MASTER STAPS
SPECIALITE : MANAGEMENT ET GESTION DU SPORT
ANNEE UNIVERSITAIRE 2012-2013
L'INFLUENCE DE L'ASPECT CULTUREL DANS LES STRATEGIES DE
MARKETING SPORTIF UN EXEMPLE AVEC DEUX CLUBS DE HOCKEY SUR GLACE :
LES CANADIENS DE MONTREAL ET LES PHENIX DE REIMS
PRESENTE PAR : BRETECHE CLEMENT
SOUS LA DIRECTION DE : WAQUET ARNAUD SOUTENU LE 21 / 06 / 2013
DEVANT LE JURY :
M.G.S. MANAGEMENT ET GESTION DU SPORT MGS
2013
MEMOIRE
2
3
Remerciements
Dans le cadre de ma formation de Master 1
spécialisé en Management et Gestion du Sport, je tiens à
remercier tous les professeurs et intervenants qui m'ont permis de
développer mes connaissances pratiques et théoriques.
En outre, je remercie la Faculté des sciences du sport
et de l'éducation physique de l'Université Lille 2 pour m'avoir
permis de travailler sur ce mémoire qui m'a donné
l'opportunité d'apprendre et de comprendre énormément de
choses, ce qui représentera, selon moi, un atout indéniable lors
de ma carrière professionnelle.
De plus, je souhaite remercier M. Waquet, qui en tant que
directeur de mémoire, a toujours fait preuve d'une grande
capacité d'écoute et qui s'est amplement intéressé
à mon sujet de mémoire. Ce travail n'aurait jamais
été ce qu'il est actuellement sans son aide, notamment lorsqu'il
m'a réorienté dans la mise en place du plan.
Enfin, je souhaite aussi remercier l'ensemble des
bénévoles et salariés du Reims Champagne Hockey,
et plus spécialement M. Catrin Hervé qui, en tant que
maître de stage, a su se montrer disponible et ouvert à plusieurs
discussions ayant contribué à la réalisation de ce
travail.
4
Sommaire
Introduction
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Partie 1 - L'histoire du hockey
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7
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Chapitre 1 - Le hockey à Montréal
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.7
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Chapitre 2 - Maurice Richard : le représentant de tout un
peuple
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11
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Chapitre 3 - Le hockey sur glace français
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.13
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Partie 2 - Stratégies marketing de deux clubs de hockey
sur glace
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Chapitre 1 - Qu'est-ce que le marketing ?
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23
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Chapitre 2 - La mise en place du marketing sportif
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..24
|
Chapitre 3 - Les stratégies marketing des Canadiens de
Montréal
|
26
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Chapitre 4 - Les stratégies marketing des
Phénix de Reims
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.33
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Conclusion
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.37
|
Bibliographie
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.39
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Annexes
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.44
|
5
Introduction
Le marketing étant un outil très important pour
les entreprises ou les clubs sportifs professionnels ayant l'objectif de se
développer, il est intéressant d'analyser comment et pourquoi
sont élaborées les stratégies marketing.
Ainsi, dans le cadre de mes études de master en
management et gestion du sport, j'ai orienté mes recherches vers les
diverses influences que peuvent avoir l'histoire et la culture de populations
cibles sur les stratégies marketing de clubs sportifs.
Pour réaliser le travail de recherche et d'analyse
demandé dans le cadre de ma formation, j'ai choisi d'étudier le
marketing à travers une étude du hockey sur glace canadien et
français.
Si j'ai orienté ce travail sur l'histoire du hockey
montréalais et rémois, c'est parce que j'ai eu
l'opportunité de réaliser mon stage de master 1 pour les
Phénix de Reims et cela m'a conforté dans mon
désir de travailler dans le domaine du hockey sur glace.
Cependant, étant conscient que la France n'est pas
réellement le lieu rêvé pour s'épanouir
professionnellement dans le hockey sur glace, j'ai comme ambition de
m'expatrier au Canada, de préférence au Québec, pour
effectuer un travail qui satisfera mes attentes professionnelles et
personnelles. Ainsi, étudier le cas des Canadiens de Montréal
est en soi un atout considérable puisque cela me permet de
développer mes connaissances et donc de bénéficier
d'avantages considérables lors de potentiels entretiens d'embauches.
Le hockey sur glace est une discipline sportive
créée, selon les recherches, au XVIIe ou au XIXe siècle et
a subi de nombreuses évolutions, autant dans la manière de jouer
que dans ses lieux de pratique.
Depuis son origine, le hockey sur glace profite d'une
très grande notoriété au Canada tandis que d'importantes
difficultés telles que la faible qualité des infrastructures et
des moyens financiers très faibles ont été ou sont encore
un frein au développement de ce sport dans de nombreux pays tel que la
France.
Compte-tenu des différences qui existent entre les pays
dans le développement du hockey sur glace, Il est intéressant de
se demander quelle est l'influence de l'évolution historique du hockey
sur glace
6
au sein d'un territoire et donc de la construction d'une
culture du `hockey' au sein d'une population cible dans les stratégies
marketing ? Pour répondre à cette question, j'ai choisi de
m'attarder sur les cas de deux clubs de hockey sur glace, les Canadiens de
Montréal puisque c'est la franchise la plus célèbre
de l'histoire du hockey, et les Phénix de Reims car comme je
l'ai préalablement expliqué, j'ai eu l'occasion de travailler
pour ce club.
Afin d'obtenir les informations nécessaires pour
répondre à ma problématique, j'ai utilisé
différentes sources telles que les sites internet des Phénix
de Reims1, de Guillaume Moulin2, de Marc
Branchu3 et Elite Prospects4 mais j'ai aussi pu profiter
de la disponibilité du responsable commercial et marketing du Reims
Champagne Hockey, M. Hervé Catrin. Pour les recherches sur
l'histoire du hockey au Canada, la difficulté fut de devoir chercher
toutes les informations sur internet et dans des livres non mis en vente en
France. En dépit de cette gêne, j'ai pu avoir à ma
disposition des ouvrages de Donald Guay5 et d'Olivier
Bauer6 qui m'ont été très utiles.
Ainsi, dans un premier temps, le but de ce mémoire va
être de comprendre et d'analyser l'histoire du hockey au Canada et en
France à travers les histoires respectives du hockey montréalais
et rémois. Cette partie a comme but de dégager les aspects
culturels des Canadiens de Montréal et des Phénix de
Reims, et d'essayer de comprendre pourquoi ces deux clubs profitent
d'intérêts différents de la part de leurs supporters.
Enfin, seront étudiées les stratégies
marketing des Canadiens et des Phénix à travers la
réalisation d'un bilan et d'une analyse des moyens et des objectifs mis
en place par ces clubs. Ce travail s'appuie notamment sur les travaux de
Kroeber et Kluckhohn7 et G. Hofstede, G.J. Hofstede8 qui
traitent tous deux de l'importance de l'aspect culturel dans
l'élaboration des différentes stratégies, ce qui
amènera ainsi à développer l'analyse des stratégies
de marketing sportif.
1 http://www.lesphenix.fr/
2
http://motohockeyandme.chez.com/reims.htm
3 http://www.passionhockey.com/
4 http://www.eliteprospects.com/
5 Guay, Donald, L'histoire du hockey au Québec :
origine et développement d'un phénomène culturel,
Chicoutimi, Les Editions JCL INC, 1990, 293p.
6 Bauer, Olivier. Une théologie du Canadien de
Montréal. Montréal, FIDES, 2001, 214p.
7 Kroeber, Alfred.L & Kluckhohn, Clyde, Culture: A
Critical Review of Concepts and Definitions. New York, Vintage Books,
1952, 448p.
8 Hofstede, Geert & Hofstede, Gert Jan, Culture and
Organizations: Software of the Mind. McGraw-Gill, New York, 2005, 434p.
7
I. L'histoire du hockey
Comme l'a mentionné Donald Guay, historien du sport,
dans son ouvrage L'histoire du hockey au Québec : origine et
développement d'un phénomène culturel9, de
nombreux auteurs ont écrit sur les origines du hockey, cependant, aucune
histoire ne fait l'unanimité.
En effet, seules quatre hypothèses peuvent être
réellement prises en compte, ainsi, on peut se demander si le hockey est
né au pays des Hurons au début du XVIIème siècle,
à Montréal en 1837, à Kingston en 1855 ou à
Montréal dans les années 1870.
De plus, il est établi que le hockey sur glace est
inspiré des jeux traditionnels britanniques et irlandais comme le
bandy10 et le field hockey11 qui se
jouent avec une crosse et une balle, respectivement sur la glace et sur
l'herbe. Donald Guay a d'ailleurs écrit : « Il y a de toute
évidence continuité culturelle entre les jeux traditionnels
britanniques et la naissance du hockey sur glace. Les Anglo-Canadiens (Anglais,
Ecossais, Irlandais) appuient donc leur pratique du hockey sur glace sur des
éléments de la culture première, au sens où
l'entend le sociologue Fernand Dumont, c'est-à-dire faisant partie de
leur vécu collectif traditionnel comme ethnie ».
1.1 Le hockey à Montréal
Au milieu du XIXème siècle, la ville
Montréalaise fut à l'initiative du développement de
beaucoup de sports d'hiver comme le patinage artistique, le curling, la
raquette et le hockey sur glace.
En ce qui concerne le hockey sur glace, Montréal en est
le véritable berceau comme l'a indiqué la Society for
International Hockey Research12, Montréal est donc la
ville à l'origine du hockey sur glace tel qu'on le connait aujourd'hui ;
c'est d'ici que les premières règles officielles du hockey sont
originaires, celles-ci furent publiées en 1877 dans le journal
Montreal Gazette13.
La plus grande ville québécoise fut aussi le
lieu d'accueil de plusieurs évènements marquants du hockey sur
glace. Ainsi, le premier match eut lieu le 3 mars 1875 à la patinoire
Victoria où s'affrontèrent deux équipes de neuf joueurs
composées de l'élite montréalaise qui a
étudié ou qui aura étudié à
l'université McGill. Les membres de cette université faisaient
donc figure de représentation de la classe bourgeoise anglo-protestante
puisque le jeu étant alors amateur, il fallait
9 Guay, Donald, L'histoire du hockey au Québec :
origine et développement d'un phénomène culturel,
Chicoutimi, Les Editions JCL INC, 1990, 293p.
10 Sport collectif qui se pratique sur des terrains de football
gelés ; ancêtre du hockey sur glace.
11 Hockey sur gazon.
12 The origins of hockey,
http://www.sihrhockey.org,
Société internationale de recherche sur le hockey.
13 Hockey On Ice, The Gazette, 27 février 1877,
p. 4.
8
aux joueurs beaucoup de temps et d'argents pour jouer au
hockey, caractéristiques des étudiants montréalais des
classes supérieures.
Le premier club de hockey fut le McGill University Hockey
Club et fut créé en 1879, celui-ci remporta d'ailleurs le
premier championnat canadien connu sous de le nom de la Coupe de hockey du
carnaval d'hiver de Montréal en 1883.
La patinoire Victoria qui fut créée en 1962 est
aussi connue pour avoir été le premier bâtiment public
électrifié du Canada ainsi que pour avoir accueilli le premier
match à avoir profité de la diffusion électronique d'un
évènement de sports dans le monde.
Depuis son origine, le hockey montréalais a connu de
nombreux évènements marquants avec un bon nombre d'équipes
différentes ; c'est ainsi que la ville de Montréal a
remporté quarante-deux fois la Coupe Stanley qui est le
trophée ultime du hockey sur glace nord-américain.
Six équipes se sont partagées l'histoire du hockey
montréalais depuis son origine :
· The MAAA Winges Wheeler (1890-1930)
· The Victorias (1874-1939)
· The Shamrocks (1886-1910)
· The Wanderers (1903-1918)
· The Maroons (1924-1938)
· Les Canadiens (1909-?)
Le hockey à Montréal est bien plus qu'un simple
sport ; il suffit de voir l'engouement dans la métropole
montréalaise chaque jour de match pour prendre conscience de
l'importance de ce sport. D'ailleurs, un reportage intitulé Le Palet
des Glaces de l'émission Intérieur Sport,
diffusé le 26 janvier 2013 sur la chaîne de
télévision française Canal + permet de comprendre ce que
représentent les Canadiens de Montréal pour les
populations québécoise et montréalaise. Voici un extrait
de ce reportage entre un journaliste et M. Brian Gionta, joueur évoluant
en Ligue Nationale de Hockey depuis 2001 et capitaine des Canadiens de
Montréal depuis 2010, qui démontre la passion du hockey
qu'éprouvent les québécois :
Journaliste : « Etes-vous surpris de voir que vos
fans ont fait la queue dès 7h00 du matin pour un simple match
d'entrainement ? »
Brian Gionta : « Pas du tout ! C'est formidable
compte tenu du lock-out (grève qui a empêché le
déroulement de 34 matches de saison régulière) mais la
ville est ainsi depuis toujours. C'est tout le
9
temps plein, même aux entrainements ; c'est pour
cela que c'est la meilleure ville de hockey dans toute la ligue
».
Comme l'a souligné M. Gionta à travers son
interview, les Canadiens de Montréal sont une des plus grandes
franchises que le sport nord-américain ait connu. Depuis sa
création en 1909, ce club a remporté vingt-quatre fois la Coupe
Stanley (trophée remis au vainqueur de la Ligue Nationale de Hockey
(LNH).
Cependant, la renommée de ce club n'est pas seulement
due à sa réussite sportive ; les raisons de sa création
ainsi que ses évolutions en font une des entités les plus
célèbres du Canada.
