WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Déterminants de la faible adhésion des ménages à  la mutuelle de santé à  Murhesa en RDC

( Télécharger le fichier original )
par Didier BACHIBOLA MUNGANGA
Université libre des pays des grands lacs RDC - Licence en santé et développement communautaire 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

I.2 Problématique de l'étude

Le système de protection sociale est intimement associé à l'histoire sociale européenne du 19e siècle. La Révolution industrielle en Europe a entraîné une augmentation considérable du nombre de salariés, centrés dans les nouveaux centres industriels et confrontés à une énorme misère sociale. Les revendications croissantes du mouvement ouvrier et la montée du socialisme ont alimenté les inquiétudes au sein de l'établissement (Politique, économique et même religieux). Les risques de dislocation de la société ont obligé l'Etat à reconsidérer son rôle et à se transformer en puissance protectrice « Etat-Providence ».

La société mutualiste tend vers l'individualisme et la surconsommation. C'est particulièrement le cas dans le secteur de soins de santé, où les services tel que des maisons de repos, des cliniques spécialisés dans le monde entier. Le taux d'adhésion reste estimé entre 68% et 54% dans le monde rural.

Des mouvements émergent ou phénomènes dans la problématique d'accès aux soins, au cours de deux décennies en Afrique. La dégradation des conditions économiques a été accompagnée par une détérioration de l'Etat de santé des populations. Dans la foulée des programmes d'ajustement structurels, la réduction des dépenses publiques de santé a eu une répercussion négative importante sur la disponibilité des soins offerts à la population.

Face à cette situation, OMS et UNICEF ont lancé en 1997 « l'initiative de Bamako » dont le but état « d'assurer à l'ensemble de la population l'accès aux services de soins la santé publique ».

Pour atteindre ce but, des nouvelles orientations ont été définies visant une augmentation de l'efficacité des services de santé, une limitation de leurs coûts et leur disponibilité permanente.

L'initiative de Bamako avait instauré une participation des communautés tant dans la gestion que dans le financement des centres de santé. L'adhésion des Pays d'Afrique Centrale et de l'Ouest à cette initiative s'est concrétisée à travers la mise en place des comités de gestion des centres de santé, l'adoption des médicaments essentiels génériques et la généralisation du recouvrement des coûts de soins par la facturation du recouvrement des coûts de soins par la facturation aux usagers , tant au niveau des soins de santé primaires qu'au niveau des soins hospitaliers. Ces décennies ont également été marquées par l'apparition aux côtés de l'Etat, du secteur privé : cabinets médicaux, cliniques et pharmacies se sont rapidement multipliés dans les villes.

Si ces nouvelles politiques ont effectivement permis la disponibilité des soins de santé, la facturation directe aux patients, conjuguée aux effets de la dévaluation du Franc Congolais en 1997 en RDC, a eu pour effet de créer une importante barrière financière aux soins de qualité. En effet, seules quelques catégories professionnelles (fonctionnaires et salariés du secteur privé) bénéficiaient d'une protection sociale organisée. Elles ne représentent pas plus de 10% de la population, environ 30% active dans le monde rural et dans le secteur urbain informel, il n'existe presque aucun mécanisme de financement collectif de soins de santé.

Il s'en est suivi une baisse généralisée de la fréquentation de centres de santé et hôpitaux, malgré les efforts pour rationnaliser les soins et rendre les médicaments essentiels disponibles.

Des mutuelles de santé sont une alternative pour l'accès aux soins par les pauvres. Elles ont pour vocation d'être :

Des alternatives au financement de la santé et outils de protection ;

Une forme de plus en plus rependu d'assurance santé volontaire auquel a recours les populations surtout à faibles revenus ;

Des structures ayant une organisation propre, permettant de garantir leur propre prise en charge de soins de santé.

Ainsi, beaucoup de partenaires et décideurs nationaux s'investissent dans ce mouvement, même si les résultats escomptés ne correspondent pas toujours aux attentes.

L'équation financière des mutuelles de santé communautaires, l'utilisation des celles-ci comme mécanisme alternatif de financement des soins de santé connait autant un engouement que des résultats mitigés. Certains pays d'Afrique tel que le Rwanda font des émules aujourd'hui en la matière.

Les défis du financement des mutuelles sont toujours nombreux dans le pays en développement. Certains pays ont obtenus aujourd'hui des résultats très concluant dans l'amélioration de l'accès aux soins de santé à travers le développement des mutuelles de santé comme mécanismes de financement.

