EPIGRAPHE
«La Déclaration du Millénaire
représente la promesse la plus importante jamais faite aux populations
les plus pauvres du monde. Le cadre de responsabilisation des Objectifs du
Millénaire pour le Dévéloppement qui découle de
cette déclaration a engendré un niveau sans
précédent d'engagements et de partenariats pour permettre
à des milliards d'individus de mener une vie décente et plus
saine et pour créer un environnement qui contribuera à la paix et
la sécurité.
Les Objectifs du Millénaire pour le
Développement restent à notre portée. La vraie question,
aujourd'hui, est de savoir comment accélérer les changements
produits au cours de la dernière décennie pour que les
progrès deviennent nettement plus rapides. L'expérience acquise
au cours de ces dix dernières années donne d'amples preuves de ce
qui fonctionne, ainsi que des outils qui peuvent nous aider à atteindre
les Objectifs du Millénaire pour le Dévéloppement d'ici
2015.»
SHA ZUKANG
Secrétaire Général Adjoint de l'ONU aux
Affaires Economiques et Sociales
DEDICACES
« A ma chère épouse
Gisèle SENGA, qui a compris que la réussite dans
la vie passe par les études et pour tout son soutient. A celle qui
représente tout dans notre vie, notre fille Ashley
SANGARA »
« A mes chers parents, Lievens
SANGARA, Esther N'KAMIA, à mes frères
et soeurs bien aimés Germaine SANGARA, Denis
SANGARA, Elvis SANGARA, Sarah
SANGARA, Rachel SANGARA, Esther
SANGARA, Caleb SANGARA et à toute ma
famille»
Papy SANGARA
REMERCIEMENTS
« Louange à Dieu, le très
clément et le très miséricordieux ».
Au terme de ce travail, nous remercions vivement le Chef de
Travaux Singo MAGBO, qui nous a été d'une aide
indispensable tout au long du parcours de ce projet ; de sa conception
jusqu'à ses orientions techniques et pour son professionnalisme sans
équivoque.
Ensuite, notre reconnaissance s'adresse au Dr Jose
pour la confiance qu'il a placée en nous, en nous accueillant
au PNUD et plus généralement pour ses judicieux conseils. Qu'il
nous soit permis de remercier parallèlement l'ensemble du personnel du
PNUD.
Notre gratitude s'adresse également à Mr
MANGA et Mr BANDELENGWE Aloys, respectivement du Ministère du
Plan et de l'EPSP pour tout le temps qu'ils ont bien voulu consacrer pour
nous. Il en est de même pour tous les personnels de différents
organismes qui nous ont fourni les informations utilisées dans cette
étude.
Nos remerciements s'adressent aussi à Mr
Dominique MUHOZI, Mr Gervais NDRUUDJO et Mr AMISI
Protais pour tout le soutient qu'ils ont eu à notre
égard.
Nous ne saurons terminer sans remercier les enseignants de
l'UNIC (Université du CEPROMAD) qui ont su inculquer en
nous, durant ces trois années, des valeurs intellectuelles et humaines
nécessaires à une formation de cadre de qualité.
Enfin, nous remercions chaleureusement tous nos ami(e)s en la
personne(s) de : Thierry SALUMU, Corneille NIHIRA, Bedidjo
CWINYA'AY, Dharley BATCHU, Steve UDAGA, Annie PISSI, le groupe des
ancêtres et tous les membres du groupe
« UMOJA » pour leurs soutiens indéfectibles
et toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont contribué
à la réalisation du présent travail.
Papy N.S. SANGARA
SIGLES
OMD: Objectifs du Millénaire pour le
Développement
ONU : Organisation des Nations Unies
SDN : Société Des Nations
ONG : Organisation Non Gouvernementale
RDC : République Démocratique
du Congo
CPI : Commission de Pacification de
l'Ituri
OMS : Organisation Mondiale de la Sante
FAO : Organisations des Nations Unies pour
l'Alimentation et l'Agriculture
DPKO : Département des Operations de
Maintien de la Paix
UE : Union Européenne
MONUSCO : Mission des l'Organisations de
Nations Unies pour la Stabilisation de la RDC
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
UNICEF : Fonds des Nations Unies pour
l'Enfant
PMA: Pays Moins Avancés
IDH: Indice de Développement Humain
OIT: Organisation Internationale du Travail.
UNESCO : l'Organisation des Nations unies
pour l'éducation, la science et la culture.
APD : Aide Publique au
Développement
DSCRP : Document de la Stratégie sur
la Croissance et la Réduction de la Pauvreté
PME : Petite et Moyenne Entreprise
FONER : Fonds National d'Entretien
Routier
AGR : Activité
Génératrice de Revenu
MUSO : Mutuel de Solidarité
RFO : Reserve de Faune a Okapi
LISTES DES TABLEAUX
Tableau no 1: Les OMD et ses cibles
Tableau no 2 : Statistiques nombre d'élèves
allant à l'école de 2006-2011en Ituri.
LISTES DE GRAPHIQUES
Graphique no 1 : Nombre d'élèves inscrit
à l'école primaire en Ituri (2008-2011)
Graphique no 2 : Nombres d'élèves inscrit a
l'école secondaire en Ituri (2008-2011)
Graphique no 3 : comparaison nombre
d'élèves au primaire et secondaire (2008-2011)
Graphique no 4 : Nombre de garçons et filles
inscrit à l'école primaire (2008-2011)
Graphique no 5 : Proportion des garçons et filles
inscrit au secondaire (2008-2011)
0. INTRODUCTION GENERALE
0.1 PROBLEMATIQUE
Selon le petit Larousse illustré, la
problématique est un ensemble des questions qu'une science ou une
philosophie se pose dans un domaine particulier. Partant, un chercheur part
toujours d'une question obscure (problème) à partir de laquelle
il se pose beaucoup de questions qu'il tient plus tard à élucider
ou à expliquer. (Larousse Illustré cité par KWONKE
ALYEGERA, Syllabus du cours d'Initiation à la Recherche Scientifique, G1
SPA et RI, (Inédit), FSSAP/CUEB, 2008-2009, p. 15).
Pour KUHANDA KANDA, la problématique est l'ensemble
cohérent des questions relatives au sujet d'un problème
donné. (KUHANDA KANDA, cours d'initiation à la recherche, AFMIM
Leadership, institut de Goma, 2009-2010, inédit. p. 16).
Pour notre part, nous disons avec madeleine GRAWTZ que la
problématique est l'ensemble des orientations, des problèmes
envisagés dans une recherche(...)
Le présent travail parle des Objectifs du
Millénaire pour le Développement. Ces objectifs sont au nombre de
huit et sont à atteindre d'ici 2015. Ils découlent des actions et
cibles contenues dans la déclaration du millénaire. Fixés
pour l'année 2015, les OMD sont donc un ensemble d'objectifs qui ne
pourront être atteints que si tous les acteurs (pays pauvres, pays
riches, communauté internationale, ONU, ONGs....) s'impliquent de
manière active. Les pays pauvres se sont engagés à mieux
gouverner et à investir dans leurs populations par le biais de la
santé et de l'éducation, les pays riches à les appuyer en
utilisant les outils tels que: aide au développement, allégement
de la dette et commerce plus juste.....etc.
Dans le contexte international marqué par une certaine
instabilité économique, politique et naturelle: crise
économique mondiale, hausse du prix du pétrole, conflits
politiques, guerres civiles et tribales, tremblements de terre, tsunamis,
cyclones..., les pays doivent unir leurs efforts pour pouvoir trouver des
solutions d'une manière temporelle mais aussi dans la mesure du
possible, d'une manière durable. Une telle action ne peut être
envisagée que dans le cadre des activités des organismes non
gouvernementales, des organismes internationaux tels que l'ONU et ses
différentes organisations. Surtout qu'elle a pour missions, la
sécurité internationale, le maintien de la paix, la promotion des
droits de l'homme, la protection de l'environnement, le développement
économique et social, la coopération internationale etc....
C'est ainsi que la lutte contre la pauvreté est devenue
une des priorités absolues des Nations Unies à l'aube du
21ème siècle où des millions de personnes
vivent encore sous la menace de la famine, des maladies, de l'habitat insalubre
et des conditions de vies précaires en général. En effet,
lors de l'assemblée générale des Nations Unies en
septembre 2000, les problèmes de développement
socio-économique ont été identifiés par la
communauté internationale dans le cadre de la Déclaration du
Millénaire adoptée par 189 Etats Membres de l'ONU parmi lesquels
la République Démocratique du Congo et signés par 147
Chefs d'Etat. Cette déclaration donne une vision collective de
l'avenir : un monde partiellement débarrassé de la
pauvreté, de la faim et de la maladie, de meilleures chances de survie
pour les mères et leurs nourrissons, l'éducation primaire pour
tous, l'égalité des sexes et plus des chances pour les femmes,
une amélioration de l'environnement physique et un partenariat entre les
pays développes et les pays en voie de développement. Cette
déclaration contient donc un ensemble de huit objectifs de
développement baptisés : Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) à atteindre d'ici 2015. La réduction
de la pauvreté et des inégalités entre les
différents groupes socio-économiques demeure donc au coeur des
préoccupations des responsables de maintes pays en développement,
institutions internationales et organisations non gouvernementales, afin
d'atteindre les objectifs du Millénaire pour le Développement
(OMD), fixés pour 2015 par la communauté internationale.
De ce fait, nous avons fait un triste constat selon lequel, en
Ituri, les OMD sont en souffrance. En effet, la pauvreté bat son
record : la grande majorité de la population vit sous le seuil d'un
dollar le jour. A côté de ce facteur, nous retrouvons
l'analphabétisme, l'insuffisance des infrastructures scolaires
(écoles très mal construites, enseignants très mal
payés...). La chance d'avoir un accès à l'éducation
primaire des enfants en général et des filles en particulier est
réduite à cause de cette pauvreté.... Et à
côté de cela, les efforts entrepris de la part du gouvernement,
pourtant présent lors de l'adoption de la Déclaration du
Millénaire, pour combattre ce fléau de sous développement
ne sont pas tangibles.
Sur ce, et partant de tout ce qui est dit ci-haut, nous nous
sommes attelés à savoir :
- quel est l'état de lieu des OMD, en RDC en
général et en Ituri en particulier, au moment où nous
approchons de la date butoir (2015) ?
- que faire et quelle stratégie adopter par les
dirigeants pour atteindre/améliorer ces OMD dans le district de
l'Ituri?
0.2 Hypothèse
L'hypothèse est définie comme une proposition
de réponse à la question posée. RONGERE (OTEMIKONGO
MANDEFU, Méthode de recherche en Sciences Sociales, notes de cours
inédites, G2 Droit, FD, UNIKIS, Kisangani, 2004-2005, pp. 3-4) poursuit
en disant que l'hypothèse est une réponse provisoire
donnée à de différentes préoccupations
soulevées dans la problématique.
Quant à PINTO R. et GRAWITZ M, (PINTO R. et GRAWITZ M.,
Méthodes de Sciences Sociales, Paris, Dalloz, 1971, p.26) ils
soutiennent que l'hypothèse est une idée préconçue
ou une proposition relative à l'explication des phénomènes
naturels, sociaux... proposition admise avant d'être soumise à
l'épreuve de l'expérience.
Ce faisant, au regard de deux questions posées
ci-haut, nous émettons des réponses anticipées
ci-après :
· les OMD étant en souffrance, un besoin de
réanimation et de mise à jour par les autorités
congolaises s'avérerait nécessaire et une présence de ces
dernières dans le milieu reculé de l'Ituri aiderait à
atteindre, si pas en totalité, mais aiderait à améliorer
ces OMD vu que la grande partie de la population Congolaise vit en milieu
rural.
· la stratégie à adopter serait de lutter
contre la pauvreté, car selon nous, cette stratégie serait la
base ou la fondation de tout développement et aiderait largement
à atteindre les OMD.
0.3 Objectif du Travail
Tout travail intellectuel ou scientifique se fait dans le but
d'atteindre un ou des objectifs spécifiques. Et c'est dans le but de
stimuler et de promouvoir le développement de l'Ituri, qui en soit est
un long processus, que notre étude se fixe les objectifs
suivants :
· éveiller la conscience des autorités de
l'Etat sur la question du développement de l'Ituri,
· démontrer que le développement est un
long processus qui commence à partir de la lutte contre la
pauvreté.
· vérifier les efforts conjugués jusque
là par l'Etat pour atteindre les OMD.
0.4 Etat de la question
Il est souvent de coutume scientifique qu'un chercheur, avant
d'entreprendre une étude quelconque sur un sujet donné, puisse
prendre connaissance des études antérieures. C'est-à-dire
lire les oeuvres de ceux qui l'ont précédé, similaires,
se reliant à son thème de recherche. (OTEMIKONGO, MANDEFU,
2007-2008:33)
Ainsi donc, nous ne pouvons pas prétendre être
les premiers à parler des OMD ou des sujets ayant traits au
développement de l'Ituri. En effet :
Ø UKWIRI TCHOMBE Innocent dans son travail sur
La gestion de la chose publique en Ituri, de 2006 à 2010
estime qu'avec une économie dépendante en grande partie de
l'activité agrosylvopastorale, l'Ituri doit combattre
simultanément la pauvreté répandue, assurer la
sécurité alimentaire de sa population (gage d'une
souveraineté véritable) et réaliser son
développement durable tant attendu.
