de vie,
d'intérêts et de comportements (les jeunes, les femmes, les
personnes âgées...).
Dans la vie quotidienne, l'individu est influencé par de
nombreux groupes de référence auxquels il appartient (voisins,
amis, collègues, associations...). Ces groupes favorisent les relations
interpersonnelles et jouent un rôle très important dans la
construction du comportement de l'individu. Ils exercent une pression qui tend
à rendre l'individu conforme aux modes de comportement et de jugement de
groupe.
· La famille :
Le comportement de l'individu est aussi influencé par les
membres de la famille. C'est dans la famille que l'individu acquiert certaines
attitudes et conduites dans sa vie. L'individu est ainsi formaté par la
culture de sa famille.
I.6.1.2. Les facteurs internes
Ces facteurs sont liés aux caractéristiques
personnelles et psychologiques de l'individu et conditionnent son comportement.
Ils influencent directement ses décisions.
a) Les
caractéristiques personnelles :
Elles concernent l'âge de l'individu, son sexe, son niveau
d'instruction, son état matrimonial, son occupation professionnelle et
constituent des facteurs déterminant le comportement de l'individu.
b) Les
caractéristiques psychologiques
· Les connaissances :
Ensemble d'informations dont dispose l'individu à
propos d'un sujet quelconque. C'est un préalable à tout
changement de comportement individuel. C'est l'étape première de
la prise de conscience d'un phénomène.
· La
perception
Processus par lequel un individu choisit, organise et
interprète des éléments d'informations externes pour
construire une image cohérente du monde qui l'entoure.
· Les
croyances
Correspondent à un élément de
connaissance descriptive qu'un individu entretien à l'égard d'un
objet.
· Les
attitudes
Résument les évolutions positives ou
négatives, les réactions émotionnelles et les
prédispositions à agir. C'est une orientation que l'on se donne
vis-à-vis d'un objet ou d'une idée.
I.7. Processus de changement
La démarche de changement réfère aux
différentes phases qui doivent être franchies pour initier,
promouvoir et implanter un changement dans un système, cela pour
s'assurer de la matérialité du changement. Plusieurs chercheurs
s'étendent pour dire que « l'une des étapes les plus
importantes du processus de changement de comportement est l'amorce, et que la
difficulté à combattre l'inertie et l'indifférence,
causées par les habitudes de vie de l'individu, s'avère souvent
la plus grande barrière qui soit rencontrée »40(*).
Analysant de façon globale le processus de tout
changement, Pierre Collerette et Gilles Delisle41(*) en se référant à la
théorie de Kurt Lewin, souligne que le processus de changement tel que
vécu par le système qui change se caractérise par trois
étapes plus ou moins distinctes, longues, difficile et intenses selon
les personnes et les groupes concernés. Ces étapes sont :
- La décristalisation ;
- Le mouvement ;
- La recristalisation.
I.7.1. La décristalisation
Elle correspond à la période où un
système, qu'il s'agisse d'un individu, d'un groupe ou d'une plus grande
collectivité commence à remettre en question ses perceptions,
ses habitudes ou comportements. Il s'agit ici de déplacer les
barrières, de changer les schémas de perception, et de
déstabiliser les croyances. Ainsi, cette phase est essentiellement
informative, explicative.
I.7.2. Le mouvement
C'est cette phase où le système se rend plus ou
moins perméable à de nouveaux modes de comportement. La
nécessité de changement étant désormais ressentie,
elle traduit un mouvement vers l'exploration des nouvelles pratiques.
La principale tâche de ce stade se focalise sur le
déplacement des résistances et la réduction des
tentions.
I.7.3. La recristalisation
Les enjeux de cette troisième phase sont essentiellement
des enjeux d'intégration, d'enracinement, d'appropriation du nouveau
comportement et de l'émergence d'une nouvelle culture. Pour ce faire, il
faut créer un nouvel état d'équilibre satisfaisant pour
les membres du groupe en cherchant à le consolider chaque fois.
I. 8. Environnement
C'est « l'ensemble des conditions physico-chimique
et biologiques qui caractérise un milieu naturel ou artificiel
donné et contrôlent les conditions de vie propres à
l'ensemble de la communauté des êtres vivants qui le peuplent
depuis l'individu isolé, la population, le peuplement,
etc. »42(*).
L'environnement constitue le voisinage de l'être humain,
de l'animal que du végétal. Cet espace vital est composé
des éléments physiques, chimiques ou biologiques, naturels ou
artificiels, préconisant une utilisation rationnelle en vue de
prévenir les conséquences fâcheuses qui pourront y
découler.
I. 9. Santé
La santé est le « fonctionnement
régulier et harmonieux de l'organisme humain pendant une période
appréciable »43(*). Selon l'O.M.S, la santé est
« l'état de complet du bien être physique, mental et
social 44(*)».
I.10. Déchet
Le déchet se définit comme
« l'ensemble des résidus se présentant sous forme
solide, voire liquide [...] qui résulte des diverses activités
humaines : domestiques, industriels et agricoles »45(*).
Selon l'Encyclopédie scientifique en ligne, le
déchet est « un objet en fin de vie ou une substance issue
d'un processus, jugés devenus inutiles ou dangereux ou encombrants, et
dont on veut se débarrasser »46(*).
En ce sens, le déchet désigne toute chose ou
objet inutilisable et abandonné.
SECTION II : CADRE
THÉORIQUE
La communication pour le changement de comportement (CCC)
La résurgence de certains comportements
problématiques en R. D. Congo, pose aujourd'hui le problème de
la maîtrise des enjeux de changement de comportement dans sa
globalité. Il est à noter de ce fait que, la plupart des
programmes de sensibilisation, conçus pour aider les gens à
modifier un comportement quelconque, opèrent selon un paradigme
d'action qui traite la question de changement de comportement de façon
isolée en se limitant au besoin d'information et aux actions visant un
changement immédiat. Ainsi, tout porte à croire que pour initier
un nouveau comportement, il suffit de produire des émissions radio et
télédiffusées, des spots publicitaires et affiches afin de
venir à bout du comportement déviant.
Par ailleurs, les récentes études dans le
domaine de changement de comportement ont démontré les limites de
cette démarche traditionnelle, qui met en avant plan des comportements
prêts a adopté et ont ouvert une nouvelle piste de
réflexion reposant, sur ce qui peut se présenter comme obstacle
au changement de comportement tant au niveau individuel que collectif. Cet
effort de chercher à saisir le changement de comportement à
travers ses enjeux est comprimé dans l'approche dite de la
« communication pour le changement de comportement » ou CCC
en sigle.
Il sied de souligner à ce propos que jusque là, la
CCC n'a pas encore donné lieu à une littérature abondante
en format ouvrage. L'absence d'une documentation essentielle en cette
matière, nous a conditionné à nous contenter des
informations en ligne exploitées par certaines structures non
gouvernementales pour le développement.
a) Définition de la CCC47(*)
La CCC est « un processus interactif et participatif,
à double voie, permettant d'échanger des informations, des
idées, des connaissances, des opinions et des décisions, en vue
de favoriser dans une communauté donnée ou chez certains
individus, des changements durables de comportement ou l'adoption de
comportements nouveaux concourant à l'amélioration des conditions
de vie de cette communauté ou de ces individus ». Elle peut aussi
être appréhendée comme « un ensemble de
procédés interactifs d'échanges d'idées et
d'informations avec un individu ou un public cible en vue de lui permettre de
prendre conscience de ses propres problèmes ou besoins prioritaires et
d'être acteurs de la résolution de ces problèmes ou
besoin »48(*).
La CCC vise ainsi à amener des individus, des groupes
ou une population à adopter, à maintenir ou à changer
volontairement une attitude et un comportement en vue de l'amélioration
de la qualité de leur vie au plan individuel ou collectif.
b) Passage de l'Information
Education et Communication (IEC) à la CCC
Ce concept a vu le jour ces dernières décennies
où les acteurs de développement ont senti la
nécessité d'assurer une plus grande participation des
communautés.
« Reposant à l'origine sur les programmes
d'IEC, la CCC a succédé à celle-ci en 1980 pour s'inscrire
dans une approche plus globale, visant à agir sur les
déterminants des changements des comportements »49(*). En tant qu'une
« approche globale et intégrée, la CCC va au de
là de la simple transmission de messages, de connaissances et
d'informations »50(*).
Avec la CCC, il s'agit désormais de :
- Faire une bonne analyse de la situation pour identifier avec
les populations les facteurs qui favorisent un changement de comportement,
- Pousser et inciter les populations cibles à
l'acquisition de nouveaux comportements,
- Impliquer les populations dans tout le processus de
changement de comportement.
Elle a évolué de façon à
promouvoir des messages mieux ciblés, favoriser le dialogue et
l'appropriation commune du processus.
c) Composantes de la CCC
· Cible : la CCC a comme public cible
l'individu, les communautés, les réseaux et les leaders,
· Educateur : dans son intervention,
l'agent de la CCC joue le rôle de facilitateur non pas celui de
maître,
· Objectif : l'objectif principal de
la CCC est de changer le comportement,
· Acception : dans son acception du
changement, la CCC estime que les comportements sont influencés par les
facteurs socioculturels, d'environnement et des normes sociales.
· Canaux de communication : pour
atteindre son objectif, la CCC véhicule sa communication à
travers les réseaux sociaux, la communauté, le mass média
et les canaux de proximité (les médias traditionnels),
· Technique de communication : la
communication de la CCC se passe entre A et B. A et B sont des partenaires,
donc égaux.
· Relation entre source d'information et
receveur : en CCC, l'émetteur et le récepteur sont
des partenaires qui dialoguent.
d) Rôle de la CCC
Le rôle que tend jouer la CCC dans le processus de
changement de comportement est multiple, aussi à plusieurs
niveaux :
Au niveau des individus, la CCC
permet de :
- Susciter l'implication personnelle,
- Accroître ou améliorer les connaissances sur
les solutions aux problèmes à résoudre,
- Obtenir une attitude favorable face à une pratique,
une idée,
- Combattre les rumeurs,
- Changer, renforcer les pratiques et les comportements
conformes aux solutions identifiées,
- Maintenir le bon comportement,
- Rendre l'individu maître de ses décisions,
- Encourager à informer, à persuader et
à motiver d'autres individus.
Au niveau de la communauté
ou du groupe, la CCC permet de :
- Impliquer la communauté dans le processus d'adoption
des comportements désirables,
- Obtenir son soutien en faveur de ceux qui adoptent les
comportements désirables,
- Obtenir un changement collectif,
- Rendre la communauté ou le groupe maître de
son propre développement.
Au niveau de la
société globale, la CCC permet de :
- Accroître la prise de conscience du public sur les
problèmes et les solutions de la relation population et
développement,
- Sensibiliser les différentes composantes de la
société sur les politiques et les problèmes de population,
- Changer les valeurs, les habitudes et pratiques sociales
dans le sens de l'intérêt collectif,
- Contribuer à obtenir un appui politique de haut
niveau en faveur du programme.
e) Approches utilisées par
le CCC
La CCC combine un ensemble d'interventions comportant la
communication interpersonnelle, le mass média, les approches de
participation communautaire qui tiennent compte des valeurs, du contexte et des
relations existantes entre les membres d'une communauté.
f) Domaines d'intervention de la
CCC
La CCC sert d'outil ou de stratégie de
développement humain dans les domaines suivants :
- Santé (sida, toxicomanie...),
- Planning familial,
- Environnement,
- La promotion de la paix, de la démocratie, etc.
g) Modèles de changement de
comportements
Pour promouvoir, renforcer et maintenir un comportement
approprié, la CCC repose sur un ensemble des théories de
changement de comportement, qui permettent de concevoir des programmes et des
actions efficaces sur terrain. Il existe ainsi plusieurs théories de
changement de comportement. Cependant, il serait toutefois fastidieux de
répertorier de manière exhaustive toutes ces théories.
Pour ce faire, nous allons nous limiter au modèle
transthéorique et à la théorie du comportement
planifié, afin de servir de guide d'application de la CCC dont il est
question ici.
a) Modèle
Transthéorique51(*)
Formalisé par Prochaska et DiClemente, ce modèle
est issu d'une étude comparative entre les principales théories
développées en psychothérapie en 1970, pour aider les
personnes dépendantes à l'alcool, au tabac et à la drogue
à changer leur comportement.
Durant cette période, le champ de la psychologie a
été caractérisé non seulement par la
multiplication des modèles de thérapie mais aussi, par les
divergences profondes entre eux. Ainsi, vers la fin de cette décennie,
les cliniciens étaient confrontés à plus de 200
modèles prétendant tous à l'efficacité. Cependant,
plusieurs d'entre eux étaient confus et insatisfaits. Et selon ces deux
psychosociologues, le champ était à cette époque si
fragmenté qu'il était menacé d'éclatement.
En révisant ces différentes théories,
Prochaska et DiClemente ne se sont pas contenté tout simplement à
juxtaposer ces théories et leurs variantes pour en faire ressortir les
similitudes et leurs divergences. Leur objectif était de
développer un modèle transthéorique, capable
d'intégrer les meilleurs éléments de chacune d'elles dans
un tout cohérent.
Par conséquent, il n'exclut aucune technique ou autre
modèle d'intervention, pourvu qu'on les utilise en tenant compte du
stade de changement.
De façon brève, le modèle
transthéorique décrit comment les gens modifient un comportement
problématique ou acquiert un comportement positif. Il soutient que les
personnes qui modifient leur comportement passent par une série de
stades suivants :
- Précontemplation ;
- Contemplation ;
- Préparation ;
- Action ;
- Maintien ;
- Terminaison.
Et que la progression d'un stade à l'autre est
facilitée par l'utilisation des bonnes stratégies de changement
au bon moment.
· Précontemplation :
A ce premier niveau, l'individu ne se sent pas absolument
concerné par le problème. Dans cette phase les individus sont
moins réceptifs au message car, elle est caractérisée par
la résistance de reconnaître qu'un comportement pose
problème et qu'il doit être modifié. Il a tendance à
nier le problème ou à rejeter la faute sur les autres. A ce
stade, il est primordial d'informer pour augmenter le niveau de la prise de
conscience du problème.
· Contemplation :
Au deuxième stade, l'intérêt pour la
question est un peu plus fort. L'individu prend conscience du problème
et l'importance d'un changement commence à être admise. Mais la
connaissance est encore partielle, et le besoin d'être convaincu est
encore fort avant de passer à l'acte. A ce stade, il convient d'aider
l'individu à effectuer une autocritique sur les enjeux du changement et
sa responsabilité. Pour ce faire, la communication doit se fonder sur
les témoignages en rapport avec le bien fondé du changement.
· Préparation :
C'est ici que les intentions et l'action se rencontrent.
L'individu est prêt à s'engager dans le changement et commence
à poser de petits gestes en identifiant les objectifs et les moyens pour
y parvenir. Ses efforts restent cependant insuffisants pour maîtriser
parfaitement le comportement à éliminer ou à
acquérir. A ce stade, la communication doit être axée sur
le côté pratique, c'est-à-dire le comment faire. Ceci pour
amener l'individu à passer à l'acte.
· Action :
Cette phase correspond au passage à l'acte. La
personne se lance. Elle teste différentes options, différentes
possibilités. A ce stade, les habitudes sont donc bouleversées et
les nouveaux réflexes ne sont pas encore définitivement
adoptés. L'effort à fournir ici consiste à valoriser le
changement amorcé par des récompenses.
· Maintien :
C'est la phase où les changements de comportement ont
eu lieu, mais ils doivent être maintenus dans le temps pour devenir de
véritables habitudes. Le stade de maintien constitue ainsi une phase de
stabilisation du comportement et de prévention de la rechute. Il ne
s'agit toutefois pas d'une phase statique. Car, malgré les
progrès réalisés, les individus peuvent avoir des
tentations persistantes de recourir à leurs anciens comportements, ce
qui demande la poursuite des efforts de changement et l'anticipation des
obstacles qui pourraient les amener à la rechute. Il convient à
ce niveau de consolider le changement en évitant des situations qui
peuvent entrainer la rechute.
· Terminaison :
A cette étape les risques de rechute sont à peu
à près nuls. Les nouveaux comportements ont été
totalement intégrés, et ne sont plus du tout
considérés comme contraintes. Ce sont des habitudes devenues des
évidences, des automatismes complètement intégrés
au comportement. A ce stade, il faut favoriser la relation d'aide entre les
acteurs. D'où, la nécessité de mettre en place des
structures d'accompagnements pour aider, conseiller, identifier les freins et
déjouer certains obstacles.
Il faut cependant noter que ce dernier stade a fait l'objet de
moins de recherches que les autres car, il constitue souvent un idéal
à atteindre plutôt qu'une réalité tangible.
D'après Prochaska et DiClemente, chez les anciens fumeurs et alcooliques
par exemple, moins de 20 % des individus atteignent ce stade. Pour la
majorité des gens, le maintien constitue donc le dernier stade dans le
processus de changement. C'est sans doute pour ces raisons que le stade de
terminaison ou conclusion est omis dans plusieurs présentations du
modèle transthéorique qui décrit un modèle à
cinq stades.
b) Théorie du comportement planifié52(*)
Stipulant que les comportements humains sont rationnels,
logiques et sont notamment guidés par l'information disponible, c'est
modèle est l'extension de la théorie dite de l'action
raisonné de Ajzen et Fishbein (1980) à laquelle s'est
ajouté comme variable de changement, le contrôle que l'individu
pense avoir sur son comportement.
Le modèle du comportement planifié
suggère que l'individu modifie ses comportements en fonctions de trois
variables ci-après :
- Les attitudes, c'est-à-dire son point de vue face au
comportement ;
- Les normes subjectives, relatives à la perception de
ce qu'on attend de lui et
- Le foyer de contrôle, c'es-à-dire la perception
de sa propre capacité à agir. Cette dernière variable est
liée à la notion de confiance car, les gens sont beaucoup plus
disposés à changer de comportement pour de choses dont ils sont
capables.
Dans la situation idéal, plus l'attitude est positive,
plus l'environnement est soutenant et plus la personne est confiante en ses
capacités, plus grande serait la probabilité de changement.
