UNIVERSITE DE LOME
.........................
FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
.........................
DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE
CHANGEMENTS INDUITS PAR LES FILMS SUR LE MODE
D'HABILLEMENT DES JEUNES ET LA DECORATION
DE LEURS CORPS EN MILIEU URBAIN
ETUDE DE CAS DE LOME-COMMUNE.
MEMOIRE
POUR L'OBTENTION DU DIPLOME DE MAITRISE
Es LETTRES ET SCIENCES HUMAINES.
SECTION : SOCIOLOGIE
OPTION: DEVELOPPEMENT ET CHANGEMENT
SOCIAL.
Présenté et soutenu publiquement par :
Sous la Direction de :
MAKOU Kpandja Bougonou Dr
Pascal Arfa WASUNGU
Assistant au Département de Sociologie ,
Lomé Togo
Co - Directeur :
Dr AKAKPO - AHIANYO
Maître - Assistant à la FLESH
AOUT 2009
DEDICACE
A
MON PERE MAKOU P. Gnon
A
MA MERE NABINE Adja
REMERCIEMENTS
Nos sincères remerciements vont tout d'abord à
Dieu le tout-puissant qui nous a donné force et santé, et ensuite
aux personnes de bonne volonté qui ont participé de loin ou de
près à la confection du présent document. Nous ne saurons
en présenter une liste exhaustive. Mais que toutes ces personnes
trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude.
Néanmoins nous tenons à exprimer nos
remerciements :
A notre Directeur de mémoire, le Docteur Pascal Arfa
WASUNGU, Assistant au Département de Sociologie, en qui nous
reconnaissons les qualités éminentes, d'une rigueur dans le
travail, et surtout le travail bien fait. Merci pour votre disponibilité
et l'attention particulière dont nous avons été l'objet
durant la confection de ce document.
Aux membres de jury, pour l'insigne honneur que vous nous
faites en acceptant de sacrifier un peu de votre temps pour faire partie du
jury de notre mémoire et évaluer ce document, malgré vos
nombreuses occupations.
A tous les enseignants - chercheurs du département de
sociologie de l'université de Lomé (UL) et à ceux des
disciplines connexes, nous vous réitérons nos remerciements pour
votre disponibilité et les informations nécessaires que vous nous
avez fournies pour la réussite de ce travail.
Enfin, à notre petit frère et nos soeurs,
à toute la famille MAKOU de Bassar, et à tous les camarades de
promotion, pour votre concours inestimable, et particulièrement aux amis
en l'occurrence : Alphonse, Evane, Frédéric, Gmakagni,
Jackie Jérôme, Moukaïla, Sylvestre
SIGLES ET ABREVIATIONS.
A.N.J.E : Association Nationale des
Journalistes Environnementalistes
A.P.A.C : Association des Professionnelles
africaines de la Communication
A.T.O.P : Agence Togolaise de Presse
B.B.C : British Broadcasting
Corporation.
C.C.F : Centre Culturel Français.
C.H.U : Centre Hospitalier Universitaire
DGSCN : Direction Générale de
la Statistique et de la Comptabilité Nationale
D.S.R.P : Document de Stratégie
Complet de la Réduction de la Pauvreté
D.V.D : Digital Versatile Disc
F. CFA : Franc de la Communauté
Financière Africaine
F.L.E.S.H : Faculté des Lettres et
Sciences Humaines
F.N.U.A.P : Fonds des Nations Unies pour la
Population
F.T.P.C : Fédération
Togolaise des Professionnels de la Communication
H.A.A.C : Haute Autorité de
l'Audiovisuel et de la Communication
I.N.S.E : Institut National des Sciences de
l'Education
I.S.I.C.A : Institut des Sciences de
l'Information, de la Communication et des Arts
N.T.I.C : Nouvelles Technologies de
l'Information et de la Communication
O.T.M : Observatoire Togolais des Medias
O.R.T.I : Organisation des Radios et
Télévisions Indépendantes
P.A.L : Port Autonome de Lomé
R.F.I : Radio France Internationale
R.M.P.P: Réseau Media Population Plus
S.A.I.N.T.J.O.P: Syndicat des Agents de
l'Information, Techniciens et Journalistes de Presse
S.V.P: Salle de Vidéo Projection
SYN.LI.CO : Syndicat Libre de la
Communication
T.V.T : TéléVision
Togolaise
U.C.P.E : Union de Correspondants de la
Presse Etrangère
U.I.J.P.L.F : Union Internationale des
Journalistes des Pays de Langue Française
U.J.I.T : Union des Journalistes
Indépendants du Togo
U.L : Université de Lomé
V.C.D: Visual Compaq Disc
INTRODUCTION
Le développement s'opère dans des conditions
historiques et sur des terrains différents. Des sociétés
contemporaines sont confrontées à des phénomènes
comparables que sont les déstructurations sociales, la crise
économique, la crise des mouvements sociaux, l'expansion
d'activités informelles, les processus politiques inédits. Elles
présentent comme niveau de développement, un état primaire
ou transitoire de transformations techniques et matérielles.
Le processus de modernisation très prononcé de
nos jours fait apparaître des dysfonctionnements au sein des structures
sociales. Etant la transformation durable et profonde de l'organisation
sociale, le changement social se caractérise par un certain nombre de
dimensions et affecte le cours de l'histoire. Selon G. ROCHER (1968), il est
« toute transformation observable dans le temps qui affecte d'une
manière qu'il ne soit pas provisoire ou éphémère
la structure ou le fonctionnement de l'organisation sociale d'une
collectivité donnée et modifie le cours de son
histoire ».
Tout changement social s'opère à travers deux
types de facteurs : les facteurs endogènes qui sont
inhérents aux sociétés elles-mêmes et les facteurs
exogènes qui sont extérieurs aux sociétés. Parmi
les facteurs exogènes, nul ne peut de nos jours ignorer la
technologie.
L'avènement des Nouvelles Technologies de l'Information
et de la Communication (NTIC) a changé des modes de vie des
sociétés tant en occident qu'en Afrique avec la poussée
impérialiste. Pour G. NAPO (2005), « les révolutions
technologiques transforment radicalement les modes de vie, qui à leur
tour bouleversent l'organisation des sociétés ».
Déjà en 1954, le Maroc possédait une station de
télévision, suivi deux ans plus tard (1956) par l'Algérie.
En Afrique subsaharienne, c'est le Nigeria et le Togo qui ont été
les pionniers. le Togo en 1953 avec une station émetteur radiophonique
et le Nigéria en 1959. Les autres pays en ont fait l'expérience
au lendemain des indépendances. On pourra noter que pour sa part, le
Togo, le 31 Juillet 1973, inaugura sa télévision (TVT)1.
.Compagnon de notre vie quotidienne et outil indispensable de notre
curiosité à l'égard du monde, les médias nous sont
devenus aujourd'hui aussi familiers et indispensables que d'autres outils ou
objets domestiques. Nous baignons chaque jour et à chaque heure dans une
atmosphère imprégnée d'informations, de sons, et d'images
plus ou moins disparates. Il n'y a pas un jour, en effet, où nous
n'éprouvions le besoin de lire ou de feuilleter un magazine,
d'écouter la radio ou de regarder la télévision pour nous
tenir au courant de l'actualité ou tout simplement pour nous
détendre, nous divertir et être en contact avec autrui par le
biais du téléphone ou d'internet.
Cette familiarité avec les médias qui occupent
la plus grande partie de notre quotidien, ne peut nous laisser
indifférents, face à cette intrusion dans notre vie, et que nous
ne portions des « jugements souvent définitifs sur leur
influence dans la société actuelle ».
A la charnière de la génération
précédente et celle d'aujourd'hui, on assiste en effet à
la diffraction des modèles, des apparences et des représentations
du corps, en même temps qu'à la diffusion massive, exponentielle
et généralisée des nouvelles images corporelles qui en
résultent, notamment grâce à la publicité dans les
médias de masse et à l'internet.
Les mass média constituent de nos jours un important
vecteur de consolidation de la mondialisation. Mais autant cela peut être
salutaire pour la
1- Marchés Nouveaux N°2 - Janvier 1998 ; TOGO
CAP sur l'an 2000.
jeunesse, autant ils inquiètent également. Car,
ils deviennent un objet et un moyen de déperdition des valeurs morales
pour cette même jeunesse, prompte à tout imiter, même ce qui
est négatif.
Longtemps perçus dans les films, les feuilletons, etc.
en occident, les tatouages, le « piercing » ou
perçage, la scarification (qui consiste à inciser la peau pour
produire une cicatrice), le « branding » (qui consiste
à brûler la peau dans le même but), les implants, la
partition de la langue, la sculpture des oreilles sont des pratiques
d'inscription sur le corps qui sont en vogue en Afrique et au Togo plus
précisément depuis quelque temps. Ces pratiques suscitent des
interrogations par les nouveaux usages du corps qu'elles produisent et parce
qu'elles peuvent donner lieu à des phénomènes de
stigmatisation. Au départ, l'on ne remarquait ces pratiques que chez les
professionnelles du sexe. Mais aujourd'hui, cela a investi la jeunesse et est
devenu une mode.
Outre ces dessin que les jeunes font sur leurs corps,
l'habillement n'en est pas du reste. Certes, il y a très longtemps,
avant l'arrivée des premiers occidentaux et dans certaines
régions du continent, et même un peu après leur
arrivée, beaucoup d'hommes allaient presque nus.
Mais aussi longtemps que le noir se vêtit, il le fait
avec décence et n'expose pas n'importe quelle partie de son corps
à la vue de n'importe qui. Aujourd'hui, les jeunes s'adonnent à
cette mode d'exhibitionnisme et du nudisme au grand dam de la décence et
des cultures locales sous prétexte de modernisme.
Ainsi, cette présente étude s'investit-elle
à saisir l'impact des mass-média à travers la
publicité télévisuelle, les films, et les feuilletons sur
les dessins que les jeunes font sur leurs corps cor et sur le mode
d'habillement chez les jeunes.
Cette étude comporte deux parties :
- la première partie présente les cadres
théorique, conceptuel, la présentation de la zone d'étude
et la méthodologie de la recherche ;
- la seconde partie est consacrée à la
présentation et à l'analyse des données et à
l'interprétation des résultats..
PREMIERE PARTIE
CADRES THEORIQUE, CONCEPTUEL ET
METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE
CHAPITRE I : CADRES
THEORIQUE ET CONCEPTUEL
DE L'ETUDE
1.1- CADRE THEORIQUE
1.1.1- JUSTIFICATION DU CHOIX
DU SUJET
Un fait social c'est quelque chose qui s'impose à nous
sans qu'on puisse la vouloir. C'est an effet la définition que donne E.
DURKHEIM (1895) au fait social qui est « toute manière de
faire, fixée ou non, susceptible d'exercer sur l'individu une contrainte
extérieure ou bien encore, qui est générale dans
l'étendue d'une société donnée tout en ayant une
existence propre, indépendante de ses manifestations
individuelles »1(*).
A travers cette définition, E. DURKHEIM voudrait qu'on
traite scientifiquement le fait social tout comme dans les autres sciences de
la nature. C'est pourquoi, il renchérit en ces termes que les faits
sociaux doivent être traités comme des choses. « La mise
en oeuvre de tout projet de recherche suppose l'existence d'un problème
particulier décelé à travers l'observation d'une
difficulté donnée, d'une situation jugée insatisfaisante
ou encore d'une discordance entre les résultats attendus et les faits
observés. A la base de toute recherche se trouve nécessairement
un problème »2(*). Notre sujet se justifie d'autant plus que nul ne peut
ignorer de nos jours l'influence de plus en plus grandissante des médias
qui sont un vecteur du changement social.
Dans cette présente étude, nous formulons
l'intérêt qu'il y a de « faire savoir qu'il existe des
dessins que les jeunes font sur leurs corps, des modes de vie, des
manières de penser, des visions du corps et du monde totalement
divergentes et anachroniques » et des modes d'habillement hors normes
que nous supposons être le fruit de l'impact des médias sur les
jeunes.
Ce choix ne se justifie pas seulement par la volonté de
« trouver quelque chose qui n'appartient pas au savoir mais qui
mériterait d'en faire partie »3(*), mais aussi du fait que les études sur ce
sujet, notamment l'impact de la publicité, des films et les feuilletons
sur les pratiques corporelles et sur le mode d'habillement chez les jeunes en
milieu urbain au Togo, n'abordent pas le problème sous cet angle.
Sur le plan sociologique, « la recherche en sciences
sociales commence par un postulat qu'il n' y a pas une explication rationnelle
de chaque phénomène. Cette affirmation est à la base d'un
processus particulièrement complexe qui s'ouvre sur la
réalisation du fait que les aspects du comportement humain
méritent d'être étudiés par l'examen de certains
phénomènes » (U.E.P.A)4(*)
Les médias à travers la publicité, les
films, les feuilletons et les vidéo clips, ainsi que le mode
d'habillement de la jeunesse actuelle sont un fait social qui mérite une
étude minutieuse afin de saisir le phénomène d'impact ou
d'influence de ceux-ci sur les individus en général et sur les
jeunes en particulier, la relève de demain.
Analysant les profondes mutations qu'ont connues nos
sociétés africaines, il apparaît clairement que les
média ont joué un rôle déterminant. Ils ont
modifié les manières de penser, de sentir, de vivre, et de
s'habiller. Les individus aux travers des média se sont introduits dans
un conformisme sans précédent et risquent, à l'allure
actuelle que prennent les choses, d'inquiéter les
générations futures.
Les individus par leurs manières de traiter leur corps,
de s'habiller, témoignent d'un tel degré de transformation que
subissent nos sociétés africaines. Il serait donc judicieux
d'étudier ces phénomènes sociaux pour en saisir la
portée. Voilà ainsi esquissé l'intérêt de la
présente étude qui s'inscrit dans ce que nous nommons la
sociologie du changement social.
1.1.2- LA PROBLEMATIQUE
Pour se développer sans compromettre notre vie, nous
devons adopter un certain nombre de stratégies et un accent particulier
doit être mis sur l'aspect humain du développement. L'Homme
étant le moteur du développement, le Togo, dans sa
démarche de réduction de la pauvreté contenue dans le
document stratégique de réduction de la pauvreté (D.S.R.P.
complet) a aussi mis un accent sur l'aspect humain du développement,
notamment sur les jeunes, la relève de demain.
Dans nos sociétés africaines, et
particulièrement au Togo, l'éducation de la jeunesse ou d'une
génération repose sur l'équilibre familial. E. DURKHEIM,
abordait le thème de la socialisation en l'assimilant à une
éducation méthodique de la jeune génération, en vue
de perpétuer et de renforcer l'homogénéité de la
société. Il s'agit de l'apprentissage d'un ensemble de
règles et de normes. Règles, qu'avec le niveau actuelle du
développement, nous assistons a une autre forme de socialisation et
d'éducation de l'individu basée essentiellement des mass
média. Ceux-ci qui étaient des outils d'éducation, sont
taxés aujourd'hui d'éléments perturbateurs du
système social. Nous sommes arrivés au point où nous
pouvons emprunter ces termes de l'ex-président de la République
Française J. CHIRAC au sommet mondial du développement durable
à Johannesburg en Afrique du Sud en septembre 2002 qui martelait en ces
termes : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs
(...) La terre et l'humanité sont en péril et nous sommes tous
responsables. Il est temps, je crois d'ouvrir les yeux »
Les medias sont aujourd'hui considérés comme un
facteur perturbateur dans le processus de socialisation. L'utilisation
excessive des médias a souvent été dénoncée.
Car, ils détruisent la vie familiale et sociale. Pour J. LAZAR dans son
ouvrage intitulé La sociologie de la Communication de masse,
parmi les moyens de communication de masse, la télévision est le
media principal et le préféré des enfants et des jeunes.
Les medias sont un ensemble d'outils de communication. Aux
médias traditionnels que sont la radio, la presse écrite et la
télévision, viennent s'ajouter de nos jours l'internet, et la
téléphonie mobile constituant ainsi le
« quatrième pouvoir ». Et nul ne peut ignorer
l'influence grandissante que l'individu subit de la part de ces derniers.
C'est à juste titre que E. ADJOKE dans son
mémoire de maîtrise intitulé Impact culturel des media
sur les jeunes de 15 à 30 ans au Togo (1990) mesurant l'impact
culturel des media sur les jeunes affirme que : « la
recherche sociologique montre que l'absence de la télévision est
mal supportée par les gens parce qu'ils se sentent
éloignés du monde, des évènements et de
l'environnement et privés d'informations qui leur permettent de se
défouler émotionnellement et de formuler des jugements de valeur.
On trouverait difficilement aujourd'hui quelqu'un pour nier le formidable
impact de la télévision sur la personnalité de nos
contemporains »5(*).
Au Togo, avec la libéralisation du secteur de
l'information et de la communication en vertu de la liberté de la
presse, l'on a constaté l'apparition de plusieurs chaînes de
télévision, des stations radiophoniques, des magazines des
lecteurs de disques (les VCD et DVD) et des disques eux-mêmes se
substituant à l'ancienne cinématographie.
G.NAPO (2005 :93) dans son étude sur les salles de
vidéo projection (S.V.P.) fait remarquer que : « ces
dernières détruisent les valeurs culturelles et morales des
sociétés africaines au temps qu'elles déstructurent ces
sociétés. Car le rôle jadis joué par la famille est
battu en brèche compte tenu de la culture de masse
véhiculée ».
Face à cette déstructuration des
sociétés africaines par les media,
L. PORCHER (1976 : 28) a abordé le sujet sous
l'angle du caractère dangereux qu'il confère aux mass media. Car
selon lui, « ceux-ci contribuent à la ruine des
cultures »
Outre les fonctions d'information et d'éducation des
populations, les medias ont eu à développer certains effets
pervers. De ces effets pervers l'on note une influence certes négative
ou positive sur les récepteurs. Ainsi abondant dans ce sens, E. MORIN
(1981) trouve que le message des média exerce une influence sur des
attitudes et des manières de penser des êtres humains dans la
société.
De nos jours, l'on assiste à la multiplication des
modèles, des apparences et des représentations du corps, en
même temps qu'à la diffusion massive, rapide et
généralisée des nouvelles images corporelles, du mode
d'habillement qui en résulte, notamment grâce aux medias.
« L'histoire des individus comme celle des groupes
sociaux est balisée d'instructions indiquant de quelle manière
marquer le corps pour attester de son appartenance sociale ou groupale. Le
respect des codes, des règles et des lois concernant les manières
de paraître, implique en effet, un travail sur le corps, visant à
le modifier » P. LIOTARD (2003).
Ainsi, nous remarquons que dans nos sociétés
africaines, les femmes se perçaient un trou sur chaque lobe de l'oreille
et appliquaient soit le « henné »6(*) soit pour mettre des boucles
d'oreilles.
Au Togo, dans certaines régions et/ou certaines
ethnies, notamment les Tem, les Kabye, les Nawdba, les Lamba, et certains
Ewé du sud, tatouent ou scarifient leur visage pour perpétuer un
ordre culturel. D'autres modifications du corps se font par la médecine
pour réparer un « tort » naturel qui suscite un
discrédit et une marginalisation de la part de la
société.
Face à ces manières de sculpter les corps afin
de les conformer aux modèles les plus spontanément admis, il
existe d'autres pratiques de modification qui, elles, sont discutables au nom
de leur inutilité ou de leur danger. Car elles ne visent ni la
réparation, ni le gommage d'un discrédit anatomique, ni
même l'adhésion aux modèles admis. Les plus en vogue sont
le tatouage et le « piercing ». Les adolescents
aujourd'hui, mènent une guerre en catimini contre les adultes. Atteints
d'une frénésie certaine, ils se livrent à cette fameuse
« mode ». Longtemps ayant été l'apanage des
travailleuses du sexe, le « piercing » et le tatouage
connaissent une vraie percée aujourd'hui.