Ø Dans Problématique de la lutte contre
la pauvreté dans la section ecclésiastique de la CECA 20 Bunia,
de 2010 à nos jours de Rachel DRARU DRAZA, elle demande aux
responsables des églises locales d'engager un cadre de
développement dans chaque église locale, capable de diriger les
initiatives locales de développement enfin de lutter contre la
pauvreté.
Ø Madame KAHAMBU LUSENGE Chelly, dans son TFC
Contribution de la femme à la lutte contre le VIH/SIDA dans l'ECC
Bunia : cas des églises de CECA 20 et CE 39 ville de Bunia, de 2010
à 2011 recommande aux autorités ecclésiastiques
de prendre en considération le problème du VIH/SIDA car il
influence d'une manière ou d'une autre sur le développement. Elle
leur demande d'encourager les femmes au sein de l'église de mener des
actions dans le cadre de culte centré sur le VIH/SIDA.
Ø Bouba HUSSEINI dans son mémoire
Réalisation des objectifs du millénaire pour le
développement au Maroc : Une analyse par un modèle
d'optimisation spatiale, propose aux autorités Marocaines de
suivre effectivement l'amélioration du niveau de vie des populations et
d'identifier les investissements en infrastructures nécessaires pour
sortir de la pauvreté et ainsi atteindre les OMD.
Pour nous démarquer des auteurs
précités, nous avons apporté notre propre
particularité dans le sens que nous avons travaillé sur les OMD
de l'ONU en Ituri. Ainsi donc, nous pouvons prétendre d'être les
premiers à aborder cette question qui est d'actualité dans tout
les pays en voie de développement.
0.5 Choix et interêt du sujet
Le choix du sujet consiste à ce que le chercheur en
action dise sa motivation personnelle pour le choix à cette
étude. (SINGO MAGBO M, cours de méthode de recherche en sciences
sociales, G3 MASCIE, UNIC-BUNIA, 2008-2009,10)
Par contre l'intérêt du sujet présente
l'utilité de l'étude qui doit être bénéfique
à la fois à la communauté (entreprises)
étudiée et à la science. (SINGO MAGBO M, 2008-2009 :
10)
Nous proposons de mener des études minutieuses sur ce
sujet après avoir constaté que l'échéance ou la
date limite (2015) approche. Le travail a donc un double aspect :
scientifique et pratique.
· sur le plan scientifique, cette étude vient
apporter un plus sur les différents travaux et littératures
existants ayant trait au développement de l'Ituri. Il servira aux autres
chercheurs, dans le cadre de développement, d'outil de
référence en ce qui concerne les Objectifs du Millénaire
pour le Développement.
· Sur le plan pratique, ce travail permettra aux
décideurs politiques et sociaux, de faire une évaluation des
efforts menés pour atteindre les OMD en Ituri.
0.6 Méthodologie
Nous référent aux différentes
théories acquises durant les trois dernières années de
formation, particulièrement dans le cours de méthodes de
recherche en science sociale, initiation à la recherche
scientifique ; la présente étude, pour être bien
menée, a fait recours à une méthode, ainsi qu'à
quelques techniques.
0.6.1 Méthode
Selon GRAWITZ M. cité par SINGO MAGBO (SINGO MAGBO
méthode de recherche en science social, inédit, G1 MASCIE, UNIC,
2009), une méthode est un ensemble des opérations intellectuelles
par lesquelles une discipline cherche à atteindre les
vérités qu'elle poursuit, les démontre et les
vérifie
Pour réaliser le présent travail, nous avons
fait recours à la méthode dialectique. <<La méthode
dialectique est celle qui tient compte de la contradiction, qui admet que les
contradictions existent dans les réalités et ne proviennent pas
seulement des insuffisances de la pensée>> (SINGO MAGBO, 2009)
Cette méthode nous a permis de nous enquérir de
la contradiction qu'il y a sur le terrain. En effet, vu l'urgence et le besoin
de la population, notre pays a accepté et a adopté la
Déclaration du Millénaire en Septembre 2000 au siège de
l'ONU. Mais en réalité, sur terrain, pratiquement ou presque rien
n'est fait par le gouvernement pour atteindre ces objectifs.
0.6.2 Technique
La méthode dialectique n'a pas suffi à elle
même pour la confection de ce travail. Elle a été secourue
par les techniques documentaires, d'entretien non directif. La première
nous a permis de rassembler les documents ayant trait à notre
étude notamment les travaux de fin d'étude, les mémoires,
les rapports, les archives etc. La seconde nous a amené à entrer
en contact avec certaines personnes oeuvrant dans différents organismes
non gouvernementales mais aussi gouvernementales, les acteurs politiques dans
le but de nous imprégner des réalités de terrain.
0.7. Délimitation du sujet
Le présent travail est délimité dans le
temps et dans l'espace. Sa délimitation temporelle s'étale sur
quatre années, donc de 2008 à 2011. En effet, nous sommes
intéressés à cette période car elle marque un temps
de stabilité qu'a connu le district de l'Ituri. Mais aussi parce que
cette période marque l'avènement de premières
élections libres et démocratiques de 2006 de la RDC, dotée
d'un régime constitutionnel mais aussi avec la décentralisation
non effective pour renforcer et relancer la capacité de
développement local en République Démocratique du Congo.
Sur le plan spatial, notre étude se limite au district
de l'Ituri. Il est aussi important de souligner que nous allons travailler sur
les trois premiers OMD (Réduire l'extrême pauvreté
et la faim, Assurer l'éducation primaire pour tous, et promouvoir
l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes).
0.8 Subdivision du Travail
Outre l'introduction et la conclusion, le présent
travail se subdivise en trois chapitres.
- le premier chapitre présente le District de l'Ituri
et les définitions des concepts. Dans ce chapitre, nous
définissons les différents concepts qui s'avérent
importants pour la comprehension du travail
- le deuxième présente les OMD en RDC. Dans
celui-ci, nous passons en revue l'état de lieux des OMD en RDC à
l'année 2010 et enfin,
- le troisième chapitre traite et analyse le trois
premiers OMD et leur impact en district de l'Ituri.
0.9 Difficultés Rencontrées
Dans l'ensemble, la collecte des données s'est
déroulée sans accrocs majeurs. Cependant, nous avons pu noter des
difficultés au cours de la conduite de notre étude ;
difficultés, somme toute, inhérentes à toute oeuvre
humaine car il est évident que quel que soit le succès que peut
connaître une recherche scientifique, elle connaît des limites
objectives qui peuvent être liées à des causes diverses.
En outre, il faudra également signaler l'insuffisance
d'écrits et le manque d'archives relatifs au sujet traité mais
aussi le manque des informations précises (données et
statistiques fiables) qui a aussi constitué une difficulté.
Nous avons pris de risques sécuritaires énormes
en nous déplaçant d'un lieu à un autre, en traversant des
zones peu sures, en se faisant racketter ou extorquer aux multiples
barrières de forces de défense et de sécurité etc.
Il nous a fallu beaucoup du courage et de détermination, mais surtout
réunir des moyens financiers, matériels et communicationnels
considérables afin d'arriver a la finalisation du présent
travail.
CHAPITRE I. DEFINITIONS DES CONCEPTS ET PRESENTATION DE
L'ITURI
I.1. DEFINITIONS DES CONCEPTS
Pour mieux guider la compréhension de la recherche, il
nous apparaît opportun de préciser les contenus de certains
concepts retenus. Et comme le souligne fort bien GRAWITZ (GRAWITZ, M.,
Lexique des techniques de recherche en sciences sociales, Paris, Dalloz,
2000, p.348), « ...un élément indispensable
à toute recherche c'est le concept. Il n'est pas seulement une aide pour
percevoir mais une façon de concevoir. Il exerce un tri au milieu du
flot d'impression qui assaille le chercheur ».
I.1.1 Développement
De manière générale, le mot
développement désigne l'action de
développer
ou le résultat de cette action. Ce mot, employé au sujet du
degré d'avancement des pays, a été popularisé par
le président des
États-Unis
Harry Truman en
1949 dans son
discours
sur l'état de l'Union. (www.wikipedia.fr/developpement)
Pour ROCHER, G. (ROCHER, G., Introduction à la
sociologie générale, Tome 3, changement social, HMH, Paris, 1968,
p.190.), le développement ou la modernisation a un sens plus
englobant en tenant compte à la fois de l'industrialisation et le
développement économique. En fait, « c'est la
totalité des actions entreprises pour orienter une société
vers la réalisation d'un ensemble ordonné des conditions de vie
collectives et individuelles, jugées désirables par rapport
à certaines valeurs ».
Le développement s'entend ici comme une progression de
la situation sociale et économique de l'ensemble des couches composant
la société de l'Ituri où la plus grande partie de cette
population (au moins 70%) vit dans une situation économique et sociale
précaire.
I.1.2 Sous-dévéloppement
On parle de sous-développement d'un
pays lorsque la situation sanitaire et économique y est très
mauvaise. Le terme pays sous-développé n'est
plus beaucoup employé, on préfère le terme plus
politiquement correct de
pays
en voie de développement, ou pays en développement.
Tout comme le développement, ce concept naît au
lendemain de la
Seconde Guerre
mondiale lorsque le 20 janvier
1949, dans son
discours
sur l'état de l'Union, le président des
États-Unis
Harry Truman emploie
pour la première fois le mot
« sous-développé ».
I.1.3. Pays Dévéloppés
Les pays développés sont des
pays où la majorité de la population accède à tous
ses besoins vitaux ainsi qu'à un certain confort et à
l'éducation. Les premières définitions ne faisaient appel
qu'au
développement
économique, les pays développés étant ceux
ayant un fort
produit
intérieur brut, mais présentement on raisonne plus en terme
de
développement
humain.
Le
Programme
des Nations unies pour le développement (PNUD) retient une
définition pour les pays développés : tout pays ayant
un
indice
de développement humain supérieur ou égal à
0,8 : cela concerne, en 2007, 70 pays.(
www.undp.org/pays
développés, 20 Mai 2012, 14h22)
Mais en 2011 bon nombre des pays sont aujourd'hui
considérés comme des pays développés. Tel est le
cas du Brésil, de la Chine, de l'Afrique du Sud...
Dans l'ensemble, les pays les plus
évolués ont un niveau de vie moyen plus élevé
que les pays en développement et donc une bonne économie et des
meilleures conditions sociales.
I.1.4 Pays en dévéloppement
De manière générale et dans l'expression
la plus courante, les pays en développement ou
pays du Sud sont des
pays moins développés économiquement et dont la population
vit dans des conditions sociales précaires par rapport aux
pays du Nord ou
pays
développés.
L'expression remplace des dénominations
antérieures, jugées inadéquates, obsolètes ou
incorrectes : les pays du
Tiers Monde, les
pays
sous-développés. Elle s'est substituée à
l'expression « pays en voie de développement », mais
les deux expressions sont synonymes.(
www.wikipedia.fr/paysendeveloppement,
20 Mai 2012, 16h23)
Les
« pays
les moins avancés » ne constituent pas une catégorie
distincte : la plupart des
PMA sont
bien des pays en développement, des pays engagés dans un
processus de
développement ;
en témoigne a l'évolution de leur
IDH.
Ils présentent néanmoins un développement
économique inférieur à celui des autres pays en
développement, ce qui justifie leur inclusion dans la liste des
PMA,
laquelle est établie par la
CNUCED. (
www.undp.org, 20 Mai 2012,
16h39)
I.1.5 Millénaire
Un millénaire est une période
calendaire de mille
années
soit dix
siècles. Un
calendrier commence
toujours à l'an 1. Il n'existe pas d'
année
zéro dans l'
ère
chrétienne : c'est l'
Anno Domini qui
définit le point de départ du
calendrier
grégorien actuel. Ainsi le
Ier millénaire
de ce calendrier commence le
1er janvier
de l'an
1, le
IIe millénaire
le
1er janvier
1001 et le
IIIe millénaire
le
1er janvier
2001.(Encyclopédie
Microsoft Encarta 2009, Millénaire).
En
français, les
numéros des millénaires se notent habituellement en
chiffres romains et
en
petites majuscules.
Selon nous, les Nations Unies ont donnés l'appellation,
<<OMD>> parce qu'elle est contenue dans la
déclaration du millénaire qui a eu lieu a New York au
siège de l'ONU à la fin du deuxième millénaire et
à l'aube du troisième millénaire.
I.1.6 Objectif
Le mot objectif possède plusieurs
significations (être objectif, objectif en optique...). Pour nous, et
dans le cadre des OMD, un objectif signifierait un but ou une finalité
que l'on s'est fixé et qui se doit d'être réalisé
à travers un projet.
L'ONU s'était donc fixé d'atteindre ces
objectifs en 2015. C'est dans cette perspective que nous allons, dans le
chapitre qui suit, nous atteler a montrer et a faire comprendre comment l'ONU
fonctionne a travers ses différents organismes et institutions
spécialisées mais aussi a montrer l'état de lieu des OMD
en RDC a l'année 2010.
I.1.7
Pauvrété
Étant donné que la pauvreté est un terme
polysémique, plusieurs auteurs l'ont définie selon plusieurs
façons. De ces définitions, nous retenons celle de Sane.
Sane (SANE, P, la pauvreté une
fatalité ? promouvoir l'autonomie et la sécurité
humaine des groupes défavorisés, 2002, p.63) définit
la pauvreté comme une situation dans laquelle se trouve une personne
n'ayant pas les ressources suffisantes pour conserver un mode de vie normale
pour y accéder.
