ii
REMERCIEMENTS
A présent que nous nous préparons à
quitter l'université, juste quand nos regards sont convergés vers
des horizons lointains, nous ne pouvons manquer de reconnaissances envers tous
ceux qui ont contribué, pas à pas à notre venir.
Nous pensons directement au Prof .Dr .Ir MONDE
Godefroid pour sa bienveillance, pour avoir bien voulu assurer la direction de
ce travail malgré ses multiples préoccupations .Nous lui
témoignons, à travers ces écrits, notre gratitude.
Nous remercions l'Assistant Ir .Abel KAGORO pour
l'encadrement, l'aide et ses remarques pendant l'élaboration de ce
travail. Les mots nous manquent pour exprimer nos contentements.
Nos remerciements s'adressent également à
toutes les autorités académiques et scientifiques de l'UNIBU qui
ont assuré notre formation pendant tous les deux cycles.A tout le staff
de la faculté des Sciences Agronomiques, nous vous disons merci, ainsi
qu'au Prof.Dr Ir RUHIGZA BAGUMA pour ses sages conseils comme père.
Nous exprimons aussi nos sentiments de gratitude à
Oscar SAMBHEY et son épouse ZAWADI, MOERA BASEME et son époux
AZORA, Alain SANGUA, Stanis MANGALA, Gloria MUNGUNUTI, KOVINE Lydiane, Claude
NGUO, Dr MAKASANA et toute l'équipe du salon Univers de
beauté à savoir : Aly DAY, CHARLY LEGEND, Jack PROFESSOR,
NAVIGATOR, Cédric pour tout leur soutien tant matériel, moral que
financier.
A nos compagnons de lutte et d'étude pour tout ce que
nous avons connu ensemble à l'occurrence : Prince AMATY, Robert
ANDAMA, YENGA CHORIATELLIS, SINDO et MORO DHIMBA.
Que toutes personnes dont les noms sont omis trouvent ici
l'expression de profonde et sincère reconnaissance .
Les gestes et les apports de tous resteront gravés dans
notre esprit et mémoire .
iii
SIGLES ET ABREVIATIONS
UNIBU : Université de Bunia
R.D .C : République Démocratique du
Congo
% : Pourcentage
X : Moyenne
MAM : Mosaïque Africaine du Manioc
N : Niveau
Ir : Ingénieur
Dr : Docteur
T : Tonne
Ha : hectare
? : Somme
UNFAO : Fond des Nations Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture
v
RESUME
L'étude sur l'incidence et
sévérité de la mosaïque africaine du manioc a
été conduite à Bunia précisément dans quatre
quartiers et leurs environs respectifs.Les enquêtes diagnostiques
étaient faites de mars en mais 2012 en vue d'une évaluation
compréhensive et mettre à la portée de tous le statut de
la maladie de la mosaïque africaine du manioc.Un échantillon de 80
champs étaient sélectionnés dans quatre quartiers.
Pour réaliser cette étude les paramètres
suivants ont été pris en compte : les conditions culturales,
l'évaluation de l'incidence et la cotation de la
sévérité de la MAM selon l'échelle de COURS
Les résultats de l'enquête montrent les points
suivants :
v L'incidence de la mosaïque africaine du manioc
était élevée en moyenne 62% et la plus grande
gravité de la maladie était enregistrée variant entre 3 et
4 soit 49 ,25% de taux d'attaque.
v Certains cultivars de manioc cultivés dans le milieu
d'étude se sont montrés sensibles à la MAM à
l'occurrence PAMITU, MUKALASA et BUMBAFU.
v Les paysans pratiquent la culture du manioc toujours en
association avec d'autres cultures vivrières.
0. INTRODUCTION
0.1. Problématique
A l'heure où la majeure partie de l'espèce
humaine est cruellement menacée par la famine, la recherche de nouvelles
ressources, tant vivrières qu'industrielles ou
énergétiques, s'impose au monde d'aujourd'hui comme mesure de
survie. C'est dans ce contexte que l'intérêt pour le manioc est
appelé à se développer et que des efforts doivent
être déployés au niveau de développement de sa
culture (SILVESTRE et ARRAUDEAU, 1993).
Dans les régions exposées à des famines
chroniques, la culture du manioc a souvent été encouragée
comme réserve en cas de disette. De part son utilisation, le manioc
constitue un élément important dans la lutte contre
l'insécurité alimentaire des populations en Afrique subsaharienne
car son contenu est très énergétique et de haute
digestibilité (JANSSENS, 2001).
Dans les régions tropicales humides et subhumides du
globe, le manioc constitue la plante alimentaire par excellence dans la
sécurité alimentaire. Parmi toutes les cultures à racines
et tubercules en Afrique tropicale, le manioc occupe la superficie la plus
importante et surtout présent dans les régions à forte
densité de population en zones tropicales des forêts et de savane
où il constitue la base de l'alimentation humaine. (JANSSENS, 2001).
En République Démocratique du Congo (RDC), le
manioc sous ses diverses formes de consommation intervient dans l'aliment de
base pour environ 70% de la population congolaise (FAO, sd). Il prend
progressivement la place des divers féculents, à tel point
qu'actuellement, le manioc constitue avec les bananes, l'aliment
hydrocarboné de base de la plupart des peuplades de l'aire
forestière et même des régions limitrophes (JANSSENS,
2001).
Malgré ces multiples avantages, la
productivité du manioc demeure toujours faible. Depuis plus d'une
décennie, la production de manioc connait une chute, et la
pénurie de ses produits ne fait que s'accentuer à cause de la
recrudescence des principales maladies et des ravageurs dont l'incidence et la
sévérité affectent davantage le rendement en racines
tubéreuses. A ces maladies et ravageurs s'ajoutent le faible niveau de
fertilité des sols et les pratiques culturales traditionnelles non
performantes (KABEYA, 2004).
En ce qui concerne les maladies, la mosaïque africaine
du manioc figure parmi les plus importantes qui menacent la culture du manioc
spécialement en Afrique. C'est l'une des épidémies les
plus dangereuses du manioc. Elle est virale et très rependue partout
où le manioc est cultivé. Endémique, elle touche plusieurs
pays producteurs et leur fait perdre chaque année d'importante somme
d'argent en causant de dégâts énormes (SPORE, 1987).
Le rendement médiocre en Afrique estimé de 7
à 8 tonnes de tubercules/ha a probablement pour cause principale la
présence quasi généralisée de la mosaïque
africaine du manioc. Les pertes dues à cette maladie sont difficiles
à évaluer (GUTHRIE, 1999). Elle est grave et diminue fortement le
rendement des variétés qui se révèlent plus
sensibles (PRONAM, 1989).