Actuellement, « un seul trou à l'oreille ne
suffit plus », quant à son emplacement, c'est une autre
affaire. Désormais, on trouve des bijoux
« piercing » dans des magasins pour accessoires, chez
certains bijoutiers, et dans des magasins où on vend différents
gadgets. Des arcades sourcilières à la bague au nez, en passant
par le nombril et la langue, les adolescents se parent de bijoux.
Cependant, cette exhibition met ces jeunes sous les
projecteurs des passants et leur regard inquisiteur. Nous pouvons affirmer sans
aucun doute que c'est un marché florissant pour les tatoueurs et les
perceurs.
Autrefois en Afrique chez les Massaï et les peuls, le
tatouage représentait une marque d'appartenance communautaire ou servait
de rite de passage de l'âge d'adolescence à l'âge adulte. Il
consiste, à l'aide d'épines ou d'aiguilles, à faire des
marques sous l'épiderme. Il a un sens magique, religieux ou
thérapeutique. C'est ainsi que, selon les religions africaines, il est
très fréquent de rencontrer des femmes aux lèvres
tatouées, preuve de leur appartenance communautaire.
Cependant, si les tatouages ont connu dans le passé des
formes plus sacrées de plus en plus, ils perdent leur sacralité
de nos jours et deviennent, quant à leur signification, des cicatrices
volontairement faites sur le corps ou sur le visage. Les tatoueurs et les
perceurs, considérés comme des artistes travaillant dans le
domaine de l'esthétique, échappent à tout contrôle
ou à toute réglementation sur le plan sanitaire. Les jeunes sont
absorbés par la « mode » et ne se soucient pas des
conséquences. Or, entre 10% et 20% des perçages s'accompagnent
d'une infection locale pouvant donner lieu à des complications majeures
allant jusqu'au cancer de la peau etc.
Autres dessins du corps enregistrées surtout chez le
sexe féminin et de nos jours chez quelques garçons c'est la
dépigmentation de la peau. La publicité
télévisuelle véhicule des images des corps
féminins. Ces images servent à vendre n'importe quoi. Les visages
et les corps sont généralement jeunes, très minces, la
peau est souvent de teint clair et sans défaut. Les images des magazines
féminins et de la publicité nous présentent des femmes
« parfaites » et irréelles, clonées les unes
sur les autres. Les filles inquiètes de leur apparence sont plus
susceptibles d'acheter des produits de beauté, de nouveaux
vêtements et des produits pour régime pour paraître comme
ces filles des messages publicitaires. Ainsi ceux qui ont la peau
« noire » veulent devenir de teint clair et le
résultat au « finish » donne des
parties « noir et clair ». Comme conséquence,
l'on note l'augmentation du cancer de la peau chez les jeunes filles.
L'habillement de son côté n'en est pas du reste.
Il est étroitement lié à ces phénomènes de
perçage et de tatouage. Les tenues vestimentaires des jeunes de nos
jours laissent beaucoup à désirer.
Au 19ème siècle, le vêtement
masculin devait refléter la respectabilité des normes
culturelles, et les vêtements féminins devaient donner au corps
féminin « la forme du sablier » en l'enserrant vers
la hanche et en dissimulant tout le corps.
Avec la mondialisation, les magasins de
prêts-à-porter sont remplis des articles qui reflètent les
cultures véhiculées par les media. L'électronique fait
recette chez les jeunes. On ne nous parle que de ces habillements
« VCD » (Ventre Complètement Dehors) et des
« DVD » (Dos et Ventre Dehors) dont raffolent les jeunes,
en l'occurrence les jeunes filles et curieusement de grandes dames à un
âge respectable aussi. On note aussi le port du pantalon par les filles,
les serrant et les moulant, faisant ressortir toute l'architecture corporelle
(les fesses, le pubis, etc.) ; le port des « mini
jupes » (jupes très courtes) expose les parties sexuelles en
vue d'une attirance physique d'autrui. Chez les jeunes garçons, le port
des vêtements répond à une mouvance musicale actuellement
en vogue qui est le « hip-hop ». On les remarque souvent
avec de grands pantalons larges qu'ils portent en dessous de la hanche
laissant apparaître le « petit caleçon ». Les
habits, en l'occurrence les débardeurs, sont généralement
portés en exhibant les parties où sont faits les tatouages avec
un tas de ferrailles au cou, les cheveux défrisés et les boucles
d'oreilles sur les lobes d'oreilles comme s'ils étaient des femmes.
Ce qui est de plus alarmant est que cette façon de
s'habiller est « entrée » dans les institutions
religieuses (églises, temples, mosquées, etc.) qui sont
censées vulgariser les valeurs morales décentes. Ce qui nous
montre que les medias ont une forte influence négative au point de
transcender les valeurs morales et religieuses des communautés. La
côte d'alerte a atteint un point critique au point que la sonnette
d'alarme devrait être tirée : ce qui est bon chez les autres
ne l'est pas forcément chez nous.
De nos jours, on ne peut plus vendre un produit ou faire
connaître l'importance d'un bien sans passer par la publicité, les
films, les feuilletons. Les acteurs qui jouent dans des films, ont une partie
de leurs corps tatouées et les oreilles trouées. Ceci
contribuent à leur rendre célèbres et les
démarquer les uns des autres..
Cette manière de faire, d'agir, qui constitue un fait
social et qui s'impose de nos jours aux jeunes en Afrique en
général et particulièrement à ceux du Togo, conduit
à l'effet d'imitation. Ainsi, les media sont considérés
comme étant les autoroutes de l'information, véhiculant des
messages qui ne sont pas toujours conformes aux réalités
Africaines.
Les media, aujourd'hui, véhiculent constamment des
images du corps, surtout du corps féminin. Ces images sont
généralement irréelles, sans défaut. La tendance
aujourd'hui est l'obsession des media pour le corps, la jeunesse des
personnages, présentant un idéal difficile à atteindre.
Ainsi, les femmes insatisfaites de leur apparence sont plus susceptibles
d'acheter des produits de beauté, des vêtements, etc.
générant ainsi des retombées économiques aux
industries vestimentaires.
Ce n'est pas pour rien que la cible de ces annonces est la
jeunesse. Car elle s'impose comme le critère de beauté. Ainsi,
soulignait le réseau québécois d'action pour la
santé des femmes (2001)7(*) : « une foule de produits nous sont
imposés pour nous permettre de nous rapprocher du modèle
idéal. Les signes de vieillissement sont perçus comme une
calamité que l'on doit corriger. C'est certainement payant car si nous
n'avons pas toutes du poids à perdre, toutes nous
vieillissons ». Le flot des messages des publicités ne cesse
de répéter que le corps des jeunes est un corps imparfait qui
nécessite un important investissement ainsi qu'un travail constant qu'il
faut parfaire.
La publicité, la télévision, le
cinéma et les nouveaux media influencent significativement notre
perception du corps, notre habillement. Nous reproduisons, souvent sans nous en
rendre compte, les attitudes et les comportements présentés par
ces media. Les images provocantes des femmes nues ou légèrement
vêtues sont particulièrement abondantes dans la publicité.
Elles deviennent des objets sexuels à partir du moment où leur
corps est associé à des marchandises. De nombreux
vidéoclips et plusieurs films utilisent le corps et surtout le corps
féminin dans un but commercial. Dans ces productions, d'innombrables
actrices et figurantes sont engagées pour servir de décoration
aux côtés d'un chanteur ou d'un personnage viril.
Ce fait, qui s'explique par l'effet de la modernisation et de
la mondialisation de la culture, conduit à l'altération des
cultures dites inférieures (exemple de celles de l'Afrique). Alors il
naît dans les grandes villes africaines une culture urbaine
influencée par les messages médiatiques conduisant à la
formation d'une identité urbaine caractéristique du comportement
des jeunes et reflétant les réalités des capitales
africaines.
Le corps humain, objet central de notre présente
étude, qui a fait l'objet de beaucoup de recherches interdisciplinaires
s'inscrit dans la logique de ce que nous pouvons appeler « la
sociologie du corps ».
Les références au corps abondent aujourd'hui
dans les sciences sociales. Cependant, la dispersion et le caractère
discontinu des études sociologiques sur le corps nous amène
à nous interroger sur le sens de la sociologie de ce dernier. Comment la
sociologie peut-elle conceptualiser cette entité, condition
première de toute pratique qui est à la fois présente et
absente ?
Le corps est un objet social et un lieu d'inscription des
apprentissages sociaux, d'incorporation et d'extériorisation des
expériences de la vie. La conception de P. BOURDIEU de l'incorporation
s'appuie donc sur une phénoménologie du corps engageant la
croyance en une intelligence intrinsèque
du corps, celui-ci étant capable d'apprendre hors
conscience et hors langage grâce aux dispositions déjà
acquises, par le senti, par le mimétisme, et par l'implication
affective. Elle relève également de l'analyse de processus
d'apprentissage « pratiques », parlant
« directement au corps ».
F. SYLVIA dans une conférence donnée en 2006 a
abordé la thématique de l'incorporation (et de
l'intériorisation) du corps dans les sciences sociales. Elle affirme
par la suite que « les techniques du corps vont avoir leur
prolongement dans la notion d'habitus8(*). Parce que le corps intègre le rythme social,
qu'il est socialisé, il est producteur de dispositions, d'habitudes
aussi bien physiques que mentales qui permettent aux individus de vivre
ensemble, d'agir et de penser ensemble, de manière pratique.
Autant d'études et de recherches sociologiques qui
traitent du corps abondent, mais elles ne parviennent pas à aborder en
profondeur ces pratiques corporelles façonnées par les media et
qui mettent en danger les jeunes, la relève de demain, la
génération future.
Cette étude rentre dans la thématique d'une
sociologie du développement et du changement social, en intégrant
la dimension médiatique et en enlisant ses influences sur les pratiques
des jeunes. Ainsi, de ce constat découlent les interrogations
suivantes :
- En quoi les pratiques de modifications du corps
participent-elles au débat sur l'acceptable et le souhaitable ?
- Quelles sont les nouvelles représentations
psychosociales des jeunes de leurs corps ?
- Comment ces pratiques du corps et ces comportements sont
-ils perçus au sein de la société ?
- Quels changements sociaux induit la
télévision ?
1.3 LES HYPOTHESES ET
OBJECTIFS
1.3.1- LES HYPOTHESES
Elles sont de deux types : une hypothèse
principale et des hypothèses opérationnelles.
1.3.1.1- L'hypothèse principale
La publicité sous toutes ses formes, les films, les
feuilletons et les clips vidéo exerce une forte influence dans le choix
des pratiques corporelles ainsi que sur le mode d'habillement des jeunes,
provoquant de véritables changements sociaux au sein des
sociétés.
1.3.1.2- Les hypothèses
opérationnelles
- L'évolution technique et scientifique des
sociétés contemporaines a un impact sur les mutations de la
« corporéité » et sur les pratiques
corporelles.
- Les médias à travers la publicité, les
films, les clips vidéo et les feuilletons ont une influence
auprès des jeunes sur les manières de penser, d'utiliser son
corps et dans les manières de s'habiller.
- Les medias sont un facteur incontournable dans le processus
de changement social
1.3.2- LES OBJECTIFS
La présente étude vise deux catégories
d'objectifs : un objectif général et des objectifs
spécifiques.
1.3.2.1- L'OBJECTIF GENERAL
Dans la perspective de faire savoir qu'il existe des
pratiques corporelles, des modes de vie, des manières de penser, des
visions du corps et du monde totalement divergentes, et anachroniques ,
l'objectif général de la présente étude vise
à saisir l'impact des medias sur les pratiques corporelles et du mode
d'habillement et de la mode chez les jeunes de nos jours.
1.3.2.2- LES OBJECTIFS SPECIFIQUES
Il s'agit au cours de cette étude de :
- Analyser la perception des jeunes sur les pratiques
corporelles dans la ville de Lomé ;
- saisir les causes des pratiques corporelles et du mode
d'habillement et de la mode en général chez les jeunes ;
- déterminer le niveau d'influence des medias ;
- appréhender le rôle des medias dans
l'éducation corporelle des jeunes.
REVUE DE LA
LITTERATURE
Nul ne peut ignorer de nos jours l'importance d'une revue de
la littérature dans une étude sociologique qui se veut avant tout
« scientifique ». E. DURKHEIM voudrait que l'on traite le
fait social comme des choses à l'instar des autres sciences de la
nature. Pour y saisir les contours du phénomène qui est
l'étude de l'impact des media sur les pratiques corporelles et le mode
d'habillement chez les jeunes, il s'avère nécessaire de faire une
analyse des ouvrages des auteurs qui ont abondé dans la même ligne
et y apporter une analyse critique. Cette revue de la littérature
comprend :
- la problématique de l'influence des media et la crise
de l'ordre social.
- L'épistémologie d'une sociologie du corps
- Les pratiques et techniques du corps et de l'habillement.
V LA PROBLÉMATIQUE DE L'INFLUENCE DES MEDIA
ET LA CRISE DE L'ORDRE SOCIAL
L'on ne pourra faire une étude exhaustive des ouvrages
traitant de l'influence des medias sur les Hommes et plus
particulièrement sur les jeunes.
Dans un extrait tiré du document « violence
et sexisme dans les vidéoclips », produit par le
Ministère Français de l'Education (2001), les études
montrent que la télévision est l'un des media ayant le plus
d'influence dans la vie des enfants : « ils regardent en moyenne
près de 15 heures par semaine ».
Concernant le contenu visionné, il en ressort que la
violence est le message le plus véhiculé. Les chercheurs ont
identifié trois réactions possibles chez les enfants :
l'accroissement de la peur, la désensibilisation face à la
violence en général et l'augmentation du comportement agressif
sur le développement de l'enfant, ils stipulent que la
télévision nuit à l'apprentissage et à la
performance scolaire.
Face à ce constat, nous pourrons pour notre part
reconnaître l'importance de la télévision dans le domaine
scolaire. Elle permet aussi à l'enfant de s'ouvrir sur le monde, de
saisir ce qu'on l'enseigne et de se cultiver. Là que le bât peut
blesser est lorsque l'on n'utilise pas à bon escient cet outil. Donc il
ne faudrait pas jeter le tort des échecs scolaires sur les seuls
media.
En outre, la télévision est une source
importante d'informations sur le sexe pour les jeunes. Un sondage
réalisé en 1997 par la « Kaiser Family
Foundation » indique que 61% des jeunes adolescents
américains désignent les media de divertissement comme leur
principale source d'informations sur la sexualité et la santé
sexuelle. En sociologie de la communication, deux théories expliquent
cette influence des media : la théorie des effets maximes et celle
des effets minimes.
· La théorie des effets maxim
Les travaux de J. STOETZEL et de bien d'autres, par cette
théorie, pensent à une influence des medias sur les esprits et
qui poussent les individus à agir d'une manière ou d'une autre.
J. STOETZEL invoque pour la première fois les fonctions assumées
par la presse dans l'information. Il distingue en outre de ces fonctions, trois
autres : celle de la « reliance sociale », de la
recréation, et de la psychothérapie. Pour cet auteur, la fonction
de la « reliance sociale » prime sur les autres. Car elle
fournit à l'individu des éléments d'intégration
dans son groupe d'appartenance.
Dans cette foulée, voulant démontrer la
manière dont les media transcendent les individus, E. MORIN dans son
ouvrage « Pour sortir du 20ème
siècle » a fourni des informations sur la projection et
l'identification. A son avis, les media localisent et expulsent chez les agents
récepteurs des qualités, des sentiments et des désirs
qu'ils méconnaissent.
Abondant dans le même sens et après une analyse
sur la puissance des media, R. DONALD et C. BACHENE (1995) insistent sur
l'influence que ces moyens de communication ont sur les modes de perception, de
réflexion et d'action des individus dans leurs milieux. Ils jugent de
l'importance des media sur la seule base de leurs influences directes ou
indirectes qu'ils peuvent avoir sur la vie quotidienne des individus.
Comme toute théorie est réfutable et
n'étant pas exempte des critiques, P. LAZARSFIELD (1960)9(*) et d'autres par leurs travaux
trouveront des insuffisances à la théorie des maximes, car elle
ne définit pas les conditions d'influence de ces media, d'où la
naissance de la théorie des effets minimes.
· La théorie des effets minimes
Les tenants de cette théorie estiment que la
communication de masse ne joue pas un rôle prépondérant,
mais doit être mise ensemble avec d'autres facteurs tels que les
relations entre les individus et diverses influences sociales.
P. LAZARSFIELD (ibidem) a développé dans les
années 40 cette théorie des effets minimes en insistant sur le
rôle des groupes de références et des leaders d'opinion
proches du récepteur. Il reconnaît néanmoins le pouvoir des
medias mais il estime que ceux-ci n'agissent qu'en combinaison d'autres
facteurs.
Certains se sont évertués à
étudier les conséquences des mass media dans la vie des
individus. Ceci est le cas du chercheur anglais R.HOGGART (1971 :78) qui a
étudié les conséquences de l'apparition massive des media
dans une petite ville britannique. Il constate que ces moyens de communication
ont certes produit des changements, mais qu'ils n'ont que peu modifié
les attitudes et les valeurs des populations
En Afrique et précisément au Togo, des
recherches sur l'influence des media ont fait l'objet d'analyses et
d'études. Ainsi D.TIMSOGA, (1996), pour sa part, en privilégiant
la télévision, montre que cette dernière a un impact
direct sur le public togolais à cause de son rôle
prépondérant dans l'information et la culture des individus.
Conciliant les deux théories, J. CAZENEUVE (1972)
reconnaît quand bien même que les media nous font entrer dans une
nouvelle forme de société très différente des
sociétés traditionnelles ; ils ne le font pas en rupture
avec les relations de base.
Dans la perspective d'une étude sur la relation entre
jeunes et media, JACQUINOT (2002 : 247) traite de la question de
l'influence qu'exercent les media, en l'occurrence, la télévision
sur les jeunes. Selon lui, la réponse se détache d'une vision
pessimiste pour une perception plus complexe du phénomène et
s'intéresse davantage aux interrelations que les jeunes entretiennent
avec ces nouvelles façons de voir et de penser le monde. L'introduction
des mass media dans les sociétés contemporaines, outre leurs
influences sur les perceptions des individus, bouleverse un ordre social
établi.
Les mass media sont un facteur perturbateur de l'ordre social.
L. PORCHER10(*) attribue
aux media un caractère dangereux car ils dénaturent les relations
interpersonnelles. Les media « contribuent à la ruine des
cultures et accordent généralement une plus grande place aux
guerres, aux querelles et à la violence en
général ».
S'intéressant à la nature des images
véhiculées par les mass media, E. SAMA, (1998) met en exergue le
danger que représentent les salles de vidéo projection (SVP) pour
le cinéma. A travers cette analyse, nous constatons que l'image
médiatique a une influence sur le comportement de l'individu conduisant
ainsi à des pratiques. L'analyse effectuée par l'auteur fait
partie intégrante de la thématique de ce travail.
Sous un autre angle, G. NAPO (op. cit.) fait remarquer que les
media détruisent les « valeurs culturelles et morales de nos
sociétés africaines ».