François Black, historien du sport
spécialisé dans l'histoire du Canadien de Montréal
est l'auteur de Evolution de l'image projetée par le Club de
Hockey Canadien depuis ses origines jusqu'au mythe de la tradition
glorieuse14 et Habitants et glorieux15 ;
ces ouvrages permettent de déclarer que le Canadien de
Montréal a été créé par John Ambrose
O'Brien, un riche propriétaire minier anglophone dont la volonté
était que les canadiens français aient une équipe à
leur image. Ainsi, le Canadien de Montréal a été
créé durant le mois de décembre 1909 avant d'être
racheté par le Club Athlétique Canadien dont la
majorité des actionnaires et des propriétaires étaient
francophones ; à partir de ce moment, le Canadien de Montréal
faisait l'unanimité au sein des canadiens francophones.
De plus, selon Donald Guay, le hockey sur glace
représentait à Montréal jusque vers 1890 «
l'expression d'une sociabilité exclusive à la classe
bourgeoise anglo-protestante »16. Cependant, lorsque
l'anglophone Rocket Power fut embauché par le club montréalais,
cela créa un véritable scandale et les propriétaires
étaient alors accusés de trahison. Ainsi, les propos de J. W.
Clément publiés dans Le Devoir de 1911 et recueillis par
François Black, mettent en évidence cette colère : «
L'engagement de Rocket Power. Ce qu'on en pense. M. Lecours, de connivence
avec M. Kennedy, résolut de briser avec toutes nos traditions sportives,
de polluer le caractère distinctif du Canadien et de créer le
précédent fâcheux et mal avisé d'infiltrer du sang
anglo-saxon dans ce club que nous nous enorgueillissions d'appeler
`Nôtre'. Je crois que cette malencontreuse innovation est plutôt
imputable à M. George Kennedy. Son délit est presque
impardonnable »17.
14 Black, François. Evolution de l'image
projetée par le Club de Hockey Canadien depuis ses origines jusqu'au
mythe de la tradition glorieuse. Mémoire de maitrise,
Université de Montréal, 1992, 101p.
15 Black, François. Habitants et glorieux. Laval,
Mille-Îles, 1997.
16 Guay, Donald, L'histoire du hockey au Québec :
origine et développement d'un phénomène culturel,
Chicoutimi, Les Editions JCL INC, 1990, 293p.
17 Black, François. Habitants et glorieux. Laval,
Mille-Îles, 1997.
10
Suite à ce scandale, une loi limitant le nombre de
joueurs anglophones à deux et réservant les premiers choix de
joueurs francophones au Canadien de Montréal fut
écrite.
A travers le temps, l'importance et la notoriété
du Canadien de Montréal ne cessa de croitre au point
d'être aujourd'hui beaucoup plus qu'une simple équipe de hockey
pour les montréalais comme l'ont par ailleurs déclaré
certaines personnalités québécoises dont Guy Carbonneau
(ancien capitaine et entraineur des Canadiens de Montréal),
Vincent Lecavalier (joueur québécois évoluant pour
l'équipe des Tampa Bay Lightning en LNH) et Patrick
Lagacé (journaliste pour le journal québécois La
Presse) qui ont respectivement déclaré : «
Montréal est une ville où le hockey est une religion
», « C'est sûr que le hockey est une religion au
Québec » et « Le Canadien, au Québec, c'est
sacré. Ici, on touche au sacré. On touche à la religion
»18.
De plus, de nombreux auteurs et professeurs ont
étudié l'existence d'une éventuelle religion du
Canadien de Montréal. Parmi ceux-ci, Olivier Bauer, professeur
à la Faculté de théologie et de sciences des religions
à l'Université de Montréal, a écrit de nombreux
ouvrages tels que La religion du Canadien de
Montréal19 et Une théologie du Canadien de
Montréal20. Cette question d'une religion du
Canadien de Montréal a vu le jour suite à de nombreuses
interrogations de professeurs reconnus concernant la signification des
qualificatifs attribués au Canadien de Montréal ; ainsi,
la devise du club « Nos bras meurtris vous tendent le flambeau,
à vous de le porter bien haut » évoque un certain
aspect judéo-chrétien.
De nombreux journalistes ont eux aussi bien souvent mis en
relation le canadien et la religion, c'est ainsi que des journalistes tels que
Mario Roy, Louis Cornellier et Patrick Lagacé ont respectivement
publiés Dieu au stade21, Le Canadien nous
rend-il dévots22 et Le CH est une religion,
amen23.
Cependant, il est possible de critiquer cette notion de
relation du Canadien de Montréal comme l'a fait Daniel Baril en
2009 dans Et si c'était la religion qui empruntait le
hockey24 en déclarant : « Ce n'est pas le sport
qui puise dans la religion - malgré l'emprunt de termes imagés du
genre `Sainte-
18 Patrick Lagacé. Le vrai, le faux le
sacré, disponible sur
http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/patrick-lagace/200902/21/01-829732-le-vrai-le-faux-et-le-sacre.php,
quotidien québécois, consulté en avril 2013.
19 Bauer, Olivier & Barreau, Jean-Marc. La religion du
Canadien de Montréal. Montréal, FIDES, 2009, 192p.
20 Bauer, Olivier. Une théologie du Canadien de
Montréal. Montréal, FIDES, 2001, 214p.
21 Roy, Mario. « Dieu au stade »,
http://www.lapresse.ca/debats/editoriaux/mario-roy/200810/27/01-33232-dieu-au-stade.php,
quotidien québécois, consulté en mars 2013.
22 Cornelier, Louis. « Le Canadien nous rend-il
dévots»,
http://www.ledevoir.com/culture/livres/227823/le-canadien-nous-rend-il-devots,
quotidien québécois, consulté en mars 2013.
23 Lagacé, Patrick. « Le CH est une religion,
amen »,
http://blogues.lapresse.ca/lagace/2008/10/15/le-ch-est-une-religion-amen/,
quotidien québécois, consulté en mars 2013.
24 Baril Daniel, « Et si c'était la religion qui
empruntait au hockey ? », in Revue humaniste du Mouvement Laïque
Québécois, n°14, 2009, pp. 37-41. Lien :
http://www.mlq.qc.ca/2012/06/cite-laique-no-14/,
consulté en mai 2013.
11
Flanelle', `Temple de la Renommée', `Jésus
Price', mais la religion qui puise dans des comportements et des valeurs
exprimées entre autres dans le sport ».
1.2 Maurice Richard : le représentant de tout un
peuple
En ce qui concerne la notion d'identification du peuple
québécois au Canadien de Montréal, c'est en
partie grâce à Maurice Richard25 ; né en 1921
à Montréal, ce pur produit montréalais était une
véritable source d'inspiration pour les canadiens francophones. En
effet, il représentait l'image du québécois qui
était dominant dans le milieu anglophone qu'était la L.N.H. Il
était donc une véritable source d'inspiration pour la population
québécoise puisqu'à cette époque la
société québécoise était dominée
économiquement et politiquement par les anglophones.
Alors que Maurice Richard était un des meilleurs, si ce
n'est le meilleur joueur de la L.N.H., son statut changea dans le milieu des
années 1950. Le 13 mars 1955, au cours d'un match opposant les
Canadiens de Montréal aux Bruins de Boston, Maurice
Richard reçoit un coup au visage de la part de Hal Laycoe et s'en suit
une bagarre entre les deux joueurs ; alors qu'un des arbitres de la rencontre,
Cliff Thompson, tentait de le maitriser en le retenant par les épaules
et par le cou, son adversaire continuait à le frapper. Suite à
cela, Richard se retourna et frappa à deux reprises l'arbitre, ce qui
lui valut une suspension pour le reste de la saison par le président de
la L.N.H., Clarence Campbell. Cette décision était vécue
comme une injustice par les supporters des Canadiens de Montréal
dans une période où l'équipe luttait pour terminer au
sommet du classement de la saison régulière. De nombreux
québécois déclaraient alors que la suspension était
importante du fait que Maurice Richard soit un canadien-français. Cet
évènement prit une toute autre tournure lorsque Clarence Campbell
vint à Montréal pour la rencontre opposant Montréal aux
Red Wings de Détroit ; ces derniers furent dans un premier
temps hués par le public montréalais et alors que les spectateurs
jetaient des objets vers Campbell, une bombe artisanale explosa et s'en suit
une émeute dans la patinoire et dans les rues de Montréal. Dans
le but de rétablir l'ordre dans la ville, Maurice Richard déclara
à la radio : « Mes chers amis, parce que je joue toujours avec
tant d'ardeur et que j'ai eu du trouble à Boston, j'ai été
suspendu. Je suis vraiment peiné de ne pouvoir m'aligner avec mes
copains les Canadiens dans les séries de détail. Je veux
toutefois penser avant tout aux amateurs de Montréal et aux joueurs du
Canadien, qui sont tous mes meilleurs amis. Je viens donc demander aux amateurs
de ne plus causer de trouble, et je demande aussi aux partisans
25 Joueur de hockey sur glace professionnel
québécois qui a joué pour le Canadien de Montréal
de 1942 à 1962, il fut le premier joueur à atteindre la marque
historique des 50 buts en 50 matches.
12
d'encourager les Canadiens pour qu'ils puissent l'emporter
en fin de semaine contre les Rangers et le Detroit. Nous pouvons encore nous
assurer le championnat. J'accepte ma punition et je reviendrai la saison
prochaine pour aider mon club et les jeunes joueurs du Canadien à
remporter la Coupe Stanley. Merci »26.
Quelques jours plus tard, un journaliste
québécois, André Larandeau écrivit : « Le
nationalisme canadien-français paraît s'être
réfugié dans le hockey. La foule qui clamait sa colère
jeudi soir dernier n'était pas animée seulement par le goût
du sport ou le sentiment d'une injustice commise contre son idole.
C'était un peuple frustré, qui protestait contre le sort. Le sort
s'appelait, jeudi, M. Campbell; mais celui-ci incarnait tous les adversaires
réels ou imaginaires que ce petit peuple rencontre ».
D'autres auteurs appuient l'idée dégagée
par le journaliste de Le Devoir, c'est ainsi que Paul Rompré et
Gaëtan Saint-Pierre ont écrit dans Essai de sémiologie
du hockey : « Ce sentiment nationaliste investi dans le hockey va
même plus loin : tout joueur de quelle nationalité soit-il, s'il
joue pour les Canadiens de Montréal, travaille, du moins
idéologiquement, à la cause de la nation
québécoise. Ainsi, il n'a pas seulement fallu que Maurice Richard
soit un bon joueur de hockey pour qu'il devienne héros mythique. Il a
fallu aussi que le public québécois investisse en lui tout
«le sens national», c'est-à-dire la charge de
représenter toutes nos frustrations. Pour le public
québécois, Maurice Richard, tenace et indestructible,
bafoué par des adversaires sans scrupule, par les arbitres, par les
magnats de la L.N.H. eux-mêmes, fut le symbole suprême de la
résistance à l'oppression anglo-saxonne
»27.
En définitive, comme l'a expliqué M.Ê.
Garand (2009) : « Le Canadien, ce n'est pas qu'une histoire de hockey,
c'est d'abord l'histoire de courage, de sacrifice, de noirceur, de victoire
d'un peuple canadien-français qui prend parfois les allures d'un village
gaulois. L'histoire du Canadien, c'est une source d'inspiration pour les
Canadiens français qui puisent dans la reconnaissance de la valeur, du
talent, de la détermination d'une équipe francophone qui s'est
construite et écrite au coeur de la lutte qui déchirait les
Canadiens français et les Canadiens anglais »28.
26 « Richard demande à la population de se
calmer »,
http://archives.radio-canada.ca/sports/hockey/clips/340/,
consulté en mars 2013.
27 Rompré, Paul & Saint-Pierre, Gaëtan, Essai
de sémiologie du hockey, Stratégie, n°2,
printemps-été 1972, pp. 19-53.
28 Le Canadien de Montréal est-il une religion ou
la religion des Canadiens, Colloque « La religion du Canadien
», p.12.
13
1.3 Le hockey sur glace français
1.3.1 La naissance du hockey sur glace français
Afin de traiter de l'histoire du hockey sur glace
français, l'ouvrage Un siècle de hockey en
France29 de Tristan Alric, journaliste sportif et auteur, a
été d'une grande inspiration.
Le hockey sur glace est apparu en France durant le mois de
décembre 1891 sur le canal du château de Versailles suite à
une initiative de Pierre de Coubertin. Dans la continuité, le hockey se
développe notamment grâce à l'invention de la glace
artificielle et à l'ouverture de plusieurs patinoires dans Paris ; ainsi
la patinoire Pôle Nord ouvra ses portes en 1892 tandis que le
Palais des Glaces voit ses premiers coups de patins en
189430.
Logiquement, le premier club français de hockey sur
glace fut lui aussi parisien, c'est en 1894 que se créa le Hockey
Club de Paris qui fut suivi par le Club des Patineurs en 1896.
Cependant, le hockey français se développa réellement
à l'aube du XXème siècle comme ce fut le cas à
Lyon, avec la création du Palais des Glace de Lyon en 1903, ce
qui permit de créer plusieurs équipes de hockey dont le
Sporting Club de Lyon. Jusque-là, le hockey français se
résumait aux villes de Paris et de Lyon, ainsi, ces deux villes
participaient à un championnat de France non officiel. Cependant,
après 1905 et la création d'un règlement commun, le
premier titre de champion de France fut remporté en 1907 par le club de
Lyon.
A l'instar du futur de nombreuses équipes championnes
de France, l'équipe de Lyon connut des difficultés et disparue du
hockey français à cause du mauvais état du Palais des
Glaces. Cette disparition entraina une annulation du championnat puisque
Lyon et Paris étaient jusque-là les seules représentantes
du hockey français.
Un des évènements marquants du hockey à
cette époque fut aussi la création de la
Fédération Internationale de Hockey sur Glace lors d'un
meeting se déroulant à Paris le 15 mai 1908, où un
français, Louis Magnus qui était à l'origine du meeting,
fut désigné président de la fédération.
Un nouveau club relança le hockey français en
1910, c'est le Hockey Club Chamonix-Mont-Blanc, future place forte du
hockey français qui permit de redonner de l'attrait à un
championnat sans
29 Alric, Tristan. Un siècle de hockey en France.
Paris, FFHG, 192p.
