République du Niger
UNIVERSITE ABDOU MOUMOUNI
FACULTE
D'AGRONOMIE
Centre Régional d'Enseignement
Spécialisé en Agriculture
(CRESA)
Mémoire de fin d'étude
Pour l'obtention du Diplôme d'Etude
Supérieur Spécialisé (DESS)
Spécialité : Protection de
l'environnement et amélioration des systèmes agraires
sahéliens
Analyse-diagnostic et typologie des exploitations
maraichères de la vallée de Toro-Commune rurale de
Barmou/Département de Tahoua
Présenté et soutenu par :
SANDA GONDA Hassane
Sous la direction de : Membres du jury
Dr YAHAYA Abdou, FA/UAM Président : BALLA
Abdrourahamane
Dr MAHAMADOU Chaibou, FA/UAM Maitre de conférences,
FA/UAM
Encadreur-terrain : Assesseur : BARAGE
Moussa
M. Sabit Mailoukou, AT/PSO PromAP/Tahoua Maitre de
conférences, FA/UAM
Promotion 2012
Table des
matières
Table des matières
2
Table des figures
5
Table des tableaux
6
SIGLES ET ABREVIATIONS
7
DEDICACES
8
REMERCIEMENTS
9
Avant-propos
10
Résumé
11
Summary
12
Introduction générale
13
Chapitre I. Cadre théorique de
l'étude
15
1.1. Problématique
15
1.1.1. Contexte et justification
15
1.1.2. Revue de la littérature
16
1.1.3. Définition des concepts
19
1.2. Objectif principal de
l'étude
19
1.3. Objectifs spécifiques
20
1.4. Hypothèses
20
Chapitre II : Présentation de la
zone d'étude
21
2.1. Localisation
21
2 .2. Aspects physiques
22
2.2.1. Géomorphologie et sols
22
2.2.2. Hydrologie et ressources en eau
23
2.2.3. Climat
24
2.2.3.1. Précipitations
24
2.2.3.2. Températures et
évapotranspiration
25
2.3. Aspects humains
26
2.3.1. Caractéristiques
socio-démographiques
26
2.3.2. Activités
socio-économiques
26
2.4. Présentation de la structure
d'accueil
27
2.4.1. Objectif du PromAP
28
2.4.2. Mise en oeuvre de la première
phase
28
Chapitre III : Matériels et
méthodes
29
3.1. Recherche documentaire
29
3.2. Travaux de terrain
29
3.2.1. Choix des villages à
enquêter
29
3.2.2. Echantillonnage
29
3.2.3. Enquêtes
30
3.2.4. Visites de terrain
30
3.3. Analyse et traitement des données
30
3.4. Limite de l'étude
31
Chapitre IV : Résultats et
discussions
32
3.1. Résultats
32
3.1.1. Profil des chefs d'exploitation
32
3.1.2. Caractérisation des ressources
de l'exploitation
34
3.1.2.1. Foncier
34
3.1.2.2. Equipement agricole
35
3.1.2.3. Main d'oeuvre
36
3.1.2.4. Fertilisation
36
3.1.3. Caractérisation des
activités économiques
38
3.1.3.1. Maraîchage
38
3.1.3.2. Formation des revenus
38
3.1.3.3. Niveau des revenus des
exploitations maraîchères
39
3.1.3.4. Système d'élevage
40
3.1.3.5. Commercialisation
41
3.1.4. Niveau d'encadrement et
d'organisation
42
3.1.5. Typologie des exploitations
maraîchères
44
3.1.5.1. Brève description de la
méthode AFCM
44
3.1.5.2. Analyses statistiques
45
3.1.5.2.1. Analyse Factorielle des
Correspondances Multiples
45
3.1.5.2.2. Classification Ascendante
Hiérarchique
48
3.1.5.3. Interprétation des types
d'exploitations
51
3.2.
Discussions
52
Conclusion générale
54
Recommandations
55
Bibliographie
57
Annexes
59
Table des figures
Figure 1: Carte de la localisation de la commune
rurale de Barmou.
22
Figure 2: Variation interannuelle de la
pluviométrie à la station de Tahoua (1985-2012).
25
Figure 3: Répartition des exploitations
selon les animaux élevés
40
Figure 4: Représentation des individus et
des variables sur le plan
47
Figure 5: Classification Ascendante
Hiérarchique (CAH)
49
Figure 6: Diagramme des indices de niveau
49
Table des tableaux
Tableau 1: Répartition des chefs
d'exploitation selon le sexe et la situation matrimoniale
32
Tableau 2: Proportion des exploitants en fonction
de leur expérience
33
Tableau 3: Mode d'acquisition de la terre
34
Tableau 4: Répartition des exploitations
selon la superficie exploitée en culture de contre-saison
35
Tableau 5: Distribution des exploitations selon la
nature des équipements hydrauliques
35
Tableau 6: Pourcentage d'exploitations selon le
type de main d'oeuvre
36
Tableau 7: Pourcentage des exploitations selon le
type de fertilisant utilisé et la fréquence des apports
37
Tableau 8: Les raisons d'utilisation du fumier
37
Tableau 9: Autres activités
pratiquées par les maraîchers
39
Tableau 10: Revenus et charges moyens par
exploitants et par village
39
Tableau 11: Les exploitations selon les
systèmes d'élevage
41
Tableau 12: Différents
procédés de vente des produits maraîchers
41
Tableau 13: Problèmes de production, de
conservation et de commercialisation
42
Tableau 14: Pourcentage des exploitations selon les
acquis et les besoins en formation en maraîchage
42
Tableau 15: Pourcentage des exploitations selon les
appuis reçus
43
Tableau 16: Pourcentage des exploitations selon les
problèmes techniques de production
44
Tableau 18: Inertie des axes et leurs proportions
cumulées
46
Tableau 19: Troncature des classes
50
Tableau 20: Types d'exploitations et leurs
caractéristiques
50
SIGLES ET ABREVIATIONS
ACA: Appui Conseil Agricole
ACM: Analyse des Correspondances Multiples
AFCM: Analyse Factorielle des Correspondances Multiples
AFC: Analyse Factorielle des Correspondances
APAC: l'Association des Professionnelles
Africaines de la Communication
EXFAM: Exploitations Familiales
FAO: Food and Agriculture Organization
FIT: Front Inter Tropical
GAMOUR: Gestion Agroécologique des Mouches de
légumes de La Réunion
GIZ : Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit
LUCOP : programme Lutte Contre la Pauvreté
LUCOP TAN: programme Lutte Contre la Pauvreté Tahoua
Nord
ONG: Organisation Non Gouvernementale
PDC: Plan de Développement Communal
PRODEX : Projet de Développement des Exportations des
produits et des marchés agro-sylvo-pastoraux au Niger
PromAP: Promotion de l'Agriculture Productive
PUSADER : Projet d'Urgence pour l'appui à la
Sécurité Alimentaire et le Développement Rural
SMEV: Schéma de Mise En Valeur
DEDICACES
A la mémoire de mon père, que son âme
repose en paix.
A ma mère, mes frères et
soeurs.
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, nous tenons à exprimer notre
gratitude aux personnes qui, par leur encadrement, leur conseil et leur soutien
ont permis son plein aboutissement. Il s'agit notamment de : Dr YAHAYA
Abdou et Dr MAHAMADOU Chaibou pour avoir encadré ce travail et ce,
malgré leurs multiples préoccupations. Leurs conseils et
suggestions nous ont été d'une très grande importance.
Mes remerciements vont à l'endroit de tous les
enseignants de la faculté d'agronomie, en l'occurrence tous les
intervenants au niveau du DESS/CRESA.
A mes camarades de promotion.
Je tiens à remercier très sincèrement M.
Soumana Moumouni, Coordinateur PromAP/Tahoua, M. Sabit Mailoukou AT/PSO, notre
encadreur terrain ainsi que toute l'équipe technique sur place et tout
le personnel d'appui pour leur collaboration et le climat qui a
régné durant toute la durée de notre stage.
Merci aussi à M. HABOU Rabiou, doctorant en biologie
à la FAST/UAM qui nous a beaucoup aidés dans le traitement des
données.
A toute la population des villages visités,
particulièrement au chef du village de Toudoun Souya qui nous a
hébergés lors de notre séjour mais qui est
décédé peu de temps après notre départ, paix
à son âme. A tous, je souhaite beaucoup de courage dans leurs
activités.
Je ne pouvais oublier mes amis avec qui nous sommes devenus
des véritables frères. Tous ont contribué d'une
façon ou d'une autre à la réalisation de ce travail. Ils
sont formidables. Ne pas les remercier serait ingrat de ma part.
Avant-propos
Le présent rapport de stage a été
rédigé après un séjour de six (6) mois sur le
terrain ayant permis de faire des constats et de réaliser des
enquêtes.
Le stage a été effectué dans le cadre
d'une coopération entre la Faculté d'Agronomie et le programme
PromAP (Promotion de l'Agriculture Productive).
Les activités du programme PromAP se focalisent sur la
petite irrigation c'est-à-dire le développement d'une assistance
technique pour la promotion de la petite irrigation au Niger. Le programme est
prévu pour une durée de six ans en deux phases de trois ans
chacune.
L'objectif global du PromAP est d'améliorer
durablement la contribution de l'agriculture nigérienne à la
croissance économique et à la sécurité
alimentaire.
Les interventions du PromAP sont principalement
orientées vers les producteurs et productrices mais en prenant en compte
le contexte de la décentralisation. Elles s'inscrivent donc dans une
articulation entre l'approche communautaire et l'approche communale. C'est
pourquoi, avec toutes les communes d'intervention, un processus
d'identification et de choix des sites d'intervention a été
conduit sur la base des priorités de développement (PDC) et
d'autres critères appropriés (potentialités en terres et
eaux).
Résumé
Ce travail est consacré à une étude sur
l'analyse des exploitations maraichères de la vallée de Toro,
zone située dans la commune rurale de Barmou/département de
Tahoua. Il s'agit en fait de caractériser ces exploitations
maraichères aux plans socio-économique et technique en vue de
déboucher sur des groupes homogènes, conditions
nécessaires pour un éventuel appui-conseil ciblé.
L'étude s'est déroulée dans quatre (4)
villages de la commune : Toro, Toudoun Souya, Doli et Doutchin Fara, tous
riverains de la vallée de Toro.
Un échantillon de quatre vingt et un (81)
exploitations maraîchères choisies de manière
raisonnée a été enquêté. La méthode
d'Analyse Factorielle des Correspondances Multiples a permis de distinguer
quatre (4) types d'exploitations maraîchères. Les critères
utilisés à cet effet sont : les données
démographiques, les caractéristiques techniques et les
données économiques. Les différents groupes sont :
type I composé des exploitations dont les chefs sont
les plus âgés ; type II exploitations qui,
en plus du maraîchage pratique l'arboriculture et qui manque de
route pour acheminer leur production; type III
constitué des exploitations qui ont les plus grandes superficies et une
longue tradition dans la pratique du maraichage ; type IV
composé des exploitations essentiellement familiales et
relativement moins équipées.
L'analyse révèle que les exploitations
maraichères de la vallée sont en général
sous-équipées et manquent cruellement d'accès à
l'approvisionnement en intrants agricoles.
Mots clés :
Maraîchage, typologie, vallée de Toro, exploitation.
Summary
This work is devoted to a study on the analysis of market
gardening farms in the Toro Valley area in the rural commune of Barmou/Tahoua.
The purpose of this work is in fact to characterize these farms gardening to
socio-economic and technique in order to result in homogeneous groups,
necessary conditions for a possible targeted support.
The study took place in four (4) villages of the commune:
Toro, Toudoun Souya, Doli and Doutchin Fara, all are constituents of the Toro
valley.
A sample of eighty-one (81) vegetable farms selected in a
rational manner was investigated. The method of Factorial Analysis of the
Multiple Correspondences allowed us to distinguish four (4) types of vegetable
farms. The criteria used for this purpose are: demographics, technical
characteristics and economic data. The different groups are: type
I composed farms whose heads are oldest, type II
farms, in addition to the practical arboriculture horticulture and which misses
road to convey their production type III contain the farms
which have the largest surfaces and extensive experience, type
IV mainly family farms and relatively less equipped.
The analysis reveals that gardening farms in the valley are
generally under-equipped and lack access to agricultural inputs.
Keywords: Vegetable, typology, Toro
Valley, exploitation.
Introduction
générale
Le Niger bénéficie d'une large expérience
en matière des politiques agricoles et des programmes de
développement rural. L'agriculture est perçue comme un secteur
pourvoyeur de nourriture, générateur de revenus et un instrument
de lutte contre la pauvreté et l'insécurité alimentaire.
L'augmentation de la productivité agricole est considérée
comme impérative pour un meilleur développement
économique.
Or, l'agriculture n'arrive pas malgré tout à
jouer ce rôle primordial qui lui est assigné. La question est
alors comment faire pour quelle puisse pleinement et véritablement
remplir cette mission ?
C'est alors pour répondre à cette question que
le programme PromAP a été élaboré dans la
région de Tahoua, zone à vocation agro-pastorale en vue
d'orienter les producteurs vers l'intensification de la production agricole.
Cette intensification passe par un développement de l'irrigation puisque
la zone s'y prête car disposant d'importantes vallées qui sont des
zones à fort potentiel irrigable. L'irrigation permet de combler les
déficits alimentaires des cultures pluviales et d'augmenter efficacement
les revenus des agriculteurs. En effet, selon Sabra (2011), « la
petite irrigation apparaît comme un secteur prometteur car sa conception
simple, son faible coût, sa souplesse d'application ainsi que ses
bénéfices socio-économiques en font une alternative
efficace aux grands périmètres irrigués ».
Le programme PromAP se propose donc d'orienter les producteurs
de la vallée de Toro vers la pratique du maraîchage en hivernage
tout en le renforçant en contre saison.
Cependant, pour une meilleure action à leur endroit, la
connaissance des besoins de chacun d'eux ou du moins des groupes d'individus
assez proches s'avère nécessaire puisqu'ils n'ont pas tous les
mêmes préoccupations. C'est dans ce cadre que s'inscrit le
présent travail.
Cette étude vise donc à analyser les dynamiques
d'organisation et de fonctionnement des exploitations maraîchères
de la vallée dans l'optique de faciliter la prise en compte de la
diversité des exploitations en vue d'un éventuel appui conseil
ciblé. Une classification ou typologie a été par la suite
élaborée en fonction des caractéristiques propres des
différents groupes.
Pour FONTAINE (2009), citant Jollivet (1965, cité par
Capillon, 1993) : « une typologie ne se résume pas
à son aspect descriptif. L'objectif de la typologie est d'identifier les
éléments significatifs à comparer et leur donner un sens
dans une construction d'ensemble compréhensive ».
Le présent document rendant compte des résultats
de l'étude est ainsi structuré :
ü le premier chapitre traite du cadre théorique
c'est à dire de la problématique, des objectifs, de
l'hypothèse ;
ü le second chapitre portant sur la présentation
de la zone d'étude donne la localisation, les grands traits physiques
(à savoir la géomorphologie, l'hydrologie et le climat) et
humains ;
ü le troisième chapitre abordant la
méthodologie qui a servi de base à ce travail ;
ü enfin, le quatrième chapitre présentant
les résultats et les discussions.
Chapitre I. Cadre
théorique de l'étude
Le cadre théorique couvre la problématique
(contexte et justification), revue de littérature, définition des
concepts, les objectifs et la méthodologie à partir desquelles
l'étude est bâtie.
1.1. Problématique
1.1.1. Contexte et
justification
Les autorités nigériennes ont, depuis plusieurs
décennies, déployé des multiples efforts en vue de lutter
contre la pauvreté et ont fait de l'amélioration des conditions
de vie des populations leur priorité à travers notamment
l'autosuffisance alimentaire. Mais force est de constater que le pays reste
toujours dépendant d'une agriculture artisanale, elle-même
tributaire des aléas climatiques. De manière
générale, une tendance à la baisse de la
productivité agricole a été observée au niveau du
monde rural, se traduisant ainsi par la baisse des revenus réels des
producteurs et l'augmentation du déficit alimentaire. Pourtant, les
potentialités existent. C'est le cas de la région de Tahoua,
objet de cette étude.
En effet, le département de Tahoua dispose
d'énormes potentialités en ressources naturelles. Cette
région est pauvre en ressources en eau de surface ou du moins de
cours d'eau permanents. Elle dispose cependant d'un nombre important des
vallées aménagées et non aménagées au moyen
d'environ deux cents dix huit (218) seuils d'épandage de crue (SABRA,
2011). En ce qui concerne les ressources en eau souterraine, le
département dispose d'importantes nappes alluviales peu profondes
localisées dans les vallées (3 à 15 m de profondeur). A
côté de cette disponibilité des ressources en eaux
souterraines existe un énorme potentiel en terres irrigables notamment
au niveau des innombrables vallées dont regorge la zone. Ce capital en
terres constitue un tremplin vers une intensification agricole puisque ces sols
de vallées se prêtent non seulement aux cultures vivrières
(pluviales) mais aussi et surtout aux cultures maraîchères.
Il s'agit aujourd'hui de savoir les conditions à
travers lesquelles ces potentialités peuvent être
exploitées pour permettre une amélioration substantielle de
productivité et donc de production agricole débouchant sur la
satisfaction des besoins alimentaires des producteurs.
C'est l'objectif visé par le programme Promotion de
l'Agriculture Productive (PromAP) qui oeuvre pour la mise en place de
système de cultures s'étendant sur toute l'année. Ce qui,
en plus de la satisfaction des besoins alimentaires entrainerait l'augmentation
des revenus des producteurs et ses corollaires à savoir
l'amélioration de leur condition de vie et la lutte contre la
pauvreté. Les actions de PromAP consistent en des appuis à ces
producteurs.
Or pour ce faire, une répartition en classes ou types
des exploitations maraîchères a été jugée
nécessaire.
Face donc à la diversité des exploitations, des
questions se posent telles que : quelles sont les critères qu'il
faut retenir pour construire leur typologie ? Quelles en sont leurs
dynamiques de fonctionnement et d'organisation ? D'où la
nécessité de conduire une étude afin d'orienter les
futures actions du PromAP notamment en matière d'appui conseil agricole.
C'est la justification de la présente étude dont le thème
est : Analyse-diagnostic et typologie des exploitations maraichères
de la vallée de Toro-commune rurale de Barmou/Département de
Tahoua.
1.1.2. Revue de la
littérature
Il s'agit dans cette partie de recenser et d'analyser un
certain nombre des travaux qui abordent le thème de la présente
étude ainsi que ceux qui touchent à la zone retenue.
Cependant, cette liste n'est pas exhaustive puisqu'il n'a
été sélectionné que ceux qui semblent les plus
importants.
La région de Tahoua a fait l'objet de nombreux travaux
notamment sur le plan socio-économique et agronomique. Ceci nous permet
de bénéficier de beaucoup d'informations sur la zone et de
capitaliser la majorité d'entre elles.
C'est ainsi SABRA (2011) a réalisé un travail
consistant à caractériser dix huit (18) vallées de la zone
d'intervention de LUCOP TAN dans la région de Tahoua, à
inventorier toutes les potentialités qu'elles offrent en matière
d'irrigation et à faire des propositions dans le cadre d'une
éventuelle mise en valeur. Pour ce faire, un travail de collecte des
données sur le terrain combiné à des consultations des
documents tels que les SMEV, les PDC, et les différents rapports finaux
d'ACA a été conduit. L'auteur débouche sur
l'élaboration d'une fiche de caractérisation pour chaque
vallée qui est une sorte de carte d'identité de celle-ci. Et
c'est finalement sur la base de ces fiches qu'a été
opéré le choix des sites potentiels pour une future intervention
de LUCOP.
Au Sud-Benin, ASSOGBA (2008) analyse l'offre des produits
maraîchers puisqu'elle n'arrive pas à satisfaire la demande. Pour
cela, il procède à une caractérisation des
différents types d'exploitation par la méthode d'enquête au
près d'un échantillon 136 producteurs maraîchers
répartis dans deux zones agro-écologiques différentes.
Ceci permettra une meilleure performance des politiques de développement
de ce secteur. Au total, trois (3) types d'exploitations ont été
identifiés. L'analyse a aussi montré qu'il y a une faible
participation des femmes dans la production maraîchères et une
disparité plus ou moins grande en terme de superficie entre les
exploitations, une expérience moyenne des maraîchers qui est de
17 ans, une pénurie foncière, un gaspillage de la main d'oeuvre
et un niveau d'équipement très bas.
Dans la région de Kita au Mali cette fois-ci, VALENTINE
(1998) se propose de faire une analyse-diagnostic des systèmes agraires
passés et actuels d'un village. Elle a mené Plusieurs types
d'enquêtes afin d'appréhender la dynamique historique des
systèmes agraires et de caractériser la structure et le
fonctionnement des systèmes actuels. La caractérisation a
porté sur les composantes agroécologique et agroéconomique
de ces systèmes. C'est sur la base de l'analyse agroéconomique
que l'auteur a abouti à une typologie et une analyse économique
des exploitations ; ce qui lui a ainsi permis de bien comprendre la
dynamique actuelle dont la tendance est orientée vers un
développement de plus en plus différencié des
exploitations.
OUMAR D. et al (2008) analysent, dans le cadre d'un
projet de recherche dénommé « Comprendre les exploitations
agricoles familiales pour élaborer des politiques agricoles avec les
paysans (EXFAM) », les exploitations agricoles familiales de la
vallée du fleuve Sénégal en vue de faciliter la prise en
compte de la vision et des stratégies paysannes dans
l'élaboration des politiques agricoles. Pour ce faire, une typologie des
exploitations a été élaborée ainsi qu'une
description rigoureuse des différents systèmes de production. Il
ressort de cette étude que les revenus issus des activités non
agricoles sont, en général, destinés à l'achat de
biens de consommation ; les superficies moyennes cultivées restent
faibles ; les exploitations sont pour la plupart
sous-équipées et l'élevage est largement pratiqué.
L'analyse de tous ces résultats technico-économiques est d'une
importance capital en ce qui concerne les activités d'appui conseil
agricole aux producteurs.
La même étude a été
effectuée mais cette fois-ci au niveau du Sénégal Oriental
et de la Haute Casamance par GOULE G. (2008) et al. et a abouti
à des résultats assez proches. Les auteurs ont souligné
cependant un appauvrissement des exploitations agricoles familiales
malgré une pluviométrie abondante et des sols riches et
diversifiés.
Ces deux études sont semblables à celle que nous
entreprenons notamment sur le plan méthodologique.
Une étude similaire a été menée
par FONTAINE (2009). Mais pour cet auteur, l'objectif poursuivi dans la
réalisation du diagnostic des exploitations maraîchères est
de connaître avant le transfert des technologies agroécologiques
élaboré par le projet GAMOUR, les stratégies actuelles de
lutte des agriculteurs contre la mouche des légumes. Il ressort de cette
étude que les exploitations se différentient par leur
fonctionnement global et leur pratique agricole (stratégie de lutte) et
que les différents types d'exploitation appliquent différentes
stratégies dans la lutte contre la mouche des légumes.
Quant à LANDAIS (1996), c'est face à une demande
sociale en forte évolution qu'il préconise des nouvelles
méthodes de typologie d'exploitations agricoles. Selon lui, ces
questions de typologie doivent s'adapter au contexte actuel
caractérisé par la globalisation des problèmes et la
montée de l'incertitude et de l'imprévisibilité. C'est
pourquoi l'auteur présente et compare deux nouvelles méthodes
entre elles et par rapport à la méthode dite désormais
classique.
EMMANUEL M. et al. (2002) abordant dans le même
sens, distinguent deux sortes de typologie. Les typologies de structure qui
sont des véritables photographies ayant pour objectif essentiel la
caractérisation de la diversité des situations
rencontrées, offrant ainsi un cadre pour des analyses sur des ensembles
homogènes. Les typologies de fonctionnement, elles, s'attachent
à l'étude des processus. Elles se veulent plus
opérationnelles et servent d'outils d'analyse pour la définition
et l'exécution des actions de recherche et de développement. Il
est à noter cependant que toutes ces deux méthodes
présentent des limites concernant la collecte et la fiabilité des
données ainsi que les méthodes de traitement utilisées
influencées par le choix des critères discriminants et des
variables à analyser.
Mais BROSSIER et al. (1977) pensent que,
pour des telles analyses, il faut aussi prendre en compte des projets et des
situations des agriculteurs. Ceci permettra de construire une typologie qui
tienne compte de la dynamique d'évolution des exploitations.
Malgré de légères différences
entre les objectifs assignés à ces études, une place de
choix est accordée à la typologie des exploitants pour l'atteinte
de ces derniers. Qu'il s'agisse de l'appui-conseil aux producteurs, de
l'élaboration d'une politique agricole ou de transfert de technologie,
la méthode est toujours la même, il faut une
caractérisation sur le plan socio-économique et technique des
exploitations agricoles. La majorité de ces auteurs sont unanimes que la
connaissance de différents types de producteurs permet de conduire des
actions ciblées dans le cadre d'une éventuelle assistance
à l'endroit de ces derniers.
La méthode utilisée par les différents
auteurs servira beaucoup à la réalisation de la présente
étude. Certaines de ces travaux sont la base sur laquelle elle est
conduite car très proches de la thématique abordée.
1.1.3. Définition des
concepts
Exploitation agricole : plusieurs
définitions de l'exploitation agricole existent dans la
littérature. Par exemple, selon la définition néoclassique
l'exploitation agricole est un centre de décision et a
un objectif unique : optimiser son profit en combinant
productions et facteurs de productions (Diop, 2008).
L'exploitation maraîchère
désigne une unité économique dans laquelle le
maraîcher réalise des combinaisons plus ou moins complexes de
productions et de facteurs de production (terre, travail, Capital) en vue de
produire des biens alimentaires (légumes) destinés pour la
plupart au marché et aussi d'accroître son profit
(Babatoundé, 2008).
La typologie est un modèle de
représentation (tableau ou graphe) de la diversité des
exploitations composant une agriculture locale reposant sur la distinction de
types d'exploitations agricoles à partir de critères qui peuvent
être fonctionnels et/ou structurels et/ou encore de performances (CIRAD,
1990).
Un type désigne un ensemble
d'individus présentant des "distances" proches entre eux. La variance
inter-individus doit être la plus faible possible pour maximiser
l'homogénéité du groupe (Babatoundé, 2008).