Au Rwanda en plus, la population couverte par les mutuelles de santé est passée de 7 % en 2003 à 76 % en 2006. S'il est vrai que ces prouesses sont dues à la mise en place des mécanismes institutionnels et organisationnels conséquents, il est vrai aussi que ces mécanismes ont résolu en même temps ces problèmes de financement de façon structurelle. Le taux de l'adhésion des ménages africains à la mutuelle de santé est en moyenne de 21,8% bien que le Rwanda représente 96%.

En République Démocratique du Congo, comme dans plusieurs autres pays en développement, plusieurs problèmes de santé publique se posent avec ampleurs. Ces problèmes justifient la mortalité et morbidité très élevés en RDC.

Face à ce problème, le ministère de la santé de la RDC a procédé aux stratégies de renforcement du système de santé afin de consolider les soins de santé primaires et favoriser l'accessibilité de la population aux soins de base au niveau opérationnel.

A ce niveau, la qualité de soins se mesure par trois dimensions techniques à savoir :

La dimension économique (coût des services),

La dimension institutionnelle (Responsabilité des acteurs),

La dimension de couvrir les charges propres liées à l'acte des soins.

Toutes ces dimensions impliquent la qualité des infrastructures sanitaires, la qualité des prestataires et qualité des matériels de soins et médicaments essentiels.

La politique nationale de santé fait la stratégie des soins de santé primaire son option fondamentale et la zone de santé son unité fonctionnelle, ce qui reste bien justifié dans le contexte de la RDC étant donné que c'est le moyen qui permet l'ensemble de la population d'avoir un niveau de soins qui lui permet de mener une vie socialement et économiquement productive.

L'objectif social « santé pour tous » que les pays membres de l'OMS étaient fixés est idéal qui reste loin d'être une réalité dans beaucoup de pays en développement à l'instar de la RDC. (Didier Bachibola Munganga ; Qualité des soins de santé primaires et viabilité du Centre Hospitalier de Murhesa sous l'approche d'agence d'achat des performances, AAP), étude évaluative 2009, inédit.

Dans le souci de promouvoir la santé de la population et d'améliorer la couverture et prestations des soins au niveau de la base, la politique sanitaire en RDC en application des différentes stratégies. Parmi elles, nous pouvons citer « l'approche d'appui de Mutuelles de santé » qui, est une approche de soins de santé basée sur la solidarité et entraide des membres adhérents. Cette approche mutualiste permet d'améliorer l'accès aux services de santé ainsi que la motivation des prestataires soucieux de la bonne utilisation de leurs services par la communauté sous forme des performances.

Cependant, le succès de la contractualisation basée sur les mutuelles de santé exige une redéfinition du système de district et, il demande un engagement politique soutenu, une flexibilité et une recherche opérationnelle progressive.

Des résultats encourageants de préfinancement communautaire des soins de santé comme alternativement à l'accès aux soins de santé de qualité des populations vulnérables comparés aux mécanismes traditionnels de financement de type in put ont été observés à l'hôpital de Bwamanda en RDC (ex-Zaïre).

Parmi ces résultats observés, on note le système de financement autonome par augmentation de la mobilisation des ressources des services de santé dans la région. Mais, par contre, la principale faiblesse de cette approche était qu'elle avait entraîné un accès inéquitable aux soins de santé entre membres et non membres du système. (La mutuelle de santé de Bwamanda, DR Congo, Moens 1990, Criel et al 1999.)

Bien plus, il était apparut des possibilités de hasard moral en ce sens que les membres du système avaient tendance à une sur consommation des services offerts dans la mesure où le coût inhérent à un tel comportement était assez moindre pour eux comparativement à celui que pourrait supporter les non-membres. Il est également apparu possible que les risques de sélection adverse existe ; c'est-à-dire, la tendance pour les personnes malades de s'intéresser beaucoup plus ou comparativement aux personnes bien portantes. (KUTZIN & BAMUM, Les déterminants de l'adhésion aux mutuelles de santé en Afrique subsaharienne ; Monde en développent vol 39-2011/1-n°153) 1992.

La question de micro-assurance santé en RDC est embarrassante, Le développement de la micro-assurance santé au Congo est l'un des plus anciens en Afrique. Les premières expériences datent de la fin des années 50. En 1958 une loi sur les associations mutualistes a été promulguée (Décret du 15 avril 1958 sur les associations mutualistes). Ce texte est toujours d'application mais un processus de relecture de ce texte est en cours depuis 2008. Cependant ce premier développement des mutuelles a été fortement affecté dans les années 70 lors de l'instauration du parti unique qui a eu pour corollaire la dissolution et le regroupement de toutes les mutuelles existantes en une mutuelle unique qui a progressivement décliné ainsi que toutes les infrastructures de soins qu'elle gérait pour finalement devenir moribonde. Depuis 2000, il semble cependant y avoir une croissance de nouvelles initiatives même si l'extension du phénomène «mutualiste » reste encore relativement limitée - dans la mesure où ceci peut être apprécié en l'absence d'un inventaire fiable.