Le comportement est donc dicté à la fois par
l'attitude (mon regard), la norme subjective (le regard de mes proches) et le
contrôle comportemental perçu (mon jugement sur ma
capacité).
Conclusion partielle
Plaçant chaque mot à sa juste valeur, le tour
d'horizon des principaux concepts de ce premier chapitre a ambitionné
poser l'armature d'analyse de notre problématique. De quoi à
comment, la description de la nomenclature de cette étude donne ici, une
vision nette de ce que c'est le changement.
Ce parcours révèle que passer d'une étape
à une autre ou changer c'est apporter un discours constructif durant
lequel chaque interlocuteur est considéré en tant que tel. C'est
aussi une démarche en douceur car, penser autrement le changement c'est
semer le vent dont la résultante est la tempête.
CHAPITRE II : CLASSIFICATION
DES DECHETS ET LEUR IMPACT SUR
L'ENVIRONNEMENT ET SUR L'HOMME
Irréversiblement, toute substance solide, liquide ou
gazeuse d'une moindre valeur après son usage et dont on veut s'en
débarrasser est nul doute un déchet. Des ménages aux
industries, des hôpitaux aux marchés et bien d'autres espaces de
vie, les déchets sont inévitables. Ainsi, la quantité des
besoins de l'homme corresponde également à la quantité
des ordures attendues quelques temps par la suite.
Pour cette cause, l'ultime objectif de ce deuxième
chapitre est essentiellement pédagogique. Elle vise à
développer la culture du risque de l'insalubrité à tout
égard pour faire émerger dans l'esprit de chacun, l'âme
d'éco-citoyen.
Articuler en deux grandes parties, ce chapitre commence par
répertorier les différents types de déchets et leur cycle
de vie en premier lieu. Et se termine par un état de lieu de la
production des détritus dans la ville de Kinshasa ce, en mettant en
exergue leurs 'incidences sur l'environnement et sur la santé humaine.
II. 1. Classification des
déchets
Il existe un nombre important de publications et de documents
inédits sur la classification des déchets. Nous nous limitons ici
à la typologie ci-après :
- Selon les trois états de la matière,
- Selon le degré de décomposition de la
matière,
- Selon le lieu de production.
a) Selon les trois
états de la matière
Nous distinguons ici trois types de déchets dont les
déchets solides, les déchets liquides et les déchets
gazeux.
· Les déchets solides : ce
sont des déchets des activités quotidiennes et sont sans valeur,
destinés à l'abandon dans un dépotoir quelconque.
· Les déchets liquides :
c'est toute substance usée. Ils sont constitués de :
- eaux pluviales et usées,
- eaux ménagères, eaux de latrines, de
caniveaux, etc.,
- eaux industrielles.
· Les déchets gazeux : c'est
toute substance gazeuse libérée par l'incinération d'un
objet ou par réaction pouvant conduire à une nuisance ou
pollution.
b) Selon le degré de composition de la
matière :
Selon leur nature, les déchets déversés
ça et là peuvent ou ne pas se décomposer. L'on distingue
ainsi, les déchets putrescibles et non putrescibles.
· Les déchets
putrescibles :
Ils sont aussi dites biodégradables. Ce sont des
déchets organiques décomposables par l'action des
micro-organiques en présence d'oxygène, c'est-à-dire ils
peuvent être détruits naturellement.
· Les déchets non
putrescibles :
Les déchets non putrescibles ou non
biodégradables sont généralement, les déchets
inorganiques qui ne peuvent se décomposer par l'action des
micro-organiques en l'absence de l'oxygène53(*).
c) Selon le lieu de production
Selon leur source de provenance, nous avons les déchets
ménagers, les déchets industriels et les déchets
hospitaliers.
· Les déchets
ménagers :
Ils sont constitués des débris des
végétaux, des tessons de bouteilles, des restes de cuisine, des
cendres, des feuilles mortes, des chiffons, des plastiques, des cartons, des
textiles et autres emballages, que les ménages produisent
quotidiennement54(*).
· Les déchets
industriels :
Ils sont de nature très variés et sont de deux
catégories :
- Les déchets industriels dit banal, collectés
soit avec des ordures ménagères mais pour la majorité
d'entre eux (94 %) par une collecte spécifique.
- Les déchets industriels dit spéciaux,
constitués en grande partie des substances polluantes potentiellement
très toxiques telles les boues de peintures, les stations
d'épuration, les résidus de pesticides, les métaux lourds
(mercure, chrome, zinc, plomb, etc.)55(*).
· Les déchets
hospitaliers :
C'est l'ensemble des déchets produits ou issus des
formations sanitaires, des centres hospitaliers ou laboratoires. A ce niveau,
il importe de distinguer deux types de déchets :
- Les déchets hospitaliers ménagers,
constitués par l'ensemble des restes de tables, des emballages en
papiers, en plastiques, en verres...
- Les déchets hospitaliers biomédicaux,
constitués des déchets anatomiques (restes humains) après
l'accouchement, amputation, etc. et les déchets non anatomiques
comprenant les matériaux chirurgicaux et médicaux. Les
déchets hospitaliers sont dangereux car, contaminés56(*).
II. 2. Le cycle de vie des
déchets57(*)
La durée de vie d'un
déchet dépend de sa nature ainsi que des matières qui le
compose. Ce point présente le temps nécessaire pour la
décomposition d'un déchet dans l'environnent.
II.3. Situation des déchets
et de l'insalubrité à Kinshasa58(*)
La croissance spatiale rapide et anarchique, l'augmentation
galopante de la population, le développement économique et du
commerce formel qu'informel, ont conduit considérablement à un
accroissement permanent des déchets à Kinshasa.
Déblais, gravats, décombres et débris
issus des travaux publics, cadavres d'animaux domestiques, épaves des
véhicules, carcasses d'appareils électroménagers,
déchets d'abattoirs, produits d'élagages...sont les
différents types de déchets qui ont envahi Kinshasa.
Il suffit de traverser n'importe quel coin de la ville pour
constater les manifestations de ce problème : entassement de
déchets dans les secteurs résidentiels, le long des routes,
ruisseaux bloqués, etc.
Ainsi, la ville en produit quotidiennement des tonnes, parfois
jetés pêle-mêle à même les trottoirs. Et
l'autorité urbaine éprouve d'énormes difficultés
pour les évacuer.
II.3.1. Les déchets
ménagers
Les déchets ménagers sont les plus visibles et
encombrants à Kinshasa. C'est dans les quartiers densément
peuplés que les déchets s'entassent en monticules et restent dans
cet état pendant plusieurs jours voire plusieurs mois.
Quelque soit le type de quartier ou du site, les
déchets ménagers sont d'habitude stockés dans des
poubelles domestiques, constitués des petits seaux ou demi-fûts
usagés sans couvercles et souvent posés dans
l'arrière-cour au coin de la parcelle à l'air libre.
Sur ces bases, dans son étude de 2007 sur le plan
d'action pour l'assainissement de la ville de Kinshasa, Programme national
d'assainissement (PNA) a évalué la production urbaine des
déchets ménagers à environ 6. 300 m/jour, soit 6
litres/parcelle/jour, contre 5.700 m/jour en 2005, 5.000 m/jour en 2000, 3.500
m/jour en 1986.
Et d'après Mulumba cité par Francis Lelo Nzuzi,
les déchets ménagers kinois sont composés en
général des matières organiques 62, 2 %, de matière
plastiques 22, 2 %, de textiles 7, 11 %, de boîtes à conserve 5, 8
%, de verre 1, 42 %, de chaussures 0, 77 %, d'autres déchets
0,48 %, etc.
PNA ajoute à ce sujet que, le poids volumétrique
des ordures sèches dans une poubelle ménagères est
d'environ 200 g/l et atteint 350 g/l avec le tassement de transport. Il peut
passer à 500 g/l dans le cas de déchets humides, comme les
résidus de cuisines qui représentent la grosse part des ordures
dans les décharges publiques.
II.3.2. Les déchets des
marchés
Les marchés de la ville de Kinshasa sont situés
en général près des grandes artères ou des avenues.
Ces marchés sont ainsi des hauts lieux de production des
déchets.
Selon le PNA, le marché central de Kinshasa
prévu pour 2000 vendeurs, en abrite aujourd'hui près de 10.000 et
produit à présent près de 45 m de déchets par jour,
dont 60 % de matières organiques, 15 % de plastiques, 10 % de papiers et
cartons, 4 % de verres et poteries, 3 % de bois et de branchages, 2 % de
chiffons et de tissus, 2 % de métaux. A cela, il faut ajouter le 15 m
de déchets que des ménages environnants y jettent chaque soir
dans une décharge sauvage crée anarchiquement. Ceci fait environ
60 m de déchets qu'il faut évacuer à tout prix
quotidiennement.
A côté du marché central, il existe
plusieurs petits marchés éparpillés dans les communes et
qui ont une aire d'influence parfois extra-communale. La présence d'un
marché entraine d'office, la naissance d'une décharge non
contrôlée. A ce propos, le PNA mentionne dans ses rapports avoir
ainsi évacué 3. 024 m de déchets au marché
Gambela en 1997.
D'autres petits marchés des quartiers
s'établissent le long des grands axes routiers et entrainent du coup la
création de dépotoirs, des encombrements. C'est le cas des
marchés Gambela à Kasa-vubu, Djakarta et Mariano à Kalamu,
Rond-point Ngaba et Kianza à Ngaba, Pascal à Masina, Kingasani ya
suka à Kimbaseke, etc. Ils étalent dangereusement leurs ordures
sur les trottoirs pendant plusieurs mois avant d'être
évacués par les pouvoirs publics.
En dehors des décharges liées à la
présence des marchés, il y a celles qui sont nées
carrément dans les lieux de forte fréquentation. De cette
façon, Francis Lelo Nzuzi indique avoir dénombré 80
dépotoirs implantés aux carrefours et dans les arrêts de
bus (Rond-point Ngaba, Bongolo et Maviokele, Kimbondo à Bandalungwa, UPN
à Ngaliema...emprises routières (Saïo,
Pépinière de Bandalungwa, Itaga), les berges de cours d'eau
(marché du pont Kasa-vubu), etc.
II.3.3. Les déchets
industriels
Les déchets industriels sont difficiles à voir
et quantifier à Kinshasa parce qu'ils se trouvent dans des concessions
industrielles inaccessibles à toute personne étrangère.
Néanmoins, il est connu que Kinshasa produit aussi ses
quelques déchets industriels même si les activités des
usines tournent au ralenti dans la ville. Les brasseries et les fabricants de
produits agroalimentaires, cosmétiques, textiles, de matériaux de
construction, de déchets recyclés (plastiques, papiers,
verres...), produisent aussi régulièrement des déchets
provenant des matières premières, des produits finis ou
semi-finis.
Ces déchets sont soit ordinaires et inertes, soit
dangereux et toxiques. Les déchets de matières premières
et des produits sont déversés en vrac dans des décharges
non contrôlées. C'est le cas des sachets d'emballage, des tessons
de bouteilles, des copeaux de bois, de la mitraille, etc. Ces déchets
industriels restent un danger permanent à Kinshasa.
Cependant au stade actuel, il est difficile de connaître
les quantités exactes de la production de déchets industriels qui
sont d'ordres biologiques, chimiques, physique, inflammables,
radioactifs...car, pour échapper au contrôle de services
étatiques, ces fabricants ont la fâcheuse habitude de maquiller
leurs statistiques.
L'une des rares estimations récentes sont celles du PNA
de 2006, qui évalue la production de déchets solides dans les
unités industrielles et commerciales à environ 62.697 tonnes par
an, mais ne précise pas ni leur nature, ni leur origine.
II.3.4. Les déchets
hospitaliers
Les déchets hospitaliers augmentent proportionnellement
aux effectifs des centres de santé. Selon Flouriot, si au début
des années 70, Kinshasa avait 16 établissements hospitaliers et
maternités comptant au total 3.000 lits, vingt ans plus tard, les
effectifs avaient beaucoup évolués.
En 2004, l'Inspection médicale provinciale de la
santé a enregistré environ 2.101 structures médicales
officielles, toutes catégories confondues.
Peu importe leurs critères de sélection, tous
ces établissements sanitaires, petits et grands, produisent des
déchets dangereux dont l'élimination pose de sérieux
problèmes.
Ces déchets biomédicaux sont constitués
essentiellement des éléments utilisés au cours des soins
curatifs. Ils sont liquides (sang, liquide de dialyse, pus, liquide
d'épanchement, etc.), mais surtout solides (matériel
médical, membres amputés, placenta, foetus...). Ainsi en 2007,
Biey a évalué leur production à 30 m par jour et
très souvent leur évacuation s'effectue sans précaution,
d'où ces déchets deviennent la cause de toutes sortes de
pollutions de l'environnement et humain.
Cette estimation volumétrique des déchets
hospitaliers se complète par les statistiques y relatives, des quelques
grandes formations sanitaires de la ville, présentées dans le
tableau ci-dessous.
Tableau I : Production de déchets
hospitaliers dans quelques hôpitaux de Kinshasa
Catégories des hôpitaux
|
Quantité (m/semaine)
|
Quantité totale (m/an)
|
Cliniques universitaires de Kinshasa
|
0,3
|
15,6
|
Hôpital général de Kinshasa
|
5
|
260
|
Clinique Bondeko
|
0,2
|
10,4
|
Hôpital général de référence
de Ndjili
|
0,1
|
5,2
|
Source : Kiyombo 2003
II.3.5. Les déchets
liquides
Il n'existe pas encore d'étude spécifique sur la
production des eaux usées à Kinshasa. Les chercheurs ne se
contentent que des estimations qui donnent un lien de cause à effet
entre la quantité d'eau consommée et celle qui est rejetée
parce qu'usée.
Ainsi en 1999, la Regideso produisait 380.000 m par jour pour
des besoins estimés à 526.100 m. Si ses estimations se
révèlent exactes, cela laisse croire que les 380.000 m d'eau
consommée correspondent aux mêmes quantités
rejetées. Dans l'hypothèse que toute eau consommée se
transforme après en déchet liquide, on peut conclure que Kinshasa
produit à peu près 380.000 m par jour, d'autant plus qu'elle en
consomme la même quantité.
S'agissant de la production d'eau usée industrielle,
l'IGIP l'estime à 1.300 m par jour. Ces eaux usées industrielles
kinoises sont déversées sans aucun prétraitement dans le
fleuve.
Il y a ainsi un fort risque de dégradation des
écosystèmes aquatiques et de modification de certains
paramètres.
A Ngaliema par exemple, la baie du fleuve est polluée
par plusieurs usines de la ville implantées au bord de celui-ci et y
déversent des rejets industriels non traités, tels que, les
hydrocarbures, huiles lourdes (lubrifiants)...
Et en dehors des ménages, des industries et des centres
hospitaliers, ces eaux usées proviennent aussi des marchés,
hôtels, bars, restaurants, bâtiments publics, grandes surfaces,
installations de lavage des véhicules, etc.
II.3.6. Les modes
d'évacuation et d'élimination des déchets à
Kinshasa
a) La gestion des déchets solides
Selon Hardoy et Satterwaite, à « Kinshasa,
l'enlèvement des déchets ménagers n'est assuré que
dans quelques zones résidentielles. Dans le reste de la ville, les
déchets sont déposés sur la route ou dans des sites
illégaux, ou sont déversés dans les égouts ou
enterrés dans des décharges à ciel
ouvert »59(*) .
Elle ne suit pas formellement la logique TRIVAC, c'est-à-dire Trier,
Recycler, Incinérer, Valoriser et Communiquer comme cela se passe
ailleurs.
Depuis des années, les modes d'évacuation des
déchets n'évoluent pas à Kinshasa. Le rapport
d'enquête de MICS2 portant sur la situation des enfants et des femmes en
RDC de 2006 démontre à ces propos que, le kinois se
débarrasse de leurs ordures de la façon suivant : services
organisés publics ou privés 29,1 %, incinération/brulage
6,4 %, enfouissement 14,6 %, compost/fumier 11,6 %, voie publique 6, 2 %, cour
d'eau 6,6 %, décharge non contrôlée 21,6 %, autres 3,9
%.
De son côté, le rapport annuel de 2005 du PNA a
fait mention de la faible capacité de la ville de monter des
stratégies de gestion de déchets. Il indique qu'en 1960,
Kinshasa, avec une population de 476. 819 habitants avec un taux de production
d'ordures ménagères estimé à 15 %, avait un taux
d'évacuation de plus de 70 %.
Curieusement en 2000, avec une population de plus de 6
millions d'habitants avec un taux de production de déchets
ménagers estimé à plus de 70 %, la ville a une
capacité d'évacuation de moins de 15 %. Cette faillite est
à la base de la multiplication à travers la ville des
décharges non contrôlées qui affectent dangereusement la
santé publique.
b) La gestion des déchets liquides
L'étude sur le mode d'évacuation des eaux
usées à Kinshasa est arrivée à la conclusion selon
laquelle, le kinois les évacuent de plusieurs manières : les
égouts 7,5 %, les caniveaux 25,4 %, les puits perdus 1,5 %, les trous
dans la parcelle et dans la rue 45,2 %, etc. En bref, 34,4 % seulement des
ménages kinois utilisent des modes hygiéniques
d'évacuation des eaux usées.
II.3.7. L'insalubrité et la
dégradation de l'environnement
L'évacuation inconsidérée des
déchets a pour conséquence la contamination de l'air, de l'eau et
du sol. Les déchets non-biodégradables constitués des
emballages de métal, de verre ou de matière plastique, comme des
tonnes de sachets en plastique s'accumulent dans la nature et forment des tas
d'ordures qui défertilisent le sol et réduisent ainsi sa
viabilité pour des besoins de la production agroalimentaire.
La mauvaise gestion des déchets biodégradables
et leur entassement dans les décharges non contrôlées
provoquent quant à elle l'échappement de gaz toxiques qui sont
relâchés dans l'atmosphère, le sol et les cours d'eau.
Les déchets organiques et d'origine animale non
éliminés de façon judicieuse polluent les cours d'eau
résultant dans la contamination de l'eau potable60(*).
Par ailleurs, les plastiques qui nous entourent de
façon omniprésente ainsi que la prolifération des
décharges non contrôlées à travers la ville,
contribuent à l'enlaidissement du cadre de vie. Et comme on le voit,
Kinshasa a perdu en quelques années seulement son éclat de
Kin-la-belle des années 50 à cause d'une insalubrité
indescriptible.
