CONCLUSION
Ce travail portant sur l'étude de la croissance des
arbres d'élites et évaluation de la quantité de carbone
séquestré par la méthode de l'arbre moyen dans la
chronoséquence (3ans, 3,08ans, 3,83ans, 4,08ans et 4,33ans): Cas d'une
plantation d'Acacia crassicarpa au PCI-B a consisté à
étudier la croissance par les facteurs dendrométriques,
déterminer les meilleures provenances élites sur arénosols
ainsi qu'évaluer la quantité de carbone stocké par l'arbre
moyen des élites.
La première partie de ce travail s'est
concentrée sur l'étude de la croissance des arbres
d'élites par les facteurs dendrométriques et la
détermination des meilleures provenances élites choisis sur
certains critères (monocaulie, etc.), dans les peuplements d'Acacia
crassicarpa plantés sur le plateau des Batéké dans le
cadre d'un essai de provenances visant à déterminer les plus
performantes dans les conditions particulières d'Ibi. Les
paramètres retenus étaient la hauteur moyenne,
circonférence moyenne, la surface terrière moyenne et le volume
moyen.
En effet, chacun de ces paramètres montre une nette
augmentation jusqu'à tendre vers une asymptote entre l'âge de 4,08
et 4,33 ans, excepté pour la hauteur qui l'atteint assez tôt soit
à 3,08 ans. Ces résultats confirment que l'Acacia crassicarpa
étant une espèce à croissance rapide, croit vite dans
le jeune âge pour lutter contre la concurrence en accumulant aussi
beaucoup de biomasses, critère très important pour la mise en
place d'un puits de carbone.
Quant à la sélection des meilleures provenances,
nous avions eu à comparer les différentes provenances par rapport
à la moyenne. Et, au vu des variations que l'on peut observer en
fonction des différentes provenances dans les mesures de hauteur,
circonférence, surface terrière et volume dans cette étude
indiquent qu'il est effectivement judicieux de choisir les meilleures
provenances pour ce site.
Il ressort de l'étude que les provenances : C08, C09,
2, C16, C17, C06 et C05, avec une prédominance de la Papouasie Nouvelle
Guinée, sont supérieures à la moyenne pour tous les
paramètres considérés et ce sont, à partir de ce
stade de l'essai, les plus adaptées génétiquement aux
conditions particulières d'Ibi. Donc, accumuleraient le plus de
biomasse.
Concernant la deuxième partie axée sur
l'évaluation de la quantité de carbone séquestré
par l'arbre moyen dans une chronoséquence, les paramètres
étaient le volume et la biomasse rapportés à l'hectare. Il
est montré que, bien que l'évolution des stocks en fonction de
l'âge du peuplement soit globalement équivalente pour le volume et
la biomasse, ce n'est pas le cas pour leur accroissement moyen annuel (AMA), du
fait qu'il y a une diminution de différence d'accroissement entre
l'âge de 3,83 et 4,08 ans, qui peut être due à une
diminution du profil de reéssumant selon que les mesures ont
été prises pendant la saison sèche, avant de tripler entre
4,08 et 4,33ans.
Il apparait alors assez directement que l'exploitation ne doit
pas avoir lieu avant l'âge de 4,33 ans mais plutôt après
l'âge de rotation afin de profiter de la période d'accroissement
maximal de l'essence sur le plateau des Batéké.
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Lorsqu'il s'agit de la capacité de stockage de carbone
dans l'Acacia crassicarpa, les résultats montrent que cette
espèce est la plus intéressante (à comparer avec
Auriculiformis qui a déjà montré ses limites) dans les
conditions d'Ibi car, non seulement il constitue un puissant puits de carbone,
permet une production importante de charbon de bois et aussi il a un potentiel
en tant que jachère boisée.
Bien qu'introduit depuis peu sur le plateau des
Batéké, l'Acacia crassicarpa possède encore de
nombreuses faces cachées. Il est cependant clairement admis que son
implantation dans ce milieu profitera à de nombreuses personnes et
surtout à différentes échelles. Aussi bien à une
échelle globale par son impact sur l'environnement en permettant
d'atténuer les émissions de gaz à effet de serre, à
une échelle nationale et régionale en fournissant du charbon de
bois à une grande partie de la capitale, tout en diminuant la pression
exercée sur les forêts naturelles, qu'à une échelle
locale mettant en place un système durable de culture vivrière
à rendement amélioré par cette essence lors de la
jachère de type forestière. De nombreuses personnes profiteraient
donc d'un approfondissement de cette étude et de l'étude de
l'Acacia crassicarpa en général au sein de cette
région.
Cette étude, bien que complète pour l'estimation du
potentiel énergétique de l'espèce ne l'est pas pour le
stock de carbone du fait que seul celui du compartiment fût est
estimé, pourrait être approfondie par une étude de stock
des compartiments feuilles, branches, de la végétation
accompagnatrice, de la litière et du sol dans les couches 0-25 cm et
25-50 cm, en vue d'avoir une idée globale du stock au sein de
l'écosystème.
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