1.2. Objectif principal de
l'étude
L'objectif principal de cette étude est de
réaliser le diagnostic des exploitations maraichères, la
finalité étant une meilleure connaissance de ces
dernières. Il s'agit en fait de les caractériser aux plans
socio-économique et technique en vue de déboucher sur un
classement en groupes homogènes, conditions nécessaires pour un
éventuel appui-conseil ciblé.
1.3. Objectifs
spécifiques
Les objectifs spécifiques de l'étude sont des
étapes intermédiaires de la réalisation de l'objectif
principal. Il s'agit de :
ü caractériser les exploitations
maraîchères.
ü classer les différentes exploitations
maraichères en un nombre limité de catégories, ou types,
relativement homogènes et contrastées : typologie.
ü faire ressortir et expliquer les différences
entre les exploitations.
1.4. Hypothèses
Pour atteindre les objectifs assignés à cette
étude nous avons formulés deux hypothèses :
ü La caractérisation des exploitations
maraichères permet une meilleure compréhension de ces
dernières,
ü En dépit de leur diversité, ces
exploitations présentent des similitudes et peuvent être
groupées en classes homogènes.
Chapitre II :
Présentation de la zone d'étude
Ce chapitre traite de la localisation de la zone
d'étude et de ses caractéristiques physiques et humaines.
2.1. Localisation
La région de Tahoua est localisée dans le centre
ouest du Niger, en longitude entre 04° 52' et 6° 41' Est et en
latitude entre 13° 40' Nord (frontière du Nigeria) et 18° 50'
Nord (frontière du Mali).
Elle est limitée au Nord-Ouest par la république
du Mali, à l'Est par les régions d'Agadez et Maradi, au Sud par
la république Fédérale du Nigeria et à l'Ouest par
les régions de Dosso et de Tillabéry. Elle couvre une superficie
de 113.371 Km² soit 8,95 % du territoire national.
Elle est subdivisée en huit (8) départements
dont celui de Tahoua englobant la commune rurale de Barmou (figure 1) au sein
de laquelle se trouve située la vallée de Toro, objet de cette
étude. La commune rurale de Barmou est entourée par les communes
de Affala à l'ouest, Kalfou à l'est, Kao au nord et Tahoua I et
II au sud.
La vallée de Toro elle-même fait parti du grand
ensemble dénommé vallée de Toukoukout qui regroupe les
villages de Barmou, N'goy, Kofalelan, Albaraka, Toukoukout, Toudoun Souya,
Doutchin Fara, Doli, Toro et Tigart.
Figure 1: Carte de la
localisation de la commune rurale de Barmou.
2 .2. Aspects physiques
2.2.1.
Géomorphologie et sols
Le relief du département de Tahoua est marqué
par la présence d'un vaste plateau de grès ferrugineux qui
s'abaisse du nord-est vers le sud-ouest, l'Ader-Doutchi. L'érosion a
taillé des vallées encaissées pour former un relief
composé des plateaux, de versants abrupts, de glacis et de bas-fonds.
Quant aux sols de cette région, ils sont très
influencés par la géologie du massif de l'Ader qui se
caractérise par une diversité des roches sédimentaires.
Néanmoins, on observe une bonne corrélation entre les
unités géomorphologiques et les types de sols. Ainsi, 5 grands
ensembles morpho-pédologiques peuvent être distingués:
- les sols minéraux bruts, lithosols des sommets de
plateaux : sols peu évolués, variables selon la nature du
substrat (calcaires, ferrugineux gréseux),
- les sols subarides des glacis, peu épais,
- les sols alluviaux des zones d'épandage des
vallées,
- les sols hydromorphes des bas-fonds inondés
- et les sols ferrugineux tropicaux des formations
dunaires.
Notons enfin que la terre est le premier facteur de
production.
2.2.2. Hydrologie et ressources
en eau
Les ressources en eau de la région sont
constituées par les eaux de surface et les eaux souterraines.
La région de Tahoua est drainée par trois
réseaux hydrographiques moyens, affluents du fleuve Niger.
Schématiquement, ces réseaux sont orientés Est-Ouest
à Nord-Est/Sud-Ouest Il s'agit du Sud au nord:
- de la Tarka (Bouza, Madaoua) alimentant la Sokoto River au
Nigeria,
- de la Maggia (Bouza, Konni) constituant le haut bassin
versant du dallol Maouri,
- de Badaguichiri, de Keïta (Keïta) et du Tadiss
(Tahoua) qui se joignent à l'Azawagh (Tchintabaraden) pour former le
dallol Bosso.
Ces réseaux sont fortement dégradés
à l'exception des hauts sous bassins de la Maggia et de Keïta
situés dans la zone stricto sensu de l'Adar-Doutchi-Maggia
marquée par des pentes sensibles. Pour le reste, les réseaux se
sont largement fossilisés. Les écoulements s'y observent en
tronçons discontinus débouchant sur des plaines d'épandage
ou des chapelets de mares où ils s'infiltrent ou s'évaporent. Ces
écoulements sont épisodiques sur quelques heures à
quelques jours à la suite des précipitations orageuses.
Concernant les eaux souterraines, à l'échelle de
la région, quatre grands groupes de systèmes aquifères
peuvent être distingués:
- l'aquifère du Continental Intercalaire/Hamadien
présent sur toute la région;
- les aquifères du Crétacé marin et du
Paléocène dans des réservoirs spatialement variés
(Turonien à Tchinbaraden, Sénonien à Bouza, Madaoua et
Keïta, Paléocène dans la moitié Est de la
région);
- l'aquifère du Continental terminal (Konni,
Illéla et Tahoua) ;
- enfin les nappes des formations quaternaires alluviales sont
souvent des nappes d'inféroflux qui deviennent souvent captives à
l'Ouest et alluviale dans les vallées).
2.2.3. Climat
Dans la région de Tahoua règne un climat
tropical semi-aride dont la succession des saisons est régulée
par le déplacement du front intertropical (FIT). L'importance du climat
ici est qu'il permet de parcourir les paramètres qui influencent le plus
directement la phénologie des végétaux au cours de
l'année, celle des cultures en particulier, qui sont sans doute la
pluviométrie, la température et l'évapotranspiration
potentielle. Le site d'observation n'étant pas loin de la ville de
Tahoua, les données de cette station ont servi à l'analyse de
tous les éléments du climat.
2.2.3.1.
Précipitations
Au Niger, la saison des pluies ne dure que 3 à 4 mois
(juin, juillet, août, septembre), le reste de l'année étant
caractérisé par une longue saison sèche.
Dans la région de Tahoua, le cumul
pluviométrique est compris entre 200 et 500 mm. Le nombre moyen de jours
de pluie est de 35 jours à Tahoua.
Ces précipitations ont une forte intensité et
présentent un caractère torrentiel. Ce qui fait qu'elles
ruissellent rapidement et sont donc moins profitables aux plantes. Elles sont
caractérisées par une forte variabilité temporelle et
spatiale mais l'essentiel du total pluviométrique est enregistré
en juillet et en août avec 50 à 80% du total annuel.
Pour la station de Tahoua, sur la période allant de
1985 à 2012, la moyenne interannuelle est de 364 mm. L'année la
plus arrosée (1994) avec un total de 599,2 mm correspond à
près de trois fois l'année la plus sèche (2004) qui a
enregistré 205,5 mm. Cela confirme les irrégularités inter
annuelles des précipitations et sa variabilité temporelle.
La courbe des cumuls annuels se présente en dents de
scie alors que celle de la moyenne mobile avec pas de cinq (5) ans fait
ressortir une période sèche (1985 à 1987) et deux
périodes humide (1988 à 2003 et 2005 à 2012) (fig 2).
Figure 2: Variation
interannuelle de la pluviométrie à la station de Tahoua
(1985-2012).
2.2.3.2.
Températures et évapotranspiration
Les données de la station de Tahoua ont servi à
l'analyse des températures et de l'évapotranspiration. Pour les
températures ce sont les données de 1971 à 2010 qui ont
été utilisées et ceux de 1970 à 2000 pour
l'évapotranspiration.
Les températures maximales moyennes annuelles varient
au cours de cette période de 34,8° C en 1992 à 37,5° C
en 1973. Quant aux minimales, elles varient de 21,3° C en 1977 à
23,5° C en 2010. Les variations interannuelles dépassent rarement
2°C alors que l'amplitude thermique annuelle dépasse 15°C.
La variation de l'évapotranspiration elle, va de 2164
mm en 1998 à 4252,8 mm en 1983.
Selon SABRA (2011) : « les
caractéristiques climatiques semi-arides (déficit hydrique ~2000
mm/an) caractérisées par une courte saison pluvieuse de 3
à 4 mois, une forte variabilité spatio-temporelle des
précipitations et une évapotranspiration importante rendent
l'apport d'eau indispensable à la croissance des cultures de
contre-saison. La forte insolation et les températures toujours >
~10°C sont réciproquement favorable aux cultures ».
2.3. Aspects humains
2.3.1. Caractéristiques
socio-démographiques
De 166 330 habitants en 1977, la population du
département de Tahoua est passée à 240 184 habitants
en 1988 contre 345 851 habitants en 2001 (RGP/H 1977, 1988 et 2001). En
2010, cette population est estimée à 485.064 habitants
(projection INS) avec un taux d'accroissement de 3,21 %. La densité de
la population est de 50 habitants/km² répartie dans 261 villages
administratifs, quartiers et 18 tribus. La population est essentiellement jeune
(48,5 % ont moins de 15 ans) et rurale (87,9% vivent dans les zones
rurales).
Pour le bassin versant de Toukoukout, sa population passerait
de 14.088 habitants en 2001 à 21.896 habitants en 2015 (SABRA, 2011).
Selon toujours le même auteur, les modes d'acquisition
ou d'accès à la terre pour les cultures de contre saison varient
selon les villages. L'héritage constitue le mode dominant d'accès
à la terre (environ 75%). L'accession aux terres par l'achat vient en
seconde position (20%) et confirme la forte pression que subit le foncier dans
ce bassin. Les autres modes comme le métayage, la location et le
prêt existent dans plusieurs villages mais dans une moindre mesure.
2.3.2. Activités
socio-économiques
Les principales activités pratiquées par la
population sont l'agriculture, l'élevage et l'agro foresterie. Cependant
il existe d'autres activités non négligeables comme l'artisanat,
l'exode et le commerce.
L'agriculture est de loin la principale activité
économique des ménages puisqu'elle fournit l'essentiel des
besoins pour la consommation alimentaire des ménages et pourvoit en
partie aux besoins financiers de ces derniers. Deux types sont
pratiqués au niveau de la vallée. Il s'agit de l'agriculture
pluviale et l'agriculture de contre saison. Les principales cultures pluviales
sont le mil, le sorgho et le niébé. La campagne de contre saison
démarre en Décembre pour prendre fin en Avril-Mai. Les
différentes spéculations sont l'oignon, le chou, la pomme de
terre, la laitue, la tomate et le poivron.
Les types d'élevage pratiqués par ordre
d'importance sont : l'élevage extensif, semi extensif et intensif
(embouche). Les caprins et les ovins constituent les principales espèces
élevées par les populations. Les cultures agro forestières
pratiquées sont entre autre : les manguiers, les citronniers, le
neem, le hener, le goyavier...
2.4. Présentation de
la structure d'accueil
Pour appuyer les efforts de l'Etat nigérien dans la
lutte contre la pauvreté en milieu rural dans le département de
Tahoua, la coopération Allemande intervient dans ce département
à travers le programme PromAP.
Ainsi, dans le souci de contribuer efficacement à
l'augmentation des revenus des ménages ruraux, et pour mieux s'aligner
sur les priorités nationales, la coopération Allemande souhaite
accroitre ses appuis dans le domaine agricole et notamment dans l'irrigation
à travers ce nouveau programme.
Le programme PromAP qui fait suite au programme
régional LUCOP-TAN a démarré le 1er Janvier
2012. Sa zone d'intervention couvre cinq (5) départements et quatorze
(14) communes dont Affala, Bambèye, Barmou, Kalfou, Takanamat et Teberem
dans le département de Tahoua ; Azeye, Akoubounou, Abalak et
Tabalak dans celui d'Abalak ; Tillia dans le département de
Tillia ; Badiguichiri, Illéla et Tajaé dans le
département d'Illéla.. Placé sous la tutelle politique du
Ministère du Plan, de l'Aménagement du Territoire et du
Développement communautaire, il est mis en oeuvre par les deux
institutions de la coopération allemande, à savoir la GIZ
et la KfW. Du point de vue organisation administrative, ledit
PromAP comprend une coordination avec une équipe technique
(composée de plusieurs unités thématiques).
Les activités du programme PromAP s'inscrivent dans une
logique de continuité de l'ancien LUCOP mais elles se focaliseront sur
la petite irrigation c'est-à-dire le développement d'une
assistance technique pour la promotion de la petite irrigation au Niger. Le
programme est prévu pour une durée de six ans en deux phases de
trois ans chacune (2012 à 2014 et 2015 à 2017).
2.4.1. Objectif du PromAP
L'objectif global du PromAP est d'améliorer
durablement la contribution de l'agriculture nigérienne à la
croissance économique et à la sécurité
alimentaire.