30 Genest, Simon. La diffusion du hockey sur glace en France
: une note de recherche. Mappemonde, n°2, pp.44-45.
14
grand intérêt du fait de la
supériorité parisienne. Suite à cela, le hockey hexagonale
se développa, à l'image de son championnat mais aussi grâce
à son équipe nationale qui remporta la médaille d'argent
au championnat d'Europe de 1923 en Belgique avant d'être championne
d'Europe en 1924 en Italie.
La France fut aussi le lieu d'accueil de plusieurs
évènements importants à l'échelle internationale,
tels que les Jeux Olympiques de 1924 à Chamonix et le premier
championnat du monde de hockey sur glace en 1930 à Chamonix, cependant
cet évènement fut délocalisé à Berlin et
à Vienne lors du tournoi à cause d'une météo non
favorable à la pratique du hockey sur glace en extérieur.
Le hockey français connu son plus grand moment en 1931
lorsque l'américain Jeff Dickson, à travers sa compagnie Jeff
Dickson International Sports, a décidé de rénover le
Vélodrome d'Hiver, haut lieu du sport parisien situé
dans le XVème arrondissement, afin d'y organiser des courses de
vélos mais aussi des matches de boxe, de tennis, de basket et de hockey
sur glace. Jeff Dickson en profita pour développer la rivalité
entre les deux clubs parisiens qui étaient le Stade Français
et le Racing Club de Paris en y faisant jouer les meilleurs
joueurs français mais aussi en important des joueurs canadiens
francophones tels que Charles Ramsay. Ces rencontres étaient un
réel succès puisque le public parisien venait en grand nombre au
Vélodrome d'Hiver, avec en moyenne plus de 10 000 spectateurs par match
et même des pics à 20 000 spectateurs.
Nonobstant, le hockey parisien connut une crise sans
précédent en 1937 puisque les joueurs
préférèrent partir en Angleterre à cause d'un
pouvoir financier plus important ; cela força Jeff Dickson à
trouver des solutions pour maintenir un marché fragilisé,
cependant, le public étant déjà moins attiré par le
hockey, la société Jeff Dickson International Sports fit
même faillite.
S'en est suivi une autre période forte du hockey
français avec la création d'une équipe de hockey au sein
de l'Athlétic Club de Boulogne-Billancourt en 1952. Dès
1956, l'ACBB s'installa dans la ligue « fédérale »
grâce notamment à Philippe Potin, qui était un
héritier de l'enseigne Félix Potin et qui devint le
mécène du club. Grâce à cet important support
financier, l'ACBB se donna les moyens de devenir un des plus grands clubs
français et européen comme le montrent les titres de champion de
France en 1957, 1960 et 1962 ainsi que le gain de trois coupes Splenger en
1959, 1960 et 1961 où s'affrontaient les plus grands clubs
européens.
Cependant, l'histoire se répéta et des soucis
financiers eurent pour conséquence l'effacement de l'ACBB parmi le plus
haut niveau français lors de la saison 1971-1972.
15
Malgré ces déboires économiques, le
hockey français trouva le moyen de relever la tête grâce
notamment aux Jeux Olympiques de Grenoble en 1968 où la France
entière découvrit le hockey sur glace grâce à la
diffusion de nombreux matches en direct sur RTF Télévision, alors
unique chaine de télévision française. S'en suivirent des
rencontres avec 12 000 spectateurs réguliers au Palais des Glaces
et des millions de téléspectateurs. Grâce à
cette forte médiatisation, l'intérêt porté envers le
hockey sur glace se développa et cinquante-quatre patinoires ont
été construites entre 1969 et 197431. Cette importante
construction de patinoires permit à de nombreuses villes telles que
Reims, Rouen, Amiens, Tours, Toulouse, Strasbourg, Villard de Lans,
Megève, Briançon, Saint-Gervais et Grenoble de créer des
équipes de hockey et donc de participer au développement du
hockey français. Ainsi, le nombre de licenciés de hockey sur
glace est passé de 300 en 1968 à 10 368 en 198732.
Compte-tenu des éléments de contextualisation
apportés sur l'évolution du hockey-sur-glace en France, il nous
apparaît intéressant d'étudier le développement d'un
des clubs construit lors de cette époque, en analysant sa
création, son évolution et son état des lieux actuel.
Le club de hockey sur glace de la ville de Reims est un
parfait exemple puisqu'il fut créé à la suite des Jeux
Olympiques de 1968 pour ensuite connaitre un développement symptomatique
du hockey sur glace en France, à savoir : l'arrivée de renforts
étrangers, puis un succès hexagonal ; ensuite, des
problèmes financiers et enfin la création d'une nouvelle
association suite à un dépôt de bilan.
1.3.2 Le hockey rémois
1.3.2.1 Le Hockey Club de Reims
Fondé en 1969, le Hockey Club de Reims plus
connu sous le nom des Flammes Bleues fut la première
association champardennaise à offrir aux rémois la
possibilité de pratiquer le hockey sur glace. Evoluant au plus bas
niveau national jusqu'en 1983, le club, sous l'impulsion du président
Charles Marcelle, prit une tout autre tournure avec de réelles ambitions
accompagnées d'un projet bien réfléchi.
31 Lacouture, Patrick. Programmation, conception et entretien
des équipements sportifs. Paris, CNPFT, 1995, 247p.
32 Delorme, Nicolas. Stratégie
fédérale et développement d'un sport spectacle. L'exemple
du hockey sur glace en France. Socio-histoire d'un échec ?
Thèse, Université de Grenoble, 2001, 337p.
16
Ainsi, l'histoire du HCR entre 1983 et 2002 peut être
divisée en cinq périodes.
? Un développement fulgurant (1983-1989)
Durant cette période, le club commença par
évoluer au 4ème échelon national. Cependant,
dans le but de se développer, le club établit un projet de
qualité ; ainsi, avec différents renforts étrangers dont
Vladimir Kovin, champion olympique avec l'Union des Républiques
Socialistes Soviétiques (U.R.S.S.), ce projet fut un succès avec
des ascensions en Nationale 2 en 1986, puis en Nationale 1B en 1988 et enfin en
Nationale 1A en 1989.
? La découverte du haut niveau (1989-1994)
Pour sa première saison au sein de l'élite
française, le HCR termina au 6ème rang dans un
championnat où figuraient dix équipes. Cependant, à l'aube
de la saison 1991-1992, le hockey français allait mal et seules cinq
équipes étaient qualifiées pour le début du
championnat, suite à cela, trois équipe furent
repêchées afin d'avoir un championnat à huit
équipes, auquel le HCR termina 5ème. C'est aussi
à cette période que le club rémois connut ses premiers
problèmes financiers, tout comme de nombreux clubs phares des
années 1990 tels que Tours, Bordeaux, Bordeaux et Paris qui n'ont pas eu
la chance de survivre à cette crise.
Alors que le Stade de Reims (football) et le
Reims Champagne Basket vivaient une mise en liquidation judiciaire, la
municipalité rémoise, dans le but de garder un sport de haut
niveau à Reims, décida d'adresser une très forte
subvention au HCR. Ainsi, le 4 août 1992, un plan de redressement fut
accepté par le tribunal de grande instance de Reims ; celui-ci stipulait
que le club devait rembourser sur onze ans la dette qui s'élevait
à cinq millions de francs. Souffrant de ces contraintes
financières, le président Charles Marcelle se devait de faire des
économies, et pour cela, de nombreux juniors furent intégrer
à l'équipe première, dont Arnaud Briand, futur capitaine
de l'équipe rémoise et de la sélection nationale
française, ce qui permit de développer de bons jeunes pour les
années à venir.
? Une puissance montante (1994-1998)
Lors de cette période, le club recruta de nombreux
joueurs étrangers tels que Åke Lilljebjörn (international
suédois), Jari Gronstrand (5 saisons en L.N.H.), Lars Modig (395 matchs
en élite suédoise), et de nombreux internationaux espoirs dont
les jumeaux François et Maurice Rozenthal et Jonathan Zwickel. Le statut
du Hockey Club de Reims changea comme le montre la médaille
de
17
bronze remportée lors de la saison 1994-1995, le HCR
était alors un des clubs les plus stables et attractifs de France.
? Les consécrations avant la chute
(1998-2002)
Malgré une équipe de très haut niveau, la
mise en conformité de la patinoire obligea le club rémois
à évoluer durant deux saisons dans des conditions peu enviables.
En effet, l'équipe se devait de jouer ses matches à domicile soit
à Epinal, soit dans la deuxième patinoire (Barrot) de
Reims mais sans public ou à Bocquaine mais avec une limitation
à 500 spectateurs.
Malgré ces problèmes d'infrastructure, le club
continua son développement et embaucha d'autres joueurs aux CV
impressionnants tels que Pekka Laksola (international finlandais aux 621 matchs
en élite finlandaise), Ari Haanpää (3 saisons en L.N.H. et 358
matchs en élite finlandaise) et des internationaux français tels
que Richard Aimonetto et Vincent Bachet.
Tout ce travail fut récompensé lors de la saison
1998-1999 en terminant champion de la saison régulière avant de
perdre le titre national face aux Gothiques d'Amiens. La
consécration arriva lors de la saison 1999-2000 où les
rémois gagnèrent le titre de champion de France face aux
Léopards de Caen. Deux ans plus tard, les hockeyeurs
rémois deviennent encore une fois champion de France, et ce
malgré une équipe composée de vingt français, deux
finlandais et un canadien. Le souhait du président Charles Marcelle qui
avait déclaré : « Etre champion avec des joueurs
français en grande partie formés au club et encadrés par
deux ou trois bons étrangers » venait alors de se
réaliser.
? La mise en liquidation judiciaire (2002)
A la fin du mois de juin 2002, les problèmes financiers
du Hockey Club de Reims devinrent connus de tous, et David Ribanelli,
un des joueurs emblématiques du club proposa à ses
coéquipiers d'accepter une diminution de leur salaire de 20% ;
malgré l'accord de ces derniers, le 2 juillet 2002, le tribunal de
grande instance de Reims prononça la mise en liquidation judiciaire des
Flammes Bleues. En effet, les problèmes financiers qui ne cessaient de
s'accroitre lors des dernières années et l'attaque aux
prud'hommes de deux anciens joueurs finlandais (perte de 120 000 €) ont
conduit à la mort du club. Dix-huit mois plus tard sorti un rapport de
la cour des comptes mettant en évidence les fautes de Charles Marcelle
et de la ville de Reims. Ce rapport permit de voir que le club n'avait
remboursé sa dette que lors des quatre premières années et
avait aussi profité de deux sursis. En effet, le club éprouvait
des difficultés à rembourser ses dettes puisque lors du plan de
remboursement, le club avait mis en avant le fait que la patinoire serait
remplie à chaque match et donc les recettes liées à la
billetterie apporteraient d'importants revenus.
18
De plus, le budget sponsoring qui avait été
dressé n'a jamais été atteint ce qui représentait
donc une importante perte financière. Malgré ses déboires
financiers, le Hockey Club de Reims ne cessait de voir ses ambitions
à la hausse et continuait d'embaucher des joueurs de très haut
niveau. Ainsi, cette dette de 1 404 371,78 euros contraignait à la mort
du club rémois.
Cependant, il était hors de question de voir
disparaitre le hockey sur glace à Reims, c'est ainsi que fut
créé le Reims Champagne Hockey lors du mois de juillet
2002.
1.3.2.2 Le Reims Champagne Hockey
L'histoire des Phénix de Reims dont le but
était de faire renaitre le hockey rémois de ses cendres
commença donc au mois de juillet 2002. Le club était alors
reparti de zéro et l'équipe sénior devait évoluer
en Division 3, le quatrième échelon national. Cependant, le club
gardait toujours cette volonté de formation qui était très
importante pour Charles Marcelle.
A la fin de la saison 2002-2003, l'équipe
première accéda en Division 2, championnat dans lequel Reims
resta jusqu'à la saison 2006-2007. Lors de l'été 2007,
l'équipe première du club fut repêchée par la
Fédération Française de Hockey sur Glace pour
évoluer au sein de l'antichambre de l'élite française.
Depuis la saison 2009-2010, et grâce à
l'arrivée de François Dusseau en tant qu'entraineur et manager
général un an plus tôt, l'équipe figure dans le haut
de tableau de ce championnat du Division 1. Ainsi, avec un fort
intérêt pour la formation qui est d'ailleurs
récompensée par des sélections de jeunes rémois
dans les équipes nationales des moins de 16, 18 et 20 ans, le Reims
Champagne Hockey est maintenant un des meilleurs clubs formateurs de
France.
En définitive, avec comme ambition de retrouver
l'élite hexagonale, le club fait preuve de tous les efforts
nécessaires, notamment en terme de professionnalisation du personnel ;
cependant, depuis la mort des Flammes Bleues, le hockey rémois ne
profite plus de cette même culture du hockey et fait donc face à
des difficultés de notoriété et de moyens. Ces
problèmes sont récurrents pour la majorité des clubs de
hockey sur glace français hormis quelques villes telles que Grenoble,
Amiens et Rouen qui sont au plus haut niveau depuis des années et qui
profitent d'une réelle culture du hockey.
19
1.3.3 Les difficultés du hockey sur glace
français
1.3.3.1 Un sport sous représenté
Que ce soit pour la ville de Reims ou pour l'ensemble du
hockey français, il est bien souvent très difficile de
créer un engouement autour du hockey sur glace. Cela peut s'expliquer
par la théorie émise par Andrei S. Markovits qui stipule qu'un
pays ne peut pas avoir plus de cinq sports majeurs33. En effet, les
sports profitants d'une forte médiatisation en France sont le football,
le rugby, le tennis, le cyclisme et le basket-ball34.
