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Etat des lieux, enjeux et perspectives de la filière des biocarburants au Burkina Faso: cas du Jatropha et l'expérience de l'entreprise Belwet SA

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par Abdoulaye Ouedraogo
Université de Ouagadougou - Maà®trise en sciences économiques et de gestion 2011
  

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Ministère des Enseignements Secondaire BURKINA FASO

et Supérieur Unité-Progrès-Justice

Université Ouaga2

 
 

Unité de Formation et de Recherche en Sciences Economiques et de Gestion (UFR/SEG)

Etat des lieux, enjeux et perpectives de la

filière des biocarburants au Burkina Faso : cas du

jatropha, l'expérience de l'entreprise Belwet

Elaboré par :

OUEDRAOGO Abdoulaye (Mle

Maitrise en Sciences

81 114) Economiques et de Gestion

NASSA Hamidou (Mle 81

017) Année universitaire 2011

-2012

YAMEOGO L Clement (Mle 81 672 )

2

Etat des Cieux~ enjeux et perspectives de Ca~iCière des 6iocar6urants au Burkina Faso : cas du jatropha et C~expérience de C~entreprise BELWE 7

REMERCIEMENTS

Nos remerciements vont tout d'abord, à l'endroit de tous les professeurs de l'Unité de Formation et de Recherche en Sciences Economiques et de Gestion (UFR-SEG) pour nous avoir supporté, guidé et transmis leurs connaissances durant ces quatre années universitaires qui demeureront à jamais parmi nos beaux souvenirs.

Aussi nous tenons également à remercier le PDG du Groupe BELWET ainsi que tout son aimable personnel pour leur fructueuse collaboration.

A tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce document, nous leur exprimons notre profonde gratitude.

On ne saurait terminer sans remercier nos parents pour avoir cru en nous et pour nous avoir donné les moyens d'être à ce stade.

BIBLIOGRAPHIE

> Ministère des mines des carrières et de l'énergie : << Rapport sur l'étude des biocarburants >> JUILLET 2012

> Pierre JANIN et François de Charles OUEDRAOGO, <<Enjeux des agro carburants au Burkina Faso : le cas du Jatropha curcas L.>> NOVEMBRE 2009

> Jean Paul LAUDE : <<Situation de la filière jatropha au Burkina Faso : perspectives pour le court terme>>

> Ministère de l'agriculture de l'hydraulique et des ressources halieutiques

<< Opportunités de développement des biocarburants au Burkina Faso >> DECEMBRE 2008

> BELWET, <<Projet jatropha pour le Burkina Faso>> 2008

3

Etat cies Cieux~ enjeux et perspectives cie Ca~iCière cies 6iocar6urants au Burkina Faso : cas ciu jatropha et C'expérience cie C'entreprise BELWE 7

REMERCIEMENTS 2

BIBLIOGRAPHIE 2

SOMMAIRE 3

INTRODUCTION ..4

I- GENERALITES SUR LES BIOCARBURANTS .5

1- Contexte et justification 5

2- Les biocarburants au Burkina Faso 4

II- ETAT DES LIEUX DE LA PRODUCTION DES BIOCARBURANTS AU

BURKINA FASO : CAS DU JATROPHA 5

1- Les principaux acteurs de la filière .5

2- Etat des lieux de la culture des plantes 6

3- Les performances des entreprises de la filière et les difficultés majeures

rencontrées 11

III- ENJEUX DE LA FILIERE BIOCARBURANT POUR LE BURKINA FASO 15

1- Analyse sectorielle des besoins énergétiques du pays 15

2- Le jatropha comme alternative économique, sociale et énergétique .17

IV- L'EXPERIENCE DE L'ENTREPRISE BELWET 20

1- Présentation de l'entreprise 20

2- La position actuelle de l'entreprise ...22

V- LES PERSPECTIVES ET OPPORTUNITES DE LA FILIERE BIOCARBURANTS

POUR LE BURKINA FASO ..24

1- Perspectives 24

2- Opportunités ..24

CONCLUSION 26

RECOMMANDATIONS 27

4

Etat cies Cieux~ enjeux et perspectives cie Ca~iCière cies 6iocar6urants au Burkina Faso : cas ciu jatroplia et C~expérience cie C~entreprise BELWE 7

INTRODUCTION

Dans le contexte actuel, les changements climatiques conjugués au regain de tension sur les marchés énergétiques et agricoles ont largement modifiés les perspectives macroéconomiques de la plupart des pays pauvres importateurs endettés et non autosuffisants comme c'est le cas du Burkina Faso. Dans la perspective d'un prix du baril qui ne cesse de croître sur le long terme, d'une importante croissance démographique et du développement des activités économiques du pays qui alimenterait l'accroissement soutenu de la demande d'énergie, la forte dépendance du pays envers les hydrocarbures comporte plusieurs conséquences néfastes pour son économie. Elle comporte le risque d'une dégradation soutenue de la balance commerciale, d'une non maitrise des prix des importations de produits énergétiques, des biens et services domestiques et d'une aggravation des émissions de dioxyde de Carbonne. L'accroissement des coûts de l'énergie est de nature à réduire structurellement la compétitivité du pays et le développement de certaines activités économiques. En réponse à cette problématique, au Burkina Faso, de nouvelles stratégies sont en cours de développement. Ces stratégies consistent pour la plus grande part en une utilisation plus rationnelle de l'énergie et à l'exploration de nouvelles sources d'énergies afin de réduire sa dépendance en matière d'importations d'hydrocarbures et du même coup assurer la préservation de l'environnement. D'où l'alternative par les biocarburants, une catégorie de plantes agro-énergétiques, pour les grandes potentialités qu'ils offrent aux économies comme les nôtres. C'est ainsi que depuis 2008 au pays bon nombre d'acteurs (collectivités locales, entreprises privées, associations, ONG et groupements) s'investissent dans des projets de développement des biocarburants et mènent des études dans le domaine pour mieux développer et réussir les initiatives entreprises. Le gouvernement burkinabè dans sa mission de promouvoir l'autonomie énergétique du pays, à travers le ministère en charge de l'énergie, met actuellement en oeuvre, avec le soutien de partenaires au développement, le Programme d'Accès aux Services Energétiques (PASE). Ce projet a pour objectif global de contribuer à réduire, de manière significative, l'incidence de la pauvreté en milieu rural, par la mise en oeuvre de mécanismes appropriés de fournitures de services énergétiques adaptés aux conditions et contraintes locales.