Pour nous, la pauvreté se traduit également par
un manque d'opportunité et de participation à la vie sociale et
économique. C `est aussi l'insuffisance de revenu qui empêche
l'homme de satisfaire tout ses besoins fondamentaux.
I.2. PRESENTATION DE L'ITURI
Cette partie présente le district de l'Ituri, sa
situation géographique, son relief, son climat, sa démographie,
ses ressources naturelles et parle de son aperçu historique.
I.2.1. Aperçu
Géographique
L'Ituri est l'un de quatre districts de la Province Orientale
en République Démocratique du Congo. Localisée au nord-est
du pays, elle se situe entre 1° et 3° 40' de latitude Nord et
28° et 31° 15' de longitude Est. L'Ituri est borné au Nord par
le Soudan du sud et le District du Haut-Uélé, à l'est par
l'Ouganda, au Sud par la Province du Nord Kivu et à l'ouest par les
Districts du Haut-Uélé et de la Tshopo. Il partage une
frontière de plus de 600 kilomètres avec la République de
l'Ouganda.
Cette entité administrative, d'une superficie de 65.652
km2, soit 2,85 % de la superficie nationale, se distingue
par son dynamisme démographique (10 % de la population nationale), sa
vocation agricole, pastorale, forestière, minière et lacustre
(MESSENS, J.M.TH., Monographie de l'Ituri, Ministère de
colonies, Bruxelles, 1951, p.54).
Le district de l'Ituri est subdivisé en cinq
territoires administratifs : Aru (6.740 km2), Djugu (8.184
km2), Irumu (7.730 km2), Mahagi (5.221 km2) et
Mambasa (36.783 km2).
Les territoires de Wamba, Faradje et Watsa formaient autrefois
avec les territoires cités ci-haut le Distrit de Kibali-Ituri ;
mais depuis 1955 ils font partie de District du Haut-Uélé par le
souci d'équilibrer les dimensions des unités administratives.
I.2.2 Relief
L'Ituri, d'une altitude moyenne supérieure à
1000 m, a pour relief essentiellement les hauts plateaux dans sa partie
orientale et centrale et la cuvette dans sa partie occidentale. En
général, l'altitude augmente de l'Ouest vers l'Est jusqu'à
la dépression de la rivière Semuliki et du lac Albert. Toute
fois, cette augmentation ne se remarque réellement qu'à l'Est
d'une ligne passant par Mongwalu et Irumu où l'altitude passe d'une
façon assez brusque de 1.200m à plus de 2.000m. Cette
augmentation rapide annonce la chaîne de Monts Bleus formée d'une
série des montagnes très découpées par
l'érosion quaternaire et le massif calcaire dont le sommet culmine
à 2.420 m (MESSENS, J.M.TH, p.62.). Entre les pieds de Monts
Bleus et le lac Albert s'étend une plaine lacustre de plus de 18km
(Kasenyi-Tchomia).
Au Sud d'Irumu, se profile le Mont HOYO, un massif calcaire
dont le sommet culmine à 1450 m.
Ce type de relief a permis de faire de l'Ituri une
région privilégiée de l'élevage bovin de la RDC
où le « Bos taurus » et le « Bos
indicus » se repartissent selon leurs aptitudes à s'adapter
à tel ou tel environnement. (UKWIRI TCHOMBE Innocent, 2010,
p18)
Quant à l'hydrographie, l'Ituri partage ses eaux
à la fois avec le bassin du fleuve Nil et le bassin du fleuve Congo.
La rivière Ituri qui prend sa source dans le Territoire
d'Aru, a une direction générale Nord-Sud jusqu'à Irumu
où elle change la direction de Est à Ouest. Après sa
confluence avec Nepoko, la rivière Ituri s'appelle Aruwimi. Cet affluent
du fleuve Congo montre que l'Ituri est une région bien drainée,
offrant ainsi une alimentation hydrique suffisante à la population
pratiquant les activités agrosylvo-pastorales malgré les
vicissitudes climatiques.
I.2.3. Climat
Le climat de l'Ituri est déterminé par les
éléments suivants : la température, les vents,
l'humidité et l'altitude. Mais deux d'entre eux donnent les grands
traits du climat de l'Ituri. Il s'agit des précipitations et de la
température.
La température moyenne annuelle selon MESSENS
((MESSENS, J.M.TH, p.63.). oscille entre 20° et 23° dans son
ensemble. Il arrive que l'on atteigne 18° voire plus de 25° C. Toute
fois, certains secteurs comme la plaine du lac Albert et de la Semuliki et
celui de Fataki-Kpandroma-Nioka connaissent de valeurs supérieures et
inférieures aux températures susmentionnées. Elles sont
fortement influencées par l'altitude. Les précipitations
permettent le ravitaillement des bassins et des nappes.
I.2.4. Démographie
L'Ituri a servi de zone de passage aux divers peuples
africains du Nord vers le Sud, mais pour se diriger soit dans la forêt
équatoriale au cours de grandes migrations, soit dans l'occupation des
savanes et montagnes. Ce passage a permis à l'Ituri de voir des peuples
d'origines et des cultures diverses s'implanter sur son territoire. Ceci est
remarquable par la diversité de groupes ethniques. L'Ituri
apparaît comme le carrefour des populations congolaises avec ses 7
millions d'habitants (MOLIMA, Yves, <<La couverture médiatique
d'une zone de conflit armé : Cas de la Radio Okapi en Ituri, TFC,
2007>>,
www.memoireonline.com
consulté le 15 juillet 2012 à 12h34)
En effet, on y rencontre :
- les Pygmées ou Bambuti qui occupent
la forêt équatoriale (territoire de Mambasa et l'ouest de ceux de
Djugu et d'Irumu). Ils s'adonnent à la cueillette, à la chasse,
à la pêche et au ramassage. Outre ces activités, ils
s'adonnent aussi à l'exploitation d'or dans certaines parties de l'Ituri
(Kilo).
- les Bantous sont venus du Nord du Cameroun
dans la région du bassin du Niger, de Bénoué et du Congo.
Il s'agit des Banyali, Babira et Babila. Ils pratiquent l'agriculture et
l'élevage à faible échelle.
- les Nilotiques ont suivi la vallée
du Nil en descendant le plateau Abyssin. Il s'agit des Bahema, Alur, Kakwa,
Mambisa et Ndoo. Ils sont des éleveurs, mais d'autres s'adonnent aussi
à l'agriculture.
- les Soudanais comprennent les Lugbara,
Kaliko, Walendu, Walese, Mabendi et les Kakwa. Venus du Soudan Oriental, ils
sont spécialement agriculteurs et devenus éleveurs par
contiguïté.
A part les tribus citées-ci haut, l'Ituri a aussi connu
au cours de temps un mouvement remarqué des populations venant d'autres
coins du Congo et aussi de l'étranger. Ce mouvement restreint a
commencé avec la colonisation belge qui a apporté non seulement
un changement démographique, mais aussi un don presque dans tous les
domaines de la vie. Après l'indépendance, les
phénomènes migrations étaient vraiment visibles et a
permis à l'Ituri, terre d'hospitalité, d'accueillir les hommes de
toute race et de tribu. Mais, comme il n'y a jamais eu de recensement au vrai
sens du terme (cela dans tout le pays), il est toujours difficile d'avancer un
quelconque chiffre concernant cet apport démographique national.
I.2.5. Resources Naturelles
Outre ses forêts, son agriculture (plantation de
café) et un commerce frontalier actif, l'Ituri possède de
gisement aurifère de Kilo-Moto qui est l'un des plus grands en Afrique
et au monde. Et des gisements de pétrole qui pourraient se
révéler importants ont été découverts dans
le bassin du lac Albert, c'est-à-dire les Blocs A, B, C, D de Graben
Albertine. Mais aussi, le pétrole qui vient récemment
d'être découvert sur le lac Albert,
I.2.6. Apercu Historique
Plusieurs modifications ont vu le jour quant au statut
administratif du district de l'Ituri. Cela serait dû soit aux vagues
politiques qu'a connus le pays depuis l'époque coloniale jusqu'à
nos jours.
La notion de la division du pays en districts remonte en 1888.
Ainsi, jusqu'en 1895, le pays était divisé en quinze districts.
En 1912, le nombre de districts fut porté à vingt-deux. Le
changement ne consistait pas en une simple subdivision des anciens districts.
Ainsi, le District de Stanleyville (actuellement Kisangani) se subdivisait en
cinq nouveaux districts dont celui de l'Ituri. Ce découpage resta en
vigueur jusqu'en 1932. (Idem,
www.memoireonline.com,
consulté le 15 juillet 2012, à 14h56)
De 1928 à 1935, les zones de Beni et de Lubero dont
l'activité était partiellement orientée vers Irumu,
avaient été rattachées au Kibali-Ituri. A cette même
année (1928), le district d'Irumu avait pris le nom de Kibali-Ituri.
En 1956, le district comptait déjà cinq
territoires : Aru, Djugu, Irumu, Mahagi et Mambasa.
Comme dit dans les lignes précédentes, l'Ituri
compte 5 territoires, 26 postes d'Etat, 46 collectivités dont 6 secteurs
et 40 chefferies, 271 groupements, 3687 localités.
Dans un premier temps, le Chef-lieu du District fut
établi à Irumu. Bunia est resté jusqu'à nos jours
le chef-lieu du District de l'Ituri. La transformation de l'Ituri en Province
est marquée par les faits suivants :
- En 1958, la décision du conseil de colonies Belges
relative à l'érection de l'Ituri en Province comme solutions aux
multiples problèmes fonciers auxquels l'entité Ituri était
confrontée, à savoir :
a) L'interdiction de concéder de nouvelles
propriétés foncières en Ituri ;
b) L'esprit de toute la population de devenir éleveur,
encore que cet élevage fût extensif, ce qui réduisait
l'espace à partager entre l'agriculture et l'élevage ;
c) Le besoin sur le plan externe de contrer les influences
extérieures intenses de pays voisins suscitées par les ressources
naturelles dont dispose ce district ;
- En 1962, la loi du 14 Août 1962 portant
création de la province de Kibali-Ituri.
- En 1987, la pétition de demande de création de
la province de l'Ituri signée par les dignitaires et les
députés frustrés par la sous administration de l'Ituri.
- En 1992, la déclaration de politique
générale de délégués de l'Ituri à la
Conférence Nationale Souveraine, réitérant la
requête de création de la province de l'Ituri.
- En 1992, le projet de la Constitution
référendaire adoptée par la Conférence Nationale
Souveraine entérinant la demande de création de la Province de
l'Ituri.
- En 1994, la pétition collective des forces vives de
l'Ituri avalisée par les chefs coutumiers, les notables, la
société civile, les partis politiques et toutes les couches,
demandant la création de la province de l'Ituri.
- De 1999 à 2003, l'expérience de l'Ituri
comme province :
a) En 2003, l'installation de l'Administration
Spéciale Intérimaire de l'Ituri à l'issue des assises de
la Commission de Pacification de l'Ituri (CPI) avec l'appui de la
Communauté Internationale pour la gestion effective de l'entité
de 2003 à 2005, ce qui a démontré la capacité de
l'Ituri de se prendre en charge tout en étant dans le giron national.
b) De 2005 à nos jours, le traitement de l'Ituri comme
entité autonome sur le plan militaire (Zone opérationnelle),
sanitaire, éducationnel, et sur le plan d'aide internationale au
développement (Déclaration politique n°01/DP/IT/2010 relative
à l'installation de la province de l'Ituri, Kisangani, 2010,
pp.1-2).
Tous ces faits témoignent des expériences
antérieures de province acquises en Ituri de 1962 à 1966, 1999
à 2003 et de 2003 à 2005.
I.2.7 Présence de l'ONU et des ONGs en ITURI
L'ONU à travers ses différents organismes est
présente dans le district de l'Ituri depuis bien des années (OMS,
FAO...). C'est avec le triste avènement des conflits et guerres tribaux
(1999-2002) qu'à connu le district que l'ONU, que la communauté
internationale et les ONGs ont renforcés leurs présences en
Ituri. Le Département des Opérations de Maintien de la Paix
(DPKO) de l'ONU a donc jugé bon de remplacer ARTEMIS, la force de l'UE
en Août 2003, par un déploiement massif des casques bleus
dotés du chapitre 7, à travers sa mission MONUC, qui était
présente au Congo depuis 1999.
Le Directeur du bureau de la MONUC(MONUSCO) en Ituri,
étant le fonctionnaire le plus gradé de l'ONU, est donc
chargé de coordonner toutes les activités de l'ONU et
représente la communauté internationale en Ituri.
CHAPITRE II. APERCU GENERAL SUR LES OMD
II.1. APERCU GENERAL SUR LES OMD
Cette partie revient sur l'historique et l'évolution
des OMD avant de présenter leurs niveaux en RDC en 2010.
II.2.1 Historique et évolution des OMD
Comme dit auparavant, les Objectifs du Millénaire pour
le Développement (OMD) Millennium Development Goals en anglais,
sont un ensemble d'objectifs de lutte contre la pauvreté et de promotion
des droits humains adoptés par les Etats membres de l'ONU lors de son
assemblée générale en 2000. A l'aube du nouveau
millénaire, les gouvernements avaient en effet un souci d'identification
et de résolution des nombreux problèmes auxquels
l'humanité avait à faire face. Il s'agit
précisément des défis à relever concernant le
développement, la gouvernance, la paix, la sécurité et les
droits humains. C'est ainsi que vit le jour ce qu'on appelle communément
les OMD, qui sont un récapitulatif de ces problèmes, assorti des
cibles chiffrées à atteindre à l'horizon 2015. Cet
ambitieux projet des Nations Unies a été inscrit dans la
Déclaration du Millénaire, résultat final de son sommet du
Millénaire. Son adoption constitue un engagement ferme des Etats en
faveur du développement durable et de la lutte contre la pauvreté
et l'expression d'une nouvelle politique de coopération internationale.