L'Equipe
|
n = 2 984
|
Le Monde
|
n = 307
|
Le Figaro
|
n = 463
|
Football
|
31,7%
|
Football
|
23,8%
|
Football
|
24,8%
|
Rugby
|
14,5%
|
Rugby
|
21,8%
|
Rugby
|
19,4%
|
Tennis
|
7,9%
|
Tennis
|
7,5%
|
Tennis
|
10,8%
|
Cyclisme
|
7,2%
|
Cyclisme
|
7,5%
|
Voile
|
9,1%
|
Basket-ball
|
5,9%
|
Voile
|
5,5%
|
Cyclisme
|
7,1%
|
Athlétisme
|
5,2%
|
Golf
|
4,2%
|
Formule 1
|
4,8%
|
Formule 1
|
2,9%
|
Athlétisme
|
3,6%
|
Athlétisme
|
4,3%
|
Handball
|
2,5%
|
Handball
|
3,6%
|
Handball
|
2,6%
|
Rallye
|
2,1%
|
Formule 1
|
3,6%
|
Rallye
|
2,6%
|
Ski
|
2,0%
|
Ski
|
2,3%
|
Natation
|
2,2%
|
1.3.3.2 Un besoin d'indépendance
Malgré ces freins à une montée en
puissance du hockey sur glace hexagonal, la Fédération
Française de Hockey sur Glace, qui fut créée le 29
avril 2006, a permis au hockey sur glace de se détacher des autres
sports de glace qui étaient jusque-là gérer par la
Fédération Française des Sports de Glace et
où la pratique du patinage artistique était mis en avant
financièrement et médiatiquement ,et ce en dépit du fait
que le hockey sur glace fournissait 45% de ses adhérents à la
FFSG. Depuis la création de la FFHG, cette entité a mis de
multiples actions en oeuvre afin de développer le hockey
français.
33 Markovits, A. « Pourquoi n'y a-t-il pas de football
aux Etats-Unis ? L'autre `'exceptionnalisme» américain », in
Markovits, Andrei S. Vingtième siècle, 1990, pp.
19-36.
34 Delorme, N., Raul, P. « Place et production des femmes
dans les départements sportifs des quotidiens français » in
Damian-Gaillard, B., Frisque, C. & Saïtta, E. Le journalisme au
féminin : assignations, inventions et stratégies. Rennes,
2010, pp. 169-191.
20
1.3.3.3 Les moyens mis en place
Dans le but de se développer et de faire connaitre le
hockey sur glace à un vaste public, la FFHG s'est donné et se
donne toujours les moyens pour sortir de l'anonymat. En effet, des efforts
réalisés en termes de notoriété, de moyens
financiers, humains et matériels ont été faits, et ce
travail qui est de mise depuis 2006 apporte une plus-value indéniable.
Ainsi, pour l'année 2013, la Fédération
Française de Hockey sur Glace dispose de nombreux partenariats :
? Les partenaires principaux de la FFHG et de l'équipe
de France :
o Tissot (montres suisses)
o Daikin (pompes à chaleur -
réfrigération)
? Les partenaires officiels de la FFHG et de l'équipe de
France :
o Ministère des Sports, de la Jeunesse, de l'Education
Populaire et de la Vie Associative
o Synerglace (Location et vente de patinoires mobiles en
vraie glace et de surfaceuses)
o Sport + (média télévisuel)
o Terre des Hommes (association pour la défense et la
promotion des droits économiques, sociaux et culturels)
o L'Equipe (média écrit)
o koda (secteur automobile)
? Les fournisseurs officiels de la FFHG :
o HK Protect (protège-dents)
o ICE (équipements sports de glace)
o Pyxis (agence web conseil)
o Raiwild (nutrition orthomoléculaire)
o RMC (radio)
Bien que la publicité et les différents
partenariats soient des outils indispensables à un réel
développement, une évolution concernant l'encadrement de la
pratique était impérative. Ainsi, la formation des jeunes
hockeyeurs français est très importante pour le
développement du hockey sur glace hexagonal, depuis 2007, des
entraineurs qui ont joué à haut niveau tels que Stéphane
Barin, Jean-Yves Decock, François Dusseau, Christian Pouget et Patrick
Rolland ont intégré l'équipe d'encadrement de la
fédération. La formation fut aussi mise en avant avec la
création d'un pôle France féminin sur Chambéry. De
plus, de nombreux partenariats sont signés avec les
fédérations
21
canadienne et finlandaise, ce qui représente donc un
important outil au développement. Ensuite, la FFHG a aussi
effectué de nombreux travaux en ce qui concerne son championnat, avec un
important désir de professionnalisation. Ainsi, la Ligue Magnus, le plus
haut échelon national, qui est actuellement composé de quatorze
équipes ne comptera plus que douze équipes dès la saison
2014-2015. De plus, afin de pouvoir rivaliser avec les plus grands championnats
européens, la FFHG a décidé de passer de vingt-quatre
matches de saison régulière à quarante-quatre matches, ce
qui représente un ajout de dix-huit rencontres et ce qui permettra
d'apporter un rythme plus important mais aussi des sources de revenus
liées aux matches beaucoup plus conséquentes. En outre, toujours
dans une logique d'augmentation des matches, les playoffs se joueront
entre les huit premiers du championnat, ainsi les quarts, les demies et la
finale se joueront en sept matchs35 comme c'est le cas dans les plus
grands championnats européen et nord-américain.
Enfin, la FFHG accorde aussi une très forte importance
à la formation des hockeyeurs français comme le prouve la
politique jeunesse mis en oeuvre. Ainsi, selon Renaud Jacquin,
référent technique national en charge de la détection :
« Jusqu'ici, nous formions quatre-vingt bons joueurs destinés
à intégrer les sélections jeunes, aujourd'hui, ils ne sont
plus qu'une cinquantaine, triés sur le volet, sur lesquels nous
concentrons davantage d'efforts afin de les rendre plus compétitifs
».
Dans le but que les jeunes français aient du temps de
jeu dans les équipes premières des clubs, la FFHG a
également mis en place différentes règles qui participent
à cette idée. Ainsi, la FFHG a créé un
règlement qui impose aux clubs de la Ligue Magnus, de Division 1, de
Division 2 et de Division 3 d'avoir dix joueurs formés
localement36 sur chacune des feuilles de match.
Ainsi, depuis sa création en 2006, la
Fédération Française de Hockey sur Glace a
réellement contribué au développement du hockey
français avec notamment d'importantes modifications du système
français et un très gros travail quant au développement de
la notoriété de cette discipline.
En définitive, les histoires respectives du hockey sur
glace en France et au Canada ont conduit à la création de deux
cultures complètement différentes.
35 La première équipe à quatre victoires
sera qualifiée pour le tour suivant.
36 Un joueur formé dans un ou plusieurs clubs
affilié(s) à la FFHG est un joueur qui indépendamment de
sa nationalité ou de son âge, a été licencié
auprès d'un ou plusieurs club(s) affilié(s) à la FFHG
et/ou FFSG, pendant une période continue ou non de trois saisons
complètes (date limite des transferts fixée par la FFHG
jusqu'à la date de fin de saison fixée par la FFHG)
jusqu'à l'âge de 21 ans ou jusqu'à la fin de la saison
pendant laquelle le joueur à son vingt-et-unième anniversaire,
sans distinction de club » Fédération Française de
Hockey sur Glace.
22
En effet, la France a souffert de la fragilité de son
championnat et de l'intérêt changeant des spectateurs tandis que
le Canada a su profité des racines du hockey au point de désigner
ce sport comme sport national.
En conclusion de cette première partie et afin de
mettre en perspective l'histoire du hockey Montréalais et Rémois
avec notre problématique, nous pouvons nous poser la question de
l'impact de l'enracinement culturel du hockey sur les stratégies
marketing des Phénix de Reims et du Canadien de
Montréal.
23
II. Stratégies marketing de deux clubs de hockey
sur glace
2.1 Qu'est-ce que le marketing ?
Selon Philip Kotler et Bernard Dubois dans Marketing
Management, le marketing, c'est « le mécanisme
économique et social par lequel individus et groupes satisfont leurs
besoins et désirs au moyen de la création et de l'échange
de produits et autres entités de valeur pour autrui
»37. En ce qui concerne le marketing sportif, Matthew
Shank le définit comme « l'application spécifique des
principes et des processus marketing appliqués aux produits sportifs et
le marketing des produits non sportifs au travers d'association avec le sport
»38.
Comme l'ont mis en évidence Bobby (2002)39
et Underwood, Bond & Baer (2001)40, il est important pour les
franchises et équipes de sport professionnel d'avoir une
stratégie marketing pour développer l'attachement
émotionnel des supporters envers elles et de susciter leur confiance
pour y instaurer un sentiment de loyauté.
Une étude portant sur le marketing stratégique
d'une franchise de la Ligue Nationale de Hockey41
réalisée par Frank Pons et André Richelieu, tous deux
professeurs en marketing du sport à l'Université de Laval
constate qu'il y a de multiples façons de faire du marketing sportif.
En effet, une des possibilités est de mettre en avant
une stratégie de marque, ce qui peut amener les supporters à
expérimenter la marque à travers leur présence aux matches
mais aussi à l'extérieur de la patinoire en développant
notamment la vente des produits dérivés ; ce fut notamment le cas
des Packers de Green Bay42 qui ont réussi à
positionner stratégiquement leur marque sur un marché de 200 000
habitants en utilisant l'attachement émotionnel des consommateurs. De
plus, d'autres aspects sont mis en avant dans le cadre de stratégies
marketing, ainsi, Pons et Richelieu ont dégagé l'idée que
l'histoire et une tradition gagnante, l'authenticité, le
professionnalisme et le dynamisme sont des caractéristiques très
importantes lors de l'élaboration d'une stratégie marketing.
37 Kotler Philip et Dubois, Bernard. Marketing
Management,Paris, Public-Union, 2000, 790p.
38 Shank Matthew D. Sports marketing: A strategic
perspective, Prentice Hall, 4ème edition, 2008, 480p.
39Bobby Dan. « Can a sports club be a brand?
». Sports Business International,
http://www.wolffolins.com/sportsclub.htm,
2002.
40 Underwood, Robert, Bond, Edward., Bart, Robert. Building
Service Brands Via Social Identity: Lessons From The Sports Marketplace »,
in Journal of Marketing Theory and Practice, Vol 9, n°1, 2001,
p.1-13.
41 Pons, Frank., Richelieu, André. « Marketing
stratégique du sport : le cas d'une franchise de la Ligue Nationale de
Hockey », in Revue française de gestion, 2004/3 no 150, p.
161-175.
42 Franchise évoluant dans la Ligue Nationale de
Football.
24
En dépit de ces multiples actions, les clubs se doivent
de répondre aux attentes des consommateurs, et cela passe notamment par
une écoute des besoins des supporters. Ainsi, la franchise
étudiée par Pons et Richelieu a mis en oeuvre une multitude
d'actions promotionnelles telles que des entrainements ouverts au public, des
animations pendant les matches et une modification du logo pour des affiches
promotionnelles afin d'attirer les jeunes spectateurs.
En définitive, les actions marketing de base sont la
mise en place de prix accessibles, mais aussi une facilité de
regroupement des spectateurs, un professionnalisme élevé de la
part du club et un respect de l'histoire du club et de la ville.
Cependant, il est important de mettre en avant l'importance
des caractéristiques culturelles des différentes populations lors
d'une démarche marketing. Ainsi, la culture se manifeste elle-même
à travers des symboles, des personnalités, des rites et des
valeurs qui sont au coeur de la culture comme mentionné par Kroeber et
Kluckhohn43.
Ensuite, selon Geert Hofstede et Gert Jan
Hofstede44, la manière dont les gens expriment leurs
sentiments et les communiquent avec les autres dépend de l'environnement
culturel dans lequel ils ont grandi et ce qui leur a été
transmis. Ainsi, ces différents auteurs ont clairement mis en
évidence le fait que la culture est en soi un aspect très
important lors de l'élaboration d'une stratégie marketing et
qu'il est impératif d'adapter les différentes stratégies
à la population cible.
2.2 La mise en place du marketing sportif
Actuellement, le marketing sportif peut-être mis en
place de différentes manières. En effet, dans le but de
développer ou d'améliorer leur notoriété, les
marques, les franchises et même les sportifs eux-mêmes disposent
d'outils multiples et variés. Les produits dérivés
à l'image des franchises ou clubs sont très populaires
auprès des supporters qui veulent afficher leur support à leur
équipe favorite. Ensuite, les marques ou enseignes ayant la
volonté d'avoir une image sportive ou dynamique ont la
possibilité de s'afficher, via un partenariat, sur les
équipements d'une franchise ou tout simplement en faisant de la
communication avec l'image de sportifs.
43 Kroeber, Alfred & Kluckhohn, Clyde. Culture: A
Critical Review of Concepts and Definitions. New York, Vintage Books,
1952, 448p.
44 Hofstede, Geert & Hofstede, Gert Jan, Culture and
Organizations: Software of the Mind. McGraw-Gill, New York, 2005, 434p.
25
Depuis quelques années, grâce aux nouvelles
technologies de l'information et de la communication, il est désormais
possible pour les clubs de disposer d'une application accessible via smartphone
ou tablette. Aujourd'hui, toutes les franchises de la Ligue Nationale de Hockey
ont leur application sur l'Apple Store. De plus, des réseaux sociaux
tels que Facebook, Twitter, Sport Street, SportsFanLive, Phanoto, FanCake,
Bantr,
Baseball.net, OneUp Games, Chat
Sports, PlayUp, et ShareTheMatch sont d'excellents moyens pour créer une
interactivité entre les fans et leur équipe favorite ou tout
simplement par rapport à leur sport préféré.
Toujours dans le domaine des nouvelles technologies et des
médias sociaux, les San Francisco Giants qui évoluent en
M.L.B. (Ligue Majeure de Baseball en français) sont un
très bon exemple en matière de stade connecté puisque
depuis 2004, le AT&T Park fournit une connexion Wi-Fi aux
spectateurs qui permet de revoir l'action quelques secondes après
qu'elle ait eu lieu, mais aussi d'écrire des messages sur les
différents écrans du stade et enfin de pouvoir acheter les
tickets pour les prochains matches ayant lieu au AT&T Park.
