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La problématique de la gestion des ressources naturelles de la communauté rurale de Ndiaffate

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par Abdoulaye Sène
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maà®trise 2010
  

Disponible en mode multipage

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Sommaire

Pages

Index des sigles et abréviations......................................................................3

Introduction générale..................................................................................4

Problématique...........................................................................................7

Méthodologie..........................................................................................11

Première partie :

Présentation du milieu................................................................................13

Chapitre I : Milieu physique........................................................................14

CHAPITRE II : Les données géomorphologiques................................................41

CHAPITRE III- Les activités socioéconomiques................................................45

Deuxième partie :

La Dégradation des Ressources Naturelles ......................................................64

Chapitre I : La Dégradation des Ressources Naturelles .....................................65

Chapitre II : la manifestation de la dégradation..................................................77

Chapitre III : les conséquences de la dégradation .............................................84

Troisième partie :

Les acteurs et les outils de la gestion et de la réhabilitation des ressources naturelles......97

Chapitre I : Les institutions de l'Etat et les outils de la planification.........................98

Chapitre II : Les stratégies de gestion et de réhabilitation ...................................109

Chapitre III : Impact des stratégies de gestion.................................................129

Conclusion générale ..............................................................................138

Bibliographique......................................................................................140

Liste des cartes.......................................................................................143

Liste des figures.....................................................................................143

Liste des tableaux....................................................................................144

Liste des photos......................................................................................145

Annexe I.......................................................................................... ....146

Annexe II..............................................................................................146

Table des matières...................................................................................152

Remerciements

Au terme de la rédaction de ce mémoire, qu'il nous soit permis de remercier, tous ceux et toutes celles qui, tout au long de ce TER, ont permis et contribué à la réalisation de ce travail.

Il s'agit notamment de :

Allah le Très Haut, le Prophéte Mouhammad PSL. La Foi en eux m'a permis de supporter les difficultés de la vie.

Mon guide feu El Hadj Mamadou Ngom, qui m'a poussé à reprendre les études jusqu'à son dernier souffle.

Mes défunts parents Ababacar Massène Séne et Khadidiatou Ndjerre Ngom qui m'ont nourri de leurs vertus. Ils continuent à vivre en moi.

Monsieur Guilgane Faye : notre Directeur de mémoire, que dire de lui ? Il m'a empêché d'abandonner. Disponible, soutien moral, trouvant toujours les mots pour rassurer et banaliser les difficultés, M Faye est pour les étudiants qu'il encadre un frère qui sait rester très proche. Nos très vifs et sincères remerciements, Monsieur Emile Samba Ndiaye Professeur à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines.

M Alioune BA, M Diène Dione, M Honoré Dacosta, M Amadou Abdoul Sow, M Paul Ndiaye, Mme Aminata Ndiaye tous Professeur à l'UCAD.

Madame Dieynaba Ndiaye, qui s'est dépensée pour l'élaboration du mémoire.

M Lamine Ndong, Famara Bodian, Yacouba Coly et Ndèye Singhane Ngom étudiants et étudiantes à l'UCAD

M El Hadji Faye de l'ISRA pour son aide précieuse,

M Ndéné Ndiaye Président du Conseil Rural (PCR) de la Communauté Rurale de Ndiaffate pour sa disponibilité, sa clairvoyance et son concours précieux.

M Abdoulaye Gueye Chef du village de Ndiafate Escale et Conseiller Rural.

Ma famille, qui m'a toujours soutenu particulièrement M Amadou Ngom, qui s'est dépensé pour la rédaction du mémoire.

A tous je dis grand, merci.

Liste des abréviations

CERP : Centre d'Expansion Rural Polyvalent

CLGRN : La Convention Locale de Gestion des Ressources Naturelles

CONSERE : Conseil Supérieur de l'Environnement et des Ressources Naturelles

CR : Communauté Rurale

CSE : Centre de Suivi Ecologique

DAPS : Direction de l'Analyse de la Prévention et de la Statistique

DAT : Direction de l'Aménagement du Territoire

DPS : Direction de la Prévision et de la Statistique

DMN : Direction de la Météorologie Nationale

DSRP : Document de Stratégies de Réduction de la Pauvreté

DTGC : Direction des Travaux Géographiques et Cartographiques

EM : Equateur Météorologique

HPT : Hautes Pressions tropicales

IRD : Institut de Recherche sur le Développement

ISRA : Institut Sénégalais de Recherche Agricole

LOASP : Loi d'Orientation Agro - Sylvo -Pastorale

NPA : Nouvelle Politique Agricole

OCC : Optimum Climatique Contemporain

ONCAD : Office National de Coopération et d'Assistance au Développement

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PA : Programme Agricole

PAFS : Plan d'Action Forestier du Sénégal

PBA : Projet du Bassin Arachidier

PLD : Programme Local de Développement

PRAE : Plan Régional d'Action pour l'Environnement

SATEC : Société d'Aide Technique et de Coopération

SODEVA : Société de Développement et de Vulgarisation Agricole

ZIC : Zone Intertropicale de Convergence

Introduction Générale

Le Bassin arachidier 41000 Km2 est composé des régions administratives de Kaolack, Fatick, Louga, Diourbel et Kaffrine.

Aujourd'hui la culture de l'arachide gagne les régions de Tambacounda, Kolda et Ziguinchor. La Région de Kaolack, coeur du Bassin arachidier comprend trois Département qui sont Kaolack, Nioro et Guinguénéo.

Le Département de Kaolack est subdivisé en trois Arrondissement : Sibassor, Ndiédieng et Koumbal.

La Communauté Rurale de Ndiaffate, qui est l'une des Communautés Rurales de l'Arrondissement de Ndiédieng, est la plus étendue avec 209 km2. Elle est limitée au Nord par la ria du Saloum, à l'Ouest par l'Arrondissement de Djilor, à l'Est par la Communauté Rurale de Lat Mingué et de Keur Socé et au Sud par les Communautés Rurales de Diossong et Ndiédieng.

La Communauté Rurale est comprise dans le climat tropical à nuance soudano-atlantique Nord - Sagna (2000)

Du point de vue géomorphologique, la CR comprend au Nord des tannes salé s acides, sols halomorphes à gley salé et au sud des sols ferrugineux tropicaux lessivés ou non lessivés.

Pour la végétation on après le tanne la savane arbustive et arborée avec des forêts classées : Kousmar, Koutal, Vélor, Keur Makhtar.

Sur le plan hydrographique, la Communauté Rurale de Ndiaffate est limitée au Nord par la ria le Saloum et ses bolongs dont un se déverse vers le Sud dans une dépression se prolongeant jusqu'à la forêt classée de Keur Makhtar au centre. On compte aussi beaucoup de mares temporaires.

Sur les données démographiques, la Communauté Rurale de Ndiaffate comptait 18849 habitants en 1988 DPS 1988 (selon le recensement général de la population 1988). Cette population est estimée en 2007 à 28181 habitants. (DPS Projections démographiques 2005 à 2015),

En 1988 la densité de la population était de 90 habitants/km2, en 2007 elle est de 139 habitants/km2. La trame ethnique est composée essentiellement de Wolof 59%, de Pular 21%, de Sérères 19%, autres ethnies 1%.

La CR de Ndiaffate, du point de vue économique, s'adonne essentiellement aux activités agricoles et à l'élevage, avec cependant des activités commerciales non négligeables.

Carte 2 : carte de situation de la région de Kaolack au Sénégal

Carte 2 : carte de situation de la CR de Ndiaffate dans la région de Kaolack.

Carte 2 : carte administrative de la Communauté Rurale de Ndiaffate (DAT, 2007)

Problématique

Les institutions nationales et internationales oeuvrant dans la protection et la réhabilitation des ressources naturelles publient assez fréquemment des chiffres indiquant que, sans aucun doute, la richesse des pays africains au sud du Sahara est en continuel déclin ENDA Pronat : Environnement et développement du tiers monde (2000).

Au Sénégal, plusieurs facteurs, les uns naturels, les autres humains ont contribué à la dégradation des ces ressources depuis bientôt quarante ans. Il s'agit, pour les facteurs naturels du cycle de sécheresse qui sévit depuis les années 1970. Pour les facteurs humains, il faut compter avec la poussée démographique qui influence directement les activités agro- sylvo-pastorales et dans l'agriculture l'introduction de la culture attelée après l'indépendance. Mamadou A. Sow, ENDA Pronat : Environnement et développement du tiers monde, examen général de la Conservation de l'Eau et des Sols (CES) au Sénégal (1998).

Pour les ressources hydriques, nos questionnaires d'enquêtes ont révélé presque partout dans la CR une baisse de la nappe phréatique, la salinisation des eaux de surface dans les endroits proches de la ria. Les abords de la ria sont le domaine des tannes.

Quelle est aujourd'hui l'étendue de ces tannes ?

Y a des difficultés d'accès à l'eau douce?

Dans le Centre Ouest (Bassin arachidier), ce sont des phénomènes d' altération chimique qui prédominent avec la tendance a l'acidification des sols siliceux pauvres en bases échangeables(calcium ,phosphore...). Ce phénomène est accentué avec la mise en culture continue et, en certains endroits, la pluviométrie, de courte durée certes mais suffisamment intense pour détremper les sols qui deviennent asphyxiants pendant l'hivernage. Amadou A. Sow (1998)

Les déficits pluviométriques engendrés par l'aridité du climat ont déclenché et amplifier la sursalure et l'acidification des sols sur l'ensemble des domaines. La sursalure, peu rependue avant les annés1971, a vite atteint tout les sols, depuis les terrasses basses jusqu' au glacis de raccordement. Elles se produit par divers processus  dont le premier est : la migration verticale des sels par remontés capillaires de la solution du sol ou de la nappe phréatique peu profonde, sous l' action des phénomènes d'évaporation intenses dues aux températures très élevées (25-40°C) et qui maintiennent pendant 8 à 9 mois un profil salin ascendant. Sadio S. : Pédogenèse et potentialités forestières des sols sulfatés acides salés des tannes du Sine Saloum, Sénégal (1991)

. Qu'en est-il du sol de la Communauté Rurale de Ndiaffate dans le contexte ainsi évoqué ?

Le changement du taux d'humidité du sol et l'irrégularité des pluies ont aussi pour conséquence la disparition progressive des espèces ayant besoin de beaucoup d'eau pour subsister :

Le décapage de la couche utile du sol met les racines à nu ce qui fragilise les arbres cf (Photo Abdoulaye Sène : Bill peul 2007).

La salinisation aussi, modifiant le PH du sol, élimine la végétation qui ne peut supporter les PH élevés de 7,4 à 8 dans les cas extrêmes. Quel est aujourd'hui l'état général de la végétation dans la Communauté Rurale de Ndiaffate ?

Il a été évoqué plus haut la salinisation comme facteur de dégradation de la végétation, mais il y a aussi la baisse de la nappe phréatique.

Sur les rives, les inondations par les eaux sursalées des cours d'eau, deux à trois fois plus salées que l'eau de mer (46Ms/cm) Sadio (1991) déciment la mangrove et écartent plusieurs espèces de poisson.

Quel est l'effet réel de la salinité sur les ressources hydriques ?

Dans un contexte de dégradation de la végétation du fait de la poussée démographique, à quelles difficultés est liée la conservation étant donné que dans la CR Ndiaffate, même si le taux naturel n'atteint que 1,36%, l'immigration impulse une poussée démographique très forte. Cette immigration s'explique par l'histoire et la position géographique de la Communauté Rurale.

Du point de vue historique, le mouvement mouride a initié une colonisation agricole de grande ampleur à partir des années 1940 intéressant les régions de Kaolack et de Tambacounda avec des villages de toponymie caractéristique avec des noms commençant souvent par Touba ou Darou. On a l'exemple de Touba Sanokho et de Darou Mbitéyène.

Plus récemment, sous l'égide de l'Etat, la colonisation des terres neuves du Saloum et de la Région de Tamba a été le prétexte de beaucoup de départs, des terroirs usés du Sine vers le Saloum avec comme destination les terres, d'abord les plus proches, comme la CR de Ndiaffate, que l'on atteint dès que le pont Noirot de Kaolack est franchi. Ici, c'est le facteur géographique qui est déterminant.

Cet apport de populations découlant du flux migratoire ou de l'accroissement naturel a pour conséquence l'augmentation des superficies emblavées.

Quelle est aujourd'hui la situation du foncier dans la CR de Ndiaffate ?

Quel est l'effet des défrichements dans la Communauté Rurale de Ndiaffate sur la végétation ?

Quelles sont les difficultés de conservation des ressources naturelles? Il importe d'évoquer les activités économiques de ces populations.

La première d'entre elles est l'agriculture, elle est dominée par la culture de l'arachide qui procure des revenus monétaires aux paysans, même si le mil garde une bonne place avec la culture attelée introduite par la Société d'Aide Technique et de Coopération (SATEC) (1965), avant la Société de Développement et de Vulgarisation Agricole (SODEVA) (1975), avec la mise en place du programme agricole fournissant le matériel et les intrants. Du coup, les surfaces emblavées ont été multipliées par 10 dans toutes les exploitations en moins de 15 ans!

La nouvelle politique agricole initiée à partir des années 1980 a été principalement le désengagement de l'Etat avec abandon du programme agricole et dissolution de l'ONCAD.

Le paysan continue la culture attelée et les défrichements sans possibilité de bénéficier d'engrais.

Les programmes de reboisement, qui avaient accompagné le dessouchage des champs à l'initiative de la SODEVA avaient privilégié des espèces comme l'Eucalyptus arbres asséchant le sol.

Quels sont les impacts des activités agricoles sur les sols et sur la végétation ?

La Communauté Rurale de Ndiaffate est aussi une grande zone d'élevage. Les agriculteurs sont aussi le plus souvent des éleveurs et il existe des pasteurs professionnels.

Cette activité alimente un important marché du bétail à Passy et crée des mouvements constants en direction de Koutal, place d'embarquement en direction de Kaolack et Dakar.

Le piétinement de la terre par le bétail autour des forages et des marchés induit des effets négatifs sur les sols, tandis que le surpâturage décime la végétation.

Ce phénomène est-il remarquable dans la Communauté Rurale de Ndiaffate ?

Pour les populations de la Communauté Rurale de Ndiaffate, il s'agit d'exploiter les ressources naturelles pour survivre et réaliser des surplus, mais aussi de conserver et restaurer ces mêmes ressources. Deux préoccupations difficilement conciliables quand les conditions écologiques ne sont pas toujours favorables et quand ce paysan n'a plus les moyens de ses activités.

Telle semble être la problématique de la gestion des ressources naturelles de la Communauté Rurale de Ndiaffate.

Ce travail très modeste est mené dans les soucis d'accorder les vues des populations locales, des pouvoirs publics, des ONG et des institutions internationales sur la gestion l'environnement.

Objectifs

Objectif principal

Montrer les difficultés liées à la restauration et à la conservation des ressources naturelles

Objectifs spécifiques

- Analyser les facteurs de dégradation des ressources naturelles

- Analyser les stratégies de lutte au plan local

- Dégager les solutions adoptées

Pour atteindre ces objectifs, il importe de définir des hypothèses de travail, qui sont les suivantes :

Hypothèses

- La dégradation des ressources hydriques, des sols et de la végétation dans la Communauté Rurale de Ndiaffate est due aux facteurs anthropiques.

- Les activités de production sont en contradiction avec la protection des ressources naturelles

- Les stratégies de gestion ne sont pas efficaces pour inverser la tendance.

Méthodologie

Pour atteindre ces objectifs, la méthodologie a consisté à procéder d'abord en une recherche documentaire, ensuite en une phrase d'enquête sur le terrain, enfin au traitement et à l'analyse des données recueillies.

La recherche documentaire

Dans la perspective d'avoir un aperçu général sur notre Travail d'Etude et de Recherche (T.E.R.) nous avons eu à fréquenter les centres de documentation suivants :

La Bibliothèque Centrale de l'Université Cheikh Anta DIOP de Dakar (UCAD)

La Bibliothèque du Département de Géographie de l'UCAD

Le Centre de Suivi Ecologique, CSE,

La Direction de la Prévision et de la Statistique, DPS

L'Institut de Recherche sur le Développement IRD

La Direction des Travaux Géographiques et Cartographiques (DTGC)

L'Institut Sénégalais de Recherche Agricole (ISRA)

La Direction de l'Analyse de la Prévision et de la Statistique DAPS

La Direction de l'Aménagement du Territoire DAT

La Direction de la Météorologie Nationale (DMN)

La Direction de l'Elevage

La Direction des Pêches Maritimes

La Directions des Eaux et Forêts

La Coopération Allemande GTZ-PBA Kaolack

Le Service Régional des Eaux et Forêts, Kaolack

Le Service Régional de l'Agriculture Kaolack

Le Service Régional de l'Elevage, Kaolack

Le Service Régional des Pêches, Kaolack

Le Service Régional de la Prévision de la Statistique, Kaolack

La phase de terrain

Elle nous a permis de connaître notre cadre d'étude et d'avoir un contact direct avec les autorités locales : Président du Conseil Rural, quelques élus locaux, des chefs de villages et des personnes ressources.