Un ensemble de rencontres internationales pour le suivi de la
mise en oeuvre des engagements pris en 2000 a suivi la Déclaration du
Millénaire. On peut citer entre autre le sommet de Johannesburg (Afrique
du Sud) en 2002 portant sur l'esquisse des mesures à entreprendre afin
d'aboutir à un développement qui tient compte du respect de
l'environnement et la conférence internationale sur le financement du
développement de Monterrey (Mexique). Plus tard en 2005, ce fut à
l'assemblée générale marquant le 60e
anniversaire de l'ONU de se pencher sur cette question. C'est lors de cette
assemblée que fut présenté le résultat du Projet
« Objectifs du Millénaire » lancé quelques
années plutôt par le secrétaire général de
l'ONU. Ce projet a réuni un ensemble d'experts internationaux sous la
direction de Jeffrey SACHS et a eu pour finalité la publication d'un
rapport des recommandations pour la réalisation des OMD, intitulé
« Investir dans le Développement ».Le rapport Sachs
est considéré comme une feuille de route au niveau international,
traçant la voie à suivre pour réaliser les OMD à
moindre coût à l'horizon 2015
Ces objectifs recouvrent de grands enjeux humanitaires :
la réduction de l'extrême
pauvreté et de
la
mortalité
infantile, la lutte contre plusieurs épidémies dont le
SIDA,
l'accès à l'
éducation,
l'égalité des sexes, l'application du
développement
durable etc... Les dits objectifs sont résumés avec leurs
cibles dans l'encadre suivant:
===Tableau à la page suivante
Tableau no1 : Les
Objectifs du Millénaire pour le Développement et leurs
cibles
OBJECTIS
|
CIBLES
|
1. Réduction de l'extrême pauvreté et de
la faim
|
Cible 1A. Réduire de
moitié d'ici 2015, la proportion de la population dont le revenu est
inférieur à un dollar par jour.
Cible 1B. Assurer le plein-emploi et la
possibilité pour chacun, y compris les femmes et les jeunes, de trouver
un travail décent et productif.
Cible 1C. Réduire de moitié
d'ici 2015, la proportion de la population qui souffre de la faim.
|
2. Assurer l'éducation primaire pour tous
|
Cible 2A. D'ici à 2015, donner
à tous les enfants, garçons et filles, partout dans le monde, les
moyens d'achever un cycle complet d'études primaires.
|
3. Promouvoir l'égalité des sexes et
l'autonomisation des femmes
|
Cible 3A. Eliminer les
disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire
d'ici à 2005 si possible, et à tous les niveaux de l'enseignement
en 2015 au plus tard.
|
4. Réduire la mortalité infantile
|
Cible 4A. Réduire de deux tiers
d'ici 2015, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans.
|
5. Améliorer la santé maternelle
|
Cible 5A. Réduire de trois
quarts d'ici 2015, le taux de mortalité maternelle.
|
6. Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d'autres maladies
|
Cible 6A. D'ici à 2015, avoir
stoppé la propagation du VIH/Sida et commencé à inverser
la tendance actuelle.
Cible 6B. D'ici à 2015, avoir
maîtrisé le paludisme et d'autres grandes maladies et avoir
commencé à inverser la tendance actuelle.
|
7. Assurer un environnement durable
|
Cible 7A. Intégrer les
principes du développement durable dans les politiques nationales et
inverser la tendance actuelle à la déperdition des ressources
environnementales
Cible 7B. Réduire de moitié, d'ici
à 2015, le pourcentage de la population qui n'a pas accès de
façon durable à un approvisionnement en eau potable salubre
|
8. Mettre en place un partenariat mondial pour le
développement
|
Cible 8A. Traiter globalement le
problème de la dette des pays en développement par des mesures
d'ordre national et international propres à rendre leur endettement
viable à long terme.
|
Source : Nous-mêmes, a partir des données
reçues sur www.un.org/fr/milleniumgoals, 8 juin 2011, 11h32'
Après un rapport[] publié en juin
2010, et 5 ans avant de l'échéance des OMD, plus de 140 chefs
d'État et de gouvernement se sont retrouvés à l'ONU (New
York), le 22 septembre 2010, réaffirmant leurs engagements,
malgré les « crises globales, des catastrophes naturelles et
des conflits actuels[]» (Discours d'ouverture d'Helen
Clerk, Administratice du PNUD, le 22 septembre 2010). L'ONU, par la voix
de son secrétaire général
Ban Ki-moon, reconnait
que les avancées sont insuffisantes, avec un bilan
mitigé, pour Joseph Deiss (président de
l'Assemblée générale de l'ONU a cette période), la
faim concerne 925 millions de personnes et les indicateurs sont mauvais pour
les objectifs concernant le SIDA, le développement durable, et
l'objectif de réduction de la perte de la biodiversité en 2010,
qui ne pourra pas être atteint « Si les tendances actuelles se
confirment, la perte de biodiversité continuera jusqu'à la fin du
siècle, alors que des milliards de personnes en
dépendent directement pour leurs modes de subsistance, voire leur
survie ; l'ONU appelle à une action urgente d'ici
2020» dixit Joseph Deiss dans son discours.
Pour Ban Ki-moon, les explications à cette situation
sont le « manque d'engagement et de ressources, le déficit
de responsabilité des dirigeants, l'insuffisance de soutien technique et
de partenariats ». Le rapport de 2010 A Brief for
Policymakers on the Green Economy and the Millenium Development Goals,
publié à cette occasion conclue que « Des
investissements dans l'énergie propre et les transports durables, comme
dans des modes de gestion durable des forêts et de l'agriculture,
pourraient largement contribuer aux objectifs de réduction de la
pauvreté établis à l'échelle
internationale[] ». Mi-2010, l'ONU estimait
que le taux de pauvreté devrait baisser de 15 % d'ici à
2015, a-t-il dit, ce qui signifie qu'environ 920 millions de personnes
vivront au-dessous du seuil de pauvreté, soit la moitié de
celui de 1990.
Achim Steiner, secrétaire général adjoint
des Nations Unies et Directeur exécutif du PNUE a alors estime qu'
« Il est de plus en plus évident qu'une transition rapide
vers une économie verte, pauvre en carbone, respectueuse des ressources
et génératrice d'emplois permet non seulement de résoudre
les défis de la durabilité du XXIe siècle,
mais qu'elle contribue largement à atteindre les autres OMD
»(). Quelques pays comme le
Costa Rica pour sa
stratégie efficace de développement soutenable et de protection
de la biodiversité ou l'
Ouganda pour sa promotion de
l'
agriculture
biologique, sont cités en exemple. La ville de Curitiba au
Brésil est de même prise comme exemple à suivre.
II.2.2 LE CAS DE LA REPUBLIQUE DEMOCRTIQUE DU CONGO
II.2.2.1 Réduire la pauvreté et la faim
La majorité de la population congolaise est pauvre et
cette pauvreté présente plusieurs facettes à savoir :
faible revenu, insatisfaction des besoins alimentaires, incapacité
d'accéder aux soins de santé et à la scolarisation,
incapacité de se loger décemment, etc. Selon le dernier rapport
national du PNUD sur les OMD en RDC en 2010, l'incidence de la pauvreté
dans l'ensemble, est de 71,3% et la consommation des plus pauvres
représente à peine 7,8% de la consommation nationale. En RDC le
taux de chômage des jeunes (32%) est largement supérieur à
la moyenne nationale (18%). La plupart des ménages ont un seul repas par
jour. Aussi, 44% de ménages ne disposent pas de réserves
alimentaires, et cette proportion est de 56% dans les centres urbains...
Les données statiques en terme de revenu monétaire, bien
qu'étant pauvre, montrent clairement une évolution critique du
revenu par habitant qui a régressé de plus de 16,5% en terme
réel entre 1995 et 2007, soit une baisse d'environ 1,4% chaque
année sur cette période, alors que dans le même temps, la
population croît chaque année à un rythme d'au moins de
2,8%.(Rapport National PNUD des progrès des OMD RDC 2010,
p.30)
S'agissant de la faim et selon le même rapport du PNUD,
la situation alimentaire des Congolais en
général est restée précaire, l'apport en
calorie entre 1990 et 2001 ayant fortement
baissé. Après 2001, la situation ne
s'est pas améliorée. Le régime alimentaire des
Congolais est essentiellement végétarien, une
grande proportion de calories provient des céréales,
des tubercules, de l'huile de palme et de légumineuse. La
consommation de viande et de poisson est d'un très
faible apport calorique. Enfin, entre 1995 et 2007, la proportion d'enfant de
moins de 5 ans souffrant d'insuffisance pondérale modérée
a augmentée pour passer de 21,4% à 31,4%. %.(Idem,
p.30)
II.2.2.2. Assurer l'éducation primaire pour tous
En matière d'alphabétisation et de
scolarisation, la RDC a réalisé des progrès notables.
L'évolution des taux de scolarisation pour l'ensemble du pays montre
dans un premier temps une baisse de la scolarisation entre 1995 et 2001
à cause des perturbations dues aux conflits armés pendant cette
période. Après 2001, on assiste à une tendance à la
hausse de la scolarisation jusqu'en 2010. Si la baisse des taux entre 1995 et
2001 se caractérise généralement par une réduction
de l'écart entre les garçons et les filles (de 6% en 1995
à 4% en 2001), par contre l'augmentation des taux de 2001 à 2008
s'accompagne d'un accroissement de l'écart entre les sexes (plus de 7%
en 2007). (Idem, p.30). Rappelons-le, l'analphabétisme est un
des plus grands malaises sociaux dont souffre la RDC et constitue un grand
obstacle à l'amélioration de son IDH, qui selon le dernier
rapport mondial du PNUD sur l'IDH, occupe les dernières places.
Les disparités entre les sexes persistent encore
étant donné que la scolarisation des filles au niveau primaire
progresse plus lentement que celle des garçons. Toutefois, beaucoup
d'efforts restent à faire pour éliminer les disparités
entre les sexes et éradiquer l'analphabétisme en RDC.
II.2.2.3 Promouvoir l'égalité des sexes et
l'autonomisation des femmes
Pour l'OMD de promotion de l'égalité des sexes,
la RDC n'a pas vraiment fait de grande progression. La situation de la femme
Congolaise et son autonomisation reste très faible et cela malgré
les avancées significatives sur le plan juridique et notamment la mise
en oeuvre de la politique nationale Genre (avec tout un ministère
chargé de la question) ainsi que la validation du code de famille
révisé selon le genre. Selon les résultats de
l'enquête EDS de 2007 et le dernier rapport national du PNUD de 2010 sur
les OMD en RDC, la proportion de femmes représentantes du peuple au
Parlement et au Sénat est respectivement de 8,4% et 4,6%, loin de la
parité (50%) prescrite par la Constitution de la république.
(Idem, p.31)
Toujours selon le même rapport, l'analyse des tendances
du rapport filles/garçons dans l'enseignement primaire et secondaire
depuis 1960 révèle en général une
amélioration de la situation tant au niveau de l'enseignement primaire
qu'au niveau secondaire. En effet, même si pour l'ensemble de la
période l'effectif des filles est toujours inférieur à
celui des garçons, on note cependant au fil du temps une
réduction des écarts beaucoup plus marquée au niveau
primaire que dans le secondaire. L'indice de parité
filles/garçons dans l'enseignement semble avoir régressé
entre 2005 et 2007 tant dans le primaire (0,87 à 0,80) que dans le
secondaire (0,62 à 0,50). Les inégalités du genre sont
encore plus marquées dans l'enseignement supérieur ou l'indice a
été évalué en 2005 à 0,46. Par contre, le
pourcentage de femmes salariées du secteur non agricole a connu une
nette évolution en passant de 20,6% à 34,4% entre 2001 et 2007.
L'indice de parité Femmes/hommes pour l'alphabétisation
très en défaveur des femmes, n'a pas connu d'évolution
entre 2001 et 2007 puisqu'il est reste constant a 0,69. (Idem,
p.31)
II.2.2.4 Réduire la mortalité infantile
Pour ce qui est de l'OMD 4, et selon toujours le même
Rapport du PNUD, la mortalité des enfants, malgré une tendance
sensible a la baisse entre 1995 et 2007, affiche encore des niveaux très
élevés et place le pays dans la catégorie des états
a forte mortalité infantile. En effet, selon les donnes issues des
grandes enquêtes, le quotient de mortalité des enfants de moins
d'un an est passe de 148%o en 1995 a 98%o en 2007 pendant que celui de
mortalité des enfants de moins de 5 ans esp passe de 220%o à
165%o, sur la même période. (Idem, p.31). Le même
rapport du PNUD rapporte que la progression du taux de couverture vaccinale
confirme cette évolution car le niveau de vaccination des enfants contre
toutes les maladies cibles du Programme Elargi de Vaccination (PEV) serait
passé de 23% en 2001 à 31% en 2007, très loin de la cible
des 80%.(Idem, p.31). Le rapport continue en disant qu'il est à
noter une variation très sensible de cette couverture vaccinale selon le
milieu de résidence, la province et le niveau d'instruction et le niveau
de pauvreté.