Enfin, les Cowboys de Dallas qui évoluent en
N.F.L. (Ligue Nationale de Football en français) disposent dans leur
stade d'une télévision de 49 mètres de long et 22
mètres de haut qui est située au-dessus du terrain, ce qui est en
soit la plus grande télévision HD au monde. Ainsi, nous
constatons que grâce aux différentes nouvelles technologies, les
franchises nord-américaines font tout leur possible pour offrir une
expérience unique à chaque spectateur lors des matches, apparait
donc la notion de sport spectacle.
Cependant, il est évident que tous les clubs n'ont pas
les mêmes moyens, qu'ils soient financiers, techniques ou humains, et ne
peuvent donc profiter d'une stratégie marketing aussi importante. En
outre, il est évident que deux clubs aussi différents que le sont
les Canadiens de Montréal et les Phénix de Reims
n'ont pas les mêmes moyens ni les mêmes finalités d'un
point de vue marketing. Ces deux clubs évoluent dans deux marchés
complètement différents. L'intérêt pour le hockey
sur glace n'est pas le même au Canada qu'en France comme en
témoignent les affluences moyennes des matches de la Ligue Nationale de
Hockey et de Ligue Magnus qui sont respectivement de 16 92245 et 1
39146 spectateurs par match pour la saison 2011-2012.
45 « NHL Attendance Report - 2011-12 »,
http://espn.go.com/nhl/attendance/_/year/2012/sort/allPct,
site spécialiste du sport nord-américain, consulté en mars
2013.
46 « Ligue Magnus : le championnat par les chiffres
»,
http://www.hockeyhebdo.com/article-ligue-magnus--le-championnat-par-les-chiffres,3614.html,
site français spécialisé dans le hockey, consulté
en mars 2013.
26
Ainsi, il est intéressant de comparer les
stratégies marketing de ces deux clubs malgré une culture
sportive différente puisque cela permet de comprendre, d'analyser,
d'essayer d'adapter et enfin de mettre en place des idées semblables
mais adaptées à la culture du pays.
2.3 La stratégie marketing des Canadiens de
Montréal
2.3.1 Bilan
Le Canadien de Montréal dont le nom officiel
est le Club de Hockey Canadien, étant une franchise historique
de la Ligue Nationale de Hockey, son département marketing profite
amplement de son histoire dans l'élaboration des stratégies
marketing. En effet, ce club fait partie des équipes fondatrices de la
ligue avec les Wanderers de Montréal, les Sénateurs
d'Ottawa et les Arenas de Toronto ; de plus, le Canadien de
Montréal fait également partie des six équipes
originales de la Ligue Nationale de Hockey avec les Bruins de
Boston, les Blackhawks de Chicago, les Red wings de
Détroit, les Rangers de New York et les Maples Leafs
de Toronto durant la période 1942-1967.
De plus, avec sa création en 1909, le Canadien de
Montréal est la plus ancienne équipe de hockey au monde qui
est toujours en activité. Ainsi, depuis sa création,
l'équipe a remporté 24 fois la Coupe Stanley, ce qui en
fait la franchise la plus titrée de toute l'histoire de la Ligue
Nationale de Hockey. Avec une dernière conquête de la Coupe
Stanley qui date de la saison de 1992-1993, les partisans des Canadiens vivent
depuis de longues années de disettes mêmes si les résultats
ne sont pas mauvais. En effet, selon Ray Lalonde, ancien chef de la direction
marketing et ventes des Canadiens de Montréal : « Je
n'aime pas comparer, mais certaines équipes ont eu plus de frustration
pour plus longtemps. On a tellement été gâté par le
passé que c'est dur de dire que ça fait 16 ans qu'on n'a pas
gagné (la Coupe Stanley). Nous faisons autant d'efforts
qu'avant pour gagner. Notre priorité, c'est le hockey. On croit en notre
équipe.»47
En ce qui concerne la place qu'occupe le hockey dans la
province du Québec et dans la ville montréalaise, c'est encore
une fois l'histoire qui est la source de cet engouement. En effet, au
début des années 1900, les Canadiens étaient
l'équipe française de Montréal tandis que les Maroons
étaient l'équipe anglaise. Ainsi, à cette époque
l'opposition entre francophones et anglophones était de mise à
travers les matches opposant ces deux équipes. Cependant, lorsque les
Maroons quittent la L.N.H. en 1938, l'opposition entre les Canadiens et les
Maple Leafs de Toronto se développa. Ainsi, les rencontres
Canadiens-Maple Leafs étaient le lieu des luttes nationales et
raciales.
47 Lalonde, Ray. « Le faiseur d'images du Tricolore
»
http://affaires.lapresse.ca/economie/quebec/201001/12/01-938219-ray-lalonde-le-faiseur-dimages-du-tricolore.php,
actualités et nouvelles économiques, consulté en mars
2013.
27
Cette notion d'équipe francophone était
d'ailleurs bien connue des supporters adverses puisque les Canadiens
étaient surnommés les Flying Frenchmen en raison de
l'ethnie qu'ils représentaient.
Ainsi, à l'époque, la stratégie marketing
mise en place afin d'augmenter l'affluence dans la patinoire consistait
principalement à profiter de la suprématie du club dans la NHL
pour faire parler d'eux et de mettre en avant l'importance de la francophonie
dans le but que tous les canadiens francophones se reconnaissent à
travers cette équipe et aient donc un sentiment d'appartenance qui les
poussait à supporter le Canadien de Montréal.
Les arguments visant à démontrer l'importance du
Club de Hockey Canadien sont pléthoriques. En effet, selon
Bruno Delorme, spécialiste du marketing sportif, les Canadiens de
Montréal jouent à guichet fermé depuis 2004 et ce
malgré le fait que le Centre Bell soit la patinoire dotée de la
plus grande capacité d'accueil avec ses 21 273
sièges48.
De plus, les Canadiens et la Ligue Nationale de Hockey jouent
aussi un rôle important dans l'économie montréalaise et
canadienne comme en témoignent les différentes données
chiffrées relatives à la grève des joueurs qui eut lieu du
4 octobre 2012 au 6 janvier 2013. En effet, selon un article publié le 4
décembre 2012 sur le site de la Ligue Nationale de Hockey49,
les conséquences furent multiples et importantes. Ainsi, selon le
rapport présenté par la société de gestion des
cartes de crédit et de débit Moneris, « les
dépenses globales enregistrées dans les établissements
commerciaux situés près des arénas de la L.N.H. à
Montréal, Toronto, Winnipeg, Calgary et Vancouver ont diminué de
plus de 11% comparé aux jours de match d'il y a un an ». La
ville qui a le plus souffert de ce lock-out fut Edmonton qui a vu son
chiffre d'affaires baissé de 27%. A Montréal, les dépenses
dans les commerces environnants ont baissé de 21%.
Enfin, Donald Beauchamp, vice-président aux
communications des Canadiens de Montréal, a
déclaré : « les cent employés du club, y compris
le président Geoff Molson, ont subi une baisse de salaire de 20% en
voyant leur semaine de travail être réduite à quatre jours.
Les mille employés à temps partiel qui travaillent normalement
durant les matchs à domicile, pour l'instant, ne travaillent qu'à
l'occasion des autres événements qui ont lieu au Centre
Bell».
48 Turenne, Martine. « Sortir d'une crise comme les
Canadiens »
http://www.lesaffaires.com/archives/generale/sortir-d-une-crise-comme-les-canadiens/557060#.UbGxFG9M_bg,
site spécialisé en économie, bourse et finances
personnelles au Québec, consulté en mai 2013.
49 The Canadian Press. « Le lock-out de la LNH fait
mal aux commerces à proximité des arénas »,
http://www.nhl.com/ice/news.htm?id=646994,
site officiel de la Ligue Nationale de Hockey, consulté en
février 2013.
28
En définitive, l'historien des Canadiens de
Montréal, Carl Lavigne, résume bien ce que
représentent le hockey et les Canadiens à
Montréal: « le retour du hockey, c'est bon à tous
les niveaux, c'est bon au niveau de l'économie, tout aussi important
qu'au niveau de la passion que les gens ont pour le hockey. C'est quand
même un rituel d'écouter le hockey le samedi, et maintenant le
mardi et le mercredi, c'est presque dans notre ADN ».
2.3.2 Les objectifs
« Nos bras meurtris vous tendent le flambeau,
à vous toujours de le porter bien haut », cette citation
tirée du poème « In Flanders Fields » de John
McCrae est la devise du Canadien de Montréal. Ainsi à
travers cette citation, le passé glorieux du club est mis en
évidence et c'est l'équipe actuelle qui se doit de respecter
l'image et la tradition que les anciens ont légué à ce
club.
Toujours selon Ray Lalonde, ancien chef de la direction
marketing et ventes du Canadien, la stratégie consiste à «
rallier les partisans à la tradition du club, aux joueurs
légendaires et aux grands accomplissements, mais aussi à l'espoir
fondé sur nos joueurs actuels ». Par conséquent, la
stratégie marketing des Canadiens se doit d'être de qualité
afin de garder cette image de club représentant tout un peuple.
Ainsi, les objectifs de la stratégie marketing mise en
place par la direction du Canadien de Montréal sont multiples.
Dans un premier temps, le Canadien disposant d'un très grand nombre de
fans, il est très important de réussir à les
fidéliser et cela passe par une logique de spectacle familial où
le père regarde les matches avec ses fils, créant ainsi une sorte
de tradition qui sera suivi lorsque les fils auront des enfants comme l'a
expliqué un fan des Canadiens au micro de Canal + lors du reportage
Le Palet des Glaces : « Je me rappelle de tous les matchs que j'ai pu
regarder le samedi soir avec mon père et je veux que la tradition se
poursuive avec mes fils et mes petits-enfants ». De plus, le
département marketing des Canadiens veut privilégier
l'expérience de match plutôt que le résultat du match, en
effet, « si le Canadien perd 2-1, nous voulons que les gens se disent
: dommage, mais j'ai eu une belle expérience et je veux revenir
»50. Ensuite, depuis le 2 mai 2012 et l'embauche de Marc
Bergevin en tant que Directeur Général des Canadiens de
Montréal, le club montréalais se trouve
métamorphosé, que ce soit en termes de résultats sportifs
que de communication du club avec ses fans. Ainsi, le désir premier de
cette nouvelle direction fut dans un premier temps de créer
50 Lalonde, Ray. « Le faiseur d'images du Tricolore
»
http://affaires.lapresse.ca/economie/quebec/201001/12/01-938219-ray-lalonde-le-faiseur-dimages-du-tricolore.php,
actualités et nouvelles économiques, consulté en mars
2013.
29
un sentiment de proximité entre le club et ses
partisans. Pour cela, de nombreuses actions, nouvelles ou non, ont
été mises en place afin de redorer l'image des Canadiens de
Montréal.
2.3.3 Les moyens
Dans un premier temps, comme l'avait déclaré
Jacques Demers, sénateur canadien et ancien entraineur de plusieurs
équipes de la Ligue Nationale de Hockey dont les Canadiens de
Montréal : « Il n'y a aucun doute que moi, comme
Québécois francophone, dans le futur, je veux voir plus de
joueurs francophones jouer pour les Canadiens ». Ainsi, la population
québécoise affiche un très fort intérêt pour
la francophonie au sein de la plus célèbre des franchises
québécoises, par conséquent, et d'un point de vue
stratégique, la direction du club montréalais se doit de prendre
en compte cet aspect.
2.3.3.1 Une mise en avant de la francophonie
Cette importance de la francophonie fut notamment mise en
avant lors du repêchage 2009 qui avait lieu au Centre Bell de
Montréal. Lorsque le représentant du Canadien de
Montréal a choisi Louis Leblanc, jeune homme de dix-huit ans
originaire de Pointe-Claire au Québec, la foule acclama ce dernier
durant de nombreuses minutes. Cette réaction des fans montréalais
s'explique par le fait qu'il est très important de pouvoir se
reconnaitre à travers les joueurs de leur équipe, ainsi, voir un
jeune québécois sélectionné aussi haut dans le
repêchage était une importante source de réjouissement pour
le public montréalais.
Ensuite, selon un sondage réalisé par
Léger Marketing51 suite à la nomination de Randy
Cunneyworth au poste d'entraineur des Canadiens de Montréal au
mois de décembre 2011, plus de 80% des québécois
n'approuvaient pas cette décision, 83% des francophones trouvaient cela
« inacceptable ». De plus, ce choix de la part de la direction du
club montréalais a aussi choqué des anglophones comme en
témoignent les 69% d'amateurs francophones et anglophones, la
caractérisant d'inacceptable. D'ailleurs, le vice-président de
Léger Marketing a déclaré : « C'est
véritablement de la grogne qu'on a mesurée contre les Canadiens
de Montréal. Pour une organisation qui est là pour faire plaisir
à ses partisans, ce n'est jamais agréable d'avoir des
résultats comme ça »52.
51 Leger Marketing « Le Canadien de Montréal
», 29 mars 2012, Projet 10119-205, consulté en avril 2013.
52 TVA Nouvelles. « Nomination de l'entraineur-chef
unilingue : les francophones désapprouvent »,
http://tvanouvelles.ca/lcn/sports/nouvelles/archives/2011/12/20111219-214835.html,
consulté en mars 2013.
30
Enfin, toujours selon ce sondage, 75% des partisans estiment
que la direction des Canadiens n'en faisait pas assez pour assurer une
présence francophone au sein de la franchise.
D'ailleurs, peu après l'annonce de l'embauche de Randy
Cunneyworth au poste d'entraineur, une manifestation pour la défense de
la langue française eut lieu devant le Centre Bell de Montréal
où figuraient les militants du Mouvement Québec Français
(MQF) et du Mouvement Montréal Français (MMF). Durant cet
évènement, le porte-parole du MMF, Denis Trudel déclara :
« C'est inacceptable. f...] Le poste d'instructeur du Canadien est un
poste encore plus médiatisé que le premier ministre du
Québec f...] On est ici ce soir pour dire : `respect' ».