En tant que étudiants en fin de cycle universitaire en sciences économiques et de gestion et probablement des futurs décideurs politiques, nous sommes conscients des défis majeurs que nécessite le développement durable de notre pays dans sa volonté de, réduire sa dépendance vis-à-vis de l'extérieur en matière énergétique ;la substitution d'une production de biocarburants aux importations des hydrocarbures pouvant être une solution pour résorber le déficit de sa balance commerciale.

Ainsi l'intérêt d'une telle étude est de contribuer à peser les enjeux et les opportunités de la filière des biocarburants dans le développement économique et social du Burkina Faso, en passant par une analyse de la situation actuelle de la filière et en s'appuyant sur l'expérience d'une entreprise (BELWET) évoluant depuis fort longtemps dans ce secteur.

5

Etat cies Cieux~ enjeux et perspectives cie Ca~iCière cies 6iocar6urants au Burkina Faso : cas ciu jatroplia et C~expérience cie C~entreprise BELWE 7

I- Généralités sur les biocarburants

I.1 contexte et justification

Situé dans la boucle du Niger, le Burkina Faso est un pays enclavé de l'Afrique de l'ouest qui est fortement dépendant de ses importations d'hydrocarbures à la fois pour le transport et la production d'énergie motrice et électrique. Les coûts de production au Burkina Faso sont élevés et la hausse des prix des produits pétroliers associée à la baisse du dollar a lourdement pesé sur la balance des paiements du pays ces dernières années. Un risque majeur, est l'exclusion d'une tranche importante de la population dans l'accès à l'énergie (populations rurales, artisans, petites industries), ce qui peut être fatale pour une économie en construction déjà fragilisée par des contraintes multiples liées à un marché mondialisé. On peut noter également une prise de conscience de la crise progressive des énergies fossiles et des conséquences négatives de leur utilisation. En effet, à l'échelle de la biosphère, la pollution au dioxyde de carbone et autres dérivés du pétrole fossile a atteint des seuils critiques dont les manifestations n'échappent à aucun habitant de la terre : effet de serre, sécheresses, inondations, ouragans, maladies et bien d'autres phénomènes aux conséquences dramatiques pour la vie et l'avenir de la biosphère.

Cette situation a conduit à la prise de mesures vers les énergies propres et renouvelables, telle que la maîtrise de l'énergie solaire, la fabrication de voitures électriques, la production et l'utilisation des biocarburants, perçues comme des alternatives sérieuses pouvant contribuer à renforcer nos économies. Ainsi les biocarburants sont apparus comme une opportunité pour certains pays d'Afrique de l'ouest qui se sont dotés d'une stratégie de développement de ces biocarburants, principalement à base d'oléagineux. Du reste au plan social, l'accès à l'énergie permet de développer et de moderniser les services sociaux de base que sont la santé, l'éducation, l'approvisionnement en eau potable; ainsi que des activités productives, notamment celles liées à la valorisation et la transformation des produits agropastoraux à destination des marchés urbains.

Le Burkina Faso, à l'instar de la plupart des pays non producteurs de pétrole de l'Afrique de l'ouest, ne saurait rester en marge de cette nouvelle dynamique de « pétrole vert ». C'est pourquoi les autorités politiques et gouvernementales ont intégré dans les politiques économiques et agricoles des stratégies de promotion des énergies renouvelables pour plusieurs raisons dont notamment :

· La nécessité de contribuer à la dépollution du fait de l'utilisation trop massive du pétrole fossile et ses dérivés ;

· La nécessité de limiter ou de réduire la dépendance de certains segments de l'économie rurale du pétrole fossile de plus en plus hors de portée ;

· Un besoin d'alléger la facture énergétique qui limite le développement du tissu industriel national.

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Etat des Cieux~ enjeux et perspectives de Ca~iCière des 6iocar6urants au Burkina Faso : cas du jatroplia et C~expérience de C~entreprise BELWE 7

Face à ces défis, le développement de cette filière apparaît comme une piste intéressante à explorer pour le pays, en tenant compte des situations agricole et foncière, et en appréhendant les impacts socio-économiques et environnementaux.

I.2 les biocarburants au Burkina Faso

Les projets en cours au Burkina Faso se concentrent uniquement sur les filières oléagineuses majoritairement à base de Jatropha curcas. Ces filières font appel à des technologies matures et applicables à court terme (biocarburants de première génération). Elles sont de deux types :

- les huiles végétales brutes (HVB) sont produites à partir de plantes oléagineuses, faisant appel à des technologies simples qui sont accessibles de l'échelle villageoise à celle industrielle. Une fois filtrées, les huiles végétales peuvent être incorporées jusqu'à 100% dans des moteurs diesel statiques qui fonctionnent à haute charge en procédant à quelques adaptations mineures (bicarburation...). La production d'HVB est donc adaptée à la production et aux besoins en zone rurale.

- le biodiesel (ou ester) est produit par estérification d'huile végétale en présence d'alcool, qui nécessite obligatoirement un procédé rentable à l'échelle industrielle. Cette technologie n'est à ce jour mature que pour une estérification méthanolique, donc à partir de méthanol qui est l'alcool résiduel d'unités de raffinage de produits pétroliers, très peu disponible sur le marché africain. Pour produire un biodiesel à 100% d'origine végétale et produit localement, il convient d'utiliser de l'éthanol, production encore au stade recherche et développement(R&D). L'avantage du biodiesel c'est qu'il a quasiment les mêmes caractéristiques physico-chimiques que le gasoil et peut aisément être utilisé en mélange ou à 100% dans tout type de moteur diesel, même dans le domaine du transport.

Les projets biocarburants au Burkina Faso sont néanmoins très diversifiés quant à leurs objectifs et à leur mode de mise en oeuvre (communautaire, paysanne, industriel). Aucun ne concerne la filière éthanol. Tous les projets visent le marché national voire régional, du fait du positionnement des pays européens qui ne souhaitent pas importer de biocarburants issus du continent africain.

Certains porteurs de projets se concentrent exclusivement sur la production des graines oléagineuses et ne transforment pas en biocarburants.