La mosaïque africaine du manioc non seulement diminue
le rendement en racines tubéreuses mais également celui en
feuilles consommables par la déformation des feuilles et la
réduction de la surface foliaire et par là aggrave
l'insécurité alimentaire et accentue la pauvreté en milieu
paysan (MONDE, 2011).
De ce fait, au regard de la problématique
évoquée ci-haut, la présente recherche tente de
répondre aux questions suivantes :
- Quel est le comportement des différents cultivars de
manioc exploités à Bunia et ses environs vis-à-vis de la
mosaïque africaine du manioc ?
- Est-ce que toutes les variétés
cultivées à Bunia et ses environs sont-elles sensibles à
la mosaïque africaine ?
- Quel est le niveau d'attaque de la mosaïque africaine
à Bunia et ses environs ?
0.2. Hypothèses
Le fondement théorique de cette investigation est
qu'étant donné que la diffusion de la mosaïque africaine de
manioc se fait essentiellement par le matériel de propagation (bouture)
infecté et la piqure de bouture saine par un insecte Bemisia
tabaci, cette maladie est présente dans le champ de manioc à
Bunia et ses environs, et elle présente un danger.
Ø Les cultivars de manioc exploités à
Bunia et ses environs n'auraient pas le même comportement
vis-à-vis de la mosaïque africaine de manioc étant
donné que chaque cultivar à son patrimoine
génétique.
Ø Toutes les variétés de manioc
cultivées à Bunia et ses environs seraient sensibles à
cette maladie.
Ø Le niveau d'attaque de la culture par la MAM serait
élevé dans le milieu d'étude.
0.3. Objectifs et intérêt du travail
Ce travail a pour objectif de :
Ø Evaluer l'incidence et la
sévérité de la mosaïque africaine du manioc à
Bunia et ses environs ; en vue de préconiser quelques pistes de
solution susceptibles de limiter sa diffusion et prolifération ;
Ø Mettre en évidence le comportement des
différentes variétés cultivées à Bunia et
ses environs vis-à-vis de la mosaïque africaine du manioc ;
Ø Etablir une situation générale du mode
de gestion des champs de manioc par les agricultures.
Ce travail est une contribution pour établir
l'état de lieu de la culture de manioc face à la menace de la
maladie de la mosaïque.
0.4. Subdivision du travail
Outre l'introduction, le présent travail comprend trois
chapitres.
Le premier traite les généralités sur la
culture de manioc, le deuxième est axé sur le milieu,
matériel et méthode ; le troisième présente et
discute les résultats de nos investigations et une conclusion et
quelques recommandations clôturent ce travaille
CHAPITRE PREMIER : GENERALITES
I.1. Le manioc
I.1.1. Origine
Le manioc, Manihot esculenta Crantz est un
arbuste de la famille des Euphorbiacées, originaire de l'Amérique
du sud. L'histoire révèle que le manioc était
déjà cultivé au Pérou, au Brésil, en Guyane
et au Mexique à l'époque précolombienne. Il est
aujourd'hui largement cultivé et récolté comme plante
annuelle dans les régions tropicales et subtropicales (ANONYME,
2006 ; JANSSENS, 2001).
I.1.2. Description systématique
Le manioc (Maninot esculenta) appartient à la
famille des Euphorbiacées, ordre des Rosales ; sous famille des
Crotonoïdae, la sous classe des Rosidae I, la classe des Rosopsida, sous
embranchement des Rosophytina (KASIKA, 2010 ; ANONYME, 2006).
I.1.3. Description Botanique
Le manioc est une plante arbustive, semi-ligneuse,
pérenne de 1 à 4 m de hauteur. Elle est pluriannuelle, mais
généralement cultivée comme plante annuelle ou
bisannuelle. Comme toutes les Euphorbiacées, ses diverses parties
contiennent du latex (JANSSENS, 2001).
La tige, dont le diamètre ne dépasse pas 2
à 4cm, est en grande partie remplie de moelle et de ce fait, fort
fragile tant que l'aoutement est incomplet. Une ou plusieurs tiges principales
se développent simultanément sur la bouture. Leur nombre,
caractéristique de variété, est modifié par la
qualité et le mode des plantations des boutures. La diversité des
formes dépend de 2 types de ramification : le premier type est
lié à l'aptitude à la floraison. En effet, la
transformation de l'apex terminal en axe floral entraine la sortie
simultanée de 2 à 4 axes végétatifs.
Ces rameaux fleurissent à leur tour et
développent de nouveaux axes. Un sol pauvre augmente le nombre de
ramifications de ce type.
Le second type de ramifications se fait à partir de
bourgeons latéraux sur la partie inférieure des tiges. Cette
aptitude est liée aux variétés (ANONYME, 2006).
Les feuilles sont palmées. Le pétiole, le nombre
de lobes (1 à 13), leur forme et l'orientation générale du
limbe peut évoluer au cours du temps : faible au début, il
est au maximum entre 3 et 6 mois pour devenir unique enfin de cycle. Les
feuilles sont disposées en spirale et caractérisées par de
multiples lobes foliaires et de formes variées. La couleur des feuilles,
quelques fois pourpre dans le jeune âge, et vert claire à vert
foncée. Les feuilles sont portées par des pétioles de 5
à 30 cm de longueur, plus long que les limbes. Les pétioles, de
même que les nervures foliaires, sont de couleur verte ou rouge à
pourpre, plus rarement blanchâtre. Les feuilles sont alternes, simples et
caduques. (ANONYME, 2006 ; JANSSENS, 2001)
Le manioc est une plante monoïque. L'inflorescence est un
racème terminal comportant des fleurs unisexuées. Les fleurs
femelles sont situées à la base des racèmes et sont de
couleur rose, pourpre jaunâtre ou verdâtre. Elles sont
dépourvues de corolle. Les fleurs males sont situées au sommet de
l'inflorescence (JANSSENS, 2001)
Les fruits sont des capsules déhiscentes à 3
loges éclatant bruyamment à maturité libérant
chacune une graine. Les graines sont ellipsoïdes, longues de 10 à
12 mm et caractérisées par une caroncule bien
développé, typique de la famille des euphorbiacées.
(JANSSENS, 2001).
I.1.4. Exigences écologiques du manioc
Le manioc est considéré à juste titre
comme une plante rustique, présentant des grandes facultés
d'adaptation à des situations écologiques variées et
souvent défavorables pour d'autres espèces.
Sa culture s'étend approximativement entre 30°
latitude Nord et Sud et dans ces limites, jusqu'à 2000 mètres
d'altitude au plus. (SILVESTRE et ARRAUDEAU, 1983)
a. Climat
Le manioc est cultivé dans toute la zone
intertropicale. Il affectionne un climat chaux et pluvieux. Sa
plasticité étend cependant ses possibilités de culture
à des régions relativement sèche (JANSSENS, 2001).