Après les indépendances il y a de cela 40 ans,
et grâce au cinéma, la culture occidentale nous est transmise par
le biais des feuilletons. C'est dans cet ordre d'idée que le
cinéaste sénégalais S.OUSMANE disait pour sa part
qu' « à l'époque coloniale, la terre était
occupée mais l'Homme, lui, avait l'esprit libre. Mais avec la
télévision, c'est l'occupation mentale à
l'intérieur de la case, on introduit une autre culture, une conception
différente des choses. Le modèle de société
proposé par les aïeux vole en éclat ».11(*)
Néanmoins pour notre part, nous ne pourrons à
tort attribuer ce changement social aux media. Certes, ils ont contribué
à la déstructuration des sociétés africaines
basées sur l'homogénéité et le respect scrupuleux
des valeurs morales admises au sein des sociétés. Mais
au-delà, il faut aussi noter l'impact des facteurs internes du
changement social qui ont aussi pesé dans ce processus de
déstructuration.
En outre, nous pouvons aussi relever les bienfaits des media
qui ont énormément contribué au processus de
libéralisation de l'Afrique du joug de l'impérialisme à
travers l'introduction de la presse écrite et de la
télévision plus tard.
Les media n'ont pas seulement une influence négative,
mais ils contribuent aussi à l'émancipation et au
développement. Donc, ils sont un mal, mais un mal nécessaire pour
l'individu.
Dans le processus de socialisation des individus, les media
jouent aussi un rôle prépondérant. C'est ce qu'essaie de
relever D. EKLU-NATEY (2001), dans son étude des salles de vidéo
projection (SVP) dans la ville de Lomé. Il essaie de caractériser
la contribution du cinéma dans le processus de socialisation de
l'individu.
Dans le domaine scolaire, nul ne peut de nos jours ignorer
l'importance des media dans la formation scolaire des apprenants. A travers la
mondialisation, la télévision et encore plus de nos jours
à travers l'internet, les élèves se connectent et sont au
parfum des nouvelles dans les autres institutions scolaires du monde et aussi
des programmes d'études vulgarisés à travers le Net.
C'est dans cette perspective que E. ADJOKE (1990), pour sa
part, trouve que les media en l'occurrence la télévision,
participent à la formation de la jeunesse par les différents
programmes proposés. Sur un autre angle, L. DAMONE (2002) souligne dans
ses analyses l'engouement de la population, surtout urbaine, en prenant le cas
de la ville de Lomé pour les radios privées. Ces dernières
s'expliquent surtout par la prise en compte plus ou moins sérieuse d'une
panoplie de besoins à la fois psychologiques, sociaux,
économiques, culturels, religieux et communicationnels.
Sans perdre de vue le thème central de notre
étude qui traite de l'impact des mass media sur les pratiques
corporelles, nous allons à présent mettre un accent particulier
sur les techniques du corps et du mode d'habillement chez les jeunes.
V LES TECHNIQUES DU CORPS ET DU MODE
D'HABILLEMENT
Nous voulons dans cette section comprendre les
mécanismes par lesquels les individus en viennent à se servir de
leur corps et aussi la manière dont ils s'habillent.
Avant de saisir les techniques du corps, D. LE BRETON
(1993 ; 31, 36-37), définit le corps comme « une
réalité changeante d'une société à
l'autre » et dit surtout que le corps « n'existe pas
à l'état naturel, il est toujours saisi dans la trame du
sens ». Par là, il aborde le corps en tant que fruit d'une
culture et de l'éducation. Pour lui, l'éducation peut se
comprendre comme cet apprentissage des significations sociales. Ainsi, on peut
retenir que l'éducation corporelle permet de comprendre comment les
transformations de la motricité sont aussi l'effet de celle de
« la corporéité ». L'éducation
corporelle apparaît aussi à un autre niveau, celui des effets de
la culture sur « la corporéité ».
« La corporéité » est
définie par D. LE BRETON, comme « un phénomène
social et culturel, matière de symbole, objet de représentation
et d'imaginaire ». Elle est aussi le rapport que chaque individu
entretient avec son propre corps, pour lequel il a intériorisé
depuis sa prime enfance des usages, des significations et des normes sociales.
J-M. BROHM (1988 ; 22-40), se pose la question de savoir
ce que c'est que le corps. A cette question, il répond que celui-ci est
d'abord « un corps réel », c'est un objet qui se
matérialise dans le temps et dans l'espace, donc qui est soumis aux lois
de la physique, de la chimie et de la biologie.
Abordant le sens des rites du corps, J-M. BROHM les saisit
comme constituant les pratiques qui agissent pour socialiser les individus en
agissant sur leurs corps. Ces rites structurent les interactions avec notre
corps et celui d'autrui. Ces pratiques sont codifiées, saturées
de fantasmes et de mythes.
Parmi ceux-ci, nous avons les rites de marquages et
d'identification du corps.
Le corps est au centre de la socialité comme l'a dit LE
BRETON (1985) de « socialités corporelles ». Tout
comportement peut se comprendre comme un ensemble significatif de
manifestations corporelles. Celles-ci se caractérisent par leur
inscription dans un ensemble de conventions sociales que les individus
« reproduisent » sans en avoir conscience. Elles
relèvent de ce que M. MAUSS (1936), nomme « les techniques du
corps ». Celles-ci renvoient à des gestes codifiés.
M. MAUSS, essaie de définir les grandes étapes
de l'acquisition des techniques corporelles qui se situent à deux
niveaux : la petite enfance et l'enfance et les techniques de
l'adolescence. C'est à l'époque de la petite enfance et de
l'enfance que se met en place l' « habitus » corporel
qui est l'acquisition de la faculté d'user de son corps d'une certaine
manière. L'adolescence étant le moment d'entrer dans la vie,
c'est également d'une éducation corporelle, celui de
l'initiation : des marquages sexuels, des usages du corps, des rites
initiatiques, etc. Il définit les techniques du corps comme des faits
sociaux, c'est-à-dire comme « les façons dont les
hommes, société par société (...) savent se servir
de leur corps », et il en propose la théorie. Ces techniques
du corps qui varient selon les sociétés sont apprises, et non
données immédiatement aux individus. L'apprentissage peut
être un « enseignement technique » (comme
l'apprentissage de la nage).
En nous penchant un peu plus sur le mode d'habillement de la
jeunesse actuelle, s'il est vrai comme dit un adage : « l'habit
ne fait pas le moine », nous dirons de nos jours que c'est par
l'habit que l'on reconnaît le moine. L'habillement est une facette de la
personnalité d'un individu.
En effet, il est à noter que des recherches dans ce
domaine ne sont pas non plus abondantes ; mais nous avons réussi
à en avoir quelques informations.
N. ELIAS (1973), a abondé ce thème en se posant
la question : « comment peut-on être
civilisé » ? Il s'est attaché à observer
comment la notion de civilité est apparue en Europe occidentale et
comment elle s'est imposée comme référence à propos
des bonnes manières.
Il trouve le point de départ dans le traité
de civilité publié par ERASME en 1530 qui va progressivement
devenir la référence en matière de bonnes conduites. Pour
ce dernier, le savoir vivre devient non seulement une manière de se
comporter, mais il va fonder aussi les relations sociales. Ainsi la tenue
vestimentaire doit être de rigueur, car elle porte les marques d'une
distinction sociale.
Néanmoins, nos recherches sur le net concernant les
jugements de valeur relatifs à l'habillement, ont fait l'objet de
réflexions. Tous ces auteurs précités nous ont permis de
cerner les contours de notre sujet de recherche afin de formuler le cadre
conceptuel de la présente recherche. Nous pensons que la présente
étude viendra renforcer ces études déjà existantes
et permettre à d'autres de s'en servir à des fins qui leur seront
utiles.
DEFINITION DES MOTS-CLES ET
DES CONCEPTS UTILISES
Il est très important de définir certains
concepts afin de permettre une bonne compréhension de notre recherche.
Ainsi E. DURKHEIM (1986 :34) dit que « toute investigation
scientifique porte sur un groupe déterminé de
phénomènes qui répondent à une même
définition. La première démarche du sociologue doit donc
être de définir les choses dont il traite, afin que l'on sache et
qu'il sache bien de quoi il est question ». Pour ce faire,
attelons-nous à définir les concepts suivants :
Le corps :
Vient du latin « corpus, corporis ». C'est
un ensemble des membres et des organes qui constituent la partie
matérielle d'un être animé, spécialement d'un
être humain. Ce corps est généralement recouvert par la
peau qui sert de lien entre le corps et le monde extérieur. C'est une
identité biophysique et sociale, support des sens et lieu de production
sociale et mécanisme d'apprentissage.
Selon la définition de J-M BROHM, le corps est avant
tout un objet. Il se définit par sa matérialité. Il est
situé dans le temps et dans l'espace, soumis aux lois de la physique, de
la chimie et de la biologie. C'est un corps organique, un corps objectif de
l'anatomie et de la physiologie. Un corps est fait d'os, de muscles, de chair,
mais aussi des nerfs, d'organes, etc.
La corporéité :
Est définie par D. LE BRETON comme « un
phénomène social et culturel, matière de symbole, objet de
représentation et d'imaginaire ». Elle est aussi le rapport
que chaque individu entretient avec son propre corps, pour lequel il a
intériorisé depuis sa prime enfance des usages, des
significations et des normes sociales.
Le changement social :
La définition souvent retenue est celle de G. ROCHER:
le changement social est « toute transformation observable dans le temps,
qui affecte, d'une manière qui ne soit pas que provisoire ou
éphémère, la structure ou le fonctionnement de
l'organisation sociale d'une collectivité donnée et modifie le
cours de son histoire ».12(*) Les sociologues qui traitent du changement social
l'inscrivent dans le court ou le moyen terme. En tout état de cause, le
changement social diffère de l'événement social. Ce
dernier peut être une élection, une grève, une
manifestation, un débat dans une assemblée, etc. Chacun de ces
événements est un point d'orgue dans la vie d'une
communauté, d'une entreprise, d'une organisation ou d'une institution.
Mais cet événement peut n'avoir aucun effet sur la vie de
celles-ci (remplacement d'un personnel politique par un autre, statu quo des
positions des parties en conflit, etc.), et ne relève donc pas du
changement social : un nouvel équilibre, après les
perturbations, remplace l'ancien équilibre sans que soient
modifiées les caractéristiques du système global.
Le développement :
C'est toute action menée par un pays, une organisation
ou une personne et ou un groupe de personnes dont l'objectif est de modifier
positivement les conditions de vie économiques, sociales, et culturelles
d'une entité, population, communauté , etc.
Pour F. PERROUX (1961), le développement est la
combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rendent
apte à faire croître cumulativement et durablement son produit
réel global.
C'est le passage d'une situation jugée non
satisfaisante à une situation satisfaisante. C'est aussi un changement
de la communauté par elle-même à partir de ses propres
moyens et outils. Ainsi on parle de nos jours du développement humain
durable (DHD) et du développement participatif.
Le développement humain durable
(DHD) :
C'est une forme de développement qui non seulement
engendre la croissance économique mais aussi en répartit
équitablement les fruits. Il donne la priorité aux pauvres et
élargit leurs libertés et leurs possibilités. Bref, c'est
un développement axé sur l'homme, le genre, etc, d'où le
concept de « développement humain durable (DHD). Ainsi dira
BRUNDTLAND (1987)13(*) :
«le développement humain durable est un
développement qui répond aux besoins présents sans
compromettre la capacité des générations futures de
répondre aux leurs ».
Le développement local
participatif :
Il n'existe pas une théorie du développement
local participatif, mais on peut retenir que celui-ci est le résultat
d'un processus où il est conféré au niveau local
territorial une double fonction de production et de régulation,
permettant à la communauté de se prendre en charge. Selon A.
TOURAINE, le développement local procède « d'une
démarche de concertation associant une diversité de partenaires
oeuvrant dans des secteurs d'activités différents pour
promouvoir une diversification et un enrichissement des activités
économiques, sociales et culturelles à partir de la mobilisation
des ressources et des énergies du territoire
concerné ».
La publicité
Etymologiquement, le mot publicité vient du latin
« publicus » qui signifie « ayant trait à
l'Etat ». En fait, chez les Grecs et les Romains, la publicité
s'apparentait à des informations électorales et commerciales.
Elle est l'ensemble des techniques et des moyens
utilisés par une entreprise pour faire connaître son nom et les
produits qu'elle fabrique ou qu'elle distribue. Son objectif principal est de
faire vendre et acheter, et plus précisément, de faire
connaître. L'existence d'un produit à un public, le plus large
possible.
On attribue trois formes à la publicité :
L'annonce commerciale :
La publicité est un lien entre le producteur et
l'acheteur. Ses objectifs sont alors de faire connaître un produit, une
entreprise, un service et d'accroître sa notoriété, de
valoriser son image, d'entraîner l'achat et de fidéliser les
consommateurs.
L'annonce sociale ou d'intérêt
général
Ses objectifs ne sont plus « marchands », mais il
s'agit de présenter des thèmes généraux ou
humanitaires, en informant et en sensibilisant le consommateur. Donc, cette
publicité ne cherche pas à faire vendre ou acheter, elle vise
à aider l'Etat à communiquer avec les citoyens.
L'annonce financière
La publicité financière a pour objet de
répondre aux obligations légales de publication des
résultats de l'entreprise cotée en bourse, et encore de favoriser
l'introduction de nouvelles sociétés ou d'une nouvelle fraction
de capital.
Les différents acteurs dans la création
d'un message publicitaire :
L'élaboration d'une campagne publicitaire
réclame l'intervention de quatre éléments principaux:
1- L'annonceur : c'est celui qui commandite la campagne de
publicité, il est le représentant du produit ou d'une
marque. ;
2- L'agence de publicité : c'est elle qui imagine et
réalise la campagne.
Elle conseille le client (l'annonceur) grâce à
ses commerciaux ou chefs de publicité. Elle crée et
conçoit la campagne grâce à ses créatifs.
Enfin, elle choisit le support et achète l'espace publicitaire
auprès du média retenu grâce à ses acheteurs
d'espaces ;
3- La centrale d'achat d'espaces : c'est une
société mandatée par une agence de publicité pour
acheter de l'espace publicitaire ;
4- Les supports : il y en a cinq principaux : la presse,
l'affichage, la télévision, la radio et le cinéma ;
ils sont choisis en fonction du client, du budget, de leur
particularité...
Les mass média :
C'est l'ensemble des moyens et techniques dont un Etat se sert
pour informer, former et sensibiliser ses citoyens. Ce sont des moyens de
diffusion de masse. Il renvoie au terme de communication de masse et met
l'accent sur l'aspect instrumental de la transmission.
Induire :
C'est un verbe qui vient du latin
« inducere » qui veut dire amener dans, conduire à.
Induire veut aussi dire inciter à faire telle ou telle chose.
Le film :
Mot anglais qui signifie « pellicule ». Il
est une oeuvre cinématographique dans laquelle jouent des
« acteurs » qui interprètent des scénarios.
Généralement, les films mettent en exergue le vécu
quotidien et un idéal à atteindre.
Le feuilleton :
C'est une production cinématographique (films)
subdivisée en plusieurs épisodes de 15, ou 20 à 30
minutes.
Le milieu urbain :
Il est l'ensemble des conditions naturelles
(géographiques, climatiques, etc.), intellectuelles, morales,
culturelles et sociales qui régissent la vie des êtres humains en
ville. C'est l'être humain et tout ce qui l'entoure présentant les
caractéristiques d'une ville.
Le milieu urbain se caractérise par une densité
importante d'habitat et par un nombre élevé de fonctions qui
s'organisent en son sein. C'est le centre des activités secondaires et
tertiaires et le cadre d'activités sociales et culturelles importantes.
Les jeunes :
C'est un ensemble d'individus, filles et garçons,
supposés constituer une catégorie sociale ou former un milieu
distinctif de celui des adultes. Selon A. KOFFI AKPE-DJE (2002), un
adolescent est une personne âgée de 10 à 19 ans. Les jeunes
sont des personnes de 10 à 24 ans. Le terme jeunesse regroupe ces deux
catégories de personnes
Dans cette étude, les jeunes sont un regroupement des
personnes de 10 à 30 ans.
CHAPITRE II :
CHAMPS DE L'ETUDE ET PAYSAGE
MEDIATIQUE AU TOGO
Le Togo est un pays de l'Afrique de l'Ouest. De forme d'un
corridor, noyé dans l'immensité africaine, le Togo est
limité au nord par le Burkina Faso, au sud par l'Océan
Atlantique, à l'est par le Bénin et à l'ouest par le
Ghana. Il a une superficie de 56.600km² avec une population estimée
à près de 6 millions d'habitants et il est
caractérisé par une extrême jeunesse (70% des Togolais ont
moins de 20ans) de sa population avec un taux d'accroissement estimé
à 2,7% environ14(*).
L'organisation territoriale du Togo est divisée en cinq
(5) régions administratives et économiques composées de
trente une (31) préfectures et sous-préfectures. Le Togo dispose
d'une capitale qui est à la fois économique et politique. Parmi
les grandes villes du pays, nous pouvons citer, entre autres, Lomé,
Atakpamé, Sokodé, Kara, Dapaong, etc.
Pour cette présente étude, nous avons
ciblé la ville de Lomé. Mais ne pouvant couvrir toute la ville,
nous avons choisi deux (02) grands quartiers de par leur situation
géographique. Outre l'aspect géographique, économique,
socioculturel et démographique, nous avons jugé bon de nous
atteler a faire une brève orientation sur le paysage médiatique
au Togo pour saisir le cadre dans lequel se structure ce secteur
communicationnel
2.1. ChampS de l'Etude.
2.1.1 - Présentation du
site de l'étude.
- Cadre physique.
Lomé est la plus grande ville du Togo sur tous les
plans. Elle est la capitale à la fois politique et économique
depuis 1897.
Située en bordure de q mer, elle a une population qui
avoisine le million d'habitants15(*) au sein de laquelle les Ewé les Ouatchi sont
majoritaires. En dehors de ces ethnies autochtones, Lomé est une ville
cosmopolite. Elle regorge presque toutes les ethnies du territoire togolais,
conséquence de l'exode rural et de l'immigration.
Administrativement, Lomé est subdivisée en cinq
(05) arrondissements selon le décret N°84-186 du 29 octobre 1984,
elle est dirigée par les adjoints aux présidents de la
délégation spéciale de la commune. Lomé est
limitée au nord par le canton d'Agoenyivé, à l'est par le
quartier d'Avépozo, à l'ouest par la frontière du Togo-
Ghana et au sud par l'Océan Atlantique.
Lomé, tout comme les autres grandes capitales
d'Afrique, abrite les plus grandes infrastructures du pays, le centre-ville
et quelques quartier sont réputés être le quartier
administratif et des ministères, des maisons de journaux, des stations
de radios et télévisions, des grands hôtels, des banques,
etc. .
L'économie du pays et de la ville de Lomé est
basée sur le port autonome de Lomé (PAL). La zone portuaire qui
concentrent les plus grandes entreprises et usines. Le grand marché
( Assigamé ) d' « Adawlato » est un
véritable lieu d'écoulement de tous les produits.
Dans le cadre de cette étude, nous avons ciblé
les quartiers Doumasséssé et Gbosimé situés dans le
cinquième arrondissement de la ville et qui ont vu le jour dans les
années 1970.
- Situation géographique.
Les quartiers Doumasséssé et Gbossimé
sont traversés par trois voies ferrées, à savoir
Lomé-Blitta, Lomé-Aného et
Lomé-Kpalimé. Ils sont limités au nord par la
clôture du campus universitaire de Lomé et le quartier
Atikoumé, à l'ouest par les quartiers Tokoin-Plateau et
Tokoin-Habitat, au sud par Tokoin-Ramco et la voie ferrée
Lomé-Blitta et à l'est par la nationale N°1. Ils forment
tous deux une partie du grand plateau de Tokoin.