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Etat des Cieux~ enjeux et perspectives de Ca~iCière des 6iocar6urants au Burkina Faso : cas du jatropha et C~expérience de C~entreprise BELWE 7

D'autres cultivent et transforment les graines ou se contentent de transformer les graines en biocarburants pour les commercialiser. Enfin d'autres acteurs utilisent ces biocarburants pour la production d'énergie, ces acteurs achètent et/ou produisent eux mêmes leur biocarburant.

En accord avec le projet de stratégie nationale biocarburant du Burkina Faso ces carburants sont utilisés (ou vont être utilisés) pour trois principale applications :

Les huiles végétales brutes sont utilisées :

1) pour le développement de l'énergie en zone rurale par l'accès à la force motrice et/ou la production d'électricité décentralisée. Elles peuvent également,

2) se substituer à une grande partie du carburant utilisé dans les 11 centrales thermiques de la SONABEL (Société Nationale Burkinabè d'Electricité) pour fournir de l'électricité sur le réseau national. Enfin le biodiesel qui est plus compliqué et plus cher à produire est plutôt utilisé,

3) en substitution au carburant pour le transport. Il s'agit d'incorporer du biodiesel entre 0 à 100% en lieu et place du gasoil.

II- Etat des lieux de la production du biocarburant au niveau national : cas du jatropha

II.1 Les principaux acteurs de la filière

Selon le récent rapport d'une étude menée dans le domaine des biocarburants par le ministère burkinabé en charge de l'énergie, un total de 14 opérateurs répartis dans les villes suivantes du Burkina, ont pu être identifiés :

· Trois (03) opérateurs à Bobo Dioulasso ;

· Trois (03) opérateurs à Ouagadougou ;

· Huit (08) opérateurs dans les localités suivantes en raison d'une entreprise par localité : Bagré, Barsalogho, Bérégadougou, Boni, Dano, Dori et Léo.

Sur ces quatorze opérateurs identifiés :

· Ilaria Burkina abandonne progressivement l'activité spécifique de production de jatropha et se réoriente vers la production vivrière : en effet, l'entreprise est implantée à Bagré sur des terres aménagées.

· La STAB (Société de Transformation Agro-alimentaire du Burkina) et Fasogaz produisent de l'huile de coton à usage alimentaire et pas de

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Etat des Cieux~ enjeux et perspectives de Ca~iCière des 6iocar6urants au Burkina Faso : cas du jatropha et C~expérience de C~entreprise BELWE 7

biocarburant mais souhaite diversifier leurs activités par le pressage de graines de jatropha.

A part la STAB, dont la création remonte à 1996, les unités sont jeunes : l'âge moyen est de cinq ans. La plus jeune unité, Fasobiocarburant, existe seulement depuis un an et la plus ancienne existe depuis douze ans.

Le tableau suivant donne une liste exhaustive des entreprises et leur localisation :

Tableau 1 : Liste des acteurs

Sigle

Localisation

Adresse

Année de création

AGRITECH FASO

Boni

04 BP 8702 Ouaga

2005

APROJER

Ouagadougou

08 BP 11372 Ouaga

2007

ASSOCIATION IMPULSION

Barsalogho

BP 6056 Ouaga 01

2004

BELWET BIOCARBURANT

Ouagadougou

BP 25 Ouagadougou

2009

FASOBIOCARBURANT

Léo

 

2009

FASOGAZ

Bobo

01 BP 564 Bobo

2009

FONDATION DREYER

Dano

BP 178 Dano

2001

GENESE SARL10

Bobo

Bobo

2008

ILARIA BURKINA

Bagré

 

2008

MAIRIE DE BONI

Boni

 

2005

MAIRIE DE DORI

Dori

 

2009

STAB

Bobo

BP 1038 Bobo

1996

TIIPAALGA

Ouagadougou

06 BP 9890 Ouaga

2006

WOUOL

Bérégadougou

BP 179 Banfora

1999

(Source : rapport final 2012 du Ministère des Mines des Carrières et de l'Energie)

II.2 Etat des lieux de la culture des plantes de biocarburant

Selon le rapport 2012 sur l'étude des biocarburants au Burkina Faso, Il ressort d'après les données collectées auprès des producteurs de la culture de jatropha, qu'il ya une superficie totale déclarée de 80.758 hectares. Le tableau suivant donne une répartition de la superficie déclarée par acteur identifié :

9

Etat des Cieux~ enjeux et perspectives de Ca~iCière des 6iocar6urants au Burkina Faso : cas du jatropha et C~expérience de C~entreprise BEGWE 7

Tableau de répartition de la superficie déclarée par acteur

SIGLE

superficies jatropha (ha)

localisation des plantations

annee de plantation

nombre de pieds a l'ha

AGRITECH FASO

1012

Boni, Gampela

2007

470

APROJER

4000

Banfora, Dédougou, Kompienga

2007

NR

ASSOCIATION IMPULSION

375

Barsalogho, Dablo

2010

400

BELWET

BIOCARBURANT

70 203

Bentogo, Yimkouka, Kombissiri, national

2007

555

FASOBIOCARBURANT

2000

Province du Nayala

2009-2011

860

FASOGAZ

218

Diassogo, Badara, Yaho

2008

860

FONDATION DREYER

250

Dano

2009-2011

600

GENESE SARL10

2500

Province du Houët

2008

100

ILARIA BURKINA

100

Bagré

2008

NR

MAIRIE DE BONI

50

Boni

2008

NR

MAIRIE DE DORI

50

Dori

2009

NR

STAB

0

 
 
 

TIIPAALGA

NR

provinces du Kadiogo et du Soum

2007

Haies

WOUOL

NR

Bérégadougou

2002

NR

TOTAL

80 758

 
 
 

10

Etat cies Cieux~ enjeux et perspectives cie Ca~iCière cies 6iocar6urants au Burkina Faso : cas ciu jatropha et C~expérience cie C~entreprise BELWE 7

Il faudra noter que cette surface déclarée ne semble pas en production et il est difficile de vérifier l'état des plantations actuelles. En effet, les différentes expériences montrent un taux d'échec relativement important à la plantation. Sur la superficie plantée, le nombre de pieds à l'hectare est très variable (entre 100, avec cultures associées, et 860 pieds à l'hectare) avec une moyenne de près de 560 pieds à l'hectare. Théoriquement, on estime la production des plants de jatropha à 1,5 kg de graine / arbre en moyenne. La réalité de la production déclarée donne une production moyenne de 0.3 kg de graines/arbre, soit 5 fois moins.