2.4.2. Mise en oeuvre de la
première phase
L'objectif de la première phase du PromAP est de
valoriser le potentiel économique de la zone à travers la petite
irrigation.
Les composantes de la première phase du PromAP
sont :
i) Composante 1 : Conseil à la politique
sectorielle de l'agriculture de la petite irrigation
dont l'objectif est: améliorer les conditions
de cadre politiques, institutionnelles et juridiques pour l'agriculture de la
petite irrigation durable ;
ii) Composante 2 : Renforcement des capacités des
prestataires de services pour la petite irrigation dont
l'objectif est : améliorer les services rendus par
les prestataires étatiques et privés dans le domaine de la petite
irrigation ;
iii) Composante 3 : Appui aux producteurs exploitants de
la petite irrigation qui a quant à elle pour
objectif : améliorer la production et la
commercialisation dans la petite irrigation.
Aussi dans le contexte des systèmes
agro-écologiques dominés par l'existence des vallées
à potentiel irrigable (utilisés aussi par l'élevage) et
une situation foncière pas bien clarifiée, un processus de
réflexion avec les utilisateurs et les communes pour décider de
comment valoriser ce potentiel irrigable devient-il une nécessité
absolue. Ce qui explique cette notion de planification spatiale sous le vocable
de schéma ou plan d'actions de mise en valeur du potentiel des sites
d'intervention. C'est donc dans la droite ligne de mieux aider et appuyer les
accompagnateurs des communes et des producteurs sur la question que la
présente thématique (Analyse-diagnostic et typologie des
exploitations maraîchères) trouve toute sa justification car il
s'agit de caractériser et de classer les exploitations agricoles de la
zone d'étude.
Chapitre III :
Matériels et méthodes
La méthodologie est ici l'ensemble des
procédures à travers lesquelles les données
nécessaires à l'étude ont été recueillies.
Elle a consisté en une recherche documentaire, des travaux de terrain et
le traitement des données.
3.1. Recherche
documentaire
La recherche documentaire consiste à la collecte et
à l'analyse critique de la littérature existante afin de faire un
état des lieux de la thématique abordée et de prendre
connaissance des études récentes et anciennes. Cette étape
a permis d'avoir une vue large sur le sujet. Les informations ont
été récoltées au niveau de la documentation de
PromAP/Tahoua, dans les bibliothèques, au niveau des institutions, sur
le net, etc.
3.2. Travaux de terrain
Sur le terrain, des activités ont été
réalisées dont le choix des villages à enquêter,
l'échantillonnage, les enquêtes et les visites de terrains.
3.2.1. Choix des villages
à enquêter
Ce choix a été fait de concert avec la
coordination PromAP/Tahoua en tenant compte de leur zone d'intervention. Ainsi,
c'est au niveau de la grande vallée de Toukoukout qui regroupe les
villages de Barmou, N'goy, Kofalelan, Albaraka, Toukoukout, Toudoun Souya,
Doutchin Fara, Doli, Toro et Tigart que quatre (4) d'entre eux ont
été choisis. Il s'agit de : Toro, Toudoun Souya, Doutchin
Fara et Doli. Ces quatre villages sont tous riverains et exploitent la
même vallée dite de Toro.
3.2.2. Echantillonnage
Pour les quatre villages retenus, au total donc quatre vingt
et un (81) exploitants ont été choisis au hasard. Mais le souci
de faire représenter chaque village a prévalu puisque le PromAP
intervient à l'échelle village. Sur les cent soixante dix (170)
exploitants que comptent les trois villages de Doli, Toudoun Souya et Doutchin
Fara réunis et qui sont tous membre d'une même coopérative
dénommée Mai Zaman Kanta, 20% ont été
enquêtés, soit trente quatre (34) exploitants dont onze (11)
à Doutchin Fara et à Doli et douze (12) à Toudoun Souya.
Quatre femmes par village ont été interviewées. Pour le
village de Toro, il y a cent six (106) femmes chefs d'exploitation et deux cent
soixante six (266) hommes. Le taux de 20% a été appliqué
pour les femmes, soit vingt et une (21) femmes contre celui de 10% pour les
hommes, soit vingt et six (26).
3.2.3. Enquêtes
Les enquêtes se sont déroulées dans les
quatre (4) villages. Ce sont elles qui ont permis de connaître la
diversité des exploitations. Un questionnaire a été
élaboré à cet effet. Il se compose de plusieurs rubriques
(cf. annexe 1).
Le questionnaire a été administré aux
producteurs des différents villages retenus.
3.2.4. Visites de terrain
La visite du terrain s'est déroulée en plusieurs
phases. Les toutes premières sont celles qui ont permis la prise de
contact avec le milieu et l'identification des critères à retenir
dans l'élaboration du questionnaire de l'enquête. C'est
également au cours de cette période que le questionnaire a fait
l'objet d'un test afin de s'assurer que tous les aspects de l'étude ont
été pris en compte. Ce n'est qu'après ce test que le
questionnaire a été corrigé et finalisé.
D'autres visites sont intervenues après l'enquête
pour des besoins de complément d'informations.
3.3. Analyse et traitement
des données
L'analyse des données a été faite avec
les logiciels Excel et SPSS. Elle a porté sur les fréquences, les
analyses descriptives et les tableaux croisés de variables. Ce qui a
permis de caractériser les différentes exploitations.
Quant à la typologie, elle a été
réalisée à l'aide de l'Analyse Factorielle des
Correspondances Multiples (AFCM) et la Classification Ascendante
Hiérarchique (CAH) avec le logiciel MINITAB. Pour procéder
à la typologie des exploitations maraîchères, douze (12)
variables ont été retenues. Il s'agit de : âge,
expérience maraichage, superficie du jardin, main d'oeuvre, moyen de
captage, coût de charges/campagne, revenu/campagne, technique de vente,
difficultés de commercialisation, problèmes de production, autres
activités économiques, revenus issus des autres activités
économiques.
3.4. Limite de
l'étude
Les résultats de l'étude ont comme limites le
fait que la période au cours de laquelle est intervenue l'enquête
sur le terrain c'est-à-dire la saison pluvieuse n'est pas celle du
déroulement de l'activité de maraîchage, objet de cette
étude. Il a fallu donc faire appel à la mémoire des
paysans. Mais ce biais à été atténué
à la lumière des études antérieures conduites dans
la zone par OUSSEINI (2006), YABI (2010), SABRA (2011).
Chapitre IV :
Résultats et discussions
4.1. Résultats
4.1.1. Profil des chefs
d'exploitation
La moyenne d'âge des chefs d'exploitation
interrogés est de 47 ans avec un écart-type de 10,32, variant de
18 à 80 ans.
Bien que la majeure partie des exploitations (50, soit 61,7%)
sont détenus par des hommes, on note une proportion assez importante
(31, soit 38,3% des exploitations) des femmes comme chefs d'exploitations. La
femme accède à cette fonction de chef d'exploitation de deux
façons : soit à la suite du décès de son
mari (21% des cas enquêtés), soit à un âge
avancé du mari pour assurer cette responsabilité (14,8% des cas
étudiés). Le tableau 1 affiche les données relatives
à la répartition des chefs d'exploitation selon le sexe et la
situation matrimoniale
Tableau 1: Répartition
des chefs d'exploitation selon le sexe et la situation matrimoniale
Villages
|
Situation matrimoniale
|
Total
|
Célibataire
|
Marié
|
Divorcé
|
Veuf
|
Toro
|
Sexe
|
Masculin
|
Effectif
|
1
|
25
|
|
0
|
26
|
% du total
|
2,1
|
53,2
|
|
0,0
|
55,3
|
Féminin
|
Effectif
|
1
|
6
|
|
14
|
21
|
% du total
|
2,1
|
12,8
|
|
29,8
|
44,7
|
Doli
|
Sexe
|
Masculin
|
Effectif
|
|
8
|
|
0
|
8
|
% du total
|
|
72,7
|
|
0,0
|
72,7
|
Féminin
|
Effectif
|
|
1
|
|
2
|
3
|
% du total
|
|
9,1
|
|
18,2
|
27,3
|
Toudoun Souya
|
Sexe
|
Masculin
|
Effectif
|
|
8
|
0
|
|
8
|
% du total
|
|
66,7
|
0,0
|
|
66,7
|
Féminin
|
Effectif
|
|
3
|
1
|
|
4
|
% du total
|
|
25,0
|
8,3
|
|
33,3
|
Doutchin Fara
|
Sexe
|
Masculin
|
Effectif
|
1
|
7
|
|
0
|
8
|
% du total
|
9,1
|
63,6
|
|
0,0
|
72,7
|
Féminin
|
Effectif
|
0
|
2
|
|
1
|
3
|
% du total
|
0,0
|
18,2
|
|
9,1
|
27,3
|
Vallée
|
Sexe
|
Masculin
|
Effectif
|
2
|
48
|
0
|
0
|
50
|
% du total
|
2,5
|
59,3
|
0,0
|
0,0
|
61,7
|
Féminin
|
Effectif
|
1
|
12
|
1
|
17
|
31
|
% du total
|
1,2
|
14,8
|
1,2
|
21,0
|
38,3
|
Total
|
Effectif
|
3
|
60
|
1
|
17
|
81
|
% du total
|
3,7
|
74,1
|
1,2
|
21,0
|
100,0
|
La situation matrimoniale fait ressortir 74,1% de
mariés, 1,2% de divorcés, 21% de veufs et 3,7% de
célibataires. Ces derniers deviennent chefs d'exploitation du fait de
pères décédés. Cependant, des disparités
existent entre les villages et entre les sexes. Ainsi, on remarque que la
totalité des veufs sont des femmes et il y en a aucune dans le village
de Toudoun Souya. C'est toujours ce village qui comptabilise la totalité
des divorcés. Aussi, à Doli et à Toudoun Souya, aucun
enquêté n'est célibataire (tableau 1).
Le nombre de ménages par exploitation familiale varie
de 1 à 4 avec une moyenne de 1,16 et un écart-type de 0,486.
La population moyenne d'une exploitation
maraîchère est d'environ de trois (3) personnes avec un minimum
d'une (1) et un maximum de huit (8) personnes. Relativement aux tranches
d'âge, la moyenne est de deux (2) personnes de 0 à 14 ans et
également deux (2) de plus de 15 ans (actifs agricoles).
Quant à l'expérience des exploitants, 65,4% ont
entre 2 et 10 ans de pratique du maraîchage (39,5% entre 2 et 5 ans,
25,9% entre 5 et 10 ans), 21% et 13,6% en ont respectivement 1 et plus de 10
ans (tableau 2). Ici aussi des disparités existent entre les femmes et
les hommes. En effet, ces derniers sont les plus expérimentés de
par leur proportion surtout en ce qui concerne les 11,1% qui ont une
expérience de plus de 10 ans contre 2,5% seulement pour les femmes.
Cette différence se remarque aussi pour toutes les autres classes sauf
pour les 2 à 5 ans d'expérience où on assiste à une
certaine égalité.
Tableau 2: Proportion des
exploitants en fonction de leur expérience
Villages
|
Expérience du maraîcher (%)
|
1 an
|
2-5 ans
|
5-10 ans
|
Plus de 10 ans
|
Toro
|
23,4
|
48,9
|
23,4
|
4,3
|
Doli
|
27,3
|
45,5
|
18,2
|
9,1
|
Toudoun Souya
|
25,0
|
8,3
|
33,3
|
33,3
|
Doutchin Fara
|
|
27,3
|
36,4
|
36,4
|
Vallée
|
Sexe
|
Masculin
|
14,8
|
19,8
|
16,0
|
11,1
|
Féminin
|
6,2
|
19,8
|
9,9
|
2,5
|
Total
|
21,0
|
39,5
|
25,9
|
13,6
|
4.1.2. Caractérisation
des ressources de l'exploitation
Cette caractérisation concerne le foncier,
l'équipement agricole et la main d'oeuvre.
4.1.2.1. Foncier
Les maraîchers accèdent à la terre de
plusieurs façons. L'héritage est le mode d'acquisition des terres
le plus répandu avec 79% de l'échantillon. Viennent ensuite le
prêt avec 11,1% et l'achat avec 9,9%.
Ici aussi, des différences existent selon le sexe du
maraîcher. Le constat est que les femmes n'achètent pas de terre
(tableau 3). Ceci est du au fait qu'elles n'exercent pas des activités
qui leur permettent de disposer de revenus conséquents pour pouvoir
acheter un terrain. Le prêt n'est pas non plus important pour cette
catégorie de la population. L'achat est dominant dans le village de Doli
car c'est là qu'on rencontre relativement le plus grand nombre de
commerçants (tableau 3).
Tableau 3: Mode d'acquisition
de la terre
Villages
|
Mode accès terre (%)
|
Héritage
|
Prêt
|
Achat
|
Toro
|
89,4
|
6,4
|
4,3
|
Doli
|
36,4
|
18,2
|
45,5
|
Toudoun Souya
|
83,3
|
8,3
|
8,3
|
Doutchin Fara
|
72,7
|
27,3
|
|
Vallée
|
Sexe
|
Masculin
|
43,2
|
8,6
|
9,9
|
Féminin
|
35,8
|
2,5
|
|
Total
|
79,0
|
11,1
|
9,9
|
La superficie exploitée (jardin) est aussi très
variable. La proportion des exploitants qui mettent en valeur une superficie
supérieure à 1 ha est nettement dominante (46,9%) suivie des
34,6% correspondant à ceux qui exploitent de 0,5 à 1 ha et enfin
18,5% de ceux qui utilisent moins de 0,5 ha (tableau 4).