- Aspect démographique
La population des deux quartiers est respectivement
passée de 18 480 habitants (Doumasséssé) et de
8 320 habitants (Gbossimé) en 1997 à 25 497 habitants
et 11 479 en 200416(*). Le taux d'accroissement urbain est de 6%. Cette
situation s'explique par le fait du décongestionnement du centre-ville
qui abrite les vieux quartiers et sous l'effet de l'exode rural et de
l'immigration des populations des pays environnants et même de l'Afrique
centrale. Ceci s'explique aussi du fait de la présence dans ces
quartiers de l'université de Lomé (UL) et d'autres grands
centres de formation, des institutions scolaires tant privées que
publiques.
Cette population est hétéroclite avec des
groupes ethniques variés. Les autochtones sont les Adja-Ewé et
viendront ensuite s'y greffer les Kabyè, les Bassar, les Nawdba, les
Lamba , les Tchokossi, les Tem, etc. Les religions pratiquées sont le
christianisme qui regroupe la majorité de la population ; l'islam
pratiqué par les Tem, les Djerma, les Haoussa, les Nago, et l'animisme,
pratiqué par les autochtones. L'on note aussi dans ces quartiers une
forte présence des expatriés tels que les Centrafricains, les
Congolais, les Gabonnais, les Nigérians et surtout les Nigériens
qui se sont installés pour des raisons de commerce.
- Aspects socio-économiques.
De l'analyse de la population, les quartiers
Doumasséssé et Gbossimé regroupent toutes les
catégories socioprofessionnelles. Ainsi y a-t-il des fonctionnaires, des
artisans et surtout des commerçants. L'on peut apercevoir des
marchés tels que celui de Gbossimé qui dessert les deux
quartiers presque en tout, ceux d'Adéwui et d'Avopodissimé.
Outre cette principale activité de commerce, l'on note
aussi la pratique de l'agriculture dont le monopole est détenu par les
Kabyè, les Nawdba et les Lamba. Cette agriculture est de subsistance et
les principales cultures sont, entre autres, le manioc, le maïs et la
tomate.
- Infrastructures
Les deux quartiers regorgent des infrastructures telles que
les institutions scolaires, l'UL, les collèges et lycées, les
infrastructures sanitaires : le CHU Campus, le Centre Hospitalier
Universitaire deTokoin, la Pharmacie du Campus, le district sanitaire
d'Adéwui, des banques, des terrains de jeu, les directions
générales des services administratifs. Il faut aussi noter la
présence des « bars dancing », des hôtels,
etc. Après ce bref aperçu de la présentation de la zone de
l'étude, nous avons trouvé judicieux d'aborder le paysage
médiatique du Togo afin de situer le cadre dans lequel se situe cette
recherche.
2.1.2- JUSTIFICATION DU CHOIX
DU SITE.
Les quartiers Doumasséssé et Gbossimé ont
été choisis pour cible de notre étude pour plusieurs
raisons dont les principales sont les suivantes :
- La nature cosmopolite de la population des deux quartiers
qui est constituée en majeure partie des immigrants venus du Nord -Togo
et d'autres pays environnants qui ne sont pas couverts par la plupart des
medias togolais. Ceci nous a permis de mesurer le degré d'influence et
les changements de comportement au sein de cette population
hétérogène et cosmopolite.
- La situation géographique de ces deux quartiers qui
sont situés en plein centre-ville de Lomé dont la population a un
accès facile aux différents média et réseaux de
communication togolais.
2.2 - Paysage
Médiatique au Togo
Le Togo, tout comme la plupart des pays d'Afrique francophone,
ont une histoire semblable. A l'époque coloniale, sous l'égide
allemande, le Togo possédait une station radiophonique à Kamina.
Après les indépendances, le Togo inaugura sa première
station télévisuelle le 31 Juillet 1973. Mais il faut rappeler
que la radio Lomé fut créée en 1953. Tous ces outils de
communication étaient au service de l'Etat qui détenait le
pouvoir décisionnel.
Le paysage médiatique togolais prendra une autre allure
dans les années 90 avec l'avènement du fameux « vent de
l'est » (la démocratie), qui viendra changer l'ordre
préétabli. A la faveur de la libéralisation du secteur de
la communication, les radios, les télévisions et surtout la
presse « privée » ont commencé à
pousser comme des champignons. Face à cette situation, l'on distingue
clairement aujourd'hui deux grands groupes de media : la presse
écrite et l'audiovisuel.
2.2.1- La presse
écrite
On entend par « presse écrite »,
toute publication telle que le journal écrit, le magazine, le cahier ou
feuille d'information produit et destiné au public17(*). Pendant la lutte pour
l'indépendance, près de 70 titres de journaux privés
animaient la vie politique et syndicale du pays.
La presse écrite est un secteur d'activité en
pleine expansion ces dernières années à la faveur de la
liberté d'expression des individus auquel le Togo s'est inscrit. On y
distingue deux types de presse : la presse publique et la presse
privée.
· La presse écrite publique
Celle-ci a vu le jour au lendemain des indépendances en
1962 et la connaissait sous le nom de la « Nouvelle
Marche ». Aujourd'hui, il est publié sous le nom de
« Togo-Presse », le grand quotidien national d'information.
Ce journal est réputé être le plus utilisé par
l'appareil étatique. L'on note dans ses parutions des grandes lignes
comme « Politique » qui retracent presque toutes les
activités de la présidence de la république, du
gouvernement et de l'assemblée nationale. Plus de 70% du journal sont
consacrés à cette partie.
L' « actualité » retrace les
activités des ministres et d'autres personnalités.
« L'étranger » aborde brièvement
l'actualité en Afrique et dans le monde. L'actualité des
régions et des préfectures meuble la rubrique des langues
nationales (Ewé et Kabyè). Le reste (nouvelles brèves,
publicités télé service, annonces, culture, etc. ;)
est classé dans la rubrique « Informations et
Services ».
Togo-Presse est distribué dans tous les services
administratifs et chez quelques particuliers qui s'y sont abonnés. Il
est vendu actuellement au prix de 200F CFA et augmente en fonction du volume de
l'actualité et surtout de sa facture en couleur pour les photos. Il est
concentré dans la capitale Lomé et fait l'objet d'une
distribution progressive vers l'intérieur du pays au moyen des
véhicules de transport en commun. Ce qui fait que ceux de
l'intérieur du pays sont en retard de 3 à 4 jours à lire
les informations. Son public est composé en majorité des
fonctionnaires de l'Etat. Les informations des différentes
régions et préfectures du pays sont fournies par l'agence
togolaise de presse (ATOP) qui est présente dans presque toutes les
préfectures et sous-préfectures.
· La presse écrite
privée
La presse privée existait au Togo avant les
indépendances et avait beaucoup contribué à ce processus
de décolonisation qu'a connu notre pays. Elle alimentait la vie
politique et syndicale du pays avant les indépendances et a disparu
à l'époque du monopartisme instauré par feu le
président, le général Gnassingbé EYADEMA peu
après son accession à la magistrature suprême du Togo.
Après, la presse privée a réapparue dans
les années 90 à la faveur de la démocratie. De 4
hebdomadaires et mensuels à l'époque, l'on compte aujourd'hui 77.
Cette presse est à l'allure de la situation
politico-économique du pays. Il y en a une qui est réputée
être proche du pouvoir et une autre proche de l'opposition.
Concernant la qualité de cette presse, les
écrits ne respectent pas souvent les règles de l'art. Par faute
de moyens, les journalistes ne sont pas formés et apprennent sur le tas.
Elle ne vit que de la publicité qui remplit les pages. Les textes sont
souvent plaqués sans aucune vérification des sources et de la
véracité des faits. Les sujets abordés sont d'ordre
divers, mais la politique l'emporte sur les autres aspects de la vie sociale et
c'est surtout le goût du sensationnel qui prédomine. Mais
aujourd'hui on salut les efforts qui sont fait pour tendre vers la
professionnalisation de cette presse écrite.
L'aide de l'Etat à cette presse est souvent
dérisoire. Ce qui fait que leur survie ne dépend uniquement que
des recettes de la publicité et des annonces. Du coup, le salaire des
journalistes n'est pas substantiel et le travail est bafoué. Bref, les
conditions et les moyens de travail sont précaires et archaïques.
Tout récemment l'Etat a allouée quelque 300 millions de F CFA
à la presse privée. La plupart de ces journaux sont
concentrés dans la capitale et d'autres sont même inexistants
à l'intérieur du pays. D'ailleurs, l'intérieur ne
reçoit que le 1/6 des parutions qui sont tirées entre 2000 et
3000 exemplaires.
La forme de ces journaux respecte les normes et est souvent en
couleur. Quant au fond, le niveau est globalement faible. Le français y
est approximatif et la particularité est la propagation de la rumeur
entraînant des manquements graves à la déontologie du
métier.
Nous notons, à part ces parutions nationales, des
parutions étrangères. La tendance actuelle est la parution de
journaux à caractère sportif qui ne traitent uniquement que du
sport.
2.2.2 - Les media
audiovisuels
« Est considérée comme
communication audiovisuelle, toute diffusion sur le territoire national par un
procédé de télécommunication, de signes,
d'écrits, d'images ou de sons, d'information ou de message de toute
nature à l'intention de public . La communication couvre
également toute émission sur le territoire national, d'images, de
toute publication ou diffusion d'information par satellite, câbles,
réseau de transmission de données, téléphone ou par
toute autre nouvelle technologie d'information, de communication
destinée au public »18(*).
De par ces différentes définitions, nous pouvons
mettre sous la rubrique de média audiovisuels la radio, la
télévision, l'internet, etc. Tout comme les autres outils de
communication, nous distinguons aussi ceux étatiques et
privés.
v Média audiovisuels publiques
· Les radios
Outils de communication aussi vieux après la presse
écrite, la radio a fait son apparition au Togo en 1953 avec
l'installation de la radio Lomé. Aujourd'hui, nous dénombrons
cinq (05) radios dont trois (03) sont rurales. Les plus connues sont la Radio
Lomé et la Radio Kara.
La radiodiffusion de Lomé (Radio Lomé) est la
plus vieille d'entre toutes. Elle a vu le jour le 13 mars 1953,
c'est-à-dire avant l'indépendance officielle de la
République Togolaise. Elle est passée de 19 heures de diffusion
à sa création à 24 heures actuellement. Elle couvre toutes
les langues, atteignant ainsi toutes les couches socioprofessionnelles du pays.
Elle est relayée dans sa tâche par une deuxième station
implantée à Kara (471 km de Lomé) et
dénommée « Radio Kara. Créée en 1975,
elle répondait à la politique de décentralisation de ce
secteur par les autorités togolaises. Elle se charge à travers
ses émissions agricoles, culturelles et d'alphabétisation,
d'éduquer et d'informer le monde septentrional à majorité
analphabète et agricole.
· La télévision
La « télévision togolaise »,
comme son nom l'indique, est l'unique chaîne de télévision
étatique. Elle fut inaugurée le 31 juillet 1973 et couvre tout le
territoire national ; elle émet en moyenne pendant 50 heures par
semaine en français, ewé et kabyè.
Le nombre d'employés est passé d'une soixantaine
à sa création à près de 300 employés
aujourd'hui. L'Etat, le principal bailleur, alloue chaque année un
budget à la TVT. A titre d'exemple, le budget était de 189,5
millions de F CFA en 1997. La plupart des émissions sont
sponsorisées par les sociétés de la place et une autre
partie des recettes provient des annonces et des publicités. Elle est
l'organe principal de diffusion des autres cultures à travers les films,
les feuilletons, les clips vidéo, etc. Ce qui fait que son influence est
de plus en plus grande au sein de la population par des changements de
comportements et de pratiques.
v Média audiovisuels privés
· Les radios privées
Le monopole de l'Etat sur les média a été
brisé dans les années 90 à la faveur du mouvement de
démocratisation qu'a connu le Togo. Outre ces radios étatiques,
des radios dites « privées » sont la plupart
à caractère confessionnel et commercial. On dénombre
aujourd'hui 73 radios disposées sur toute l'étendue du
territoire togolais dont 21 à Lomé.
Les programmes sont diffusés la plupart du temps dans
les langues locales de leur implantation. La musique occupe une grande partie
des émissions.
L'aide de l'Etat se faisant rare, la survie de ces radios est
réduite aux recettes de la publicité et aux dons divers. Tout
comme la presse privée, les animateurs de ces radios ne sont pas
qualifiés et leur salaire est souvent dérisoire.
Néanmoins, à présent, l'on assiste à la
création des centres de formation dans le domaine de la communication
à l'instar de l'institut des sciences de l'information, de la
communication et des arts (I.S.I.C.A.) à l'université de
Lomé.
A part ces radios privées implantées par les
nationaux, le Togo compte trois (3) radios à caractère
international : la RFI, la BBC, la Voix de l'Amérique et la Radio
Maria qui émettent en fréquence de modulation (FM) sur le
territoire national .
Tous ces média au Togo sont sous la coupole d'une
législation en vigueur, des institutions de contrôle et de
régulation, des syndicats et associations pour assainir et
développer le secteur.
· Les télévisions
privées
A l'instar des radios privées, les
télévisions privées ont aussi vu le jour à partir
du mouvement de démocratisation du pays dans les années 90. Elles
sont passées de deux chaînes privées à une dizaine
de chaînes présentement. Elles sont à caractère
confessionnel, religieux et commercial.
Contrairement à la radio, les télévisions
privées s `efforcent aujourd'hui de produire et de réaliser
certaines de leurs émissions sur place, soit en français, soit en
langues nationales. Elles sont pour la plupart concentrées dans la
capitale, Lomé, et couvrent uniquement la préfecture du golfe
à l'exception de quelques-unes.
En revanche, depuis près de dix ans, deux entreprises
(dont l'une a disparu rapidement) servent de relais aux chaînes
étrangères, notamment la CNN, TV5, CFI, Canal + Horizon,
Planète, MCM Africa, RTL9, etc. Les Togolais moyens et surtout les
étrangers préfèrent s'abonner aux chaînes TV
commercialisées par la société Média Plus ou par
des vendeurs ambulants. Les familles nanties s'équipent tout simplement
de paraboles pour avoir accès aux chaînes étrangères
par satellite.
2.2.3 Institutions de
régulation, associationS et syndicats.
Face à l'émergence des média
privés, l'Etat a senti la nécessité d'une
législation : le Code de la presse. Ce code a été
adopté le 30 Novembre 1990 régissant tant la presse écrite
que le secteur de l'audiovisuel.
Lors de la Conférence Nationale, la commission ad hoc
de la communication a été remplacée à la fin des
travaux par la Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication
(HAAC) instituée par la loi N° 96/10 /PR du 21 août 1996.
Celle-ci a pour rôle de veiller à l'exercice de la liberté
d'expression et au respect de la déontologie de la profession.
A cet effet, un code de déontologie a été
adopté en 2000 avec la journée du 03 Mai retenue comme
Journée Mondiale de la liberté de la presse.
L'Observatoire Togolais des Media (OTM) est une instance
d'autorégulation qui a vu le jour le 05 novembre 1999 avec l'appui de la
coopération française. La défense de la liberté de
la presse, la protection du droit public à une information libre, le
respect du code de déontologie est son domaine de bataille.
Outre ces cadres de régulation, plusieurs syndicats et
associations ont vu le jour. L'Union des Journalistes Indépendants du
TOGO (UJIT) qui regroupe les journalistes de la presse écrite et des
radios privées. Les anciennes associations des radiodiffuseurs qui se
regroupent aujourd'hui au sein de l'URATEL, qui regroupe les patrons de
presse.
Du côté des syndicats, il existe deux sortes de
syndicats : le SYN.LI.CO. qui regroupe les associations des média
publics ou étatiques et le SAINTJOP qui regroupe les associations des
média privés.
Malgré ces scissions au sein des professionnels de
média, tous se retrouvent au sein d'une même maison : La
Maison du Journalisme qui est le fruit d'une convention entre la
coopération française et l'UJIT en juin 1996 et qui a pour
vocation la formation au métier de journaliste, à l'utilisation
des outils informatiques. C'est aussi un cadre idéal pour l'organisation
des séminaires en faveur des journalistes.
CHAPITRE III : LA
METHODOLOGIE
La recherche en sciences sociales commence par le postulat
qu'il y a une application rationnelle de chaque phénomène. Pour
accéder à cette application rationnelle, on doit élaborer
des stratégies et des techniques. De ce fait, nous avons mis en oeuvre
plusieurs techniques de collecte des données afin de cerner les contours
de notre sujet de recherche et de collecter un maximum possible d'informations.
Nous avons utilisé, entre autres, la revue documentaire, les approches
quantitative et qualitative. Néanmoins, une pré-enquête a
été nécessaire pour le recadrage de notre
problématique, l'élaboration des hypothèses et des
objectifs de cette recherche afin de dégager les variables et les
indicateurs. Nous avons enfin indiqué, entre autres, les moyens de
traitement des données recueillies sur le terrain.
3.1 - La Revue
Documentaire
Elle a été d'une source inestimable pour cerner
le thème de la recherche. La revue documentaire est d'une importance
capitale dans une recherche sociologique. Pour ce faire, nous avons eu à
consulter les documents de la bibliothèque centrale de l'UL, de celle de
la FLESH et de l'INSE. Nous avons eu recours à la bibliothèque du
centre culturel français (CCF), aux centres de recherche et
d'information de l'U.R.D, du FNUAP, au centre des Nations Unies pour
l'Information. La consultation d'autres ouvrages personnels, des
mémoires et thèses ainsi que de l'internet nous a
été d'une grande utilité.
3.2 - Approches
Quantitatives
3.2.1 - L'univers de
l'enquête
La présente étude s'étend sur l'ensemble
de la population de Lomé- Commune. Ne pouvant pas interroger toute cette
population par faute de moyens et de temps, l'enquête a porté sur
une frange de cette population en l'occurrence deux quartiers de la
ville : Doumasséssé et Gbossimé.
En effet, la population de la ville de Lomé
était estimée à 730 000 habitants en l'an 2000 et
elle avoisine actuellement le million. Mais pour des raisons
d'objectivité et de réalisme dans la collecte et l'analyse des
données, nous avons décidé d'enquêter dans les deux
quartiers sus-mentionnés. Ainsi, sur la base des données
statistiques recueillies, la population de Doumasséssé et de
Gbossimé est estimée respectivement à 25 497
habitants et 11 479 habitants en 200419(*). Si nous faisons la somme des deux populations, nous
avons 36 976 habitants.
Notre souci n'est pas d'étudier toute cette
population, mais de nous intéresser aux jeunes en l'occurrence de la
tranche d'âge comprise entre 10 et 25 ans qui représentent 76% de
cette population et quelques parents.Nous avons choisi les jeunes de cette
tranche d'âge pour le simple fait qu'ils sont vulnérables et
exposés aux risques de tous les dérapages. Ils sont la cible des
annonceurs publicitaires.
3.2.2 - LA Population-cible
La population-cible de la présente étude est
représentée par les jeunes des deux quartiers
(Doumasséssé et Gbossimé) de la ville de Lomé sans
distinction de sexe, de religion, d'ethnie ou de nationalité et de
race.
En effet, les jeunes représentent 76% de la population
totale des deux quartiers, soit 28 102 jeunes sur 36 976 habitants.
Mais il faut ajouter à cette population-cible, quelques parents des deux
sexes qui ont fait aussi l'objet d'interrogation.
3.2.3 - L'Echantillonnage
L'échantillonnage est la méthode par laquelle
l'on détermine un groupe d'individus à interroger que l'on nomme
échantillon en vue d'extrapoler ensuite les résultats à la
population dont l'échantillon est issu. C'est dans ce sens que R.
GHIGLIONE et B.MATALON. (1978 : 29) affirment qu' « Il est
très rare qu'on puisse étudier exhaustivement une population,
c'est-à-dire en interrogeant tous les membres. Ce serait si long et si
coûteux et que c'est pratiquement impossible ».