On note donc une surmortalité des enfants du milieu
rural, notamment à cause de la faible alphabétisation des
mères et de la pauvreté. Tout ceci n'est que le résultat
des multiples difficultés auxquelles le secteur de la santé doit
faire face dans le pays dont entre autres, la carence majeur en personnel
soignant, en équipement, en médicaments et en moyens de
fonctionnement.
II.2.2.5 Améliorer la santé maternelle
Les données récentes concernant le taux de
mortalité maternelle estiment que la mortalité maternelle a 549
pour 100.00 naissances vivantes. Malgré ce niveau élevé de
la mortalité maternelle, différentes études montrent un
progrès significatif de la prise en charge médicale des
grossesses, en liaison avec l'augmentation des consultations prénatales.
En effet, de 56% en 1955 (données récoltées au PNSR), a
67,20% en 1998 (ELS), 68,2 % en 2001 (MICS2), la proportion des femmes
enceintes ayant fait des consultations prénatales est passée a
85,3 % en 2007 (EDS), soit une augmentation de 17% entre 2001 et 2007. De
même, l'écart qui était de 18% entre le milieu urbain et le
milieu rural (81% contre 63%) se serait réduit à 11% en 2007 (92%
contre 81%). Toutefois, cette situation moyenne au niveau du pays cache
d'énormes disparités entre les différentes provinces.
(Idem, p.32).
Des chiffres qui sont relativement faibles mais qui pourraient
accroître et remettre en cause la réalisation de l'OMD en question
si des efforts ne sont pas renforcés dans la lutte contre la
pauvreté toujours considérée, selon nous, comme facteur
aggravant la situation, le développement des infrastructures sanitaires
et la sensibilisation des femmes sur les recours aux soins prénataux
surtout dans les milieux ruraux.
II.2.2.6. Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d'autres
maladies
En matière de VIH/SIDA, les informations du PNLS
indiquent que la prévalence médiane pour l'ensemble des sites
couverts lors de la dernière enquête de
séroprévalence (2003-2004) est estimée à 4,5%. En
2007, la prévalence mesurée auprès des femmes enceintes en
consultation prénatale est estimée a 4,1% affichant une
légère baisse et une relative uniformité entre les milieux
urbains et ruraux. Par contre, selon les données du PNLS, la proportion
des personnes âgées de 15-24 ans est passée de 13% à
19% en 2005, indiquant un rajeunissement de l'infection. De même, on note
une forte variation spatiale du taux de prévalence de la maladie, avec
des niveaux plus élevés dans les provinces de l'Est, en
comparaison avec celle de l'Ouest, suggérant un effet négatif des
conflits sur la propagation du VIH/SIDA du fait principalement du recours
systématique aux violences sexuelles par les combattants. (Idem,
p.32)
Une autre composante de l'OMD6, sur laquelle la RDC doit
redéployer des efforts est la lutte contre le paludisme. Selon le
rapport du PNUD sur les OMD, la situation du pays est
caractérisée par une augmentation constante du taux de
morbidité paludique. De plus, le taux de létalité du
paludisme est passé de 0,78% en 1999 à 10,95% en 2005. Ce chiffre
serait encore plus important si l'on incluait les cas d'automédication
suite aux accès palustres. Ainsi, selon les statistiques sanitaires, le
paludisme constitue la première cause de morbidité dans le pays
avec près de dix épisodes par an et l'on estime qu'entre 150 et
250 000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque année du paludisme.
(Idem, p.32)
II.2.2.7 Assurer un environnement durable
Sur le plan environnemental, La RDC comme bon nombre des pays
est confronté au problème de la déforestation, et
malgré les richesses en eau douce du pays, le pays est confronté
au problème d'accès à l'eau potable.
Toujours selon le rapport du PNUD sur les OMD, La
déforestation du territoire de la RDC aurait
évoluée au rythme de 0,7% par an entre 1990 et 1995, et celui de
reboisement de 0,3%, selon une étude de la Banque Africaine de
Développement. Il en résulte donc un taux net de
déforestation de 0,4 points par an. Le taux de couverture
forestière était de 55% en 1990; ne représente plus que
52% en 2000 et en 2006 elle a été estimée à 44,62%,
selon les autorités du Ministère en charge de l'environnement et
la pression sur l'environnement est plus élevée dans les zones
urbaines car près de 47% de la population congolaise sont
concentrés sur seulement 10% du territoire. (Idem, p.33)
En ce qui concerne l'accès à l'eau potable, les
statistiques disponibles montrent que malgré les richesses en eau douce
du pays, 28,5% de la population rurale et près de 85% de la population
urbaine ont accès de façon durable à un site d'eau que
l'on « pourrait qualifier de potable ». Selon une étude
enquête réalisée en 2005, le taux d'accès à
l'eau potable de la population congolaise a été estimé
à 27,2%, contre un niveau avoisinant les 30% en 1990, montrant une
régression de la desserte en eau potable déjà très
insuffisante et inégalement répartie dans le pays. (Idem,
p.33)
II.2.2.8 Mettre en place un partenariat mondial pour le
développement
Selon toujours le rapport du PNUD, la RDC dans le cadre du
partenariat mondial pour le développement bénéficie de
l'Aide Publique au Développement (APD) qui a
représenté respectivement 5,49% et 4,48% du Produit
Intérieur Brut (apprécié en dollars) en 1990 et 1999. Elle
s'est accrue après 2000 (40 % en 2005) et l'analyse des
décaissements par donateurs, révèle que les interventions
des partenaires multilatéraux proviennent à concurrence de 16,09%
pour des agences du Système des Nations Unies (PNUD, de l'UNICEF et du
PAM) et 56,65% pour les autres partenaires multilatéraux (Banque
Mondiale, Union européenne, Etats-Unis d'Amérique, Pays- Bas,
Grande Bretagne, Belgique et Canada). Au cours des années 2000 à
2005, les interventions des bailleurs de fonds ont été
canalisées vers les institutions gouvernementales (68 %) et les ONG
(26,4 %) alors qu'au cours des années 90, l'essentiel des interventions
ont été canalisées à travers les ONG. Avec
l'atteinte du point d'achèvement de l'IPPTE en juillet 2010, la RDC a
bénéficié de l'annulation de près de 90% de sa
dette extérieure publique. (Idem, p.33)
Les sommes ainsi dégagées peuvent être
utilisées dans la lutte contre la pauvreté, le chômage des
jeunes qui reste très préoccupant et aussi dans le
développement intégral de la RDC de sorte a atteindre les OMD, le
développement humain mais aussi le développement durable.
Ce qui justifie une nouvelle fois le fondement du
présent travail dont l'application commence au chapitre suivant qui
porte sur l'étude et l'analyse des trois premiers OMD en ITURI.
CHAPITRE III. LES 3 PREMIERS OMD ET LEURS IMPACTS EN ITURI
Après une présentation de la situation globale
des OMD en RDC dans le précèdent, le présent chapitre
s'attelle à voir les efforts conjugués ou fournis ;
relativement aux trois objectifs retenus ; par le gouvernement. Mais comme
nous l'avons dit auparavant que pour nous les OMD, tout comme tout
développement, sont un long processus qui commence par la lutte contre
la pauvrété (cfr objectif dans l'introduction), nous commencerons
dans ce chapitre à voir de quelle manière est ce que elle est
perçue par la population.
III.1 OMD 1: LUTTE CONTRE L'EXTREME PAUVRETE ET LA FAIM
III.1.1 Perception de la pauvrété
Ici, nous présentons les différentes
façons dont les gens perçoivent la pauvreté. Selon le
Document de la Stratégie de Croissance et de Réduction de la
Pauvreté (DSCRP) de la RDC, le profil de la pauvreté tel que
vécue et exprimée par la population lors des consultations
communautaires et du sondage d'opinion est multidimensionnel. Il diffère
selon le milieu de résidence et varie d'une province à une autre.
De plus les perceptions de la pauvreté se différent en fonction
des groupes sociaux spécifiques.
III.1.1.1. Multi dimensionnalité des perceptions de la
pauvreté
Les perceptions de la pauvreté s'articulent autour de
quelques dimensions du vécu des populations. Certaines de ces dimensions
sont tangibles (besoins fondamentaux tels que : l'accès aux soins
de santé, un logement propre, un habillement décent... sont non
satisfaits ; détérioration des facteurs de production,
faible accès aux services sociaux de base...) et d'autres non tangibles
(manque de paix, culture d'impunité renforçant la corruption et
l'injustice mais aussi l'exclusion).
III.1.1.1.1. Besoins fondamentaux non satisfaits
Avoir assez à manger, un habillement adéquat, un
logement adéquat, la capacité de consulter un médecin
quand on est souffrant sont des besoins primordiaux d'existence à
satisfaire. C'est la première série d'expérience que les
gens identifient et dont ils discutent lorsqu'ils parlent de la
pauvreté. En Ituri, le manger, le logement, l'accès aux
hôpitaux et bien d'autres besoins fondamentaux demeurent un luxe surtout
en milieux ruraux.
III.1.1.1.2 Détérioration des facteurs de
production travail et capital
La pauvreté est aussi perçue comme une situation
de faible emploi, des initiatives et de vision à long terme du fait de
l'inexistence d'entreprises capables de créer de l'emploi pour la
population active. La pauvreté, c'est aussi le manque de capital. Ceci
se traduit par l'incapacité d'accéder au crédit pour
démarrer une activité productrice ou génératrice de
revenu. Ceci est remarquable en Ituri où les entreprises publiques ou
privées capables de procurer du travail à la population sont
quasi inexistantes.
III.1.1.1.3. Absence de la paix
La situation de conflit et de guerre que la RDC en
général et l'Ituri en particulier traverse depuis des
décennies a eu un impact négatif sur le bien être des
populations, notamment sur le plan psychologique. La pauvreté est
également identifiée aux déplacements continuels et
à la perte des biens provoqués par le conflit. Cette situation,
la population de l'Ituri la connait depuis bien longtemps.
III.1.1.1.4 Impunité, corruption, injustices et
exclusion.
La population fustige la culture d'impunité dans
laquelle elle vit. Cette dernière encourage la corruption, l'injustice
et l'exclusion. Cette culture est considérée comme un facteur
majeur des souffrances qu'endurent les populations. Les personnes sont
arbitrairement arrêtées et condamnées avec
légèreté. Dans le district de l'Ituri, et
précisément dans la ville de Bunia, ces genres de situation sont
signalés régulièrement.
III.1.1.1.5. Faible accès aux services sociaux de
base
L'impossibilité d'aller voir un médecin ou de se
faire soigner constitue l'une des perceptions les plus marquantes de la
pauvreté. C'est ainsi qu'on observe, surtout dans les milieux ruraux,
à une prédominance de l'autonomisation et un recours
effréné à la médecine traditionnelle.
Selon les recherches menées par certains auteurs du
DSCRP, les résultats du sondage d'opinion indiquent que 76% des
ménages ne sont pas satisfaits de leur scolarisation de leurs enfants et
80% de leurs soins de santés. Aussi, certains ménages, à
travers le pays n'envoient qu'un seul ou deux de leurs de leurs enfants
à l'école et bien souvent des garçons. De même,
certains parents, du fait que les écoles sont mal équipées
et manquent d'enseignants qualifiés (personnel insuffisant,
sous-qualifiés ou mal formés, infrastructures scolaires
délabrées...) ne scolarisent pas leurs enfants (DSCRP, 2006,
p.18).
III.1.1.1.6. Perception selon le milieu
En milieu rural, la pauvreté est perçue comme un
manque de facteur de production qui empêche d'exploiter les produits
existants. Il s'agit notamment de l'insuffisance de moyens financiers, de
l'incapacité à trouver des intrants agricoles et d'appuis
techniques, l'accès difficile à l'eau potable, le mauvais
état des routes....Par contre, dans les milieux urbains, la
pauvreté est perçue comme un manque de moyen de transport,
d'habitation, d'eau potable, de travail...
III.1.1.1.7. Perception selon les groupes sociaux
spécifiques
Les consultations participatives auprès de certains
groupes vulnérables et à risques ont fait le diagnostic
ci-après : pour l'enfant en situation difficile, la pauvreté
se caractérise par le décès ou l'absence de l'un ou
l'autre parent. Pour les personnes vivant avec le VIH/SIDA, la pauvreté
se manifeste par le rejet de la société et pour les personnes
vivant avec handicap, la pauvreté se manifeste par un handicap
physique, mental ou social. D'autre part, les femmes ont parlé
spécifiquement du manque d'accès aux sources de financement
malgré le rôle de plus en plus important qu'elles exercent tant
dans le secteur de la production que dans la survie des ménages
(Idem, p.19).
III.1.2. Efforts nationaux et provinciaux pour la
réduction de la pauvreté en Ituri
Se libérer de la pauvreté requiert une approche
diversifiée, allant au-delà d'habituelles recommandations de bon
sens en matière de bonne gouvernance (économique et
politique).
MULUMBA MUNANGA (MULUMBA, M.A, corruption et
pauvreté, in Congo-Afrique, économie-culture, vie sociale, no
430, décembre 2008) dit que selon lui, six catégories
d'actions s'avèrent essentielles pour réduire la pauvreté
au Congo. Il s'agit de :
1) Investir dans le développement humain, alimentaire,
éducationnel, dans l'eau et les infrastructures sanitaires afin de
favoriser l'émergence d'une main d'oeuvre productive, capable et
participer activement à l'économie nationale et mondiale.