Pour un tel volume, le potentiel en huile serait de 2.64 millions de litres sur la base d'un rendement de 5 kg de graines pour 1 litre d'huile.

La réalité devra être analysée de manière différente au regard de la nature des plants, des modes de cultures et de la qualité (ou forme) de l'entretien des plants. Or à ce niveau on constate d'importantes disparités.

.

11

Etat des Cieux~ enjeux et perspectives de Ca~iCière des 6iocar6urants au Burkina Faso : cas du jatroplia et C~expérience de C~entreprise BELWE 7

II.3 Les performances des entreprises de la filière et les difficultés majeures rencontrées

II.3.1 les performances des entreprises de la filière

a) Niveau d'investissement

Les fonds investis par les entrepreneurs au démarrage de l'activité sont relativement importants puisque sept opérateurs déclarent avoir injecté plus de 100.000.000 de F CFA dans l'entreprise, une entreprises a investi entre 50 et 100 millions et cinq opérateurs ont misé entre 10 et 50 millions. Les investissements les plus faibles sont généralement le fait des structures associatives. On peut également noter que beaucoup d'investissements ont fait l'objet de subventions de la part de projet ou de partenaires au développement.

Le niveau minimum des investissements réalisés jusqu'ici serait de ce point de vue de 10 million F CFA. Même si la fourchette est très large, on peut évaluer l'ensemble des investissements des 14 unités à plus de un milliard de francs CFA; ce qui montre tout de même que le niveau d'effort et de prise de risque est relativement important dans le secteur des biocarburants.

b) Volume d'activité : Chiffre d'affaires des entreprises

Il faut d'abord noter que sur la question du volume d'activité, les acteurs ont été peu coopératifs car seulement cinq (sur neuf) d'entre eux ont accepté répondre à cette question. En outre, cinq promoteurs ne sont pas encore en production et donc ne peuvent déclarer de résultats. Sur la base des réponses obtenus, on peut dire que le volume d'activité annuelle des unités reste encore faible au regard des investissements réalisés. Cette situation peut s'expliquer par la nouveauté et la jeunesse du secteur mais aussi par le fait que la production n'est pas immédiatement commercialisable. Il faut planter et attendre trois ans avant de pouvoir vendre ou utiliser la récolte qui du reste n'arrive pas à un rendement maximal dès les premières années de production.

Au stade actuel, et selon les données fournis par les acteurs, seules cinq entreprises commercialisent leur production :

- trois d'entre elles réalisent un chiffre d'affaires annuel de plus de 100.000.000 de F CFA;

- deux autres déclarent un chiffre d'affaires de moins de 10.000.000 F CFA. On note tout de même que sur les cinq répondants, trois chefs d'entreprises reconnaissent que l'activité est en croissance et une personne estime qu'elle est en stagnation.

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c) Les effectifs

Le secteur des biocarburants est de toute évidence un secteur pourvoyeur d'emplois au regard des effectifs déclarés. L'effectif du personnel travaillant dans les 12 entreprises de biocarburant se chiffre à 279 personnes soit en moyenne 23 personnes par unités. Deux promoteurs, Ilaria Burkina et la Mairie de Dori, ne donnent pas de chiffres de personnel salarié :

- Ilaria exploite les pieds de jatropha initialement plantés mais dont la production ne constitue plus l'activité centrale de l'entreprise,

- la Marie de Dori a confié la gestion des 50 ha de jatropha à un groupement de producteurs. Elle n'a donc pas de personnel affecté à cette activité.

II.3.2 Les difficultés rencontrées par les acteurs

Plusieurs analyses des contraintes qui pèsent sur le développement des biocarburants au Burkina Faso pointent les difficultés liées a l'approvisionnement en graines, aux équipements, au foncier (compétition accrue et conflictuelle entre acteurs pour le contrôle et l'exploitation des terres et des ressources naturelles) et aux institutions en place; Les difficultés liées à l'approvisionnement en graines de jatropha sont soulevées par l'ensemble des transformateurs. Ces difficultés portent sur :

· la disponibilité de la matière première tant en quantité, qu'en qualité et dans les délais souhaités. Cette disponibilité est surtout liée à la faiblesse de la production ou à l'absence d'information sur les lieux et les producteurs ou les éventuels fournisseurs ;

· la concurrence déloyale pour le rachat des graines : certains opérateurs rachètent les graines de producteurs en contrat avec une autre société à des prix défiants toute concurrence (300 FCFA/kg) ;

· les problèmes de transport et d'acheminement de la matière première : éloignement et dispersion des sources d'approvisionnement ;

· le niveau élevé et la fluctuation importante des prix ;

· le manque de logistique de stockage et de moyens et techniques de conservation ;

· le financement des achats de graine (fond de roulement).

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Le prix d'achat de la graine décortiquée varie entre 100 et 150 FCFA/kg. En 2010, les prix variaient entre 60 et 85 FCFA/kg. Cette augmentation témoigne de la difficulté d'approvisionnement des opérateurs.

Les difficultés des opérateurs sur les équipements sont entre autres :

La méconnaissance de l'offre en équipement ou technologie la mieux adaptée ; et de manière générale le manque d'information technique sur le secteur : certains équipements achetés dans les pays d'Asie ont des manuels d'installation uniquement en chinois ou en indien, il n'y a pas de service après vente qui permette aux opérateurs de bénéficier d'un quelconque appui technique ; L'insuffisance de formation du personnel technique surtout en matière de manipulation des machines, des travaux en laboratoire et techniques de production ; L'absence de matériel de conditionnement du produit fini et de la matière première ; La non maîtrise de la qualité du produit fini.