Malgré l'existence de l'effectif, nous avons voulu
dans cette étude donner une chance égale à tous les jeunes
de faire partie de l'échantillon. Nous savons que les jeunes de la
tranche d'âge choisie qui constituent notre population-cible, sont
concentrés, soit dans les institutions scolaires (collèges,
lycées et université), soit dans les ateliers d'apprentissage
(couture, coiffure, menuiserie, maçonnerie, soudure, etc.) et dans les
établissements commerciaux des deux quartiers. Ainsi, nous avons d'une
manière arbitraire tiré notre échantillon qui couvre
l'ensemble des domaines d'activité précités.
3.2.4 - LA taille de
l'echantilon
Compte tenu des difficultés d'une étude
exhaustive de l'ensemble des jeunes de notre population-cible, nous avons pris
de façon arbitraire un 101 jeunes et 25 parents qui nous ont permis de
généraliser les opinions. En tenant compte du coût et du
temps que cette recherche a pu mobiliser, nous avons, pour ce faire,
envisagé d'enquêter sur 101 jeunes sur les 28 102 jeunes qui
constituent la population-cible, à raison de 52 filles et 49
garçons et 25 parents dont 12 hommes et 13 femmes.
3.2.5- LA METHODE D'ENQUETE
En raison du fait que l'enquête a dû se
dérouler dans la journée où tout le monde est
supposé vaquer à ses occupations, elle s'est faite selon la
disponibilité des enquêtés dans leurs lieux
d'activité.
Pour y parvenir, nous avons au préalable
dénombré les rues principales et celles secondaires des deux
quartiers, soit 16 rues principales et 50 rues secondaires pour le quartier
Doumasséssé et 12 principales et 43 secondaires pour le quartier
Gbossimé. Nous avons ensuite réparti les centres et institutions
par rapport aux rues et fixer le nombre à enquêter par centre et
institution. Pour les parents, nous avons ciblé 25 ménages
à raison d'une personne par ménage répartis sur l'ensemble
des deux quartiers.
RECAPITULATIF DE LA TAILLE DE L'ECHANTILLON SOUS FORME DE
TABLEAUX
Tableau 1 : Répartition des
enquêtés jeunes par sexe et par tranche d'âge
Nbre
Sexe
|
Eff
|
%
|
Age
|
HOMMES
|
49
|
48,51
|
[10-30]
|
FEMMES
|
52
|
51,49
|
[10-30]
|
TOTAL
|
101
|
100
|
|
Tableau 2 : Répartition des
enquêtés adultes par sexe
Nbre
Sexe
|
Eff
|
%
|
HOMMES
|
13
|
52
|
FEMMES
|
12
|
48
|
TOTAL
|
25
|
100
|
3.2.5- Variables et
Indicateurs
3.25.1- Les variables
Les variables sont des caractéristiques ou des
renseignements qui dans une étude comme la nôtre, prennent
différentes valeurs et sont mesurées selon les objectifs et les
hypothèses. La variable, comme la définit E. DURKHEIM, (1987)
« Un très grand nombre de recherches empiriques en sociologie
veulent établir ou même mesurer le lien qui existe entre une
variable dépendante et une variable indépendante. La variable
dépendante est l'élément ou le phénomène qui
varie en fonction d'un autre ou de plusieurs autres, à l'endroit
desquels il se trouve ainsi dans une certaine situation de dépendance.
La variable dépendante est donc la variable explicative » Tout
comme E. DURKHEIM, nous avons au cours de cette étude
décelé deux sortes de variables :
- Les variables indépendantes
- Les variables dépendantes.
V LES VARIABLES INDÉPENDANTES.
Celles-ci caractérisent la situation socioculturelle des
jeunes à interroger. Nous avons retenu les six (06) variables
indépendantes suivantes :
· Le sexe
Plus spécifiquement à cette étude, cette
variable est le comportement de l'individu, son statut social. Elle nous a
permis de déterminer lequel des deux sexes est le plus influencé
par les média du fait qu'ils sont du sexe masculin ou féminin et
lequel des deux s'adonne le plus à ces pratiques.
· L'âge.
Il détermine le degré de maturité des
enquêtés et nous renseigne sur le sens de leur
responsabilité. Donc, il nous permet de mesurer le degré
d'influence selon les classes pyramidales des tranches d'âge..
· L'ethnie
Cette variable nous fournit des renseignements sur les
différentes composantes socioculturelles de la population-cible et
traduit le niveau de perception et d'influence des individus selon les
ethnies.
· L'appartenance au milieu
socioculturel.
Elle permet de connaître le milieu familial
d'appartenance des enquêtés ; cette catégorie
socioprofessionnelle permet aussi de connaître la catégorie
socioprofessionnelle des parents. Car l'influence des média varie selon
que l'on est issu d'une famille aisée ou pauvre. L'éducation
diffère des milieux socioprofessionnels d'appartenance des jeunes.
· La religion
Cette variable nous permet de voir si la religion s'oppose ou
non à ces pratiques des jeunes.
· L'autorité parentale
Cette variable « autorité
parentale » nous a permis de mesurer la fréquence d'exposition
des adolescents et des jeunes à la télévision, ainsi que
la fréquence du respect de cette autorité parentale.
V LES VARIABLES DÉPENDANTES
Les variables dépendantes pour la présente
étude sont liées aux comportements développés par
les jeunes et les adolescents suite aux effets des mass media. La
compréhension de celles-ci dépend de la clarté de
l'explication de ces variables, à savoir :
· La relation familiale
Elle peut beaucoup contribuer à augmenter ou non les
incidences des films, de la publicité et des feuilletons sur le
comportement des jeunes selon que cette relation est forte ou faible.
· Les conditions
socio-économiques.
A partir de cette variable, l'on cherche à savoir si le
pouvoir d'achat des parents ou des jeunes eux-mêmes leur permet
d'acquérir le matériel pouvant permettre à ces derniers
de suivre les films, les feuilletons à la maison.
3.2.5.2. Les Indicateurs
Dans une étude sociologique, un indicateur est tout
phénomène qui témoigne de l'existence d'un autre
phénomène. Ainsi selon DHELDON (1987 : 139), ces indicateurs
sont des « mesures objectives ou subjectives des différentes
conditions et tendances sociales, c'est-à-dire, mesures des conditions
externes, physiques et sociales et la perception de ces
conditions »
Ainsi, pour cette étude, nous avons ciblé
quelques indicateurs tels que :
· Le temps d'exposition aux
média
Cet indicateur nous a permis de mesurer le degré
d'influence des média sur les comportements et les pratiques chez les
jeunes.
· Les types d'émissions
suivies
Par cet indicateur, nous avons décelé les genres
d'émissions suivies par les adolescents et les jeunes.
· La discussion entre les jeunes et leurs
parents
Cet indicateur fournit les renseignements sur la nature des
discussions et la fréquence de ces discussions au niveau des jeunes et
les parents.
· L'influence des cercles d'amis
Si le cercle familial est faible, ceci favorise un
développement des cercles d'amis et instaure le conformisme chez les
jeunes.
· Les pratiques sur le corps
Il permet d'évaluer la manière dont les jeunes
s'habillent de nos jours sous l'effet des média et d'en faire une
comparaison avec les modèles traditionnels.
· Le changement de comportement
Cet indicateur nous a permis de voir si réellement les
médias ont un impact sur le comportement des jeunes.
3.2.6. Le questionnaire
Le questionnaire a été un outil-clé de
notre recherche. Il est composé des questions de faits qui nous ont
renseigné sur l'identification des enquêtés et les
questions d'opinions qui sont subjectives et aussi de connaître les
motivations, les attitudes, les pratiques et intentions des
enquêtés, soit quatre grandes sections.
La plupart des questions sont des questions fermées et
couplées en propositions de réponses possibles dont la liste est
préétablie. Néanmoins, une partie a été
réservée aux questions ouvertes lors des entrevues et
entretiens.
Notre questionnaire est subdivisé en quatre (04)
sections et a été administré à l'échantillon
du 16 février au 05 mars 2009. La méthode d'administration a
été la méthode directe, c'est-à-dire que nous
posions les questions aux intéressés et transcrivions
nous-même leurs réponses. Nous avons utilisé cette
méthode d'administration indirecte parce que la plupart de nos
enquêtés sont analphabètes ou du moins du niveau
d'instruction primaire. En conséquence, ils n'auraient pas
été à même de répondre directement
eux-mêmes à un questionnaire.
3.3. Approches
Qualitatives
Spécifiquement à cette étude, nous avons
utilisé deux techniques :
- l'observation directe ;
- l'entretien individuel
3.3.1 L'observation
directe
Elle est une technique qui comporte une observation et un
enregistrement systématiques des comportements humains ou autres
phénomènes et aspects des milieux dans lesquels ils se produisent
dans un but d'obtenir des informations spécifiques.
Cette observation directe nous a permis de nous frotter avec
le phénomène. Elle a commencé bien avant la formulation de
notre sujet de recherche et a continué jusqu' à l'administration
du questionnaire et à l'analyse des données recueillies. Elle a
aussi permis de mesurer l'ampleur du phénomène et de l'influence
des mass média.
3.3.2. L'entretien
individuel
L'entretien individuel est une technique de recherche qui
comporte l'interrogation orale d'une personne. Ainsi, pour connaître les
motivations profondes des choix dans les pratiques corporelles et dans les
modes d'habillement chez les jeunes, nous avons opté pour cette
technique à l'aide d'un guide d'entretien conçu aussi bien pour
les jeunes que pour les adultes parents.
Cet entretien a eu lieu pendant la durée de
l'administration du questionnaire et a couvert 15 parents dont 08 femmes et 07
hommes ainsi qu'à 25 jeunes dont 13 filles et 12 garçons.
3.4 Le traitement des
données
Le traitement des données recueillies sur le terrain, a
été fait manuellement. Ceci aussi du fait du manque de moyens
pour un traitement informatisé de nos données. Néanmoins
cela nous a permis de nous exercer à cette technique afin d'analyser,
d'interpréter et de tirer des conclusions nécessaires qui
s'imposent.
DEUXIEME PARTIE
PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES
ET INTERPRETATION DES RESULTATS
CHAPITRE IV :
PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES
4.1 : PRESENTATION
TABULAIRE ET ANALYSE DES DONNEES QUANTITATIVES RECUEILLIES AUPRES DES
ADOLESCENTS ET DES JEUNES.
Tableau 3 : Répartition
des enquêtés selon le sexe et l'âge.
Sexe
Age
|
Masculin
|
Féminin
|
TOTAL
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
[10 - 15[
|
11
|
10,89
|
06
|
5,94
|
17
|
16,83
|
[15 - 20[
|
09
|
8,91
|
09
|
8,91
|
18
|
17,82
|
[20 - 25[
|
26
|
25,74
|
31
|
30,69
|
57
|
56,44
|
[25 - Plus [
|
04
|
3,96
|
05
|
4,96
|
09
|
8,91
|
TOTAL
|
50
|
49,50
|
51
|
50,50
|
101
|
100
|
Source : les
données recueillies lors de l'enquête sur le terrain du 16
février au 05 mars 2009
Les données de ce tableau 3 indiquent une
prédominance du sexe féminin (51), soit 50,51% des
enquêtés. Le tableau montre clairement que plus de la
moitié des enquêtés se situent dans la tranche d'âge
de 20 à 25 ans, soit 56,44% avec une majorité du sexe
féminin (30,69% contre 25,74% du sexe masculin). On remarque aussi une
proportion importante des enquêtés dont l'âge est compris
entre 15 et 20 ans (17,82%) et une faible proportion des 25 ans et plus qui ne
représentent que 8,91%. De ceci, il ressort une extrême jeunesse
de la population-cible.
Tableau 4 : Répartition des
enquêtés selon le sexe et le niveau d'instruction
Sexe
niveau d'instruction
|
Masculin
|
Féminin
|
TOTAL
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
Analphabètes
|
16
|
15,84
|
15
|
14,85
|
31
|
30,69
|
Primaire
|
19
|
18,81
|
17
|
16,84
|
36
|
35,65
|
Secondaire
|
08
|
07,92
|
09
|
08,91
|
17
|
16,83
|
Supérieur
|
07
|
06,93
|
10
|
09,90
|
17
|
16,83
|
TOTAL
|
50
|
49,50
|
51
|
50,50
|
101
|
100
|
Source : les
données recueillies lors de l'enquête sur le terrain du 16
février au 05 mars 2009
A la lumière de ce tableau, il en ressort clairement
que la majorité des enquêtés a un niveau d'instruction
primaire (35,65%) dont une proportion importante des enquêtés est
du sexe masculin (18,81%). La majorité des analphabètes est
encore du sexe masculin (15,84%) sur les 30,69% des enquêtés
analphabètes, alors que 14,85% reviennent curieusement au sexe
féminin.
Ceci explique l'inégalité scolaire entre les
sexes. Mais en général, il faudra noter que le niveau
d'instruction des enquêtés est relativement bas, (566,34%). Ce
niveau d'instruction faible nous permettra de comprendre et d'
interpréter le rôle et l'impact des media sur les jeunes.
Tableau 5 : Répartition des
enquêtés par rapport au sexe et aux connaissances des media
Sexe
Connaissances
liées aux medias
|
Masculin
|
Féminin
|
TOTAL
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
Oui
|
39
|
38,61
|
42
|
41,59
|
81
|
80,20
|
Non
|
11
|
10,89
|
09
|
8,91
|
20
|
19,80
|
TOTAL
|
50
|
49,50
|
51
|
50,50
|
101
|
100
|
Source : les
données recueillies lors de l'enquête sur le terrain du 16
février au 05 mars 2009
Au regard de ce qu'indique ce tableau, nous remarquons que
plus de ¾ des enquêtés (80,20%) connaissent bien les media
dont une proportion importante des enquêtés est du sexe
féminin (41,59%) contre 38,61% des enquêtés du sexe
masculin. Il en ressort clairement que les enquêtés ont une bonne
information sur les mass media.
Tableau 6 : Répartition des
enquêtés selon le sexe et la possession d'un poste
récepteur.
Sexe
Le poste récep-
teur que vous avez.
|
Masculin
|
Féminin
|
TOTAL
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
La radio
|
06
|
5,94
|
02
|
1,98
|
08
|
7,92
|
La télévision
|
11
|
10,89
|
08
|
7,92
|
19
|
18,81
|
Les deux
|
33
|
32,67
|
41
|
40,60
|
74
|
73,27
|
Autres
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
TOTAL
|
50
|
49,50
|
51
|
50,50
|
101
|
100
|
Source : les
données recueillies lors de l'enquête sur le terrain du 16
février au 05 mars 2009
A la lumière de ce tableau 6, il en ressort que les
enquêtés possèdent au moins un poste récepteur
(100%). Parmi les postes récepteurs, la télévision figure
en tête (18,81%). Mais il faut noter que plus de la moitié des
enquêtés possèdent les deux à la fois (73,27%) dont
la majorité sont du sexe féminin (40,50%) contre (32,67%) du sexe
masculin. Les données de ce tableau nous permettent d'analyser
l'influence de ces outils sur le comportement des jeunes.
Tableau 7 : Répartition des
enquêtés selon le sexe et la personne avec qui ils suivent la
télévision.
Sexe
Avec qui suivez-
vous la télévision
|
Masculin
|
Féminin
|
TOTAL
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
Parents
|
17
|
16,83
|
03
|
2,97
|
20
|
19,80
|
Amis
|
33
|
32,67
|
48
|
47,53
|
81
|
80,20
|
TOTAL
|
50
|
49,50
|
51
|
50,50
|
101
|
100
|
Source : les données recueillies lors
de l'enquête sur le terrain du 16 février au 05 mars 2009
Les données de ce tableau indiquent que la
majorité des enquêtés suit la télévision
(80,20%) en compagnie des amis. Au sein de cette majorité, les
enquêtés du sexe féminin suivent plus la
télévision en compagnie de leurs amis contre 32,67% des
enquêtés du sexe masculin. Les jeunes n'aiment pas suivre la
télévision en compagnie de leurs parents.
Tableau 8 : Répartition des
enquêtés selon le sexe et le genre d'émissions suivies.
Sexe
genre
d'émissions suivies
|
Masculin
|
Féminin
|
TOTAL
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
Le journal
|
08
|
7,92
|
05
|
4,96
|
13
|
12,87
|
Les documentaires
|
02
|
1,98
|
0
|
0
|
02
|
1,92
|
Les films
|
12
|
11,88
|
06
|
5,94
|
18
|
17,82
|
Les feuilletons
|
14
|
13,86
|
33
|
32,67
|
47
|
46,53
|
La musique
|
14
|
13,86
|
07
|
6,93
|
21
|
20,80
|
TOTAL
|
50
|
49,50
|
51
|
50,50
|
101
|
100
|
Source : les
données recueillies lors de l'enquête sur le terrain du 16
février au 05 mars 2009
Au regard des données présentées dans ce
tableau, nous constatons que la majorité des jeunes (46,53%) suit les
feuilletons dont une forte proportion (32,67%) des jeunes filles contre 13,86%
des jeunes garçons. Cependant, les films (17,82%) et la musique (20,80)
intéressent aussi les jeunes. Il en ressort également que les
jeunes ne s'intéressent pas aux documentaires (1,98%).
Tableau 9 : Répartition des
enquêtés par rapport au sexe et l'intérêt lié
aux vidéoclips
Sexe
Intérêt lié aux
Vidéoclips
|
Masculin
|
Féminin
|
TOTAL
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
La chanson
|
10
|
9,90
|
16
|
15,85
|
26
|
25,74
|
La musique
|
05
|
4,95
|
04
|
3,96
|
09
|
8,91
|
Les images
|
35
|
34,65
|
31
|
30,69
|
66
|
65,35
|
TOTAL
|
50
|
49,50
|
51
|
50,50
|
101
|
100
|
Sources : les données
recueillies lors de l'enquête sur le terrain du 16 février au 05
mars 2009
Le tableau 9 montre que les jeunes (65,35%)
s'intéressent beaucoup aux images véhiculées dans les
vidéoclips avec une prédominance des jeunes garçons
(34,65%) contre 30,69% de filles. A cet effet, il en ressort que les jeunes
garçons s'intéressent plus aux images, ce qui nous permettra
d'analyser l'influence de ces images sur le choix de leurs pratiques
corporelles.
Tableau 10 : Répartition des
enquêtés selon le sexe et le fait d'avoir entendu parler des
tatouages
Sexe
Avoir entendu
parler des tatouages
|
Masculin
|
Féminin
|
TOTAL
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
Oui
|
47
|
46,53
|
50
|
49,50
|
97
|
96,04
|
Non
|
03
|
2,97
|
01
|
01
|
04
|
3,96
|
TOTAL
|
50
|
49,50
|
51
|
50,50
|
101
|
100
|
Source : les
données recueillies lors de l'enquête sur le terrain du 16
février au 05 mars 2009
Sur les 101 jeunes enquêtés, la majorité
(96,04%) a entendu parler du tatouage dont la moitié est du sexe
féminin (49,50) contre 46,53 du sexe masculin. Donc il en résulte
que presque tous les jeunes ont entendu parler des tatouages et ont une bonne
connaissance des pratiques corporelles.
Tableau 11 : Répartition des
enquêtés selon le sexe et avoir un dessin sur le corps
Sexe
Avoir un des-
sin sur le corps ?
|
Masculin
|
Féminin
|
TOTAL
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
Oui
|
39
|
38,61
|
41
|
40,60
|
80
|
79,21
|
Non
|
11
|
10,89
|
10
|
9,90
|
21
|
20,79
|
TOTAL
|
50
|
49,50
|
51
|
50,50
|
101
|
100
|
Source : les
données recueillies lors de l'enquête sur le terrain du 16
février au 05 mars 2009
Sur l'ensemble des enquêtés, 79,21% ont un dessin
sur le corps dont la majorité (40,60%) des enquêtés est du
sexe féminin et 38,61% du sexe masculin. Ces données nous
renseignent sur la prédominance du phénomène de tatouage
chez les jeunes et montrent que ce sont plus les filles qui s'adonnent
à cette pratique.