Il a fallu d'abord, avec la liste des 75 villages de la CR fournie par la DPS (à partir du recencement de 1988), procéder à un zonage pour pouvoir visiter le 1/3 des 75 villages de la CR soit 25 villages.

Le zonage est basé sur les réalités écologiques et socio-économiques comme la proximité des tannes, la présence des forêts classées, les fortes concentrations Humaines. Nous avons donc établi la liste à voir en annexe.

Puis nous avons constitué des focus groupes qui, avec un questionnaire souple (voir annexe), ont rencontré les chefs de villages, les chefs de carrés et les populations des villages visités.

Traitement et analyse des données

La dernière partie a été réalisée grâce au support informatique. Le logiciel Microsoft Word a été utilisé pour la saisie et le traitement de textes, le logiciel Excel pour les tableaux, le calcul et les graphiques des données statistiques obtenues.

Les résultats de nos travaux sont présentés en trois grandes parties

1ère partie : présentation du milieu

2ème partie : La dégradation des Ressources Naturelles que sont les eaux, les sols, la végétation, mais aussi les conséquences de cette dégradation sur les activités socioéconomiques.

3ème partie : les stratégies de lutte contre la dégradation.

PREMIERE PARTIE

Présentation du milieu

Chapitre I : Le milieu physique

I- Les données géomorphologiques

I-I- Les unités géomorphologiques

La zone étudiée appartient au bassin hydrographique du Saloum, compris dans le bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien qui s'est formé à la suite de l'affaiblissement du soubassement au cours du Jurassique. Il revêt l'aspect d'un plateau monoclinal, à pendage ouest, dont l'altitude dépasse rarement 100 mètres, formé de séries marneuses recouvertes en discordance par des formations gréso-argileuses du Continental Terminal. Daté du pliocène, le Continental Terminal est formé de grés plus ou moins argileux avec un faciès sidérologique (P. Michel 1973).

L'évolution morphologique, selon Marius (1977) est très typique depuis le maximum de transgression du Nouakchottien qui se situe à l'holocène moyen, vers 5500 BP. La transgression du Nouakchottien a provoqué des dépôts sableux qui forment des terrasses en bordure du plateau continental. A la suite de la régression, d'anciennes vasières exondées se sont transformées en tanne, à l'arrière de la mangrove.

Découlant de ces différents épisodes géologiques, les unités morphologiques répertoriées dans la CR de Ndiaffate sont les suivantes.

Le domaine continental constitué de bas plateaux

Le domaine estuarien avec vasières et tannes.

Les bas-fonds aujourd'hui gagnés par l'ensablement.

Carte 3 : carte des sols de Ndiaffate

Source : CSE (2007)

I-II- Les sols

Directement liée aux facteurs morpho-climatiques, la pédologie de la zone présente une diversité caractéristique de la zone tropicale.

La carte morpho-pédologique de la CR de Ndiaffate établie par CSE/DPN/DAT (2006) présente trois grands types de sols.

- Les sols ferrugineux tropicaux

- Les sols halomorphes

- Les sols hydro morphes

I-II -1- Les sols ferrugineux tropicaux

On en rencontre en analysant la carte des sols, de deux sortes au sein de la CR

Les sols ferrugineux tropicaux lessivés plus ou moins remaniés sur matériaux dunaires tronqués indurés, sols peu évolués appelés sols deck-dior, occupent environ 15% de la CR, (PLD 2007). Ces sols peu riches, qu'on ne peut exploiter qu'avec l'apport d'intrants, apparaissent aussi à l'extrême sud-ouest, vers Keur Bane Penda, Kaoussa, au sud autour de Thiakho Thiofior et au centre, autour de Keur Gallo Diao. Les sols ferrugineux tropicaux non ou peu lessivés, occupent la frange ouest de Keur Socé Koumba à la forêt classée de Vélor et l'Est de Campement Ibou Dramé. Moins étendus que les sols deck-dior, ils sont sablo argileux et aptes à presque toutes les cultures.

I-II -2- Les sols halomorphes

On les rencontre aussi en deux faciès : les sols halomorphes acidifiés et sols hydromorphes phase alluviale correspondant aux tannes nus le long de la ria de Keur kékouta à la forêt classée de Kousmar.

I-II -3- Les sols hydromorphes

Les sols hydromorphes moyennement salés à l'est de la forêt classée de Keur Mactar autour de Keur Waly Ndiaye et Buldiabé Santhie.

Ces sols sont les plus étendus de la CR. Selon le PLD (2007), riches en calcium et en argile ces sols dits deck sont lourds et difficiles à travailler. Ils se distribuent en quatre faciès dans la CR.

I-II - 4 : Les sols hydromorphes à gley salé

Au sud de la CR entre la forêt classée de vélor et la forêt classée de Keur Mactar autour de Bouldialé Boumack.

Les sols hydromorphes a gley salé et sols halomorphes, bordant le marigot de vélor et les tannes nus le long de la ria de Keur Samane au nord-ouest à la forêt classée de Koutal. 

I-II -5 : Les sols hydromorphes et les sols vertiques

Du sud de la CR au sud est, ces sols s'établissent en bandes. Une première autour de Mbiteyène vélor, une deuxième autour de Santhie Bandoulou, une autre bande de Daga Sanghaye à Mbiteyène. Autour de Dinguiraye Youssoufa et au sud de Hamdalaye à l'extrême-Est.

Les sols hydromorphes sur matériaux sableux rencontrés seulement au Sud de Koutal sur une mince bande Est -Ouest.

I-III- Les ressources en eau

I-III-1- Les eaux de surface

· Les Eaux de Surface Pérennes

La Communauté Rurale de Ndiaffate est inscrite dans le basin hydrographique du Saloum. En effet la ria constitue sa limite nord entre les longitudes 16°7'W et 16°3'W

Le Saloum est constitué du bras de mer avec un réseau de petits marigots appelés bolongs

D'Ouest en Est, on rencontre d'abord dans le territoire communautaire, se raccordant au bras principal de la ria, le marigot de Vélor qui s'allonge vers le sud jusqu'à la forêt classée de Keur Moctar. Ensuite le marigot de Bill, isolant l'île de Kousmar, d'orientation est, qui se prolonge jusqu'à Bill bambara.

Le régime hydrologique est de type sahélien, avec les hautes eaux en saison des pluies et un étiage sévère en saison sèche, influencé donc par le régime saisonnier des pluies : (Diop E.S 1990).

Les eaux de ce réseau restent constamment salées du fait notamment de la faiblesse de la dénivellation du relief, de la faiblesse des apports d'eau de pluies, de la disparition de la mangrove et de l'importance de l'évaporation.

Aucun apport d'eau ne venant à la rencontre de l'eau salée, Diop E.S (1990) indique que c'est un estuaire inverse (du fait que les eaux de mer envahissent la vallée), caractérisé par la prédominance des phénomènes de marée intéressant l'ensemble du réseau hydrographique

La teneur en sel des marigots est ainsi partout supérieure de 2 à 3 fois la salinité moyenne de la mer Marius (1977), avec des taux de 100g/l en amont de Kaolack

o Les cours d'eaux et les mares temporaires

Ils prolongent, suivant les bas-fonds, les marigots de Vélor et de Bill, formant marigots et mares très précaires et tributaires des pluies de l'hivernage.

On a un premier réseau en direction de Bandoulou raccordé au marigot de Vélor qui reçoit aussi, venant de la forêt classée de Vélor deux branches temporaires

Carte 4 : Carte du réseau hydrographique de la Communauté Rurale de Ndiaffate

Un second réseau se raccorde au marigot de Bill avec division en deux branches, une vers Kossy Thiamène et Mbitéyène un autre vers Dabane, Kaolackat et Keur sidy

Au nord un réseau temporaire intéresse la zone de Keur Kékouta, Keur Djime et keur Socé Koumba.

Le réseau hydrographique est complété par des mares qui s'assèchent à la fin de la saison des pluies .Les populations les utilisent comme lieux d'abreuvement pour le bétail, tant que la qualité de l'eau ne menace par la santé animale.

I-III-II- Les eaux souterraines

Elles sont constituées des nappes profondes des nappes sub- affleurantes

· Les nappes profondes

Il s'agit de la nappe du maestrichtien et de la nappe paléocène

1. La nappe maestrichtienne, partout présente est atteinte par les forages entre 200 et 450 m .La qualité de cette eau située à l'Est de ligne Sokone -Niakhar est meilleure que celle de la partie ouest où les résidus secs sont supérieurs à 150g/l (PLD 2001).

2. La nappe paléocène est captée à des profondeurs variant entre 60m et 150 m et parfois 200m avec des débits ne dépassant guère 50m3 /h

· Les nappes sub- affleurantes

- la nappe phréatique affleurante est contenue dans les sables du Continental Terminal et est alimentée par les eaux d'infiltration en saison des pluies .Les villageois la trouvent entre 10m et 70m de profondeur .La qualité de l'eau jadis excellente avec une teneur en fluor inférieure à 1mg/l, s'est détériorée ces dernières années avec la remontée du sel , rendant le liquide saumâtre

II-I- Le climat

Le climat de la Communauté Rurale de Ndiaffate obéit à des mécanismes liés aux facteurs météorologiques qui déterminent le domaine tropical de l'Afrique de l'Ouest.

Il est caractérisé par l'alternance d'une saison sèche qui s'étale sur 8 à 9 mois suivant les zones et une saison pluvieuse de 4 à 3 mois. Dans ce domaine, les températures sont assez élevées toute l'année avec une moyenne annuelle variant de 25 à 28°c.

Nous présentons ici les mécanismes généraux du climat dans lequel s'inscrit l'Afrique Occidentale en général et le Sénégal en particulier,.

1-1- Les mécanismes généraux du climat :

Les travaux relatifs à la situation météorologique de l'Afrique Occidentale sont nombreux, pour notre T.E.R. nous citons : Dhonneur (1974), Dresh 1997, Leroux M. (1983, 1987, 1988), Le borgne J. (1988), Ndong J. B. (1996), Sagna P. (1998), Ndione (1998), Sagna P. (2000).

Pour Leborgne J. (1988), la circulation atmosphérique de l'Afrique de l'Ouest est commandée, comme dans l'ensemble de la zone intertropicale, par les doubles ceintures de Hautes Pressions (HP) centrées sur les tropiques. Marcel le Roux (1983) « précise que ces deux ceintures de hautes pressions se rejoignent en altitude, donnant à l'ensemble la forme d'un V ` renversé'. Elles encadrent les basses pressions intertropicales dont l'axe est l'Equateur Météorologique (EM).

Au sol, les ceintures de Hautes Pressions (H.P) se fractionnent en cellule anticyclonique des Açores et cellule anticyclonique saisonnière Saharo-Libyenne. Dans l'hémisphère sud on a la cellule anticyclonique de Sainte-Hélène.

En hiver de l'hémisphère nord, l'anticyclone des Açores se renforce, de même que la cellule anticyclonique Saharo-Libyenne qui profite des masses d'air refroidies qui favorisent les mouvements subsidents. Cela entraîne une prééminence des Alizés Nord.

En revanche, l'hémisphère Sud, qui est alors en été se réchauffe. Il se crée des chapelets de dépressions barométriques à la latitude des hautes pressions tropicales (HPT). Marcel le Roux (1983)

La mousson, issue de Sainte Hélène, faiblit et l'Equateur Météorologique (E.M), vers lequel confluent l'Alizé boréal et la mousson australe se déplace vers le Sud et la saison sèche s'établit partout au nord de son lieu de manifestation.

En été boréal, l'anticyclone des Açores du fait du réchauffement qui renforce des mouvements ascendants, faiblit et des dépressions se créent sur le Sahara à la place de l'anticyclone Saharo-Libyenne. L'Alizé boréal faiblit dans l'hémisphère sud qui se trouve en Hiver.

L'anticyclone de Sainte Hélène se renforce et la mousson issue de cette cellule repousse l'Equateur Météorologique (EM) vers le nord et la saison des pluies s'établit au sud de cette ligne.

Les précipitations sont de deux sortes et de caractères différents selon qu'elles soient liées à l'une où l'autre structure de l'Equateur Météorologique : la structure F.I.T ou la structure Z.I.C.

Le F.I.T correspond à la structure inclinée de l'Equateur Météorologique en Afrique continentale. Il se caractérise par une épaisseur de mousson variable mais suffisante pour développer des formations nuageuses responsables des lignes de grains ou des orages isolés.

La Z.I.C correspond à la structure verticale de l'Equateur Météorologique. Elle se manifeste au niveau des océans et dans les couches moyennes ou supérieures au dessus des océans. Elle est associée aux pluies continues et abondantes. »

Pour Sagna (1988) les régions « qui bénéficient de l'intervention de la partie active de l'Equateur Météorologique jouissent d'une sécurité et d'une efficacité pluviométrique plus grande ».

II-II -Les éléments du climat.

II-II-1- a- les vents dans la CR de Ndiaffate

Années

Directions et vitesses

Moyenne

vitesses

1_987

D

N

NW

N

W

W

W'

W

W

W

WSW

W

NE

 
 

Y

4,6

4,4

4.2

4,8

4,8

4.4

4,1

1,7

1,5

1,7

1,8

2.6

3.4

1988

D

NE

NE

N

NW

W

W

W

W

W

W

W

NE

 

V

3.5

4,7

2., 2

4

3,2

3

1,5

1,8

1,1

1,2

1,8

2,o

2.5

1989

D

NE

N

NW

NW

SW

W

SW

S

W

WSW

W

W

 

V

2,9

2.4

3

3,8

2.1

3.3

2,8

1,3

0,9

1,1

1,5

2,4

2.29

1 990

D

N

N

N

NW

W

W

W

W

WSW

w

NW

NE

 

V

2,3

3,6

3,2

2,5

3

3,3

2,7

1,7

1

1,1

1"

2,o

2.34

1991

D

N

N

N

NW

W

W

W

W

w

w

N

NE

 

V

2

3,7

3

3,8

3

2.7

"f

2,1

1,6

1,4

1,4

2,2

2.40

1992

D

NW

N

NE

NW

W

W

W

W

W

W

E

E

 

V

1 1

3,6

3,7

2,8

3,4

3,2

2.3

1,5

1.3

1,6

1,9

1,8

2.61

1993

D

NE

NE

N

NW

V,

S

S

S

S

S

S

NW

 

V

2,7

2.5

2,5

2,9

2,6

2,5

i ->

1,6

1.7

1.8

1,3

2.3

2.21

1994

D

NW

W

W

W

W

S

S

S

S

S

S

NW

 

Y

2.2

2,4

3.1

3,3

2,8

2,7

2,3

1,6

1,1

y

1,3

2 2

2.19

1995

D

NW

NW

W

W

S

S

S

S

S

s

W

NE

 

V


·> t

2,3

2,9

3,2

2,8

2.8

T

1,5

1,4

1,1

1,4

? 7

2.15

1996

D

N

NE

S

W

E

W

W

W

W

W

N

E

 

V

2,4

2

3,2

3,4

2,8

2.6

2,3

1,5

1,1

1,2

1.7

2,5

2.22

1997

D

E

E

E

W

W

W

W

W

W

W

N

E

 

V

2.9

2.9

3

3,3

3

3,5

2,4

1,9

1,8

1,7

1,6

3,5

2.62

1 998

D

N

N

N

N

N

N

W

W

W

W

N

E

 

V

3.6

3,6

45

3.7

3.9

3,9

2,4

2,2

9

2

1,5

2,1

2.62

1999

D

N

N

N

N

W

W

W

W

w

W

N

E

 

V

2.6

3,1

2.8

3.7

3,4

3-7

2,9

1,3

1.7

1,5

1,8

0,9

2.45

2000

D

N

N

N

N

N

W

W

W

W

N

N

W

 

Y

2 7

4,8

4,1

3,5

3

3.1

2,4

2.9

K8

1,6

1,9

2,8

2.88

2001

D

NE

N

N

N

NW

W

W

NE

W

W

N

W

 

V

3.5

3,8

3,2

3,4

3,2

1,1

2,4

2,1

1,8

1,6

2,5

30

2.63

2002

D

NE

N

N

N

NW

W

W

NE

W

W

N

W

 

V

3,6

3,7

3,4

3

2;

3,6

l <;

3,5

1,9

2,6

3

3,5

3.08

2003

D

E

N

E

NNE

N

W

W

W

S

W

W

N

 

y

4,1

3,9

3,4

3,7

3,7

3,5

3,6

4,6

1,7

1,9

2,9

3,2

3.35

2004

D

ENE

NNE

NE

NE

ENE

NE

NE

NNE

N

NNE

ESE

NNE

2005

V

3,9

4

3.4

3,9

3.4

3,4

2,7

2,5

1.7

1,3

2,9

3,7

3.11

 

M/V

3.13

3.38

3.00

3.49

3.17

3.10

2.32

1.82

1.40

1.36

1.7

3.65

 

La Communauté Rurale de Ndiaffate n'ayant pas de station météorologique, nous avons choisi, vu sa proximité avec la station de Kaolack, d'utiliser les données recueillies dans cette station de 1987 à 2005 pour étudier les vents dans la Communauté Rurale de Ndiaffate.