II.3.8. L'insalubrité et la
santé publique61(*)
L'environnement n'est pas seulement une préoccupation
d'ordre esthétique. L'impact sur la santé constitue
désormais un enjeu spécifique comme `a reconnu la Charte
européenne de l'environnement de 1989. Ainsi, la qualité de
l'environnement est l'un des principaux déterminants de l'état de
santé de la population62(*).
Aujourd'hui, les conséquences immédiates de
l'insalubrité sur la santé publique à Kinshasa n'est plus
à démontrer. A ce propos, l'Hôtel de ville évalue
à 88 % les maladies à Kinshasa qui ont pour origine
l'insalubrité, notamment le paludisme, la fièvre typhoïde,
les infections respiratoires aiguës, les maladies diarrhéiques,
etc.
A cela s'ajoute les maladies hydriques par contamination
virale (poliomyélite et hépatite A), par contamination
bactérienne (salmonellose, shigelloses, leptospiroses) et par
contamination des vers parasites intestinaux.
En 2004, la péritonite, une complication de la
fièvre typhoïde, a sévi au second semestre de l'année
à Kimbanseke avec 13.400 cas signalés au 13 décembre 2004,
dont 615 cas graves entre le 1er et le 10 décembre, 53 % de
cas de décès, soit 55 de 98 patients enregistrés à
l'hôpital général de Kinshasa.
D'un coin de la capitale à un autre, l'étude de
faisabilité d'un projet de salubrité dans la commune de Kalamu
réalisée par Kimula stipule que, la zone de santé de cette
commune a dénombré 629 cas de paludisme et 543 cas de
fièvre typhoïde déclarés et soignés sur
environ 300.000 habitants entre le 17 juin et le 2 août 2005.
Sous ce même angle, Ekula cité par Francis Lelo
Nzuzi indique qu'en 2006, la clinique Saint-Raphaël dans la commune de
Lemba a traité près de 4.136 cas de paludisme, 1081 cas de
fièvre typhoïde, 1.403 cas de diarrhée simple et 2.167 cas
de diarrhée amibienne.
Et d'après une étude menée par Mbula et
al., en 1993 sur le suivi de cas entre le 1er janvier 1958 et le 31
décembre 1980, la fièvre typhoïde représentait 1 %
des admissions chez les moins de 30 ans dans le département de
médecine interne. Les patients dont 4,8 % sont morts suite à une
certaine complication en relation avec la durée de la maladie, venaient
principalement de trois communes : Lemba 22,1 %, Matete 14,9 %, Ndjili 12
% dont 18,4 % de ménages, 12 % d'élèves, 10 %
d'étudiants, etc. La même maladie a touché une bonne partie
de la commune de Kimbanseke.
S'agissant de la vulnérabilité, il sied de
préciser à ce sujet qu'à Kinshasa, les enfants
représentent la cible la plus touchée de toutes ces
pathologies.
De cette manière, l'enquête de 2005 sur la
prévalence de l'anémie en R D Congo a étudié la
distribution par province de parasitoses intestinales chez les enfants de moins
de 3 ans et présente les résultats de Kinshasa comme suit :
ascaris 36,2 %, ankylostomes 16,5 %, amibes 8,3 %, oxyures 100 %
(Ministère de la santé, 2004).
En 2007, l'Hôtel de ville de Kinshasa a
évalué à 85 % le taux d'enfants âgés de 6
à 10 ans, porteurs de plusieurs parasites (ascaris,
trichocéphales, ankylostomes), notamment dans les quartiers
périphériques.
Tableau II : Maladies liées à la
dégradation de l'environnement en 1989
Maladies
|
Nombre de cas
|
% du total de cas
|
% de cas environnementaux
|
Paludisme
|
28.873
|
45,0
|
55,9
|
Verminose
|
18.793
|
29,3
|
36,4
|
Maladies respiratoires
|
2.628
|
4,1
|
5,1
|
Dysenterie amibienne
|
1.175
|
1,8
|
2,8
|
Bilharzioses
|
95
|
0,1
|
0,1
|
Filariose
|
52
|
0,1
|
0,1
|
Total
|
51.616
|
80,4
|
100
|
Source Yuma 1999.
Les statistiques du bulletin épidémiologique du
ministère de la santé de 1989 présentées dans ce
deuxième tableau, prouvent à suffisance que l'insalubrité
est la principale source de nuisance sanitaire à Kinshasa depuis un
certain temps.
Tableau III : Coût des soins médicaux
des maladies des mains sales à Kinshasa
Maladies
|
Coût des soins médicaux
|
Paludisme
|
5 à 10 $
|
Verminose
|
4 $
|
Typhoïde
|
10 $
|
Diarrhée sanguinolente
|
4 $
|
Bilharziose
|
10 $
|
Choléra
|
15 $
|
Source : Inspection provinciale médicale de la
santé 2007.
A travers ce tableau, il est nécessaire
d'évaluer les conséquences des maladies de l'insalubrité
sur le budget ménager à Kinshasa, une ville où la
pauvreté est quasi manifeste.
Néanmoins, en dépit de la
vulnérabilité croissante de l'insalubrité sur la
santé publique, les médecins sont d'avis que beaucoup de maladies
peuvent être évitées si la ville se dote d'une bonne
politique de l'insalubrité. « Il est ainsi souhaitable et il
est désormais possible de mobiliser des outils scientifiques pour mieux
connaître les risques sanitaires liés à l'environnement
afin de mieux les maîtriser dans une optique de développement
durable »63(*).
Conclusion partielle
Les résultats de ce deuxième chapitre restent
évocateurs et interpelatifs. Et comme on peut le constater,
l'insalubrité reste un fléau réel dans la ville de
Kinshasa. Considérer comme une préoccupation secondaire
aujourd'hui, elle est bel et bien une menace lointaine.
Pour souligner cette importance, ce deuxième chapitre
s'est penché fondamentalement à donner les informations sur les
déchets, source principale de l'insalubrité, ceci pour alimenter
la connaissance publique en cette matière.
La gestion rationnelle des immondices est un autre centre
d'intérêt abordé par ce chapitre. De ce fait, une moindre
négligence, entraine une double conséquence. D'une part, la
dégradation de l'espace de vital et d'autre part la présente
accrue des certaines maladies combattent l'homme du jour au jour.
CHAPITRE III : ANALYSE DES
MECANISMES EXPLICATIFS DE LA PERSISTANCE DE L'INSALUBRITE A KINSHASA
Si tout changement est avant tout une visée, la
politique de sa mise en oeuvre s'avère aussi capital que le changement
attendu. Ainsi, vouloir promouvoir un changement efficace, convient de
répondre au préalable à un certain nombre de questions,
soit « qui, dit quoi, à qui, comment, avec quels
effets ? » car, le mérite d'un changement est
mesurable en terme de progrès ou de régression.
Reposant sur une démarche
qualitative, ce troisième chapitre fait appel à une analyse
approfondie de notre problématique afin d'établir le rapport
entre les résultats obtenus à l'issue de notre recherche et les
hypothèses préalablement émises. Tout en les expliquant
à la lumière de la théorie de la CCC sur laquelle se
focalise notre étude.
Ainsi, pour bien mener cette étude, ce chapitre
commence par un exposé sur l'objet d'enquête,
l'échantillon, l'outil de collecte des données et le
questionnaire, le déroulement d'enquête et les difficultés
rencontrées. Dans un second temps, nous passerons à la
présentation et au dépouillement des résultats, puis
viendra l'interprétation et l'analyse des résultats, la reprise
critique et finalement interviendra les perspectives communicationnelles.
III. 1. 1. Objet d'enquête
De par sa nature, l'enquête est une étude d'une
question quelconque par le rassemblement des différents avis. En ce
sens, la finalité de notre descente sur terrain est de nous
enquérir des explications approfondies sur la relation entre la
persistance de l'insalubrité à Kinshasa et la coercition en nous
référant à l'appréhension de la
société à ce sujet.
III. 1. 2. Echantillon
Miles et Huberman64(*) affirment que les chercheurs qualitatifs travaillent
avec de petits échantillons de personnes, nichés dans leur
contexte et étudiés en profondeur. Dans cet élan, notre
enquête s'est ressourcée auprès d'un échantillon de
10 personnes. Le choix de cette taille s'explique par le souci de faire parler
l'enquêté afin, de parcourir notre problématique dans tous
ses horizons.
Aussi, l'analyse qualitative n'a pas vocation de quantifier ses
résultats car, en se plongeant dans une dynamique dialogique, chaque
échantillon est un univers d'opinion qu'il faut étudier et
comprendre, elle rapporte la voix des enquêtés de façon la
plus naturelle. Ceci pour se distancier de l'approche quantitative.
III. 1. 3. Outil de collecte des
données et questionnaire
Les données à notre possession ont
été recueillies grâce à la technique d'entretien
semi-directif. Se fondant sur un contact direct entre le chercheur et
l'enquêté, mais aussi sur les questions ouvertes en annexe. La
technique d'entrevue semi-directif a poursuivi l'objectif de puiser dans la
profondeur des dépositaires du savoir relatif à notre question de
recherche, en vue d'appréhender la globalité de
représentations et d'interprétations influençant le
changement dans le sens contraire ou la persistance de l'insalubrité,
résultante d'une approche vue sous l'oeil coercitif.
De même, la logique de la flexibilité qui a
orienté cette démarche s'est fixé comme ultime
finalité de relancer l'échange et de rebondir sur des notions
personnelles pour faciliter l'enquêté à s'exprimer le plus
que possible et pour éviter à ce qu'il s'éloigne des
objectifs de la recherche.
III. 1. 4. Déroulement de
l'enquête et difficultés rencontrées
La réalisation de cette enquête s'est
déroulée sur une échéance de trois (3) semaines,
soit du 1er au 21 avril 2012. Pendant cette période, il
s'agissait de l'élaboration du guide d'entretien de sa conduite et de la
transcription manuelle de verbatim. Quant à son cadre d'étude,
cette enquête a été réalisée auprès
des individus exerçant des activités commerciales le long des
artères publiques au quartier Kingasani dans la commune de Kimbanseke.
Par ailleurs, les difficultés rencontrées durant
notre enquête sont liées aux questions informatives, soit les
questions visant à nouer la prise de contact, notamment celle en rapport
avec l'identité de l'enquêté. Pour ce cas précis,
la plupart des personnes enquêtées n'ont pas souhaité
décliner leur identité complète sinon leur prénom
tout court. Ayant constaté cela après la présentation du
chercheur et du pourquoi de l'enquête, notre entrevue débutait
directement par la deuxième partie, soit les questions d'investigation
pour se clôturer par la première partie. De plus, sur les 10
personnes interviewées 8, parmi eux n'ont pas voulu l'enregistrement de
leur propos, ceci pour des raisons de sécurité disaient-ils. En
dépit ces deux conditions, notre enquête s'est passée dans
un esprit d'ouverture remarquable.
III. 2. Présentation des
résultats de la recherche
Les résultats de la recherche présentés
ici s'articule en deux phases. La première phase décortique les
déterminant sociaux ou mieux l'identité des enquêtés
et la seconde phase fait le regroupement thématiques des
énoncés révélateurs ayant la même valeur
significative.
III. 2. 1. Déterminants
sociaux
Tableau I : Répartition selon le sexe des
enquêtés
Sexe
|
Nombre
|
%
|
M
|
7
|
70
|
F
|
3
|
30
|
Total
|
10
|
100
|
Source : Données d'enquête 2012
La majorité des personnes enquêtées sont
des hommes et ces dernières sont au nombre de 7, soit une valeur
relative de 70 %, contre 3 femmes, soit 30 %.
Tableau II : Répartition selon le secteur
d'activité des enquêtés
Catégories
|
Nombre
|
%
|
Boutiquiers
|
7
|
70
|
Electroniciens
|
1
|
10
|
Peintres
|
1
|
10
|
Etudiants
|
1
|
10
|
Total
|
10
|
100
|
Source : Données d'enquête 2012
Sur un échantillon de 10 enquêtés, les
boutiquiers sont plus nombreux, soit 70 %, suivi de 10 %
d'électroniciens, 10 % de peintres et 10 % d'étudiants.
Tableau III : Répartition selon
l'expérience des activités des enquêtés
Tranche
|
Fréquence
|
%
|
2- 6 mois
|
2
|
20
|
2- 4 ans
|
2
|
20
|
5- 7 ans
|
4
|
40
|
18- 20 ans
|
2
|
20
|
Total
|
10
|
100
|
Source : Données d'enquête 2012
Dans ce tableau, l'on note que ceux dont l'expérience
d'activités varie entre 18-20 ans représentent 40 %, suivi de 20
% se situant entre une expérience de 5-7 ans, puis de 2-4 ans et de 2-6
mois, se caractérisant dans le même pourcentage.
Tableau IV : Répartition selon le cursus
scolaire des enquêtés
Niveaux
|
Nombre
|
%
|
Secondaires
|
2
|
20
|
Diplômés d'Etat
|
3
|
30
|
Gradués
|
5
|
50
|
Total
|
10
|
100
|
Source : Données d'enquête 2012
Le chapitre sur la formation scolaire des
enquêtés, nous indique que sur un échantillon total de 10
personnes, 50 % possèdent un titre de gradué, à ceux-ci
s'ajoute 30 % des diplômés d'Etat, puis 20 % ayant atteint le
niveau secondaire.
III. 2. 2. Classification
thématique des résultats
Cette partie consacre son attention à la
classification des énoncés significatifs dans une
thématique et restitue les points de vues de chaque
enquêté vis-à-vis de notre sujet de recherche.
Les extraits d'interviews des enquêtés sont
accompagnés d'une codification de leur noms. Cette codification est
constituée des lettres F et M symbolisant leur sexe, suivi de l'initial
de leur prénoms en minuscule, soit
Fe...Ms, etc.
Fe: Madame Evelyne
Fg: Madame Godé
Fn : Madame Nancy
Mf : Monsieur Franck
Mb : Monsieur Bienvenu
Mj : Monsieur Jacques
Mj': Monsieur Jacques'
Mm : Monsieur Martin
Mj'' : Monsieur Jérémie
Ms : Monsieur Simon
a) L'appréhension
de l'interdiction de la vente le long des artères publiques
(Q2)
Le sens que nos enquêtés donnent à
l'interdiction de vendre le long des artères publiques, ne relève
pas d'une quelconque explication préalable. Néanmoins, ils
pensent que c'est pour quelques raisons ci-après :
« Nous vivons quotidiennement dans
l'insalubrité, surtout pendant la saison pluvieuse. Les militaires nous
disent que le Président de la République ne veut plus que les
gens vendent autour des artères publiques. L'ordre est venu du
Président et du commandant de la police, mais je n'ai pas suffisamment
d'informations sur le pourquoi dont on leur chasse.» 65(*) (Mj).
Une maman quant à elle pense que : C'est
« parce qu'ils vendent le long du boulevard, un accident peut
subvenir puis, ils créent de l'embouteillage »66(*)
(Fe).
Une autre abonde dans le même sens :
« Bazobengana bango liboso pona basalaka ba
attroupement, lisusu ezali pe pona saleté ebotamaka esika
batekaka 67(*)» (Fg).
Traduction :
« On leur chasse d'abord pour les attroupements
qu'ils créent, puis il ya aussi de l'insalubrité qui se produit
là où vendent ces gens ».
Tout comme les précédents celui-ci confie ce qui
suit :
« Au par avant on avait un major, il
était courtois envers tout le monde. Il acceptait que les gens vendent
le long du boulevard, mais après trente mètres. Mais par
après c'est le gouverneur qui a décidé pour les chasser.
Il y a de cela deux semaines passées que le nouveau major vient de
chasser les gens, on a essayé de cotiser pour lui donner mais il a
catégoriquement refusé. Je lui donne raison, parce qu'il peut y
avoir un véhicule qui n'a plus de frein et peut causer des incendies, de
catastrophiques. Mais les gens disent que quand ils vendent le long du
boulevard, c'est pour faciliter les gens qui attendent le transport »
(Mj'')
Pour un autre :
« C'est pour éviter les encombrements
parce qu'en cas d'accident, on n'est pas exempté. Aussi, parce que ce
qu'ils vendent causent aussi de l'insalubrité. Il y a aussi des
autorités qui se sentent gêner quand ils passent parfois on leur
lance de pierre »68(*) (Mf).
Un papa fait aussi savoir ceci :
« Les artères publiques devraient
être dégagées normalement parce que ça provoque en
quelque sorte l'insalubrité. La voie publique telle que vous la voyez,
boulevard et tout, devrait être assaini. Parce que c'est vraiment une
voie où passe tout le monde, alors quand il ya des gens qui vendent le
long et tout, ça provoque beaucoup de l'insalubrité et puis
voyez, c'est le boulevard les gens s'étalent jusqu'aux bordures du
boulevard, c'est-à-dire c'est pour cette cause que moi personnellement,
je peux accepter que le boulevard soit un peu dégagé parce que
ça peut provoquer aussi des accidents et tout, donc à part
l'insalubrité, il y a aussi des accidents parfois parce que les gens
quand ils vendent ils débordent parfois, ils arrivent jusqu'aux
bordures, c'est vraiment imprudent aussi de voir les gens aux bordures du
boulevard, vendre et tout. Voilà pour moi c'est une bonne
mesure »69(*) (Ms).
En joignant sa voix aux autres, cet
enquêté fustige tout de même cette position :
« Pona kotala vraiment service wana yambo
esengeli nde Hôtel de ville asalango poya kobengana batu,
premièrement :
- Un eza d'abord risque, risque na nini lelo motuka akoki
koya na boulevard motuka lelo pan atuti pan peut être frein esili
akolinga à se défendre na minutie wana tango amoni ke
côté ya ko se défendre eza te, akoki komikota
côté batu bazotekela, tangu alokoti déjà batu wana
pan bakufi eza déjà likama na kati ya mboka,
- Ya mibale eza nini, ezali principal esika bato, bapaya
ya ndenge na ndenge bazoleka, nzela bapaya bazoleka bazomona batu, epesaka
penza ndakisa moko ya bien te. Lelo oyo Hôtel de ville aza mutu moko faut
aluka à encadrer bango. Akobengana bango ndenge wana kaka te. En
même temps Hôtel de ville ye moko azoya kofutisaka bato ba taxe,
tango ozo ya kofutisa bato ba taxe wana ce ke oza au courant nango ke bato wana
faut bateka esika wana, mais lobi na lobi oko mona wana boye kobengana. Wana
ekomi makambo mosusu to bozosakana na batu pona nini. Soki bamonaki ça
ne va pas bateka esika wana te, il ne fallait pas bafutisa bango ba taxe
»70(*)
(Mb).