-Température
Les températures moyennes pour une croissance optimum
se situent entre 25° et 29° C ; des températures en
dessous de 16° C lui sont préjudiciables et la croissance
s'arrête en dessous de 10° C et très ralentie à
40° C. Au-delà de 1800 m, le manioc se développe très
lentement. En aucun cas, le manioc ne supporte le gel (JANSSENS, 2001 ;
SILVESTRE et ARRAUDEAU, 1983).
-Eclairement
Comme toutes les cultures annuelles tropicales, le manioc est
une plante héliophile qui requiert une insolation abondante. Son cycle
de photosynthèse est intermédiaire entre le cycle C4 et le cycle
C3. Une réduction de la radiation solaire entraine une augmentation de
la longueur des entre-noeuds et réduit la vitesse de production de
nouvelles feuilles, la durée de vie des feuilles et en définitive
la surface foliaire. La partie de la matière sèche formée
allant vers les racines est également réduite. Le manioc est en
outre considéré comme une plante de jours courts. (JANSSENS,
2001 ; ANONYME, 2006 ; SILVESTRE et ARRAUDEAU, 1983)
, 1983).
Régime hydrique
Le manioc est considéré, d'une façon
générale, comme une plante tolérante à la
sécheresse et est donc cultivé dans des régions à
faible pluviométrie. Malgré cette tolérance à la
sécheresse, une quantité de 500 mm et une période de 6
mois de pluviosité par an sont nécessaires. Les
précipitations optimales se situent entre 1000 et 1500 mm par an
(JANSSENS, 2001 ; SILVESTRE et ARRAUDEAU)
b. Sol
Le manioc est une plante très rustique, tolérant
une large gamme de sols, hormis les sols hydro morphes ou les sols trop
sableux. Il est peu exigeant ; il peut en effet encore produire sur des
sols épuisés, inaptes à recevoir d'autres cultures ;
cultivé sur des types de sol extrêmement variés, il
préfère les sols sablo-argileux profonds, meubles et bien
drainés, alluvionnaires récents, ferralitiques à bonne
réserve en eau. Il tolère des sols acides. Les pH acides
jusqu'à 4 ou neutres à légèrement alcalins
jusqu'à 7,5 sont bien tolérés. De par sa mycorhization
poussée, le manioc vit bien sur un sol désaturé et pauvre
en phosphore. Par contre, les sols très fertiles et en particulier
l'excès d'azote nuisent à la tubérisation. Le manioc est
vorace en potasse. Une culture de manioc améliore la structure du sol
suite à son enracinement profond (ANONYME, 2006 ; JANSSENS,
2001 ; SILVESTRE et ARRAAUDEAU, 1983).
I.1.5. Culture
a. Multiplication
Le mode de propagation en culture est la bouture de tige. La
bouture est utilisée pour l'établissement de champ de production.
Le manioc étant multiplié par voie végétative, il y
aura lieu d'établir du parc à bois en vue de la multiplication
des boutures en culture.
Les boutures doivent être récoltées sur
des tiges droites, dans la seule partie médiane des plantes saines
âgées de 8 à 18 mois.
On évitera les tiges basales, car donnant le meilleur
taux de reprise, présentent le plus risque d'infection par la
mosaïque. Le bois le plus jeune a une reprise faible tandis que les
boutures des branches donnent des rendements médiocres (ANONYME,
2006 ; JANSSENS, 2001).
b. Rotation
La culture de manioc vient habituellement en fin de rotation,
ce qui lui confère le titre exagéré de « culture
épuisante ». Toutefois, le manioc est parfois placé en
tête de rotation quand les sols sont épuisés et/ou quand la
demande est forte et finalement quand on cherche à occuper un terrain
fraichement défriché dans la forêt. (JANSSENS, 2001)
c. Préparation du terrain
La mise en place des boutures se fait sur un terrain ameubli
à la houe, sur buttes ou sur billons, suivant les cultures locales. Le
buttage ou le billonnage évite l'engorgement du sol et concentre la
couche supérieure humifère. (ANONYME, 2006 ; JANSSENS,
2001)
d. Plantation
Dans les régions tropicales, la plantation se fait tout
au début de la saison des pluies. L'installation de la bouture se fait
sur sol humide :
Ø Horizontalement à 4 à 15 cm de
profondeur dans des sols lourds argileux, à raison d'une ou deux
boutures par emplacement (poquet) de 20 à 30 cm de long et postant 3
à 6 yeux dormants .
Ø A l'oblique ou vertical (renforcée au 2/3 en
respectant la polarité haut/bas) sur des sols légers sableux,
mais avec le risque de sécheresse, pour assurer l'émission plus
en profondeur des racines basales.
La coupe de la base en biseau combinée à une
plantation oblique regroupe les racines sur un même secteur et implique
ensuite un regroupement des tubercules (l'arrachage facilité). La
reprise des boutures a lieu 8 à 15 jours après le bouturage. La
floraison intervient après 4 à 7 mois suivant le cultivar et les
conditions de culture.
Le matériel végétal est choisi en
fonction de :
Ø La productivité ;
Ø La durée du cycle vital ;
Ø La teneur en HCN ;
Ø La résistance à la mosaïque.
(ANONYME, 2006)
Le manioc est planté en culture pure ou en association
avec d'autres cultures vivrières comme le maïs, l'arachide, le riz
et de bananier.
En culture pure, la plantation se fait à des
écartements de 1 x 1 m. La mise en place à cet écartement
nécessite de 2000 à 3000 mètres linéaires de
boutures utiles.
En culture mixte, la densité est moins
élevée et les écartements peuvent atteindre de 2 à
3 m dans tous le sens.
La disposition en lignes facilite la circulation dans les
parcelles (sarclages) ainsi que la culture associée, car elle limite la
casse des jeunes tiges fragiles (ANONYME, 2006 ; JANSSENS, 2001).
e. Entretien
Les soins d'entretien consistent : Au regarnissage des
vides qui doit intervenir entre la 2e et la 4e semaine
après la plantation.
Au sarclage dès les 1e semaines et jusqu'au
moment où le manioc couvre le sol.
Celui-ci doit être sarclé à plusieurs
reprises pour éliminer toute végétation adventice
concurrente. Le buttage intervient pour favoriser la formation des tubercules
(ANONYME, 2006 ; JANSSENS, 2001).
f. Récolte
La récolte comprend la coupe des aériens et
l'arrachage des tubercules. La période de récolte du manioc est
variante. On commence la récolte lorsque les tubercules atteignent 2
à 4 Kg.