Tableau-1-Directions et vitesses des vents station de Kaolack de 1987 à 2005

* Figure 1 - : variation mensuelle moyenne de la vitesse des vents, station de Kaolack de 1987 à 2005 :

La figure des données des vents de la période indiquée, présente une courbe uni modale avec un maximum centré sur Avril en saison sèche et un minimum centré sur octobre en période hivernale

Les vents ont donc un maximum de vitesse en saison sèche, cette vitesse étant maximale au mois d'Avril. Cette période correspond au renforcement de l'anticyclone des Açores donc des alizés Nord, alors que le couvert végétal est en dépérissement du fait de l'absence de pluies.

A partir du mois de Juin, avec l'affaiblissement de l'anticyclone des Açores, alors que la mousson tarde à s'établir, la vitesse du vent tombe progressivement pour atteindre son minimum au mois d'Octobre malgré le renforcement de l'Anticyclone de Sainte-Hélène, donc de la Mousson, la vitesse étant réduite du fait du couvert végétal important, en période hivernale.

Figure 2 : variation annuelle de la vitesse des vents station de Kaolack de 1981 à 2006,

La figure 2 montre une grande variabilité interannuelle de la vitesse des vents entre 1981 et 2006 à la station de Kaolack.

Entre 1983 et 1990, les perturbations sont assez importantes. Cependant à partir de 1991, la vitesse du vent connaît une certaine progression, passant de 1m/s à 3 voire 3,5m/s. Peut-on mettre en rapport cette évolution annuelle de la vitesse des vents avec la reprise des pluies ?

II-II-1- b : Directions et vitesses des vents dans la CR de Ndiaffate

Le tableau de la direction des vents station de Kaolack de 1987 à 2005 montre que les vents de Novembre au mois d'Avril viennent du Nord de l'Est ou du Nord-Ouest, cette direction étant celle de l'Alizé, (Alizé maritime et harmattan)

A partir du mois de Mai, la direction Ouest (w) est dominante avec des manifestations, NW, WSW, S, reflétant les fluctuations de la mousson qui entre au Sénégal par le Sud-est et qui se rabat sur Kaolack d'Ouest en Est, si elle rencontre l'Alizé Nord au dessus de la mer. C'est le cas si le front intertropical se localise entre Kaolack et Podor, en saison hivernale.

II-II- 2 : La pluviométrie

· Les variations mensuelles de la pluviométrie des stations de Kaolack, Foundioungne et Sokone

La Communauté Rurale de Ndiaffate, n'ayant pas de station météorologique, nous avons choisi de travailler à partir des données des stations de Kaolack, Foundiougne et Sokone qui encadrent bien la Communauté Rurale. L'étude des Précipitations a porté sur une comparaison des précipitations moyennes mensuelles des stations citées et une étude des variations annuelles de chaque station de 1976 à 2005 qui se trouve être les données de la trentaine disponible au moment de cette étude.

Figure 3: Les variations mensuelles de la pluviométrie des stations de Kaolack,

Figure 4: Les variations mensuelles de la pluviométrie des stations de Foundioungne.

Figure 5: Les variations mensuelles de la pluviométrie, station de Sokone.

L'examen des figures 3, 4, et 5 montre que les pluies de ces localités qui encadrent la Communauté Rurale de Ndiaffate, comme partout ailleurs au Sénégal, arrivent en saison pluvieuse débutant fin Mai, début Juin et se terminant en Octobre. L'essentiel de la pluviométrie étant concentré entre Août et Septembre, le mois d'Août étant le plus pluvieux. Entre ces trois stations, les totaux sont successivement pour Kaolack, Foundioungne et Sokone de 552 mm, 689 mm, 725 mm. Ce qui semble montrer que les pluies augmentent du Nord au Sud, tendance générale de la pluviométrie au Sénégal.

Les variations annuelles de la pluviométrie des stations de Kaolack, Foundioungne et Sokone de 1976 à 2005 de la figure 6 : variation annuelle de la station de Kaolack de 1976 à2005

L'analyse

Figure 6 : Variation de la pluviométrie de la station de Kaolack de 1976 à 2005

L'examen de la Figure 6 montre une grande variabilité interannuelle des données pluviométriques de la station de Kaolack. On peut noter cependant que, par rapport à la moyenne de la trentaine 1976 à 2005, 500mm le déficit est plus prononcé entre 1976 et 1990. A partir de 1991, les années excédentaires sont plus fréquentes.

Figure 7 : Variation de la pluviométrie de la station de Foundiougne de 1976 à 2005

La figure 7 montre une pluviométrie déficitaire de 1976 à 1988 par rapport à la Moyenne 600mm de la normale 1976, 2005. A partir de 1989, la station enregistre des excédents avec quelques années déficitaires, 1990-1994, puis 1998. A partir de 1999, la station enregistre des données pluviométriques excédentaires conformant la tendance déjà constatée à la station de Kaolack.

Figure 8: Variation de la pluviométrie annuelle de la station de Sokone de 1976 à 2005.

A partir de 1987, même s'il y a des années déficitaires, la tendance générale est au relèvement des totaux pluviométriques annuels, qui se situent largement au-dessus de la moyenne à partir de 1998. Toutes les trois stations affichent cette tendance à la reprise à partir de 1998, 1999.

I-II-3 : Les températures dans la communauté rurale de Ndiaffate

La courbe de variation mensuelle des températures de la station de Kaolack de 1975 à 2005 présente un régime thermique bimodal, caractérisé par deux maxima (Avril et Octobre) et deux minima (Janvier et Août), figure 1.

Le mois d'Avril présente le maximum principal. Ce maximum intervient en milieu de saison sèche, caractérisé par la sécheresse de l'atmosphère liée à l'alizé continental ou harmattan et l'absence d'une couverture nuageuse.

Le maximum secondaire du mois d'Octobre, s'explique par la fin de l'hivernage qui voit s'établir un ciel de plus en plus dégagé.

Quant au minimum celui de Janvier qui est le principal est à analyser en rapport avec l'alizé maritime frais et humide qui vient de anticyclone des Açores au mieux de sa manifestation, mais aussi d'arrivée de air polaire dans nos latitudes. Le minimum secondaire

Figure 9 : températures moyennes station de Kaolack de 1975 à 2005.

Du mois d'Août s'explique par l'épaisse couverture nuageuse qui atténue le rayonnement solaire et par l'humidité de la mousson.

L'amplitude thermique 5,7 °C qui est la différence entre la température la plus élevée (maximum d'Avril 31,13°C) et la température la plus basse (minimum de Janvier 25,37°C) est relativement faible, ce qui fait de la région en général et du terroir de la Communauté Rurale de Ndiaffate en particulier un domaine relativement chaud.

L'examen de la figure: montre toujours le régime bimodal, avec deux maxima en Mai et en Novembre, deux minima en Janvier et en Août.

La seule considération des températures maximales, ferait dire que le maximum principal mensuel de la station est en Mai, du fait des fortes températures diurnes et que le minimum secondaire du mois d'Août 33,3°C est plus bas que celui du mois de Janvier du fait des températures de plus en plus élevées en hiver boréal.

Figure 10: température moyennes maximales, station de Kaolack

Ce réchauffement général est constaté sur la figure 10 des températures moyennes maximales interannuelles de 1971 à 2000. Irrégulières d'une année à l'autre, elles sont ces trente dernières années, surtout en 1997, 1983, 1990, 1996 et 1998 particulièrement élevées. D'ailleurs à partir de 1987 la température moyenne maximale annuelle est toujours supérieure à 36°C.

Peut-on voir là, la preuve du réchauffement climatique ?

La figure 11 : montre que les températures minimales recueillies à la station de Kaolack croissant de Janvier à Juillet avant de croître jusqu'en Décembre du mois de mai à Octobre, la température est partout supérieure à 21°C.

La figure 11 : températures minimales station de Kaolack de 1976 à 2005

La variation interannuelle des températures minimales présentée par la figure montre que les températures minimales, ont augmenté et passent de 40°C en 1996 à presque 22°C en moyenne mis à part l'année 1982 avec 20,4°C.

D'ailleurs depuis l'an 2000, la courbe des températures moyennes a franchi la barre des 22°C.

Pour les températures minimales, les températures maximales et la température moyenne annuelle. Les écarts types ont successivement de 0,57 - 0,519-0,951 ce qui signifie que les valeurs moyennes accusent un taux de dispersion plus élevé que celui des valeurs de températures et des températures maximales. Pour cette dernière valeur, il faut attirer attention sur la valeur de l'écart type au mois de Janvier 5,705, visiblement erroné.

Pour les coefficients de variation qui sont obtenus en divisant l'écart type par la moyenne, il faut corriger celui du tableau V, variabilité des températures moyennes annuelles, qui vaut 0,0328 qu lieu de 0,33 ; 0,03 doit être considéré avec ses 4 décimales pour faire ressortir sa faiblesse par rapport au coefficient du tableau V.

Sachant pour deux séries statistiques, celles qui a ses valeurs plus dispersées autour de sa moyenne et celle qui a le coefficient de variation le plus élevé. On peut dire que les valeurs moyennes calculées sont plus dispersées que les valeurs et minimales et valeurs maximales de température. En tout état de cause, les valeurs relevées, minimales et maximales sont plus stables que les valeurs moyennes calculées.

On retiendra pour les températures dans la communauté rurale de Ndiaffate une tendance à la hausse depuis 1976.

A quoi est due cette hausse de température depuis bientôt trente ans ?

I-II-4 : L'humidité relative

La Figure 12 : montre un régime hygrométrique de type uni modal. Cette évolution est intimement liée au caractère saisonnier du climat. Les valeurs maximales sont enregistrées en hivernage à la faveur de l'installation de la mousson, une masse d'air aux caractéristiques humides.

La Figure 12: station de Kaolack moyennes mensuelles de l'humidité relative maximale (%):

de 1976 à 2005

Du mois de Mai à Novembre, la valeur moyenne de l'humidité relative dépasse pourtant 70% avec un maxima au mois de Septembre quand la mousson atteint son épaisseur maximale.

La Figure, montre que de 1976 à 1999 incluse, la valeur de humidité relative moyenne annuelle est pourtant inférieure ou égale à 80%. A partir de l'an 2000, toutes les valeurs sont supérieures à 80%.

La Figure 13, variations rannuelles de l'humidité relative entre 1976 et 2004

Cette augmentation de la valeur de l'humidité relative est consécutive à la reprise de la pluviométrie depuis 1999 constatée à l'analyse des données pluviométriques.

Cependant pour mesurer l'impact réel de cette humidité sur les formations végétales nous avons jugé utile d'établir le diagramme ombro-thermique de la station de Kaolack de 1976 à 2005.

Le diagramme ombro thermique répond à la formule de Bagnoul et de Gausse. Selon cette formule, un mois est écologiquement sec lorsque le total des précipitations mensuelles reste inférieur au double des températures.

Figure 14, diagramme ombro -thermique de la station de Kaolack de 1976 à 2005

La Figure 14 montre des caractéristiques suivantes 9 mois sec (d'octobre à juin) et 3 mois humide (de juillet à septembre). Ces trois mois sont les seuls utiles à une croissance correcte et optimale de la végétation.

Les conséquences écologiques sur la croissance des ligneux et la conservation des espèces sont alors importantes. L'enquête effectuée au près des populations à révélé une disparition de beaucoup d'espèces de ligneux de la communauté rurale de Ndiaffate et un recul remarqué de quelques grands arbres.

II-II-5 : l'évaporation

L'évaporation est fonction de la température de l'air, de la vitesse du vent et de son degré hygrométrique. L'évolution de l'évaporation moyenne mensuelle de la normale 1976 - 2005 de la station de Kaolack montre deux phases.

La première phase de Janvier à Juin enregistre les valeurs les plus élevées. En effet l'évaporation maximale est enregistrée en Mars avec 234mm. Cette phase correspond aux vitesses maximales des vents et aux premiers maxima de température de la zone. Ces deux paramètres influent sur l'évaporation.

La deuxième phase qui s'établit de Juillet à Décembre, voit baisser les valeurs de l'évaporation. La valeur minimale est enregistrée en Septembre mois des grosses pluies.

Figure 15, moyenne annuelle de l'évaporation pluviométrique avec minimum secondaire des températures dû à la couverture nuageuse assez conséquente.

Variation annuelle de l'évaporation

La figure 16  montre une baisse de l'évaporation au cours de la normale 1976-2005. En effet de 1976 à 1987, certaines valeurs 201mm en 1977, 186 mm en 1980, 180 mm en 1981 et 192mm en 1983 sont assez élevées, de 1983 à 1998 aucune valeur n'atteint 180mm et à partir de 1999 toutes les valeurs sont inférieures à 150mm. C'est pourquoi l'allure générale de la courbe est descendante. Puisque dans la même période on a constaté une élévation générale des températures. Il faut imputer cette baisse de l'évaporation à la reprise des pluies à partir de l'hivernage 1998-1999.

Sur le plan statistique écart type, type mensuel varient de 2,0 (février) à 0,4mm (septembre), l'écart type de la normale étant de 1,1, montrant une variabilité élevé des séries rencontrées.

C'est la même analyse que l'on peut faire de l'étude des coefficients de variation qui vont de 0,26 (Février) à (0.14 en mai, celui de la normale étant de 0,20.

Figure 16: Variation interannuelle de l'évaporation à la station de Kaolack de 1975 à 2005

I-III La végétation

La Communauté Rurale de Ndiaffate est située, sur le plan phytogéographique dans la zone soudanienne.

La végétation se présente suivant deux grands types de milieu : les zones amphibies et les zones continentales.

I-III-I- La végétation des estuaires ou zones amphibies

Carte de la végétation de la CR de Ndiaffate:

Carte 5 : carte des types de végétation source CSE /DPN / DAT 2006

Elle se présente sous deux formes .la vasière à l'heure actuelle et le tanne herbu .

· La vasière à mangrove

Jadis élément dominant des estuaires du Saloum, la mangrove à mangrove n'existe plus dans la Communauté Rurale de Ndiaffate .Nous avons trouvé lors de notre passage en 2007 que des souches aux environs de Bané soutoura.

· Photo1 : Bané Soutoura  restes de mangrove sur le tanne nu, Cliché Abdoulaye Séne (2007).

Faisant suite au tanne nu, le tanne herbu se rencontre de part et d'autre du marigot de Vélor et après les tannes nus bordant le bras principal du saloum et de ses bolons. La végétation herbacée est constituée par servium postulacastrum et phyloxerus remicalaris , ces formations assurent le passage vers les tannes à halophytes (Sadio 1991).

I-III- II La végétation de la zone continentale

Elle se compose des forêts classées, des zones de cultures et de la savane boisée

· Les forêts classées

Forets classées

Date de classement

Superficie

Observations

 
 

Totale

Sur contrat de culture

 

1- lle de kousmar

889 du 27 04.36

1950

 

Savane sur tanne

2- Koutal

2471 du 25 04 50

1890

150 ha élevage

Savane sur tanne

3-Keur Moctar

572 du 03 03 37

850

 

Savane sur tanne

4-Vélor

2050 du 09 04 33

200

 

Savane

Total

 

4890

 
 

Tableau 2 : forêts classées CR de Ndiaffate

Source : Direction des Eaux et Forêts

Dans les forêts classées des îles de Kousmar, de Koutal et keur Moctar, les formations végétales sont des savanes. La strate herbacée et formée de Cenchrus biflorus, Cassia tora et Andropogon spp-associées à Borreria verticilata. Les espèces forestières les plus rencontrées étant Acacia seyal, Balanites aegyptiaca , Lannea acida , Sclerocarpus birea et Poliostigma reticulum ; Adansonia digitata , Cordyla pinnala , Anogeisus leïocarpus , Tamarindus indica

· La zone de culture.

Elle concerne la majeure partie du territoire de la CR de part et d'autre du marigot de Vélor au- delà des terres salées .Des formations végétales, il ne subsiste que les grands arbres épargnés par les agriculteurs. Il s'agit souvent d'espèces comme Adansonia digitata, Anogeisus leïocarpus,Cordyla pinnata.

· La savane boisée

Elle subsiste en bandes au Sud et à l'Est de la CR autour de Passy Ngatam, de Tawa Peulh et Santhie Bandoulou.

Aux environs de Mbitèyène et à l'extrème Est autour de Hamdallaye Guerra senegalensis et Combretum glutinosum s'y présentent en formations serrées surplombées par les essences du genre Cordyla pinnata

CHAPITRE II : Les données démographiques

II - I - Le peuplement

La population de la Communauté Rurale de Ndiaffate est composée essentiellement de Ouolofs 59%, de Peulhs 21%, de Séréres 19%, les autres (Toucouleurs, Socés, Bambaras) ne font que 1%. L'hétérogénéité de la population s'explique par l'histoire du peuplement.

Il semble que l'on puisse retenir le schéma des vagues successives de peuplement selon les informations recueillies auprès des populations.

Les premiers habitants de la zone furent les Socés qui ont foré les puits trouvés par les Séréres, qui eux, sont restés jusqu'à nos jours.

