2.6. Impact de l'exploitation forestière sur la
population de Bunyakiri
2.6.1. Impact écologique
L'exploitation forestière à Bunyakiri
s'est transformée en déforestation excessive non suivie de
reboisement. La forêt actuellement est très éloignée
de la population et les problèmes de bois de chauffe et des sticks de
construction se posent sur toute l'étendu de Bunyakiri. Pour construire,
les populations font recours
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aux plantations laissées par les colons, mais
supervisées par les autochtones congolais. A ceci s'ajoute une
perturbation saisonnière. A Bunyakiri, la saison sèche commence
actuellement au mois de Mai jusqu'à la fin Août et parfois elle se
prolonge jusqu'en Octobre. Pourtant cette saison sèche n'avait qu'une
durée de deux mois tout au plus (Juillet et Août). Cette
perturbation est aussi constatée dans la partie forestière et
même dans la forêt du PNKB.
2.6.2. Impact social
La grande partie de la population adulte et active
s'occupe des travaux champêtres et l'exploitation forestière.
Certains hommes ont presque abandonné leurs familles. Ils restent trois
semaines dans la forêt entrain de scier et ne font qu'une semaine par
mois en famille. Ce qui dénote d'une certaine fuite de
responsabilité des adultes qui confient l'éducation des enfants
aux femmes.
L'acquisition de terrain par les éleveurs qui
fournissent la viande et le lait à la population de Bunyakiri a
contribué aussi à la déforestation. Tout en
aménageant leurs terrains, les acquéreurs font l'abattre et scier
les arbres. Au fur et à mesure que le déboisement croît,
l'exploitation agricole augmente. La chasse n'existe presque plus car la
forêt à disparu. L'exploitation des planches et
l'insécurité ont fait que de nombreux jeunes
préfèrent s'installer en ville après avoir eu un peu
d'argent sur la vente des planches. Malgré l'exploitation
forestière à Bunyakiri, les maisons en planches sont presque
inexistantes.
2.6.3. Impact Economique
Le peu d'aménagement pratiqué sur la
route Bunyakiri-Bukavu pour l'exploitation forestière permet aussi
à la population de Bunyakiri d'être en contact avec la ville de
Bukavu et avoir accès aux produits manufacturés en provenance de
la ville. La production de l'huile de palme reste également un point
fort pour la population et ouvre la contrée de Bunyakiri à une
grande activité économique. L'ouverture de cette route a permis
à certains ONGD et certains organismes et certains organismes
d'émerger dans Bunyakiri et Kalonge tels que V.A.S, GTZ/PNKB, B.D.D.,
COOPI,...
A part les lieux bien ciblés pour la vente des
produits ligneux tels que Bitale, Bunyakiri-centre ou Kalonge ; d'autres
marchés éphémères lesquels ne cessent de
naître. Ces marchés fournissent et conduisent à
l'acheminement des produits ligneux et vivriers de Bunyakiri à Bukavu.
Les exploitants-vendeurs travaillent à perte ; ils font un circuit
économique de prestige car après perte dans la vente des planches
ou
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braises, ils recouvrent à la vente de leur
bétail ou produits vivriers pour renouveler le capital. Tous ces effets
produits par l'exploitation forestière ne permettent pas au gouvernement
ou à la population de Bunyakiri d'aspirer au
développement.
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