Le mouvement mutualiste en RDC reste aujourd'hui (encore) peu structuré, dispersé et hétérogène. Il y a une typologie des systèmes de micro-assurance santé au Congo qui diffère de ce que l'on voit habituellement en Afrique de l'Ouest francophone. Ainsi, au Congo le modèle cogéré par les prestataires et/ou les équipes cadres de district d'une part, et les représentants des bénéficiaires d'autre part est assez répandu. Le Congo, plus que ce n'est le cas en Afrique de l'Ouest, mais déjà plus en ligne avec ce que l'on voit en Afrique de l'Est, est un environnement où les gestionnaires des systèmes locaux de santé (c'est-à-dire les zones de santé) jouent un rôle important dans le développement de mécanismes de financements alternatifs aux paiements directs.

Cependant, depuis quelques années, des mutuelles de santé organisées sur une forme plus traditionnelle où l'accent est mis sur l'appropriation de la gestion par les membres sont également mises en oeuvre, notamment dans la ville de Kinshasa. Dans ce cas, un accent particulier a été mis sur la qualité et la professionnalisation de la gestion : des gestionnaires salariés ont été recrutés et assument les fonctions de direction et de gestion de l'organisation sous le contrôle de Conseils d'administration composés de membres élus. La qualité de la gestion s'est considérablement améliorée et a renforcé la crédibilité de ces organismes auprès des populations de la capitale. Actuellement ces mutuelles restent confrontées à des tarifs de soins prohibitifs contractualisés auprès des prestataires de soins sous forme de forfait qui constituent une barrière financière importante à une accessibilité du plus grand nombre à la solution de l'assurance maladie mutualiste dans la capitale de la RDC. Un programme de subventions dégressives des cotisations mutualiste - écart entre montant du forfait de soins et montant de la cotisation - est à l'étude et pourrait amener à solutionner ce problème dans un proche avenir.

Le très faible pouvoir d'achat de la grande majorité des Congolais aujourd'hui, et les multiples besoins auxquels ils font face, sont des obstacles importants à l'adhésion à une micro-assurance santé. Par contre, l'existence de structures qui jouent un rôle d'interface entre services de santé et population sont un atout considérable pour le développement harmonieux de systèmes «mutualistes». On retrouve de telles structures au Congo dans certaines équipes cadres de zones de santé (les BCZS), ou encore dans les structures d'appui tel que le Bureau Diocésain des oeuvres Médicales (BDOM).

Quelle est le nombre exact des mutuelles de santé de la RD Congo?
Quel est le taux de couverture par les mutuelles de santé congolaise?
Quel est le taux de couverture par les soins et services de santé en RD Congo?
Quels sont les types d'assurance maladie trouvés en RD Congo? 

Quelles sont les avantages lies à l'adhésion à une mutuelle de santé ?

Afrique en général et en RDC en particulier, les taux d'adhésion aux mutuelles de santé restent généralement à des niveaux très faibles estimé à 10% .Et d'après les experts du développement ; les mouvements sociaux sont une voie prioritaire de lutte contre le sous développement, lorsqu'ils sont bien organisés .La situation des mutuelles de santé dans nos milieux est dégradante et l'on ne parvient pas à mutualiser les dépenses de santé en RDC. Près de 90% de la population n'ont pas accès aux soins de santé primaire en RDC, selon le ministère national de la santé publique ; ce qui nécessite la création des mutuelles de santé en RDC. ( Dr Anatole Mangala , Directeur du programme national de promotion des mutuelles de santé , 12 Avril 2011,sous parole aux auditeurs ,capté sur radio okapi et Simon Ilonga, le chef de division administrative au centre de gestion et accompagnement technique des risques maladies , 2 Aout ,2011,sous National, okapi, service) .

Dans la province du Sud-Kivu et dans la zone de santé rurale de Miti-Murhesa, le BDOM/Bukavu a implanté l'approche d'appui des mutuelles de santé pour améliorer la qualité de soins de la population et l'accessibilité. Pendant l'année 2012, la mutuelle de Murhesa est opérationnelle avec un taux d'adhésion de 8,3% en 2011. Pourquoi est ce que malgré leur fréquentation du service de soins et face aux atouts que présente la mutuelle, les ménages y adhèrent moins ? Pourtant, le service de santé conventionnées fréquentent la mutuelle de santé de Murhesa?.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand