0. INTRODUCTION
0.1. Problématique
A l'heure où la majeure partie de l'espèce
humaine est cruellement menacée par la famine, la recherche de nouvelles
ressources, tant vivrières qu'industrielles ou
énergétiques, s'impose au monde d'aujourd'hui comme mesure de
survie. C'est dans ce contexte que l'intérêt pour le manioc est
appelé à se développer et que des efforts doivent
être déployés au niveau de développement de sa
culture (SILVESTRE et ARRAUDEAU, 1993).
Dans les régions exposées à des famines
chroniques, la culture du manioc a souvent été encouragée
comme réserve en cas de disette. De part son utilisation, le manioc
constitue un élément important dans la lutte contre
l'insécurité alimentaire des populations en Afrique subsaharienne
car son contenu est très énergétique et de haute
digestibilité (JANSSENS, 2001).
Dans les régions tropicales humides et subhumides du
globe, le manioc constitue la plante alimentaire par excellence dans la
sécurité alimentaire. Parmi toutes les cultures à racines
et tubercules en Afrique tropicale, le manioc occupe la superficie la plus
importante et surtout présent dans les régions à forte
densité de population en zones tropicales des forêts et de savane
où il constitue la base de l'alimentation humaine. (JANSSENS, 2001).
En République Démocratique du Congo (RDC), le
manioc sous ses diverses formes de consommation intervient dans l'aliment de
base pour environ 70% de la population congolaise (FAO, sd). Il prend
progressivement la place des divers féculents, à tel point
qu'actuellement, le manioc constitue avec les bananes, l'aliment
hydrocarboné de base de la plupart des peuplades de l'aire
forestière et même des régions limitrophes (JANSSENS,
2001).
Malgré ces multiples avantages, la
productivité du manioc demeure toujours faible. Depuis plus d'une
décennie, la production de manioc connait une chute, et la
pénurie de ses produits ne fait que s'accentuer à cause de la
recrudescence des principales maladies et des ravageurs dont l'incidence et la
sévérité affectent davantage le rendement en racines
tubéreuses. A ces maladies et ravageurs s'ajoutent le faible niveau de
fertilité des sols et les pratiques culturales traditionnelles non
performantes (KABEYA, 2004).
En ce qui concerne les maladies, la mosaïque africaine
du manioc figure parmi les plus importantes qui menacent la culture du manioc
spécialement en Afrique. C'est l'une des épidémies les
plus dangereuses du manioc. Elle est virale et très rependue partout
où le manioc est cultivé. Endémique, elle touche plusieurs
pays producteurs et leur fait perdre chaque année d'importante somme
d'argent en causant de dégâts énormes (SPORE, 1987).
Le rendement médiocre en Afrique estimé de 7
à 8 tonnes de tubercules/ha a probablement pour cause principale la
présence quasi généralisée de la mosaïque
africaine du manioc. Les pertes dues à cette maladie sont difficiles
à évaluer (GUTHRIE, 1999). Elle est grave et diminue fortement le
rendement des variétés qui se révèlent plus
sensibles (PRONAM, 1989).
La mosaïque africaine du manioc non seulement diminue
le rendement en racines tubéreuses mais également celui en
feuilles consommables par la déformation des feuilles et la
réduction de la surface foliaire et par là aggrave
l'insécurité alimentaire et accentue la pauvreté en milieu
paysan (MONDE, 2011).
De ce fait, au regard de la problématique
évoquée ci-haut, la présente recherche tente de
répondre aux questions suivantes :
- Quel est le comportement des différents cultivars de
manioc exploités à Bunia et ses environs vis-à-vis de la
mosaïque africaine du manioc ?
- Est-ce que toutes les variétés
cultivées à Bunia et ses environs sont-elles sensibles à
la mosaïque africaine ?
- Quel est le niveau d'attaque de la mosaïque africaine
à Bunia et ses environs ?
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