Traduction :
« L'Hôtel de ville chasse les gens :
- Premièrement c'est un risque, dans quel sens,
aujourd'hui le frein d'un véhicule peut rater, il cherchera à se
défendre, mais s'il n'ya pas d'autre moyen, il peut terminer sa course
là où vendent ces gens, dès lors qu'ils les ramassent et
qu'ils meurent c'est déjà un problème pour le pays,
- Deuxièment, c'est la route principale où
passent les étrangers de toute marque et quand ils voient les gens comme
ça, ce n'est pas bon. Mais l'Hôtel de ville doit chercher à
les encadrer, il ne peut pas les chasser de cette manière. En même
temps, il continue à percevoir la taxe. Quand il vienne percevoir la
taxe, ce qu'il est au courant que ces gens devraient vendre dans cet endroit.
Mais quelques temps après, il les chasse de nouveau. C'est une
façon de blaguer avec les gens. S'il pense que ce n'est pas l'endroit
approprié, il ne faut plus non pas faire payer la taxe ».
Allant dans le même sens cette enquêtée
déclare :
« J'ai encouragé ça parce que les
conditions d'hygiènes ne sont pas respectées. Les gens vendent
à même le sol de baigné, etc. Exemple, une fois je suis
descendue du bus ici à Kingasani. J'ai vu une maman qui vendait ses
arachides à même le sol ; son enfant avait fait caca et la
maman a emballé cette saleté pour la mettre à
côté de sa marchandise, cela m'avait écoeurée, c'est
pour cela que je m'aime plus acheter tout ce qui est vendu
pêle-mêle. Aussi les conditions urbaniques ne sont pas
réunies. On ne doit pas voir un marché à chaque dix
pas »71(*)
(Fn).
Cependant, cet intervenant de sa part voit des choses d'une
autre manière :
« L'Hôtel de ville lorsqu'il chasse les
gens, il dit que ces gens là sont en train de salir la ville. Chasser
les gens c'est ne pas la raison parce qu'en 2006, il a fait au tant. Il a
interdit la vente de l'eau en sachet mais y a pas toujours de solution. Chasser
les gens c'est bien. Parmi les enfants qui vendent de l'eau en sachet, il y a
des enfants des fonctionnaires qui ne sont pas bien payés. Il faut
commencer par bien payer les gens pour qu'ils ne vendent plus le long des
artères. Il faut d'abord commencer par résoudre les
problèmes qui tourmentent l'ordre social avant de penser à
résoudre la salubrité »72(*) (Mj').
Un autre d'ajouter :
« Là où ils vendent ce n'est pas
le marché. Mais les vendeurs ont parfois raison parce qu'ils n'ont pas
de place précise pour vendre. Parmi eux, il y a des gens qui ont
payé le frais pour avoir un étalage dans un marché. Mais
ils sont ballotés par ceux qui perçoivent cet
argent »73(*)(Mm).
b) Pour ou contre l'initiative du salongo :
(Q2)
Pris de façon isolée, la plupart de nos
enquêtés estiment que le salongo en soi comme initiative n'est pas
mauvais. Cette position se laisse entendre à travers quelques extraits
de leurs interviews :
« Le salongo est bon pour assainir notre
pays » (Fe).
A côté de cette enquêtée, une autre
de sa part stipule que :
« Likanisi ya salongo eza bien kasi suivi eza te
ponini ba chefs d'avenues bazosala mosala na bango te, bakoki kotambola na
quartier ou na avenue pona kotala esika saleté ezali sima babengi
population pona kobongisa » (Fg).
Traduction :
« L'idée de salongo est bonne. Mais
il n'y a pas de suivi, parce que les chefs des rues ne font plus leur travail.
Ils pouvaient faire le tour du quartier ou de l'avenue pour regarder là
où il y a de l'insalubrité pour enfin inviter la population
à l'assainir ».
Toujours à ce sujet une étudiante à fait
savoir ceci :
« Du point de vue salubrité, ça
va. D'ailleurs pour moi, le samedi seul ne suffit pas. Il faut qu'on y mette
même deux fois par semaine pour que la ville soit propre »
(Fn).
Restant dans la même logique un enquêté
ajout que :
« Le salongo en soi est bon. Et jadis c'est les
chefs d'avenues qui passaient pour travailler avec les gens, les avertir. Mais
l'Hôtel de ville n'envoi plus des véhicules
d'assainissement »(Mf).
Comme les autres cet enquêté aussi que :
« Salongo na yambo eza bien, salongo ezali pona
kotalisa propreté ya mboka, mais propreté ekozala kaka na esika
moko te. Eloko babengi proreté basalaka kaka na kati ya chambre te.
Ebandakaka, kobanda chambre, salon tii libanda ya lopango »
(Mb).
Traduction :
« Premièrement le salongo est bon pour assurer la
propreté du pays. Mais la propreté dont il est question, ne doit
pas s'effectue un seul endroit. Ce qu'on appelle la propreté ne se
limite seulement pas dans la chambre. Elle part de la chambre jusqu'à la
cour de la parcelle ».
Dans ce perspective, un papa quant à lui s'est
exprimé comme suit :
« Le salongo est une bonne chose, le
décréter, moi personnellement je suis content du fait que
l'Hôtel de ville la décrété, mais malheureusement le
salongo n'est pas respecter. On dit bien, mais il devrait y avoir les mesures
d'encadrements » (Ms).
De l'autre côté, cet enquêté pense
le contraire :
« Je ne vois pas la raison d'être de ce
salongo, parce que c'est empêcher les gens pour rien. Au moment où
ils nous interdisent de vendre les libanais ouvrent leurs magasins. Ce salongo
de samedi est un manque à gagner pour nous »
(Mf).
Allant dans le même sens, cet intervenant
explique :
« Pour les vendeurs, le samedi est un jour de
repos, nous sommes obligés de donner quelque chose pour entretenir la
propreté » (Mm).
c) Le salongo vu comme expression de tracasserie et du
gagne-pain (Q3/Q4)
Si dans les lignes précédentes le salongo est vu
comme un idéal pour parvenir à l'assainissement, par ailleurs nos
enquêtés déplorent la manière dont celui-ci se
déroule, ainsi que ses résultantes.
« Il y a d'autres policiers qui ne sont
même pas envoyés, qui n'ont même pas l'ordre de mission. Ils
peuvent vous trouver déjà à la fin du salongo, mais ils
confisquent tout de même la marchandise qui n'arrivera même pas
à la commune. Parfois ils les revendent chez d'autres personnes. Ils
s'intéressent à l'argent, travailler ou ne pas travailler, il
suffit de leur chercher quelque chose »
(Fe).
Dans ce même fils 'idées cette
enquêtée dit ceci :
« Les envoyés de l'Hôtel de ville
ou ceux qui viennent superviser le salongo n'ont pas de rigueur. Ils focalisent
leur attention sur l'aumône des vendeurs, l'argent, un produit. Les
superviseurs se détournent de leur mission. Leur objectif est celui de
faire travailler les gens, mais ils font juste le contraire. Parmi ces agents
on voit ceux du service d'hygiène, les policiers, qui s'intègrent
parce qu'ils ont besoin d'argent » (Fn).
Un autre d'ajouter:
« Avant 10 heures, il y a des policiers qui viennent
surprendre les gens en les arrêtant. Les policiers ne viennent pas pour
contrôler, ils ne pensent qu'à l'argent. S'ils vous arrêtent
ils vous amènent à la commune pour payer l'amande, soit vous
négocier sur place. Ces policiers ya de fois confisquent la marchandise
des gens. C'est de l'aventure, même au grand marché le salongo ne
se fait pas les policiers viennent seulement pour tourmenter la population.
Quand ils arrivent même si votre place est propre, ils vous
arrêtent afin de leur donner de l'argent. Tout ça c'est tourmenter
la population » (Mj).
Cet enquêté fixe l'opinion en indiquant
ceci :
« Normalement le salongo commence à 7
heures, à 6 heures par exemple, au moment où les bureaux de
l'Etat ne pas encore ouverts, il y a déjà des policiers qui
passent pour arrêter des gens. Et quand les policiers arrivent, que votre
place soit propre ou pas il faut payer de l'argent. Et prenant de l'argent ils
ne vous donnent ni reçu ou jeton. S'il arrive que d'autres groupes des
policiers viennent de passer après le premier, il faut encore leur
donner de l'argent. Quand vous leur expliquer que j'avais déjà
donné à leurs collègues qui sont passés, ce n'est
pas leur problème. Les policiers sont contents de descendre sur terrain
parce qu'ils s'attendent à de l'argent »
(Mm).
Pour celui-ci :
« Les policiers passent récupérer
les marchandises des gens, foufou, chaises en les mettant dans un
pousse-pousse. C'est une sorte d'intimidation pour que vous payiez de l'argent.
Ce n'est pas de façon gentille mais par force. Les policiers
préfèrent que les gens ouvrent leurs boutiques pour qu'ils
aillent un moyen de vivre. Le salongo est vraiment la proie des policiers,
quand les gens donnent quelque chose aux policiers par exemple 500 FC,
ils disent que je fais le salongo avec mon 500 FC »
(Mj'').
Quant à un autre :
« Je ne vois pas la raison d'être de ce
salongo, parce que c'est empêcher les gens pour rien. Au moment où
ils nous interdisent de vendre les libanais ouvrent leurs magasins. Ce salongo
de samedi est un manque à gagner pour nous. On voit, c'est seulement les
policiers qui en profite pour l'argent. En bref, le salongo est un mot d'ordre
qui n'a pas sa raison d'être. Pourquoi on l'applique seulement aux
commerçants et pourtant dans des avenues il y a aussi de
l'insalubrité. Les policiers viennent seulement tracasser les
gens » (Mf).
Dans ce même élan cet enquêté
à fait savoir ce qui suit :
« Banani basalaka suivi awa ezalaka mingi ba
policiers, ba policiers bato basalaka suivi ya nini wana ya salongo, wana
ndenge batambolaka, eza te ke non batelama basala salongo te, bango bayakaka na
mbala moko bouuu ! ba brutaliser, bakangi biloko mais soki ofuti bango
quelque chose batiki na biloko na yo, donc ekoma lokola esika ya koliela.
Ndenge eza boye, aye kokuta tangu mosusu eloko tangu mususu ba bâcha,
mais azui yango à débâcher yango, bazwi biloko bakangi, ale
tangu okokoma na bureau bazosenga 10 dollars or, ke tangu akuti mutu na mbeba
ya ndenge wana, approcher mutu à la prochaine fois ameka susu kozongela
yango te, mais tangu ozwi biloko wana okangi yango, biloko wana peut être
eza ya 20.000 ou bien 30.000, mais tangu okomi kuna ozosenga ye, amitekili pe
nanu te ozo senga, oh !pesa nga 10.000 akopesa ngo ndenge nini »
(Mb).
Traduction :
« Qui font le suivi ici ce sont des policiers. Quand
ils arrivent c'est ne pas pour faire le salongo. Ils confisquent nos biens et
quand on leur donne quelque chose, ils vous le retournent. Ce devenu un trafic
où ils trouvent leur gagne-pain. Tel que là, la marchandise peut
être bâchée, mais ils vont jusqu'à la
débâcher puis la confisquer. Lorsqu'on se rend à leur
bureau, ils vous demandent 10 dollars or, quand quelqu'un a fait une telle
faute, il faut lui reprocher pour qu'il la répète plus. Mais
quand vous saisissez la marchandise d'une valeur de 20.000 ou 30.000 et en
retour vous taxer une amande de 10.000 au moment où il n'a pas encore
vendu, comment est-ce qu'il peut la payer ».
Venant en appui à ce point de vue, un papa a fait
remarquer ceci :
« Ils ont trouvé une occasion d'argent.
Ils travaillent mais abusivement. Ils travaillent pour leur propre compte, dans
l'esprit de pouvoir gagner quelque chose. Ils sont présents là,
ils font de va-et-vient, ils font de tour. Si quelqu'un refuse de donner
l'argent, ils peuvent prendre soit, il prend la chaise, il prend la table, il
commence à partir avec ou une de la marchandise dont la personne est en
train de vendre. Il vient, il prend et puis il part, alors le vendeur
n'acceptera pas que sa marchandise puisse partir avec les soldats, les
policiers. Il va suivre et devoir donner quelque chose pour
récupérer ce qu'on lui attrapé et tout ça parce
qu'il vendu ou parce qu'il a ouvert la maison ou parce qu'il a
étalé » (Ms).
d) Le salongo, un échec à la hauteur
d'inattendu (Q5)
Depuis son institution par l'autorité urbaine de
Kinshasa, le salongo est loin d'être l'indicateur du changement
souhaité. Vu la progression de l'insalubrité au quotidien, les
activités du salongo ressemblent à un coup d'épée
dans l'eau :
« Lelo bato basalaka lisusu te. Na ngonga ya
salongo bavandaka na bandako, bayaka nde sima ya salongo po na koteka. Lisusu,
na tangu ya salongo nakovanda na nga liboso ya boutique mais na kangi. Ata
nazosala na ga te, ba policiers bakosala eloko te, ata nakomboli te loboso ya
boutique, bango problème na bango ezalaka ke balingaka te komona bato
bateka na ngonga ya salongo » (Fg).
Traduction :
« Aujourd'hui les gens ne travaillent plus. Ils
restent chez eux pendant le salongo et ne viennent qu'après celui-ci
pour vendre. Aussi, pendant le salongo, je peux rester devant ma boutique qui
est bien sûre fermée. Même si je ne travaille pas, les
policiers ne font rien, même si je n'ai pas balayé devant ma
boutique, leur problème est qu'ils n'aiment pas voir les gens vendre
pendant le salongo ».
Un autre enquêté a renchéri comme
suit :
« Comme à l'accoutumé, on vient
à 11 heures or, le salongo débute en principe de 8 heures
à 10 heures. La saleté est partout. Même un petit enfant
peut dire que la saleté est partout. Il faut dire les choses telles
qu'elles sont. Il faut que les gens commencent par être sérieux
dans tout ce qu'ils font. Cela doit commencer par la tête. Même
toi, quand tu sors ici tu feras le même constat que moi. Quand je parle
qu'eux-mêmes doivent être d'abord sérieux pour le cas de ce
salongo, est-ce qu'il est respecté ? Il doit chercher à
savoir pourquoi il n'est pas respecté. Il envoi des policiers qui
viennent chercher de l'argent tout simplement »
(Mj).
De même :
«Ici à Kinshasa, le salongo n'existe pas
c'est seulement de nom. Premièrement nous payons la taxe pour la
salubrité, mais le samedi on trouve toujours de la saleté. Les
gens ne travaillent pas, parce qu'ils savent que si je ne travaille pas, quand
les policiers viendront je leur donnerais 200 FC. Surtout ces derniers temps
ils passent même plus de trois fois pour percevoir de l'argent
auprès des vendeurs. Il n'y a pas des bons résultats, parce que
le salongo ne se fait pas comme il faut. Si aujourd'hui on vous arrête
pour n'avoir pas fait le salongo, ça dérange plus, parce que je
sais qu'on finira par me lâcher après avoir donné de
l'argent. Et pendant le salongo les gens ne sont pas toujours présents,
ils préfèrent rester chez eux pour venir au moment où le
salongo prend fin » (Mm).
Celui-ci s'exprimer comme suit :
« On entend seulement parler du salongo, mais
c'est un salongo qui n'existe que de nom. On ferme les boutiques le matin
jusqu'à 10 heures. C'est un salongo de mot, parce que j'ai peur d'ouvrir
avant 10 heures pour qu'on ne m'arrête pas. Sinon, on
préfère rester à la maison, mais on ne voit pas les gens
travailler. Non ya pas des résultats palpables. Si je dis non parce que
si on faisait le salongo, chaque samedi, on ne pouvait pas avoir de la boue
comme ça sur cette route. Les gens voient les articles de loin mais
n'arrivent pas à entrer ici parce qu'ils sont empêcher par cette
boue. L'Hôtel de ville n'a pas réussi, parce qu'il est incapable.
L'Hôtel de ville lui-même n'est pas surveiller, comment il va
à son tour surveiller, l'Hôtel de ville n'assume pas ses
responsabilités » (Mj'').
Pour cet enquêté :
« C'est à l'époque de Mobutu que
le salongo avait porté des fruits. Aujourd'hui c'est seulement un
slogan. Quand quelqu'un est avisé, il ne saura plus garder de
l'insalubrité. On doit changer la conception »
(Mf).
Comme les précédents ce papa nous a
confié ceci :
« Y a pas des fruits, y a pas des fruits pour ce
salongo. Je ne sais pas dans d'autres milieux, mais là où moi je
travaille y a pas des fruits, y a pas de fruit. Le milieu est vraiment
insalubre, le salongo n'est pas vraiment respecté. Le mot salongo est
resté comme ça là, c'est une mesure, c'est
décrété, mais les gens ne respectent pas ça. Y a
pas des fruits, y a pas des fruits. Même si vous venez le même
samedi à 12 heures, vous allez trouver ces poubelles, même le
dimanche vous allez trouver ces poubelles là. Donc, n'y a pas des
fruits, tout ça c'est un manque des mesures
d'encadrement » (Ms).
De la même manière cet enquêté
stipule ce qui suit :
« En tout cas ndeko na ngayi, elingi koloba ke
mokolo yango eza mokolo ya salongo, biloko ya boye esengelaki mokolo yango
samedi, toloba lokola lelo eza vendredi lobi lokola samedi oye comme ça,
otala yo moko na misu no omona eloko babengi salongo, ezo salama ndenge nini
ebongaki omona yango. Po oyo azosala, kaka wana bosoto nyonso tout kaka place
wana. Wana eza salongo te » (Mb).