Tableau 12 : Répartition des
enquêtés selon le sexe et la connaissance des pratiques
corporelles.
Sexe
Connaissance
liée aux pratiques corporelles
|
Masculin
|
Féminin
|
TOTAL
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
Tatouages
|
31
|
30,69
|
38
|
37,63
|
69
|
68,32
|
Piercings
|
13
|
12,87
|
10
|
9,90
|
23
|
22,77
|
Scarifications
|
06
|
5,94
|
03
|
2,97
|
09
|
8,91
|
Implants
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
TOTAL
|
50
|
49,50
|
51
|
50,50
|
101
|
100
|
Source : les
données recueillies lors de l'enquête sur le terrain du 16
février au 05 mars 2009
L'analyse du présent tableau montre que les tatouages
occupent une grande place (68,32% des enquêtés) dans les pratiques
corporelles des jeunes avec une prédominance en milieu féminin
(37,63%) contre 30,69% en milieu masculin. Outre les tatouages, le piercing
vient en deuxième position avec 22,77% des enquêtés qui
s'adonnent au perçage. Ceci nous démontre clairement que le
phénomène est en vogue dans nos sociétés.
Tableau 13 : Répartition des
enquêtés selon le sexe et le mode d'habillement.
Sexe
Mode d'habillement
|
Masculin
|
Féminin
|
TOTAL
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
Simple
|
05
|
4,95
|
12
|
11,88
|
17
|
16,83
|
Ample
|
03
|
2,97
|
02
|
1,98
|
05
|
4,95
|
Sexy
|
27
|
26,73
|
37
|
36,64
|
64
|
63,37
|
Hip-hop
|
15
|
14,85
|
0
|
0
|
15
|
14,85
|
TOTAL
|
50
|
49,50
|
51
|
50,50
|
101
|
100
|
Source : les
données recueillies lors de l'enquête sur le terrain du 16
février au 05 mars 2009
D'après l'analyse du tableau, nous constatons que la
majorité des enquêtés (64), soit 63,37%, porte des habits
sexy. Le sexe féminin a une préférence des tenues sexy, ce
qui, à la lumière du tableau, prouve avec 36,64% du sexe
féminin contre 26,73% pour le sexe masculin. Il faut aussi noter que les
enquêtés du sexe masculin aiment des habits à la mouvance
Hip-hop à raison de 14,85%.
Tableau 14 :Répartition des
enquêtés selon le sexe et l'inspiration du mode d'habillement.
Sexe
Inspiration du
mode d'habillement
|
Masculin
|
Féminin
|
TOTAL
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
Télévision
|
22
|
21,78
|
28
|
27,73
|
5017
|
49,50
|
Amis
|
07
|
6,93
|
15
|
14,85
|
22
|
21,78
|
Artistes
|
12
|
11,88
|
02
|
1,98
|
14
|
13,87
|
Parents
|
09
|
8,91
|
06
|
5,94
|
15
|
14,85
|
TOTAL
|
50
|
49,50
|
51
|
50,50
|
101
|
100
|
Source : les
données recueillies lors de l'enquête sur le terrain du 16
février au 05 mars 2009
A la lumière des données de ce tableau, il en
ressort que la majorité des jeunes (50), soit 49,50%, s'inspire de la
télévision pour s'habiller dont (28), soit 27,73% du sexe
féminin. La deuxième source d'inspiration du mode d'habillement
est l'effet du suivisme des amis, soit 21,78% des jeunes s'inspirant de
l'habillement de leurs amis dont la prédominance est du sexe
féminin, soit 14,85% contre 6,93% du sexe masculin. Ceci nous permettra
d'analyser l'impact des media sur le mode d'habillement des jeunes.
Tableau 15 : Répartition des
enquêtés selon le sexe et la pensée liée à
l'habillement.
Sexe
Pensée liée à
l'habillement.
|
Masculin
|
Féminin
|
TOTAL
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
Normal
|
23
|
22,77
|
21
|
20,79
|
44
|
43,57
|
Sexy
|
07
|
6,93
|
29
|
28,71
|
36
|
35,64
|
Extravagant
|
20
|
19,80
|
01
|
01
|
21
|
20,79
|
TOTAL
|
50
|
49,50
|
51
|
50,50
|
101
|
100
|
Source : les
données recueillies lors de l'enquête sur le terrain du 16
février au 05 mars 2009
Sur l'ensemble des enquêtés, 43,57% pensent que
leur habillement est normal et 35,64 % trouvent leur habillement sexy. Ce qui
signifie que les jeunes ne trouvent aucun inconvénient à
s'habiller de la sorte. Plutôt, ils se sentent à l'aise dans ces
accoutrements et se disent être à la mode.
Tableau 16 : Répartition des
enquêtés selon le sexe et la pensée des habits sexy.
Sexe
Pensée liée
aux habits sexy
|
Masculin
|
Féminin
|
TOTAL
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
Normal
|
25
|
24,75
|
41
|
40,06
|
66
|
65,35
|
Non décent
|
19
|
18,81
|
07
|
6,93
|
26
|
25,74
|
Extravagant
|
06
|
5,94
|
03
|
2,97
|
09
|
20,79
|
TOTAL
|
50
|
49,50
|
51
|
50,50
|
101
|
100
|
Source : les
données recueillies lors de l'enquête sur le terrain du 16
février au 05 mars 2009
Ce tableau nous présente les données de la
répartition des enquêtés selon leur jugement sur les habits
sexy. A cet effet, la majorité des jeunes (35 %) pense que les habits
sont bien et ne trouve aucun inconvénient à ceux-ci, les filles
(41), soit 40,06 %, le trouvent bien. En revanche, 6,93 % pensent que les
habits sexy sont mauvais.
Tableau 17 : Répartition des
enquêtés selon le sexe et l'achat des produits publicitaires.
Sexe
Achat des
produits publici-
taires
|
Masculin
|
Féminin
|
TOTAL
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
Oui
|
45
|
44,55
|
39
|
38,62
|
84
|
83,17
|
Non
|
05
|
4,95
|
12
|
11,88
|
17
|
16,83
|
TOTAL
|
50
|
49,50
|
51
|
50,50
|
101
|
100
|
Source : les
données recueillies lors de l'enquête sur le terrain du 16
février au 05 mars 2009
Ce tableau montre que plus des ¾ des
enquêtés (84), soit 83,17 %, achètent des produits
véhiculés par la publicité dont 44,55% des
enquêtés du sexe masculin et 38,62% du sexe féminin. Ceci
traduit très bien l'influence des messages publicitaires sur les
jeunes.
Tableau 18: Répartition des
enquêtés selon le sexe et la religion pratiquée
Sexe
Religion
|
Masculin
|
Féminin
|
TOTAL
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
Animisme
|
08
|
7,92
|
-
|
-
|
08
|
7,92
|
Christianisme
|
30
|
29,70
|
33
|
32,67
|
63
|
62,38
|
Islam
|
12
|
11,88
|
18
|
17,83
|
30
|
29,70
|
TOTAL
|
50
|
49,50
|
51
|
50,50
|
101
|
100
|
Source : les
données recueillies lors de l'enquête sur le terrain du 16
février au 05 mars 2009
Au regard de ce tableau, nous constatons que plus de la
majorité des enquêtés pratiquent le christianisme (62,38)
dont 29,70% du sexe masculin et 32,67% du sexe féminin. L'islam vient en
deuxième position (29,70%) avec 11,88% de garçons contre 17,83%
de filles. De ceci, l'on remarque que les jeunes sont plus ancrés dans
les religions dites « importées » que celle
traditionnelle. De là, nous pourrons analyser le rôle de ces
institutions religieuses dans l'éducation corporelle des jeunes.
4.2- PRESENTATION TABULAIRE
ET ANALYSE DES DONNEES QUANTITATIVES RECUEILLIES AUPRES DES PARENTS
Tableau 19 : Répartition des
enquêtés selon le sexe et selon qu'ils ont ou non un poste
récepteur
Sexe
Avez-vous
Un poste récepteur ?
|
Masculin
|
Féminin
|
TOTAL
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
Oui
|
11
|
44
|
09
|
36
|
20
|
80
|
Non
|
02
|
008
|
03
|
12
|
05
|
20
|
TOTAL
|
13
|
52
|
12
|
48
|
25
|
100
|
Source : les
données recueillies lors de l'enquête sur le terrain du 16
février au 05 mars 2009
Les données de ce tableau montrent que plus des ¾
des parents possèdent un poste récepteur (80%). Ceci explique le
fait que les adolescents sont des mordus des outils de communication, en
l'occurrence la télévision, du fait que leurs parents en
possèdent.
Tableau 20 : Répartition
des enquêtés selon le sexe et l'autorisation donnée aux
enfants de suivre la télévision
Sexe
Autorisation
aux enfants de
suivre la télévision
|
Masculin
|
Féminin
|
TOTAL
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
Oui
|
13
|
52
|
08
|
32
|
21
|
84
|
Non
|
0
|
0
|
04
|
16
|
04
|
16
|
TOTAL
|
13
|
52
|
12
|
48
|
25
|
100
|
Source : les données recueillies lors
de l'enquête sur le terrain du 16 février au 05 mars 2009
A la lumière des données du tableau ci-dessus,
il en résulte que les parents autorisent leurs enfants à suivre
la télévision (84%). Mais la tendance est que les pères
(52%) autorisent plus aux enfants à suivre la télévision
contre 32% des mères. Ceci explique pourquoi les enfants ont une
passion effrénée à suivre la télévision et
sont de plus en plus exposés à l'influence de cette
dernière en s'identifiant aux acteurs de la télévision.
Tableau 21 : Répartition des
enquêtés selon le sexe et l'influence des media sur le
comportement des enfants.
Sexe
Influence
des media sur
le comportement
des jeunes
|
Masculin
|
Féminin
|
TOTAL
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
Oui
|
07
|
28
|
08
|
32
|
15
|
60
|
Non
|
06
|
24
|
04
|
16
|
10
|
40
|
TOTAL
|
13
|
52
|
12
|
48
|
25
|
100
|
Source : les
données recueillies lors de l'enquête sur le terrain du 16
février au 05 mars 2009
Les données de ce tableau montrent clairement que 60%
des parents savent que les media influencent le comportement de leurs enfants
contre 40% qui pensent le contraire. La majorité des femmes est
consciente de cette influence des media, soit 32% des femmes.
Tableau 22 : Répartition des
enquêtés selon le sexe et la connaissance liée aux
tatouages et aux piercings.
Sexe
Connaissance
liée aux tatouages
et aux piercings
|
Masculin
|
Féminin
|
TOTAL
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
Oui
|
13
|
52
|
11
|
44
|
24
|
96
|
Non
|
0
|
0
|
01
|
04
|
01
|
04
|
TOTAL
|
13
|
52
|
12
|
48
|
25
|
100
|
Source : les
données recueillies lors de l'enquête sur le terrain du 16
février au 05 mars 2009
Le tableau ci-dessus nous montre que presque tous les parents
(96%) ont une bonne connaissance des pratiques corporelles des jeunes, en
l'occurrence les tatouages et les piercings. Tous les enquêtés de
sexe masculin (52%) connaissent très bien les tatouages et les
piercings.
Tableau 23 : Répartition des
enquêtés selon le sexe et la perception des pratiques
corporelles.
Sexe
Perception
des pratiques
corporelles
|
Masculin
|
Féminin
|
TOTAL
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
EFF
|
%
|
Bon
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Mauvais
|
07
|
28
|
11
|
44
|
18
|
72
|
Ne sais pas
|
06
|
24
|
01
|
04
|
07
|
28
|
TOTAL
|
13
|
52
|
12
|
48
|
25
|
100
|
Source : les
données recueillies lors de l'enquête sur le terrain du 16
février au 05 mars 2009
Ce tableau nous montre clairement que les parents des deux
sexes (72%) pensent que les pratiques corporelles auxquelles les jeunes
s'adonnent sont mauvaises contre 28% qui sont indécis et ne savent pas
si ces pratiques sont bonnes ou mauvaises. Il est aussi à noter que plus
des ¾ des femmes pensent que ces pratiques ne sont pas bonnes pour les
jeunes. Aucun parent ne les a trouvées bonnes.
CHAPITRE V :
INTERPRETATION DES RESULTATS
Après la présentation tabulaire et l'analyse des
données quantitatives recueillies sur le terrain à partir de
l'administration du questionnaire, nous avons voulu dans ce présent
chapitre interpréter les résultats afin de vérifier s'ils
concordent ou non avec les hypothèses de départ. Autrement dit,
ce chapitre nous a permis de voir si notre étude confirme ou infirme les
hypothèses. Nous avons tenu compte pour ce faire des données
qualitatives recueillies lors des entrevues avec les enquêtés.
5.1. L'engouement des
jeunes pour la télévision et la radio.
Les mass media ont connu un essor considérable en
Afrique. Ils ont su gagner une place importante dans la mise en oeuvre des
politiques dans les Etats. Longtemps demeurés des outils au service du
pouvoir, les media de nos jours, grâce à la libéralisation
du secteur de la communication et sous l'effet de la démocratie, ont
gagné toutes les couches socioprofessionnelles des pays africains.
Le Togo, notre pays, n'en est pas du reste. Après
l'inauguration de la radio (Radio Lomé) en 1953 et la
télévision (TVT) en 1973, ce secteur n'a connu son expansion
véritable qu'en 199120(*). L'on a assisté à la création
des radios et des télévisions privées à
caractère confessionnel et commercial. Ainsi, comme le démontre
une étude menée en 2002 par J.H.K. DANKLOU (2002), plus de 1592
ménages de la Commune de Lomé disposent d'un poste
récepteur.
Ceci révèle la place importante qu'occupent les
media en l'occurrence, la radio et la télévision au sein des
ménages.
Dans le cadre de notre étude qui concerne les jeunes,
elle nous révèle que 80,20% des jeunes connaissent et utilisent
ces outils de communication. Ceci n'est pas le fruit du hasard. Car, si la
presque totalité des ménages ou des parents possède un
poste récepteur, il est évident que les enfants aient une bonne
connaissance de ces outils. Notre enquête auprès des parents en
témoigne : 80% des parents reconnaissent posséder un poste
récepteur. Fort de ce constat, nous ne pourrions à tort affirmer
que ces outils ont un impact sur la vie quotidienne des individus, en
l'occurrence les jeunes.
5.1.1. L'influence des media
sur les jeunes.
Face à l'engouement qu'ont les jeunes pour les media,
ces derniers à leur tour influencent le quotidien des jeunes. En effet,
dans le schéma classique de la communication, l'on dispose en amont un
émetteur que sont les outils de communication (la radio, la
télévision, la presse, etc.), et en aval un récepteur que
sont ici les individus. Et au milieu de ce schéma se trouve le message.
Car ce ne sont pas les radios ou les télévisions (caisses
palpables) qui influencent, mais le message que l'on diffuse au travers de ces
outils. Nous pourrons alors nous poser la question de connaître celui qui
produit donc le message.
En réalité, la communication est un domaine
complexe et pour répondre à cette question, nous devons remonter
jusqu'aux institutions de management. Ainsi, parler de la radio, de la
télévision ou de la presse, suppose une administration dans
laquelle l'on retrouve des individus qui proposent des orientations (les
décideurs), et ceux qui exécutent (les animateurs de radio, de
chaîne de télévision et des rédacteurs). Tout ceci
suppose en fait que ce sont des hommes qui produisent les messages. Les postes
récepteurs ne sont que des canaux de transmission.
Revenant à ce qui nous intéresse,
c'est-à-dire le message véhiculé, il a un impact direct
sur son récepteur. Parmi ces outils, celui qui a le plus d'influence sur
les individus est la télévision de par son caractère
audiovisuel.
Effectivement, la télévision a une forte
influence sur la vie des individus. Que ce soit des adultes ou des enfants.
Elle dirige et conditionne les différents choix comportementaux. Aussi
pouvons-nous dire que les media constituent aujourd'hui une institution
éducative au même titre que celles classiques, à savoir la
communauté et l'école. Les media participent à
l'éducation des jeunes dès leur processus de socialisation. Ceci
traduit le fait que les enfants de nos jours naissent dans une
atmosphère baignée de sons et d'images. Tant que les parents
eux-mêmes sont « infectés » par cette culture,
il est évident qu'ils le transmettent à leurs enfants. Cela se
ressent d'ailleurs par l'autorisation que les parents donnent aux enfants de
suivre la télévision ou d'écouter la radio. En effet, 84%
des parents autorisent leurs enfants à suivre la
télévision et à écouter la radio. Mis à part
le fait d'autoriser les enfants, cette influence des media dépend aussi
du temps d'exposition de ces derniers aux media.
Outre le temps d'exposition aux media, une autre cause
probante est le genre d'émissions suivies par les jeunes. A l'issue de
notre enquête sur le terrain, les émissions suivies par les jeunes
sont chapeautées par les feuilletons suivis de la musique , des films
et du journal ; il en ressort donc clairement que les émissions de
divertissement intéressent plus les jeunes.
L'engouement qu'ont les jeunes pour les feuilletons
dépend plus des personnages et du message véhiculé par ces
derniers. Les feuilletons présentent des personnages ayant presque leur
âge et ils s'identifient facilement à ces derniers. C'est ainsi
qu'il n'est pas rare de trouver des jeunes filles ou des garçons qui
s'identifient à « Mari MAR » (pour les fille) ou
à « Sergio » (pour les garçon)21(*), etc. Le thème
abordé dans ces feuilletons est aussi l'élément moteur de
leur engouement. L'amour étant le thème principal de ces
feuilletons, il attire plus de jeunes, surtout les jeunes filles à
l'âge de la puberté et celles qui vivent déjà dans
le bain sexuel.
Ainsi nous avons remarqué une extrême jeunesse de
la population enquêtée. Les jeunes affirment tirer l'essentiel de
leur éducation sexuelle de ces feuilletons. Ceci interpelle alors les
parents face à leur rôle d'éducation sexuelle de leurs
enfants qu'ils laissent au profit des media. Un fait marquant : les
documentaires télévisés censés éduquer la
jeunesse sont relégués au dernier plan, malgré un fort
taux des jeunes instruits.
L'influence des medias sur les jeunes se fait à travers
la publicité, les films, les feuilletons, etc. Le message publicitaire
est un message à sens unique. La cible ne fait qu'ingurgiter le message
sans toutefois avoir la possibilité de protester. En effet, les
publicitaires font une analyse sociologique et un marketing afin d'atteindre
leur public-cible. Ainsi utilisent-ils des tableaux souvent appelés des
« tableaux de socio-styles » dans lesquels ils
répartissent la cible en différents styles : « les
surfeurs » qui sont des personnes toujours à l'affût des
nouvelles technologies, qui n'hésitent pas à essayer de nouveaux
produits ; ensuite viennent les « traditionalistes »
qui sont souvent des personnes âgées et qui restent dans leurs
habitudes de consommation utilisant des produits de grande réputation.
Et enfin nous avons les « prescripteurs » qui sont des
personnes qui voient la publicité et conseillent aux autres d'acheter.
Les enfants sont devenus la cible favorite des publicitaires pour cette
raison.