Outre les difficultés techniques déjà évoquées, au niveau institutionnel, les acteurs estiment qu'il y a un manque d'intérêt pour le secteur. Le secteur des biocarburants est encore à ses premiers pas au Burkina et la filière est encore en construction :

· Au niveau institutionnel, les acteurs soulignent :

· L'absence d'interlocuteur direct : malgré la création du CICAFIB, les acteurs ne le considèrent pas totalement fonctionnel et à même de répondre à leurs préoccupations ;

· les difficultés d'accéder aux autorisations soit par méconnaissance des procédures soit par manque d'information ;

· La méconnaissance et/ou l'absence de textes règlementant les autorisations pour les entreprises du secteur. Ainsi, le statut d'industriel n'est pas toujours considéré par les autorités fiscales pour les transformateurs. Ce vide juridique pose des difficultés aux promoteurs pour être reconnu auprès des banques et avoir accès au crédit. A priori, en l'absence de textes spécifiques, les textes généraux en matière d'approvisionnement énergétique peuvent s'appliquer ;

· La faible collaboration entre acteurs / l'Etat / et le monde de la recherche ne permet pas d'informer les acteurs sur les possibilités réelles de production, des techniques et des variétés les plus performantes, etc.

Au niveau des normes et des référentiels techniques :

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· l'absence d'information et de référentiels dans de nombreux domaines : la qualité, les coûts de production, les protocoles et les technologies, les équipements ;

· l'absence de normes pour la commercialisation ; Au niveau de l'organisation des filières :

· les industriels ignorent s'ils devront vendre la production à la SONABHY ou créer leur propre point de vente.

Il y a donc visiblement un problème d'information et de maîtrise de la règlementation en vigueur dans le secteur des biocarburants.

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III- Enjeux de la filière biocarburant pour le Burkina Faso

III.1 Analyse sectorielle de la consommation énergétique du pays

Le Burkina importe environ chaque année de l'extérieur des produits pétroliers d'une valeur d'environ 80 milliards de FCFA (environ 35 milliards de gasoil par an) pour combler ses besoins énergétiques qui sont de plus en plus croissants en moyenne de 15% par an. (Statistiques SONABHY 2005)

En effet jusqu'aujourd'hui 90% des besoins énergétiques du pays sont satisfaits par le bois et le charbon de bois qui proviennent essentiellement des formations naturelles de plus en plus réduites.

Les principaux secteurs consommateurs d'hydrocarbures au Burkina étant :

· Le transport avec 61% des volumes mis en consommation ;

· La production d'électricité avec 26 %;

· L'éclairage, les applications thermiques et le transport aérien avec 13%

L'analyse du potentiel biocarburant au Burkina Faso ne saurait partir d'une opportunité technique aussi innovante soit-elle mais plutôt de la demande et des besoins que ces techniques permettent de satisfaire. Il est utile de bien apprécier les besoins énergétiques actuels et à venir de l'économie et de la population burkinabé avant d'analyser dans quelles mesures et sous quelles conditions des produits agricoles peuvent, à l'aide de procédés disponibles ou facilement accessibles dans le contexte étudié, se substituer à des sources d'énergie devenues trop coûteuses et / ou améliorer l'accès à l'énergie des ménages et des entreprises.

Une analyse récente laisse entrevoir que le secteur de l'énergie au Burkina Faso se caractérise par :

· la faiblesse de l'utilisation des énergies modernes (électricité et transport routier) et l'importance de la valorisation des ressources ligneuses, qui représente la majeure partie de la consommation nationale et la quasi-totalité de l'énergie rurale (84% de la totalité des énergies primaires et 82% de la consommation finale d'énergie).

· un approvisionnement en électricité qui est assuré à 68% par les centrales thermiques fonctionnant aux fuels (DDO et gasoil), 15% par les barrages hydroélectriques de Bagré et de Kompienga, l'importation d'électricité de la Côte d'Ivoire représente les 17% restants.

· une forte dépendance vis-à-vis des importations de produits pétroliers, qui, en raison de la flambée récente du prix du baril, génèrent de fortes pressions sur l'économie du pays,

· une faible utilisation des importantes ressources solaires dont le coût d'investissement à grande échelle reste prohibitif par rapport aux ressources traditionnelles.

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Etat des Cieux~ enjeux et perspectives de Ca~iCière des 6iocar6urants au Burkina Faso : cas du jatroplia et C~expérience de C~entreprise BELWE 7

Hormis les ressources ligneuses qui sont quasi exclusivement utilisées sous forme de bois de chauffe (usages domestiques), les hydrocarbures sont la première source énergétique utilisée au Burkina Faso.

Le pays n'étant pas détenteur de réserves d'hydrocarbures, la totalité des produits pétroliers sont importés. L'approvisionnement en hydrocarbures est assuré par une compagnie nationale, la SONABHY, à partir de Cotonou, Lomé et Abidjan, où cette dernière a ses dépôts côtiers.

Les hydrocarbures commercialisés sur le marché national se déclinent en 7 produits principaux dont la répartition peut être constatée dans le tableau suivant :

Tableau de répartition de la consommation des hydrocarbures

Produit pétrolier

Part dans hydrocarbures importés (2007)

utilisation

Gazoil

31%

94% transport (véhicules

diesel légers et poids lourds)

5% production d'électricité en centrales thermiques

Super

30%

100% transport (véhicules

légers de type essence)

Fuel oil

16%

100% production électricité dans les centrales thermiques

DDO (Distillate Diesel Oil)

11%

80% production d'électricité dans les centrales thermiques

20% transport (train)

Petrole lampant

5%

100% éclairage (1/3 ménages et 2/3 secteur

informel), milieu rural surtout

Gaz butane

4%

Applications thermiques (60% cuisson et 40%

activités économiques :

restauration, séchage, etc)

Kérosène Jet A1

3%

100% transport (aviation)

 

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La consommation d'hydrocarbures au Burkina Faso en 2007 était de 522.364 de Tonnes Equivalent Pétrole (TEP) ou (641.602 m3) pour un montant de 218 milliards de FCFA. Mis à part le pétrole lampant, le gaz butane et le kérosène, il apparait que les hydrocarbures importés sont principalement utilisés pour le transport et la production d'électricité dans des centrales thermiques.

En outre il faut noter que le secteur électrique du pays connait des contraintes majeures. En effet l'électrification du Burkina Faso est caractérisée par la faiblesse de la couverture du territoire national. Cela se remarque par l'implantation des systèmes d'exploitation électrique qui sont localisés prioritairement dans les communes urbaines.

Les communes rurales désavantagées par l'inexistence d'une demande solvable d'électricité et par une insuffisante évaluation des besoins sectoriels, se trouvent privées des atouts du progrès technique se rattachant à ce bien. Les stratégies d'électrification du pays étaient jadis exécutées par la SONABEL (Société Nationale d'Electricité du Burkina) qui avait l'exclusivité de l'exploitation, mais qui gérait des systèmes d'approvisionnement aux capacités limitées. Ainsi, pour des raisons évidentes d'équilibre de gestion, la SONABEL arrivait difficilement à desservir les communes rurales.

Avec la libéralisation du secteur de la production et distribution d'électricité engagées par le gouvernement, la stratégie actuelle guidée par des opportunités économiques, implique le secteur privé dans la politique de couverture électrique du territoire national, ce qui favorise de plus en plus l'électrification des communes rurales.

Ainsi, non seulement l'utilisation d'hydrocarbures pour le transport et la production d'électricité est dominante mais ces usages sont en forte augmentation, ce qui place ces

secteurs au tout premier plan des préoccupations nationales et constituent une cible pour la définition d'une politique biocarburant.

III.2 Le jatropha comme alternative économique sociale et énergétique

Découvert dans les années 1990 pour sa production d'huile, même s'il était déjà présent dans les terroirs, le Jatropha curcas connaît un engouement marqué depuis quelques années sur fond de crise alimentaire et énergétique. Avec la science, on a découvert qu'avec le jatropha, on peut obtenir du savon de lessive et de toilette, de la fumure organique, de l'huile qui sert de

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biocarburant car pouvant déboucher sur du biodiesel qui a les mêmes normes que le gasoil fossile mais sans impact sur l'effet de serre. Par ailleurs, les feuilles de l'arbre sont utilisées pour soigner le rhumatisme, la sève pour les maux de dents et de ventre, le palu, le diabète... et, ses racines utilisées pour le cancer. Une plante d'avenir qui a énormément de vertus, présentée par certains comme le « nouvel or vert du sahel », elle est posséderait de nombreux atouts.

D'un point de vue énergétique, la culture du Jatropha permettrait de réduire la facture énergétique des populations rurales pauvres pour les besoins domestiques d'éclairage et de cuisson alimentaire (huile pure et briquettes fabriquées à partir des résidus de broyage).

L'huile extraite permettrait le développement d'un ensemble d'activités artisanales autonomes nécessitant l'emploi d'une petite motorisation fixe (moulin, motopompe,...). De même, la mise en réseau d'unités familiales d'habitation, raccordées à des micro-centrales électriques (groupes électrogènes), permettrait de désenclaver des zones rurales enclavées où l'électrification classique n'a pas été jugée prioritaire, ni considérée comme rentable. Enfin, elle aurait également pour conséquence immédiate de réduire la pression anthropique sur les écosystèmes arborés dégradés, surtout aux pourtours des centres urbains.

Dans l'optique de la mise en place d'une stratégie de développement de biocarburants au Burkina Faso, qui vise notamment à substituer des hydrocarbures importés, ce sont ces trois types d'utilisations qu'il faut prioritairement cibler étant donné leur part importante dans la consommation totale des hydrocarbures et les secteurs d'activités clés concernés.

Concrètement, cela suppose de mettre en place des systèmes de production permettant de produire des biocarburants utilisables dans les centrales thermiques pour la production d'électricité et dans des moteurs de types diesel ou essence pour le transport. Le développement de la filière locale peut contribuer à la réduction de la pauvreté en offrant des nouvelles opportunités de produits à vendre et en développant des unités locales de production d'énergie.

En outre, dans la mesure où les biocarburants (agrocarburants) peuvent être produits facilement en zone rurale et étant donné les objectifs nationaux d'amélioration de l'accès des populations à l'énergie, il convient également de prendre en considération la possibilité que de nouvelles activités consommatrices d'énergies apparaissent en zone rurale. Dans ce cas, les biocarburants ne se développeraient pas pour se substituer aux hydrocarbures, mais pour le développement de nouvelles activités.

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En résumé il faut noter que la promotion du jatropha dans notre économie englobe essentiellement trois (03) objectifs :

· La réduction de l'impact des importations d'hydrocarbures sur l'économie du Burkina Faso,

· La valorisation des avantages de la production de biocarburants pour le développement de l'économie et des conditions de vie du monde rural en particulier et celui de l'économie en général,

· La contribution à la lutte contre la pauvreté en milieu rural et l'insécurité alimentaire par l'augmentation des revenus et la création d'emplois qui va occuper la population agricole car on a une saison de pluie qui ne dure que 6mois maximum.

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IV- L'expérience de l'entreprise BELWET

IV.1 Présentation de l'entreprise

Créée en 2003, sur l'initiative de son Excellence le Larlé Naaba Tigré, ministre du Moogho Naaba et député à l'Assemblée Nationale, l'Association Belem Wend Tiiga (BELWET) est sans doute, le plus grand promoteur du biocarburant au Burkina Faso.

Engagé initialement dans un accord de partenariat avec la société allemande Deutsch Biodiesel, BELWET se lance dans la culture du jatropha dans le but d'exporter des graines en Europe. Pourtant, suite au retrait de cette société, BELWET s'est retrouvé seul avec les engagements pris. Dans le même temps, la polémique liée aux biocarburants surgissait, modifiant le contexte : les pays européens ne voulant plus importer de produits oléagineux des pays du Sud, BELWET a recentré ses activités sur le marché national ou régional.

Avec un montant estimé à près de 32.8 millions de FCFA, la première unité pilote de production de biodiesel à base de graines de jatropha, a été installé à Kossodo dans la ville de Ouagadougou en juillet 2010 et on peut évaluer à ce jour plus de 300 millions de FCFA injecté dans la filière des biocarburants par le promoteur depuis 2008.

L'Association Belem Wend Tiiga (BELWET) est un grand groupe qui comprend en son sein plusieurs sociétés qui sont interdépendants sur le plan organisationnel. Ce sont : * BELWET PLANTATIONS SA : C'est une société anonyme de droit commercial privé qui a pour objet de réaliser de grandes plantations de Jatropha et d'organiser la collecte et la commercialisation des graines de Jatropha en lien avec l'Union Nationale des Producteurs de Jatropha (UNAPROFIJA).