Tableau 4: Répartition
des exploitations selon la superficie exploitée en culture de
contre-saison
Villages
|
Superficie jardin (%)
|
inf 0,5 ha
|
0,5 à 1 ha
|
sup 1 ha
|
Toro
|
9,9
|
27,2
|
21,0
|
Doli
|
3,7
|
1,2
|
8,6
|
Toudoun Souya
|
2,5
|
2,5
|
9,9
|
Doutchin Fara
|
2,5
|
3,7
|
7,4
|
Vallée
|
18,5
|
34,6
|
46,9
|
4.1.2.2. Equipement
agricole
Globalement, au niveau de la vallée, les exploitations
sont sous équipés. Néanmoins, le moyen de captage
couramment utilisé est le forage concernant 50,6% des exploitants. Le
puisard vient en second position avec 25,9%. L'importance de ce dernier taux
s'explique par le fait que les ménages ne disposent pas de moyen
conséquent leur permettant d'acquérir les moyens les plus
adaptés. Les puits modernes ont la plus faible proportion (9,9%) en
rapport avec les coûts de leur réalisation. Des combinaisons comme
puisards-forages (9,9%) et puisards-puits cimentés (3,7%) existent pour
optimiser l'apport en eau. Le moyen de mobilisation de cette eau sur l'ensemble
de la vallée reste le captage. L'exhaure quant à elle est faite
soit manuellement (28,4%) soit à l'aide d'une motopompe (71,6%).
L'intérêt accordé au forage et à la motopompe
démontre combien la population est tournée vers la modernisation
de leur activité. Mais cette notion de modernisation est à
relativiser au regard des systèmes de distribution de l'eau qui est
incontestablement dominé par les canaux de terre utilisés par
87,7% des exploitations maraîchères. La part du réseau
californien est très faible (12,3%). Là aussi, il faut le prendre
avec beaucoup de prudence puisqu'il s'agit généralement d'un
réseau disparate car dans la plupart des cas une bonne partie est faite
en terre.
Le tableau 5 donne la représentation des exploitations
selon la nature des équipements hydrauliques.
Tableau 5: Distribution des
exploitations selon la nature des équipements hydrauliques
|
Moyen de captage (%)
|
Source d'eau (%)
|
Moyen d'exhaure (%)
|
Moyen de distribution (%)
|
Puisard
|
Puits moderne
|
forage
|
Puisard+Puits cimenté
|
Puisard+
Forage
|
Captage
|
Main
|
Motopompe
|
Canaux de terre
|
Réseau californien
|
Village
|
Toro
|
13,6
|
3,7
|
32,1
|
2,5
|
6,2
|
57,5
|
14,8
|
43,2
|
50,6
|
7,4
|
Doli
|
1,2
|
|
8,6
|
1,2
|
2,5
|
13,8
|
1,2
|
12,3
|
9,9
|
3,7
|
Toudoun Souya
|
6,2
|
2,5
|
6,2
|
|
|
15,0
|
6,2
|
8,6
|
14,8
|
|
Doutchin Fara
|
4,9
|
3,7
|
3,7
|
|
1,2
|
13,8
|
6,2
|
7,4
|
12,3
|
1,2
|
Vallée
|
25,9
|
9,9
|
50,6
|
3,7
|
9,9
|
100,0
|
28,4
|
71,6
|
87,7
|
12,3
|
4.1.2.3. Main d'oeuvre
La vallée de Toro est caractérisée par
l'inexistence d'exploitations maraîchères mécanisées
et par conséquent très exigeantes en main d'oeuvre du fait
notamment de la multiplicité des travaux que demande l'activité.
Au nombre de ces travaux, on peut citer la préparation du jardin, le
semi-repiquage, le sarclo-binage. Mais pour l'essentiel, cette main d'oeuvre
est de type familial avec quelques variantes telles que familiale et entraide,
familiale et salariée. Leur ensemble représente 95,1% du total
avec 46,9%, 35,8% et 12,3% respectivement pour les types familial, familial et
entraide, familial et salarié (tableau 6). La part de la main d'oeuvre
salariée reste très faible (4,9%). Cependant, elle est seulement
observée à Doli où on enregistre les producteurs les plus
relativement riches.
Concernant les travaux pour lesquels cette main d'oeuvre est
destinée, le couple préparation jardin et semi-repiquage engrange
la plus grande part avec 63%. La préparation de jardin à elle
seule n'en demande pas beaucoup (2,5%) et cette dernière est
présente seulement à Toro où il y a le plus grand nombre
d'exploitants et où la tradition maraîchère est la plus
ancienne. La proportion de la main d'oeuvre au niveau des exploitations qui
l'affecte à tous les travaux du jardin est estimée à
34,6%.
Tableau 6: Pourcentage
d'exploitations selon le type de main d'oeuvre
|
Type main d'oeuvre (%)
|
Main d'oeuvre pour type de travaux (%)
|
familiale
|
familiale+
entraide
|
familiale+
salariée
|
Salariée
|
Préparation jardin
|
Préparation jardin+
Semis et repiquage
|
Tous travaux
|
Village
|
Toro
|
28,4
|
22,2
|
7,4
|
|
2,5
|
30,9
|
24,7
|
Doli
|
4,9
|
2,5
|
1,2
|
4,9
|
|
8,6
|
4,9
|
Toudoun Souya
|
9,9
|
4,9
|
|
|
|
12,3
|
2,5
|
Doutchin Fara
|
3,7
|
6,2
|
3,7
|
|
|
11,1
|
2,5
|
Vallée
|
46,9
|
35,8
|
12,3
|
4,9
|
2,5
|
63,0
|
34,6
|
4.1.2.4. Fertilisation
Les maraîchers de la vallée de Toro pratiquent la
fertilisation à des degrés différents. Cette fertilisation
est soit organique, soit minérale ou les deux à la fois. Les 2/3
des exploitants (66,7%) font appel à la fertilisation minérale et
organique simultanément. Ceux qui pratiquent seulement la fertilisation
organique correspondent à 14,8% tandis que l'engrais minéral est
utilisé par 18,5% de l'échantillon (tableau 7). Les principaux
engrais qu'on retrouve au niveau de la vallée sont le NPK (15-15-15) et
l'urée. Plus de 85% des producteurs associent ces deux types
d'engrais.
L'amendement est fait en général 2 à 3
fois par an et ce par l'écrasante majorité des maraîchers
soit 75,3%. Le manque de disponibilité oblige les 23,5% à
pratiquer la fertilisation une fois par an selon l'avis même des
producteurs. Enfin, une très faible proportion (1,2%) n'en pratique pas
du tout. Ceci est du notamment à l'inaccessibilité de l'engrais
par ces derniers.
Tableau 7: Pourcentage des
exploitations selon le type de fertilisant utilisé et la
fréquence des apports
|
Fertilisant utilisé (%)
|
Fréquence de l'apport (%)
|
Minéral
|
Organique
|
Minéral+
organique
|
1 fois/an
|
2-3 fois/an
|
rarement
|
Villages
|
Toro
|
8,6
|
13,6
|
35,8
|
9,9
|
46,9
|
1,2
|
Doli
|
4,9
|
1,2
|
7,4
|
4,9
|
8,6
|
|
Toudoun Souya
|
4,9
|
|
9,9
|
3,7
|
11,1
|
|
Doutchin Fara
|
|
|
13,6
|
4,9
|
8,6
|
|
Vallée
|
18,5
|
14,8
|
66,7
|
23,5
|
75,3
|
1,2
|
En ce qui concerne le fumier, diverses raisons poussent les
producteurs à l'utiliser. Certains estiment qu'il permet une bonne
conservation de l'oignon. Cette catégorie a le taux le plus faible
(19,4%). D'autres pensent qu'il permet d'ameublir le sol (32,8%). Et enfin la
grande majorité (47,8%) l'utilisent parce qu'ils n'ont pas les moyens
d'acquérir l'engrais minéral (tableau 8). Cela dénote
quelque peu la situation de pauvreté dans laquelle
végètent ces exploitants.
Il faut noter que tous les maraîchers utilisent les
produits phytosanitaires et affirment qu'ils ne parquent pas d'animaux dans
leurs jardins.
Tableau 8: Les raisons
d'utilisation du fumier
|
Pourquoi fumier? (%)
|
Manque d'argent
|
Ameublir le sol
|
Bonne conservation de l'oignon
|
Villages
|
Toro
|
25,4
|
19,4
|
14,9
|
Doli
|
6,0
|
4,5
|
1,5
|
Toudoun Souya
|
7,5
|
4,5
|
|
Doutchin Fara
|
9,0
|
4,5
|
3,0
|
Vallée
|
47,8
|
32,8
|
19,4
|
4.1.3. Caractérisation
des activités économiques
4.1.3.1.
Maraîchage
Dans toute la vallée, le maraîchage est
pratiqué en saison sèche. Cependant, le PromAP est en train
d'introduire sa pratique en hivernage à travers des producteurs dits
« paysans-pilotes ». Ceux-ci n'ont pas été
pris en compte dans cette étude puisqu'ils bénéficient de
suivi régulier en appui conseil par le projet. Les différentes
cultures pratiquées sont le chou, la laitue, la tomate, la pomme de
terre, le poivron, l'ail et l'oignon. Cette dernière est la culture
dominante puisque les exploitants maîtrisent mieux sa production mais
aussi et surtout à cause de sa commercialisation. C'est donc elle qui
procure le plus de revenu financier aux maraîchers. Les autres sont
essentiellement destinées à l'autoconsommation. Les producteurs
utilisent aussi bien les variétés locales qu'exotiques sans pour
autant dans la plupart des cas, faire la différenciation entre les
deux.
4.1.3.2. Formation des
revenus
En dehors du maraîchage, les producteurs pratiquent
diverses activités. L'activité la plus exercée et
d'ailleurs par toute la population, est l'agriculture pluviale. Mais son apport
dans la formation du revenu n'a pas été pris en compte dans cette
étude. Parmi les autres activités pratiquées,
l'arboriculture vient en première position avec 21% des
enquêtés, puis le commerce (12,3%), ensuite l'exode (3,7%) et
enfin l'artisanat (2,5%) (Tableau 9). Les femmes exercent ces activités
dans des proportions très inférieures à celles des hommes.
En plus, aucune d'entre elles ne pratique ni l'artisanat et encore moins
l'exode. Ces deux activités sont l'apanage des hommes.
La pratique de ces différentes activités
n'entrave en rien celle du maraîchage ; elles se font soit
concomitamment, soit après les travaux maraichers.
Signalons enfin que plus de la moitié de
l'échantillon (54,4%) affirme qu'elle ne pratique aucune autre
activité génératrice de revenu.
Tableau 9: Autres
activités pratiquées par les maraîchers
Villages
|
Activités pratiquées (%)
|
Aucune
|
Arboriculture
|
Commerce
|
Artisanat
|
Exode
|
Arboriculture
+commerce
|
Arboriculture
+artisanat
|
Toro
|
63,8
|
17,0
|
12,8
|
2,1
|
2,1
|
|
2,1
|
Doli
|
27,3
|
9,1
|
18,2
|
9,1
|
9,1
|
27,3
|
|
Toudoun Souya
|
58,3
|
16,7
|
16,7
|
|
|
|
8,3
|
Doutchin Fara
|
36,4
|
54,5
|
|
|
9,1
|
|
|
Vallée
|
Sexe
|
Masculin
|
27,2
|
18,5
|
4,9
|
2,5
|
3,7
|
2,5
|
2,5%
|
Féminin
|
27,2
|
2,5
|
7,4
|
|
|
1,2
|
|
Total
|
54,3
|
21,0
|
12,3
|
2,5
|
3,7
|
3,7
|
2,5
|
4.1.3.3. Niveau des revenus
des exploitations maraîchères
Le bon fonctionnement des exploitations est tributaire du
revenu tiré des diverses activités pratiquées. C'est lui
qui permet aux maraîchers de s'assurer l'achat d'aliments, d'intrants
agricoles, de biens d'équipement...
Le tableau 10 présente les recettes par campagne
maraichère, celles issues des autres activités et les charges par
campagne et ce, en fonction des villages. Il ressort de ce tableau que ce sont
les producteurs de Doli qui enregistrent les recettes les plus importantes par
campagne maraîchère avec 597 273 Fcfa/exploitants. Ils sont
aussi ceux qui enregistrent les charges les plus élevés (198 000
Fcfa/exploitant). Les producteurs de Toudoun Souya se placent en seconde
position, ceux de Toro où la pratique du maraîchage est la plus
ancienne viennent en troisième position.