Cependant, le Club de Hockey Canadien a subi une
véritable révolution lors du mois de mai 2012 et la
sélection de Marc Bergevin, montréalais d'origine, au poste de
directeur général de la franchise. Depuis cette date le club
montréalais a changé de philosophie, autant sur la glace qu'en
dehors. En clair, c'est une majorité du personnel de la franchise qui a
changé durant l'été 2012, actuellement les Canadiens
disposent de quarante-neuf employés (hors joueurs), qui sont
répartis dans sept départements différents
(entraîneurs, opérations hockey, personnel athlétique,
entraîneurs de l'équipe réserve, dépisteurs,
communication et le personnel médical).
Départements
|
Part de francophones
|
Entraîneurs
|
100%
|
Opérations hockey
|
60%
|
Personnel athlétique
|
66%
|
Entraîneurs de l'équipe
réserve
|
100%
|
Dépisteurs
|
11%
|
Communication
|
100%
|
Personnel médical
|
60%
|
En définitive, cette importante proportion de
francophones au sein de la franchise est en soi une volonté de redonner
aux Canadiens cette image d'un club francophone, de plus cela permet aussi de
maintenir un sentiment de proximité entre la franchise et ses fans
francophones.
31
2.3.3.2 Une participation à la vie
québécoise
Ensuite, les Canadiens de Montréal disposent
d'un personnel qui est chargé du marketing et de la communication, c'est
ainsi que de nombreuses actions sont mises en place afin de dégager une
image de qualité de la franchise et des joueurs mais aussi de participer
à la vie montréalaise.
? Fondation pour l'enfance : « Aide et soutien aux
enfants dans le besoin. Instaurée en août 2000, la Fondation a
remis plus de 15 millions de dollars à plus de 450 organismes oeuvrant
pour le bien-être des enfants défavorisés à travers
le Québec ».
? Canadien@l'école : « Programme
éducationnel excitant, dont le thème est le hockey, qui a
été conçu dans le but d'ajouter du «piquant»
à des éléments sélectionnés du programme
scolaire du MELSQ. Cette ressource offre des activités
pédagogiques attrayantes, mettant en vedette les légendes des
Canadiens de Montréal ainsi que les Canadiens d'aujourd'hui, ce qui ne
manque pas de capter l'attention des élèves et d'ajouter du
plaisir lors de l'apprentissage ! ».
? Vert le but : « Implanter l'organisation parmi les
chefs de file de l'industrie, sur la glace et dans la communauté, par
l'entremise de programmes réduisant son empreinte écologique, en
supportant le virage écologique et le renouvellement de ses ressources
en plus d'encourager son vaste bassin de partisans à suivre le pas.
»
? Hockey mineur : Aides (financières,
humaines et matérielles) aux clubs de hockey québécois.
? Programme RAP : « appuyer et de promouvoir la
croissance et le développement du hockey mineur au Québec
».
Les Canadiens de Montréal font
énormément pour la société québécoise
et pour le hockey. A travers les différentes actions données en
exemple, la franchise souhaite procurer aux québécois une
qualité de vie et redonner au Québec cette image de province
formatrice de jeunes talents dont elle profitait auparavant.
2.3.3.3 Une importante utilisation des médias
Ces dernières années, l'importante
évolution des médias sociaux a permis aux clubs sportifs ainsi
qu'aux athlètes de pouvoir profiter d'une communication
instantanée et personnelle. C'est d'ailleurs
32
cette idée qu'a dégagé Shaquille O'Neal,
ancienne star du basket mondial, en déclarant : « Dans le monde
dans lequel nous vivons actuellement, tout le monde devient un média
»53.
Actuellement, le Canadien de Montréal est
inscrit sur Facebook (1 011 901 fans), Twitter (402 00 abonnés),
Instagram (plus de 20 000 abonnés). Cette utilisation des réseaux
sociaux pour la franchise est très importante puisque cela permet
d'interagir avec les supporters et donc de créer un sentiment de
proximité qui est très important dans une stratégie
marketing. D'ailleurs, il existe l'onglet « HABSTV » sur le site
officiel des Canadiens de Montréal ; cet outil permet aux fans
d'être plus proche des joueurs et de la franchise grâce au fait que
les fans ont accès aux réactions des joueurs mais aussi aux
résumés et aux faits saillants après chaque match.
Par surcroit, le département marketing, toujours dans
l'idée de créer un sentiment de proximité entre les
joueurs et leurs supporters, a mis en place la possibilité pour les fans
de poser des questions aux joueurs via le projet Faites connaissance avec
vos Canadiens ou Get to know your Canadiens pour les anglophones,
cette action est un véritable succès puisque cela permet aux fans
d'en savoir plus sur leurs joueurs préférés mais aussi de
créer un climat familiale avec de l'humour et de la
sincérité. Ensuite, toujours dans une recherche de
création de liens entre la franchise et les fans, le club, par le biais
de la chaîne télévisée RDS, a conçu une
série télévisée offrant un accès sans
précédent aux coulisses des Canadiens de
Montréal.
De plus, la société canadienne Bell est un
important partenaire de ce projet comme l'explique Nicolas Poitras
(vice-président, marketing de Bell) : « Bell est fière
de mettre son expertise multiplateforme au service des partisans des Canadiens
de Montréal » et « notre relation
privilégiée avec l'organisation du tricolore, jumelé au
talent de RDS, permettra aux partisans de suivre à la
télévision, sur internet ou sur leur appareil mobile les
réelles coulisses de l'équipe, à domicile et sur la route
»54.
Enfin, le président et directeur général
de RDS, Gerry Frappier, a quant à lui déclaré : «
Nous sommes partenaires des Canadiens depuis de nombreuses années et
la création de ce projet est un rêve devenu réalité
pour nous et pour les amateurs. Il s'agit d'un moment privilégié
dans l'histoire
53 «In this world we live in now,
everybody becomes media». Citation provenant de Helleu, Boris. «
The internet, online social networks and the digital fan experience » in
Beech, John et Chadwick, Simon, The Business of Sport Management,
Pearson, 2012, 298p.
54 « Bell et RDS ouvrent les portes du vestiaire des
Canadiens de Montréal dans le nouveau docu-réalité
multiplateformes 24CH »,
http://canadiens.nhl.com/club/l_fr/news.htm?id=650675,
site officiel du Canadien de Montréal, consulté en mars 2013.
33
de RDS et notre équipe réalisera
certainement un des plus beaux docus-réalité de la
télévision sportive québécoise
».55
2.4 La stratégie marketing des Phénix de
Reims
2.4.1 Bilan
Le hockey hexagonale étant très peu
médiatisé dans son ensemble, il est inenvisageable pour un club
français d'effectuer un travail d'une qualité et d'une ampleur
aussi importantes que la stratégie marketing mise en place par les
Canadiens de Montréal. De plus, la ville de Reims ne profitant
pas d'une culture du hockey, il est alors logique pour le Reims Champagne
Hockey de commencer par faire connaitre cette discipline sportive à
la population rémoise.
Enfin, Montréal et ses 1 886 481 habitants dispose d'un
bassin de spectateurs potentiels beaucoup plus important que Reims qui ne
compte que sur 187 181 habitants, ce qui est en soi un frein assez important
puisque la ville Rémoise compte sur le Stade de Reims qui
évolue au plus haut niveau footballistique français et qui est un
des clubs historiques de l'hexagone.
2.4.2 Les objectifs
Ainsi, l'objectif premier des Phénix de Reims
est de développer la notoriété de ce sport qui
était pourtant bien ancré dans la vie rémoise il y a dix
ans. En effet, depuis la mise en liquidation judiciaire du Hockey Club de
Reims en juin 2002, la municipalité a significativement
réduit son soutien financier au club marnais, ainsi, à la fin des
années 1990 et au début des années 2000, la ville de Reims
subventionnait le hockey rémois à auteur d'un million d'euros par
saison tandis que pour la saison 2010-2011, cette subvention n'était que
de 134 331,34 euros. De plus, le public rémois était autrefois
très attaché et fidèle aux Flammes Bleues de Reims
tandis que depuis quelques années l'engouement autour du hockey
rémois n'arrive pas retrouver son aplomb. Par conséquent, la
stratégie du club rémois se déroule en quatre phases
distinctes.
Tout d'abord, l'objectif premier est de faire connaitre le
hockey et les Phénix de Reims à la population de la
métropole rémoise, ceci dans le but d'attirer plus de spectateurs
lors des matches de l'équipe première mais aussi de communiquer
auprès des jeunes pour que le club se développe en termes
d'effectifs, de ressources financières et de notoriété.
55 « 24CH : l'accès aux coulisses du Canadien
»,
http://www.rds.ca/hockey/24ch-l-acc%C3%A8s-aux-coulisses-du-canadien-1.556934,
site consacré à l'information sportive canadienne,
consulté en mars 2013.
34
Ensuite, le club rémois désire développer
la notion de groupe d'affiliation dans le but que les supporters s'impliquent
réellement dans la vie du club comme l'ont mis en évidence Daniel
L. Wann56 et Bill King57. Ainsi, cela permettrait aux
supporters de soutenir les Phénix, que ce soit en affichant avec les
couleurs rémoises lors des matches mais aussi à
l'extérieur de la patinoire en utilisant les produits
dérivés du club, ce qui serait un excellent moyen de promotion
pour le club.
De plus, une fois que les supporters viennent assister
à des rencontres des Phénix, il est très important pour le
club de les fidéliser, cependant cela n'est pas une tâche
très simple à réaliser puisque le Reims Champagne
Hockey ne dispose que de très faibles moyens. Malgré cela,
de nombreux efforts sont mis en oeuvre par le club et les joueurs pour que les
spectateurs se sentent réellement utiles et intégrer dans le
hockey rémois.
Enfin, la dernière phase est la création d'une
image de marque, cela est très important puisque comme l'ont mis en
évidence Stephen D. Ross et Jeffrey D. James58,
la notion de marque est au centre des préoccupations des
gestionnaires de franchises ainsi que des partenaires potentiels. Ainsi,
l'image de marque est un outil essentiel pour se différencier par
rapport à ses compétiteurs, cela permettrait donc aux
Phénix de Reims de clairement s'afficher en tant
qu'entité et donc de concurrencer le Stade de
Reims59et le Champagne Chalons Reims
Basket60 qui sont respectivement les clubs de football et de
basket-ball de Reims.
2.4.3 Les moyens
Lors de l'été 2012, les dirigeants du Reims
Champagne Hockey ont souhaité instaurer une nouvelle dynamique
à travers la création d'un nouveau logo dotée d'une
importante affluence nord-américaine. De plus, à ce logo des
Phénix a été rajouté un logo anniversaire pour
fêter les dix premières saisons du club et donc ajouter cette
notion d'histoire.
56 Wann, Daniel L. « Preliminary Validation of the Sport
Motivation Scale ». Journal of Sport and Social Issues, vol.19,
n° 1, 1995, p.377-397.
57 King, Bill. « What makes Fans Tick? ». Street
and Smith's Sportsbusiness Journal, 1-7 mars, 2004, p.25-45.
58 Ross, Stephen D., James, Jeffrey D. « Rethinking Brand
Equity in Sport: Empirical Evidence of Inappropriate Model », Sports
Marketing Association Annual Conference Proceedings, Gainesville, Florida,
November 2003, p. 5758.
59 Club de football de Reims.
60 Club de basket-ball de Reims et Chalons en Champagne.
35
Afin de faire honneur aux personnes ayant laissé leur
empreinte au hockey rémois, le 29 septembre 2013 a eu lieu le retrait de
trois maillots d'anciens joueurs des Flammes Bleues de Reims et des
Phénix de Reims. Ainsi, des maillots en l'honneur de Vladimir
Kovin, Christophe Marcelle et Damien Morel sont désormais
accrochés dans les hauteurs de la patinoire Bocquaine ; ce geste de la
part des dirigeants du Reims Champagne Hockey était donc un
moyen de remercier ces personnes mais aussi de montrer aux rémois que le
club dispose d'une riche histoire et aussi des compétences de Vladimir
Kovin, ancien champion olympique avec l'Union des Républiques
Socialistes Soviétiques et entraineur des jeunes rémois depuis le
début des années 1990.
Ensuite, le hockey sur glace français étant un
sport qui souffre de faibles moyens, il est important pour les clubs de
développer leurs stratégies commerciales et marketing. Cela est
d'ailleurs un point que la Fédération Française de
Hockey sur Glace a souhaité améliorer en obligeant tous les
clubs de Ligue Magnus et de Division 1 à disposer d'un ou plusieurs
salariés s'occupant de la communication, du marketing et des relations
commerciales. Ainsi, grâce à l'apport de Monsieur Hervé
Catrin en tant que responsable commercial et marketing, le Reims Champagne
Hockey a pu développer sa notoriété et ses ressources
financières et matérielles. En effet, au cours de la saison
2012-2013, les 83 partenaires du club61 ont apporté plus de
90 000 euros au Reims Champagne Hockey. Cependant, malgré cet
important travail de Monsieur Catrin, le club pâti toujours de
problèmes d'infrastructures qui ne permettent pas de mettre en place
toutes les idées de ce dernier.