Pour Paul Pelissier (1966), l'occupation des Séréres remonte au XI éme et XII éme siècles. Il admet que les villages Séréres du Sud du Saloum sont antérieurs à l'arrivée des Gelewars.

La seconde vague, plus récente, date du début du XXéme siècle. Partis du Cayor, du Baol, du Djiolof, les Ouolofs ont transité par le RIP avant de s'orienter vers la côte pour y fonder leurs villages. "Les premiers départs massifs des Ouolofs du RIP, se firent en direction de l'Ouest" P. Pelissier (1966).

L'installation des Ouolofs dans la partie Ouest est consécutive aux troubles Politico-religieux qui agitent le RIP et qui sont liés à l'histoire de Maba Diakhou BA, le Marabout conquérant.

La culture de traite sera la seconde raison d'afflux des Ouolofs et des Sérères pour la mise en valeur des terres vacantes et fécondes. L'occupation des Ouolofs est contemporaine à l'Islamisation de cette partie avec les mouvements Mourides pour la conquête des terres à arachide.

La disponibilité de la terre va accentuer l'hétérogénéité de la population à la suite de l'arrivée des éleveurs Peulhs et des saisonniers.

Il est intéressant dans ce cadre de remarquer la distribution ethnique de la population dans les sept (7) zones identifiées par le PLD 2007 de la CR ces zones s'appuyant sur les spécificités socio-économiques.

Aussi les Ouolofs sont majoritaires dans la zone de Koutal, Ndiaffate, de Kossy Mbitéyéne, de Thiakho Thioffior.

Les Peuls sont majoritaires dans la zone de Keur Lansana et sont à égalité avec les Ouolofs dans la zone de Keur Waly Ndiaye et suivent de près ces derniers dans la zone de Ndiaffate, de Thiakho Thioffior.

Les Séréres représentent 61% de la zone de Thioffior, et viennent après les Ouolofs dans la zone de Koutal, de Keur Lansana.

La zone de Kossy Mbitéyéne semble être celle des Bambaras car ils y suivent les Ouolofs (48%) avec 41% de la population.

II -II - La situation démographique

II -II -1- L'évolution de la population

Le recensement de 1988 crédite la Communauté Rurale de Ndiaffate de 18848 hbts. Le tableau 3 :Population pour sexe et par âge, selon les projections de 2002 à 2010 dans la CR de Ndiaffate donne à la CR/A 31860 hbts en 2007 repartis en 78 villages.

Cependant, le dernier recensement fait au cours de l'élaboration du premier PLD de l'an 2000, estimait la population de la CR à 18 347 hts, reparties en 74 villages, le document cité reconnaît que ce chiffre est très en deçà de la réalité, car le plus souvent on assiste à une sous-estimation de la progéniture pour ne pas alourdir la taxe rurale.

C'est pourtant à partir du chiffre de l'an 2000 que l'on à estimé la population de la CR en 2007 : 29 102 hbts dans le PLD 2007 pour 75 villages. L'évolution de 2000-2007 est de l'ordre de 10755hbts soit une progression relative de 55% et une disparition de 3 villages depuis 1988

Les jeunes y représentent 55 % en valeur relative avec un effectif de 16042 hbts

Les femmes avec 13246 hbts de la population représentent les 46% du total

II -II -2 -La structure de la population

· La répartition par sexe et par âge :

Nous avons déjà indiqué la part des femmes et des hommes dans l'effectif total de la population, mais pour les autorités de la CR la connaissance de certains segments de la population est essentielle.

L'effectif de la population imposable, l'effectif de 0 à 7 ans, celui scolarisable de 7 à 14 ans .La population imposable qui correspond à la population active est évaluée à 9069 hbts représente 31% de la population totale (PLD 2007).

La population de 0 à 7 ans, très vulnérable pour certaines maladies (paludisme maladies diarrhéiques) est de 4678 soit 16% de la population .des 4678 enfants 2585 sont des filles soit 55% de l'effectif total.

La population de 7 à 14 ans dire scolarisable est de 8364 enfants dont 4328 filles soit 52% de cette frange.

Il faut remarquer que ni à l'antenne locale de Direction de la prévision et de la Statistique, DPS Kaolack, ni dans le PLD 2007 de la CR il n'est fait cas des personnes âgées, le troisième âge ne bénéficiant pas au près des structures locales d'une attention particulière

· La répartition ethnique et religieuse :

La population de la CR est essentiellement ouolof, peulh sérère et la population ouolof est majoritaire avec 17046 hts soit 59% de la population totale, elle est suivie par les peulhs qui représentent environ 6000hts soit 21% de la population totale, quand aux sérères, 5301 hts ils représentent 19 % de la population totale.

Les bambaras, le socés, les toucouleurs constituent le reste de la population. Sur le plan religieux, 98 % de la population est musulmane et 1% chrétienne.

Les grands foyers islamiques sont Kossy Attlanta fondé par l'Imam Hassan Cissé de Medina Baye, Thiakho Thioffior et Touba Sanokho

· La répartition socioprofessionnelle :

97 % de la population sont des agriculteurs et parmi eux 60% sont des éleveurs, le reste est constitué de commerçants et d'artisans.

· La répartition spatiale de la population 

Sexes

Ages

1988

% pop totale /88

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

Masculin

Tous âges

9375

1,000

13613

13981

14358

14746

15144

15553

15973

16404

16847

0-2

 

0,122

1657

1702

1748

1795

1844

1894

1945

1997

2051

3-5

 

0,113

1544

1586

1628

1672

1717

1764

1811

1860

1911

7-12

 

0,176

2397

2462

2528

2597

2667

2739

2813

2289

2967

9-15

 

0, 183

2490

2557

2626

2697

2770

2845

2921

3000

3081

13-16

 

0, 090

1227

1260

1294

1329

1365

1402

1440

1478

1518

17-19

 

0, 066

892

916

941

967

993

1019

1047

1075

1104

15-56

 

0, 430

5851

6009

6172

6338

6509

6685

6866

7051

7241

Féminin

Tous âges

9473

1,000

14135

14545

14967

15401

15848

16307

16780

17267

17767

0-2

 

0, 112

1580

1625

1673

1721

1771

1822

1875

1930

1986

3-5

 

0,106

1496

1539

1584

1630

1677

1726

1776

1827

1880

7-12

 

0,164

2325

2392

2461

2533

2606

2682

2760

2840

2922

9-15

 

0, 176

2490

2562

2636

2713

2791

2872

2955

3041

3129

13-16

 

0,091

1289

1326

1365

1404

1445

1487

1530

1574

1620

17-19

 

0,066

939

967

995

1024

1053

1084

1115

1148

1181

 

15-56

 

0,470

6641

6833

7031

7235

7445

7661

7883

8112

8347

Tous âges

 

1,000

27748

28526

29325

30147

30992

31860

32753

33671

34614

0-2

 

0,117

3237

3328

3421

3516

3615

3716

3820

3927

4037

3-5

 

0,109

3040

3125

3212

3302

3394

3489

3587

688

3791

7-12

 

0,170

4722

4854

4990

529

5273

5421

5572

5728

5889

9-15

 

0,179

4979

5119

5262

5410

5561

5717

5877

6041

6211

13-16

 

0,091

2516

2586

2659

2733

2810

2889

2970

3053

3138

17-19

 

0,066

1832

1883

1936

1990

2046

2103

2162

2223

2285

15- 56

 

0,451

 

12843

13203

13574

13955

14346

14749

15163

15588

Tableau 3 : population par sexe et par âge, selon des projections de 2002 dans la CR de Ndiaffate

La collectivité locale compte 75 villages avec une densité moyenne de 139 hts /km² (PLD 2007). Quant à la répartition spatiale de cette population on remarque que 52 % de la population habitent dans 10 villages de 500 à plus de 1000 hts dont les principaux sont Koutal, Ndiaffate -Escale et Thioffior, 32 % dans 29 villages de 200 à 500 hts et 16 % dans 36 villages de moins de 200 hts

On remarquera une tendance à l'exode vers les plus gros villages ou l'accès aux services sociaux de base est plus facile, de même que l'exercice des certaines activités comme l'artisanat ou le commerce.

CHAPITRE III- Les activités socioéconomiques

Elles sont essentiellement agricoles avec cependant un élevage dynamique surtout dans les zones marginales parce que peu propices à l'agriculture. La pêche peut encore développée pourrait connaître vu les difficultés de l'agriculture une croissance rapide. Le commerce avec les marchés ruraux et la proximité de Kaolack intéresse la quasi-totalité de la population.

III-I- L'agriculture

L'agriculture est la principale activité de la Communauté Rurale de Ndiaffate 95% de la population s'y consacrent. A l'instar le l'ensemble de la région naturelle du Sine Saloum les productions sont diversifiées, et associent les cultures vivrières comme les céréales (mil, sorgho, maïs) aux cultures de rente comme l'arachide. La Communauté Rurale ne produisant pas de coton.

Questions posées

% réponses

1-quelles sont les variétés cultivées?

Arachide mil principalement 100%

 

2-pratiquer- vous l'assolement?

Oui

 

3-qu'utilisez-vous pour la fertilisation de la terre?

Fumier engrais 65%

Rien 35%

4-pratiquez- vous la jachère?

Oui 25%

Non 75%

5-comment était la terre en 1987?

Bonne 100%

 

6-quel système pour se procurer les semences?

Conservation 30%

Achat 70%

7- quel est le matériel utilisé?

Traction Animale 90%

Traditionnel 10%

8-quels sont les problèmes de l'agriculture

L'eau et les semences 100%

 

9- avez-vous des aménagements agricoles?

 

Non 100%

10-avez-vous des changements collectifs?

 

Non 100%

Tableau 5 : vision de l'agriculture par les populations de la CR de Ndiaffate

Source : Enquête focus groupe (2007)

Le maraîchage qui est une culture d'appoint pour les ménages souffre du manque d'eau. L'activité agricole est souvent associée à l'élevage puisque 60% des agriculteurs sont des éleveurs (PLD 2007).

 

Arachide huilerie

Arachide de bouche

Coton

ANNEES

Sup(ha)

Rdt(kg/ha)

Prod(t)

Sup(ha)

Rdt(kg/ha)

Prod(t)

Sup(ha)

Rdt(kg/ha)

Prod(t)

1996/97

43 981

796

35 009

12 887

461

5 941

5 336

643

3 443

1997/98

38 668

996

38 513

9 600

619

5 939

6 860

Nd

nd

1998/99

23 863

1 161

27 705

5 244

1 161

6 088

6 204

620

3 846

1999/2000

28 636

1 451

41 558

7 352

1 080

7 939

3 317

750

2 488

2000/2001

44 025

1 026

45 170

14 151

890

12 594

1981

466

923

2001/2002

39 828

1 137

45 284

7 934

900

7 141

 
 
 

2002/2003

37 791

152

5 744

6 521

250

1 630

 
 
 

2003/2004

17 433

1 000

17 433

 
 
 
 
 
 

2004/2005

30 791

917

28 235

 
 
 

1 512

626

947

2005/2006

28 078

850

23 866

 
 
 
 
 
 

Source : DAPS (2007)

Tableau 6 : la production d'arachide et de coton de 1996 à 2006.

 
 

Mil

 
 

Sorgho

 
 

Maïs

 

ANNEES

Sup(ha)

Rdt(kg/ha)

Prod(t)

Sup(ha)

Rdt(kg/ha)

Prod(t)

Sup(ha)

Rdt(kg/ha)

Prod(t)

1996/97

67 841

808

54 816

9 495

798

7 577

7 386

1 043

7 704

1997/98

58 221

801

46 635

5 161

575

2 910

3 841

1 070

4 110

1998/99

39 608

706

27 963

5 129

341

1 749

940

681

640

1999/2000

40 400

720

29 082

5 385

341

1 836

959

681

653

2000/2001

39 509

911

35 993

4 219

940

3 966

1 387

980

1 359

2001/2002

51 303

702

36 015

7 020

967

6 788

3 048

1 500

4 572

2002/2003

54 436

1 113

60 587

5 116

867

4 436

1 839

1 000

1 839

2003/2004

55 556

950

52 778

3 485

700

2 440

4 831

1 900

9 179

2004/2005

42 256

746

31 523

5 648

888

5 015

3 551

2 780

9 872

2005/2006

37 725

827

31 199

3 573

900

3 216

2 838

2 200

6 244

Source : DAPS (2007)

Tableau 7 : la production céréalière de 1996 à 2006

 
 

Sésame

 
 

Riz

 

Années

Sup(ha)

Rdt(kg/ha)

Prod(t)

Sup(ha)

Rdt(kg/ha)

Prod(t)

1996

 
 
 

381

1 593

607

1997

 
 
 

73

1 600

117

1998

391

400

156

58

1 500

87

1999

400

400

160

70

1 757

123

2000

 
 
 

68

1 500

102

2001

1 200

350

420

48

1 500

72

2002

194

 
 

98

1 300

127

2003

1 110

650

2 885

 
 
 

2004

2 175

600

1 305

 
 
 

Source : DAPS (2007)

Tableau 8 : production de sésame et de riz de 1996 à 2004

 

Manioc

 
 

Pastèque

 

Années

Rdt(kg/ha)

Prod(t)

Sup(ha)

Rdt(kg/ha)

Prod(t)

1996

 
 

9 031

20 000

180 620

1997

 
 

599

20 000

11 980

1998

 
 

599

20 000

11 980

1999

 
 

1 684

20 000

33 680

2000

 
 

1 896

20 000

37 920

2001

 
 

3 968

20 000

79 360

2002

5 000

0

3 898

20 000

77 960

2003

6 000

600

5 356

20 000

107 120

2004

20 000

12 240

815

20 000

16 300

Tableau 8 : production de manioc et de pastèque de 1996 à 2004

Source : DAPS (2007)

Le Système et les Pratiques de Culture :

La part de l'agriculture est tombée depuis 2000 à moins de 10% du PIB. Elle représente pourtant 2/3 de l'ensemble du secteur primaire du Sénégal.

Destinée à nourrir une population à forte croissance, l'activité occupe une place extrêmement importante de la vie socio-économique de la Communauté Rurale. L'essentiel des exploitations est familial.

La terre reste le premier moyen de production. La CR couvre 20900 ha dont 16450 ha sont cultivables ce qui représente 78,7% soit 53% du total ou 68% des terres cultivables (PLD 2007).

Les sols "decks" sont les sols cultivables les plus étendus de la CR 80%, les sols diors y représentent moins de 05% des superficies ce qui fait de la CR une terre à sorgho, mais l'arachide y est pratiquée, même sur les sols "decks".

Le mode d'acquisition de terre est l'héritage, même si, depuis la décentralisation c'est le Conseil Rural qui distribue les superficies de culture, on peut aussi emprunter une parcelle pour les besoins d'une saison de culture.

Le système cultural est basé sur la pluie et le calendrier agricole débute par les opérations de débroussaillement. Cette opération, on la retarde jusqu'au début du mois de Juin pour préserver les sols de l'érosion éolienne et de l'insolation puis le semis à sec du mil souna est effectué. L'arachide devant être mise en terre dès les premières pluies.

Avec la poussée très rapide de l'herbe dans le secteur, les premiers sarclages interviennent une dizaine de jours après la première germination pour le mil, deux semaines pour l'arachide. Il est important de repasser après le premier sarclage pour un deuxième, avant les grandes pluies du mois d'Août pour espérer une récolte importante.

Les spéculations sont pour les céréales : le mil souna, le sorgho, le maïs et le riz.

Les cultures de rentes sont réduites à l'arachide. Les cultures de diversifications qui prennent de plus en plus d'importance sont le niébé, le manioc, la pastèque, et le sésame.

Le matériel agricole, qui n'a pas fait l'objet d'un recensement lors de l'élaboration du PLD est catalogué comme vétuste ou archaïque, car datant du programme agricole des années 1980 ou fabriqué par les forgerons.

Il s'agit essentiellement de semoirs "super éco", de houes occidentales, de houes sine, de charrettes (âne et cheval), de charrettes à boeufs, d'hilaires, de dabas, de sock-sock, de râteaux.

La culture est en général attelée, le matériel étant tiré par les ânes, les chevaux ou les boeufs. On utilise l'hilaire ou le sock-sock pour les opérations délicates comme le démariage du souna.

La jachère, intégrée à la rotation triennale est pratiquée là où elle est encore possible.

La fumure organique est utilisée si elle est disponible de même que l'engrais chimique pour ceux qui peuvent encore l'acheter.

Les paysans de Ndiaffate et des villages environnants, surtout les villages non enclavés situés sur la nationale 04, la route de Dabane ou la route de Passy, s'adonnent depuis quelques années à la culture de la pastèque qui est devenue une véritable culture intégrée au système agricole local.

Les Productions :

Les statistiques agricoles ne concernent pas, pour les chiffres disponibles le niveau communauté rurale et arrondissement. Seuls les niveaux départementaux, régionaux et nationaux sont disponibles.

Les chiffres disponibles font Etat pour le département de Kaolack de l'arachide d'huilerie, de l'arachide de bouche et du coton.

Ensuite un tableau est consacré aux céréales, mil, sorgho, maïs et riz.

Enfin un autre tableau pour le niébé, le manioc, la pratique et le sésame.