Dans la région équatoriale, la plupart des
variétés de manioc, tant douces qu'amères peuvent
être récoltées vers l'âge de 10 à 12 mois
après la plantation. Lorsque le climat s'écarte des conditions
équatoriales, la récolte est tardive et ne s'opère
qu'après 18 à 24 mois. En pratique, la récolte
s'effectuera généralement après 10 à 18 mois de
végétation.
Après ce stade de développement, les racines
continuent cependant à se développer mais au-delà de 10
à 18 mois elles se durcissent et se lignifient (JANSSENS, 2001).
En culture paysanne, un champ de manioc peut être donc
récolté sans inconvénient durant une période de
plusieurs mois. Cet échelonnement de la récolte constitue un
avantage appréciable car il permet l'exploitation au fur et à
mesure des besoins (ANONYME, 2006).
I.2. La mosaïque africaine du manioc
I.2.1. Caractéristiques et symptômes
La dénomination « mosaïque »
se rapporte à un syndrome plus complexe incluant des
déformations, des enroulements, des réductions de surface de la
feuille et un rabougrissement de plant de manioc. La mosaïque s'accompagne
d'un dérèglement du métabolisme de la plante se traduisant
par une diminution de la teneur en carbone et en azote ; et d'une
augmentation de la transpiration, de la respiration et de l'activité
peroxydas que. (MONDE, 2011)
Figure 2 : Plants de manioc gravement atteints par la
MAM
Figure 1 : Graves symptômes de la MAM
I.2.2. Transmission et diffusion
Le virus de la mosaïque africaine du manioc se propage
par 2 voies principales : les boutures prélevées sur des
plants infectés utilisés comme matériel de propagation
appelée infection secondaire et la piqure du manioc par un insecte
aleurode la mouche blanche « Bemisia tabaci ,
Aleyrodidae» appelée infection primaire. Il faut à l'insecte
un temps d'acquisition minimum de 3 à 4 heures, une période de
latente de 4 à 6 heures pendant laquelle le virus ne peut être
inoculé et une période de rétention de 8 jours.
Il est également possible de transmettre le virus par
greffage lorsqu'une tige de manioc saine est greffée sur une tige
virosée (MONDE, 2011).
La pathosystème de la maladie de la mosaïque de
manioc est composé des éléments suivants : le manioc,
le virus, la mouche blanche et les plantes hôtes alternatives. La
présente conjuguée de ces éléments dans un
environnement favorable contribue à la diffusion de la maladie dans une
agro écologie. La présence du manioc virosé
représente le facteur déterminant à la base de l'expansion
de la mosaïque africaine.
De ce point de vue, l'homme apparait comme un vecteur
essentiel de la transmission de la mosaïque africaine du manioc lorsque ce
dernier utilise de bouture infectée comme matériel de propagation
(MONDE, 2011).
I.2.3. Résistance de manioc à la
mosaïque
La sensibilité à la mosaïque des
variétés de manioc cultivées dépend à la
fois des conditions du milieu et surtout de leur patrimoine
génétique. Il existe différents mécanismes de
résistance à la maladie de la mosaïque, on peut citer la
résistance à l'expression des symptômes, la
résistance à la multiplication des virus dans une plante
virosée, la résistance aux vecteurs liée à la
production de certaines substances répulsives à la mouche (MONDE,
2011).
I.2.4. Mode de lutte contre la mosaïque africaine du
manioc
Trois approches possibles pour réduire les pertes de
production causées par la mosaïque africaine sur le manioc ont
été identifiées, à savoir :
Ø Réduire la proportion des plantes
infectés de virus ;
Ø Retarder l'infection à un stade avancé
de la croissance végétative du manioc ;
Ø Réduire l'ampleur de dégâts
après l'infection. (THRESH et COOTER, 2005 cité par MONDE,
2011)
Ainsi pour atteindre ces objectifs, on pourrait utiliser les
possibilités de lutte suivantes :
- La phytosanitation
Ce terme se rapporte à l'amélioration de
l'état sanitaire de matériel de propagation, et à
l'élimination des foyers d'inoculum à partir desquels une
contamination ultérieure au virus pourrait avoir lieu à travers
l'activité de la mouche vecteur.
- Utilisation de variétés résistantes
- Bonnes pratiques culturales
- La protection croisée qui consiste à inoculer
préalablement la plante avec une souche modérée de
même virus pour la protéger contre l'infection aux souches
virulentes (MONDE, 2011).
- Mesures réglementaires strictes envisagées
pour circonscrire la maladie telle l'éradication, une inspection
phytosanitaire à la frontière et même une mesure de
quarantaine.
On sait cependant que les boutures de manioc circulent sans
contrôle dans la plupart des pays en Afrique et constituent une porte
grandement ouverte pour la circulation du virus dans les pays (MONDE, 2011).
CHAPITRE DEUXIEME : MILIEU, MATERIELS ET METHODES
II.1. Milieu d'étude
Notre étude a été menée dans la
cité de Bunia, district de l'Ituri, Province Orientale,
République Démocratique du Congo.
A 1270 m d'altitude, Bunia est entouré de la chaine des
montagnes du Mont bleu et est situé au Nord de l'Equateur à
1°35' longitude Est (OBEDI, 2007). Selon la carte des zones climatiques de
la RD Congo établie d'après les critères de classification
de la KOPPEN, Bunia appartient au type climatique Am, avec une
température moyenne du mois le plus froid inférieur à
18°C. La température moyenne annuelle varie entre 23° et
28°C.
Son régime de précipitation se
caractérise par 2 saisons pluvieuses et 2 saisons sèches. La
grande saison sèche débute vers le 15 Novembre et se termine vers
fin Février ou début Mars. La saison n'est pas sèche au
sens strict du terme. Elle est suivie par la petite saison des pluies qui
s'étend de Mars enfin Mai. Ensuite, la petite saison sèche vient
de Juin à Juillet. L'année climatique se terme par la grande
saison des pluies allant d'Août en Octobre (BULTON, 1977). Les
précipitations moyennes annuelles varient de 1200 à 1300mm.
Bunia et ses environs possèdent un sol fertile et un
climat tropical humide fortement influencé par l'altitude. Ces sols sont
ferralitiques, sableux, lessivés, à faible teneur d'argile (moins
de 20%) et très acides sur les versants des montagnes, les sols sont
sablo-argileux, aux bas-fonds, on trouve des sols alluvionnaires.
Bunia se trouve dans une savane herbeuse favorable à
l'élevage de bovins (OBEDI, 2007).
Nos investigations ont été
réalisées dans les sites de MUDZI-PELA, BANKOKO, KINDIA et
SIMBILYABO.