Tableau 10: Revenus et
charges moyens par exploitants et par village
Village
|
Revenus (recettes maraichères)
|
Revenus des autres activités
|
Charges maraichères
|
Toro
|
333532
|
117176
|
137202
|
Doli
|
597273
|
261429
|
198000
|
Toudoun Souya
|
376167
|
266000
|
129875
|
Doutchin Fara
|
185364
|
163750
|
106364
|
Vallée
|
Masculin
|
468300
|
206724
|
173320
|
Féminin
|
173677
|
58375
|
86742
|
Total
|
355543
|
174649
|
140185
|
Globalement, au niveau de la vallée de Toro, le
maraîcher moyen de l'échantillon a des recettes moyennes par
campagne maraichère de 355 543 Fcfa, des charges moyennes de
140 185 Fcfa soit un revenu moyen de 215 358 Fcfa (355 543 Fcfa -
140 185 Fcfa). Le revenu moyen pour les autres activités est de
174 649 Fcfa (figure 5). Cependant, des disparités existent entre
les sexes car aussi bien le revenu par campagne que celui provenant des autres
activités des hommes sont trois (3) fois supérieurs à
celui des femmes.
4.1.3.4. Système
d'élevage
Après l'agriculture (agriculture pluviale et
maraîchage), l'élevage est la seconde activité des
exploitants de la vallée de Toro. En effet près de la
moitié de la population de l'échantillon (49,4%) affirme
être en train de pratiquer cette activité.
Les principales espèces élevées sont les
bovins (2,5%), les ovins (32,5%), les caprins (10%), les asins (7,5%) (Figure
6). Ici aussi, des associations d'espèces existent. La volaille est
élevée par tous les exploitants.
Figure 3:
Répartition des exploitations selon les animaux
élevés
Le type d'élevage le plus répandu autour de la
vallée reste essentiellement sédentaire puisqu'il est
pratiqué par 95% des enquêtés contre seulement 5% pour le
type semi-transhumant (tableau 11).
Tableau 11: Les exploitations
selon les systèmes d'élevage
|
Pratique élevage(%)
|
Type élevage (%)
|
Animaux élevés (%)
|
oui
|
non
|
Sédentaire
|
Semi-transhumant
|
Bovin
|
Ovin
|
Caprin
|
Asin
|
Village
|
Toro
|
24,7
|
33,3
|
50,0
|
|
2,5
|
12,5
|
5,0
|
7,5
|
Doli
|
7,4
|
6,2
|
12,5
|
2,5
|
|
2,5
|
2,5
|
|
Toudoun Souya
|
7,4
|
7,4
|
12,5
|
2,5
|
|
10,0
|
2,5
|
|
Doutchin Fara
|
9,9
|
3,7
|
20,0
|
|
|
7,5
|
|
|
Vallée
|
49,4
|
50,6
|
95,0
|
5,0
|
2,5
|
32,5
|
10,0
|
7,5
|
4.1.3.5.
Commercialisation
Pour commercialiser les produits maraîchers, les
exploitants de la vallée font recours à plusieurs
procédés. Certains acheminent le produit directement au
marché (3,7%), d'autres passent d'abord par la conservation avant
l'écoulement sur le marché (23,5%) et enfin d'autres ont en plus
de cela des contrats avec les grossistes et c'est la proportion la plus
importante (44,4%) (Tableau 12). Une autre catégorie est celle qui
n'amène presque rien au marché. Il s'agit des producteurs qui,
après la récolte conservent les produits et attendent
l'arrivée des grossistes avec qui ils ont contracté. Enfin, 1,2%
seulement ne récoltent qu'à l'arrivée des grossistes.
Ceux-là ne pratiquent pas la conservation.
Tableau 12: Différents
procédés de vente des produits maraîchers
|
Techniques pour vendre (%)
|
Marché
|
Contrat avec grossiste
|
Conservation
+Marché
|
conservation+
contrat avec grossistes
|
Conservation+Marché+
contrat avec grossistes
|
Village
|
Toro
|
1,2
|
1,2
|
8,6
|
18,5
|
28,4
|
Doli
|
1,2
|
|
3,7
|
6,2
|
2,5
|
Toudoun Souya
|
1,2
|
|
6,2
|
|
7,4
|
Doutchin Fara
|
|
|
4,9
|
2,5
|
6,2
|
Vallée
|
3,7
|
1,2
|
23,5
|
27,2
|
44,4
|
Cependant, des problèmes existent parmi lesquels le
plus important est le pourrissement des produits qui concerne 71,6% de
l'échantillon. En dehors du pourrissement, certains producteurs font
face la surproduction (2,5%) (Tableau 13). Cette notion de surproduction est
à relativiser car il s'agit en fait d'un seul producteur qui se
caractérise par les investissements qu'il engage à la production
(cf typologie). D'autres enfin estiment qu'ils ne rencontrent aucun
problème (8,6%) sans doute parce que leur production n'est assez
importante.
En demandant aux enquêtés leurs
difficultés dans la commercialisation des produits, ils affirment
être confrontés à des situations comme la fluctuation du
marché (38,3%), le manque de route pour l'écoulement des produits
(30,9%), la non maîtrise de la technique de conservation (30,8%) et la
mévente (12,3%) (Tableau 13).
Tableau 13: Problèmes
de production, de conservation et de commercialisation
|
Problèmes de production et de conservation
(%)
|
Difficultés de commercialisation
(%)
|
Surproduction
|
Pourrissement
|
aucun
|
Surproduction+
pourrissement
|
Fluctuation du marché
|
manque de route
|
conservation
|
mévente
|
Village
|
Toro
|
|
46,9
|
1,2
|
2,5
|
14,8
|
25,9
|
17,3
|
7,4
|
Doli
|
|
11,1
|
|
1,2
|
7,4
|
2,5
|
3,7
|
1,2
|
Toudoun Souya
|
2,5
|
7,4
|
2,5
|
|
9,9
|
|
4,9
|
2,5
|
Doutchin Fara
|
|
6,2
|
4,9
|
1,2
|
6,2
|
2,5
|
4,9
|
1,2
|
Vallée
|
2,5
|
71,6
|
8,6
|
4,9
|
38,3
|
30,9
|
30,8
|
12,3
|
4.1.4. Niveau d'encadrement et
d'organisation
Tous les exploitants enquêtés sont membres d'une
coopérative. 40,7% seulement d'entre eux affirment qu'ils ont
reçu une formation en maraîchage. Ceci explique les divers besoins
en formation exprimés par les maraîchers. En effet 61,7% de ces
derniers veulent être formés sur la pratique même du
maraîchage. D'autres désirent bénéficier d'une
formation en technique de conservation des produits. Leur taux
s'élève à 23,5%. Une dernière catégorie est
celle qui souhaite avoir des connaissances sur le traitement phytosanitaire.
Ceux là correspondent à une proportion de 11,1% de
l'échantillon (tableau 14).
Tableau 14: Pourcentage des
exploitations selon les acquis et les besoins en formation en
maraîchage
|
Formation maraîchage (%)
|
Besoins formation (%)
|
Exploitants ayant reçu une formation
|
Exploitants n'ayant bénéficié
d'aucune formation
|
Technique de conservation
|
Pratique maraichage
|
Traitement phytosanitaire
|
aucun
|
Village
|
Toro
|
23,5
|
34,6
|
19,8
|
30,9
|
7,4
|
|
Doli
|
7,4
|
6,2
|
1,2
|
8,6
|
1,2
|
2,5
|
Toudoun Souya
|
1,2
|
13,6
|
1,2
|
12,3
|
1,2
|
|
Doutchin Fara
|
8,6
|
4,9
|
1,2
|
9,9
|
1,2
|
1,2
|
Vallée
|
40,7
|
59,3
|
23,5
|
61,7
|
11,1
|
3,7
|
Néanmoins, plus de la moitié des
enquêtés (66,7%) bénéficie de l'appui d'au moins une
structure. Les structures qui viennent en appui aux exploitants de la
vallée de Toro sont l'Etat et les ONG à travers les projets.
Parmi ces ONG, on peut citer celles qui leur viennent le plus en aide et qui
sont : la FAO, le LUCOP, le PRODEX et le PUSADER.
Les différents domaines dans lesquels interviennent ces
structures sont assez diversifiés mais c'est surtout l'approvisionnement
en semences et en engrais qui occupe la part la plus importante avec 59,3% des
enquêtés consernés. L'appui en entretien-jardin ne concerne
que 11,1% des enquêtés. La proportion des producteurs qui
bénéficie en même temps de l'approvisionnement et de
l'entretien de la part des structures d'appui est de 29,6% (tableau 15).
Tableau 15: Pourcentage des
exploitations selon les appuis reçus
|
Appui d'une structure (%)
|
A quel niveau? (%)
|
Exploiatants bénéficiaires
d'appui
|
Exploitations ne bénéficiant pas
d'appui
|
Entretien jardin
|
Approvisionnement
|
Entretien+
approvisionnement
|
Village
|
Toro
|
40,7
|
17,3
|
1,9
|
42,6
|
16,7
|
Doli
|
6,2
|
7,4
|
1,9
|
1,9
|
5,6
|
Toudoun Souya
|
8,6
|
6,2
|
5,6
|
5,6
|
1,9
|
Doutchin Fara
|
11,1
|
2,5
|
1,9
|
9,3
|
5,6
|
Vallée
|
66,7
|
33,3
|
11,1
|
59,3
|
29,6
|
Malgré tous ces appuis, les producteurs de la
vallée continuent à être confrontés à des
multiples problèmes dans la pratique de cette activité. Le
problème le plus crucial est incontestablement celui de la clôture
des parcelles exploitées. En effet, le manque de clôture expose
les cultures de 34,6% des exploitations à l'invasion des animaux qui
errent au niveau de la vallée occasionnant du coupdes dégats
catastrophiques sur les cultures. Une autre contrainte qui n'est pas de moindre
et qui concerne 32,1% des exploitations est celle liée au manque
d'intrants. Les maraîchers estiment que ces deux contraintes limitent
considérablement leur capacité de production. 13,6% ont enfin
évoqué le manque de produits phytosanitaires (tableau 16). On
remarque qu'il y a des producteurs qui font face à des combinaisons des
problèmes cités ci-dessus. Il s'agit de 6,2% qui vivent le manque
des intrants et des produits phytosanitaires, 3,7% pour la clôture et les
produits phytosanitaires et 9,9% pour la clôture et les intrants.
Tableau 16: Pourcentage des
exploitations selon les problèmes techniques de production
|
Problèmes rencontrés (%)
|
Phytosanitaire
|
Intrants
|
Clôture
|
Phytosanitaire
+Intrants
|
Phytosanitaire
+clôture
|
Intrants
+clôture
|
Village
|
Toro
|
7,4
|
24,7
|
12,3
|
4,9
|
1,2
|
7,4
|
Doli
|
1,2
|
2,5
|
9,9
|
|
|
|
Toudoun Souya
|
3,7
|
1,2
|
7,4
|
1,2
|
1,2
|
|
Doutchin Fara
|
1,2
|
3,7
|
4,9
|
|
1,2
|
2,5
|
Vallée
|
13,6
|
32,1
|
34,6
|
6,2
|
3,7
|
9,9
|
4.1.5. Typologie des
exploitations maraîchères
Compte tenu de la diversité des exploitations
maraichères de l'échantillon, une typologie a été
effectuée pour constituer des groupes homogènes.
L'intérêt d'une typologie est de résumer la
diversité des individus dans une population à partir de quelques
critères permettant ainsi de distinguer un nombre relativement restreint
de classes qui s'avère être plus manipulable dans la description
de différents caractères liés à ces individus. Les
analyses appliquées pour l'élaboration de cette typologie sont
l'Analyse Factorielle des Correspondances Multiples (AFCM) et la Classification
Ascendante Hiérarchique (CAH).
4.1.5.1. Brève
description de la méthode AFCM
L'Analyse Factorielle des Correspondances Multiples (AFCM) est
une méthode factorielle de la statistique descriptive
multidimensionnelle. Elle découle de l'Analyse Factorielle des
Correspondances (AFC), une méthode factorielle qui s'applique à
deux variables (questions) d'une population constituée de N individus.
Le mot « multiple » employé pour l'AFCM signifie
donc que l'on dispose de plusieurs caractéristiques sur la population au
lieu de 2 pour l'AFC. Par conséquent la démarche adoptée
pour l'analyse et les concepts utilisés restent les mêmes.
En effet, l'AFC vise à rassembler en un nombre
réduit de dimensions la plus grande partie de l'information initiale en
s'attachant non pas aux valeurs absolues mais aux correspondances entre les
variables. Son objectif est d'analyser la liaison existant entre deux variables
qualitatives (si on dispose de plus de deux variables qualitatives, on aura
recours à l'Analyse des Correspondances Multiples).
Le tableau de départ est un tableau contenant les
résultats d'une enquête. Il se présente avec en lignes N
individus enquêtés et en colonnes P variables (questions
posées à ces individus) décrivant les individus. Chacune
de ces questions peut posséder ou non plusieurs modalités de
réponses.
Notons que les méthodes factorielles sont les
méthodes les plus classiques de la statistique descriptive
multidimensionnelle. Elles consistent à rechercher des facteurs en
nombre restreint et résumant le mieux possible les informations
contenues dans les tableaux des données.
Elles aboutissent à des représentations
graphiques de ces informations contenues dans les tableaux des données
(des individus comme des variables) et résumées par des droites
de régression appelées axes factoriels ou composantes. Ces
représentations graphiques sont sous forme de nuage de points (ou
diagramme de dispersion) présentés sur plusieurs dimensions. La
méthode d'interprétation visuelle occupe une grande part.