Traduction :
« En tout cas mon frère, pour des telles choses il
faillait venir le même samedi, tel qu'aujourd'hui vendredi pour voir de
tes propres yeux, ce qu'on appelle salongo, comment ça se passe. Il
fallait que tu voies ça. Parce que là où l'on travaille,
c'est là aussi que l'on dépose la même saleté.
Ça ce n'est pas le salongo».
Pour celui-ci :
« Vous savez quand vous parler de salongo, on
sous entend que les gens doivent travailler. Ya pas des véhicules de
l'Hôtel de ville, y a pas de volonté de la part de la population.
Quand les gens donnent quelque chose aux policiers par exemple 500 FC, ils
disent que je fais le salongo avec mon 500 FC. Les gens attendent l'heure de la
fin » (Mj'').
e) L'incommunication ou l'absence d'une information utile
(Q2/Q4/Q5/ Q6)
Susciter l'adhésion, inculquer une nouvelle vision,
passer d'un état à un autre, c'est inscrire le changement dans la
dynamique d'une interaction permanente et constructive. Ecoutons nos
enquêtés à ce propos :
« En Europe y a des gens qu'on met en route pour dire
par exemple aux gens, monsieur il ne faut pas jeter la bouteille là bas,
il y a une poubelle » (Mj).
Cette enquêtée de son côté pense
que :
« Après le salongo, il y a des
résultats éphémères. Les gens ne sont pas instruit
au saolongo » (Fn).
De sa part :
« C'est à l'époque de Mobutu que
le salongo avait porté des fruits. Aujourd'hui c'est seulement un
slogan. Quand quelqu'un est avisé, il ne saura plus garder de
l'insalubrité. On doit changer la conception »
(Mf).
Pour celui-ci :
« Kala na Zaïre, mutu nyonso azalaki
déjà komiyeba ke samedi ezalaka mokolo ya kobongisa bala-bala to
ba mapangu na biso, place bozokovanda ou bien zongo na biso, en même
temps tango bozovanda ndenge wana, bakotinda papier déjà bapesaki
bino avant ke samedi. Ezalaka à partir ya moko nani, mokambi bala-bala,
chef d'avenue, bakotinda papier ke bokende bokabola, samedi salongo
eza » (Mb).
Traduction :
« Jadis à l'époque du Zaïre, tout
le monde savait que le samedi était le jour prévu pour
l'entretien de nos avenues, nos parcelles, de nos toilettes et en même
temps le chef d'avenue nous envoyait un communiqué bien avant le samedi
même, nous interpellant que le samedi y a salongo ».
De sa part ce papa a réagi comme suit :
«L'Hôtel de ville ne pouvait pas descendre dans
tous les marchés, l'Hôtel de ville ne devrait pas descendre dans
toutes les rues, mais peut être il devrait sensibiliser. Par exemple,
nous au marché, je vois l'administrateur, il est l'autorité du
marché. Il peut venir même avec un micro, il commence à
parler. S'il ne parvient pas à rassembler le marché et les
vendeurs, mais il peut passer de tabler à table ou de rangé
à rangé parler avec un microphone : voilà nous devons
assainir notre milieu, pour y arriver, il faudrait ceci, il faudrait cela. Mais
chose qui ne se fait pas, les gens prend le mot salongo, comme ça
là, salongo, salongo, salongo mais les bras croisés, salongo mais
on reste à la maison jusqu'à 9 heures »
(Ms).
Quant à celui-ci :
« L'Hôtel de ville n'a pas eu le temps de
descendre pour des exercices sur les méthodes qu'on doit utiliser. En
2010, l'Hôtel de ville a placé des poubelles publiques. Il n'a pas
eu le temps de bien expliquer aux gens. L'Hôtel de ville doit être
responsable. Les gens doivent avoir des garde-fous. Il doit bien gérer
leur mesure » (Mm).
f) L'in-considération ou le manque
d'égard dans l'exercice du salongo (Q1/Q2/Q3)
Sentiment d'injustice, inquiétude, mauvais traitement
pendant le déroulement du salongo, ce sont des marques imprimées
dans le souvenir des personnes auxquelles ce salongo est destiné.
Peut-on, les découvrir à travers ces extraits :
« Le samedi nous vendeurs, on ne vient pas pour
faire le salongo, on vient pour vendre. Les bureaux travaillent, les
commerçants expatriés vendent aux heures de salongo, pourquoi on
doit s'enprendre aux autochtones, pourquoi seulement nous l'a demandé
et pendant beaucoup de temps. C'est une perte de temps, le samedi on ne vend
pas comme il faut » (Mf).
Pour cet intervenant :
« Si ces militaires vous attrapent, ils vous
confisquent toutes vos marchandises, tel est le cas d'un ami qui vend à
l'agence PMU. En causant avec lui, il m'a dit que jusque là on ne le lui
a pas encore remis ses biens. A ceux qui ne font pas le salongo,
on les arrête. C'est ne pas la démocratie »
(Mj).
Allant dans le même ordre d'idées, cet
enquêté :
« Eloko tozomona nde yambo ya mabe na mboka oyo
eza nini : bakozwa, babandi kobeta, kobwaka biloko wana eza bien te, eza
mabe makasi. Zwa mutu na ndenge ya malembe, mais oyo ekomi ya kobeta, kobwaka
biloko ya bato, bozosabote en même temps kokamata lisusu ba bongo, oyo
bazalaki na yango, bozobotola ezalaka te. Eza te ke bana mboka tokomi lokola ba
étrangers. Etranger kutu na kati ya mboka aza na paix, mais pourquoi pas
biso bana mboka tozanga kimia, pona nini eza bien te. Esika wana faut bayeba,
bayeba kopesa droit ya mwana mboka, batia mwana mboka na esika na ye, ke non
mwana mboka esengeli azala na kimia, à vivre na kimia lokola eza mboka
na ye. Bapaya bazo ya awa, baza na kimia pourquoi pas biso te. Tokomi ba paya
susu bana mboka tokomi ba paya ? Wana eza bien te »
(Mb).
Traduction :
« Ce que nous voyons de mal dans ce pays ce
quoi : ils viennent nous frapper, jeter nos marchandises, ce n'est pas
bon. Il faut de la douceur, plutôt que de frapper, de renverser nos
marchandises, en les sabotant et en même temps vous confisquer notre
argent, ce n'est pas comme cela. Nous nous sentons comme étrangers. Un
étranger d'ailleurs vit en paix dans ce pays, mais pourquoi pas nous
patriotes. Un patriote doit se sentir dans ces droits, qu'il soit en paix parce
c'est son pays. Les étrangers viennent ici, ils sont en paix pourquoi
pas nous. Nous citoyens, nous sommes devenus des étrangers ? Ce
n'est pas bon ».
g) L'inorganisation ou l'absence des conditions
nécessaires à l'assainissement (Q2/Q4/Q6/)
Assainir, c'est aussi réunir les moyens indispensables
au bon fonctionnement du projet. Sans poubelles et sans évacuation
continuelle, sans agents efficaces, sans entretien permanent et sans
valorisation des immondices, c'est tournoyer en rond :
« La propreté c'est bien, seulement
là où le bas blesse, il y a pas une bonne organisation, y a pas
des poubelles. Ils nous demandent de mettre la propreté mais où
l'évacuer ? L'Hôtel de ville doit faire un suivi efficace
pour ramasser les déchets que les gens produisent par avenue, par
marché par exemple. On pouvait organiser des services à
l'instar de la SNEL, où des agents de l'insalubrité travaillent
et à la fin on vous donner la facture, qui doit être en dessous de
1dollars. Je pense ça doit être un service privé parce que
celui de l'Etat ! Il faut que la communauté soit organisée qu'on
ait un chef de rue qui doit être respecté comme jadis en
travaillant en collaboration avec le chef du quartier. Tout doit partir de
l'organisation, on ne doit pas commencer un problème par des
solutions » (Mf).
Pour cette maman :
« Comme dans des marchés, il faut placer
des poubelles après une distance de deux mètres. Par exemple,
quand on a quelque chose qu'on doit jeter, qu'on la jette plus n'importe
où, mais dans la poubelle. Puis, cette poubelle doit être
évacuée de temps en temps » (Fe).
Un autre enquêté de son côté
s'exprime ainsi :
« Kala ezalaki l'Etat na population ba JMPR,
wana babandaki ko participer, ba chefs des quartiers. Chef du quartier ye moko
azalaki en personne, azo contrôlé na avenue na ye, tii azokota
lopango ya moko na moko, azotala bala-bala, ndenge nini mosala esalami. Soki pe
kuna basali te, ako convoqué parent wana, pourquoi lopango wana basali
propreté te, soit bakozwa tangu mosusu deux jeunes chaque parcelle,
bakoti na salongo. Salongo eza na ngo lisusu te »
(Mb).
Traduction :
« A l'époque, c'est l'Etat et la population
soit les JMPR ainsi les chefs des quartiers qui s'en chargeaient du salongo.
Le chef d'avenue lui-même en personne assurait le contrôle de son
avenue, en visitant chaque parcelle et son avenue entière, comment le
travail a été effectué. S'il arrivait qu'il y a un endroit
où le salongo n'a pas été fait, il convoque son
propriétaire en cherchant à savoir dans votre parcelle, pourquoi
la propreté n'a pas été maintenue. Ou soit, l'on demandait
deux jeunes par parcelle pour le salongo. Le salongo n'existe
plus ».
Ce papa quant à lui déclare ceci :
« On a lancé la campagne chaque jour, chaque
samedi salongo, les chefs des entités ou les chefs des marchés et
les chefs des rues devraient se préparer en conséquence. Par
exemple, chercher les éboueurs, les gens qui devaient assurer le
transport ou faire le déplacement des immondices après que les
vendeurs ou les gens de la rue aient balayé. C'est une formation, aussi
de la préparation. Alors ce manque de préparation, c'est qui a
fait que ce système puisse échouer et donc, le
salongo » (Ms).
Réagissant comme les précédents, cette
enquêtée explique :
« Si partout il y avait des poubelles, ça serait
une bonne chose. Mais il ne suffit pas de déposer des poubelles, sans
les vider, sans suivi. C'est encore pire que de laisser les gens vivre dans
l'insalubrité » (Fn).
h) Lutter contre l'insalubrité et pérenniser le
changement, c'est conscientiser (Q5, Q6 et Q7)
Si l'insuccès du programme d'assainissement de
l'autorité urbaine de Kinshasa est attribué à un
problème d'approche, les personnes enquêtées estiment quant
à eux que, lutter contre l'insalubrité et pérenniser le
changement, c'est responsabiliser ou encore c'est conscientiser l'individu au
centre de l'agir :
« La conscience de l'homme doit travailler, il
faudra que l'homme lui-même se reproche que ce que je suis en train de
faire, ce n'est pas propre. La personne doit toujours continuer à faire
du bien sans être forcée par qui ».
(Mj).
Pour celui-ci :
« Il faut commencer par prendre conscience, pour
savoir que là où je suis est sale. Chaque personne doit savoir
là où il faut jeter les déchets. On ne doit pas jeter
n'importe quoi n'importe où. Il faut que les gens prennent conscience.
On doit mettre les agents pour faire savoir à ceux qui vendent ou
à ceux qui sont dans leur parcelle d'avoir des poubelles. Les chefs des
rues, des quartiers doivent interpeller les gens sur les méfaits de
l'insalubrité » (Fe).
Une maman pense que :
« Esengeli moto ayeba ke esika nazovanda ebongi
ezala peto. Na yango, il faut kokombola libanda, kotumba matiti. Salongo ezali
likambo ya mikolo nyonso, donc kotia bopeto eza kaka te mokolo ya poso te
» (Fg).
Traduction :
« Que la personne sache que là où je
vis doit être propre. Ainsi, il faut balayer sa cour tout en brulant les
déchets. Le salongo est un effort de tous les jours, donc la
propreté ne doit pas seulement se limiter le samedi ».
De même cette enquêtée stipule que :
« Si vous êtes habitué à la
propreté, l'on passera un coup de balai au début de la
journée tout comme à la fin de la journée. Par la
sensibilisation, on peut bien faire ce travail. Dans la sensibilisation, il
faut donner des informations aux gens sur les notions
d'hygiène » (Fn).
Comme les précédents cet enquêté a
fait savoir ceci :
« Une autre façon de faire, l'Hôtel
de ville n'a pas d'autre moyen de faire. Mais nous aussi, nous devons
être conscients. Il faudra que la population prenne conscience. Nous ne
devons pas attendre que l'Hôtel de ville envoie les gens pour que l'on
mette la propreté. La population doit prendre conscience. Les gens
doivent se sentir capables de travailler eux-mêmes, sans qu'ils soient
poussés par une autre personne. Chacun d'abord doit disposer une
poubelle chez soi. Il ne faut pas toujours donner un grand travail à
l'Hôtel de ville. Là où nous sommes, nous pouvons toujours
l'entretenir. Jeter les histoires sur la route n'est pas bon »
(Mj').
Aussi :
« Pour obtenir des résultats
escomptés, il faudra que les congolais sachent que dans notre pays, la
saleté existe et qu'il n'y a que moi-même qui peut lutter contre
cela. Tu verras quelqu'un peut venir trouver la saleté devant sa
boutique, il ouvre sans inquiétude et continue à vendre. La
saleté dont il est question réside dans la tête des
individus. La saleté ne date pas d'aujourd'hui, les congolais n'en fait
plus un problème, la saleté est restée dans leur
tête, la saleté est devenue une habitude. Il faut utiliser la
mentalité des gens. Ça doit d'abord être une discipline
personnelle » (Mm).
Pour son compte :
« Qu'on prenne des sifflets, des tam-tams, qu'on
interpelle la population. C'est un problème de mentalité et de
conscience, parce que dans la vie on peut tout tromper sauf sa conscience. Ce
qu'on dit à lingala `` zonga mutu. Soki ozongi mutu, okosumba na nzela
te, okosuba na nzela te''74(*). Ainsi, faire des ateliers bibliques, animer des
conférences par exemple sur des maladies causées par
l'insalubrité, en montrant les gens qui sont déjà
touchés. Il faut des conseils. Moralement, ça sera une bonne
chose » (Mj'').
De la même manière cet enquêté a
confié ceci :
« Nakotala, ya motuya eza nanu biso moko pe
conscience na bis oba peuple faut toyebaka. Eza mokumba ya Hôtel de ville
normalement, mais population ezosenga ke biso moko tozala na boyebi ya eloko
wana. Faut biso moko pe toyeba yango, tobanda kosalela yango, ezala kaka te
faut batelemelaka biso na mutu te, biso moko pe faut toyeba yango. Pona nga en
tout cas eyano na nga eza bongo, conscience kaka ya mutu. Mutu ye moko azwa
kaka conscience ke ngayi faut nabongisa esika nga nazofanda, faut nabongisa
esika na nga nazosalela. Ezalaka nde ndenge wana »
(Mb).
Traduction :
« En bien regardant, le plus important est que nous
peuple, nous ayons nous-mêmes la conscience. Bien que ce soit la
responsabilité de l'Hôtel de ville, il ne faudra pas toujours
attendre qu'il ait quelqu'un pour nous pousser non, nous devons la
connaître nous-mêmes. C'est seulement la conscience de
l'individu. Que l'individu lui-même prenne conscience en sachant que je
dois assainir l'endroit où je vis, l'endroit où je travaille.
C'est comme ça que ça se fait ».
Pour ce papa :
« Les vendeurs eux-mêmes aussi pouvaient
être préparés moralement aussi psychologiquement. Comment
cela, un administrateur c'est une autorité, s'il a des initiatives de
ressembler les gens ou de parler aux gens, leur donner la morale par rapport
à un sujet, non, non les gens vont entendre. Si pas tout le monde, mais
du moins y aura quand même ceux qui vont comprendre l'importance de
l'insalubrité et les méfaits de l'insalubrité et
après ça disposer aussi des moyens. Donc, le tout commence ici
à la tête, alors pour quelqu'un qui n'a pas ça à la
tête, on peut le conscientiser en voyant des exemples ou en lui parlant,
en lui disant par exemple que '' tala '' (regardes) les biens
fondés, les inconvénients de l'insalubrité. Il doit y
avoir des gens qui vont suivre, comprendre. Voilà moi je parlais de la
conscientisation » (Ms).
III. 3. Analyse et
interprétation des résultats
Le principal objectif poursuivi par cette section est
essentiellement explicative. Elle vise à mettre en corrélation
les grandes tendances dégagées dans les lignes
précédentes, afin d'établir le rapport de la
causalité ou les facteurs explicatifs qui en découlent.
De prime à bord, au regard du
déménagement des vendeurs le long des artères publiques,
les enseignements du terrain révèlent que la notion du danger de
vendre aux alentours du boulevard, ainsi que celle de l'insalubrité est
bel et bien évaluée par nos enquêtés. Cette position
apparait au clair dans leurs réponses à travers cet extrait :
« C'est pour éviter les encombrements
parce qu'en cas d'accident, on n'est pas exempté. Aussi, parce que ce
qu'ils vendent causent aussi de l'insalubrité. Il y a aussi des
autorités qui se sentent gêner quand ils passent parfois on leur
lance de pierre » (Mf).
Par ailleurs, si les uns essayent de comprendre cette mesure
sous cet oeil, d'autres cependant, s'inscrivent en faux contre cette
réglementation et pensent que celle-ci est en incompatibilité
avec le vécu quotidien de la population. C'est ce qu'a fait savoir cet
interviewé :
« L'Hôtel de ville lorsqu'il chasse les
gens, il dit que ces gens là sont en train de salir la ville. Chasser
les gens n'est pas la raison parce qu'en 2006, il fait au tant. Il a interdit
la vente de l'eau en sachet mais y a pas toujours de solution. Chasser les gens
c'est bien. Parmi les enfants qui vendent de l'eau en sachet, il y a des
enfants des fonctionnaires qui ne sont pas bien payés. Il faut
commencer par bien payer les gens pour qu'ils ne vendent plus le long des
artères. Il faut d'abord commencer par résoudre les
problèmes qui tourmentent l'ordre social avant de penser à
résoudre la salubrité » (Mj').