II.2. Matériels
Nos investigations ont porté sur l'incidence et la
sévérité de la mosaïque africaine du manioc à
Bunia et ses environs. Il s'agit d'étudier l'incidence et la
sévérité sur le manioc retrouvé respectivement dans
le champ en culture.
Dans le cadre de cette étude, nous avons utilisé
2 types de matériels à savoir : le matériel technique
et le matériel biologique.
Le matériel technique était composé
de :
Ø Un appareil photographique numérique
digital ;
Ø Une moto ;
Ø Un stylo ;
Ø Un bloc note ;
Ø Un questionnaire d'enquête
élaboré à cette fin.
Le matériel biologique a été
constitué de différents champs de culture de manioc dans le
milieu d'étude.
Au cours de notre étude dans les 4 quartiers de Bunia
et ses environs, 12 cultivars de manioc ont été
répertoriés.
Le tableau 1 donne les noms de chaque cultivar
rencontré selon leur catégorie.
Tableau 1 : Cultivars répertoriés
Variétés douces
|
Variétés amères
|
MUKALASA
BUMBAFUMAYAYICATERINASAWASAWAABUDE
|
PAMITU
RAVA
VAMA
BOXE
WALIBA
MM96
|
Fig ;Abude
Fig ;Mukalasa
Fig ;Vama
Fig ; Mayayi
II.3. Méthode de travail
Pour la réalisation de ce travail, nous avons recouru
à la méthode dite transversale qui étudie un
phénomène au sein d'une population en un moment donné
(VITAMARA, 2009)
II.3.1. Population d'étude
Notre population d'étude est constituée de tous
les champs de culture de manioc dans la cité de Bunia et ses environs
durant la période qui couvre notre étude.
II.3.2. Source des données
Nous avons utilisé l'observation participative comme
une technique de base dans notre étude. Elle a consisté à
examiner les pieds de manioc de culture présentant ou non des
symptômes de la MAM dans le champ.
Les travaux du terrain ont consisté au questionnaire
(formulaire) d'enquête sur :
Ø L'incidence et la sévérité de la
MAM
Ø Les conditions culturales dans la zone
d'étude
Ø La connaissance relative de la MAM
L'évaluation de la sévérité de la
maladie sur les plantes infectées a été effectuée
à l'aide de l'échelle de COURS (0-5) (SILVESTRE et
ARRAUDEAU, 1983)
Ø Niveau 1 : Pas de symptômes visibles sur les
feuilles
Ø Niveau 2 : Apparition des légères
plages chlorotiques sur les feuilles
Ø Niveau 3 : Plages chlorotiques sur presque toutes
les feuilles (2/3 de feuilles de la plante) sans déformation de la
surface foliaire
Ø Niveau 4 : Plaques chlorotiques couvrant la majeure
partie de la feuille,
Ø accompagnées de déformation
(recroquevillement) et réduction de la surface foliaire
Ø Niveau 5 : Mosaïque sévère,
feuilles tordues, déformées et pratiquement
Réduites aux nervures
Pour obtenir des informations complémentaires, nous
avons procédé à l'interview structurée des paysans
pratiquant cette culture dans leurs champs respectifs.
II.3.3. Echantillonnage
Un bon échantillon est celui qui fournit une indication
suffisamment fiable des caractéristiques de la population (10%) pour
servir de base que l'on doit prendre et qui fournit ces renseignements à
coût raisonnable. (OKUNGO, 2012)
Notre échantillon est équivalent au nombre de
champ de manioc enquêtés dans la cité de Bunia et ses
environs dont nous avons prélevé au total 80 champs.
Ainsi, après la sélection de sites
d'intervention, au total 4 quartiers ont été retenus dont on a
prélevé 20 champs par quartier où étaient
effectuées les enquêtes à partir des indications
principales suivantes :
Ø Incidence de la maladie : nombre de plants
infectés par total des plants observés ;
Ø Les observations Sévérité de la
maladie : cotation suivant l'échelle de 0-5 1-5 de la
mosaïque africaine du manioc ;
Ø Etat de lieu des connaissances des agriculteurs par
rapport à la gestion de la MAM pour une approche réaliste.
Dans chaque quartier, 30 pieds de manioc par champ ont
été sélectionnés en faisant l'observation sur la
diagonale dont 10 pieds sur les diagonales et 5 pieds sur les médianes,
dans les champs de 20 paysans, soit 600 pieds par quartier.
Sur les pieds sélectionnés ont porté sur
les paramètres suivants :
Ø Les symptômes de la mosaïque africaine du
manioc sur au moins un plant ;
Ø La cotation de la sévérité sur
les pieds infectés suivant l'échelle de la MAM (1 à 5)
2 .3.4.Analyse des données
Toutes les données collectées dans les 80 champs
enquêtés sont présentées dans le
tableau Excel de statistique descriptive. Pour l'interprétation
de nos résultats, nous avons recouru au calcul de la moyenne, la somme,
le pourcentage (RUHIGWA, 2010).
II.4.Difficultés rencontrées
Jamais un travail scientifique ne peut être
réalisé sans la moindre difficulté que ce soit, et sans
vouloir énumérer toutes, nous donnons du moins quelques unes qui
nous sont parvenues ; à savoir :
Ø La majorité des paysans enquêtés
qui pratiquent la culture de manioc ne connaissent pas le nom des
variétés de manioc distribués par le service de
l'inspection de l'agriculture, pêche et élevage de l'Ituri en
partenariat avec la FAO
Ø La dispersion des champs enquêtés
Ø La difficulté liée au transport
Ø La perte des images
CHAPITRE TROISIEME : RESULTATS ET DISCUSSION
Les résultats des différents paramètres
ayant servi à l'étude de diagnostic de la mosaïque africaine
du manioc (MAM) dans la cité de Bunia et ses environs sont
présentés dans ce chapitre. Ces résultats sont relatifs
aux conditions culturales dans la zone d'étude, aux connaissances
relatives à la MAM dans le milieu et à l'évaluation de
l'incidence et sévérité de la MAM.
III.1. Conditions culturales
III.1.1. Système cultural dans la zone
d'étude
Le tableau ci-après reprend les données
relatives au système cultural de manioc dans la zone d'étude.
Tableau 2 : Système cultural de manioc à
Bunia
Système cultural
Site
|
Monoculture
|
Association (Polyculture)
|
BANKOKO
KINDIA
MUDZIPELA
SIMBILYABO
?
%
|
8
2
10
10
30
37,50
|
12
18
10
10
50
62,50
|
L'examen du tableau 2 montre que la majorité (62,50%)
des champs de manioc enquêtés dans la cité de Bunia et ses
environs sont cultivés en association. Seulement quelques champs
(37,50%) parmi ceux visités sont en monoculture.