Aujourd'hui, il y a une forme de publicité qui ne dit
pas son nom : la publicité indépendante. Les associations
humanitaires, les gouvernements, les sociétés d'Etat, etc.
utilisent cette forme de publicité pour faire passer des messages dits
« indépendants ». Ils ne vendent pas de produits,
mais se font connaître. C'est la publicité informative. Cette
même publicité se retrouve dans les films, des émissions
télévisées où sans prendre la forme de
publicité, elle l'est quand même.
Cependant, pour arriver à leurs fins, les publicitaires
utilisent plusieurs supports de communication dont les plus connus sont :
le panneau publicitaire, les journaux, l'internet, la radio, la
télévision, etc.
A la télévision, nous assistons de nos jours
à de multiples formes de publicité. Les spots publicitaires
deviennent de véritables « petits films » avec
les scénarios bien ficelés, pour faire court,
mais dire l'essentiel et toujours passer le message et vendre le produit. Il
est difficile d'éviter la publicité qui s'immisce dans les films,
les feuilletons et autres émissions. C'est ce qu'on appelle
« saucissonnage ». Les commanditaires déboursent des
sommes exorbitantes pour avoir trente secondes de message publicitaire aux
heures de « grande écoute ». Ainsi l'heure de
passage d'une publicité et son tarif sont déterminés par
une heure supposée à laquelle le public ciblé sera devant
sa télévision.
Un phénomène publicitaire qui est apparu
récemment à la télévision, est la sponsorisation ou
le parrainage de programmes courts. Le but pour ces entreprises est d'associer
leurs noms à un programme. Par exemple, le bulletin météo
réalisé par la TVT est sponsorisé par la
Société Togolaise des Eaux (TdE), et aussi des bandes-annonces
défilant au bas de l'écran pendant un film où le logo de
l'entreprise ou son produit est affiché dans un coin de l'écran
lors des émissions.
Tout est presque bien ficelé pour attirer le
consommateur dont le public est généralement jeune. Ainsi 83,17%
des jeunes reconnaissent avoir acheté des produits
véhiculés par la publicité.
5.2. Media et pratiques
corporelles PAR les jeunes en milieu urbain.
5.2.1 Les jeunes et les
pratiques corporelles.
Le corps comme dit P. LIOTARD (2000), est « au
centre de la socialité ». Tout comportement en effet peut se
comprendre comme un ensemble significatif de manifestations corporelles. Ces
manifestations « ponctuent à chaque instant la vie du
sujet » (LE BRETON, 1985) et se caractérisent par leur
inscription dans un ensemble de conventions sociales que les individus
reproduisent sans en avoir conscience. Parmi ces manifestations, il y en a qui
relèvent de ce que M. MAUSS (1950), a appelé les
« techniques du corps ». Aujourd'hui, outre les techniques
corporelles précédemment admises dans nos sociétés
africaines et particulièrement dans la société togolaise,
qui perpétuent un ordre social souvent connu sous le nom de
« rites initiatiques », nous assistons à
l'éclosion de nouvelles façons de
« travailler » le corps.
En effet, le corps et son utilisation sont perçus
actuellement par les jeunes comme un objet sur lequel l'on peut travailler, le
modifier et lui donner une forme que l'on souhaite. Il est ainsi le
résultat de modifications permanentes qui prennent un sens au sein de la
communauté à laquelle appartient l'individu.
Les tatouages et l'habillement des jeunes qui ont fait l'objet
de la présente étude impliquent une intervention consciente et
volontaire sur le corps, intervention qui est exercée par des personnes
qui s'investissent de cette mission. Parmi ces pratiques, nous avons
recensé les tatouages, le piercing ou le perçage, la
scarification et les implants. Mais il est à noter que les plus
répandues au sein de la jeunesse sont les tatouages et les
perçages.
Notre étude sur ces pratiques auprès des jeunes
révèle une connaissance parfaite de ces pratiques par les jeunes.
Ils ont suffisamment d'informations sur ces pratiques : 91,09% des jeunes
connaissent leur existence et les pratiquent.
Les tatouages et les perçages sont des manières
que les jeunes utilisent pour orner leur corps. Depuis la résurgence du
piercing et l'émergence d'un nouvel usage du tatouage (il ne faut pas
oublier que le tatouage est une pratique qui existait depuis longtemps dans
certaines sociétés africaines sous forme de rites initiatiques),
ont impulsé une diffusion massive de ces types de marquage du corps et
sont devenu une mode de nos jours. Car, la proportion des jeunes qui
s'adonnent à ces activités est sans cesse croissante. Lors de
notre travail de terrain, 79,21% de jeunes avaient un tatouage sur le corps
dont 40,60% sont du sexe féminin. Ces transformations corporelles se
font « comme ça », pour le plaisir, pour les
« fans » ou pour soi-même avec sans doute
l'idée sous-tendue d'échapper aux déterminismes sociaux et
de faire abstraction des normes sociales.
Certes, les tatouages et les piercings, il y a quelques
années au Togo étaient considérés comme
répugnants, « barbares », mais ils refont surface
aujourd'hui non pour servir un ordre culturel existant, mais pour nourrir des
fantasmes puérils et exotiques. Le tatouage est utilisé par le
jeune garçon non pas pour exprimer une certaine idéologie, ou
faire ressurgir des significations perdues22(*), mais pour se rendre érotique. Et pour rendre
un tatouage érotique, ils disent qu'il faut également trouver des
endroits idéals : les seins, le pubis, le nombril, la hanche, la
fesse, des reins, l'omoplate, la poitrine, etc... les tatouages sont
utilisés pour la séduction. Les jeunes sont conscients qu'une
fois tatoués, il n'y a plus de chemin de retour.
C'est pourquoi, avant de rendre un tatouage définitif,
plusieurs des enquêtés tatoués utilisent des tatouages
temporaires artificiels et des autocollants d'une durée réduite
mais toujours dans le même but de plaire. Le piercing est souvent
combiné avec le tatouage. Les jeunes se font trouer le bout des lobes
des oreilles, le nez, les lèvres, le nombril, etc. pour placer des
objets ou des boucles d'ornements scintillants et brillants de loin. Cette
pratique s'observe surtout chez les jeunes filles. Les garçons, eux,
généralement ne portent que des boucles d'oreilles.
5.2.2 Les jeunes et le mode
d'habillement
En Afrique et précisément au Togo, l'habillement
d'une personne reflète sa personnalité. Quand on s'habille,
parents, voisins, frères, soeurs, amis, bref, tout le monde a un regard
et une lecture particuliers de nous individuellement pris comme un
élément des différents groupes ou sous-groupes auxquels
nous appartenons. A partir du mode d'habillement, l'on peut facilement
identifier le groupe d'appartenance d'un individu. Une facette de la
personnalité d'un individu peut se déceler au travers de sa
façon de s'habiller. Ainsi l'on a souvent entendu dire que un tel
s'habille en « voyou » ou une telle en
« gourgandine ». D'aucuns n'hésiteront pas à
se demander comment on peut s'habiller de telle ou telle façon et sortir
de chez soi sans qu'aucun des siens n'ait eu à vous donner des avis
réprobateurs sur l'indécence de votre tenue. Ainsi on
spéculera alors sur la licence de votre comportement, traduisant une
absence de rigueur dans votre éducation ou même une mauvaise
éducation. L'habillement reflète alors l'âme de la famille
et des sociétés d'appartenance.
Mais quel constat faisons -nous de l'habillement des jeunes
de nos jours. Au regard des données de notre enquête, les jeunes
s'adonnent à une autre forme d'habillement : celle dite
« sexy » ou « hip-hop ». la tendance
chez le jeune togolais est le modèle importé. Certains s'adonnent
au port des tenues trop moulantes et hyper sexy avec des jupettes
plissée et le haut des vêtements creusé et entailler de
bord, d'autres à des tenues « teenager » dans le
style « jeans », chemises et pantalons en tuyau, des robes
sexy et courtes, des « minishortes » qui montrent le ras
des fesses. Cette façon de s'habiller dessine la forme du corps et en
laisse apparaître certaines parties intimes du corps. Même la
couture du pagne aujourd'hui réflète cette tendance. Les jeunes
optent pour les ensembles pagne-maxi aux coupes strictes. Des tenues à
motif. L'habillement des garçons reste le « jeans »,
les velours et les « flop ». ils portent le pantalon
au-dessous des fesses, des débardeurs à capuche et des polos
griffés En effet, 63,37% des jeunes s'adonnent à ce mode
d'habillement et partant à cette mode dont 36, 64% des filles. Mais ce
qu'il faut noter est que ce type d'habillement n'est nullement choquant
à leurs yeux mais au contraire devient des sujets d'admiration et de
contemplation entre eux les jeunes. Tout parait normal (65,35%) et ils se
disent être à la « mode ». Certaines avouent
que pour être à la mode elles regardent les feuilletons, suivent
les séries et les clips vidéo. La décence n'est plus de
règle ; le rôle premier de l'habit est ignoré voire
abandonné pour faire place à la séduction. Le fait n'est
plus de savoir comment s'habiller pour protéger son corps, mais comment
s'habiller pour plaire aux gens et séduire autrui.
Il faut aussi noter que ce genre d'habillement se retrouve au
sein des institutions religieuses, remettant ainsi en cause des prescriptions
divines sur la tenue et le rôle des leaders religieux en matière
d'encadrement et d'éducation. Certes, la plupart de ces jeunes avouent
ne pas porter ces habits pour aller à l'église de peur de se
faire sermonner par les leaders et préfèrent les porter en dehors
des lieux de culte pour échapper à leur contrôle. Au
travers de cette étude, il en ressort clairement que le rôle de
l'éducation dévolu à la société est battu en
brèche par les media.
5.2.3. L'influence des media
sur les pratiques corporelles et le mode d'habillement des jeunes
L'influence des medias sur l'individu n'est plus à
démonter. Elle est une suite logique : les pratiques corporelles et
le mode d'habillement des jeunes de nos jours ne sont que le fruit de cette
influence.
Les medias, en l'occurrence la télévision et la
radio, diffusent toute une panoplie d'émissions qui ont pour cible la
jeunesse. Nous avons fait remarquer plus haut que les jeunes
s'intéressent plus aux films, aux feuilletons, aux vidéoclips.
Cet intérêt n'est pas le fruit du hasard. Il dépend
généralement du message véhiculé par ces
émissions et les personnages utilisés.
En effet, si nous assistons actuellement à
l'accroissement du phénomène de tatouage et de piercing au Togo,
c'est que les jeunes s'identifient à ces acteurs des films, des
feuilletons et surtout aux stars de la chanson dans les vidéoclips. La
plupart des jeunes veulent ressembler en tout point à ces vedettes qui
ornent leur corps avec des bijoux et des tatouages, avec un style vestimentaire
assez particulier et juste requis pour se produire. Ainsi dans un clip
vidéo par exemple, 65,35% des jeunes ne sont intéressés
que par les images. Le message de la chanson n'a d'effet que sur le quart des
jeunes.
Les jeunes ne trouvent leur inspiration sur le plan du
comportement corporel et sur le plan vestimentaire que dans les mass media.
Ainsi n'ont-ils pour source d'inspiration de leur mode d'habillement
qu'à la télévision ; certains l'ont grâce aux
amis sous l'effet de l'imitation et de la contamination
intergénérationnelles ; à peine peut-on dire qu'un
petit nombre de jeunes suivent l'exemple de leurs parents.
De tout ce qui précède, nous pouvons dire que
les media à travers la publicité, les films, les feuilletons et
les vidéoclips ont une forte influence (positive ou négative) sur
les jeunes tant dans leur choix des pratiques corporelles que sur leur mode
d'habillement. Ainsi de par l'évolution technique et scientifique
à travers l'ère médiatique, la société
togolaise a subi de profondes mutations socioculturelles. Les pratiques
corporelles des jeunes ainsi que leur mode d'habillement témoignent de
cette profonde mutation. Mais il est nécessaire de retenir que le
changement social est complexe et suppose plusieurs facteurs qui entrent en
jeu.
CONCLUSION
L'évolution de chaque société dans son
effort de développement est sujette à des transformations
sociales, économiques, culturelles, politiques, etc. L'histoire des
peuples et des nations est jalonnée de transformations et de mutations
profondes des structures et de la vie sociale des personnes. Ainsi, pour
expliquer ces profondes mutations, la sociologie du changement social se fonde
sur plusieurs facteurs dont la technologie et la modernité
En effet, nous vivons dans un monde où la technologie a
atteint son paroxysme et nul ne peut de nos jours contester la place importante
qu'occupe la technologie dans le processus de développement de tous les
peuples. A la faveur de la mondialisation ou de la globalisation, la
technologie a subi une diffusion massive et exponentielle en l'occident et
à travers tous les continents et en l'occurrence l'Afrique.
Après l'impérialisme et à la faveur de la
colonisation puis de la décolonisation, les peuples africains se sont
frottés avec d'autres cultures étrangères. L'introduction
d'autres cultures après les indépendances de l'Afrique s'est
accentuée grâce à l'apparition des nouvelles techniques
d'information et de communication (NTIC). Aussi cette introduction des NTIC
a-t-elle bouleversé radicalement les modes de vie et l'organisation
sociale des peuples africains.
Avec l'apparition des medias, l'on assiste de nos jours
à la diffusion massive d'un nouvel ordre comportemental tant sur les
pratiques que sur les usages du corps et aussi sur le mode d'habillement,
entraînant actuellement une certaine mode dans le comportement
collectif.
En effet, les medias, en l'occurrence la
télévision, à travers la publicité, les films, les
feuilletons et les vidéoclips, orientent, dictent les conduites,
inculquent des idéologies et suscitent des attitudes auprès des
jeunes qui sont baignés dans cette atmosphère de sons et
d'images. Ainsi, dans la présente étude, nous nous sommes
intéressé à montrer qu'il existe des pratiques
corporelles, des modes de vie et d'habillement, des manières de penser,
de nouvelles visions du corps et à faire saisir l'impact des media sur
ces pratiques corporelles des jeunes qui sont, entre autres, les tatouages, les
piercings, les scarifications, etc. et sur l'impact de leur mode
d'habillement.
En vue d'une bonne appréhension et compréhension
du phénomène, notre étude a été faite dans
la Commune de Lomé (la capitale togolaise), et plus
précisément dans deux quartiers contigus :
Doumasséssé et Gbossimé. Pour y parvenir, nous avons
ciblé les jeunes qui sont concernés par le
phénomène et les parents pour avoir leur perception du
phénomène.
L'étude scientifique de tout phénomène
social étant basée sur la rigueur et une démarche
dialectique, elle suppose en amont une élaboration des hypothèses
afin de les faire confirmer ou infirmer par l'étude sur le terrain.
Ainsi dans le cadre de la présente étude, nous avons
élaboré une hypothèse principale selon laquelle
« la publicité sous toutes ses formes, les films, les
feuilletons et les clips vidéo exercent une forte influence dans le
choix des pratiques corporelles ainsi que sur le mode d'habillement des jeunes
provoquant de véritables changements sociaux au sein de la
société ».
Après l'analyse des données et
l'interprétation des résultats, il s'est avéré que
les hypothèses sont confirmées. Les enquêtes sur le terrain
réaffirment donc que l'évolution technique et scientifique des
sociétés contemporaines a un impact sur les mutations de la
« corporéité » et sur les pratiques
corporelles ; les media à travers la publicité, les films,
les clips vidéo et les feuilletons ont une influence négative sur
les manières de penser, d'utiliser le corps et dans les manières
dont les jeunes s'habillent. Les medias restent aussi de véritables
outils du processus de changement social et donc de développement.
BIBLIOGRAPHIE
I- OUVRAGES GENERAUX
· BAUDILLARD, J. , (1970), La
société de consommation, ses mythes, ses structures, Paris,
Hatier.
· CAZENEUVE, J. ,(1972),
Société de l'Ubiquité, Paris, PUF.
· DESCARTES, R., (1637), Discours de la
Méthode, Gallimard, Coll. Folio Essais, 1981.
· ELIAS, N., (1973), La Civilisation
des moeurs, Paris, Calmann-Lévy.
· FEATHERSTONE, M., (1991),
« The Body in Consumer Culture », Sage
Publication.
· FRANCK, A., W., (1991), «For a
Sociological Review», Sage Publication.
· LAZAR, J., (1991), La sociologie de
la Communication de masse, Paris, Edit. Armand Colin.
· MORIN, E., (1981), Pour sortir du
20ième Siècle, Paris, Seuil.
· PORCHER, L., (1976), Vers une
dictature des media, Paris, Hatier.
· PERROUX, F., (1961),
L'économie du 20ième Siècle, Paris,
Hatier
· ROCHER, G., (1976), Introduction
à la Sociologie Générale, Tome II :
L'Organisation Sociale, Paris, Eté.
· STOETZEL J. (1951), Fonction de
Presse à côté de l'information, Edition Presse 3,
N°1.
· STOETZEL, J., (1963), La psychologie
Sociale, Paris, Flammarion.
· TOURAINE, A., (1997), Pourrons-nous
vivre ensemble égaux et différents ?, Paris,
Edit. Fayard.
· TUNER, S., B., (1984), Le discours du
régime, Sage Publication.
· WEBER, M., L'éthique
protestante et l'Esprit du Capitalisme. Paris, Août 2008, Coll.
Sports et Loisirs, N°837
II- OUVRAGES DE METHODOLOGIE
· DURKHEIM, E., (1987), Les
Règles de la Méthode Sociologique, Paris, QUADRIGE / PUF.
· GHIGLIONE, R., et MATHALON, B., (1978),
Les enquêtes sociologiques : Théories et Pratiques,
Paris, Armand Colin.
· RONGERE, P., (1979), Méthodes
des sciences sociales, Paris, 3ième Edition- DALLOZ
III- OUVRAGES SPECIFIQUES
· AMOUZOU, E., (2009), L'impact de la
culture occidentale sur les cultures africaines, (collection
« Etudes Africaines »), édition L'Harmattan,
Paris
· ANDRIEU, B. (2006), Le Dictionnaire du
corps en sciences humaines
et sociales, Paris, CNRS
· BERTHELOT, J. ,(1986)
Sociological discourse and the Body,
Sage publication.
· BOLTANSKI, L. ,(1971), Les usages
sociaux du corps, Paris, Les Annales, 205-233.
· ELIAS, N. (1987), La civilisation des
moeurs, paris, Fayard.
· FASSIN, D., MEMMI D. (2004), Le
gouvernement des corps, Paris, EHESS
· HOGGART, R., (1971), Vers la
dictature des media, Paris, Hatier.
· JACQUINOT, G., (2002), Groupe de
Recherche sur la Relation Enfant Media, Paris, L'Harmattan.
· LAZARSFELD, P., et KATZ, E., (1960),
Personnal influence. The part played by people in the flow of
communication, GLENCOE, Free Press.
· LE BRETON, D., (1985), Corps et
Sociétés, Paris, Librairie des Méridiens.
· LE BRETON, D., (1992), La Sociologie
du Corps, Paris, PUF.
· LE BRETON, D., (1999), L'adieu au
corps, Paris Métailié.
· LIOTARD, P., (2003), Corps en
Kit, Quasimodo N°7 Printemps, Montpellier.
· MEIDANI, A., (2006), Les fabriques du
corps, Toulouse, PUM.
· MAUSS, M., (1950), Les Techniques du
Corps, Sociologie et Anthropologie, Paris PUF.
MEMOIRES
· ADJOKE, E., (1990), Impact culturel
des media sur les jeunes de 15 à 30 ans au Togo : Cas de la
Télévision 1986 à 1990. Mémoire de
Maîtrise en Lettres Modernes, UB, Lomé, Togo
· DAMONE, L., (2002), Les causes de
l'engouement des populations pour les radios privées dans la ville de
Lomé, mémoire de Maîtrise en Sociologie, UB,
Lomé, Togo
· EKLU NATEY, D., P. , (2001),
Contribution à l'étude de l'impact du cinéma
sur la socialisation des enfants en milieu urbain : les salles de
Vidéo projection de la ville de Lomé,
mémoire de Maîtrise en Sociologie, UL, Lomé, Togo
· KOFFI AKPE-DJE A. , (2002), La
santé de reproduction ; Etude de cas : les adolescents du
canton de Bè, mémoire de Maîtrise en Sociologie, UB,
Lomé, Togo.