Pour l'arachide d'huilerie, l'examen du tableau montre de 1996/97 à 2006 les superficies sont passées de 43981 ha à 28078 ha soit une perte de 15903 ha en valeur absolue de 64% en valeur relative. Mais cette régression n'est pas linéaire parce qu'en 2001/2002, les superficies ont atteint 44025 ha et qu'en 2003/2004 elles sont tombées à 17433 ha. Cette situation est due à la distribution de semences insuffisantes, cf Tableau 6 de la production arachidière.

Les productions sont passées de 35009 T en 1996/1997 à 23866 T, mais cette production ne dépend pas des surfaces emblavées puisque par exemple sur 43 000 ha en 1997 il a été produit 35 000 T, sur 39 000 ha en 2002, il a été récolté 45 000 T.

Les rendements accusent la même variabilité. Visiblement la production arachidière diminue du fait du manque de semences, du manque d'intrants (engrais, fumier) et du fait de la mauvaise politique d'achat des graines avec les bons impayés et le système "Carreaux-Usine" qui laisse invendue une partie importante de la production.

Non seulement le paysan craint la pluviométrie déficitaire et la pauvreté des sols, mais il ne dispose ni de semences de qualité, ni suffisantes. Il brade souvent le peu qu'il a récolté au marché parallèle. Cela n'incite plus personne à faire de grands investissements pour cette spéculation.

Aujourd'hui personne ne nie plus raisonnablement que la filière arachide est menacée de disparition.

Pour les céréales, mil, sorgho, maïs, la baisse est générale tant pour les superficies que pour les productions, mais on y note un petit relèvement sur les rendements du fait que les parcelles de céréales surtout de mil bénéficient de toute la fumure organique que l'on dégage dans la concession.

Le sésame et le riz ont des productions aléatoires et assez faibles. Pour les cultures de diversification, manioc et pastèque, les situations sont opposées.

Si pour le manioc la production est passée en 2004/2005, à 12 000 T en 2006, la pastèque sur 9 000 ha a eu une production de 180 620 T en 1996/1997, cette production sur 815 ha est tombée 16 300 T, le rendement restant inchangé à 20,000 T/ha. Ce qui montre que les données sont visiblement fausses.

Cependant, pour la pastèque, sa production est bien établie maintenant pour la CR de Ndiaffate.

Les Difficultés de l'Agriculture :

Le constat alarmant de la baisse vertigineuse et généralisée des rendements des principales spéculations que sont :

L'arachide, le mil, le maïs, le sorgho a obligé ce conseil rural à un diagnostic des difficultés consignées dans le PLD 2007.

Les facteurs incriminés sont :

- La dégradation des sols

- La récurrence des feux de brousse

- Les difficultés d'accès aux crédits aux agriculteurs

- Le non inventaire du stock foncier

- La mauvaise répartition des terres

- L'absence de structure d'encadrement

- La non appropriation de la loi sur le domaine national

- La non application de la loi sur le domaine national

- La salinisation des terres due à l'avancée de la langue salée

- La faible utilisation des engrais et autres produits chimiques

- La monoculture de l'arachide

- L'insuffisance et la vétusté du matériel agricole qui sont engendrées par son non renouvellement

- L'accès difficile aux semences de quantité du fait de l'absence de production semencière locale et de la cherté des semences de qualité.

Le PLD déplore la faiblesse du maraîchage et de l'arboriculture, la difficulté d'accès à l'eau et la sous-valorisation des points d'eau naturel. Il aurait fallu y ajouter les difficultés de la filière arachidière du fait d'un manque d'une politique agricole résolue et claire pour les paysans.

Nous ajoutons un manque de formation due à la non prise en compte des besoins en formation des paysans que l'on appelle à une mutation vers une agriculture moderne au regard des objectifs d'une agriculture durable d'ici 2013 .

La CR après ce diagnostic, s'est fixée d'ici 2013 les objectifs suivants :

- Lutter contre la dégradation des sols en freinant l'avancée de la langue salée

- Mettre en place un GIE d'agriculteurs pour assurer la commercialisation au niveau local.

- Améliorer les rendements des cultures arachidières et céréalières par : une fertilisation soutenue des sols

- Une utilisation efficiente et efficace des engrais

- Le renouvellement du matériel agricole

- La pratique de la fumure organique

- L'intensification des cultures

- La valorisation du potentiel maraîcher par : l'aménagement des bas-fonds et le renforcement des capacités techniques et organisationnelles des populations.

- La mise en oeuvre de ce programme permettra d'impulser un renouveau agricole dans la CR. La CR s'oriente vers la recherche des moyens financiers d'y parvenir en utilisant les potentialités locales, mais aussi en s'associant à toutes les collectivités locales pour demander à l'Etat de transférer les moyens de la décentralisation aux structures locales.

III-II- L'élevage :

L'élevage Occupe une place importante dans la Communauté Rurale de Ndiaffate où tout le monde est éleveur (enquête focus groupe) Il représente en effet, la seconde activité économique après l'agriculture. Source de revenus importants, l'élevage joue un rôle fondamental aussi bien sur le plan économique que sur le plan socio- culturel.

Les espèces rencontrées sont les bovins, les ovins, les caprins, les équins, les asins, avec une forte prédominance des petits ruminants. Il est de type contemplatif et extensif (PLD 2007). Il s'agit dans cette partie de présenter le système pastoral et ensuite les problèmes de l'activité dans la Communauté Rurale.

Questions posées

% réponses

1-qui sont chez vous les éleveurs?

Tous 100%

 

2- les espèces élevées?

Bovins, ovins, caprins, volaille

100%

 

3 - quelles sont les structures d'encadrement?

Pas de structures 100%

 

4-comment est nourrit-on le bétail élevé?

Pâturage 95%

Aliment de bétail 5%

5-comment soigne t- on le bétail?

Vétérinaire 90%

Traditionnel 10%

7-les problèmes de l'élevage

Le vol 80%

L'alimentation 20%

8- y a-t-il des problèmes entre agriculteurs et éleveurs

Oui 20%

Non 80%

Tableau 9 ; Exploitation des fiches d enquêtes d l'élevage

Source : enquête focus groupe (2007)

Les Productions Pastorales :

Le sous secteur de l'élevage apporte une contribution d'environ 7% au PIB. En dépit de son potentiel et du rôle important qu'il joue sur le plan socio-économique, il n'atteint pas encore le niveau de performance attendu.

Cette faiblesse se traduit au niveau national par une facture laitière de plus de 35 milliards de F CFA par an et une production de viande insuffisante et aléatoire. La consommation per capita est située à 11 kg de viande et 33 litres de lait et de faibles revenus pour l'éleveur qui voit s'interposer beaucoup d'intermédiaires entre lui et le consommateur.

Les productions pastorales sont d'une manière globale liées aux productions agricoles. Au niveau du territoire communautaire les finalités de l'élevage sont liées aux zones et sont principalement : la capitalisation, la production de fumure organique par parcage, la production de lait et de viande.

Le Système de Production :

Pour comprendre le système de production il faut partir des civilisations agraires. Celle des sérères fondée sur la rotation triennale, qui fait se succéder l'arachide, le mil et la jachère pâturée sur le même champ, le cycle étant bouclé au bout de trois ans, sur trois champs. L'organisation vise donc la production agricole avec utilisation de l'élevage comme facteur de production. Le kad, Acacia albida, est mis à contribution pour ses possibilités de fertilisation en hivernage, son cycle végétatif étant inversé Sall M. et Dubresson A (1978) . La production animale, visant le lait et le commerce des bêtes sur pieds est un sous système par rapport à celui de l'agriculture.

Ce sous système de production manque de performance parce qu'il est de type traditionnel reposant avant tout sur la pâture naturelle Ba, (1986) cité par Soung, (2005) et sert encore aujourd'hui a entretenir la société des agro-éleveurs et le prestige social.

Pour ces finalités le système de production est dominé par trois techniques dont deux traditionnelles (l'élevage transhumant et l'élevage sédentaire) et une technique moderne, l'embouche bovine.

Les techniques traditionnelles sont l'élevage fondé sur la transhumance et l'élevage sédentaire. L'élevage transhumant est le fait des Peulhs qui représentent 21% de la population totale de CR, majoritaires autour de Koutal et dans la zone de Keur Lansana. Le bétail est maintenu dans les zones mises en défens pendant la saison sèche et mené au Djolof en période hivernale pendant laquelle l'espace occupé par les cultures réduit les zones de parcours.

L'élevage sédentaire des zones Sérères autour de Thioffior, Ndiaffate Sérére est fondé sur l'association agriculture-élevage et sert à fumer les champs par la technique du parcage.

Certains Peulhs, surtout à Koutal, se sont sédentarisés et ont fait évoluer leur activité en y introduisant la stabulation avec embouche pour vendre du lait et des bêtes sur pieds aux populations de Kaolack située à moins de 5 km.

Koutal qui à l'allure d'un chef lieu de CR est un gros village dont la prospérité est fondée sur la possibilité de retenir les vaches laitières dans la concession et de vendre des produits laitiers toute l'année, mais surtout l'embouche bovine qui est partagée par la quasi-totalité des habitants du village. Cette activité apporte des revenus substantiels à ceux qui la pratiquent. La technique est adoptée aujourd'hui par quelques éleveurs Sérères, en ce qui concerne l'embouche bovine car les Sérères continuent à conduire leurs troupeaux à travers les champs par les petits bergers.

Années

Bovins

Equins

Asins

Ovins

Caprins

1998

7066

4391

3687

20.831

10.735

2007

12984

2358

1405

7094

10358

 

+ 54,4%

- 58%

- 38%

- 34%

-3,5%

Tableau 9 : évolution de L'élevage entre 1998 et 2007 CR de Ndiaffate Source : PLD (2007)

Entre 1998, année du recensement agricole à la Communauté Rurale de Ndiaffate et 2007, effectué pour les besoins de l'établissement du PLD 2007, le cheptel, sauf pour les bovins qui ont augmenté de 54,4% en valeur relative, a vu tous les chiffres baisser : les Equins de 58%, les Asins de 38%, les ovins de 34%, les caprins de 3,5%.

La baisse des chiffres du bétail s'explique par l'appauvrissement généralisé des paysans qui vendent chevaux et ânes et par manque de possibilité de les entretenir, la paille d'arachide faisant défaut par suite du manque de semences.

Pour les petits ruminants, la baisse s'explique par l'obligation de la vente pour assurer la soudure dans un contexte de bons impayés de l'arachide, seule source de revenu monétaire de beaucoup de paysans.

La situation est alarmante et la pauvreté réelle. Pourtant la CR dispose d'atouts importants pour l'élevage.

Les Atouts :

La Communauté Rurale de Ndiaffate est une importante zone d'élevage qui accueille les grands pasteurs dès la fin des travaux champêtres. Les pâturages y sont importants et variés.

Sachant que "la qualité d'un pâturage ne dépend pas seulement de la biomasse produite en saison des pluies, mais également de la rareté de la flore et de la présence d'un couvert arbustif dense et diversifié permettant une alimentation équilibrée et suffisante tout au long de l'année (paille de saison sèche et azotée en fin de saison sèche en particulier) et protégeant le sol contre l'érosion": Ba, (1986) cité par Soung, (2005), les ressources Fourragères sont composées d'herbes diversifiées, des strates arbustives et arborées.

Le PLD a identifié 25 parcours et 06 pâturages constitués par les 06 aires mises en défens.

La strate herbacée appétée par le bétail est composée de graminées annuelles (Penicetum pedicillatum, Schoenefeldia gracilis, Echinochloa colona, Cenchrus biflorus) et d'espèces pérennes comme Andropogon gayanus qui restent sous forme végétative toute l'année.

La strate arbustive et arborée qui offre du fourrage aérien est formée de Zizyphus mauritiana, Acacia albida, Pterocarpus erineceus, Ficus sycomorus.

Mais cette strate est fortement dégradée de sorte qu'elle ne supporte plus une charge de bétail importante.

Parmi les atouts il faut citer l'appui du PAPEL, l'existence d'un poste vétérinaire à Ndiaffate et de 02 parcs de vaccination.

Les difficultés de l'élevage et les perspectives de solution :

Les difficultés rencontrées par le PLD sont de trois ordres :

La réduction des parcours de bétail et des zones de pâturage du fait de l'extension des terres de cultures, de la fréquence des feux de brousse.

La difficulté d'accès a l'eau du fait du tarissement rapide des mares, de la salinité des eaux et de l'insuffisance des abreuvoirs.

Le vol du bétail avec une complicité des populations locales.

Il faut ajouter la pauvreté qui oblige la population à brader le bétail sans avoir la possibilité de reconstituer les troupeaux faute de revenus conséquents, de la difficulté d'alimenter le bétail du fait de la réduction des pâturages et de la cherté des aliments de bétail.

Pour les solutions à ces problèmes et pour améliorer les perspectives, le (PLD 2007) insiste sur un certain nombre de points comme l'accès à l'eau, la lutte contre le vol de bétail, l'amélioration de la couverture vaccinale.

Mais la faiblesse des propositions du PLD tient au fait que la modernisation de l'élevage se résume au marquage du bétail, alors qu'au niveau national on parle de l'insémination artificiel et du croisement des races pour un meilleur rendement en lait et en viande, de l'amélioration du marché des produits animaux en veillant à l'équité qualité /prix.

Il faut aussi reconnaître à l'éleveur et à l'élevage des droits fonciers, au lieu de le confiner dans les espaces marginaux très fragiles, d'où ils sortent, créant des conflits avec les agriculteurs.

III-III - La pêche :

La pêche représente 2,5% du PIB Global du Sénégal et constitue la première branche exportatrice du pays avec 185,4 milliards de F CFA (282 milliards d'Euros) de recettes.

600 000 personnes travaillent dans le secteur dont 400 000 dans la pêche et dans la transformation artisanale. Le tonnage débarqué est passé de 50 000 tonnes en 1965 à 453 000 tonnes en 1997.

Une étude de la filière artisanale (FAO, Juillet 2006) indique qu'en 2003, la pêche artisanale a rapporté environ 163 milliards de F CFA de richesses nationales soit 4% du PIB en prenant en compte la contribution économique et sociale de ce secteur de la pêche.

Au cours de dernières années (2000-2006), la pêche artisanale est devenue le secteur économique primaire le plus important avec 12% du PIB primaire, devant le phosphate et l'arachide, et représente 30% des exportations.

Le tableau suivant de la Direction des Pêches maritimes nous permet de comparer la situation des différentes régions de pêche au Sénégal et d'apprécier celle de la région de Kaolack qui intéresse notre zone d'étude.

Pour Kaolack l'équipement des pirogues passe de 100 en 2000 à 154 en 2004. Soit 54 pirogues de plus en valeur absolue et 65% en valeur relative à partir de 2004, on enregistre une baisse avec 126 pirogues en 2005 et 89 en 2006.

La pêche des petits poissons pélagiques (P)  connaît à Kaolack une constante baisse : 60,83 T en 2000, 39,80 T en 2001, 32,78 T en 2005 du fait de la raréfaction du poisson dans le Saloum.

En revanche pour les espèces démersales (D) avec les crevettes on assiste à une constante augmentation : 526,32 T en 2000 716,9 T en 2001, 834,01 T en 2005.

Pour la CR de Ndiaffate, les données reçues concernent l'année 2005 du service des pêches de Kaolack.

La CR de Ndiaffate, a une pirogue motorisée, 6 pirogues à voiles 26 filets maillants dérivants (Kili) et 12 filets maillants fixes (Moudiasse).

R E G I O N S

Dakar

Thies

St Louis

Ziguinchor

Fatick

Louga

Kaolack

2000

Pirogues

2 349

2 037

324

2 563

543

94

100

 

Production

P

21 922,51

216 100,35

22 783,94

2 822,92

2 248,92

122,35

60,83

 
 

D

7 357,81

30 674,63

11 502,01

12 762,39

6 595,64

2 726,90

526,32

2001

Pirogues

 

2 407

2 126

291

2 463

861

105

265

 

Production

P

25 743,40

204 837,80

22 194,40

3 399,00

5 030,90

95,60

39,80

 
 

D

8 186,00

30 767,80

10 556,50

12 119,70

6 235,70

2 436,00

716,90

2002

Pirogues

 

2 465

2 215

258

2 362

1 179

117

430

 

Production

P

26 002,33

190 708,38

 
 
 
 
 
 
 

D

7 841,74

27 121,60

 
 
 
 
 

2003

Pirogues

 

2 508

2 571

158

2 626

1 238

108

140

2004

Pirogues

 

3 176

2 441

173

2 410

1 026

128

154

 

Production

P

 
 
 
 
 
 
 
 
 

D

 
 
 
 
 
 
 

2005

Pirogues

 

3 162

2 558

246

2 276

986

157

126

 

Production

P

37 710,25

211 298,38

44 744,26

8 385,55

3 779,24

317,14

32,78

 
 

D

13 521,63

55 626,96

4 560,53

16 553,29

7 057,50

2 559,31

834,01

2006

Pirogues

 

2 741

2 590

378

2 195

1 011

167

89

Tableau 10 : La pêche au Sénégal de 2000 à 2005.

