1.1.2. Revue de la
littérature
Il s'agit dans cette partie de recenser et d'analyser un
certain nombre des travaux qui abordent le thème de la présente
étude ainsi que ceux qui touchent à la zone retenue.
Cependant, cette liste n'est pas exhaustive puisqu'il n'a
été sélectionné que ceux qui semblent les plus
importants.
La région de Tahoua a fait l'objet de nombreux travaux
notamment sur le plan socio-économique et agronomique. Ceci nous permet
de bénéficier de beaucoup d'informations sur la zone et de
capitaliser la majorité d'entre elles.
C'est ainsi SABRA (2011) a réalisé un travail
consistant à caractériser dix huit (18) vallées de la zone
d'intervention de LUCOP TAN dans la région de Tahoua, à
inventorier toutes les potentialités qu'elles offrent en matière
d'irrigation et à faire des propositions dans le cadre d'une
éventuelle mise en valeur. Pour ce faire, un travail de collecte des
données sur le terrain combiné à des consultations des
documents tels que les SMEV, les PDC, et les différents rapports finaux
d'ACA a été conduit. L'auteur débouche sur
l'élaboration d'une fiche de caractérisation pour chaque
vallée qui est une sorte de carte d'identité de celle-ci. Et
c'est finalement sur la base de ces fiches qu'a été
opéré le choix des sites potentiels pour une future intervention
de LUCOP.
Au Sud-Benin, ASSOGBA (2008) analyse l'offre des produits
maraîchers puisqu'elle n'arrive pas à satisfaire la demande. Pour
cela, il procède à une caractérisation des
différents types d'exploitation par la méthode d'enquête au
près d'un échantillon 136 producteurs maraîchers
répartis dans deux zones agro-écologiques différentes.
Ceci permettra une meilleure performance des politiques de développement
de ce secteur. Au total, trois (3) types d'exploitations ont été
identifiés. L'analyse a aussi montré qu'il y a une faible
participation des femmes dans la production maraîchères et une
disparité plus ou moins grande en terme de superficie entre les
exploitations, une expérience moyenne des maraîchers qui est de
17 ans, une pénurie foncière, un gaspillage de la main d'oeuvre
et un niveau d'équipement très bas.
Dans la région de Kita au Mali cette fois-ci, VALENTINE
(1998) se propose de faire une analyse-diagnostic des systèmes agraires
passés et actuels d'un village. Elle a mené Plusieurs types
d'enquêtes afin d'appréhender la dynamique historique des
systèmes agraires et de caractériser la structure et le
fonctionnement des systèmes actuels. La caractérisation a
porté sur les composantes agroécologique et agroéconomique
de ces systèmes. C'est sur la base de l'analyse agroéconomique
que l'auteur a abouti à une typologie et une analyse économique
des exploitations ; ce qui lui a ainsi permis de bien comprendre la
dynamique actuelle dont la tendance est orientée vers un
développement de plus en plus différencié des
exploitations.
OUMAR D. et al (2008) analysent, dans le cadre d'un
projet de recherche dénommé « Comprendre les exploitations
agricoles familiales pour élaborer des politiques agricoles avec les
paysans (EXFAM) », les exploitations agricoles familiales de la
vallée du fleuve Sénégal en vue de faciliter la prise en
compte de la vision et des stratégies paysannes dans
l'élaboration des politiques agricoles. Pour ce faire, une typologie des
exploitations a été élaborée ainsi qu'une
description rigoureuse des différents systèmes de production. Il
ressort de cette étude que les revenus issus des activités non
agricoles sont, en général, destinés à l'achat de
biens de consommation ; les superficies moyennes cultivées restent
faibles ; les exploitations sont pour la plupart
sous-équipées et l'élevage est largement pratiqué.
L'analyse de tous ces résultats technico-économiques est d'une
importance capital en ce qui concerne les activités d'appui conseil
agricole aux producteurs.
La même étude a été
effectuée mais cette fois-ci au niveau du Sénégal Oriental
et de la Haute Casamance par GOULE G. (2008) et al. et a abouti
à des résultats assez proches. Les auteurs ont souligné
cependant un appauvrissement des exploitations agricoles familiales
malgré une pluviométrie abondante et des sols riches et
diversifiés.
Ces deux études sont semblables à celle que nous
entreprenons notamment sur le plan méthodologique.
Une étude similaire a été menée
par FONTAINE (2009). Mais pour cet auteur, l'objectif poursuivi dans la
réalisation du diagnostic des exploitations maraîchères est
de connaître avant le transfert des technologies agroécologiques
élaboré par le projet GAMOUR, les stratégies actuelles de
lutte des agriculteurs contre la mouche des légumes. Il ressort de cette
étude que les exploitations se différentient par leur
fonctionnement global et leur pratique agricole (stratégie de lutte) et
que les différents types d'exploitation appliquent différentes
stratégies dans la lutte contre la mouche des légumes.
Quant à LANDAIS (1996), c'est face à une demande
sociale en forte évolution qu'il préconise des nouvelles
méthodes de typologie d'exploitations agricoles. Selon lui, ces
questions de typologie doivent s'adapter au contexte actuel
caractérisé par la globalisation des problèmes et la
montée de l'incertitude et de l'imprévisibilité. C'est
pourquoi l'auteur présente et compare deux nouvelles méthodes
entre elles et par rapport à la méthode dite désormais
classique.
EMMANUEL M. et al. (2002) abordant dans le même
sens, distinguent deux sortes de typologie. Les typologies de structure qui
sont des véritables photographies ayant pour objectif essentiel la
caractérisation de la diversité des situations
rencontrées, offrant ainsi un cadre pour des analyses sur des ensembles
homogènes. Les typologies de fonctionnement, elles, s'attachent
à l'étude des processus. Elles se veulent plus
opérationnelles et servent d'outils d'analyse pour la définition
et l'exécution des actions de recherche et de développement. Il
est à noter cependant que toutes ces deux méthodes
présentent des limites concernant la collecte et la fiabilité des
données ainsi que les méthodes de traitement utilisées
influencées par le choix des critères discriminants et des
variables à analyser.
Mais BROSSIER et al. (1977) pensent que,
pour des telles analyses, il faut aussi prendre en compte des projets et des
situations des agriculteurs. Ceci permettra de construire une typologie qui
tienne compte de la dynamique d'évolution des exploitations.
Malgré de légères différences
entre les objectifs assignés à ces études, une place de
choix est accordée à la typologie des exploitants pour l'atteinte
de ces derniers. Qu'il s'agisse de l'appui-conseil aux producteurs, de
l'élaboration d'une politique agricole ou de transfert de technologie,
la méthode est toujours la même, il faut une
caractérisation sur le plan socio-économique et technique des
exploitations agricoles. La majorité de ces auteurs sont unanimes que la
connaissance de différents types de producteurs permet de conduire des
actions ciblées dans le cadre d'une éventuelle assistance
à l'endroit de ces derniers.
La méthode utilisée par les différents
auteurs servira beaucoup à la réalisation de la présente
étude. Certaines de ces travaux sont la base sur laquelle elle est
conduite car très proches de la thématique abordée.
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