2) Aider les petits agriculteurs à accroitre leur
productivité et sortir de la disette, particulièrement dans les
provinces, districts et territoires ou la population est majoritairement
rurale.
3) Se doter d'infrastructures comme
l'électricité, les routes, les ports et les voies de
communications afin d'attirer des investissements dans les secteurs non
traditionnels.
4) Elaborer des politiques de développement industriel
qui renforcent les activités du secteur privé en mettant l'accent
sur le PME.
5) Mettre l'accent sur les droits de l'homme et sur la justice
sociale afin de promouvoir le bien être de tous et de garantir que les
membres et catégories sociales pauvres et marginalisés dont les
femmes et les filles aient la liberté et les moyens de se faire entendre
afin de peser sur les décisions qui affectent leur existence.
6) Promouvoir la durabilité des ressources
écologiques et améliorer l'urbanisme. Il faut protéger la
biodiversité et les écosystèmes nécessaires
à la vie (propreté de l'air et de l'eau, nutriments du sol, du
foret, de zones de pêche et d'autres écosystèmes
indispensables).
III.1.2.1 Les efforts fournis par le gouvernement
Le gouvernement de la RDC a amorcé plusieurs
démarches dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. En 2006,
le ministère du plan, avait élaboré un plan d'action qui
fournirait au gouvernement issu des élections de 2006, non seulement un
cadre pour la réconciliation nationale et de consolidation de la paix
nationale, mais qui servirait également d'un cadre de
référence de la politique gouvernementale et de convergence de la
coopération avec les partenaires au développement en
matière de relance de l'économie et de lutte contre la
pauvreté. Ce plan se voulait modeste et s'inscrivait dans les objectifs
du court et du moyen terme (2007-2009) ainsi que les Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD). Ce plan est connu sous le
nom de Document de la Stratégie de Croissance et de Réduction de
la Pauvreté (DSCRP).
Ce plan ou ce document consistait ; après des
recherches sur terrain ; à voir de quelle manière la
pauvreté croit et de quelle manière la réduire, à
récolter les signes de la pauvreté et à voir comment
contourner les facteurs (besoins fondamentaux non satisfaits, le faible
accès aux services sociaux de base, l'impunité, la corruption,
l'injustice, la détérioration des facteurs de production capital
et travail...) qui influencent la pauvreté.
L'élaboration de ce document s'est
déroulée dans un environnement de sortie d'un conflit
dévastateur et d'une des plus longues transitions politiques de
l'Afrique. Nous croyons qu'il serait mieux, dans le cadre de
l'élaboration d'un tel document, de consulter la population au niveau de
chaque secteur, de chaque collectivité de sorte à récolter
les véritables besoins de cette dernière.
Deepa NARAYAN (Deepa NARAYAN, autonomisation et
réduction de la pauvreté, 2004, p.16) soutient aussi cette
thèse en disant <<...malgré des contextes sociaux,
culturels, économiques et politiques très différents, deux
éléments couramment liés a l'exclusion des personnes
pauvres sont l'impuissance et l'impossibilité de s'exprimer>>
Rappelons qu'il y a cependant lieu de noter que la
stratégie congolaise de promotion de la croissance et de
réduction de la pauvreté a été mise en place en
2006, soit six années après la signature du Pacte du
Millénaire qui a eu lieu en 2000. Si l'on s'en tient à cet
état de choses, on devrait logiquement repousser l'horizon temporel
à 2021 pour la RDC d'atteindre les OMD.
Les infrastructures routières étant quasi
inexistantes, les efforts du gouvernement et ses partenaires(Banque
Mondiale...) ont permis l'amélioration de nouveaux axes routiers qui
facilitent l'accès à de nouvelles zones qui jusque là
étaient enclavées ou inaccessibles par la route. Quelques routes
importantes sont Kisangani - Beni, Kisangani - Bunia... Les routes de dessertes
agricoles au niveau provincial ont aussi vu jour (Bunia-Mahagi). Ces routes
favorisent le transport des produits agricoles des points de production vers
les marchés d'écoulement. En 2003, il était pratiquement
impossible de quitter Bunia et atteindre par véhicule Beni ou Kisangani
en un jour, mais cela est possible en un jour.
N'étant pas asphaltées, ces routes
nécessitent une maintenance permanente, c'est ainsi qu'avec les moyens
locaux, le gouvernement provincial a mis en place un système travaillant
avec les moyens locaux pour la maintenance de routes provinciales à
travers la FONER. Tout cela le gouvernement provincial et national l'a fait
dans le même ordre d'idée de lutter contre la pauvreté.
Ici, les efforts du gouvernement pour la lutte contre la pauvreté sont
à louer et sont palpables.
III.1.2.2 Les efforts du gouvernement provincial et ses
différents partenaires
Au niveau local, plus précisément en Ituri, le
gouvernement local s'est engagé depuis quelques années avec ses
partenaires (PNUD, FAO, Première Urgence et autres) à lutter
contre la pauvreté et la faim.
En partenariat avec le PNUD, le gouvernement local(provincial)
à travers le Ministère du Plan a apporté un appui aux
activités de petit commerce et aux petites unités de conservation
et de transformation (dépôts, moulins et décortiqueuses)
qui a permis de créer les conditions minimales pour le
redémarrage des activités économiques (AGR) et le
relèvement communautaire qui ont été ralenties par plus de
10 années de conflit. Toujours avec le PNUD, le Ministère a
créé des centres professionnels pour les jeunes
démobilisés (pour relancer leur insertion au sein de la
communauté) et les jeunes désoeuvrés à Komanda,
Djugu, Nyoka et Aru dans lesquels les jeunes apprennent à faire
différents petits métiers (menuiserie, charpenterie,
maçonnerie, agriculture...)
Il sied à noter que seuls les démobilisés
ou ex-combattants issus des différents groupes armés et les
jeunes désoeuvrés sont bénéficiaires des ces
différentes formations. Or, la population Iturienne ; étant
majoritairement au chômage ; n'est pas seulement constituée
des ex-combattants ou des jeunes. Il s'avère donc nécessaire que
le gouvernement et ses différents partenaires de développement
pensent aussi à inclure les autres personnes chômeuses dans de
tels différents projets.
Le gouvernement avec la FAO a procédé à
la distribution des intrants et semences agricoles pour encourager les gens
à aller vers l'agriculture pour une autosuffisance locale et une lutte
contre la faim. Pour éviter que ces semences ne soient pas
consommées, le gouvernement avec la FAO ont même distribué
la farine de maïs communément connu sous le nom de Kahunga. Et avec
ACIAR, le ministère du plan a distribué des filets, bassins, et
hameçons à Kasenyi et Tchomia. Dans le territoire de Mambasa, le
Ministère provincial du Plan a, avec l'appui de l'ONG Première
Urgence, créée de MUSO (Mutuel de Solidarité) qui
consiste à distribuer deux chèvres à 10 personnes qui se
distribueront les fruits de ces chèvres une fois qu'elles auront mis
bas. Nous pensons que c'est une politique temporaire de lutte contre la
pauvreté et la faim alors que celle-ci doit être combattue d'une
manière durable.
Toujours dans l'idée de promouvoir l'agriculture et de
lutter contre la pauvreté, le gouvernement provincial a
distribué, il y a pas trop longtemps, 3 à 4 tracteurs dans chaque
territoire de l'Ituri. Ce qui est en soi une bonne politique. Mais la mise en
oeuvre de cette politique n'est pas adéquate par ce que, nous pensons
que l'Ituri est un district très vaste et que donc 15 a 20 tracteurs
sont insignifiants par rapport à la grandeur de l'Ituri. De plus, les
populations de ces territoires étant pauvres, la maintenance et le
carburant pour ces tracteurs doit certainement poser beaucoup des
problèmes.
Malgré tout ceci, la pauvreté bat son record.
Les efforts fournis par le gouvernement et ses différents partenaires ne
sont pas ou ne se font pas sentir sur terrain. Les besoins fondamentaux
demeurent non satisfaits, peu des foyers mangent deux fois le jour,
l'accès aux soins de sante primaires reste un luxe surtout en milieux
ruraux. Dans le sud de l'Irumu, dans trois chefferies, à savoir :
la chefferie d'Andisoma (Nyakunde et ses différents villages,
population : 19.689 habitants), la chefferie de Mobala (Marabo et ses
différents villages, population : 13.620 habitants) et la chefferie
de Bahema d'Irumu (Sota et ses différents villages, population :
25.000 habitants), qu' il n'existe que 11 centres de santé (très
pauvrement équipés et avec des infirmiers assurant la permanence)
et 2 hôpitaux (Nyakunde et Badia qui sont non gouvernemental).
Pour 58.309 habitants, 11 centres de santé et deux
hôpitaux sont largement insuffisants. Même quand l'on a les moyens
de se faire soigner, on ne sait pas le faire soit par manque d'infrastructures
sanitaires ou soit par la distance à l'instar d'un habitant de Sota qui
doit effectuer 12 km pour se rendre à l'hôpital de Nyakunde. Le
gouvernement devrait ici oeuvrer à améliorer l'accès aux
services sociaux de base en construisant beaucoup plus de centres de sante, en
les équipant et en engageant un personnel qualifié dans les
milieux ruraux.
III.1.2.3. L'absence de la paix et
l'insécurité
Les violences récurrentes commises par
différents groupes armées favorisent la pauvreté et
annihilent les efforts entreprises par le gouvernement pour combattre la
pauvreté et la faim. Les populations se retrouvent démunies de
tous leurs biens qui sont pillées par les milices et se trouvent dans
l'obligation de se déplacer. Ceci favorise la pauvreté en
district de l'Ituri. A l'exemple d'Epulu qui a été
récemment attaqué par les rebelles Simba mai-mai provoquant la
désolation et le déplacement de la population de cette
localité ; le chômage pour les travailleurs de la RFO
(Reserve de Faune a Okapi) ; empêchant les touristes à venir
sur le site et créant ainsi un manque à gagner pour le
gouvernement.
III.1.2.4. L'instabilité politique
Les animateurs politiques au niveau tant national, provincial
que local font aussi souvent objet de permutation ou de remaniement à la
tête des structures politiques qu'ils animent. Ceci freine aussi les
efforts entrepris par leurs prédécesseurs. L'Ituri n'est pas du
tout épargné étant donné qu'en l'espace de six ans,
c'est-à-dire de 2006 à 2012, il y a eu quatre Commissaires de
District qui se sont succédé à sa tête et le
même phénomène a été observé dans les
territoires d'Ituri où les Administrateurs des territoires sont en
permutation quasi constante. Tous ces chambardements orchestrés par les
autorités hiérarchiques nationales et provinciales mettent
à mal l'application de la politique de développement de ces
animateurs dans leurs contrées respectives.
III.2 OMD 2: ASSURER L'EDUCATION PRIMAIRE POUR TOUS
III.2.1 Causes du non accès à
l'éducation
Pour l'OMD 2, le gouvernement travaille en partenariat avec
l'UNICEF. Ayant remarqué que les enfants n'avaient pas accès
à l'éducation primaire à cause de la pauvreté, le
gouvernement national à travers le ministère du plan a avec
l'UNICEF mené plusieurs études avec pour objectif de :
- établir le niveau de pauvreté des enfants,
- identifier le profil des enfants les plus
affectés,
- déterminer les gaps des plans de développement
pour la lutte contre la pauvreté
- déterminer les pistes d'intervention pour la lutte
contre la pauvreté et la protection accrue de l'enfant. (Restitution
du rapport sur l'étude des disparités et pauvreté des
enfants en RDC, UNICEF/Ituri-Ministère du Plan, 2010, p.5)
De cette étude, Il ressort d'une part que la
pauvreté soit donc à la base du non scolarisation des enfants.
Ceci relève le fait qu'il existe d'importantes synergies entre les OMD.
Une accélération de l'un des objectifs entraîne souvent des
progrès dans d'autres. Si l'on atteint les cibles relatives à la
pauvreté, on contribue sensiblement à la scolarisation primaire
des enfants. « Les enfants dont la mère n'a pas eu
d'éducation formelle risquent davantage de souffrir de malnutrition ou
de mourir avant l'âge de cinq ans que les bébés dont la
mère a terminé l'école primaire. Lorsque le chef de
famille a atteint un certain niveau d'éducation, le niveau de
pauvreté du ménage s'abaisse » (Que faut-il pour
atteindre les OMD? p.2).
De l'autre part, le nombre insuffisant des écoles avait
favorisé la non-scolarisation des enfants en âge de s'inscrire aux
études primaires. Face à cela, le gouvernement provincial avec
ses propres fonds a construit au moins dans chaque territoire de l'Ituri une
école. L'UNICEF en coopération avec le gouvernement provincial a
construit depuis 2006 au moins 3 écoles dans chaque territoires et avec
son programme PEAR + (programme de retournées) a construit 15
écoles dans le territoire de Djugu. Toujours en partenariat avec le
gouvernement, l'UNICEF a entrepris de former les enseignants sur comment
appliquer la politique nationale d'enseignement, à gérer les
salles de classes etc... à travers son programme EPQ (Enseignement
Primaire de Qualité)
III.2.2 Efforts du gouvernement et de son partenaire
Face à la pauvreté des parents des enfants, le
gouvernement avec l'UNICEF s'est mis à distribuer des kits scolaires
(cahiers, crayons, sacs au dos...) aux enfants en âge d'aller aux
études primaires et a procédé à la distribution de
la nourriture (semoule + petits pois) pour encourager les enfants à
revenir aux cours les jours suivants. Et depuis quelques années, le
gouvernement a procédé à la gratuité des cours en
1e et 2e primaire dans toutes les écoles
gouvernementales. Le gouvernement a donc fourni des efforts louables en
matière d'éducation primaire. Cela s'illustre par
l'encadré suivant :
Tableau no 2 : Statistiques nombre
d'élèves allant à l'école de 2006-2011en
Ituri.