Dans la zone d'étude, le système cultural le
plus courant est le manioc en association avec d'autres plantes
vivrières (haricot, maïs, taro, arachide, ...). Cela est
appuyé par JANSSENS (2001), qu'il existe de nombreuses cultures que
l'on associe au manioc.
Sur les plateaux de l'Afrique orientale, on associe souvent
la patate douce au manioc en culture ; celle-ci, ayant un port rampant,
protège bien le sol.
Dans la région du Pool (Congo-Brazzaville), le manioc
s'associe différemment selon la topo séquence. Sur la galerie
forestière, on associe au manioc, la culture principale : du
maïs, des légumes locaux et parfois des ananas et les bananiers.
Dans les régions tropicales fraiches, comme dans certaines parties de la
RDC par exemple, la plantation du manioc va souvent de pair avec une culture de
haricot qui couvre rapidement le sol et le protège. En savane, les
associations manioc et d'autres cultures vivrières comme maïs,
haricot sont pratiqués respectivement en première et
deuxième saison culturales rapporte le même auteur (JANSSENS,
2001).
Les associations de culture de manioc présentent
quelques avantages à ne pas négliger avec d'autres cultures comme
le riz, l'arachide, maïs mais le plus souvent avec le haricot. Cette
dernière association couvre rapidement le sol et procure un rendement
financier supplémentaire (LOKOMBE ,2004)
Selon M0NDE (2011), les associations culturales, outre leurs
effets bénéfiques bien connus en agriculture, jouent un
rôle important dans la baisse de l'incidence de la maladie à
travers la diminution de la population de vecteurs. On note que l'association
manioc-maïs diminue l'incidence de la MAM.
III.1.2. Source de matériel de plantation
Les données relatives à la source de
matériel de plantation sont figurées dans le tableau 3.
Tableau 3 : Source de matériel de plantation de
manioc
Provenance de matériel de propagation
Sites
|
Sources
|
1
|
2
|
3
|
44
4
|
BANKOKO
KINDIA
MUDZIPELA
SIMBILYABO
?
%
|
4
6
7
7
24
30,00
|
4
5
5
2
16
20,00
|
4
4
0
1
9
11,25
|
8
5
8
10
31
38,75
|
Légende :
1. Boutures issues du même champ
2. Boutures en provenance du champ du voisin proche
3. Boutures issues des plantations d'amis situées loin
de zone de culture
4. Boutures distribuées par le service de l'Etat
(recherche, ONG)
A partir du tableau 3, il ressort que 30% des boutures
utilisées par les agriculteurs comme matériel de plantation dans
notre zone d'étude, proviennent de la même plantation (champ
précédent), 20% en provenance des champs des voisins proches et
11,25% de boutures issues des plantations éloignées sans tenir
compte de l'état phytosanitaire. Les autres boutures utilisées
par les agriculteurs sont celles distribuées par la FAO soit 38,75%.
Cela se justifie par le fait qu'en Province Orientale, les
intrants agricoles utilisés par les agriculteurs sont constitués
essentiellement de semence toute venante, de petit outillage agricole de
mauvaise qualité. Les besoins semenciers demeurent toujours
insatisfaits.
Etant donné que les semences améliorées
font défaut, Les agriculteurs recourent à la semence toute
venante (LUKOMBE ,2004).
III.2. Connaissance relative à la MAM dans le
milieu d'étude
III.2.1. Connaissance de symptômes observés
par l'agriculteur
Les données sur l'impression des agriculteurs
concernant l'identification de symptômes de la MAM sont consignées
dans le tableau 4.
Tableau 4 : L'impression des agriculteurs sur
l'identification de symptômes de la MAM
Symptômes
Sites
|
|
1
|
2
|
3
|
BANKOKO
KINDIA
MUDZIPELA
SIMBILYABO
?
|
20
20
20
20
80
|
0
0
0
0
0
|
0
0
0
0
0
|
%
|
100
|
0,00
|
0
|
Légende :
1. Observation des symptômes sur les feuilles
2. Observation des symptômes sur la tige
3. Aspect nécrotique des plantes infectées
La lecture de résultats du tableau 4
révèle que les agriculteurs observent et reconnaissent les
symptômes de la MAM sur les feuilles (100%). Personne d'entre eux n'a
jamais observé et identifié les symptômes de la MAM sur la
tige ainsi que l'aspect nécrotique des plants infectés.
Cette situation est imputable aux symptômes de la MAM
qui se manifestent par les déformations et les enroulements des
feuilles, les réductions de surface de la feuille et un rabougrissement
de plant de manioc (MONDE, 2011)
III.2.2. Connaissance du mode de transmission de la MAM
Les renseignements concernant la connaissance sur le mode de
transmission de la MAM par les agriculteurs dans le milieu d'étude sont
présentés dans le tableau 4 ci-après.
Tableau 4 : Connaissance du mode de transmission de la
MAM par les agriculteurs
Mode de transmission
Sites
|
Transmission par bouture
|
Transmission par vecteur
|
BANKOKO
KINDIA
MUDZIPELA
SIMBILYABO
?
|
3
2
5
6
16
|
17
18
15
14
64
|
%
|
20,00
|
80,00
|
Les données du tableau 4 mettent en évidence
que 80% des agriculteurs enquêtés soutiennent que la MAM se
transmet d'une plante à l'autre par l'intermédiaire d'un vecteur.
La minorité (20%) parmi les enquêtés approuvent que la
transmission de la MAM se fait par l'utilisation des boutures infectées
comme matériel de plantation. Cela s'explique par la formation acquise
par les vulgarisateurs de la FAO lors de la distribution de matériel de
propagation.
Le virus de la mosaïque africaine du manioc se propage et
se transmet par l'utilisation des boutures provenant des plantes
virosées utilisées comme matériel de propagation et,
d'autre part par la piqûre du manioc par un insectes (vecteur) affirme
JANSSENS (2001) et MONDE(2011).
III.2.3. Moyens de lutte utilisés par les
agriculteurs
Les données en rapport avec les moyens de lutte contre
la MAM utilisés par les agriculteurs à Bunia sont
présentées dans le tableau 5.
Tableau 5 : Moyens de lutte utilisés par les
agriculteurs
Sites
|
Moyens de lutte
|
1
|
2
|
3
|
BANKOKO
KINDIA
MUDZIPELA
SIMBILYABO
?
|
0
0
0
0
0
|
0
0
0
0
0
|
20
20
20
20
80
|
%
|
0,00
|
0,00
|
100,00
|
Légende :
1. Destruction des pieds infectés
2. Utilisation des produits chimiques
3. Aucun moyen de lutte
Au vu des résultats du tableau 5, il apparaît
clairement que les agriculteurs n'utilisent aucun moyen pour lutter contre la
MAM. Aucun agriculteur n'a déclaré avoir utilisé les
produits chimiques étant donné que c'est une maladie virale, ni
détruire les pieds infectés comme moyen de lutte contre la MAM.