Source : Direction Des Pèches Maritimes (2007).

Les pêcheurs de poisson sont au nombre de 11 et les pêcheurs de crevettes sont au nombre de 52 essentiellement entre Ndiaffate et Keur Lansana..

Source : Services des Pêches de Kaolack (2005).

Pour l'activité dans la CR le PLD note qu'elle prend de plus en plus de l'ampleur surtout dans la zone de Ndaiffate et de Keur Lansana dans le contexte de la baisse des revenus agricoles.

Questions posées

% réponses

1-Pratiquez vous la pêche?

Oui 5%

Non

95%

2-quel instrument utilisé vous pour la pêche?

Filets 95%

Autres

5%

3-quelles sont les espèces capturées ?

Mulets carpes crevettes 100%

 

4-à quoi sont destinés les produits

De la pêche?

Consommation 95%

Vente

5%

5-quels sont les problèmes rencontrés

Pour cette activité?

Rareté du poisson 100%

 

Tableau 11 : exploitation des fiches d'enquête focus groupe

Source : Enquête (2007)

Sur une longueur d'environ 10km de côte, une centaine de personnes s'adonne à l'activité de pêche surtout en période de crevettes (Convention Locale : du 15 Septembre au 15 Mars). Le tonnage débarqué en 2005 est de 10,8 T pour le poisson et 4,2 T pour les crevettes ce qui est estimé à 7 560 000 F CFA pour le poisson et 7 140 000 F CFA pour les crevettes au total 14 700 000 F CFA pour l'année 2005.

On ne dispose pas d'autres chiffres pour la pêche à Ndiaffate, mais le secteur d'activité de la pêche se heurte à un ensemble de difficultés parmi lesquelles on peut citer :

- Vétusté et rareté des moyens de production

- Modicité des moyens financiers

- Absence de cadre d'émancipation des pêcheurs, manque de moyen de circulation accessibilité au marché (enclavement de la zone de pêche)

Compte tenu de l'enclavement de la zone, du manque de moyens de conservation et des faibles quantités débarquées, le poisson est consommé sur place, par vente du surplus aux voisins. La crevette fait l'objet d'une collecte par les mareyeurs ou leurs représentants qui s'organisent pour enlever la production.

Pour remédier à cette situation, et impulser un nouveau souffle à la pêche, la CR annonce une batterie de mesures dont :

- assurer une restauration des ressources par le reboisement en palétuviers et le repos biologique.

- moderniser la pêche avec l'acquisition de nouvelles pirogues

- promouvoir la professionnalisation et l'augmentation du nombre des acteurs du secteur par un renforcement des capacités techniques et organisationnelles.

- faciliter le système de financement en organisant un forum sur le crédit avec les Institutions de Micro Finance (les IMF locales) et autres partenaires pour développer l'intermédiation financière,

- favoriser les rencontres d'échanges avec les autres pêcheurs de la localité.

III-IV- L'exploitation forestière :

Les ressources forestières, selon une définition largement acceptée au Sénégal, englobent toutes les ressources végétales (et même animales sauvages) situées sur les terres non agricoles et non bâties (CSE 2007).

Sur cette base le PAFS (1993) évalue les formations végétales à 12 725 000 ha soit 64,5% du territoire national.

La CR de Ndiaffate comprend 4 forêts classées qui sont les îles de Kousmar 1975 ha, Koutal 1890 ha, keur Makhtar 850 ha et Vélor 200 ha soit au total 4915 ha. Si la CR fait 20 900 ha cela signifie que ces 23,4% de ce territoire sont classés comme ressources forestières.

Ce domaine Nord-soudanien comprend des espèces comme Bombax Costatun, Combretum glutinosum, Combretum micranthum, Cordyla Pinntana, Gera Senegalensis, Anogeisus leïocarpus...

Les ressources forestières sont en dégradation avancée du fait des facteurs suivants :

v Facteurs Ecologiques :

- La sécheresse :

Elle induit la disparition de certaines espèces , surtout les grands arbres comme Anogeïsus leïocarpus, Tamarindus indica , Parkia biglobosa. et l'adaptation d'autres espèces , Andropogon gayanus et Pennicetum pedicillatum, Cenchrus biflorus constituant la strate herbacée.

..

- Les facteurs anthropiques

L'émondage des ligneux, pratique pastorale courante, est un préjudice causé par les bergers. On constate dans les aires de parcours et dans les forêts classées une forte dégradation due aux pratiques de l'élevage.

- Les feux brousses :

Sont récurrents dans la CR et sont souvent intentionnels. Malgré qu'on ai pas signalé, de feux de brousse en 2007 dans la Communauté Rurale.

- La déforestation :

Elle survient pour la recherche du bois de feu, de bois d'oeuvre, du charbonnage , et par l'expansion agricole.

Si l'on sait que les besoins en bois par personne et par an sont d'environ 1,1 m3 en milieu urbain et 1,5 m3 en milieu rural CSE (2005) la CR de Ndiaffate forte de 29 102 habitants en 2007 doit consommer 43 653 m3 de bois. Ce chiffre, en corrélation avec le taux d'accroissement de la population de 1,39% par an, va en s'aggravant alors que beaucoup de ligneux ne se régénèrent plus du fait des conditions climatiques difficiles.

La CR connaît une grande exploitation frauduleuse des ligneux pour le charbonnage, ce qui fait qu'aucun chiffre n'est avancé pour l'exploitation forestière. La situation est dans tous les cas, décriée par le PLD qui préconise la redynamisation des cadres de concertation (CAC).

III-V - le commerce :

L'activité concerne la quasi-totalité des actifs de la Communauté Rurale qui doivent écouler la production agricole et animale et halieutique. Il constitue le principal domaine d'intervention du secteur informel et le principal pourvoyeur d'emploi en particulier pour les femmes et les jeunes.

Le Gouvernement en vue de la promotion du commerce, après avoir élaboré la stratégie de développement de promotion des exportations sénégalaises (STRADEX), a fait procéder à un diagnostic de l'intégration internationale du Sénégal dans le cadre du programme de "Cadre Intégré d'Assistance Technique lié au Commerce". Une lettre de politique sectorielle a aussi été élaborée en vue de jeter les bases à long terme du développement du commerce. Ces initiatives visent la définition d'une stratégie cohérente de promotion des exportations, la gestion rationnelle du marché intérieur sénégalais et à la mise en oeuvre de divers programmes de renforcement des capacités.

La Communauté Rurale de Ndiaffate dispose de peu d'infrastructures marchandes.

- 08 Points de collecte pour l'arachide

- 155 Boutiques dont 13 non fonctionnelles

- 13 Télécentres

- 08 Magasins de stockage

- 05 Marchés permanents à Thioffior, Ndiaffate, Tawa, Thiakho et Koutal.

- 02 Marchés hebdomadaires dans les villages de Thioffior et Ndiaffate

- 02 Halls de marché à Ndiaffate et Koutal

L'ONG `'Afrique Équitable'' qui intervient dans le village de Koutal Malick Ndiaye, notamment dans la transformation des produits agricoles tels que l'arachide, le mil, mais aussi la teinture et la savonnerie.

L'ONG aide les populations de ce village à exporter leurs produits vers le Canada.

Les difficultés sont importantes :

- au niveau de la collecte de l'arachide, la difficulté d'accès aux points de collecte, le faible tonnage accepté par les peseurs par rapport au tonnage disponible, et les bons qui sont donnés au moment de la pesée et qui restent le plus souvent impayés.

- la difficulté d'écoulement des produits en général

- conservation des produits

- l'accessibilité aux produits surtout en période hivernale.

- la faiblesse des revenus

- l'absence de draines de froid

Il faut noter aussi que l'essentiel de l'activité commerciale se fait à Koutal et Ndiaffate Escale.

Les marchés hebdomadaires ont une importance secondaire par rapport au marché hebdomadaire de Passy.

La relance du commerce passe par le relèvement de la situation économique du monde rural, avec un soutien de la filière arachide par l'Etat.

- par le désenclavement des zones de production

- l'installation d'unités de conservation des produits périssables

- l'accessibilité aux produits surtout en période hivernale

- la sécurisation de l'élevage par l'éradication du vol de bétail.

Conclusion partielle

A partir de 1998 la tendance générale est au relèvement des totaux pluviométriques annuels, qui se situent largement au-dessus de la moyenne de 600mm, dans la même période la température moyenne maximale annuelle est toujours supérieure à 36°C.

Peut-on voir là, la preuve du réchauffement climatique ?

Les sols hydromorphes sont les plus étendus de la CR 80% selon le PLD 2007, riches en calcium et en argile ces sols dits deck sont lourds et difficiles à travailler. Ils se distribuent en quatre facies dans la CR.

La qualité de l'eau jadis excellente avec une teneur en fluor inférieure à 1mg/l, s'est détériorée ces dernières années avec la remontée du sel, rendant le liquide saumâtre en plusieurs endroits

.Des formations végétales de la Communauté Rurale de Ndiaffate, il ne subsiste que les grands arbres épargnés par les agriculteurs.

La population estimée de la CR en 2007 est de 29 102 hbts (PLD 2007) répartie dans 75 villages. L'évolution de 2000-2007 est de l'ordre de 10755hbts soit une progression relative de 5,5% avec une disparition de 3 villages depuis 1988. Les jeunes y représentent 55 %, les femmes les 46% du total.

L'agriculture est la principale activité de la Communauté Rurale de Ndiaffate 95% de la population s'y consacrent. Les productions sont diversifiées, et associent les cultures vivrières comme les céréales (mil, sorgho, maïs) aux cultures de rente comme l'arachide.

L'élevage occupe la seconde activité économique après l'agriculture et occupe plus de 50% de la population de la Communauté Rurale

La de pêche dans la CR le PLD note qu'elle prend de plus en plus de l'ampleur surtout dans la zone de Ndaiffate et de Keur Lansana dans le contexte de la baisse des revenus agricoles.

L'exploitation forestière pour les besoins domestiques et les pratiques de l'élevage induit une forte dégradation du couvert végétal.

L'activité commerciale concerne la quasi-totalité des actifs de la Communauté Rurale qui doivent écouler la production agricole et animale et halieutique.

DEUXIEME PARTIE

DEGRADATION DES RESSOURCES NATURELLES DANS LA COMMUNAUTE RURALE DE NDIAFFATE

CHAPITRE I : Les facteurs de dégradation

La Communauté Rurale de Ndiaffate est marquée par une forte dégradation des ressources naturelles .Les réponses des populations aux questions relatives à cette dégradation sont nettes : dans les cinq zones présentées par notre étude, la dégradation est perçue comme remontant au moins vingt ans ou plus, certains la situant autour des années 1975 .Cependant les populations des zones de Vélor, Ndiaffate Escale et Keur Diarra Peulh particulièrement touchées par la salinité la ressentent plus que les populations des zones de Bandoulou Toucouleur et Thiakho Tioffior au sud de la CR. Les facteurs responsables de la dégradation des ressources naturelles sont divers. Il s'agit de facteurs naturels et de facteurs anthropiques.

I - I : Les facteurs naturels

I -I -1 : Le climat :

Le Sénégal, comme la zone sahélienne a subi des fluctuations climatiques répétées tout au long de son histoire. Alternance des périodes plus froides ou plus chaudes, plus sèche ou plus humides.

Beaucoup d'auteurs se sont intéressés à cette variabilité du climat, on peut retenir pour l'analyse pluviométrique du Sénégal. Le Borgne J. (1998), Dascosta H. (1992), Valentin (1994) Ndiaye (2000).

Il ressort de ces difficultés analysées une succession de périodes plus pluvieuses pouvant durer 5 à 6 ans. Il s'agit ces années 1900 à 1904, 1910 à 1914, 1919 à 1921, l'année 1931, 1939 à 1949, l'année 1968.

La période sèche actuelle a ceci de remarquable, qu'elle dure plus longtemps que les autres.

Pour mesurer la dégradation nous allons étudier la normale 1976 à 2005.

I-I-1- : La variation interannuelle des précipitations

La figure 1, présente une courbe en dents de scie. Ce qui signifie une succession de périodes sèches et humides avec un minimum, en 1983 et un pic en 1999. L'allure générale de la courbe se maintient entre 400 et 600 mm et reste supérieure à 500 mm à partir de 1999.

Figure 17 : Pluviométrie moyennes de la station de Kaolack de 1976 à 2004

I-I-1-2- : L'écart à la normale

A partir de la figure 1 il a été évalué l'écart à la normale de 1976 à 2005.

Les écarts sont très prononcés entre 1976 et 2005, les totaux varient de 304,8 mm en 2003 à 877,8 en 1999 soit une différence de 573 mm.

De 1976 à 1984, les années de pluviométrie déficitaire se succèdent sauf pour les années 1978 et 1981 qui sont excédentaires. De 1984 à 1989 on a une période humide avec trois années bénéficiant d'excédents importants 1985, 1988 et 1989.

A partir de 1990, on a deux années déficitaires, 1990 et 1991, puis deux années excédentaires 1983 et 1984.

De 1995 à 1998 ont une série déficitaire avec une seule année d'un excédent presque négligeable 3,84 mm.

A partir de 1999 jusqu'en 2005, la série est excédentaire avec trois années présentent des excédents importants 1999 avec 336,24 mm, 2000 avec 190, 44 mm, 2005 avec 226,44 mm seule l'année 2003 accuse un léger déficit -5,86 mm.

En comparant le total de la pluviométrie de la meilleure année de la normale 1976 - 2005 avec l'optimum climatique contemporaine (OCC) de 1931 à 1960 qui est de 796,8 mm on constate en excédent en faveur de 1999 de 81 mm.

On parle de reprise depuis 1999 mais l'examen de la figure I, montre que la courbe est descendante à partir de 1999 et reprise à partir de 2004 et 2005.

I-I-3- : La salinisation des terres et le phénomène d'acidification

Le processus de salinisation dans la communauté rurale de Ndiaffate est très important sur toutes les terres bordant la ria du Saloum de Bané Soutoura à koutal, et le long du marigot de Welor.

Cette salinisation se traduit par une forte teneur en sel dans le sol. Dans notre zone d'étude, les tannes se signalent par de vastes étendues nues qui progressent d'année en année.

Il s'agit d'abord d'une salinisation résultant de la forte teneur en sel du Saloum, du fait de la sécheresse qui a réduit les apports d'eau pluviale avec une très forte évaporation.

A marée haute, l'eau de la mer envahit les terres et y laisse une croûte salée qui élimine toute végétation. (SARR, 1994).

La remontée capillaire sous l'action de forte évaporation accumule les sels et les acides, polluant la nappe phréatique et rendant les terres incultes ; l'eau des puits et des mares devient saumâtre, impropre à la consommation humaine et animale.

Photo 1: tanne nu à Bané Soutoura

Cliché Abdoulaye Sène (2007)

Dans certains villages, le phénomène de salinisation et d'acidification peut prendre des proportions inquiétantes. Pour le village de Ndiaffate, 55% de la population ont perdu plus de la moitié de leur champ. (Fatou SOW 2002)

I - II: Les facteurs anthropiques

I - II - 1 - Les causes liées à l'agriculture

L'homme de par ses activités intervient directement sur les sols en les dégradant de par ses activités culturales et ses activités d'élevage, indirectement de par l'utilisation qu'il fait des ressources végétales. Nous allons examiner la dégradation de la ressource qui constitue le sol par l'effet de l'homme sous l'angle de la démographie et les activités socio-économiques.

I-II-2- La poussée démographique

Le recensement général de la population de 1988 crédite la communauté rurale de Ndiaffate de 18849hts sur une superficie de 209 km ² soit une densité de population 90,18hts/km². Une pression déjà forte sur les sols, avec une progression de plus de 2%/an, la population est estimée par les projections de la DPS à 28181hts en 2006 soit une augmentation de 9332 hts depuis 1988 avec une densité de 134,9 hts au km², elle sera de 31540 hts à l'horizon 2015 avec une densité de 150,9 hts au km².

S'il fallait distribuer équitablement à cette population la terre de la communauté rurale soit 20900 ha en 2006, chacun aurait reçu 0,74 ha. Cette part se réduirait 0,66 ha à l'horizon 2015.

Ceci pour montrer l'impact de la poussé démographique sur les terres disponibles.

Cette situation explique la réponse de la plupart des villageois à notre questionnaire. En effet, à la question est-ce qu'un étranger peut toujours avoir des terres dans votre village, une majorité de villages a répondu non !

I-II-3- Dégradation du fait du choix des spéculations et des pratiques culturales

Les variétés cultivées n'ont pas le même effet sur les sols, et la possibilité de cultiver telle ou telle espèce détermine le choix des populations quant à leur destination quand elles décident de se déplacer pour pratiquer la culture de l'espèce choisie.

Pélissier (1996) relève que « le territoire compris entre le Saloum et la Gambie ne disposait, au milieu 19éme siècle que d'un peuplement très marginal, très diffus.