ANNEE
|
ECOLES MATERNELLES
|
ECOLES PRIMAIRES
|
ECOLES SECONDAIRES
|
SCOLAIRE
|
G
|
F
|
T
|
G
|
F
|
T
|
G
|
F
|
T
|
2006-2007
|
2133
|
2116
|
4249
|
331997
|
206312
|
538349
|
88917
|
42464
|
131381
|
2007-2008
|
2250
|
2387
|
4637
|
214304
|
274233
|
488537
|
56287
|
28549
|
84836
|
2008-2009
|
2365
|
2280
|
4645
|
259273
|
214539
|
473812
|
68203
|
35050
|
103253
|
2009-2010
|
2687
|
2685
|
5372
|
270790
|
217572
|
488362
|
67363
|
40913
|
108276
|
2010-2011
|
2104
|
2180
|
4284
|
287885
|
264946
|
552831
|
66889
|
38117
|
105006
|
Source : Bureau Plan et Statistiques Scolaires,
EPSP-Bunia, 2012
En jetant un aperçu rapide sur le tableau, on voit que
le nombre des élèves inscrit à l'école
primaire diminue à la première année d'étude (de
488537 à 473812) du période sous étude, mais qu'à
partir de l'année scolaire 2008-2009 jusqu'à l'année
scolaire 2010-2011, le nombre a sensiblement augmenté (de 473812
à 552831). C'est qui en soit est une bonne chose. Mais aux études
secondaires, le nombre des élèves inscrit est cinq fois moins
comparativement aux nombres d'élèves inscrit au primaire.
A partir de données se trouvant dans le tableau
ci-haut, le graphique qui suit en nous basant seulement sur les chiffres des
années sous étude, c'est-à-dire a partir de l'année
scolaire 2007-2008 a l'année scolaire 2010-2011.
Graphique no 1 : Nombre d'élèves
inscrit à l'école primaire en Ituri (2008-2011)
Source : Nous-mêmes, a partir
des données de l'encadré no 2.
En jetant un aperçu rapide sur le graphique, l'on sait
facilement voir qu'il y a une baisse de la scolarisation entre les
années scolaires 2007-2008 et 2008-2009. Mais, dès l'année
scolaire 2008-2009, on assiste à une tendance à la hausse de la
scolarisation et ce jusqu'à l'année scolaire 2010-2011.
Quoi que les parents continuent à payer le minerval
à partir de la troisième primaire, on remarque une hausse en
nombre d'élèves au primaire en Ituri. Ceci s'explique par la
stabilité socio-économique qu'à connu l'Ituri pendant la
période d'étude. Avec cette tendance, et si le gouvernement et
son partenaire fournissent plus d'effort, si le gouvernement procède
à la gratuité des études primaires, il va sans dire que
d'ici 2015, une grande partie des enfants en âge d'aller à
l'école en Ituri auront la chance de terminer leur cycle des
études primaires.
Mais pour les études secondaires, il une grande
différence entre le nombre des élèves inscrit aux
études primaires et ceux inscrit aux études secondaires. Cela
s'illustre par le graphique qui suit que nous avons dressé en nous
basant des données reçues du bureau de plan et statistiques
scolaires de l'EPSP-Bunia.
Graphique no 2 : Nombres d'élèves
inscrit à l'école secondaire en ituri (2008-2011)
Source : Elaboré par nous-mêmes,
à partir des données de le tableau no 2.
En interprétant le graphique, l'on constate qu'il y a
une montée en nombre des élèves inscrit aux études
secondaires à partir de l'année scolaire 2007-2008 jusqu'à
l'année 2009-2011, ensuite on constate une légère baisse
à partir de l'année 2010-2011.
==Graphique à la page suivante
Graphique no 3 : comparaison nombre
d'élèves au primaire et secondaire en Ituri
(2008-2011)
Source : Nous-mêmes, à partir des
données du tableau no 2.
Le présent graphique témoigne de la grande
différence en nombre qu'il y a entre quand les enfants terminent leur
cycle d'étude primaire ; qui normalement doivent entamer avec les
études secondaires ; et le nombre de ceux qui s'enrôlent pour
les études secondaires. On constate que, moins de la moitie (presque 20%
seulement) des enfants finissant les études primaires continuent avec
les études secondaires. Ceci s'explique tout simplement par le fait que
les parents, n'étant pas capables de payer leurs études à
cause de leur pauvreté, se retrouvent dans l'obligation de ne pas les
envoyer aux études secondaires. Ceci rejoint notre hypothèse
démontre encore une fois et que la lutte contre la pauvreté est
la base de tout développement (OMD inclus).
3. OMD III. EGALITE DES SEXES ET AUTONOMISATION DES
FEMMES
III.3.1. Perception du mot Genre
En parlant de l'OMD 3, on voit plus la question du genre. Et
en parlant du genre, les gens ont plus tendance à voir la division des
tâches qui doit tenir compte de sexes. En d'autres mots, on voit la
répartition des sexes dans un groupe, dans une équipe....on
entend la construction socioculturelle des rôles masculins et
féminins et des rapports entre les hommes et les femmes. Le genre est
ainsi le résultat des relations de pouvoir présentes dans une
société et sa conception est alors dynamique et diffère
selon l'évolution du temps, l'environnement, les circonstances
particulières et les différences culturelles.
III.3.2. Efforts nationaux et provinciaux pour la promotion du
genre
Concernant l'attente de l'OMD 3, il faut dire que
l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes n'a pas connu
des avancées significatives en Ituri. Pour promouvoir les femmes (le
genre) et par rapport à la politique du pays, le gouvernement les
considère comme vulnérables Le gouvernement a voté des
lois et instruments juridiques de protection de la femme comme CEDF
(Conventions sur l'Elimination de toutes les formes de Discrimination de la
Femme) ou la loi portant protection de PVV et réprimant les violences
sexuelles...Une autre mesure de précaution prise par le gouvernement
pour forcer les gens à être dans l'obligation d'inclure les femmes
dans le projet est que si quelqu'un ou un groupe d'individus soumet un projet
quelconque à être financé par le gouvernement ou l'un de
ses partenaires et que dans ce projet l'on ne voit pas la question genre, le
projet ne passe pas ou n'est pas financé. Tout ceci juste pour assurer
l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes. Ici, il sied
de rappeler que les agences de l'ONU ou les ONGs se conforment au plan
prévu par le gouvernement (Ministère du Plan) pour la
réalisation des OMD. Elles appliquent donc la politique de l'Etat en
cette matière.
La présence des organisations féminines
reconnues par l'Etat qui oeuvrent dans le secteur formel et informel, le
renforcement des capacités par la formation et l'apprentissage des
métiers productifs (AGR), la participation de la femme dans les
activités politiques et dans le processus de la consolidation et la
restauration de la paix sont tant des mesures prises par le gouvernement et
pour aboutir a l'égalité des sexes et rendre les femmes
autonomes. L'intégration du genre dans le processus électoral
recherche la participation des femmes comme électrices, candidates,
observatrices, témoins des partis politiques et membres de
l'administration électorale. Cependant, des obstacles socioculturels et
économiques rendent plus difficiles pour les femmes leur participation
politique et leur accès aux postes de prise de décision.
Rappelons qu'en 2011, en Ituri, l'on a vu plus des femmes candidates aux
élections législatives qu'en 2005. Le gouvernement local en Ituri
applique la même politique que celle de la politique nationale sur la
question genre.
III.3.3 Faiblesses face à la question genre
Malgré tout ca, on remarque la faible participation de
la femme dans la vie publique et la gestion de la chose publique. La proportion
de femmes représentantes du peuple au Parlement et au Sénat est
respectivement de 8,4% et 4,6%, loin de la parité (50%) prescrite par la
Constitution de la république. (Rapport National PNUD des
progrès des OMD RDC 2010, p.30). Le taux élevé
d'analphabétisme chez la femme (elle se retire de l'école pour se
marier ou pour faire le commerce...), l'accès très limité
aux microcrédits en faveur des femmes évoluant dans le secteur
informel pour son autonomisation est remarquable (une femme célibataire
qui disparait quand elle devient mariée...), la prévenance du
VIH/SIDA et sa féminisation, la persistance des violences (physiques,
sexuelles, psychologiques ou encore économiques ne rencontrant ni
frontière d'âge, de race, de culture, de richesse ou d'emplacement
géographique) des droits de la femme et des violences
spécifiques (Plan quinquennal de croissance et de l'emploi 201-2015,
Kisangani, Plan-Kisangani, déc. 2011, p.18) sont tant des signes
qui démontrent qu'on est loin d'avoir l'égalité des sexes
en RDC. Le gouvernement devrait donc fournir plus d'efforts dans ce sens.
III.3.4. Egalité dans l'enseignement primaire et
secondaire
Depuis plusieurs années, l'Etat fournit des efforts
colossaux en matière de l'éducation, particulièrement la
scolarisation de la fille, qui se sentait privée d'un droit parmi les
plus élémentaires. Par conséquent, le taux de
scolarisation de la fille s'est nettement amélioré. Autrefois, la
femme (fille) était encadrée par certaines interdictions
culturelles, elle souffrait d'un héritage culturel, économique
qui défavorisait son autonomie. Mais le gouvernement avec UNICEF son
partenaire en matière de l'éducation de l'enfant a mis en oeuvre
des politiques et programmes tels que « toutes les filles
à l'école » pour les aider dans ce sens. De ce
fait, en Ituri, l'écart de la scolarisation entre les deux sexes s'est
amélioré considérablement surtout au niveau de
l'éducation primaire comme le témoigne le graphique qui
suit :
==Graphique à
la page suivante
Graphique no 4 : Nombre de garçons et
filles inscrit à l'école primaire en Ituri
(2008-2011)
Source : Nous-mêmes, a partir des données du
tableau no 2
La barre bleue montre que le nombre des garçons est
élevé à l'école comparativement au nombre des
filles pendant les années sous étude. Et la barre rouge montre
d'abord une régression des nombres des filles à l'année
scolaire 2007-2008 ensuite une avancée et à l'année
2010-2011 la proportion des filles dans le primaire avoisine le 50%. A ce
rythme, nous pouvons espérer qu'en 2015, il y aura bel et bien une
égalité de sexe dans l'enseignement primaire en Ituri.
Dans cette étude, il était plus
intéressant de distinguer les différents niveaux de
l'enseignement pour bien illustrer les disparités qui pourraient exister
en passant d'un niveau à l'autre. De ce fait, on remarque aussi que le
nombre des garçons passant du niveau primaire au niveau secondaire est
toujours élevé par rapport au nombre des filles comme le
témoigne le graphique suivant :
==Graphique à la page suivante
Graphique no 5 : Proportion des garçons et
filles inscrit au secondaire en Ituri (2008-2011)
Source : Nous-mêmes, a partir des données de
l'encadré no 2
En observant ce graphique, on remarque que la barre rouge
progresse de 2007 à 2010 mais régresse en 2011. On voit donc
qu'au niveau du secondaire le nombre des filles de l'Ituri est inferieur
à celui des garçons pendant la période d'étude.
Pour expliquer ces disparités, la pauvreté est
encore retenue comme premier facteur déterminant. En outre les filles
issues des familles nombreuses et pauvres ont tendance à quitter
l'école pour s'occuper des tâches ménagères et
éventuellement des frères et soeurs plus jeunes mais aussi de
contribuer financièrement au revenu familial (commerçantes,
vendeuses, bonnes...). Le gouvernement et ses différents partenaires
devraient donc combattre la pauvreté qui, selon nous, demeure le seul
frein pour tout développement.
CONCLUSION
Au terme de ce travail qui a porté sur les objectifs du
millénaire pour le développement et qui est
intitulé « Trois premiers obhectifs du
millénaire pour le dévéloppement :
Défis ou Progrès pour le District de l'Ituri de 2008 à
2011 ? », il convient de dégager les
résultats et les constats les plus pertinents et de proposer un ensemble
de recommandations en matière de conduite de politiques
économiques et sociales. Les OMD sont un ensemble des objectifs
contenant des cibles pour le développement adoptés lors du sommet
du millénaire en 2000 et qui sont à atteindre d'ici 2015 par
toutes les nations pauvres. Ils sont au nombre de 8, mais pour notre
étude, nous avons travaillé juste sur les trois premiers
objectifs.
Au début de notre travail, nos questions fondamentales
consistaient à savoir ou à connaitre ce qui suit :
- Quel est l'état de lieu des OMD, en RDC en
général et en Ituri en particulier, au moment où nous
approchons de la date butoir (2015) ?
- Que faire et quelle stratégie adopter par les
dirigeants pour atteindre/améliorer ces OMD dans le district de
l'Ituri?