En contractualisant ses rapports avec l'Union et les structures de transformation, la société permet, la mise en place d'une agriculture contractuelle sécurisée et garantit la régularité des approvisionnements des unités industrielles ; et donc assure leur fonctionnement continu. .

BELWET PLANTATION se comporte comme un promoteur du Jatropha et comme une centrale d'achat à l'échelle nationale et sous régionale des graines de Jatropha.

* BELWET BIOCARBURANT SA : C'est une société anonyme de droit privé mise en place par Son Excellence le Larlé Naaba et d'autres actionnaires dont une société Sud Africaine dénommé DEGRO. La société a pour objet la transformation des graines de Jatropha en huiles et biocarburants dont le biodiesel avec une capacité journalière de transformation de 15 à 30 tonnes de graines soit une production de 1440 litres de biodiesel et 4200 litres d'huile. Elle entretiendra des relations commerciales d'approvisionnement avec BELWET PLANTATION et l'UNAPROFIJA.

*BELWET INDUSTRIES : C'est une société anonyme de droit privé qui a pour objet la transformation de l'huile de graines de Jatropha en d'autres sous produits industriels (savon, produits cosmétiques, glycérine et produits phytopharmaceutiques). Elle entretiendra des relations commerciales d'approvisionnement avec BELWET BIOCARBURANT qui lui fournira la matière première (l'huile de Jatropha).

Les relations de sa structure avec toutes ses parties-prenantes sont résumées par l'organigramme suivant :

La structure organisationnelle du groupe BELWET se présente comme suite :

BELWET
PLANTATIONS

BELWET

BIOCARBURANT

MINISTERES

BELWET INDUSTRIES

INSTITUTS DE RECHERCHE

AUTRES PARTENAIRES COMMERCIAUX

CHEF DE PROJET
PDG DU GROUPE BELWET
Excellence Larlé Naba Tigré

ASSISTANTE DE DIRECTION

CONSEILLER EN MANAGEMENT

AUDITEUR INTERNE

DIRECTEUR CHARGE DE
LA PRODUCTION DU
JATROPHA

DIRECTEUR DE
L'ADMINISTRATION ET
DES FINANCES

DIRECTEUR DE LA
PRODUCTION
INDUSTRIELLE

UNAPROFIJA

Groupements de base

Unions communales

Groupements de base

Unités

Biocarburants

Unités Autres productions industrielles

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IV.2 La position actuelle de l'entreprise

Ayant depuis longtemps pesé la portée des biocarburants pour notre économie, les activités menées par BELWET, connaissent une croissance acceptable, ce qui lui confère un rôle fondamental dans la promotion de la filière avec essentiellement le jatropha. Sa position actuelle peut être appréhendée à travers ses principales réalisations et la variété de ses produits sur le marché.

Sur le plan de ses réalisations on note principalement :

· Mise en place d'une pépinière de production du jatropha

· Une plantation de 67000 ha en 2008 et 5418 ha en 2009 à travers le Burkina Faso

· Mise en place de champs expérimentaux de jatropha associes aux cultures vivrières, de rentes et d'autres ligneux (Bantogdo : 20 ha, Yimkouka : 83 ha avec 30 ha de cultures irriguées et 400 ha de champs délimités)

· Trois (03) comptoirs d'achats inaugurés à Pousghin, Yimkouka et Mansila en 2009

· Test de l'huile de jatropha et de la fumure organique en collaboration respectivement avec la SONABHY et l'INERA en 2009 mais aussi avec la SONABEL et 2IE

· Octroi de microcrédits a 11600 femmes en 2008-2009

· Emploi de 3081 à 62000 producteurs entre 2008-2009

Pour mieux satisfaire une demande qui est diversifiée en fonction des besoins de la clientèle, BELWET a mis en place une variété de produits sur le marché qui sont :

· Des savons de toilette et de lessive certifiés par LNSP (Ref 00322/08/10) et fabriquées à base d'huile de jatropha, de beurre de karité, d'huile de balanites, de basilique et de citronnelle.

· Des huiles (brut et raffinée) de jatropha utilisées respectivement comme biocarburant et aussi pour la fabrication de produits cosmétiques, et pour le fonctionnement des motos pompes et groupes électrogènes. Mélangée à 20% avec du gasoil, l'huile raffinée est utilisable directement dans les moteurs diesel.

· L'huile de balanites, potentiellement alimentaire, elle est utilisée dans la production des produits cosmétiques.

· Les tourteaux de balanites, très riche en protéine, ils sont utilisés comme aliment pour bétail.

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· La fumure organique du jatropha, très riche en azote, elle est utilisée comme engrais et est un excellent fertilisant.

Il faut noter que les produits de BELWET, principalement les huiles, sont caractérisés par une demande excédentaire que l'entreprise peine à satisfaire. Cet état des choses s'explique en partie par le problème d'approvisionnement en graines de jatropha qui comme déjà évoqué, est un problème commun à tous les promoteurs du jatropha

En conclusion, malgré les difficultés rencontrées, l'entreprise évolue, lentement mais surement, vers la réalisation de son objectif général qui est de Contribuer, grâce au Jatropha, à l'amélioration des conditions de vie des communautés rurales et à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso.

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V- Les Perspectives Et opportunités de la filière Biocarburants pour le Burkina Faso

V.1 Les Perspectives

La consommation d'énergie moderne par habitant constitue un important indicateur du développement. Il est donc nécessaire que les politiques gouvernementales s'attachent à mettre des quantités toujours croissantes et suffisantes d'énergie à la disposition de tous les secteurs de la vie économique et sociale.

La politique de développement des biocarburants vise en priorité l'approvisionnement du marché national en énergie. L'exportation des biocarburants ne sera envisagée qu'à la condition que les questions de sécurité alimentaire du pays soient pleinement assurées. Pour ce faire, la production de biocarburants répondra en priorité à la demande du secteur électrique dont l'économie est tributaire des fluctuations des prix des produits pétroliers et à la demande en énergie des zones rurales. Sur la base d'une production de plusieurs milliers de tonnes de graines de jatropha à l'hectare, une mobilisation maximale de 200 000 ha est estimée nécessaire pour ces besoins prioritaires.