Au-delà des limites de la clairière occupée par les terrains de culture de chaque village, s'étendaient d'immenses surfaces couvertes par la forêt et sur lesquelles ne pesait aucun droit foncier »

L'introduction de la culture arachidière par le pouvoir colonial a bouleversé l'économie rurale à tel point que l'arachide a rapidement devancé les cultures vivrières dans tous les villages. Le Sine Saloum par ses spécificités pédologiques et climatiques favorables à l'arachide est devenu le coeur du bassin arachidier.

La monoculture de l'arachide s'est installée dans beaucoup de territoire avec défrichement du fait de l'introduction de la culture attelée

Les pouvoirs coloniaux, les pouvoirs étatiques du Sénégal indépendant, ont joué à fond la carte de l'arachide en consacrant des efforts importants pour augmenter sa production.

C'est ainsi qu'un programme agricole (PA) a été mis en place avec des organismes d'encadrement qui ont complètement révolutionné les techniques culturales.

La culture attelée a complètement remplacé l'hiler que Pélissier (1966) a si bien apprécié et pour que rien ne gène cette culture attelée, la SODEVA a préconisé le dessouchage des champs nouvellement défrichés, sans procéder au reboisement. Ainsi, la déforestation a eu comme conséquences induites, l'accélération de l'érosion éolienne en saison sèche avec la possibilité d'accélération du vent.

Les terres ne suffisant plus, il a fallu abandonner la jachère, et ensuite la rotation triennale surtout en pays sérère fondée sur l'alternance arachide, mil, jachère pâturée.

L'arachide étant une spéculation de120 jours, la durée d'occupation du sol est plus longue et la terre n'a plus le temps de se rependre.

Sur le plan social, l'extension de la culture de l'arachide relègue les éleveurs sur les terres marginales en s'étendant sur les terres de parcours, ceci étant source de conflits éleveurs -agriculteurs notés dans beaucoup de villages de la Communauté Rurale de Ndiaffate.

Pour les travaux champêtres, le calendrier cultural place la préparation du champ en tête et cela commence par l'élimination des jeunes arbres au coupe-coupe et à la machette, ce qui gène leur régénération.

Puis vient l'élimination de la paille sèche. Si certains paysans respectent l'interdiction de l'usage du feu sur le champ, d'autres le pratiquent encore. Les vieux paysans et les bergers Peuls croient encore à la vertu de cette pratique qui selon eux, fertilise le sol et éloigne les criquets pèlerins.

Pourtant ce procédé empêche une mise à disposition de certains éléments nutritifs minéraux, en réduisant le niveau global du carbone (matière organique) (Rodale Institute 1989).

I-II-4- La dégradation du fait des politiques agricoles et le régime foncier

Nous l'avons évoqué plus haut, le Programme Agricole (PA) qui couvre la période 1960-1980 est un vaste plan d'équipement du monde rural. Rien n'est laissé au hasard : le paysan affilié à une coopérative y vend son arachide, la coopérative reçoit son financement de l'ONCAD qui prête encore du matériel agricole, des semences, des engrains et des produits phytosanitaires. L'ONCAD est soutenu par le BNDS Banque Nationale de Développement du Sénégal. Pour produire mieux et plus, ce même paysan est encadré par un organisme puissant, la SODEVA, qui sillonne tout le bassin arachidier. Le matériel agricole est fabriqué par une usine située à Pout, la SISCOMA. Une organisation parfaite qui ne réussit pourtant pas à augmenter les rendements agricoles. La seule réussite de la SODEVA a été l'introduction de la culture attelée et le bouleversant les techniques traditionnelles de production avec augmentation de la capacité opérationnelle des paysans.

Cependant l'intensification et la diversification des cultures échouent. Les défrichements entamant les dernières réserves foncières et les paysans à l'étroit quittent leur terroir vers les «terres neuves ».

A partir de 1980, la nouvelle politique agricole la NPA, marque le désengagement de l'Etat et la libéralisation du secteur. Le paysan se retrouve face à son destin, abandonné à lui-même. On lui demande de produire ses propres semences, d'acheter de l'engrais et de mettre à profit ce qu'il a appris en 20 ans de présence de la SODEVA, maintenant dissoute.

La conséquence immédiate est la disparition progressive de l'engrais minéral des exploitations alors que la fumure organique ne suit pas le rythme des défrichements. La pluviométrie en baisse limite le coton qui demande plus d'eau que l'arachide aux zones Est du bassin arachidier. Ainsi les terres qui ne se reposent plus par la jachère et qui ne reçoivent plus d'engrais se détériorent.

La Communauté Rurale de Ndiaffate, par sa bonne situation par rapport a Kaolack reçoit un afflux important de paysans à la recherche de terres, ce sont surtout des sérères venant de Sine comme Ndiaffate sérère ou des mourides comme à Touba Sanokho.

La phase actuelle est marquée depuis 2000 par la visée d'une agriculture à l'américaine sur les intentions sans réellement se concrétiser sur le terrain, de sorte que les paysans traumatisés par les bons impayés, les mauvaises semences, une politique commerciale déroutante, ne savent plus qui est leur interlocuteur. Est-ce l'Etat, l'usine, ou le spéculateur du louma ?

La loi sur le domaine national qui voulait démocratiser la terre a abouti à la gestion de la terre par les conseils ruraux. Comme « la terre n'appartient plus qu'à celui qui la travaille » celui qui possède l'équipement l'emporte sur celui qui est mal équipé. Cela aboutit à l'octroi des terres aux paysans du dimanche, citadins exploitants qui peuvent produire en fournissant le matériel à des paysans devenus ouvriers dans leur propre terroir des » Sourgas «  chez eux, ou aux marabouts qui obtiennent de défricher les réserves foncières et les forêts classées comme Vélor

L'adoption en juin 2004 de la loi d'orientation Agro-sylvo-pastorale (LOASP) qui reconnaît enfin les métiers de l'agriculture n'est pas encore suivie d'application et les conseils ruraux gèrent toujours les terres.

I-II-5- la dégradation des sols du fait de l'élevage

« Le cheptel domestique intervient de façon plus progressive que la faune sauvage sur les écosystèmes naturels » Touré, (1989).

La Communauté Rurale de Ndiaffate est une zone où l'élevage est très développé. Toutes les populations s'y adonnent avec d'importants troupeaux.

Les activités d'élevage sont basées sur le système pastoral traditionnel qui repose sur le pâturage naturel. Avec la pression agricole, les troupeaux sont relégués sur les bas fonds, les aires protégées et les terres marginales.

Le déficit fourrager du fait de l'insuffisance pluviométrique et la surcharge pastorale ont entraîné l'émondage et l'élagage abusifs des espèces arbustives et arborées appétées par les bêtes (Acacia albida, Zizyphus mauriciana, Anogeissus leiocarpus) en saison sèche et la dénudation des sols qui en résulte intensifie la déflation éolienne.

Cela n'empêche pas la divagation avec destruction des jeunes pousses des plantes fourragères, d'ou appauvrissement de la biodiversité végétale.

La surcharge est aussi source de réduction des ressources hydriques. Il faut enfin considérer le piétinement du bétail sur le sol. Surtout autour des puits et des forages lors de l'abreuvement et sur les pistes de parcours. 

Le piétinement du bétail, en détruisant les agrégats a favorisé le transport des particules fines et l'obstruction de la porosité qui se traduit par une diminution de l'infiltration et des réserves hydriques Sadio (1985). Ces auréoles sont aujourd'hui perçues comme des points de départ de la désertification

I-II-6- Les besoins en bois de chauffe, en charbon et en bois d'oeuvre

Selon les estimations du Centre de Suivi Ecologique CSE 2005, les besoins en bois par personne et par an sont d'environ, 1,1 m3 en milieu urbain et 1,25 m3 en milieu rural.

La population de Ndiaffate estimée à 27802 hts en (2005) DPS (Projections démographiques 2005-2015), utilise le bois de chauffe comme principale source d'énergie, incontournable dans la satisfaction des besoins énergiques des populations. Ce bois utilisé pour la cuisine doit être du dois mort ramassé tel quel dans la brousse. Mais devant la rareté du produit, les populations transgressent de plus en plus la loi en procédant à la taille des buissons et des arbres. Pour le charbonnage, l'activité est clandestine et le fait dit-on d'étrangers, qui opèrent avec la complicité des autorités locales des villages et des agents des Eaux et Forêts. Des villages comme Campement Ibou Dramé, abritaient autrefois nous a t-on dit beaucoup de peulhs du Fouta Djalon, qui au lieu de se contenter des arbres déracinés par les intempéries, rasaient le genre Ngera senegalensis. Leur séjour prolongé dans une forêt laisse après eux une véritable clairière déboisée. Il n'est pas rare aussi que leur activité occasionne des feux de brousse avec des dégâts importants sur le couvert herbacé et les arbres.

Le bois d'oeuvre, utilisé pour les charpentes, les palissades, les outils agricoles est tiré des espèces ligueuses ciblées. Il s'agit essentiellement d'Anogeisus leiocarpus, Cordila pinnata, Prosopis africana. L'artisanat local utilise Cordyla pinnata pour faire pilons et mortiers. On en exporte aussi vers les villes pour alimenter l'industrie du « jembé » ou l'artisanat touristique. Giffard (1993) cité par Diatta (1994), estime que l'espèce Cordyla pinnata était au début des années 1970, l'espèce forestières la plus exportée de la région du Sine Saloum avec une moyenne annuelle de 3000 arbres abattus par les bûcherons pour les besoins de la fabrication des mortiers, pilons, de la menuiserie ou du charbonnage.

I-II-7- L'activité de cueillette et la pharmacopée

Il faut signaler un droit tacite sur l'exploitation des arbres en milieu rural. L'arbre est accepté propriété du propriétaire du champ sur lequel il a poussé. Les arbres appartiennent aussi au village qui contrôle les terres sur lesquelles ils poussent. Les arbres éloignés de tous villages appartiennent à tous et peuvent être exploités par n'importe qui. La cueillette est donc faite en respect de ce code par les femmes et les enfants, de ce fait elle est moins nocive que la recherche du bois.

Cette exploitation est un complément alimentaire pour la population et une source importante de revenus pour les femmes. Il s'agit essentiellement des fruits d'Adansonia digitata, Balanites Aegyptiaca, Zizyphus mauriciana. Les feuilles d'Adansonia digitata, qui accompagnent le couscous comme émollient sont très recherchées de même que les fruits de Cordyla pinnata appelés « viande du Saloum ». Le baobab aussi fournit des cordages de même que Pilostigna retuculum.

Peut être, faut-il signaler la gomme de l'Acacia senegal, pour l'industrie d'habillement et celle de Setigera stercula pour l'alimentation.

D'autres fruits comestibles ne font pas l'objet de vente, mais cueillis par les enfants pour l'alimentation.

Les populations rurales se sont toujours servies des plantes pour se soigner. La récession économique, la cherté des médicaments modernes ont exacerbé l'utilisation des plantes locales avec aujourd'hui leur commercialisation.

Certaines espèces réputées soigner telle ou telle maladie des hommes ou des animaux sont surexploitées et menacées de disparition, on peut citer l'exemple de Ximena americana de Cassia seberiana, de Parkia biglobosa.

I-II-8- Les feux de brousse

Les feux de brousse, phénomène ancien, sont devenus préoccupants à cause de leurs conséquences néfastes sur les écosystèmes, l'économie et le social. Ces vingt dernières années, la situation s'est aggravée du fait :

- De la diminution de la pluviométrie et de l'humidité de sols qui ont affecté la santé des différentes formations forestières.

- L'explosion démographique avec ses besoins en terres agricoles, pastorales et en produits forestiers divers.

- La mauvaise utilisation du feu par les producteurs ruraux.

Les périodes

L'examen du tableau de la campagne 2004/2005, de la Direction des Eaux et Forêts, chasse et de la conservation des sols montre que les feux de brousse débutent dès octobre dans la région de Louga et se terme fin Juin par les derniers feux signalés dans la région de Kaolack. Le front du feu progresse du nord au Sud et atteint son paroxysme en Mars et Avril.

Tableau 13 : période des feux de brousse

Source : Direction des Eaux et Forêts (2007) .

La fréquence du phénomène a pu faire dire à (Ba, 1986) : « le feu de brousse est une variable du système agraire et pastoral traditionnel»

Les causes

L'homme, de manière volontaire ou involontaire, est à l'origine des feux de brousse. C'est le constat de l'ensemble des observateurs. Les feux de foudre étant rares voire inexistante au Sénégal. Les pasteurs pensent que c'est un moyen de régénérer la strate herbacée (Diatta M, 1986).

Les causes anthropiques sont nombreuses et diverses ; on peut citer :

Les feux intentionnels, allumés pour :

- dégager un espace agricole

- protéger les habitations

- avoir une bonne vision

- renouveler le miel

- préparer les champs de culture

- éloigner le transhumant

- Nuire à un adversaire

Les feux allumés par négligence  sont le fait de: les fumeurs, les campeurs, meules de carbonisation mal surveillées, feu de cuisson mal éteint, feu des transhumants ou des voyageurs

Les causes accidentelles : la récolte du miel par la méthode traditionnelle, le transport de braise de case en case, les malades mentaux, la chasse avec des fusils de traite, les enfants.

C'est un moyen de régénérer la state herbacée (Diatta M, 1986) partir des études faites sur la communauté rurale de Bandafassi) montrer qu'en dépit de la destruction de la couverture herbacée, la végétation se reconstitue quelque soit la période de mise à feu. La raison est que même si pour Pénning et al, (1982), le feu détruit les semences, il y a des espèces comme le Diheteropogon hagerupii, Loudetia togoensis, Schoenefeldia gracilis et le Blépharis Linarifolia ont des semences résistantes au feu. Il faut aussi admettre que l'élévation de la température consécutive au feu a peu d'effet au delà des cinq (5) premiers centimètres du sol.

Cependant la répétition du passage des feux tardifs peut modifier la composition floristique et la structure de la végétation. Le feu supprime les jeunes pousses, les fruits, touchant directement les revenus des populations.

Le tapis herbacé joue un rôle d'écran contre l'érosion éolienne et le splash des premières pluies. S'il est éliminé par le feu, cet écran disparaît (Sall M, 1982).

Les sols soumis au feu s'appauvrissent et deviennent sensibles au ruissellement.

Les superficies brûlées

Le tableau N° 2 : variation spatiale des feux campagne 2004-2005 montre les superficies brulées, le nombre de cas signalés la superficie régionale totale en ha et le pourcentage brûlé par rapport à la superficie totale.

Régions

Nombre

De cas

Superficies

Brûlées

(ha)

Superficies

régionales

(ha)

% surfaces

Brûlées

(ha)

Dakar

3

17

55000

0.33

Diourbel

6

1436

435900

0.32

Fatick

6

1125

793500

0.14

Kaolack

52

20028

1431200

1.39

Kolda

145

47906.5

2100000

2.38

Louga

15

13229

2898800

0.46

Matam

9

63200

2509300

2.51

Saint Louis

4

370

1997200

0.02

Tambacounda

99

15596

5960200

0.26

Thiès

5

91

660100

0.01

Ziguinchor

20

4863

733900

0.66

Total

364

167861

19426300

0.85

Le tableau n°14 : variation spatiale des feux campagne 2004-2005

Source ; Direction des Eaux et Forêts (2006)

Pour la région de Kaolack où se situe notre zone d'étude de communauté rurale de Ndiaffate, 20028 ha sur 1431200ha sont brûlés soit 1,39% total

CHAPITRE II: les manifestations de la dégradation

II - I : La dégradation des ressources hydriques

Les ressources hydriques de la Communauté Rurale de Ndiaffate sont constituées par le réseau hydrographique du Saloum et les mares d'une part, des nappes souterraines d'autre part. La dégradation a touché ces réserves.

II - I -1 : La dégradation des eaux de surface

Les eaux de surface sont constituées du système des bolongs du Saloum dont le marigot de Vélor qui s'étend jusqu'au centre de la Communauté Rurale dans la forêt classée de Keur Makhtar, d'une douzaine de mares temporaires et le cours temporaire du Kodiolel qui part de Bill Bambara en descendant vers le sud en direction de Dabane et Keur Sidy.

Le bras de mer du Saloum au niveau de la CR et le marigot de Vélor ont un taux de salinité très élevé. Déjà à la latitude de Sokone plus au Sud, Marius (1977) relève 100g/l ce qui est 2 à 3 fois supérieur à la salinité de la mer. Ce taux élevé est peut-être la cause de la disparition de la mangrove du territoire de la communauté rurale. C'est ce qui ressort du rapport de l'association WAME (2005) pour expliquer l'échec de la réintroduction des palétuviers à Bané Soutoura.

Les mares ont été atteintes par l'ensablement. Elles sont donc pour la plupart de dimension restreinte et gardent peu d'eau pendant la courte durée de l'hivernage.

Cette situation oblige les paysans et les éleveurs à recourir aux forages et aux puits pour les besoins domestiques et l'abreuvement du bétail.

II- I - 2 : la dégradation des eaux souterraines

Les nappes souterraines sont atteintes par les puits traditionnels, les puits améliorés et les forages. La baisse de la nappe phréatique consécutive au déficit pluviométrique a fait que les puits traditionnels ont tari et les paysans n'ont plus les moyens d'atteindre la nappe par leurs propres techniques et beaucoup de villages souffrent du manque d'eau.