De plus, la patinoire appartenant à la ville de Reims,
de nombreuses autorisations sont obligatoires afin de réaliser de
très petits travaux. Ainsi, lors de la saison 2012-2013, un partenariat
financier avait été conclu entre les Phénix et le
restaurant La Boucherie du centre-ville rémois. Cependant ce
contrat n'avait pas pu être signé puisqu'il est impossible de
faire de la publicité sur un bien public,
61 1927, 3 Brasseurs, A3F, AFPAM, AG2R La Mondiale, Ambiance
Energies, APAF, Areas, Assurance Lestienne,
Atrium, Auto Smart, Balladins, Batidel, Bums, Champagne
Finition, Champagne Huiban, Cheminées Segura, City Part, Company Of
Sports, Carrefour Cernay, Carrefour Tinqueux, CBS Outdoor, Clean Auto 51,
Compagnie Frey, Conseil Général, Conseil Régional, CP
Jardin, Crédit Agricole, Crédit Conseil de France, Délices
d'André, Easy Cars Reims, Ecole Tunon, EPVM, Equinoxe, Euroglass, First
Stop, Floralies Garden, France Bleu Champagne, Garage Belloy, Groupe Courlancy,
H&D coiffure, Heating, Hebdo du Vendredi, Hutasse Plomberie, Invest and Co,
ISM Media, JCER, JELA, L'assiette de Léo, L'espelette, L'hebdo du
vendredi, La Boucherie, La boutique de l'encre, La maison du faire part, Le
Conservateur, Les cocottes, Le Doms Brasserie, LS Formation, Marché de
France, Marne Avantages, Mistral, Netto, Nosenzo, Opel, Optic 2000, Paginove,
Parano, PetitJean, Plaza Bowling, Randstad, Réseau Pro, Sopalor,
Sportiplex, Subway, Pain et Compagnie, Parant, Pizza Délis, Office des
Sports de Reims, Orange France, Orpi, Vénus Fitness, Ville de Reims,
Vitrines de Reims.
en l'occurrence la surfaceuse62 qui refait la glace
entre chaque période et qui était donc un excellent moyen de
promotion puisque tous les spectateurs la voient durant les matches.
En outre, afin d'avoir la possibilité de toucher un
public plus vaste et varié, le Reims Champagne Hockey voit en
les réseaux sociaux que sont Facebook63 et
Twitter64 un excellent moyen pour communiquer avec les supporters
sur l'actualité du club, d'autant plus que cela permet aussi une
interactivité entre le club et ses supporters, ce qui est
apprécié par ces derniers puisqu'il leur est possible de
commenter les différents résultats, les mouvements au sein de
l'équipe première et de partager leurs opinions.
Enfin, toujours dans une recherche de notoriété
et de développement de son image, le Reims Champagne Hockey
participe à de nombreuses actions qui se déroulent dans la
métropole rémoise comme ce fut le cas lors de l'Octobre Rose
dont le but est de lutter contre le cancer du sein où les
Phénix portaient des maillots de couleur rose qui furent mis en
enchère à la fin d'un match. De plus, les Phénix
participent également à des actions de promotion comme ce fut le
cas au collège Saint-Michel de Reims ainsi que dans le centre commercial
Cora situé à Cormontreuil.
36
62 L'idée était de placer le logo du
restaurant sur le capot de la surfaceuse.
63
https://www.facebook.com/LesPhenixDeReimsOfficiel?fref=ts
64
https://twitter.com/phenix_de_reims
37
Conclusion
En définitive, la France et le Canada ayant tous deux
une histoire du hockey sur glace bien différentes, ces pays disposent
actuellement de cultures du hockey disparates.
En effet, depuis près d'un siècle, le hockey
occupe une place très importante au Canada. Ceci peut s'expliquer par le
fait que le hockey fut créé dans ce pays mais aussi par un climat
qui favorise les sports de glace. De plus, le Canada a su profité de ses
bons résultats à l'échelle internationale pour accroitre
sa notoriété et donc développer une réelle culture
du hockey.
En ce qui concerne le hockey français, celui-ci a connu
une trajectoire différente puisque malgré quelques moments forts,
le hockey hexagonal n'a jamais réussi à se faire une place dans
l'univers sportif français. Les raisons de ce faible
développement sont multiples ; dans un premier temps, le climat
français ne facilite pas la pratique du hockey comme c'est le cas au
Canada ou dans les pays scandinaves. De plus, la France dispose de peu
d'infrastructures de qualité qui permettraient au hockey français
de connaitre un développement significatif.
Ainsi, nous pouvons répondre à notre
problématique en affirmant que les stratégies marketing sont
inhérentes aux cultures des pays cibles. En effet, le département
marketing des Canadiens de Montréal peut se permettre de
réaliser plusieurs activités de marketing puisqu'ils
bénéficient d'une importante notoriété à
Montréal et dans le monde tandis que les Phénix de
Reims, disposant d'une notoriété assez faible, se doivent de
réaliser des actions simples puisque leur but premier est de faire
connaitre le hockey et d'attirer des spectateurs, et ce, avec des moyens
financiers et matériels très faibles.
Notre recherche terminée, nous pouvons en
dégager plusieurs limites. Tout d'abord, aucune donnée
chiffrée n'a été étudiée. Ensuite, le fait
d'avoir dû étudier la stratégie marketing des Canadiens
de Montréal sans être sur place. Enfin, le fait que le
Canadien soit une franchise et que les Phénix sont une association ne
permet pas de réaliser une étude comparative totalement
significative puisque le but d'une franchise est clairement de s'enrichir
tandis qu'une association a plus pour but de fédérer un groupe de
personnes autour d'une même pratique ou d'idées.
Ainsi, dans le but de poursuivre cette analyse, il serait
intéressant d'obtenir des statistiques concernant le comportement des
spectateurs vis-à-vis des stratégies marketing de ces deux clubs.
Un travail de la sorte fut d'ailleurs commencé par le Reims
Champagne Hockey lors de la saison
38
2012-2013, celui-ci avait pour but d'étudier quels
étaient les lieux les plus prolifiques à l'affichage de
publicités concernant les matches des Phénix ; cependant cette
étude n'a pas été assez bien réalisée, ce
qui a donc rendu les résultats difficilement exploitables. Ensuite, le
projet d'une étude des profils types des personnes venants aux matches
de hockey va être effectuée lors des deux premiers matches de la
saison 2013-2014, ce qui permettra au club rémois de modifier ses offres
et donc de satisfaire le plus possible ses supporters.
En conclusion, il serait intéressant de poursuivre ce
mémoire en intégrant une approche sociologique qui permettrait de
mieux comprendre le comportement des spectateurs et des supporters, ce qui en
définitive donnerait l'opportunité d'adapter le plus possible les
différentes stratégies marketing aux publics ciblés.
39
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la population de se calmer »,
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consulté en mars 2013.
44
Annexes
- Annexe A : Le CH est-il une religion de
Lagacé, Patrick.
- Annexe B : Le Canadien nous rend-il dévots ?
de Cornier, Louis.
- Annexe C : Dieu au stade de Roy, Mario.
- Annexe D : Email de Marc Bergevin aux abonnés du
Canadien de Montréal.
- Annexe E : Entretien avec Hervé Catrin, responsable
commercial et marketing des Phénix
de Reims.
45
Annexe A :
Mercredi 15 octobre 2008
Le CH est une religion, amen
Excellent et plutôt rigolo texte de Lisa-Marie Gervais
dans Le Devoir sur un nouveau cours donné par Olivier Bauer, professeur
à la faculté de théologie et des sciences des religions de
l'Université de Montréal. Thème : le Canadien de
Montréal est-il une religion ? Extrait :
Hérésie, anathème et excommunications: le
sport est encore une fois très près de la religion, insiste le
chercheur. Même si certains aspects du catholicisme ne se retrouvent pas
dans le culte voué au Canadien: hormis les fantômes du Forum, il
n'y a pas de référence forte, immédiate ou explicite
à une forme de transcendance, admet Olivier Bauer. «Mais je ne vais
pas vous donner toutes les réponses sur cette mystérieuse
question, il faudra venir au cours», lance-t-il, en disant avoir foi, en
ces temps sacrés du hockey, que nombreux seront les
«fidèles» à venir assister à ces «messes
» universitaires.
Autre extrait :
La troisième et dernière partie -- ou
période! -- du cours abordera justement les questions pastorales.
«Si le Canadien est une religion, doit-on la combattre parce que c'est une
forme d'idolâtrie ou doit-on plutôt l'utiliser en montrant que
certaines valeurs transmises par le Canadien peuvent correspondre aux valeurs
chrétiennes?», demande le chercheur, qui s'intéresse
également à la relation entre le christianisme et l'alimentation
à travers des exposés notamment sur les
«spiritualités gourmandes».
Je ne sais pas si le Canadien est une religion, mais les
lampions allumés à l'Oratoire par Patrick L., un fan, ont de
toute évidence porté fruit : victoire en fusillade ce soir contre
Boston.
Source :
http://blogues.lapresse.ca/lagace/2008/10/15/le-ch-est-une-religion-amen/
Auteur : Patrick Lagacé
46
Annexe B :
Samedi 17 janvier 2009
Le Canadien nous rend-il dévots?
Un soir de décembre dernier, regardant L'Antichambre
à RDS après avoir lu, le matin, les pages sportives des journaux,
je me suis fait la réflexion que tout cela était plutôt
délirant. J'ai beau être un fan du Canadien, n'y a-t-il pas une
limite? Tant d'heures consacrées à cela, au lieu de traiter
d'enjeux sociaux, de politique, de philosophie, de littérature ou de
religion? Parmi tous ceux qui vouent un culte au CH en lui consacrant des
heures de leur vie, combien
accepteraient d'en faire autant pour d'autres
réalités?
Aussi, je n'ai pas été surpris d'apprendre,
quelques jours plus tard, que deux théologiens, par ailleurs grands
sportifs devant l'Éternel, préparaient un livre dans lequel ils
allaient se demander si le Canadien de Montréal n'est pas devenu une
religion. Quand un phénomène suscite un tel engouement soutenu,
la question, en effet, se pose, même si elle peut sembler
déplacée au premier abord.
Codirecteur de La Religion du Canadien de Montréal, le
théologien Olivier Bauer est un des premiers à se mouiller, non
sans un certain humour.
Même s'il lui manque, écrit-il, «une
référence explicite et assumée à une Transcendance,
à un Dieu», le Canadien «présente bien des aspects
d'une religion, peut-être dans la valeur que certains
lui attribuent, mais surtout dans les comportements qu'il
génère».
Bauer sait bien que cette mise en relation du sport et de la
religion en surprendra quelques-uns. C'est la raison pour laquelle il
démontre d'abord que sa démarche s'inscrit dans une tradition.
Saint Paul, rappelle-t-il, n'a pas hésité à faire une
analogie entre les croyants et les sportifs. «Moi donc,
écrivait-il, je cours ainsi: je ne vais pas à l'aveuglette; et je
boxe ainsi: je ne frappe pas dans le vide.» De même, des historiens,
des ethnologues et des théologiens ont aussi suggéré des
liens, parfois pour finir par les réfuter, entre le baseball, le soccer,
le hockey et la religion.
Qu'en est-il, alors, du Canadien? Tout dépend de la
définition de la religion qu'on retient. Bauer en propose quelques-unes
(instituée, populaire, implicite, civile et quasi-religion) et tente
d'évaluer si elles s'appliquent au Canadien comme
phénomène. Il obtient ses résultats les plus probants avec
les
47
notions de religion implicite et de quasi-religion.
Définie par le Britannique Bailey, la première se
caractérise par un engagement, son rôle de «foyer
intégrateur» (elle unifie les dimensions de l'existence) et ses
effets extensifs (elle affecte l'ensemble de l'existence). Pour certains fans
finis, le Canadien joue en effet ce rôle. Par chance, pourrait-on
ajouter, ces dévots sont tout de même rares.
Attribuable au théologien Paul Tillich, la notion de
quasi-religion définit certaines idéologies politiques
(libéralisme, communisme, fascisme) qui font office de «religions
séculières, qui ne se réfèrent pas à un
principe ou à un être transcendant, mais qui proposent une
réponse à la question du sens de l'existence». Est-ce le cas
du Canadien? Si la réponse était affirmative -- le CH comme sens
de la vie! -- il faudrait s'inquiéter de l'état moral des
Québécois.
Bauer ne va pas aussi loin, mais il suggère
néanmoins que le club de hockey «promeut des valeurs dont certains
se servent pour construire leur vie». Lesquelles? Le travail en
équipe, la nécessité de se surpasser, une sélection
impitoyable, une rétribution selon le mérite, la soumission aux
lois du marché et la légitimation de la violence. Ce
désolant darwinisme social, qui a bel et bien la cote dans certains
milieux au Québec -- mais que Bauer se garde bien d'entériner --
mérite-t-il d'être considéré comme une religion? Ce
serait là un bien triste culte.
L'analyse de Bauer, au fond, vaut surtout à titre de
solide introduction aux sciences religieuses appliquées. Ce qu'elle dit
du Canadien, dans ce contexte, intéresse et divertit, mais ne convainc
pas. Elle ne parvient jamais à donner tort au cinéaste Bernard
Émond -- résumé et cité par Bauer dans ces pages --
qui notait, en 1973, «qu'utiliser un discours religieux pour en parler,
c'est arracher le hockey à sa dimension sociale, à son statut
réel d'industrie, pour en faire un produit symbolique, un "merveilleux
monde du sport", anhistorique, innocent, lieu d'utopies humanistes».
Émond a ajouté, au sujet de la fonction idéologique du
hockey comme religion, qu'«en reportant les racines de la signification
hors du social, [il] sanctionne un monde dépolitisé,
anhistorique».
Quand le théologien Alain Pronkin affirme que la
Fondation des Canadiens de Montréal, en répondant à
l'appel des grandes religions par son aide aux plus démunis, permet
à ses bénévoles «d'atteindre le divin» et de
devenir «de meilleures personnes», il se laisse aller à une
hallucinante enflure verbale.
On veut bien que cette Fondation, comme à peu
près toutes les autres, ait son mérite, mais en traiter sur ce
ton emphatique, en négligeant l'arrière-fond sauvagement
commercial de cette entreprise et le mépris de la justice que cache trop
souvent cette industrie de la charité, relève de
l'aveuglement.