· NAPO, G., (2005), Incidence de la
sexualité médiatique sur les adolescents en milieu urbain au
Togo, mémoire de Maîtrise en Sociologie, UL, Lomé,
Togo
· TIMSOGA, D., A. , (1996), L'influence
culturelle des media modernes sur le public : le cas de la
télévision togolaise, Mémoire de maîtrise en
Lettres Modernes, UB, Lomé, Togo
RAPPORTS/ ARTICLES
· Mme BRUNDTLAND, (1987), Notre Avenir
à tous, la Commission mondiale sur l'Environnement et le
Développement, Edition du FLEUVE, Pub. du Québec.
· SAMA, E., (1998), La vidéo
projection au Burkina, BURESCOPE N°2, juillet - août -
septembre.
WEBOGRAPHIE
- www.actualities.ehess.fr
L'image des jeunes
- www.boulimie.com
Représentation des femmes et des filles dans les medias
- www.revuequasimodo.org La
publicité dans les medias
- www.ekopedia.org La
publicité
- www.genreenaction.net Faire
et défaire le genre
- www.google.fr Moteur de
recherche
- www.thetheory.org Le genre
- www.altavista.com Moteur de
recherche
ANNEXES
ANNEXE I
QUESTIONNAIRE
Chers parents, camarades et amis. Cette présente
étude se fait dans le cadre de la préparation du mémoire
pour l'obtention du diplôme de maîtrise et nous vous rassurons que
les réponses que vous fournirez seront traitées en toute
confidentialité. Cette étude vise à saisir l'impact des
media sur les pratiques corporelles et sur le mode d'habillement des jeunes.
Nous comptons sur votre bonne volonté et votre honnêteté
dans les réponses que vous fournirez.
SECTION I : Identification des
enquêtés.
N°
D'ordre
|
QUESTIONS / FILTRES
|
REPONSES / CODES
|
PASSEZ A
|
Q 101
|
Sexe (Notez le sexe de l'enquêté (e) sans lui poser
la question)
|
Masculin..................... 1
Féminin .....................2
|
|
Q 102
|
Quel est votre âge ?
|
[10 - 15[........................1
[15 - 20[...................... 2
[20 - 25[.......................3
[25 - 30].......................4
|
|
Q 103
|
Quel est votre niveau d'instruction ?
|
- Primaire...............1
- Secondaire............2
- Supérieur.............3
- Analphabète..........4
|
|
Q104
|
Quelle est votre profession ?
|
- Etudiant (e)...........1
- Fonctionnaire.........2
- Commerçant (e)......3
- Apprenti...............4
- Autres (à préciser)...............5
|
|
Q 105
|
Quelle est votre religion ?
|
- Animisme............1
- Christianisme.........2
- Islam...................3
- Athéisme..............4
|
|
Q 106
|
Quelle est votre situation matrimoniale ?
|
- Célibataire............1
- Marié (e) .............2
- Divorcé (e)............3
- Veuf(ve)...............4
|
|
Q 107
|
Avec qui vivez- vous ?
|
- Parents................1
- Oncles.................2
- Seul (e)................3
- Autres (à préciser)...4
|
|
SECTION II : Connaissance des mass
media
N°
D'ordre
|
QUESTIONS / FILTRES
|
REPONSES / CODES
|
PASSEZ A
|
Q 208
|
Avez-vous entendu parler des mass media ?
|
- Oui........................... 1
- Non .........................2
|
|
Q 209
|
Si oui, citez-en quelques-uns
|
A préciser
|
|
Q 210
|
Possédez-vous un poste récepteur ?
|
- Oui.....................1
- Non.....................2
|
Q205
|
Q211
|
Lisez-vous des magazines ?
|
- Oui.....................1
- Non....................2
|
|
Q 212
|
Quels postes récepteurs possédez-vous ?
|
- La télévision.........1
- La radio................2
- Les deux..............3
- Autres (à préciser)..4
|
|
Q 213
|
Suivez-vous la télévision ?
|
- Oui.....................1
- Non....... .............2
|
|
Q 214
|
Avec qui suivez-vous la télévision ?
|
- Parents.................1
- Amis..................2
- Autres (à préciser)...3
|
|
Q 215
|
Si, oui à quel moment de la journée ?
|
- Matin..................1
- Soir....................2
- La nuit.................3
- Autres (à préciser)...4
|
|
Q216
|
Quel genre d'émissions suivez-vous ?
|
- Le journal.............1
- Les documentaires...2
- Les films..............3
- Les feuilletons.......4
- Les variétés...........5
- Autres (à préciser)...6
|
|
Q 217
|
Fréquentez-vous les salles de cinéma ?
|
- Oui...................1
- Non..................2
|
|
Q 218
|
Aimez-vous les vidéoclips
|
- Oui...................1
- Non..................2
|
|
Q 219
|
Qu'est-ce qui vous intéresse dans les
vidéoclips ?
|
- La chanson.........1
- La musique.........2
- Les images..........3
- Autres (à préciser).4
|
|
Q 220
|
Suivez-vous la publicité à la
télévision ?
|
- Oui...................1
- Non..................2
|
|
SECTION III : Connaissance des pratiques
corporelles et de l'habillement
N°
D'ordre
|
QUESTIONS / FILTRES
|
REPONSES / CODES
|
PASSEZ A
|
Q 321
|
Avez-vous une fois entendu parler des tatouages ou des
piercings ?
|
Oui .............................. 1
Non ............................2
|
|
Q 322
|
Avez-vous un dessin sur votre corps ?
|
- oui.......................1
- Non......................2
|
Q 308
|
Q 323
|
Combien de trous avez-vous sur chacune de vos oreilles ?
|
- Un........................1
- Deux....................2
- Plusieurs................3
|
|
Q 324
|
Quelles sont les pratiques corporelles que vous
connaissez ?
|
- Les tatouages...................1
- Les piercings..................2
- La scarification...............3
- Les implants..................4
- Autres (à préciser)...........5
|
|
Q 325
|
Aimez-vous ces pratiques ?
|
- Oui........................1
- Non...... .................2
|
|
Q326
|
Avez-vous une fois fait ces pratiques?
|
- Oui......................1
- Non......................2
|
|
Q 327
|
Continuez-vous à le faire ?
|
- Oui......................1
- Non .....................2
|
|
Q 328
|
Aimeriez-vous le faire ?
|
- Oui......................1
- Non....... ..............2
|
|
Q 329
|
A quel niveau du corps ?
|
- A préciser
|
|
Q 330
|
Quel est votre mode d'habillement
|
- Simple...................1
- Ample...................2
- Sexy......................3
- Hip-Hop..................4
- Autres (à préciser).....5
|
|
Q 331
|
D'où vous inspirez-vous votre mode d'habillement ?
|
- La télévision............1
- Les amis................2
- Les artistes.............3
- Les parents.............4
- Autres (à préciser) ...5
|
|
Q 332
|
Qui vous achète vos habits
|
- Parents..................1
- Vous-même............2
- Autres (à préciser).....3
|
|
SECTION IV : Attitudes et
Perceptions
N°
D'ordre
|
QUESTIONS / FILTRES
|
REPONSES / CODES
|
PASSEZ A
|
Q 433
|
Mettez-vous des boucles dans chaque trou de votre
lobe d'oreille ?
|
- oui...................1
- non..................2
|
|
Q 434
|
Avez-vous les boucles sur le nombril ?
|
Oui............................1
Non.......................... 2
|
|
Q 435
|
Sinon, voulez-vous en avoir?
|
- Oui...................1
- Non..................2
|
|
Q 436
|
Sur quelle partie du corps ?
|
A préciser
|
|
Q 437
|
Avez-vous un tatouage sur le corps ?
|
- Oui...................1
- Non..................2
|
|
Q 438
|
Sinon, voulez-vous en avoir ?
|
- Oui..................1
- Non.................2
|
|
Q 439
|
Aimez-vous passer les pommades ?
|
- Oui..................1
- Non...... ...........2
|
|
Q 440
|
Citez-en quelques pommades que vous aimez utiliser.
|
(à noter)
|
|
Q 441
|
Que pensez-vous de l'habillement des jeunes ?
|
- Normal..............1
- Sexy.................2
- Extravaguant.......3
- Autres (à préciser).4
|
|
Q 442
|
Que pensez-vous des habits sexy
|
- Bons..................1
- Mauvais.............2
- NSP..................3
|
|
Q 443
|
Avez-vous une fois acheté des produits
véhiculés par la publicité ?
|
- Oui..................1
- Non..................2
|
|
SECTION V : Relation entre les jeunes et
leurs parents
N°
D'ordre
|
QUESTIONS / FILTRES
|
REPONSES / CODES
|
PASSEZ A
|
Q 544
|
Discutez-vous avec vos parents ?
|
Oui ............................. 1
Non ...........................2
|
|
Q 545
|
De quoi discutez-vous ?
|
A préciser
|
|
Q 546
|
A quelle fréquence ?
|
- régulièrement...........1
- Souvent......................2
- Rarement................3
|
|
Q 547
|
Surveillent-ils votre tenue ?
|
- Oui.......................1
- Non.......................2
|
|
Q 548
|
Vos parents vous parlent-ils du sexe ?
|
- Oui.......................1
- Non ......................2
|
|
QUESTIONNAIRE POUR LES PARENTS
SECTION I : Identification des
enquêtés.
N°
D'ordre
|
QUESTIONS / FILTRES
|
REPONSES / CODES
|
PASSEZ A
|
Q 101
|
Sexe (Notez le sexe de l'enquêté (e) sans lui poser
la question)
|
Masculin................. 1
Féminin ..................2
|
|
Q 102
|
Quel est votre âge ?
|
Noter l'âge
|
|
Q 103
|
Quel est votre niveau d'instruction ?
|
- Primaire...........1
- Secondaire........2
- Supérieur.........3
- Analphabète......4
|
|
Q104
|
Quelle est votre profession ?
|
- Etudiant (e).......1
- Fonctionnaire....2
- Commerçant (e)..3
- Apprenti (e)......4
- Autres
(à préciser)............5
|
|
Q 105
|
Quelle est votre religion ?
|
- Animisme.........1
- Christianisme......2
- Islam................3
- Athéeisme..........4
|
|
Q 106
|
Quelle est votre situation matrimoniale ?
|
- Marié (e) ..........2
- Divorcé (e).........3
- Veuf (ve).............4
|
|
SECTION II : Perception des parents des
pratiques corporelles et de l'impact des media sur la jeunesse.
N°
D'ordre
|
QUESTIONS / FILTRES
|
REPONSES / CODES
|
PASSEZ A
|
Q 207
|
Avez-vous un poste récepteur à la maison ?
|
Oui ........................... 1
Non ..........................2
|
|
Q 208
|
Autorisez-vous vos enfants à suivre la
télévision ?
|
Oui ........................... 1
Non ..........................2
|
|
Q 209
|
Suivez-vous les émissions télévisées
ensemble avec vos enfants ?
|
Oui .......................... 1
Non .........................2
|
|
Q 210
|
Quel genre d'émissions les autorisez- vous à
suivre?
|
- Journal................1
- Films...................2
- Documentaires.......3
- Autres (à préciser)...4
|
|
Q 211
|
Pensez-vous que les media influent sur le comportement de vos
enfants ?
|
- Oui .................... 1
- Non ..................2
- NSP....................3
|
|
Q 212
|
Avez-vous constaté un changement de comportement chez les
jeunes avec l'avènement des media ?
|
Oui ........................... 1
Non .........................2
NSP...........................3
|
|
Q 213
|
Vos enfants fréquentent-ils les salles de
cinéma ?
|
- Oui.....................1
- Non ....................2
- NSP....................3
|
|
Q 214
|
Contrôlez-vous l'habillement de vos enfants ?
|
- Oui .................... 1
- Non ...................2
|
|
Q 215
|
Avez-vous une fois entendu parler des tatouages ?
|
Oui ........................... 1
Non ...........................2
|
|
Q 216
|
Pensez-vous que vos enfants ont des tatouages ?
|
Oui ........................... 1
Non ..........................2
NSP............................3
|
|
Q 217
|
Que pensez-vous de cette pratique ?
|
Bonne.........................1
Mauvaie......................2
NSP...........................3
|
|
ANNEXE II
GUIDE D'ENTRETIEN
1- Que pensez-vous des medias ?
2- Quel est le media que vous
préférez ?
3- Pourquoi ?
4- Que pensez-vous de la publicité, des films et
des feuilletons ?
5- Pensez-vous que les media ont une influence sur le
comportement des individus ?
6- Si oui, quelle sorte d'influence ?
7- Que pensez-vous du corps ?
8- Que pensez-vous des pratiques corporelles telles que
le tatouage et le « piercing »
(perçage) ?
9- Selon vous, pourquoi les individus s'adonnent-ils
à ces pratiques ?
10- Pourquoi ces pratiques au sein de la
jeunesse ?
11- Quel est votre type
d'habillement ?
12- Pourquoi avez-vous opté pour ce type
d'habillement ?
13- Faites-vous confiance aux images corporelles
véhiculées par les medias ?
14- Quel rôle les medias jouent-ils dans votre
vie ?
ANNEXE III
LES TATOUAGES ET PIERCINGS
« Objet
piercing » : plusieurs boucles Un tatouage
de « papion » sur le muscle
Sur une seule
lobe d'oreille d'une fille Trapèze d'une
fille.
Avec un
tatouage du coeur derrière
L'oreille.
Un tatouage sur le bras d'un jeune
Homme.
Un
tatouage d'un oiseau une séance de tatouage
sur le corps d'un
Jeune
homme.
TABLES DES MATIERES
DEDICACE
2
REMERCIEMENTS
3
SIGLES ET ABREVIATIONS.
4
INTRODUCTION
6
PREMIERE PARTIE
10
CHAPITRE I : CADRES THEORIQUE ET
CONCEPTUEL
10
DE L'ETUDE
11
1.1- CADRE
THEORIQUE
11
1.1.1-
JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET
11
1.1.2- LA
PROBLEMATIQUE
13
1.3 LES HYPOTHESES ET
OBJECTIFS
21
1.3.2- LES OBJECTIFS
22
REVUE DE LA LITTERATURE
23
DEFINITION DES MOTS-CLES ET DES CONCEPTS
UTILISES
32
CHAPITRE II : CHAMP DE L'ETUDE ET
PAYSAGE
38
MEDIATIQUE AU TOGO
38
2.1. CHAMP DE L'ETUDE.
39
2.1.1 - Présentation du site de
l'étude.
39
2.1.2- JUSTIFICATION DU CHOIX DU
SITE.
42
2.2 - PAYSAGE MÉDIATIQUE AU
TOGO
42
2.2.1- La presse écrite
43
2.2.2 - Les media audiovisuels
46
2.2.3 INSTITUTIONS
DE RÉGULATION, ASSOCIATIONS ET SYNDICATS.
49
CHAPITRE III : LA
METHODOLOGIE
50
3.1 - LA REVUE DOCUMENTAIRE
51
3.2 - APPROCHES QUANTITATIVES
51
3.2.1 - L'UNIVERS DE L'ENQUÊTE
51
3.2.2 - LA POPULATION-CIBLE
52
3.2.3 - L'ECHANTILLONNAGE
52
3.2.4 - LA TAILLE DE L'ECHANTILON
53
3.2.5- LA METHODE D'ENQUETE
53
3.2.5- VARIABLES ET
INDICATEURS
54
3.2.6. LE QUESTIONNAIRE
58
3.3. APPROCHES QUALITATIVES
59
3.3.1 L'observation directe
59
3.3.2. L'entretien individuel
59
3.4 Le traitement des
données
60
DEUXIEME PARTIE
61
CHAPITRE IV :
PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES
61
4.1 : PRESENTATION TABULAIRE ET ANALYSE DES
DONNEES QUANTITATIVES RECUEILLIES AUPRES DES ADOLESCENTS ET DES JEUNES.
61
4.2- PRESENTATION TABULAIRE ET ANALYSE DES
DONNEES QUANTITATIVES RECUEILLIES AUPRES DES PARENTS
77
CHAPITRE V :
INTERPRETATION DES RESULTATS
82
5.1. L'ENGOUEMENT DES JEUNES POUR LA
TÉLÉVISION ET LA RADIO.
83
5.1.1. L'influence des media sur les
jeunes.
84
5.2. MEDIA ET PRATIQUES CORPORELLES PAR LES
JEUNES EN MILIEU URBAIN.
87
5.2.1 Les jeunes et les pratiques
corporelles.
88
5.2.2 Les jeunes et le mode
d'habillement
90
5.2.3. L'influence des media sur les
pratiques corporelles et le mode d'habillement des jeunes
91
CONCLUSION
94
BIBLIOGRAPHIE
96
ANNEXES
101
* 1 DURKHEIM, E. , Les
règles de la méthode sociologique, Quadrige, PUF, Paris 1937. (L'
édition originale est de 1895).
* 2 Ibidem.
* 3 FOUCAULT, M. cité
par P. LIOTARD dans « Corps en Kit » 1996
* 4 U.E.P.A. : Manuel de
support de cours de la quatrième année de sociologie à
l'Université de Lomé du professeur AMEDJI Kodjo patapa.
* 5 Impact culturel des media
sur les jeunes de 15 à 30 ans au Togo : Cas de la
Télévision 1986 à 1990. Mémoire de Maîtrise
en Lettres Modernes, UB, Lomé, Togo
* 6Henné : arbuste
épineux de la famille des lythracées, dont les feuilles
produisent des teintes telles que le rouge et le jaune utilisé pour le
soin de cheveux ainsi que pour des tatouages ou scarifications.
* 7 www.ekopedia.org
* 8 L'habitus est un terme
employé par P. BOURDIEU et qui désigne l'ensemble des goûts
et des aptitudes acquis par un individu au cours du processus de
socialisation.
* 9 LAZARSFELD, P. et KATZ,
E., Personnal influence. The part played by poeple in the flow
of communication, Glenco, Free Press, 1960
* 10 PORCHER L. , Vers une
dictature des media, Paris, Hatier, 1976.
* 11
www.actualities.ehess.fr
* 12 ROCHER, G. ,
Introduction à la Sociologie Générale, Tome
II : L'Organisation Sociale, HMH, L'été 1976.
* 13 Mme BRUNDTLAND est
ex-premier Ministre norvégien, Responsable de la Word Commission on
Environment and Developpment, d'où le rapport « Notre Avenir
à tous » de 1987.
* 14 DGSCN : Direction
Générale de la Statistique et de la Comptabilité
Nationale
* 15 DGSCN : Direction
Générale de la Statistique et de la Comptabilité
Nationale
* 16 Données
statistiques recueillies à l'U.R.D. (Unité de Recherche
Démographique)
* 17 Cf. le code togolais de la
presse.
* 18 Cf. le code togolais de la
presse.
* 19 Source : Direction
Générale de la Statistique et de la Comptabilité
Nationale.
* 20 (Marchés Nouveaux
N°2 - Janvier 1998 ; TOGO CAP sur l'an 2000)
* 21 feuilleton
brésilien qui a été diffusé par la TVT sous le
titre de « Mari Mar »
* 22 Cf. les travaux de FAKIR
MUSAFAR in Research « Modern primitives », Sansfrancisco,
v/search publication 1989, p.6-36
|