Au vu de ceci, nos hypothèses étaient
fondées comme suit :
· Les OMD étant en souffrance, un besoin de
réanimation et de mise à jour pour les autorités
congolaises s'avérerait nécessaire et une présence
signifiante de ces dernières dans le milieu reculé de l'Ituri
aiderait à atteindre, si pas en totalité, mais aiderait à
améliorer ces OMD vu que la grande partie de la population Congolaise
vit en milieu rural.
· La stratégie à adopter serait de lutter
contre la pauvreté et de donner l'accès à
l'éducation primaire pour tous, car selon nous, cette stratégie
serait la base ou la fondation de tout développement et aiderait
largement à atteindre les OMD.
Nos préoccupations au départ de cette
étude consistaient à :
· Eveiller la conscience des autorités de l'Etat
sur la question du développement de l'Ituri,
· Démontrer que les OMD, comme le
développement, sont un long processus qui commence à partir de la
lutte contre la pauvreté.
· Vérifier les efforts conjugués jusque
là par l'Etat pour atteindre les OMD.
Pour mener à bien notre travail, une méthode
assistée par des techniques s'est avéré nécessaire.
Pour cela, nous avons fait recours à la méthode dialectique et
aux techniques documentaires et d'entretien non directif.
Outre l'introduction et la conclusion, le travail comprend
trois chapitres. Le premier chapitre est intitulé :
Définitions des concepts et présentation de l'Ituri. Dans ce
chapitre, nous avons définis les différents concepts que nous
avons jugés importants et qui se sont avérés
nécessaires pour la compréhension du travail. Nous y avons aussi
présenté la zone d'étude qui est l'Ituri. Le
deuxième chapitre s'intitule : Aperçu général
des OMD en RDC. Dans celui-ci, nous avons passé en revu l'état de
lieu des OMD en RDC. Le troisième chapitre est intitulé :
Les trois premiers OMD et leurs impacts en Ituri. Dans celui-ci, nous avons
traité et analysé les trois premiers OMD.
Apres traitements des informations et données en notre
possession, il ressort ceci :
- Pour l'OMD1, le gouvernement a fourni des efforts (quoi que
insuffisants) pour lutter contre la pauvreté mais que ces efforts sont
toujours anéantis par plusieurs facteurs explicités dans le
3e chapitre. La population de l'Ituri continue à souffrir de
la pauvreté.
- Pour l'OMD2, quoi qu'il y ait certaines avancées en
nombre des filles enregistrées au niveau de l'école primaire, il
reste un grand écart entre les garçons et les filles au niveau du
secondaire. La pauvreté demeure donc la principale cause qui est
à la base du non accès à l'éducation primaire et
secondaire pour tous.
- Concernant l'OMD 3, au niveau de l'école primaire on
observe une grande avancée en matière d'égalité des
sexes au niveau du primaire, mais qu'au secondaire, cette avancée est
timide. Et pour l'autonomisation de la femme, beaucoup des problèmes
restent encore à résoudre pour le gouvernement.
Au vu de ce qui précède, nos hypothèses
sont partiellement vérifiées.
SUGGESTIONS
Afin de promouvoir davantage et d'atteindre les OMD
dans le district de l'Ituri, nous suggérons ce qui suit :
1) En premier lieu, l'Etat devrait par-dessus tout
rétablir la sécurité, la maintenir et la consolider d'une
manière durable. Sans la paix, rien ne marche. Tous les efforts
fournis pour lutter contre la pauvreté tombent à l'eau une fois
que le conflit armé resurgit. Ceci devrait être les premiers des
soucis des autorités gouvernementales.
2) Ensuite, l'Etat devrait renforcer sa présence dans
les milieux reculés (ruraux) de l'Ituri pour être plus proche de
la population et s'imprégner de la réalité de la
pauvreté sur terrain car la population rurale est la plus pauvre.
3) L'Etat devrait aussi renforcer ses programmes de mise
à niveau de l'économie et soutenir les associations de micro
finance pour qu'elles puissent réellement s'adresser aux pauvres mais
aussi aux plus pauvres parmi les pauvres.
En effet, toutes ces mesures de résorption de la
pauvreté auront également un impact considérable sur la
réalisation des autres objectifs notamment l'éducation scolaire
pour tous et la promotion de l'égalité des sexes. En effet, la
pauvreté a été identifiée comme le premier facteur
d'entrave à la scolarisation des enfants et à la promotion des
droits de la femme. En l'éradiquant, cela favoriserait l'avancement
rapide de ces deux autres objectifs.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
1. DEEPA, N., autonomisation et
réduction de la pauvreté, Ed. Saint-Martin, 2004
2. GRAWITZ, M., Lexique des
techniques de recherche en sciences sociales, Paris, Dalloz,
2000
3. MESSENS, J.M.TH., Monographie de
l'Ituri, Ministère de colonies, Bruxelles, 1951
4. PINTO R. et GRAWITZ M.,
Méthodes de Sciences Sociales, Paris, Dalloz, 1971
5. ROCHER, G., Introduction à la
sociologie générale, Tome 3, changement social, HMH,
Paris, 1968
6. SANE, P, la pauvreté
une fatalité ? Promouvoir l'autonomie et la sécurité
humaine des groupes défavorisés, 2002
II. DOCUMENTS OFFICIELS
1.
Atteindre
les Objectifs du millénaire pour le développement. L'impact des
investissements environnementaux pour un monde durable, communiqué
PNUE, New York
2. A Brief for Policymakers on the Green Economy and the
Millenium Development Goals
3. Déclaration politique n°01/DP/IT/2010 relative
à l'installation de la province de l'Ituri, Kisangani, 2010.
3. Discours d'ouverture d'Helen Clerk, Administratrice du
PNUD
4. Document sur la Stratégie de Croissance et de
Réduction de la Pauvreté
5. Plan quinquennal de croissance et de l'emploi 201-2015,
Kisangani, Plan-Kisangani, déc. 2011
6. Que faut-il pour atteindre les OMD?
7. Rapport National PNUD sur les progrès des OMD RDC
2010
8. Restitution du rapport sur l'étude des
disparités et pauvreté des enfants en RDC,
UNICEF/Ituri-Ministère du Plan, 2010.
III. ARTICLE ET ENCYCLOPEDIE
1. MULUMBA, M.A, corruption et
pauvreté, in Congo-Afrique, économie-culture, vie sociale, no
430, déc. 2008
2. Developpement in Encarta Encyclopedia, Microsoft
Corporation, Raydmond (New-York), 2008 (DVD)
IV. TFC ET MEMOIRES
1. Bouba HUSSEINI, Réalisation des
objectifs du millénaire pour le développement au Maroc : Une
analyse par un modèle d'optimisation spatiale, Mémoire,
Maroc, 2006.
2. KAHAMBU LUSENGE Chelly, Contribution
de la femme a la lutte contre le VIH/SIDA dans l'ECC Bunia : cas des
églises de CECA 20 et CE 39 ville de Bunia, de 2010 à 2011,
TFC, SHALOM, 2011.
3. Rachel DRARU DRAZA,
Problématique de la lutte contre la pauvreté dans la section
ecclésiastique de la CECA 20 Bunia, de 2010 à nos jours,
MEMOIRE, SHALOM, 2011.
4. UKWIRI TCHOMBE, La gestion de la chose
publique en Ituri de 2006 a 2010, TFC, UNIBU, 2010
5. Yves MOLIMA, La couverture
médiatique d'une zone en conflit armé : cas de la Radio
Okapi, TFC, IFASIC, 2007)
V. NOTES DES COURS
1. KUHANDA KANDA, cours d'initiation
à la recherche, (inédit), AFMIM Leadership, institut de
Goma, 2009-2010,
2. SINGO MAGBO, méthode de
recherche en science social, (inédit), G1 MASCIE, UNIC, 2009
3. SINGO MAGBO, cours de méthode
de recherche en sciences sociales, (inédit), G3 MASCIE, UNIC-BUNIA,
2008-2009
4. OTEMIKONGO MANDEFU, Méthode de
recherche en Sciences Sociales, notes de cours inédites, G2 Droit,
FD, UNIKIS, Kisangani, 2004-2005
VI. WEBOGRAPHIE
1. www.un.org
2. www.undp.org
3. www.undp.cd.org
4. www.unmdg.org
5.
www.wikipedia.fr
6. www.memoireonline.com
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE..................................................................................................i
DEDICACE....................................................................................................ii
REMERCIEMENTS........................................................................................
iii
ABREVIATIONS............................................................................................iv
O.
INTRODUCTION GENERALE
3
0.1 Problématique
3
0.2 Hypothèse
3
0.3Objectif du travail
3
0.4 Etat de la question
Erreur ! Signet non
défini.
0.5 Choix et interêt du sujet
3
0.6 Méthodologie
3
0.6.1Méthode
3
0.6.2 Technique
3
0.7. Délimitation du sujet
3
0.8 Subdivision du travail
3
0.9 Difficultés rencontrées
3
CHAP I. DEFINITIONS DES CONCEPTS ET
PRESENTATION DE L'ITURI
3
I.1. DEFINITIONS DES CONCEPTS
3
I.1.1 Développement
3
I.1.2 Sous-dévéloppement
3
I.1.3. Pays dévéloppés
3
I.1.4 Pays en dévéloppement
3
I.1.5 Millénaire
3
I.1.6 Objectif
3
I.1.7 Pauvrété
3
I.2. PRESENTATION DE L'ITURI
3
I.2.1. Aperçu géographique
3
I.2.2 Relief
3
I.2.3. Climat
3
I.2.4. Démographie
3
I.2.5. Ressources Naturelles
3
I.2.6. Aperçu historique
3
I.2.7 Evolution Historique de l'érection du
district de l'Ituri en Province.
Erreur ! Signet non
défini.
I.2.8 Présence de l'ONU et des ONGs en
ITURI
3
CHAP II. PRESENTATION DE L'ONU ET APERCU
GENERAL SUR LES OMD
3
II.1. ORGANISATION DES NATIONS UNIES
Erreur ! Signet non
défini.
II.1.1 HISTORIQUE ET CREATION DE L'ONU
Erreur ! Signet non
défini.
II.1.2 ORGANES PRINCIPAUX ET INSTITUTIONS
SPECIALISEES
Erreur ! Signet non
défini.
II.1.2.1 Organes Principaux
Erreur ! Signet non
défini.
a)
L'Assemblée Générale
Erreur ! Signet non
défini.
b)
Le Conseil de Sécurité
Erreur ! Signet non
défini.
c)
Le Secrétariat
Erreur ! Signet non
défini.
d)
Le Conseil Economique et Social
Erreur ! Signet non
défini.
e)
Le Conseil de Tutelle
Erreur ! Signet non
défini.
f)
La Cour Internationale de Justice
Erreur ! Signet non
défini.
II.1.2.2 Institutions
Spécialisées
Erreur ! Signet non
défini.
II.1.3 Financement de l'ONU
Erreur ! Signet non
défini.
II.2. APERCU GENERAL SUR LES OMD
3
II.2.1 Historique, et évolution des OMD
3
II.2.2 LE CAS DE LA REPUBLIQUE DEMOCRTIQUE DU
CONGO
3
II.2.2.1 Réduire la pauvreté et la
faim
3
II.2.2.2. Assurer l'éducation primaire pour
tous
3
II.2.2.3 Promouvoir l'égalité des
sexes et l'autonomisation des femmes
3
II.2.2.4 Réduire la mortalité
infantile
3
II.2.2.5 Améliorer la santé
maternelle
3
II.2.2.6. Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et
d'autres maladies
3
II.2.2.7 Assurer un environnement durable
3
II.2.2.8 Mettre en place un partenariat mondial
pour le développement
3
CHAP III. LES 3 PREMIERS OMD ET LEURS
IMPACTS EN ITURI
3
III.1 OMD 1 : LUTTE CONTRE L'EXTREME PAUVRETE
ET LA FAIM
3
III.1.1 Perception de la pauvreté
3
III.1.1.1. Multi dimensionnalité des
perceptions de la pauvreté
3
III.1.1.1.1. Besoins fondamentaux non
satisfaits
3
III.1.1.1.2 Détérioration des
facteurs de production travail et capital
3
III.1.1.1.3. Absence de la paix
3
III.1.1.1.4 Impunité, corruption, injustices
et exclusion.
3
III.1.1.1.5. Faible accès aux services
sociaux de base
3
III.1.1.1.6. Perception selon le milieu
3
III.1.1.1.7. Perception selon les groupes sociaux
spécifiques
3
III.1.2. Efforts nationaux et provinciaux pour la
réduction de la pauvreté en Ituri
3
III.1.2.1 Les efforts fournis par le
gouvernement
3
III.1.2.2 Les efforts du gouvernement provincial et
ses différents partenaires
3
III.1.2.3. L'absence de la paix
3
III.1.2.4. L'instabilité politique
3
III.2 OMD 2 : ASSURER L'EDUCATION PRIMAIRE
POUR TOUS
3
III.2.1 Causes du non accès a
l'éducation
3
III.2.2 Efforts du gouvernement et de son
partenaire
3
3. OMD III. EGALITE DES SEXES ET AUTONOMISATION
DES FEMMES
3
III.3.1. Perception du mot Genre
3
III.3.2. Efforts nationaux et provinciaux pour la
promotion du genre
3
III.3.3 Faiblesses face à la question
genre
3
III.3.4. Egalite dans l'enseignement primaire et
secondaire
3
CONCLUSION
3
SUGGESTIONS :
3
BIBLIOGRAPHIE
3
|