Un autre réagi comme suite :
« Là où ils vendent n'est pas le
marché. Mais les vendeurs ont parfois raison parce qu'ils n'ont pas de
place précise pour vendre. Parmi eux, il y a des gens qui ont
payé le frais pour avoir un étalage dans un marché, mais
ils sont ballotés par ceux qui perçoivent cet
argent » (Mm).
Restant dans cette logique, une filiation s'établie
entre la première et la deuxième question où deux
tendances se manifeste également sur la perception du salongo. Ainsi,
comme on peut le constater, le contact avec le terrain indique à ce
propos que, pris de manière singulière, le salongo en tant
qu'initiative de développement est estimé à sa juste
valeur pour certains, tel que cela se laisse entendre à travers cette
déclaration :
« Le salongo est bon pour assainir notre
pays » (Fe).
Cependant, un autre camp de son côté voit en ce
salongo un obstacle à leurs activités commerciales, mais aussi
comme une mesure à double vitesse : « Je ne vois pas la
raison d'être de ce salongo, parce que c'est empêcher les gens pour
rien. Au moment où ils nous interdisent de vendre les libanais ouvrent
leurs magasins. Ce salongo de samedi est un manque à gagner pour
nous ».
En rapprochant de plus près ces avis, malgré la
divergence avec un écart aussi moindre entre l'opinion
défavorable et favorable sur la perception du salongo, il se
dégage dans cette étude que, le salongo se présente ici
comme un facteur propulsant de la propreté et en tant que telle, il est
une expérience quotidienne. En ce sens, il sied de noter que, les gens
ne s'opposent pas au changement dans l'absolu. Ce qu'ils refusent, c'est un
changement dont ne ils partagent les règles de jeu.
A l'inverse, même si le salongo mérite une
acception utilitaire dans l'esprit des personnes enquêtées, ses
répercussions sur le terrain restent infécondes. Cela apparait en
clair dans la cinquième question de notre entretien relative aux
résultats de cette approche. En conséquence, étant une
vision non partagée, le salongo a engendré dans le chef des
individus le sentiment de démotivation ou le manque des raisons d'agir,
lequel conduit à son tour à une désobéissance
passive. Ceci pour éviter d'entrer en conflit avec la loi. Ainsi dans
sa pratique, si les uns essayent de mettre une propreté de
façade, les autres par contre croisent les bras ou d'autres encore juge
mieux de rester chez eux et n'attendent que la fin du salongo. C'est ce
qu'explique cette enquêtée :
« Aujourd'hui les gens ne travaillent plus. Ils
restent chez eux pendant le salongo et ne viennent qu'après celui-ci
pour vendre. Aussi, pendant le salongo, je peux rester devant ma boutique qui
est bien sûre fermée. Même si je ne travaille pas, les
policiers ne font rien, même si je n'ai pas balayé devant ma
boutique, leur problème est qu'ils n'aiment pas voir les gens vendre
pendant le salongo » (Fg).
Ce répondant de son côté passe au crible
les résultats de cette approche :
« Comme à l'accoutumé, on vient
à 11 heures or, le salongo débute en principe de 8 heures
à 10 heures. La saleté est partout. Même un petit enfant
peut dire que la saleté est partout. Il faut dire les choses telles
qu'elles sont. Il faut que les gens commencent par être sérieux
dans tout ce qu'ils font, la sériosité doit commencer par la
tête. Même toi, quand tu sors ici tu feras le même constat
que moi. Quand je parle qu'eux-mêmes doivent être d'abord
sérieux pour le cas de ce salongo, est-ce qu'il est
respecté ? Il doit chercher à savoir pourquoi il n'est pas
respecté. Il envoie des policiers qui viennent chercher de l'argent tout
simplement » (Mj).
Une relation d'implication se trace entre la cinquième,
la troisième et la quatrième question venant ainsi expliquer les
causes de cet insuccès. Les réalités de terrain attestent
à ce sujet que contre toute attente, le salongo n'est qu'une
opportunité mis en profit des agents de l'ordre pour malmener les
paisibles citoyens afin de remplir leurs poches. Sentiment d'un rendez-vous
manqué du côté des personnes enquêtées, le
salongo est en revanche un motif de joie pour les agents de la police.
Voilà pourquoi pour atteindre leurs objectifs, ces agents mettent en
avant plan les infractions non fondées. Une maman raconte ici cette
indignation :
« Il y a d'autres policiers qui ne sont
même pas envoyés, qui n'ont même pas l'ordre de mission. Ils
peuvent vous trouver déjà à la fin du salongo, mais ils
confisquent tout de même la marchandise qui n'arrivera même pas
à la commune. Parfois ils les revendent chez d'autres personnes. Ils
s'intéressent à l'argent, travailler ou ne pas travailler, il
suffit de leur chercher quelque chose »
(Fe).
A cela s'associe l'outrance observée dans le
déménagement des vendeurs le long des artères publiques et
pendant le salongo, où la méchanceté et la force
s'embrassent. Aussi, la relation qui caractérise les agents de l'ordre
et les vendeurs à ce moment est semblable celle d'un chien face à
un chat. Le tabac, l'arrestation, la destruction des marchandises et des
étalages sont au rendez-vous. Les victimes de leur côté
assistent impuissant devant ces actes sadiques. Tel qu'on peut lire dans cet
extrait des questions 1, 2 et 3 :
« Ce que nous voyons de mal dans ce pays ce
quoi : ils viennent nous frapper, jeter nos marchandises, ce n'est pas
bon. Il faut de la douceur, plutôt que de frapper, de renverser nos
marchandises, en les sabotant et en même temps vous confisquer notre
argent, ce n'est pas comme cela. Nous nous sentons comme étrangers. Un
étranger d'ailleurs vit en paix dans ce pays, mais pourquoi pas nous
patriotes. Un patriote doit se sentir dans ces droits, qu'il soit en paix parce
c'est son pays. Les étrangers viennent ici, ils sont en paix pourquoi
pas nous. Nous citoyens, nous sommes devenus des étrangers ? Ce
n'est pas bon » (Mb).
Bien au de là de
« l'in-considération », un autre
élément du fiasco de cette politique d'assainissement s'explique
à travers l'inexistence d'une communication interactive. L'on peut
constater à ce sujet que, dans son texte législatif numéro
088 du 10 mai 2010 portant sur mesures collectives d'assainissement dans la
ville de Kinshasa, l'Hôtel ne se limite qu'à définir les
objectifs organisationnels de base notamment, celui d'assainir la ville. En
mettant cependant de côté, les objectifs communicationnels ayant
pour vocation de véhiculer la vision du changement. Or, les objectifs
organisationnels sont indissociables des objectifs communicationnels.
Découvrons cela à travers ces propos des questions 2, 4, 5 et
6 :
« L'Hôtel de ville ne pouvait pas descendre
dans tous les marchés, l'Hôtel de ville ne devrait pas descendre
dans toutes les rues, mais peut être il devrait sensibiliser. Par
exemple, nous au marché, je vois l'administrateur, il est
l'autorité du marché. Il peut venir même avec un micro, il
commence à parler. S'il ne parvient pas à rassembler le
marché et les vendeurs, mais il peut passer de tabler à table ou
de rangé à rangé parler avec un microphone :
voilà nous devons assainir notre milieu, pour y arriver, il faudrait
ceci, il faudrait cela. Mais chose qui ne se fait pas, les gens prend le mot
salongo, comme ça là, salongo, salongo, salongo mais les bras
croisés, salongo mais on reste à la maison jusqu'à 9
heures » (Ms).
Un autre a renchéri en ces termes :
« L'Hôtel de ville n'a pas eu le temps de
descendre pour des exercices sur les méthodes qu'on doit utiliser. En
2010, l'Hôtel de ville a placé des poubelles publiques. Il n'a pas
eu le temps de bien expliquer aux gens. L'Hôtel de ville doit être
responsable. Les gens doivent avoir des garde-fous. Il doit bien gérer
leur mesure » (Mm).
Les déficits du système organisationnel en
matière d'assainissement viennent se joindre aux éléments
précédents. Les résultats d'enquête
démontrent à ce sujet que l'absence des poubelles publiques,
l'abandon des immondices ou encore l'inexistence d'un réseau
d'assainissement ayant en sa charge le ramassage permanent des ordures, le
traitement, le recyclage et la valorisation demeurent un écueil majeur
à ce voeu d'assainissement. A ce propos il sied de souligner que, si les
objectifs organisationnels de leur part ne sont pas atteints, la communication
ne peut pas suppléer ce vide. Les deux objectifs fonctionnent de
façon symétrique. Nos enquêtés ont fait savoir
à ce sujet ce qui suit :
« Si partout il y avait des poubelles, ça
serait une bonne chose. Mais il ne suffit pas de déposer des poubelles,
sans les vider, sans suivi. C'est encore pire que de laisser les gens vivre
dans l'insalubrité » (Fn).
Réagissant à ce propos, ce Papa attribue ce sors
à l'impréparation :
« On a lancé la campagne chaque jour, chaque
samedi salongo, les chefs des entités ou les chefs des marchés et
les chefs des rues devraient se préparer en conséquence. Par
exemple, chercher les éboueurs, les gens qui devaient assurer le
transport ou faire le déplacement des immondices après que les
vendeurs ou les gens de la rue aient balayé. C'est une formation, aussi
de la préparation. Alors ce manque de préparation, c'est qui a
fait que ce système puisse échouer et donc, le
salongo » (Ms).
Toutes les critiques à l'égard de cette
approche, incluent les propositions des enquêtés aux questions 6
et 7. Ainsi, les informations de terrain stipulent que pour s'approcher de son
objectif, l'Hôtel de ville de Kinshasa à tout intérêt
de repenser sa politique d'assainissement. En revanche, l'échantillon
des personnes enquêtées estiment à cet effet que, la voie
à emprunter est celle qui aboutisse au déclenchement de la remise
en question de l'insalubrité par les sujets concernés. Cela, en
mettant en exergue les inconvénients de l'insalubrité d'une part
et les bénéfices individuels que collectifs de la
salubrité de l'autre part. Car, il ressort de ce constat qu'en concevant
le changement de cette façon, la politique de l'autorité urbaine
de Kinshasa passe non pas à côté du fléau mais
plutôt, loin de celui-ci. Les discours des enquêtés à
ce sujet demeurent sans détour, comme le préconise l'un parmi eux
à travers cet extrait :
« Qu'on prenne des sifflets, des tam-tams, qu'on
interpelle la population. C'est un problème de mentalité et de
conscience, parce que dans la vie on peut tout tromper sauf sa conscience. Ce
qu'on dit à lingala `` zonga mutu. Soki ozongi mutu, okosumba na nzela
te, okosuba na nzela te''. Ainsi, faire des ateliers bibliques, animer des
conférences par exemple sur des maladies causées par
l'insalubrité, en montrant les gens qui sont déjà
touchés. Il faut des conseils. Moralement, ça sera une bonne
chose » (Mj'').
III. 4. Reprise critique
Les résultats ainsi obtenus, l'effort consenti par
point consiste à expliquer les écarts entre la théorie de
la CCC et ces résultats, enfin d'envisager quelques perspectives.
De ce qui précède, mettre sur pied une politique
d'intervention pour lutter contre l'insalubrité, c'est chercher à
la comprendre comme un fait de société. Par conséquent, en
tant qu'un fait de société, pour décider d'une quelconque
stratégie, la problématique de l'insalubrité devrait
être avant tout diagnostiquée et ses causes relevées. Car,
dit-on en sociologie, les faits sociaux sont totaux et globaux.
A cet effet, en s'appuyant sur une approche coercitive pour
énoncer un nouveau comportement à adopter, la CCC
considère qu'un changement à coup de décret ou
d'imposition, est un changement voué à l'échec. Christian
Baylon et Xavier Mignon ajoutent à ce sujet qu' « il ne suffit
pas de rendre une mesure obligatoire, de menacer d'une sanction en cas
d'inobservation pour modifier le comportement individuel »75(*). De la contrainte
résulte la dissonance cognitive conduisant à la résistance
ou encore le rejet d'une réglementation ressentie comme des actes
d'agressions non motivés. Mais aussi, les êtres humains
étant rationnels, utilisent systématiquement l'information
à leur disposition avant d'agir, comme l'indique Ajzen et Fishbein.
Restant dans cette logique, Pierre Pastor et Richard Breard stipulent
qu'« un conflit non traité correctement surtout s'il a
été accompagné des sanctions peut entrainer pendant des
années une baisse radicale de motivation et
d'engagement »76(*). C'est un ainsi que dans une démarche
coercitive, le comportement désiré tend à
disparaître, dès lors que les actions de cette épreuve de
force s'arrêtent. Ceci revient à dire que, dans l'esprit humain,
plus on a le sentiment que quelque chose est imposée, plus on a tendance
à s'opposer.
Par ailleurs, si le changement déclaratoire est
perçu comme une approche de la non-négociabilité,
regardant l'individu comme un simple instrument de la volonté des
autorités, la CCC quant à lui inscrit le changement dans un
processus dialogique. Aussi, elle conçoit le changement non pas comme
une démarche linéaire mais bien plutôt progressive,
laquelle doit obéir à un certain nombre d'étapes en
passant par des rechutes et des rebondissements. Dans ce sens la CCC est
essentiellement une approche éducative.
En essayant d'appréhender le changement dans son
contexte social, culturel, économique et politique, la CCC recourt
à une approche globale et va plus loin pour chercher les
caractéristiques d'une situation en analysant tous les moyens de
persuasion. Pour la CCC, l'individu doit modifier avant tout sa perception de
la réalité. Elle précise que ce qui influence le
comportement de l'individu se sont les attitudes et les croyances acquises par
les habitus, lesquelles il faut combattre en premier lieu. Car, « un
changement est avant tout une transformation des acteurs
eux-mêmes »77(*). Ceci revient à dire que le changement de
comportement suppose un changement :
- au niveau cognitif,
- au niveau affectif,
- et au niveau d'action.
La CCC aident les gens à agir favorable et en
connaissance de cause. Ainsi, elle privilégie le dialogue qu'une
décision subie ou une communication verticale.
Parallèlement, « persuader pour modifier les
comportements préjudiciables à l'intérêt individuel
que collectif implique un préalable : faire connaître les
raisons qui justifient les modifications d'attitudes préconisées,
donc diffuser au maximum les faits et les commentaires explicatifs du sujet et
de la campagne »78(*). L'information représente le point de
départ incontournable de toute démarche de changement. Elle a
pour objectif est de toucher positivement les éléments
conditionnant le comportement de l'individu (attitudes, normes subjectives...).
L'information ainsi diffuée, alimente l'opinion de l'individu et forme
une connaissance acquise après son interprétation. De cette,
manière, la CCC n'intervient pas sans toutefois suffisamment livrer les
raisons de mieux se comporter. En d'autres termes, l'information permet
à l'individu à prendre connaissance du problème, tout en
l'aidant à découvrir le danger tout comme le
bénéfice qui en résulte. Elle conduit aussi à
l'auto-évaluation, laquelle déclenche à son tour la prise
de conscience et pour enfin susciter l'engagement. La CCC prône ainsi
qu'il faut passer de l'information à la sensibilisation et de la
sensibilisation à la conscientisation.
Ainsi, la CCC insiste à ce sujet
qu' « on ne change pas sans communiquer et qu'il faut disposer
aussi d'éléments d'informations complets à
communiquer »79(*). Par cette communication, la CCC vise à
construire des ponts et non pas des barrières, car communiquer c'est
« créer un état d'esprit en commun entre qui celui
émet et celui qui reçoit »80(*) pour que les acteurs en
situation de communication soient les co-auteurs du dire. La communication est
ainsi une négociation entre les états du moi. Dans cet
élan, une communication réussie a besoin d'être
présentée dans un contexte, qui donne à chaque
interlocuteur sa valeur. La CCC communique ainsi pour coopérer et tisser
les relations visant à transformer l'individu.
Pour pérenniser le changement dans le temps et dans
l'espace, la CCC repose sur l'implication des sujets concernés. Etant
une démarche consensuelle, la CCC n'est pas une intervention
« pour l'individu ou la communauté » mais plutôt
une intervention « avec l'individu ou la communauté ». De
par cette acception, la CCC démontre que l'appropriation n'est possible
que lorsque l'individu participe pleinement au processus et ce, dès
l'identification du problème à la proposition des solutions. En
d'autres termes, la logique de tout développement durable prend sa force
dans une approche participative, cherchant à construire ensemble tout
d'abord sur le plan d'idées et enfin sur le plan d'actions.
En appuyant cette vision, Lewin, Coch et French81(*) souligne à ce propos
que pour qu'un changement soit réussi, il est nécessaire de le
préparer par des discussions en groupe :
- Pour informer les acteurs de la nécessité du
changement,
- Pour les inclure dans sa préparation en les faisant
participer activement,
- Pour décider les modalités de la mise en
oeuvre.
Pour ce faire, la CCC sollicite une adhésion volontaire
car, un acte réalisé dans un contexte libre est plus engageant
qu'un geste accompli dans une soumission passive ou par contrainte. Elle
souligne aussi que les gens sont beaucoup plus disposés à changer
que pour les choses dont ils sont capables. Son souci est de faire du
changement un allant de soi, qui s'intègre dans la conscience pour
devenir ainsi une culture qu'elle considère comme une seconde nature.
Pour y arriver, la CCC fustige en tout état de cause, que, le changement
ne se décrète pas mais s'accompagne.
III. 5. Orientation
stratégique d'une campagne de CCC
Promouvoir, renforcer ou maintenir le changement de
comportement en matière d'assainissement, nécessite la mise en
place d'une stratégie de communication efficace avec des objectifs bien
définis. Cette communication doit être perçue comme un
moyen d'information et d'éducation permettant ainsi d'attirer
l'attention, de susciter l'intérêt et le désir des publics
concernés, mais aussi de les inciter à l'observation des
principes d'hygiène environnementale.
Eu égard à ce qui précède, dans ce
point il est question d'étudier comment influencer un changement de
comportent positif et durable.