Cela justifie la présence des pieds malades dans les champs
visités.
III.3. Evaluation de l'incidence et
sévérité de la MAM
III.3.1. Evaluation d'incidence : symptômes de
la MAM sur au moins un plant de la diagonale
Ces résultats présentés dans la figure 1
donnent les indications sur l'incidence de la MAM à Bunia.
Figure 1 : Incidence de la MAM à Bunia
L'analyse de ces résultats montre que le pourcentage
des plants présentant le symptôme de la MAM est relativement
élevé à KINDIA (70%) et SIMBILYABO suivi de BANKOKO (55%)
et MUDZIPELA (53%).
Le taux moyen de l'incidence de la maladie (MAM)
à Bunia avoisine 62%.Ces résultats coïncident avec celui de
KALONJI et al. (2008) dans les études épidémiologiques
réalisées sur la culture de manioc à KINSHASA et dans le
BAS-CONGO, en vue de faire un état de lieu de la mosaïque africaine
du manioc dans les champs paysans. Ses résultats révèlent
que l'incidence variait de 42 ,5 à 84,6% à KINSHASA et au
BAS-CONGO, il a respectivement noté des incidences variant entre 45,5 et
100%.
L'ensemble de ces résultats montre que l'incidence de
la MAM est élevée dans la zone de Bunia.
En effet, l'incidence de la maladie virale peut
dépendre de diverses conditions du milieu influençant plus au
moins la réussite des transmissions rapporte SOMMEREYNS (1967). Cet
auteur lie cela aux conditions climatiques du milieu tropical.
III.3.2. Cotation de la sévérité sur
les pieds choisis de la diagonale suivant l'échelle de la MAM (0-5)
La figure 2 donne les détails de la
sévérité de la maladie sur les pieds choisis suivant
l'échelle de cotation de la sévérité de la MAM
(0-5).
Figure 2 : Cotation de la sévérité
dans le milieu d'étude
De cette figure, il ressort en moyenne que dans les conditions
tropicales de Bunia et ses environs : le niveau 3 arrive en premier
position comparativement aux autres niveaux de sévérité.
La deuxième place est occupée par le niveau 4 ; suivi du
niveau 2 ,1 et 5.
On retiendra que KALONDJI (2008) a observé les
résultats similaires selon lesquels les cotes de
sévérité ont été élevées et
variées entre 3 et 4, Ces côtes ont été
enregistrées chez tous les plants de manioc quelque soit leur âge
à KINSHASA. Par ailleurs, au BAS-CONGO les degrés de
sévérité étaient similaires pour toutes les
plantations et variés de 3 à 4 souligne KALONJI(2008).
Les valeurs relativement élevées suivant les
niveaux de sévérité, s'expliquent en partie par le fait
que, l'apparition des symptômes constitue le résultat de
l'intensité de la réaction de la plante à l'attaque d'un
virus qui pourra être différente suivant le milieu rapporte
SOMMERYNS (1976).
Le même auteur signale que la
sévérité des symptômes et la façon dont ils
se propagent (caractère systématique ou local) peuvent être
fortement modifiées par la température de l'air ambiant dans
laquelle se trouvent les végétaux une fois infectés. En
outre, ROLAND (1958) ajoute que les symptômes dus au virus chez les
végétaux peuvent varier et prendre des aspects différents
selon les conditions du milieu.
III.3.3. Incidence de la maladie selon les cultivars
Les données en rapport avec l'incidence de la
mosaïque africaine du manioc selon les cultivars sont
présentées dans la Figure qui suit :
Figure 3 : Incidence de la MAM selon les cultivars
De cette figure, il apparait clairement que le cultivar PAMITU
présente un pourcentage élevé de symptôme (22%) de
la MAM dans le milieu d'étude, suivi de BUMBAFU (14,50%), MUKALASA
(8,25%), ABUDE (4,75%) et SAWASAWA (4,50%). Les autres cultivars (MAYAYA,
CATERINA, RAVA, ...) présentent un pourcentage moins élevé
de symptômes de la MAM.
L'ensemble de ces résultats montre que les cultivars
PAMITU, BUMBAFU, MUKALASA et ABUDE sont sensibles à la MAM par rapport
aux cultivars rencontrés dans le milieu d'étude.
La sensibilité à la mosaïque des
variétés de manioc cultivées dépend à la
fois des conditions du milieu et surtout de leur patrimoine
génétique.
Le niveau d'infection des variétés du manioc
nouvellement introduites est d'autant plus faible par rapport à celui de
la variété localement cultivées dans le milieu affirme
KALONJI (2008) dans les résultats de ses études menées en
territoire de GANDAJIKA sur le comportement des variétés de
manioc.
III.3.4. Sévérité de la MAM selon les
cultivars
La Figure ci-dessous présente les données
relatives à la sévérité de la mosaïque
africaine du manioc selon les cultivars.
Figure 4 : Sévérité de la MAM selon
les cultivars
Au vu des résultats rassemblés dans la figure
4, il ressort en moyenne que dans les conditions éco-climatiques de
Bunia et ses environs, le cultivar PAMITU arrive en première position
par rapport aux autres cultivars compte tenu de différents niveaux de
sévérité de la MAM. La deuxième place est
occupée par le cultivar BUMBAFU, suivi des cultivars MUKALASA, ABUDE,
SAWASAWA, MAYAYI, CATERINA, RAVA, WALIBA, BOXE et enfin le cultivar MM96. Les
trois premiers cultivars sont plus attaqués par la MAM dans le milieu
d'étude.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
La présente étude avait pour objectif
d'évaluer l'incidence et la sévérité de la
mosaïque africaine du manioc à Bunia et ses environs en vue de
préconiser quelques pistes de solutions susceptibles de limiter la
diffusion et prolifération de la maladie.
Ø Une enquête agronomique a été
réalisée du 15 mars au 30 avril 2012 dans la cité de Bunia
respectivement dans les quartiers BANKOKO, KINDIA, MUDZIPELA et SIMBILYABO
ainsi que leurs environs.
Les résultats obtenus au bout de cette recherche
montrent que :
- La majorité (62,50%) des champs de manioc se
retrouvent en association culturale.
- Le taux moyen de l'incidence de la maladie (MAM) dans la
zone d'étude avoisine 62,00%
- Dans la zone d'étude, en moyenne la
sévérité a atteint les niveaux 3 et 4.