A partir de 2015, une contribution des biocarburants pour les besoins de transport pourrait être envisagée sur la base de réponses positives en termes de faisabilité. Ce marché pourrait requérir une demande supplémentaire en terre de 300 000 ha. Il est donc retenu une mobilisation maximum de 500 000 ha au total ce qui correspondrait à 5,6 % des terres cultivables au Burkina Faso. Ce niveau de mobilisation est acceptable et ne mettra pas en danger la mobilisation des terres pour les besoins de sécurité alimentaire.

Enfin, les biocarburants pourraient constituer un atout pour le Burkina tant sur le plan de l'environnement que sur celui de l'agriculture et de la politique énergétique. C'est la somme des avantages qu'ils procurent qui justifie leur développement. Une politique nationale volontariste est donc nécessaire pour l'assurer.

V.2 Les opportunités

Le jatropha pourrait améliorer l'accessibilité financière des populations rurales aux produits alimentaires à travers les revenus supplémentaires qu'elle pourrait apporter aux populations.

· En effet, Le développement de la filière des biocarburants va contribuer à une diversification des sources d'approvisionnement énergétique du pays complétant ainsi sa

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politique d'interconnexion dans le domaine de l'électricité mais surtout réduire le déficit de la balance commerciale du pays.

· La vente des graines ou de l'huile ou du savon apporte un revenu supplémentaire aux ménages ruraux qui sont parmi les plus pauvres au Burkina.

· Aussi, grâce au jatropha au Burkina Faso, des emplois ont été crées ; chez les promoteurs plus de 200 emplois directes ont été recensés sans compter les producteurs.

· Citons en exemple BELWET SA qui, grâce à son système de micro crédit, a pu mobiliser prés de 62 000 producteurs et emblavant plus de 80 000 Ha de jatropha.

· Il ressort du secteur un potentiel de production de plus de 282 millions de litres et 847 907 tonnes de tourteaux qui pourrait servir de fertilisants agricoles. Cette production permettrait de couvrir les besoins du pays en gasoil à plus de 146% soit un gain en devises de plus de 100 milliards et une disponibilité de près de 90 millions de litres de

biocarburant exportable.

· L'une des meilleures alternatives pour une culture du jatropha est une production extensive qui laisse de l'espace pour les cultures vivrières.

· Le jatropha s'adapte à des conditions pluviométriques peu favorables et à des sols marginaux (dégradés). Il participe donc à la lutte contre la désertification et l'érosion des sols et pourrait donc être utilisé efficacement pour la récupération des terres dégradées ; toute chose pouvant favoriser la sécurité alimentaire.

De façon générale, le jatropha, peut non seulement, contribuer effectivement à l'augmentation des revenus des producteurs mais aussi, permettre une indépendance croissante de l'approvisionnement énergétique du pays envers les importations d'hydrocarbures et aussi permettre de moderniser l'agriculture en milieu rural par conséquent la promotion d'une sécurité alimentaire durable.

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Conclusion

Le déficit énergétique constitue un handicap majeur dans le développement économique de tout pays. Le train du développement, dont la machine, pour fonctionner en continu, doit être approvisionné en énergie. Hors l'accès à l'énergie, dans le contexte actuel de la mondialisation et de la compétition internationale qui s'impose à nos économies, est parsemé de contraintes. Les perspectives économiques nécessitent plus que jamais une prise en compte de la maitrise de la consommation de l'énergie, donc une exploration de nouvelles sources, prenant en compte les enjeux du développement durable et l'objectif de réduction de la pauvreté conformément à la vision de la SCADD (Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable). La question de la dépendance énergétique de la grande majorité des pays en voie de développement est à prendre en considération.

Un pays comme le Burkina Faso voit une part importante de sa balance commerciale (218 milliards de francs CFA en 2007, soit plus de 50 %) consacrée aux importations d'hydrocarbures, aussi bien pour le transport que pour la production d'électricité. Et ce alors que la consommation par habitant reste très faible (l'équivalent de 275 litres de super par habitant et par an). Face aux perspectives de fortes croissances démographique et économique, il devient donc urgent de mettre en place un cadre juridique et institutionnel permettant le développement d'alternatives au pétrole fossile comme les biocarburants et principalement le jatropha.

Le jatropha constitue donc un atout majeur et il ne faudrait donc pas se contenter de sa seule rentabilité économique, Sinon son devenir à moyen terme paraît fragile. N'est-il pas aussi nécessaire de faire une analyse en termes de coûts et avantages à long terme de cette nouvelle donne énergétique sur notre économie?

Mais quels peuvent être les risques pour la sécurité alimentaire d'une exploitation excessive de la culture des biocarburants?

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Recommandations

Le renforcement de l'économie nationale, passant par une réduction des importations d'hydrocarbures et par le développement d'une production nationale durable de biocarburants en vue de la création de revenus pour les agriculteurs, l'amélioration du bien-être du monde rural dans le respect d'une sécurité alimentaire durable et la protection de l'environnement, peut être une réalité si un certain nombre de conditions parmi tant d'autres sont remplies :

· le développement des biocarburants doit se faire dans un premier temps pour répondre à la demande du marché local, afin de ne pas menacer les efforts d'autosuffisance alimentaire en cours.

· Des politiques environnementales devront être immédiatement définies pour

accompagner la production des biocarburants afin de prévenir des risques éventuels en la matière.

· Le secteur financier devra assister l'installation des différents maillons de la filière par une politique de mise en place d'instruments de financement adaptés et équitables au vu des enjeux macro-économiques liés au développement de cette filière.

Un cadre réglementaire et fiscal de développement des biocarburants devra être mis en place pour :

· assurer la sécurité des investissements des acteurs travaillant dans le secteur ; et aussi des normes qui garantissent la qualité des produits au niveau des utilisateurs/consommateurs s'imposent.

· Limiter les exportations des graines de jatropha en vue d'une sécurisation des approvisionnements au profit des acteurs locaux.

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Contacts des auteurs :

OUEDRAOGO Abdoulaye

Cel : 00226 78 23 67 00

Email : abdoullahoued@ gmail.com / obless1er@yahoo.fr

NASSA Hamidou

Cel : 00226 76 88 89 55 Email : midak08@ yahoo.fr

YAMEOGO L Clement Cel : 00226 75 29 65 87 Email : ylclement@ yahoo.fr






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