III.5.1. Analyse de la situation
Les maladies qui ont cessé de tuer ailleurs sont au
rendez-vous quotidien à Kinshasa, mais aussi dans le reste du pays. De
nos jours, le choléra, les infections respiratoires, les maladies
diarrhéiques, le paludisme et la typhoïde principalement chez les
enfants et les femmes enceinte occupent une place importante dans le profil
épidémiologique du pays et de la ville de Kinshasa en
particulier.
Les esprits bienveillants s'accordent à ce sujet que,
ces pathologies à répétition résultent d'un
écart entre les pratiques comportementales actuelles et les
règles d'hygiène environnementale. En effet, la croissance de
l'insalubrité généralisée à travers la
présence accrue des décharges publiques non
contrôlées et des eaux usées de tout genre longeant les
rues de la capitale, ont fortement favorisé la prolifération des
mouches et des moustiques, les premiers vecteurs de plusieurs maladies. Tout de
même, l'insuffisance d'un réseau d'assainissement dynamique de
ramassage des ordures a contribué l'altération de la
beauté de la mégapole. Par ailleurs, l'absence d'une politique de
communication pouvant alimenter les connaissances, les attitudes et les
croyances de la population en matière d'hygiène environnementale,
reste un grand obstacle au changement.
Ces problèmes majeurs d'environnement et de
santé publique ne peuvent s'améliorer tous seuls par un miracle.
La solution à ces fléaux relève des conditions à la
fois politique, économique et sociales, mais aussi de l'appropriation
correcte d'un système de communication entrainant une prise de
conscience sur l'importance de l'hygiène environnementale. Ainsi, la
construction d'une conscience écologique peut être
bénéfique pour l'épanouissent d'un corps sain, dans un
environnement sain et beau. Car, l'environnement et la santé sont deux
éléments inséparables.
De cette façon, l'implication de toute les parties
prenantes tant au niveau étatique que non étatique,
l'éducation environnementale et sanitaire auprès de la population
s'avèrent un enjeu de taille face aux problèmes d'hygiène
environnementale.
III.5.2. Définition des
objectifs de communication
L'acquisition des connaissances, le changement d'attitudes et
des pratiques comportementales, sont les résultats attendus par ce
projet de CCC.
- Objectif de connaissance :
Augmenter de 20 % le taux des gens qui connaissent les
avantages de l'hygiène environnementale d'ici fin 2013.
- Objectif d'attitude :
Accroître de 20 % le taux des personnes qui
perçoivent les bénéfices qu'offrent un environnement
assaini d'ici fin 2013.
- Objectif
comportemental :
Augmenter de 20 % le taux des gens qui pratiquent les
principes d'hygiène environnementale d'ici fin 2013.
III.5.3. Segmentation de
l'audience
Les objectifs de communication étant bien
définis en termes mesurables, il est maintenant question d'identifier
les cibles de communication et d'en faire leur analyse.
· Coeur de cible : les jeunes
Le profile de notre cible privilégiée est
sociodémographique. Cette communication va s'adresser aux jeunes filles
et garçons dont l'âge varie entre 13 et 35 ans. L'objectif
poursuivi par ce choix est de créer une nouvelle
génération des éco-citoyens. Aussi, tout comme d'autres
catégories des personnes, les jeunes ne sont pas épargnés
par la typhoïde et la malaria qui battent record presque dans tous les
diagnostics médicaux à Kinshasa. C'est pour au tant qu'il faut
les conscientiser sur ce danger permanent qui les guètes.
D'un point de vue psychographique, les jeunes sont
naturellement attirés par le beau de façon général.
C'est l'une des raisons parmi lesquelles, ils envient d'autres villes du monde.
D'où l'intérêt à susciter ce besoin latent ici chez
nous.
· Cible secondaire :
elle est constituée par les gens qui doivent faire adopter le
changement souhaité.
- La famille : c'est le socle par
excellence de l'éducation. Elle reste la première instance de
socialisation..
- L'école : c'est un meilleur
canal de communication. Car, l'école, les jeunes ont une oreille
attentive à ce disent leurs enseignants.
- Les milieux cliniques et le personnel
médical: ce sont des conseillers par excellence. A travers les
statistiques sur le taux des personnes victimes des maladies causées par
l'insalubrité dans notre milieu, ils peuvent sensiblement mobiliser les
jeunes à défendre cette cause.
- L'Eglise : à travers les
groupes de formation, leurs enseignements peuvent faire agir efficacement et
positivement les jeunes sur l'hygiène environnementale.
- Les leaders d'opinion : les artistes
musiciens, comédiens et les sportifs sont parfois une catégorie
la plus écoutée. A travers leurs chansons, théâtres
et leur expertise, ils peuvent influencer de façon
démesurée les appétits des jeunes en matière de
salubrité.
- Les Ong : grâce à leurs
oeuvres de bienfaisance, les jeux concours et leur prestation des services,
elles peuvent toucher les sensibilités des jeunes pour cette cause.
- L'Etat : en allouant des ressources
nécessaires pour l'assainissement, l'Etat peut contribuer
significativement à l'instauration d'un climat propice au changement
souhaité.
III.5.4. Analyse de l'audience
Cette analyse se fonde sur l'observation du
phénomène tel que vécu. Elle vise ainsi à
décrire le profil du public cible vis-à-vis de l'hygiène
environnementale.
a) Connaissance en matière d'hygiène
environnementale
- Faible connaissance sur les conséquences d'une
mauvaise pratique d'hygiène environnementale,
- Faible connaissance sur les bienfondés d'un espace
vital assaini.
b) Attitude en matière d'hygiène
environnementale
- Mauvaise croyance sur les principes d'hygiène
(l'homme noir ne meurt pas des microbes),
- Ne perçoit pas l'insalubrité comme une
préoccupation majeure,
- Indifférence sur la dégradation de la
beauté de la ville.
c) Pratique en matière d'hygiène
environnementale
- Esprit poubelle, c'est-à-dire n'importe quoi est
jeté n'importe où et n'importe comment.
III.5.5. Opportunités et
obstacles
a) Opportunités
- Existence des moyens de communication,
- Disponibilité de la ressource humaine,
- Existence du projet sur la modernisation du pays,
- Opinion favorable.
b) Obstacles
- Faible engagement politique,
- Faible moyens financiers
- Absence d'un service d'hygiène approprié,
- Faible dynamisme des Ong et autres association,
- Faible pouvoir d'achat de la population,
- Faible engagement des médias.
III.5.6. Création des
messages
L'effort consenti ici, consiste à mettre en place un
discours ouvert, susceptible de toucher l'âme des publics cibles. Il
s'agit d'un discours qui doit demeurer dans l'imaginaire collectif et qui doit
faire agir au même moment. La création de ces messages s'inspire
du plan du travail créatif (PTC) du modèle de l'agence Young
& Rubicam82(*). Le
tableau ci-dessous matérialise ces messages.
ü Slogan :
'' Sans ma contribution pour stopper
l'insalubrité, Kinshasa ne sera jamais chic!''
Pour atteindre ses objectifs, le changement doit être
ressenti à tous les niveaux de la vie. C'est pourquoi ce slogan doit
être utilisé dans une vision éclatée. Dans son
application, chaque entité devra remplacer le nom
« Kinshasa » par la sienne car, c'est la somme de ces
résultats qui feront de Kinshasa chic
ü Stratégie créative
Composant du message
|
Conceptualisation
|
Axe publicitaire
|
Hier Kinshasa était reconnue '' Kin-la-belle''. Mais
pourquoi pas aujourd'hui ?
|
Concept d'évocation
|
M'engager à bien entretenir mon espace et à
jeter mes ordures que dans une poubelle appropriée, c'est rendre
possible ce rêve.
|
Promesse
|
Vaincre l'insalubrité, c'est voir en Kinshasa une ville
semblable à celle de tes rêves.
|
Support promesse
|
A chaque instant et partout, un réseau d'assainissement
et d'hygiène efficace vous accompagnera.
|
Conclusion
|
Voter pour '' Kin-la-belle'', c'est éviter
l'insalubrité où que vous soyez.
|
Ton de communication
|
Testimonial
|
III.5.7. Canaux de
communication
Faire agir pour changer, c'est aussi sélectionner les
moyens compatibles par lesquels le message passera de la source vers la cible.
Ce choix se fait en fonction des quelques critères suivants :
- L'adéquation à la cible (accès,
préférence, degré de familiarité),
- La crédibilité du canal,
- L'impact (engagement, attraction, attention,
mémorisation),
- La couverture géographique,
- Le coût.
Pour le cas d'espèce, les canaux choisis sont
ci-après
· Les canaux institutionnels : les systèmes
d'enseignements, les ONG, les milieux cliniques et le service
d'hygiène.
· Les canaux médiatiques : médias de
mass (radio, TV, presse affichage).
· Les canaux socioculturels : leaders d'opinion
(artistes musiciens, comédiens, sportifs et les responsables des
confessions religieuses).
Ceci nous conduit à proposer un plan
média dans le tableau qui suit :
a) Médias
Moyen de communication
|
Actions
|
Période
|
Tranche horaire
|
TV
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Balancement des spots publicitaires
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Toute la période de la campagne
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6h15, 12h15, 18h45, 20h30
|
Radio
|
Balancement des spots publicitaires
|
Toute la période de la campagne
|
6h15, 12h15, 18h45, 20h30
|
Affichage
|
Implantation des panneaux publicitaires dans les endroits
stratégiques de la ville de Kinshasa
|
Toute la période de la campagne
|
- + -
|
b) Hors médias
- Implantation des banderoles,
- Constitution des clubs des éco-citoyens,
- Causeries éducatives,
- Tournée des conférences,
- Rencontres sportives,
- Marathons,
- Jeux concours,
- Emissions publiques,
- Sketch et théâtres,
- Projections films et débats,
- T-shirts,
- Casquettes,
- dépliants etc.
III.5.7. Timing et plan d'action
opérationnel
a) Timing
La présente campagne se déroulera sur une
échéance de 12 mois, repartis en quatre (4) trimestres. Les
premiers trimestres sont essentiellement préparatoires et les deux
derniers sont ceux du lancement de la campagne proprement dite. En d'autres
ternes, cette campagne va de janvier 2013 à fin décembre 2013 et
le lancement officiel de la campagne est fixé pour le premier week-end
du mois de juin 2013.
Le choix de cette période se justifie par le faite que,
le mois de juin préfigure les grandes vacances. Les activités de
cette campagne viendront ainsi occuper les jeunes pendant ce moment de relax et
va continuer jusqu'au mois de décembre, une saison aussi festive, ceci
pour les doter d'un cadre assaini et beau afin de bien fêter le nouvel an
2014.
b) Plan d'action opérationnel
ACTIVITES
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SUPPORTS
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COUT
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PARTENAIRES
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DUREE/ JOURS
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CALENDRIER (DE JANVIER A DECEMBRE 2013)
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T1
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T2
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T3
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T4
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Mise en place du comité de pilotage de la campagne +
préparation du plan d'action
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Réunion + séances de travail
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-
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-
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26
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Plaidoyer des décideurs politiques, partenaires au
développement, médias, leaders d'opinion et atelier de la
présentation du projet de campagne
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Réunion de sensibilisation
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-
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-
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48
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Recherche et confirmation des partenaires
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Correspondance
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-
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48
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Production du matériel ou supports de la campagne
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Cahier d'appel d'offre
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-
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-
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26
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Formation des agents d'intervention
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Séminaire
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-
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-
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26
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Lancement de la campagne
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Caravane motorisée, radio, TV, affiche
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-
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6
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Création des clubs des jeunes "Kinshasa chic"
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Descente sur terrain
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-
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-
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42
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Tournée des conférences, des causeries
éducatives, jeux-concours, expositions, émissions publiques,
etc.
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Communication interpersonnelle
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-
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-
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120
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Monitoring des activités (suivi)
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Descente sur terrain
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-
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-
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120
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Evaluation des résultats de la campagne
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Réunion
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-
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-
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6
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III.5.8. Suivi et
évaluation
Le suivi consistera au monitoring et à l'analyse
régulière, périodique de l'évolution des
activités telles que prévues. Les méthodes misent en place
pour surveiller et évaluer l'efficacité de la campagne
seront :
ü La surveillance des médias,
ü Le contrôle des stratégies de la
campagne
ü Les visites de terrain,
ü La collecte des données statistiques (sondage de
la population), etc.
L'évaluation de son côté va se focaliser
sur quelques indicateurs en comparant la situation initiale et la situation
d'arrivée. Bien au-delà, il faudra répondre aux questions
suivantes :
- Le message a-t-il atteint le public visé,
- Le message a-t-il été diffusé par
l'entremise des modes prévus,
- Le calendrier de diffusion a-t-il été
respecté,
- Le message a-t-il eu l'effet souhaité,
- Le message a-t-il répondu aux besoins en fonction du
public cible,
- Le public croit-il au message.
Conclusion partielle
Les résultats recueillis sur terrain et analysés
tout au long de ce troisième chapitre sont donc manifestes car, ils nous
ont permis à vérifier notre hypothèse de départ.
De ce fait, la persistance de l'insalubrité à
Kinshasa n'est pas un fait isolé. Il est plutôt au centre d'une
multitude de significations dont la tracasserie entendu comme le rendez-vous
incontournable des agents de l'ordre le week-end, l'incommunication,
l'inorganisation, le non respect des personnes et de leurs biens.
Mais comment arriver au bout d'un comportement souhaité
face à un environnement conflictuel ? C'est le dernier volet auquel
s'est appesanti ce chapitre. L'intervention d'une perspective
communicationnelle dans ce chapitre a voulu juste répondre à la
question de comment penser autrement le changement en dehors de l'approche
coercitive.
IV. CONCLUSION GENERALE
En tant que difficulté à surmonter, le
changement de comportement se focalise avant tout sur la compréhension
profonde des enjeux et des stratégies. Ainsi, il se dégage au
terme de cette réflexion qu'un changement intériorisé est
mieux qu'un changement extériorisé et volatile, instigué
à coup d'une force intermédiaire.
Qui dit changement, dit la modification des connaissances,
d'attitudes et des pratiques des acteurs en face de la mutation. Et vouloir
changer une cause commune, c'est inscrire le changement dans une
démarche dialogique, mettant en place un arsenal des méthodes
visant à convaincre les bénéficiaires par de nombreuses
explications et arguments sur le sens du changement souhaité. Ceci,
pour les aider à « opérer une conversion critique leur
permettant d'intérioriser et d'intégrer le
changement »83(*) au quotidien.
En revanche, si « la persuasion préalable a
été inexistante ou insuffisante ou mal conduite, l'individu
rejette l'obligation car, chacun sait que pour être obéit il faut
d'abord être considéré »84(*). A cet effet, le désir
de s'aligner à un projet de changement ne se manifeste que lorsque
l'individu reçoit en premier lieu toutes les informations possibles sur
celui-ci, en passant par ses conséquences et ses
bénéfices. Parallèlement, venir à bout d'un
changement ayant engendré un conflit d'intérêt entre les
décideurs d'un côté et les bénéficiaires de
l'autre, Lewin souligne à ce sujet qu' « il est efficace
de chercher à réduire la résistance des forces au
changement que d'exercer une pression contre elles »85(*).
D'où, l'importance d'inclure la communication dans un
processus de changement. De ce fait, la communication ne permet non seulement
à baliser le changement en véhiculant la vision du changement,
mais aussi elle modifie les perceptions des individus vis-à-vis du
changement attendu, tout en les motivant. Dans cette optique, communiquer c'est
établir une relation avec l'autre. Ainsi, rencontrer l'autre, c'est lui
parler tout de même c'est l'écouter pour que jaillisse un dialogue
authentique et une profonde proximité entre celui qui émet et
celui qui reçoit. En d'autres mots, communiquer c'est
coopérer avec l'autre afin d'accomplir les mêmes buts.
En ce sens, si le changement est avant la transformation des
acteurs eux-mêmes communiquer pour lutter contre l'insalubrité,
c'est privilégier une communication intensive et interactive.
En définitive, loin de nous l'intention d'avoir
épuisé ce sujet. Car, derrière une science se cache une
autre. Et à ce propos, l'oeuvre humaine ayant toujours ses limites, nous
sommes ouverts à toutes les critiques pour son perfectionnement.
V. BIBLIOGRAPHIE
I. Ouvrages généraux
1. DORON, R. et PAROT, F., Dictionnaire de
psychologie, Paris, PUF, 1991.
2. JEUGE-MAYNART, I., Le Petit Larousse illustré
2010, Paris, Malescherbes, 2009.
3. LAMIZET, B. et SILEM, A., Dictionnaire
encyclopédique des sciences de l'information et de la
communication, France, Ellipses, 1997.
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Paris, Editions d'Organisation, 2004.
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Larousse, 2003.
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qualitatives en sciences humaines, Paris, Amand Colin, 2004.
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Paris, Ediscience International, 2000.
8. REY, A., Le Robert Micro, Paris, Dictionnaires
Le Robert, 1998.
II. Ouvrages
1. BAYLON, C. et MIGNOT, X., La communication. Les outils
et les formes de la communication : une présentation
méthodique et illustrée, Paris, Armand Colin, 2009.
2. BONNEVILLE, L. et al., Introduction aux
méthodes de recherche en communication, Canada, les Editions de la
Chenelière Inc., 2007.
3. CABIN, P. et DORTIER, J.-F., La communication. Etat
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4. COLLERETTE, P. et al., Le changement
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l'Université du Québec, 1997.
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14. MILES, M. et HUBERMAN, M., Analyse des
données qualitatives, 2ème édition,
Bruxelles, De Boeck, 2003.
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4.
Centre de
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mobilisation communautaire en matière de VIH/SIDA, [En ligne],
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http://www.esen.education.fr/fileadmin/user_upload/Contenus/Profils/gapfpe/kits/grh_app/notes_synthese/note_1_conduite_changement.pdf,
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11. Le Cadre de référence - Education Pour la
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http://www.mdm-scd.org/
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16. Mouvement des verts de Côte d'Ivoire, [En
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consultée, le 12/02/2012).
17. NORMAND, B., Les stratégies de changement
employées par les hommes ayant des comportements violents envers leurs
conjoints. Mesures à partir du modèle transthéorique du
changement, [En ligne],
http://archimede.bibl.ulaval.ca/archimede/fichiers/23895/ch02.html,
(Page consultée, le 14/12/2011).