A l'issu de nos observations, il y a lieu de dire que les
cultivars PAMITU, BUMBAFU et MUKALASA sont susceptibles à la
mosaïque africaine du manioc avec une incidence relative de 22% ;
14,50% et 8,25% et un niveau de sévérité
élevé variant entre 3 et 4.
Au vu de ces résultats, nos hypothèses stipulant
que les cultivars de manioc exploités à Bunia et ses environs
n'auraient pas le même comportement vis-à-vis de la mosaïque
africaine ont été confirmées.
Toutes les variétés de manioc cultivées
à Bunia et ses environs seraient sensibles à cette maladie. Le
niveau et le taux d'attaque de la culture par la MAM s sont
élevés dans le milieu d'étude.
C'est ainsi qu'au terme de ce travail, nous faisons appel aux
autorités congolaises tant nationales, provinciales que locales
pour :
Ø Fournir un encadrement efficace aux paysans
producteurs ;
Ø Intervenir dans la lutte préventives contre
les maladies qui attaquent cette culture en particulier la mosaïque
africaine du manioc, en formant les agriculteurs par le service de
vulgarisation sur la gestion des maladies, car elles constituent l'un des
facteurs clés de la baisse de rendement à nos jours ;
Ø Mettre en place un programme de sélection de
variétés de manioc résistantes à la mosaïque
africaine du manioc et adaptées à chaque région du
pays ;
Ø Relancer la recherche agronomique sans laquelle
aucune amélioration agricole n'est possible.
Aux chercheurs, de continuer avec cette étude au cours
des différentes saisons, dans l'association de culture et en culture
pure en vue d'avoir une idée plus fiable sur le comportement de la
culture face à la mosaïque africaine du manioc.
BIBLIOGRAPHIE.
I .OUVRAGES
1. BULTOT, F .1977 : carte de régions climatiques
du Congo belge établie d'après les critères de
Koppen .Publication de l'INEAC, Bruxelles
2 : CABURET .A.et al 2006 : les autres
amylacés in Mémento de l'agronome. CIRAD -GRET, Paris,
France, P843-850.
3 : FAGETTE, P.1987 : Epidémiologie de la
mosaïque africaine en cote d'Ivoire. Collection et thèse, Ed
ORSTON, 203p.
4 : JANSSENS, 11,2011 : Le manioc in agriculture en
Afrique tropicale .DGCI, Bruxelles, P198-218.
5 : KABEYA, M.2004 : La culture du manioc in
tropique et culture de tropique. CAVTK, Kinshasa, DRC, P4-7.
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développement agricol.PUF, Paris, P992.
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national du manioc. Département de l'agriculture N'Vuazi, R4DC
P9-15.
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alimentaire » .in la voix du Congo profond.vol.3,
No 2 septembre 2010, p3-15.
2. OBEDI, W.2007 « Aperçu panoramique de
Bunia ».revue Shalom de développement,
NO 1111-2007-32 du 3em trimestre, p1-3.
III. LES INEDITS
1. MONDE, G.2011 : Phytopathologie spéciale.
Cours inédit, FSA, UNIBU, P23-30.
2 .OKUNGO, A2012 : Méthodologie de la
recherche. Cours inédit, FSA, UNIBU, P78.
3. RUHIGWA, P .2012 : Statistique, Biométrie et
principe d'expérimentation agricole. Cours inédit,
FSA, UNIBU.
4. VITAMARA, P.2009 : Initiation à la recherche
scientifique. Cours inédit, FSA, UNIBU.
IV .SITE INTERNET
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d'infestation naturelle à Gandajika ».consulté le
01/07/2012.
http://w.w.w.greenstone.org.
2. KALONJI, A et al 2008 « Etat sanitaire de la
culture du manioc dans le champ parcellaire rencontres à KINSHASA et
dans la zone agricole du bas Congo ». Consulté le
1er juillet 2012
Http : //www.greenstone.org
3. GUTRIE, C.1999 « le manioc ». Consulte le
12 Avril 2012
http : //www.fao.org
4. SPORE, 1987 «actualité de centre technique de
la coopération agricole et rurale » consulte le 31 mars
2012
http://www.ebi.ac.uk
ANNEXE 1 : TABLEAU DE LA SEVERITE DE LA MAM selon les
cultivars
Echelle de la MAM
Cultivars
|
Niveau
|
Total
|
X
|
N 0
|
N 1
|
N 2
|
N 3
|
N 4
|
N 5
|
PAMITU
BUMBAFU
MUKALASA
ABUDE
SAWASAWA
MAYAYI
CATERINA
RAVA
WALIBA
BOXE
MM96
VAMA
TOTAL
|
60
12
6
0
198
312
108
96
0
0
36
84
912
|
6
12
0
0
12
6
0
6
0
0
0
0
42
|
30
66
36
0
42
12
36
12
6
6
6
0
252
|
246
228
114
42
54
42
6
18
12
6
0
0
768
|
234
42
48
72
0
18
0
0
0
0
0
0
414
|
12
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
12
|
528
348
198
114
108
78
42
36
18
12
6
0
1488
|
132
87
49,5
28,5
27
19,5
10,5
9
4,5
3
1,5
0
372
|
ANNEXE 2 : TABLEAU DE L'INCIDENCE SELON LES
CULTIVARS
Cultivars
|
Incidence
|
%
|
PAMITU
BUMBAFU
MAKALASA
ABUDE
SAWASAWA
MAYAYI
CATERINA
RAVA
WALIBA
BOXE
MM96
TOTAL
|
528
348
198
114
108
78
42
36
18
12
6
1488
|
22,00
14,50
8,25
4,75
4,50
3,25
1,75
1,50
0,75
0,50
0,25
62,00
|
ANNEXE 3 : TABLEAU DE LA SEVERITE DE LA MAM
Niveau
Sites
|
N 0
|
N 1
|
N 2
|
N 3
|
N 4
|
N 5
|
Total
|
BANKOKO
KINDIA
MUDZIPELA
SIMBILYABO
?
%
|
270
180
202
180
832
208
|
0
0
28
18
46
11,5
|
18
48
96
96
258
64,5
|
192
222
182
192
788
197
|
120
144
56
108
428
107
|
0
6
36
6
48
12
|
600
600
600
600
2400
600
|
ANNEXE4 :l'incidence de la MAM dans le milieu
d'étude
Critères
Sites
|
Pieds sains
|
Pieds infectés
|
%
|
BANKOKO
KINDIA
MUDZIPELA
SIMBILYABO
?
%
|
276
180
192
194
842
210,5
|
324
420
408
406
1558
389,5
|
54,00
70,00
68,00
67,66
64,91
|
|