III.3.3 Faiblesses face à la question genre
Malgré tout ca, on remarque la faible participation de
la femme dans la vie publique et la gestion de la chose publique. La proportion
de femmes représentantes du peuple au Parlement et au Sénat est
respectivement de 8,4% et 4,6%, loin de la parité (50%) prescrite par la
Constitution de la république. (Rapport National PNUD des
progrès des OMD RDC 2010, p.30). Le taux élevé
d'analphabétisme chez la femme (elle se retire de l'école pour se
marier ou pour faire le commerce...), l'accès très limité
aux microcrédits en faveur des femmes évoluant dans le secteur
informel pour son autonomisation est remarquable (une femme célibataire
qui disparait quand elle devient mariée...), la prévenance du
VIH/SIDA et sa féminisation, la persistance des violences (physiques,
sexuelles, psychologiques ou encore économiques ne rencontrant ni
frontière d'âge, de race, de culture, de richesse ou d'emplacement
géographique) des droits de la femme et des violences
spécifiques (Plan quinquennal de croissance et de l'emploi 201-2015,
Kisangani, Plan-Kisangani, déc. 2011, p.18) sont tant des signes
qui démontrent qu'on est loin d'avoir l'égalité des sexes
en RDC. Le gouvernement devrait donc fournir plus d'efforts dans ce sens.
III.3.4. Egalité dans l'enseignement primaire et
secondaire
Depuis plusieurs années, l'Etat fournit des efforts
colossaux en matière de l'éducation, particulièrement la
scolarisation de la fille, qui se sentait privée d'un droit parmi les
plus élémentaires. Par conséquent, le taux de
scolarisation de la fille s'est nettement amélioré. Autrefois, la
femme (fille) était encadrée par certaines interdictions
culturelles, elle souffrait d'un héritage culturel, économique
qui défavorisait son autonomie. Mais le gouvernement avec UNICEF son
partenaire en matière de l'éducation de l'enfant a mis en oeuvre
des politiques et programmes tels que « toutes les filles
à l'école » pour les aider dans ce sens. De ce
fait, en Ituri, l'écart de la scolarisation entre les deux sexes s'est
amélioré considérablement surtout au niveau de
l'éducation primaire comme le témoigne le graphique qui
suit :
==Graphique à
la page suivante
Graphique no 4 : Nombre de garçons et
filles inscrit à l'école primaire en Ituri
(2008-2011)
Source : Nous-mêmes, a partir des données du
tableau no 2
La barre bleue montre que le nombre des garçons est
élevé à l'école comparativement au nombre des
filles pendant les années sous étude. Et la barre rouge montre
d'abord une régression des nombres des filles à l'année
scolaire 2007-2008 ensuite une avancée et à l'année
2010-2011 la proportion des filles dans le primaire avoisine le 50%. A ce
rythme, nous pouvons espérer qu'en 2015, il y aura bel et bien une
égalité de sexe dans l'enseignement primaire en Ituri.
Dans cette étude, il était plus
intéressant de distinguer les différents niveaux de
l'enseignement pour bien illustrer les disparités qui pourraient exister
en passant d'un niveau à l'autre. De ce fait, on remarque aussi que le
nombre des garçons passant du niveau primaire au niveau secondaire est
toujours élevé par rapport au nombre des filles comme le
témoigne le graphique suivant :
==Graphique à la page suivante
Graphique no 5 : Proportion des garçons et
filles inscrit au secondaire en Ituri (2008-2011)
Source : Nous-mêmes, a partir des données de
l'encadré no 2
En observant ce graphique, on remarque que la barre rouge
progresse de 2007 à 2010 mais régresse en 2011. On voit donc
qu'au niveau du secondaire le nombre des filles de l'Ituri est inferieur
à celui des garçons pendant la période d'étude.
Pour expliquer ces disparités, la pauvreté est
encore retenue comme premier facteur déterminant. En outre les filles
issues des familles nombreuses et pauvres ont tendance à quitter
l'école pour s'occuper des tâches ménagères et
éventuellement des frères et soeurs plus jeunes mais aussi de
contribuer financièrement au revenu familial (commerçantes,
vendeuses, bonnes...). Le gouvernement et ses différents partenaires
devraient donc combattre la pauvreté qui, selon nous, demeure le seul
frein pour tout développement.
|