Cependant on peut se servir des différents chiffres
générés par l'ordinateur comme les contributions, les
coordonnées et les corrélations. L'analyse repose sur la
description des différents axes factoriels en relation avec les
modalités des variables représentées dans les
différents plans factoriels.
4.1.5.2. Analyses
statistiques
Deux types d'analyses statistiques ont été
appliqués aux données recueillies sur le terrain. Il s'agit de
l'Analyse Factorielle des Correspondances Multiples (AFCM) et de la
Classification Ascendante Hiérarchique (CAH).
3.1.1.1.1. Analyse Factorielle des
Correspondances Multiples
Avant d'entamer l'analyse proprement dite, il est important de
voir la contribution de chaque axe et la part d'inertie restitué par
chacun d'eux (tableau 17).
Tableau 17: Inertie des axes
et leurs proportions cumulées
Axes
|
Inertie
|
% d'inertie
|
% d'inertie cumulé
|
F1
|
0,0598
|
34,60
|
34,60
|
F2
|
0,0383
|
22,20
|
56,79
|
F3
|
0,0155
|
8,96
|
65,76
|
Le plan principal est celui formé par les axes 1 et 2
qui concentrent le maximum d'information (56,79% d'information
générale) et ce plan qui a été
considéré pour cette analyse. Néanmoins, le résidu
d'information (43,21%) reste dispatché dans les autres plans
formés par la combinaison de différents axes pris 2 à 2.
Remarquons la faible contribution de l'axe F3 qui n'est que de 8,96%.
L'axe factoriel 1 explique 34,60% de l'information contenue
dans le tableau de données analysées. Les variables (annexe 2)
qui contribuent le plus à la formation de cet axe ainsi que leurs
contributions respectives sont : âge (Ag) 0,6%,
technique pour vendre (TV) 1,1%,
difficultés de commercialisation (DC)
1,7%, autres activités économiques
(AE) 6,3%, revenus issus des autres activités
économiques (RA) 86,3%.
Quant à l'axe factoriel 2, il explique 22,20% de
l'information et les variables (annexe 2) qui concourent à sa formation
et leurs contributions respectives sont : expérience maraichage
(EM) 3%, superficie du jardin (SJ) 2,3%, main
d'oeuvre (MO) 3%, moyen de captage (MC)
24,5%, coût de charges/campagne (CC) 9,2%,
revenu/campagne (RV) 13%, problèmes de production
(PP) 41% (figure 6).
Figure 4:
Représentation des individus et des variables sur le plan
Les individus statistiques (exploitations) qui contribuent
à la formation des axes sont :
pour l'axe 1, du côté positif : ce
sont les exploitations
· dont les chefs d'exploitation ont un âge compris
entre 51 à 8O ans
· ces exploitations ne tirent aucun revenu issu des
autres activités économiques.
et du côté négatif : il s'agit des
exploitants
· qui pratiquent le commerce en plus du maraichage
· ils acheminent directement leurs produits au
marché et parfois après conservation
· ils sont confrontés à un problème
de fluctuation du marché
pour l'axe 2, du côté positif :
· ils disposent d'un forage comme moyen de captage
· ils ne disposent pas des produits phytosanitaires, des
intrants et de clôture de leur site.
et du côté négatif :
· ce sont des exploitants qui ont 5 à 10 ans
d'expérience
· ils exploitent plus d'1 ha
· ils utilisent une main d'oeuvre familiale et
entraide
· ils ont des coûts de charge s'élevant
entre 101 000 et 250 000 Fcfa
· ils ont un revenu maraicher compris entre 501 000
et1 000 000 Fcfa.
3.1.1.1.2. Classification Ascendante
Hiérarchique
L'analyse de la table de contingence (fig. 8) permet de
distinguer trois (3) classes d'exploitations. Mais en fonction de l'abondance
des individus de la première classe et de la répartition des
variables qui la caractérisent, on peut la subdiviser en deux (2) types.
Ceci nous amène à considérer quatre (4) types
d'exploitations pour l'analyse (fig. 7).
Figure 5: Classification
Ascendante Hiérarchique (CAH)
Figure 6: Diagramme des
indices de niveau
Le diagramme d'indice de niveau indique un gain important de
la variance inter classes (gain d'informations). On observe qu'en passant du
deuxième au troisième histogramme, le gain d'inertie est
très faible (08,96%) alors le gain précédent d'information
représente 22,20% d'inertie. Ce niveau de rupture nous permet ainsi de
subdiviser intuitivement notre population statistique en trois grandes classes
(groupes).
On peut alors classer les exploitations maraichères en
fonction de leurs caractéristiques en 3 classes. Remarquons aussi que la
classe 1 peut à son tour être subdivisée en 2 groupes selon
également les ressemblances des caractéristiques (tableau 19).
Tableau 18: Troncature des
classes
Classes
|
Effectifs
|
N° de l'exploitation maraichère
|
|
Types
|
1
|
I
|
44
|
1, 2, 11, 10, 69, 56, 60, 64, 34, 9, 37, 76, 15, 20, 35, 78,
6, 21, 29, 18, 19, 65, 36, 54, 57, 58, 32, 41, 62, 63, 70, 74, 80, 73, 40, 51,
44, 50, 45, 71, 46, 47, 53, 81
|
II
|
12
|
12, 17, 13, 14, 25, 26, 48, 38, 49, 42, 52, 39
|
2
|
III
|
18
|
3, 67, 75, 4, 30, 59, 8, 66, 27, 61, 77, 31, 72, 16, 68, 55,
22, 43
|
3
|
IV
|
7
|
5, 7, 33, 23, 28, 79, 24
|
Les principaux types décrits avec leurs principales
caractéristiques sont donc :
Tableau 19: Types
d'exploitations et leurs caractéristiques
Type
|
Principales caractéristiques
|
I
|
dont les chefs sont âgés de 51 à 80 ans,
amènent leur production sur le marché ou la conserve avant et ont
des contrats avec les grossistes.
|
II
|
fluctuation du marché et manque de route pour acheminer
la production, pratique l'arboriculture et manque des produits
phytosanitaires.
|
III
|
ont en moyenne 10 ans d'expérience, exploitent une
superficie de plus d'1 ha, ne tirent aucun revenu des autres
activités.
|
IV
|
utilisent une main d'oeuvre essentiellement familiale, sont
équipés d'un puisard, coûts de charge moyen de 52 500
Fcfa et ont un revenu maraicher de 300 000 Fcfa.
|
4.1.5.3.
Interprétation des types d'exploitations
Le type I : ce type d'exploitations est
détenu par des producteurs qui ont un âge compris entre 51 et 80
ans. Ce qui démontre une certaine maturité des chefs
d'exploitation. En effet, ce groupe comprend les exploitants les plus
âgés de l'échantillon. Ils ont en général
plus de 5 ans de pratique.
Aussi, ces agriculteurs conservent les produits du
maraîchage avant de les revendre soit sur le marché, soit aux
grossistes, des gens qui viennent généralement de la ville de
Tahoua pour acheter de grosses quantités d'oignon. Rappelons aussi que
l'oignon est la culture la plus commercialisée. Cependant, puisqu'il est
question de conserver les produits, la non-maîtrise de cette technique
aboutit au pourrissement d'une partie importante de la production.
Le type II : la seconde activité
économique pratiquée par ce type, après le
maraîchage, est l'arboriculture. Sa rentabilité procure des
revenus substantiels à ces producteurs.
Néanmoins, ce type renferme des exploitants qui font
face à divers problèmes. Il s'agit en fait des problèmes
liés à la fluctuation de marché et au manque de route pour
l'acheminement de leur production. Une autre contrainte qui limite leur
activité est celle de l'accès aux produits phytosanitaires.
Le type III : représente des
producteurs qui exploitent les plus grandes superficies. Une
exploitation de ce type a en effet une superficie de plus d'un hectare (1 ha)
emblavée. Ce sont les superficies les vastes de l'échantillon. En
plus, ce groupe comprend les exploitants qui bénéficient de la
plus grande expérience en maraîchage. Ils ont en moyenne 10 ans de
pratique du maraichage.
C'est aussi le type dont les agriculteurs ne tirent aucun
revenu des autres activités économiques sans doute parce qu'ils
n'exercent aucune. Mais il faut noter que certains producteurs ont
entamé la pratique de l'arboriculture ; encore faudrait il attendre
que les arbres atteignent leur maturité pour pouvoir profiter des
éventuels revenus qu'ils pourraient générer.
Le type IV : ces exploitations utilisent
une main d'oeuvre essentiellement familiale mais bénéficient
quelques rares fois de l'entraide. C'est ce qui fait d'elles des exploitations
dites de type familial.
En ce qui concerne l'équipement agricole, ces
agriculteurs sont les moins équipés car possédant dans
leur exploitation comme seul moyen de captage, un puisard.
Mais ce type renferme des exploitations assez performantes
puisqu'en engageant en moyenne 52 500 Fcfa comme dépenses dans les
activités du maraichage, ils en tirent un revenu moyen annuel de
300 000 Fcfa.
4.2. Discussions
L'élaboration de la typologie de fonctionnement sur les
exploitations maraichères de la vallée de Toro a
nécessité l'utilisation d'une méthode basée sur le
recueil d'informations factuelles. Il s'agit d'informations recueillies et
traitées pour mettre en évidence des relations entre les
variables. Elle fournit ainsi un cadre qui peut être utilisé dans
l'étude des problèmes techniques liés à la
production agricole, dans l'élaboration de gammes de solutions
adaptées aux besoins et aux moyens des différents types
d'exploitations en présence et dans la conception des actions de
développement.
Ainsi, dans cette étude toutes les exploitations
maraichères de l'échantillon ont été
caractérisées. Cette caractérisation a consisté
à l'identification du maraicher, comment il pratique son activité
et quelle est sa stratégie de commercialisation et son niveau
d'organisation.
Les résultats sont presque semblables à ceux
trouvés par DIOP (2006) dont l'analyse a révélé une
faiblesse de la main d'oeuvre, une vétusté du matériel
agricole, une faiblesse du niveau d'équipement et de la superficie
cultivée par actif sauf que ici le matériel agricole est quasi
inexistant et que les infrastructures et le niveau d'instruction n'ont pas
été pris en compte. Aussi, ces exploitations restent
dominées par le genre masculin comme démontré par OUMAR et
al. (2008).
Une typologie des exploitations a par la suite
été élaborée sur la base des variables qui ont
été les plus discriminantes selon leur nature et leur pertinence.
Ces variables sont : âge, expérience maraichage, superficie
du jardin, main d'oeuvre, moyen de captage, coût de charges/campagne,
revenu/campagne, technique pour vendre, difficultés de
commercialisation, problèmes de production, autres activités
économiques, revenus issus des autres activités
économiques.
La méthode utilisée pour établir la
typologie est l'Analyse Factorielle des Correspondances Multiples (AFCM). Cette
dernière a permis de déboucher sur quatre (4) types
d'exploitations. Un nombre identique de types d'exploitations a
été retrouvé par FONTAINE (2009) en utilisant la
même méthode mais qu'il a couplée à une analyse des
stratégies de lutte contre les mouches.
Au contraire DIOP (2006), OUMAR et al. (2008), GOULE
et al. (2008) ont trouvé chacun trois (3) types d'exploitations
en utilisant respectivement l'analyse factorielle discriminante, la
classification par nuées dynamiques et la classification sur facteurs
hiérarchique.
Les méthodes utilisées pour concevoir la
typologie des exploitations dépendent donc des données
existantes, de leur fiabilité et des moyens disponibles pour
procéder à une collecte supplémentaire. Il y a donc en
conséquence, des problèmes de choix des variables à
observer ou mesurer, d'échantillonnage.
Conclusion
générale
Cette étude fait ressortir les caractéristiques
socio-économiques des exploitations de la vallée de Toro et les
classe en différents types.
L'analyse révèle globalement que les
exploitations maraichères de la vallée sont en
général sous-équipées et manquent cruellement
d'accès à l'approvisionnement en intrants agricoles. Ils font
également face à d'énormes problèmes de
conservation et de commercialisation. On assiste alors à une situation
assez préoccupante pour les maraichers ; d'où une
faible productivité et des insuffisances dans la valorisation. Ceci
confirme notre première hypothèse.
La typologie des exploitations basée sur l'Analyse
Factorielle des Correspondances Multiples (AFCM) montre quant à elle
quatre types d'exploitations maraichères qui se discriminent par un
certain nombre de variables qui sont : âge, expérience
maraichère, superficie du jardin, main d'oeuvre, moyen de captage d'eau,
coût de charges/campagne, revenu/campagne, technique pour vendre,
difficultés de commercialisation, problèmes de production, autres
activités économiques, revenus issus des autres activités
économiques. Il s'agit des :
· type I : exploitations dont les chefs sont les
plus âgés ;
· type II : exploitations qui, en plus du
maraîchage pratique l'arboriculture et qui manque de route pour acheminer
leur production ;
· type III : exploitations qui ont les plus grandes
superficies et expérience maraichère ;
· type IV : exploitations essentiellement familiales
et relativement moins équipées.
La seconde hypothèse de cette étude vient ainsi
d'être vérifiée.
Au vue de la situation préoccupante de ces
exploitations, des efforts d'intensification et de modernisation doivent
être faits pour augmenter le revenu des producteurs.