48
L'autre codirecteur de cet ouvrage, le prêtre et
éducateur physique Jean-Marc Barreau, blague-t-il quand, dans un essai
extravagant dont on peine à suivre la logique, il fait appel au
leadership prophétique de Bob Gainey afin d'humaniser la religion
sportive? On le souhaite.
Denise Couture, en «commentaire
d'après-match», regrette que les femmes n'aient pas assez part
à l'univers du hockey, qui devrait leur appartenir à elles aussi.
André-A. Lafrance, en évoquant avec une belle nostalgie le lien
affectif que le Canadien lui a permis d'établir avec son père
et,
aujourd'hui, avec son fils, fait dans une saine mesure.
Ce thème de la nostalgie est probablement la
véritable clé de compréhension de tout ce
phénomène. En sacralisant Maurice Richard au moment de sa mort en
2000, les fidèles, comme l'explique Benoît Melançon, ne
communiaient pas tant à la religion du CH qu'ils disaient qu'«il
fut un temps heureux où l'on pouvait croire en plus grand que soi.
Dorénavant, les idoles sont bien trop souvent terrestres. On
paraît le regretter.» Voilà. Tout simplement.
Source :
http://www.ledevoir.com/culture/livres/227823/le-canadien-nous-rend-il-devots
Auteur : Louis Cornelier
49
Annexe C :
27 octobre 2008
Dieu au stade
À première vue, on est porté à se
dire que les travaux du professeur Olivier Bauer pourraient figurer parmi les
finalistes des prix Nobel, décernés chaque année aux
études universitaires les plus... comment dire?... improbables.
(Derniers lauréats: une étude comparative des sauts des puces de
chats et de chiens; une analyse sur la capacité d'une amibe à
sortir d'un labyrinthe; une expérience sur le son qu'émettent les
croustilles lorsqu'elles sont croquées.)
Mais non: l'affaire est sérieuse. Le professeur Bauer,
théologien à l'Université de Montréal (et qui fut
gardien de but dans sa Suisse natale), donnera cet hiver une série de
cours sur le hockey en tant que phénomène religieux. En d'autres
mots: le Canadien est-il une Église? Et si oui, pourquoi? En 2009, Bauer
proposera également des conférences sur le sujet et cosignera un
livre ingénieusement intitulé: La religion du Canadien.
Le thème n'est pas aussi inusité qu'il le
paraît. Ailleurs dans le monde, des chercheurs se sont ainsi
penchés sur la religion du soccer, ou même du baseball. Rencontre
suprême des dieux du stade et des dieux tout court, il existe en
Argentine une église vouée au culte d'une vedette du ballon
rond...
Où est-ce que tout cela nous mène? Ce n'est pas
très clair.
Le lien le plus évident que désigne Olivier
Bauer tient au langage quasi liturgique qui entoure la... Sainte-Flanelle. Et
encore ne fait-il pas mention de la profusion d'objets du culte
qu'évoquent avec piété bon nombre de spectateurs pendant
les parties, en particulier lorsque leurs favoris sont victimes d'un mauvais
coup!
Plus sérieusement, peut-on parler de religion lorsqu'il
est question de ferveur sportive partisane, quel que soit le niveau de
celle-ci?
Historiquement, le sport - d'équipe, en particulier - a
plutôt été associé à l'art de la guerre. Des
peuplades primitives auraient ainsi littéralement remplacé la
guerre par des matchs sportifs afin de régler leurs différends,
évitant le carnage. "Un succès sportif peut servir une nation
autant qu'une
50
victoire militaire", déclarait Gerald Ford, alors
président des États-Unis, en 1974. Et les Jeux olympiques
constituent certainement une guerre mondiale faite par d'autres moyens:
certains États participants (surtout ceux qui ont des ambitions plus ou
moins hégémoniques) consacrent alors au sport dit "amateur"
presque autant de ressources qu'ils en mettraient au service d'un affrontement
armé, le cas échéant.
Vue sous cet angle, la ferveur sportive partisane aurait donc
davantage à voir avec une forme bénigne de l'instinct tribal et
belliqueux, le fameux "nous" contre "eux", qu'avec la religion. Au hockey,
l'agressivité qui se déploie à la fois sur la patinoire,
dans les gradins et même parfois rue Sainte-Catherine tendrait à
confirmer cette interprétation.
Maintenant, n'enclenchons pas une... guerre de religion.
S'il est exact, comme le rapporte Olivier Bauer, que des gens
ont affirmé avoir été guéris après avoir
touché le chandail de Maurice Richard, on se trouve en effet sur le
terrain de la foi.
Alors, bon match. Si les dieux le veulent, "la" puck roulera pour
nous.
Source :
http://www.lapresse.ca/debats/editoriaux/mario-roy/200810/27/01-33232-dieu-au-
stade.php
Auteur : Mario Roy
51
Annexe D :
Email de Marc Bergevin, vice-président exécutif
et directeur général des Canadiens de Montréal,
aux abonnés :
Levons le flambeau!
À quelques heures de notre premier match des
séries, je veux prendre quelques instants pour vous remercier de vos
encouragements tout au long de la saison.
Depuis un an, notre groupe de joueurs et d'entraineurs ont
travaillé d'arrache-pied et n'ont ménagé aucun effort pour
se retrouver en première position de leur division. Tout le
crédit leur revient.
Et pour avoir moi-même joué longtemps, je peux
vous garantir que ce succès n'arrive jamais sans l'appui des partisans.
À ce chapitre, la passion des partisans des Canadiens a
été, une fois de plus, à la hauteur de sa
réputation. Vous méritez amplement de retrouver votre
équipe à la place qui lui appartient : en séries
éliminatoires.
La route vers la 25e coupe Stanley ne sera pas de tout repos,
mais je peux vous assurer que notre groupe de joueurs est capable de grands
exploits !
Nous avons très hâte de vous retrouver dès ce
soir afin de, tous ensemble, lever le flambeau !
Bonnes séries et Go Habs Go!
52
Annexe E :
Entretien avec Hervé Catrin, responsable commercial et
marketing des Phénix des Reims
1) Pouvez-vous vous présenter ? (cursus universitaire,
professionnel)
De formation technique hygiène sécurité
environnement (DUT HSE), j'ai, après dix années de travail dans
ce domaine (Officier Pompiers, Responsable santé sécurité
d'une multinationale H&M) décidé de revenir aux fondamentaux
de la vie en exerçant une activité proche de chez moi pour
l'équilibre familial d'une part et pour mon épanouissement
personnel d'autre part.
2) Quel est votre rôle au sein des Phénix de
Reims ?
Je suis donc depuis bientôt un an responsable du
développement commercial et marketing du club de première
division de hockey sur glace de la ville de Reims.
3) Comment êtes-vous arrivé dans ce domaine peu
professionnalisé en France ?
Bénévole et joueur depuis 7 ans au sein de
l'association, nous avons décidé, le club et moi-même, de
nous lancer dans cette aventure professionnelle.
4) Quel est votre avis sur le hockey français ? Ses
opportunités d'insertion professionnelle ?
Bien peu connu à mauvais titre, le hockey peine face
à un manque certain d'investissement des médias et des
institutions étatiques. N'en demeure pas moins que beaucoup
d'opportunités sont à saisir dans ce sport car beaucoup de
structures sont en besoin de personnes compétentes pour permettre
à ces dernières de se développer.
Il faut simplement, et comme à l'image d'une
entreprise qui se construit, avoir beaucoup de patience, d'altruisme et faire
rapidement fi de la notion de profit qui ne peut absolument pas avoir sa place
dans les deux premières années de structuration du club.
5) Quels sont les points faibles et les points forts du
hockey rémois ?
D'une manière générale, il nous est
difficile de lister de façon précise et exhaustive les points
faibles comme les points forts.
53
Comme énoncé par avant, l'association sportive
peine au quotidien à survivre. (Retard de subvention, non augmentation
de la subvention municipale depuis dix ans, mise en conformité
inexistante de la structure d'accueil publique, manque de créneaux
horaires pour les équipes de jeunes, tarifs de location des patinoires
vestiaires et salle Vip élevés...).
L'association est aujourd'hui bien trop tributaire des
méthodes de travail de la municipalité et de ses choix sportifs.
Difficile de nous en extirper.
Notre véritable point faible, et ce depuis la
création du club du Reims Champagne Hockey, a été de
n'avoir jamais réussi à mettre en place une forme de
contre-pouvoir au sein des infrastructures décisionnelles de la ville de
Reims. (Commissions sportives, conseils municipaux...)
Notre point fort à l'inverse a été de
créer une véritable dynamique de partenariats privés.
Le club de Reims est aujourd'hui un des cinq clubs de France,
toutes divisions confondues, à avoir le plus, en terme de nombre et de
volume financier, de partenaires privés.
6) Selon vous, que faut-il aux Phénix pour
développer un réel engouement autour du hockey rémois ?
Une meilleure visibilité des concitoyens, une
infrastructure moderne accueillante et une aide financière
cohérente de la part des collectivités.
7) Quels conseils donneriez-vous à une personne
désirant travailler dans votre domaine ? S'expatrier dans un pays avec
une culture `hockey' ne serait-il pas plus profitable ?
Le meilleur conseil à donner à quelqu'un qui se
lancerait dans pareille aventure?
Apprendre à connaître parfaitement, et en amont,
la structure d'accueil et le tissu économique local sur lequel il faut
se «reposer» presque intégralement.
En terme de qualités personnelles, il faut avoir une
bonne dose d'audace, de culot, un réseau professionnel établit
vous permettra également de gagner du temps.
De la patience, un excellent sens du relationnel et une grosse
pincée de commercialité seront évidemment des atouts
primordiaux.
54
Table des matières
Introduction .5
I. L'histoire du hockey 7
1.1 Le hockey à Montréal 7
1.2 Maurice Richard : le représentant de tout un peuple
.11
1.3 Le hockey sur glace français .13
1.3.1 La naissance du hockey sur glace français ..13
1.3.2 Le hockey rémois 15
1.3.2.1 Le Hockey Club de Reims 15
1.3.2.2 Le Reims Champagne Hockey 18
1.3.3 Les difficultés du hockey sur glace français
19
1.3.3.1 Un sport sous représenté ..19
1.3.3.2 Un besoin d'indépendance ..19
1.3.3.3 Les moyens mis en place .20
II. Stratégies marketing de deux clubs de hockey sur
glace 23
2.1 Qu'est-ce que le marketing ? 23
2.2 La mise en place du marketing sportif .....24
2.3 La stratégie marketing des Canadiens de
Montréal ..26
2.3.1 Le bilan 26
2.3.2 Les objectifs .28
2.3.3 Les moyens ..29
2.3.3.1 Une mise en avant de la francophonie .29
55
2.3.3.2 Une participation à la vie
québécoise ..31
2.3.3.3 Une importante utilisation des médias 31
2.4 La stratégie marketing des Phénix de Reims
.33
2.4.1 Le bilan 33
2.4.2 Les objectifs .33
2.4.3 Les moyens ..34
Conclusion .37
Bibliographie .39
Annexes .44
Annexe A 45
Annexe B 46
Annexe C 49
Annexe D 51
Annexe E 52
56
Résumé :
Ce mémoire porte sur l'influence de l'évolution
historique du hockey sur glace au sein d'un territoire et donc de la
construction d'une culture du hockey au sein d'une population cible dans les
stratégies marketing. Ainsi, il a été
déterminé d'étudier les cas des Canadiens de
Montréal, franchise historique du hockey sur glace
nord-américain, et des Phénix de Reims,
remplaçant des Flammes Bleues de Reims, ancien grand club
français qui a le désir de renaitre de ses cendres.
Tout d'abord, il a été nécessaire
d'étudier l'histoire du hockey pour ces deux clubs, cela mettant en
avant que le hockey sur glace ayant connu diverses évolutions à
l'échelle mondiale, tous les pays n'ont pas la même culture du
hockey. Ainsi, la France et la Canada n'ont actuellement pas la même
culture de ce sport, ce qui engendre des différences en ce qui concerne
l'intérêt porté pour cette pratique et les
différentes possibilités de développement.
Ensuite, une étude des stratégies marketing de
ces deux clubs a permis de prendre conscience que les Canadiens de
Montréal profitent du fort engouement des québécois
pour le hockey mais aussi de leur fort capital financier, tandis que pour les
Phénix de Reims, ils doivent concevoir leur stratégie
marketing avec des moyens financiers et matériels qui sont très
faibles et qui ne favorisent pas la mise en place d'actions de grandes
envergures.
En définitive, l'influence de l'évolution
historique et de la culture d'une population cible est très importante
dans le cadre de l'élaboration des stratégies marketing puisque
cette culture se doit d'être respectée par le club dans le but de
correspondre aux attentes des supporters et donc de fidéliser sa
clientèle.
Abstract :
This report is about the influence of the historic evolution
of the ice hockey within a territory and thus the construction of a culture of
hockey within a target population in marketing strategies. So, it was
determined to study the cases of the Montreal Canadiens, a historic
franchise of the North American ice hockey, and Les Phénix de
Reims, the substitute of Les Flammes Bleues de Reims, former big
French club which has the desire of rising up from the ashes.
First of all, it was necessary to study the history of the
hockey for these two teams, obtruding that ice hockey had known various
evolutions at the world level. Each country has not the same culture
of hockey. For France and Canada, the culture of hockey is
really different and it has an impact on the interest for this game and its
possibilities of development.
Then, a study of the marketing strategies of these two clubs
allowed to realize that the Montreal Canadiens take advantage of the
strong craze of the Quebeckers for hockey but also their strong financial
capital, whereas for Les Phénix de Reims, they have to conceive
their marketing strategy with financial and material means which are very weak
and which do not favor the implementation of large-scale actions.
To conclude, the influence of the historic evolution and the
culture of a target population is very important within the framework of the
formulation of marketing strategies because this culture must be respected by
the club with the aim to meet fans' expectations and thus to build customers
loyalty.
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Mots clefs: Hockey; Marketing; Culture; Canada;
France;
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