18. Programme Santé Sexuelle, Droits Humains
(PROSAD), La communication pour le changement de
comportement, Module XI, [En ligne],
http://german-patrice-collection.org /en/download-centre/doc...768.
IV. Note des cours
BAAMBE, J., Cours de théories de changement social
et conscientisation, L2 CS, UCC, 2012, Inédit.
V. Mémoire
J.P. MBANGALA, L'analyse géographique des
déchets solides et son évacuation dans la ville de Kinshasa,
district de la Funa, Mémoire de Licence, Université de
Kinshasa, Faculté des sciences, Département de l'Environnement,
2009, Inédit.
VI. Texte légal et
règlementaire
Hôtel de ville de Kinshasa, Arrêté n°/SC
088/MINEECG/BLD/PLS/2010 du 10 mai 2010 portant sur mesures collectives
d'assainissement dans la ville de Kinshasa.
GUIDE D'ENTRETIEN
I. Questions informatives
1. Quel est votre secteur d'activité ?
2. Depuis combien de temps êtes-vous à ce
secteur ?
3. Quelle est votre formation scolaire ?
II. Questions d'investigations
1. Pourquoi, à votre avis, l'Hôtel de ville de
Kinshasa vient de chasser de nouveau les personnes vendant le long des
artères publiques ?
2. Quelle est votre opinion sur le Salongo que l'Hôtel
de ville a décrété chaque samedi à Kinshasa ?
3. Comment se déroule ce Salongo ?
4. Y a-t-il quelque chose que vous n'aimez pas dans la
manière dont l'Hôtel de ville vous demande d'assainir votre
environnement ?
5. Cette mesure de Salongo est-elle porteuse de fruit
palpable ? Pourquoi et comment ?
6. Y a-t-il une autre façon de faire pour lutter contre
l'insalubrité ? Si oui, laquelle ?
7. Quels sont les actes que vous seriez prêt à
poser librement pour assainir votre environnement ?
Kinshasa : traque des
vendeurs à la sauvette, les policiers accusés de
brutalité
Des cendres d'une boutique incendiée le 28/05/2012, lors
de dispersion de vendeurs sur des artères principale de la ville de
Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo.
Des chaises cassés le 28/05/2012, lors de dispersion de
vendeurs sur des artères principale de la ville de Kinshasa par la
police. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo.
Des arbres coupés le 28/05/2012, lors de dispersion de
vendeurs sur des artères principale de la ville de Kinshasa par la
police. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo.
Hier sur l'avenue Tchad : La
police a traqué les vendeurs à la criée et autres
Traque des vendeurs par les éléments de la Police
congolaise, le long des avenues du Tchad, Plateau, du Commerce dans la commune
Gombe, le mardi 24 avril 2012. Source : Journal
l'Avenir.
VII. TABLE DES MATIERES
Epigraphe
i
Dédicace
ii
Remercients
iii
Abréviations
v
0. INTRODUCTION GENERALE
1
0.1. Problématique
1
0.2. Hypothèse
3
0.3. Méthodes et techniques
3
0.4. Cadre théorique
5
0.5. Délimitation du sujet
5
0.6. Intérêt du sujet
5
0.7. Division du travail
6
CHAPITRE I : CLARIFICATION DES
CONCEPTS OPERATOIRES ET
CADRE THEORIQUE
7
Section I : Clarification des concepts
opératoires
7
I.1. La communication
7
I.1.1. Type de communication
8
La communication interpersonnelle
9
La communication institutionnelle
9
I.1.2. Composantes du processus de
communication
9
I.2. Coercition
11
I. 3. Communication coercitive
12
I.4. Conscientisation
12
I.4.1. Finalité de la conscientisation
13
I.5. Résistance
13
I.6. Changement
14
I.6.1. Les facteurs de changement
15
I.6.1.1. Les facteurs externes
15
La culture
15
Les sous-cultures
15
La classe sociale
16
La famille
16
I.6.1.2. Les facteurs internes
16
a) Les caractéristiques
personnelles
16
b) Les caractéristiques
psychologiques
17
La perception
17
Les croyances
17
Les attitudes
17
I.7. Processus de changement
17
I.7.1. La décristalisation
18
I.7.2. Le mouvement
18
I.7.3. La recristalisation
18
I. 8. Environnement
18
I. 9. Santé
19
I.10. Déchet
19
Section II : Cadre
théorique
19
La communication pour le changement de
comportement (CCC)
19
a) Définition de la CCC
20
b) Passage de l'Information Education et
Communication (IEC) à la CCC
21
c) Composantes de la CCC
21
d) Rôle de la CCC
22
Au niveau des individus
22
Au niveau de la communauté ou du groupe
22
Au niveau de la société globale
22
e) Approches utilisées par le CCC
23
f) Domaines d'intervention de la CCC
23
g) Modèles de changement de
comportements
23
a) Modèle Transthéorique
24
b) Théorie du comportement
planifié
26
Conclusion partielle
27
CHAPITRE II : CLASSIFICATION DES
DECHETS ET LEUR IMPACT SUR
28
L'ENVIRONNEMENT ET SUR L'HOMME
28
II. 1. Classification des déchets
28
a) Selon les trois états de la
matière
28
b) Selon le degré de composition de
la matière
29
II. 2. Le cycle de vie des déchets
31
II.3. Situation des déchets et de
l'insalubrité à Kinshasa
32
II.3.1. Les déchets ménagers
32
II.3.2. Les déchets des marchés
33
II.3.3. Les déchets industriels
34
II.3.4. Les déchets hospitaliers
34
II.3.5. Les déchets liquides
35
II.3.6. Les modes d'évacuation et
d'élimination des déchets à Kinshasa
36
a) La gestion des déchets solides
36
b) La gestion des déchets liquides
37
II.3.7. L'insalubrité et la
dégradation de l'environnement
37
II.3.8. L'insalubrité et la santé
publique
37
Conclusion partielle
40
CHAPITRE III : ANALYSE DES MECANISMES
EXPLICATIFS DE LA PERSISTANCE DE L'INSALUBRITE A KINSHASA
41
III. 1. 1. Objet d'enquête
41
III. 1. 2. Echantillon
41
III. 1. 3. Outil de collecte des données et
questionnaire
42
III. 1. 4. Déroulement de l'enquête et
difficultés rencontrées
42
III. 2. Présentation des résultats de
la recherche
43
III. 2. 1. Déterminants sociaux
43
III. 2. 2. Classification thématique des
résultats
44
a) L'appréhension de l'interdiction
de la vente le long des artères publiques
45
b) Pour ou contre l'initiative du
salongo
48
c) Le salongo vu comme expression de
tracasserie et du gagne-pain
50
d) Le salongo, un échec à la hauteur
d'inattendu
52
e) L'incommunication ou l'absence d'une information
utile
55
f) L'in-considération ou le manque
d'égard dans l'exercice du salongo
56
g) L'inorganisation ou l'absence des conditions
nécessaires à l'assainissement
57
h) Lutter contre l'insalubrité et
pérenniser le changement, c'est conscientise
59
III. 3. Analyse et interprétation des
résultats
62
III. 4. Reprise critique
67
III. 5. Orientation stratégique d'une
campagne de CCC
70
III.5.1. Analyse de la situation
70
III.5.2. Définition des objectifs de
communication
71
Objectif de connaissance
71
Objectif d'attitude
71
Objectif comportemental .
71
III.5.3. Segmentation de l'audience
71
III.5.4. Analyse de l'audience
72
a) Connaissance en matière d'hygiène
environnementale
72
b) Attitude en matière d'hygiène
environnementale
73
c) Pratique en matière d'hygiène
environnementale
73
III.5.5. Opportunités et obstacles
73
a) Opportunités
73
b) Obstacles
73
III.5.6. Création des messages
73
III.5.7. Canaux de communication
74
a) Médias
75
b) Hors médias
75
III.5.7. Timing et plan d'action
opérationnel
76
a) Timing
76
b) Plan d'action opérationnel
77
III.5.8. Suivi et évaluation
78
Conclusion partielle
78
IV. CONCLUSION GENERALE
79
V. BIBLIOGRAPHIE
81
VI.
ANNEXES...................................................................................................83
VII.TABLE DES
MATIERES................................................................................89
* 1 F. LELO NZUZI,
Kinshasa, ville et environnement, Paris, L'Harmattan, 2008,
p.19.
* 2 Kin propre
* 3 Dans le langage congolais le
mot « Salongo » fait allusion aux travaux
communautaires.
* 4 Article 16 de
l'arrêté de l'Hôtel de ville de Kinshasa n°/SC
088/MINEECG/BLD/PLS/2010 du 10 mai 2010 portant sur mesures collectives
d'assainissement dans la ville de Kinshasa.
* 5 L'ethnométhodologie
de Harold Garfinkel, [En ligne],
www.ethnoinformatique.fr/mod/resource/view.php?
id=1264, (Page consultée, le 27/12/2012).
* 6 A. MUCCHIELLI,
Dictionnaire des méthodes qualitatives en sciences humaines,
Paris, Amand Colin, 2004,
pp. 88-91.
* 7 FREYSSINET-DOMINJON,
Cité par L. BONNEVILLE et al., Introduction aux méthodes de
recherche en
communication, Canada, les Editions de la Chenelière Inc., 2007, p.
173.
* 8 KUHN, Cité par A.
LARAME et B. VALLEE, La recherche en communication. Elément
méthodologique, PUQ,
Canada, 2002, p. 165.
* 9 J.-M. LEHU,
L'encyclopédie du Marketing, Paris, Editions d'Organisation,
2004, p. 163.
* 10 J. LOHISSE, La
communication. De la transmission à la relation,
4ème Ed., Bruxelles, De Boeck, 2009, p. 17.
* 11 B. LAMIZET et A. SILEM,
Dictionnaire encyclopédique des sciences de l'information et de la
communication,
France,
Ellipses, 1997, p. 120.
* 12 P. CABIN et J.F DORTIER,
La communication. Etat des savoirs, France, Editions Humaines, 2008,
p. 66.
* 13 C. H COOLEY, Cité
par J. STOETZEL, La psychologie sociale, France, Flammarion, 1978, p.
216.
* 14 J-M. LEHU, Op. cit., p.
163.
* 15 B. LAMIZET et A. SILEM,
Op. cit., p.121.
* 16 B. DAGENAIS, Le plan
de communication. L'art de séduire ou de convaincre les
autres, Canada, Les Presses
Universitaire de Laval, 1998, p.
24.
* 17 I. GIUGLARIS et al.,
Bien écrire et parlé juste. Guide pratique d'expression et
de communication, France,
Sélection du
Reader's Digest, 1997, p. 32.
* 18 B. LAMIZET et A. SILEM,
Op. cit., p. 131.
* 19 J-M. LEHU, Op.
cit, p. 167.
* 20 B. LAMIZET et A. SILEM,
Op. cit., p. 131.
* 21 P. GREGORY, Cité
par J-M. LEHU, Op. cit., p. 167.
* 22 B. LAMIZET et A. SILEM,
Op. cit., p. 130.
* 23 C. BAYLON et X. MIGNOT,
La communication. Les outils et les formes de la communication : une
présentation
méthodique et illustrée, Paris, Armand Colin, 2009, p.75.
* 24 M. MADI,
Module de communication et processus de changement de
Comportement, [En ligne],
http://www.scribd.com/doc/32773216/Communication-Et-Processus-de-Changement-de-Comportement
(Page consultée, le 06/02/2012).
* 25 J. LOHISSE, Op.
cit., p. 21.
* 26 P. COLLERETTE et G.
DELISLE, Le changement planifié. Une approche pour intervenir dans
les systèmes
organisationnels, Ottawa, Editions Agence d'ARC Inc, 1982, p. 145.
* 27 I. JEUGE-MAYNART, Le
Petit Larousse illustré 2010, Paris, Malescherbes, 2009, p. 238.
* 28 C. FERRER et R. ALLARD, La
pédagogie de la conscientisation et de l'engagement, [En ligne],
http://www.acelf.ca/c/revue/revuhtml/30-2/04-ferrer-2.html,
(Page consultée, le 27/12/2011.
* 29 Idem.
* 30 L. GELINEAU, Fondement
pour une « théorie ancrée » de la
conscientisation dans le cadre de la recherche action participative et de
l'éducation dans une perspective mondiale, [En ligne],
http://www.theses.umontreal.ca/these/nouv/gelineau_1/these.pdf.
(Page consultée, le 09/02/2012).
* 31 C. BAREIL, La
résistance au changement : synthèse et critique des
écrits, Canada, HEC Montréal, 2004, [En ligne],
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* 32 P. COLLERETTE et al.,
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Sainte-Foy, Presses de l'Université
du Québec,
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* 33 E. MORIN, Psychologies
au travail, Montréal, Gaëtan Morin, 1996, p. 205.
* 34 K. LEWIN, Cité par
P. PASTOR et R. BREARD, La gestion des conflits. La communication à
l'épreuve, France,
Editions Liaisons, 2007, p. 99.
* 35 P. COLLERETTE et G.
DELISLE, Op. cit., pp. 25-26.
* 36 R. DORON et F. PAROT,
Dictionnaire de psychologie, Paris, PUF, 1991, p. 113.
* 37 P. COLLERETTE et G.
DELISLE, Op. cit., p. 26.
* 38 R. DORON et F. PAROT,
Op. cit., p. 113
* 39 Programme Santé
Sexuelle, Droits Humains (PROSAD), La
communication pour le changement de comportement, Module XI, [En ligne],
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(Page consultée, le 26/12/2011) et J. BAAMBE, Cours de
théories de changement social et conscientisation, L2 CS, UCC,
2012, Inédit.
* 40 SULLIVAN, cité par G.BOUDREAU, Le
changement de comportement en général, [En ligne],
http://www.umoncton.ca/ecosage/Gaston2.rtf,
(Page consultée, le 16/06/2012).
* 41 P. COLLERETTE et G.
DELISLE, Op.cit., pp. 28-34-41-42.
* 42 F. RAMADE,
Dictionnaire encyclopédique des pollutions. Les polluants : de
l'environnement à l'homme, Paris,
Ediscience International, 2000, p.
177.
* 43 A. REY, Le Robert
Micro, Paris, Dictionnaires Le Robert, 1998, p. 12O4.
* 44 Y. MORIN, Larousse
médical, Paris, Larousse, 2003, p. 917
* 45 Idem, p. 127.
* 46 L'encyclopédie
scientifique en ligne, [En
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* 52 M. FRENETTE et M-F.
VERMETTE, Op. cit., p. 20.
* 53 J.P. MBANGALA,
L'analyse géographique des déchets solides et son
évacuation dans la ville de Kinshasa, district de la Funa,
Mémoire de Licence, Université de Kinshasa, Faculté des
sciences, Département de l'Environnement, 2009, Inédit. pp.
37-39.
* 54 F. LELO NZUZI, Op.
cit., p. 161.
* 55 F. RAMADE, Op.
cit., p. 127.
* 56 Mouvement des verts de
Côte d'Ivoire, [En ligne],http://www.facebook.com/note.php?note_id=
411679246969, (Page consultée, le 12/02/2012).
* 57 Le cycle de vie des
déchets, [En ligne],
www.colombus.fr/cms/wp-content/.../11/le-cycle-de-vie-des-dechets.pdf,
(Page consultée, le 26/02/2012).
* 58 F. LELO NZUZI, Op.
cit., pp. 159-199.
* 59 HARDOY et SATTERWAITE,
Cité par G. ONIBOKUN ADEPOJU, La gestion des déchets
urbains : Des solutions
pour l'Afrique, Ottawa-Paris,
CRDI- Karthala, 2001, p. 7.
* 60 Les déchets dans
l'environnement, [En ligne],
www.cleanuptheworl.org/.../waste-in-the-environnement-les-d-chets-dans-l-environnement-f.pdf,
(Page consultée, le 27/02/2012).
* 61 F. LELO NZUZI, Op.
cit., pp. 194-218.
* 62 W. DAB, Santé
et environnement, Paris, PUF, 2007, p. 5.
* 63 W. DAB, Op. cit.,
p. 5.
* 64 M. MILES et M. HUBERMAN,
Analyse des données qualitatives, 2ème
édition, Bruxelles, De Boeck, 2003, p. 58.
* 65 Propos recueillis lors de
notre entretien
* 66 Propos recueillis lors de
notre entretien
* 67 Propos recueillis en
lingala et traduit en français.
* 68 Propos recueillis lors de
notre entretien.
* 69 Propos recueillis lors de
notre entretien.
* 70 Propos recueillis en
lingala, enregistré et traduit en français.
* 71 Propos recueillis lors de
notre entretien.
* 72 Propos recueillis lors de
notre entretien.
* 73 Propos recueillis lors de
notre entretien.
* 74 Reviens homme. Si tu
reviens homme tu ne peux plus déféquer dans la nature, tu ne peux
plus uriner dans la nature.
* 75 C. BAYLON et X. MIGNON,
Op. cit., p. 271.
* 76 P. PASTOR et R. BREARD,
Gestion des conflits. La communication à l'épreuve,
France, Editions LIAISONS,
2007, p. 108
* 77 P. PASTOR et R. BREARD,
Op. cit., p. 103.
* 78 C. BAYLON et X. MIGNON,
Op. cit., p.279.
* 79 La conduite du
changement : Agir dans des situations complexes, [En ligne]
http://www.esen.education.fr/fileadmin/user_upload/Contenus/Profils/gapfpe/kits/grh_app/notes_synthese/note_1_conduite_changement.pdf,
(Page consultée, le 25/08/2012).
* 80 G.-H MEAD, cité par
J. STOETZEL, Op. cit., p. 216.
* 81 K. LEWIN et al.
Cité par P. PASTOR et R. BREARD, Op. cit., p. 101.
* 82 L. MACERNAC et al.,
Stratégies publicitaires : de l'étude marketing aux
choix des médias et de techniques hors
médias,
Paris, Breal, 2002, p. 149.
* 83 P. PASTOR et R. BREARD,
Op. cit., p. 98.
* 84 C. BAYLON et X. MIGNON,
Op. cit., p. 280.
* 85 K. LEWIN, Cité par
P. PASTOR et R. BREARD, Op. cit., p. 100.
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