La présente étude qui a permis d'identifier et
de caractériser les différents types d'exploitations
maraîchères de la vallée de Toro contribuera à coup
sûr, à une meilleure compréhension des orientations
à donner aux actions de conseil agricole en direction des producteurs et
par la suite, à l'élaboration de politiques plus efficaces pour
le développement du maraîchage au Niger.
Recommandations
A la lumière des résultats de cette
étude, des recommandations ont été formulées. Il
s'agit en fait des mesures à prendre pour accroître la
productivité et/ou permettre une bonne valorisation des produits selon
le type d'exploitation maraichère.
Type I
ü intensifier l'utilisation de semences
améliorées ;
ü permettre aux exploitants de s'équiper en
matériel agricole au moyen des prêts ou des ventes
promotionnelles;
ü intégrer le maraichage et l'élevage pour
augmenter la disponibilité en fumure organique ;
ü renforcer les capacités techniques et
organisationnelles par la formation des producteurs ;
Type II
ü intensifier l'utilisation de semences
améliorées ;
ü permettre aux exploitants de s'équiper en
matériel agricole au moyen des prêts ou des ventes
promotionnelles;
ü intégrer le maraichage et l'élevage pour
augmenter la disponibilité en fumure organique ;
ü organiser une campagne de commercialisation pour
éviter le bradage des récoltes à vils prix ;
ü désenclaver les zones de production par la
création des pistes pour faciliter l'écoulement des
récoltes ;
Type III
ü intensifier l'utilisation de semences
améliorées ;
ü permettre aux exploitants de s'équiper en
matériel agricole au moyen des prêts ou des ventes
promotionnelles;
ü intégrer le maraichage et l'élevage pour
augmenter la disponibilité en fumure organique ;
ü promouvoir l'arboriculture afin d'augmenter le revenu
agricole des maraichers ;
Type IV
ü intensifier l'utilisation de semences
améliorées ;
ü permettre aux exploitants de s'équiper en
matériel agricole au moyen des prêts ou des ventes
promotionnelles;
ü intégrer le maraichage et l'élevage pour
augmenter la disponibilité en fumure organique ;
ü allouer des crédits aux exploitants par la
création des structures financières agricoles.
Bibliographie
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exploitations maraîchères au Sud-Bénin »,
mémoire pour l'obtention du titre d'Ingénieur Agronome, Option
Economie Socio-Anthropologie et Communication pour le développement,
Université d'Abomey-Calavi de Benin. En ligne
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des exploitations agricoles fondée sur les projets et les situations
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ligne(
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecoru_00130559_1977_num_122_1_2520).
· COMMUNE RURALE DE BARMOU, (2008). Schéma
Directeur de Mise en Valeur des ressources naturelles, bassin de
Toukoukout.
· DIOP O., (2006).
« L'exploitation agricole face aux besoins de la famille paysanne
dans la région de Kaolack au Sénégal »,
mémoire pour l'obtention du titre d'Ingénieur Agronome, option
Economie Rurale, Ecole Nationale Supérieure D'agriculture (ENSA-THIES)
du Sénégal. En ligne.
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exploitations agricoles dans les savanes d'Afrique centrale. Un regard sur les
méthodes utilisées et leur utilité pour la recherche et le
développement, Actes du colloque, 27-31 mai, Garoua, Cameroun.
En ligne (hal.inria.fr/docs/00/14/08/23/PDF/T408Mbetid.pdf).
· FONTAINE A., (2009). « Diagnostic des
exploitations maraichères du projet GAMOUR », Master 2
Génie Urbain et Environnement, Université de La Réunion,
80p. En ligne (gamour.cirad.fr/site/index.php?).
· GOULE G. et al., (2008).
Caractérisation et typologie des exploitations agricoles familiales
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Casamance, Etudes et documents Vol. 8, N° 4, Institut
sénégalais de recherches agricoles (ISRA), 37p. En ligne
(www.bameinfopol.info/IMG/pdf/Expl._Fam_2.pdf).
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l'Habitat (RGP/H-2001), Projet NER/00/P51-RGPH, 7p. En ligne (
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dix (10) sous bassins versants au moyen de seuils d'épandage de
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réalisé pour le compte de la Coopération Nigéro -
Allemande, Lutte contre la Pauvreté Tillabéri et Tahoua Nord
(LUCOP), Antenne de Tahoua, 225p.
· OUMAR D., MOUSSA B. F., AMADOU A. F. (2008).
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du Sénégal, Tome 1, Vallée du fleuve
Sénégal, Etudes et documents Vol. 8, N° 1, Institut
sénégalais de recherches agricoles (ISRA), 37p. En ligne
(
www.bameinfopol.info/IMG/pdf/Expl._Fam_1.pdf).
· SABRA A. A., (2011). Caractérisation des
vallées de Tahoua et proposition de système irrigue dans le cadre
de la petite irrigation privée, rapport d'étude
réalisée pour le compte de la GIZ/Tahoua, 83p.
· VALENTINE F., (1998). Analyse-diagnostic des systèmes agraires passés
et actuels d'un village de la région de Kita au Mali, Institut
national agronomique, Paris-Guignon (INA P-G), 16p. En ligne (
www.fao.org).
· YABI A. J. (2010). Impacts économiques des
interventions du LUCOP en matière de valorisation des ressources
naturelles : Cas de la région de Tahoua pour la campagne agricole
2008-2009, rapport d'étude réalisé pour le compte de
la Coopération Nigéro - Allemande, Lutte contre la
Pauvreté Tillabéri et Tahoua Nord (LUCOP), Antenne de Tahoua,
91p.
Annexes
Annexe 1
Fiche d'enquête : Echelle
exploitation
Date : Village :
N° Exploitation :
I. Caractéristiques socio -
démographiques
1. Nom du chef de l'exploitation :
2. Ethnie : Age : Sexe : H F
3. Situation matrimoniale : célibataire marié
divorcé veuf
4. Nombre de ménage dans l'exploitation :
5. Nombre d'adultes (plus de 15 ans) dans
l'exploitation :
6. Nombre des jeunes (0 à 14) dans
l'exploitation :
II. Caractéristiques du système de
production agricole
1. Le maraîchage
1.1. Le foncier
a. Quel est le mode d'accès à la terre ?
héritage don prêt achat location
b. Depuis quand pratiquez-vous la culture maraîchère
?
1an 2-5ans 5-10ans plus 10ans
c. En quelle saison la pratiquez-vous ? hivernage saison
sèche toute l'année
d. Quelle est la superficie de votre jardin ? = 0,5 ha 0,5
à 1 ha = 1 ha
e. Quels sont les produits maraîchers que vous cultivez
?
Tomate oignon chou poivron laitue Autres
f. Quelle est la culture dominante dans votre jardin et
pourquoi ? .........................
1.2. La main d'oeuvre
a. Quelle main d'oeuvre utilisez-vous?
Familiale salariée entraide
b. Pour quels travaux ou activités ?
Préparation jardins semis et repiquage sarclo-binage
récolte
c. A combien s'élève-t-elle ?
1.3. L'équipement/matériel
a. Quels types de matériels utilisez-vous ?
Manuel attelé motorisé
b. Comment arrosez-vous vos jardins ?
captage retenue d'eau autres
c. De quel moyen de captage disposez-vous?
moyen de captage
|
puisard
|
Puits traditionnel
|
Puits cimenté
|
forage
|
nombre
|
|
|
|
|
d. Quel moyen d'exhaure utilisez-vous ?
main animal motopompe
e. Par quoi est faite la distribution ?
canaux de terre réseau californien
1.4. Pratiques culturales
a. Quel type de fertilisant utilisez-vous ?
minéral Organique
b. Apportez-vous du fumier dans vos champs ? Oui non
Si oui, pour quelles
raison ?..........................................................................................................
..............................................................................................................................................................................................................................
c. Quelle est la fréquence de l'apport ?
1 fois/an 2-3fois/an rarement
d. Les animaux sont-ils parqués dans les jardins ?
oui non
Si oui, quelles sont les
raison ?.....................................................................................................
................................................................................................................................................................................................................................
e. Quel type d'engrais minéral
utilisez-vous ?..............................................................................
f. Utilisez-vous des produits phytosanitaires ? oui non
g. Quelles variétés de semences
utilisez-vous ?
|
|
semence traitée
|
|
|
variétés
|
origine
|
oui
|
non
|
coût d'acquisition
|
Quantité utilisée
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h. Estimation des charges de l'exploitation pour chaque
campagne ?........................................
i. Estimation de la production par campagne :
spéculations
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quantités
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autoconsommées
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vendues
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revenu
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1.5. Commercialisation
a. Quelles techniques utilisez-vous pour mieux vendre vous
produits ?
marché conservation transformation contrat avec
des grossistes
b. Avez-vous de problème de: surproduction
mévente pourrissement
c. Quelles les principales difficultés de la
commercialisation de vos produits maraichers ?
..................................................................................................................
1.6. Niveau d'encadrement et organisation
a. Faites-vous partie d'un groupement maraîcher ou d'une
coopérative ? oui non
Si oui, nommez le et depuis quand existe t-il
?.............................................................................
b. Existe t-il une structure qui vous appui dans la production ?
oui non Si oui, nommez la et à quel niveau de la production elle
vous appui ?........................................
Entretien jardin approvisionnement conservation des produits
autres
c. Obtenez-vous des prêts financiers pour la production ?
oui non Si oui, de la part de quelle structure et à combien
s'élève t-il
?....................................................
d. Avez-vous bénéficiez de formation technique pour
mieux pratiquer le maraichage ?
oui non
e. Dans quels domaines avez-vous besoins de formation et d'appui
conseil ?......................
..............................................................................................................
d. Quelles sont vos difficultés rencontrées dans la
production ?
problème phytosanitaire problème d'eau
qualité des intrants clôture
2. L'élevage
a. Pratiquez-vous l'élevage ? oui non
b. Si oui, quel type d'élevage pratiquez-vous ?
sédentaire semi-transhumant transhumant
c. Quels sont les animaux que vous élevez ?
bovin ovin caprin asin camelin volaille
3. Autres activités économiques
a. Pratiquez-vous une autre activité
économique ? oui non
Si oui la quelle? arboriculture commerce
artisanat exode
b. Comment vous l'organisez ?
..............................................................................................................................................................................................................................
c. Estimation du revenu tiré des autres activités
par campagne : ...................................
Annexe 2
Dictionnaire des variables
Variables
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Modalités
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Signification
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V1 =Age : Ag
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Ag1
Ag2
Ag3
Ag4
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18-30
31-40
41-50
51-80
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V4=Expérience
maraîchage : EM
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ExpMar1
ExpMar2
ExpMar3
ExpMar4
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1an
2-5ans
5-10ans
Plus de 10ans
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V5=Superficie du jardin :
SJ
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SupJard1
SupJard2
SupJard3
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= 0,5 ha
0,5 à 1 ha
= 1 ha
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V6=Main d'oeuvre : MO
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MO1
MO2
MO3
MO4
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Familiale
Familiale+entraide Familiale+salariée
Salariée
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V7=Moyen de captage : MC
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MoyCapt1
MoyCapt2
MoyCapt3
MoyCapt4
MoyCapt5
MoyCapt6
MoyCapt7
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Puisard
Puits traditionnel
Puits cimenté
forage
MoyCapt1+MoyCapt3 MoyCapt1+MoyCapt4 MoyCapt3+MoyCapt4
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V9=Coût des charges par
campagne : CC
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CoutCharg1 CoutCharg2
CoutCharg3 CoutCharg4
CoutCharg5
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5 000-30 000
31 000-100 000
101 000-250 000
251 000-400 000
401 000-800 000
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V10=Revenu par campagne :
RV
|
Rev1
Rev2
Rev3
Rev4
Rev5
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20 000-100 000
101 000-250 000
251 000-500 000
501 000-1 000 000
1 000 000-3 000 000
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V11=Techniques utilisée pour mieux
vendre : TV
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TechVent1
TechVent2
TechVent3
TechVent4
TechVent5
TechVent6
TechVent7
|
Marché
Conservation
Transformation
Contrat avec grossiste TechVent1+TechVent2 TechVent2+TechVent4
TechVent1+TechVent2+TechVent4
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V12=Difficulté
commercialisation : DC
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DiffCom1
DiffCom2
DiffCom3
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Fluctuation du marché
Manque de route
Conservation
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V14=Problèmes rencontrés dans
la production : PP
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PrbleProd1
PrbleProd2
PrbleProd3
PrbleProd4
PrbleProd5
PrbleProd6 PrbleProd7
PrbleProd8
|
Phytosanitaire
Eau
Intrants
Clôture
PrbleProd1+PrbleProd3 PrbleProd1+PrbleProd4 PrbleProd3+PrbleProd4
PrbleProd1+PrbleProd3+PrbleProd4
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V15=Autres activités
économiques : AE
|
ActivEco0 ActivEco1
ActivEco2
ActivEco3
ActivEco4 ActivEco5
ActivEco6
ActivEco7
|
aucun
Arboriculture
Commerce
Artisanat
Exode
ActivEco1+ActivEco2 ActivEco1+ActivEco3 ActivEco1+ActivEco4
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V16=Revenu tiré des autres
activités : RA
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RevActEco0
RevActEco1
RecActEco2
RevActEco3
RevActEco4
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0
10 000-50 000
51 000-150 000
151 000-400 000
401 000-800 000
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