C'est le cas de la plupart des villages du nord de la Communauté Rurale, de Bané Soutoura à Campement Ibou Dramé au nord-est. Les puits améliorés plus profonds, forés avec l'aide de l'Etat, des ONG ou des organismes de développement sont parfois pollués par le sel a concurrence de 0,1mg dans les régions centrales où est localisée notre zone d'étude avec parfois 350 à 400mg/l.

Si les forages de Koutal, Kossy Atlanta, Thioffior, Sanctuaire et Ndiaffate fonctionnent encore, celui de Kounkoudiang est totalement hors service parce que saumâtre. Keur Waly, Keur Kibry, Keur Djime ont des problèmes d'eau. La zone sud autour de Bandoulou ne connaît pas encore ces problèmes liés au sel.

II - II : La dégradation des sols

Les données géologiques, les facteurs géomorphologiques et les facteurs climatiques sont les principaux responsables de la dégradation des formations pédologiques. Il faut y inclure l'action de l'homme dont l'activité peut jouer un rôle direct ou indirect dans la dynamique des écosystèmes.

Les sols dans la Communauté Rurale de Ndiaffate ont subi une forte dégradation surtout au nord et au centre. Les aspects les plus visibles de ce phénomène sont l'érosion hydrique, l'érosion éolienne, la salinisation et l'acidification.

Les parties les plus affectées étant celles bordant la ria et ses bolongs. A l'instar du bassin arachidier, la Communauté Rurale est dominée par les sols ferrugineux tropicaux à très forte érodabilité et à faible stabilité structurale avec une forte teneur de sable. Ces sols ont une grande pauvreté biochimique, de couleur beige avec un lessivage d'argile. On trouve aussi des sols hydromorphes et vertiques et des sols hydro morphes à gley salé constituant les tannes vifs, sableux ou argileux (PRAE 1997).

II - II - 1 : l'érosion hydrique

Le facteur le plus général est la pluie. Cependant dans la partie bordant la ria, l'attaque des sols par l'eau salée en marée haute est aussi visible.

Ainsi nous allons étudier l'érosion hydrique du fait de la pluie et du fait aussi des eaux marines.

II - II - 2 : l'érosion pluviale

Les eaux de pluie au niveau du sol s'infiltrent ou ruissellent. L'infiltration dépend des états de la surface, de l'intensité, de la durée et de la fréquence de la pluie.

Pour l'état de la surface, (Roose, 1972) cité par (Ndour, 2001) affirme que la disparition du couvert végétal entraîne la dégradation de la structure du sol et intensifie le ruissellement qui peut atteindre 15 à 40% du volume pluviométrique.

Ainsi la sécheresse, lorsqu'elle se prolonge avec comme effet la réduction de la couverture végétale, affaiblit la protection du sol, augmente le ruissellement, diminue l'infiltration, donc le stock d'eau utile aux plantes.

S'il est commun de distinguer dans les manifestations de l'érosion pluviale le « splash » et le ruissellement, on retiendra que le ruissellement est la manifestation la plus visible dans la Communauté Rurale de Ndiaffate.

Le « splash » ou érosion de rejaillissement se produit lorsque la pluie, par sa force, arrache les particules de sol sous l'effet de l'énergie cinétique des gouttes de pluie. (Rognon 1994)

Le ruissellement se déclenche dès que le sol ne parvient plus à absorber la pluie. Il peut être un ruissellement en nappe, en rigole ou en ravine.

Photo 2 : érosion par ruissellement activée par la présence de microfalaises sur le tanne nu à Bill Peulh

Cliché Abdoulaye Sène (2007)

II - II - 3 : L'érosion marine

L'eau très saumâtre de la rive peut éroder le plateau en période de haute marée en y modelant des micro-falaises et en y installant de vastes tannes nus comme partout dans la région de Bané Soutoura et de Bill Peulh.

Photo 3: Touba Sanokho la digue anti-sel , Cliché Abdoulaye Sène (2007)

II - II - 4 : L'érosion éolienne

C'est le fait des vents, les alizés en saison sèche. Cependant l'érodabilité d'un sol par l'érosion éolienne dépend des propriétés physiques. Les sols sableux comme les sols diors sont particulièrement sensibles à ce phénomène. Le vent entraîne les éléments fins comme les limons, la matière organique en provocant une dégradation de la structure et l'émiettement des agrégats. Cet effet augmente avec la vitesse du vent qui devient importante avec l'absence de couvert végétal.

Dans la Communauté Rurale de Ndiaffate, cet effet se fait sentir dès que l'on quitte la région des tannes nus au nord jusqu'à la partie centrale. Dans le sud beaucoup plus boisé, la vitesse du vent est réduite ce qui fait que l'érosion éolienne est peu perceptible.

II - III : La dégradation de la végétation

II - III - 1 : Dégradation du fait des conditions physiques

La baisse de la pluviométrie depuis bientôt trente ans, la salinisation des terres mais aussi l'exploitation excessive des ressources végétales par les hommes et leurs animaux, ont considérablement dégradé les ressources végétales de la Communauté Rurale de Ndiaffate. L'enquête effectuée auprès des populations a révélé des disparitions d'espèces utiles de la communauté rurale comme Parkia biglobosa, mais aussi Detarium senegalasensis

II - III - 2 : Dégradation du fait de l'érosion

L'érosion active par ruissellement et aussi cause de dégradation de la végétation .en bordures des microfalaises les zones boisées accessibles aux eaux voient leur végétation menacés par le ravinement qui met à nu les racines gênent leur alimentation en eau ou les déséquilibrant.

Arbres menacés par l'érosion

Photo 4 : Bill Peul, sur la microfalaise, dans la zone de contact cordon/Tanne nu, on remarque l'érosion hydrique par ruissellement actif.

Abdoulaye Sène (2007)

II - III - 3 : le rôle de la salinisation et de l'acidification dans la dégradation de la végétation.

Nous avons vu que la zone des tannes de la CR de Ndiaffate est un espace nu, même les halophytes comme la mangrove n'a pas pu supporter la salinité élevée de la zone. Cela explique l'échec de réintroduction des palétuviers à Bane Soutoura : des restes de mangrove sur le tanne nu.

Photo 5 ; des restes de mangrove sur le tanne nu à Bane Soutoura.

Abdoulaye Sène (2007)

II-III-4 : Les signes de dégradation du fait des feux de brousse

Les zones affectées de façon répétée pour les feux de brousse présentent des signes de dégradation caractéristiques qui sont entre autres :

Une diminution de la diversité floristique et des potentialités de régénération. Une réduction du stock de bois et donc du potentiel de séquestration du carbone. Les feux étant souvent liés aux activités humaines, les zones concernées sont les aires de parcours et les zones de chasse ou les terrains de cultures.

II - III - 5 : La dégradation du fait des activités agro - pastorales

Les activités qui amènent le paysan à agir sur la végétation sont multiples. Il s'agit essentiellement des activités agricoles avec le défrichement, mais aussi la recherche de bois d'oeuvre de bois de chauffe, de la cueillette pour son alimentation ou pour les prescriptions de la médecine traditionnelle, la pharmacopée. Les prélèvements sont aussi faits par les activités d'élevage et de plus en plus, ces prélèvements ne sont plus opérés pour l'usage domestiques seulement, mais aussi à but lucratif : solution catastrophique et désastreuse par palier aux insuffisances des revenus provenant de l'agriculture. On peut citer dans cette rubrique le charbonnage, souvent fait, disent les paysans avec la complicité des agents des Eaux et Forêts ·qui ferment les yeux par lassitude, ou par corruption, murmurent certains.

Nous avons vu l'influence de la culture de l'arachide et sa mécanisation sur la généralisation du défrichement et de la technique du dessouchage par la SODEVA sur les paysages agraires.

Tous les arbustes pouvant gêner la culture attelée ont été éliminés et seuls les grands arbres ont été laissés sur place. L'expansion des terres de culture a rejeté les troupeaux dans les parcs mis en défens, de sorte que les forêts classées de la Communauté Rurale ne sont plus que des forêts que de nom car fortement dégradées

Photo 6 : Rôneraie sur les champs d'arachide à Vélor

Abdoulaye Sène (2007)

CHAPITRE III : conséquences de la dégradation

III-I : conséquence de la dégradation des facteurs écologiques

III - I - 1 : sur l'agriculture

- Ecourtement de la saison culturale

La saison culturale est la période humide qui démarre avec les premières pluies utiles (permettant de commencer les semis) et épuisement des réserves hydriques du sol (après les dernières pluies hivernales).

L'analyse de la carte N°5, longueur de saison en jours (période de 1949-1969) montre que les régions culturales où est localisée la Communauté Rurale de Ndiaffate ( isohyète 800mm) avaient entre 250 et 300 jours de saison culturale, ainsi même les variétés à long cycle qu'on ne cultive aujourd'hui dans le Sud pouvaient y être pratiquer sans risque.

Carte N°5, longueur de saison en jours (période de 1949-1969)

Source : DMN (2006)

Carte 6: pluviométrie de la période 1949 - 1969

Source : DMN (2006)

La carte N° 6, longueur de saison en jour (période 1970 - 1997) montre que dans les régions du centre l'isohyète 90 jours aussi était sur la latitude de Linguère se situe maintenant sur une ligne Kaolack Bakel. La saison culturale y varie de 70 jours à Dakar à 120 jours vers Bakel. Dans la Communauté Rurale de Ndiaffate ( isohyète 600mm) les variétés à long cycle peuvent encore y être pratiqué mais connaissent parfois des difficultés.

Carte n° 7: nombre de mm perdus entre les périodes 1949 - 1969 et 1970 - 1997 au Sénégal.

Source : DMN (2006)

Les études relatives à la position des Isohyètes au Sénégal sont nombreuses. Il y a notamment celles de (Le Borgne J, 1998), ( Le Roux M, et Sagna 2000), (Ndiaye M, 2000).

L'étude de Ndiaye M. « Séminaire sous régionale sur l'utilisation efficiente de l'informatique météorologique, Dakar, 13-14 janvier 2000 », a porté sur la comparaison entre la période 1949 - 1969 et la période 1970 - 1997.

L'examen de la carte 5 de la période 1949 - 1969. Montre que la pluviométrie moyenne variait entre 1500 mm dans la région de Ziguinchor et 350 mm sur la vallée du Fleuve Sénégal.

L'isohyète 400 mm passait sur l'axe Sud Saint-Podor. Ainsi la quasi-totalité du pays recevait suffisamment de précipitations pour une agriculture sous pluie.

La comparaison avec la catte n° 6 montre une baisse de 150 à 200 mm sur la zone Nord-250 à 300 mm dans le sud.

La comparaison des deux cartes montre un écourtement généralisé de la saison culturale atteignant 

Carte N° 8, longueur de saison en jour (période 1970 - 1997)

Source : DMN (2006)

20 à 30 jours dans le Nord et les régions centrales

20 à 40 jours dans le Sud

Nous avons montré que la diminution de la pluviométrie a fait migrer les isohyètes du Nord vers le Sud .Aussi l'isohyète 1000 mm qui était sur les régions centrales en 1961 se trouve après la sécheresse des années 1970 dans le département de Kédougou; ceci implique pour la région et pour tout le Sénégal le bouleversement de la carte variétale. Les grands arbres du domaine soudanien humide comme Pterocarpus ereniceus, le Prosopis africana, ou les arbres fruitiers comme les grands manguiers, les anacardiers ont des déficits d'approvisionnement en eau, seules ont résisté des espèces comme les Borasus aethiopium du fait de leur système radiculaire adapté.

- Les pauses pluviométriques

Les cartes des pauses pluviométriques sont établies par la Direction de la Météorologie Nationale DMN sur la probabilité d'une pause de 10 jours avec comme seuil des pluies 0,1 mm. Comparées à la baisse pluviométrique générale les pauses pluviométriques sont plus redoutables pour les cultures car elles peuvent causer d'importantes baisses de rendement surtout quand elles se produisent pendant la phase de floraison ou en fin de cycle pendant la phase de maturation.

Citons l'exemple d'Arachis hypogaea qui selon la variété a besoin de 90 à 125 jours pour sa maturation. Mais sa germination intervient au quatrième jour après les semis un mois après elle est en floraison quatrième semaine pour une période de deux (02) mois. Les gynophores exigent un sol humide pour pénètrer en terre et se développer. La maturation est gênée par un excès d'eau. L'arachide est donc très sensible à la pause pluviométrique surtout en début et en fin de cycle.

Pour l'analyse des cartes les résultats du mois de juin sont sans intérêts pour notre zone d'étude car l'hivernage n'y est pas encore installé. Pour les mois de juillet, août et septembre l'analyse des cartes 3, 4 et 5 montre que les probabilités d'une pause pluviométrique de dix jours sont respectivement de 50%, 20% et 10%.

Il nous semble que l'attention doit être plus portée sur l'examen minutieux des pauses pluviométriques qui sont plus déterminantes que les quantités de pluies recueillies.

Carte 9 : séquences sèches de 10 jours au mois d'Août

Au mois d'Août, la probabilité d'une pause de 10 jours est grande (plus de 30 %) sur toute la moitié Nord du pays. Au Nord d'une ligne Louga-Matam cette probabilité est de 50%. Ces phases sèches récurrentes sur la moitié Nord (une année sur trois) qui deviennent endémique sur l'extrême Nord (une année sur deux) peuvent avoir des conséquences néfastes telles que la mort des jeunes pousses et une reprise des semis.

Dans le Centre Sud les probabilités sont assez faibles (20%) ce qui ne gène pas beaucoup les agriculteurs. Dans le sud les longues pauses sont quasi inexistante (une année sur dix).

III-1-2-Les conséquences de la dégradation sur l'élevage

Année

Bovins

Equins

Asins

Ovins

Caprins

Volailles

Autres

1998

7066

4391

3687

20831

10735

120161

 

2007

12954

2358

1405

7094

10358

20809

91

Evolution

+54%

-58%

-34%

-3,5%

-82,7%

 
 

Tableau 15 : Evolution de l'élevage entre 1998 et 2007

Source : PLD (2007)

Sur environ 10ans entre le recensement agricole de 1998 et celui du PLD (2007), seule la race bovine a augmenté de 54% dans la CR, toutes les autres catégories ont connu une baisse notable avec des records de plus de 50% en valeur relative des Equins -58%.

La baisse des chiffres du bétail peut être perçue comme une conséquence indirecte de la dégradation des ressources naturelles, car résultant de la dégradation économique et de l'appauvrissement du monde rural.

En effet, les paysans ont tendance à brader leurs bêtes pour pallier à la baisse des revenus agricoles, surtout en période de soudure comme à l'occasion des cérémonies familiales et des fêtes religieuses.

Les chevaux qui sont entretenus par les fanes d'arachides sont vendus dés que le paysan ne fait plus assez de cette graine.

Pour les bovins, l'augmentation appréciable qui est constatée cache une réalité, les chiffres ont pu être gonflés par l'arrivée des transhumants qui trouvent encore dans la CR assez d'herbes pour y séjourner en fin d'hivernage.

L'élevage est aussi en difficultés du fait de l'extension des cultures, de la réduction des parcours et de l'appauvrissement variétale des zones marginales où il est pratiqué. Tous les ligneux et toutes les herbacées ne sont pas appétés par les animaux, qui souffrent donc de la baisse de la biodiversité.

III - I - 3 La dégradation des ressources naturelles

Questions posées

% réponses

1-a-y-t-il suffisamment de sources d'approvisionnement

En eau?

Oui 5%

Non 95%

2-a-y-t-il des forages

Oui 25%

Non 75%

3-quel était l'état de la pluviométrie avant 1987?

Bonne 100%

 

4-quelle est la profondeur des puits dans votre village?

environ 15m 55%

Plus de 15m 45%

5-l'eau des puits est-elle salée ?

Oui 15%

Non 85%

6-est-elle polluée?

Oui 5%

Non 95%

7-quel est le moyen de lutte contre ces problèmes

D'eau ?

Forage 100%

 

8- à quelle date remontent ces problèmes d'eau

Longtemps 100%

 

9-y-t-il des dégâts causés par le ruissellement des

Eaux de pluies?

Oui 100%

 

10-quelles sont les eaux touchées par la salinisation?

Les puits 15%

Non touchés 85%

Tableau16 : la diminution des ressources hydriques (2007)

Il s'agit essentiellement d'examiner les conséquences de la dégradation des ressources sur l'eau, les sols, la végétation et sur les activités socio-économiques.

Elle est consécutive à la baisse de la pluviométrie et à son irrégularité ; les conséquences sont l'écourtement de l'hivernage et le glissement des isohyètes vers le sud. Ce phénomène démunie la quantité d'eau disponible pour les plantes. Beaucoup de ligneux surtout les grands arbres forestiers vont se raréfier ; on peut citer l'exemple de Parkia biglobosa de la CR de Ndiaffate.

L'érosion des sols, la salinité et l'acidité ont aussi un effet néfaste sur la végétation.

L'érosion déracine les grands arbres et crée des auréoles de désertification, la salinité et l'acidité dégrade le couvert végétal; elles sont à l'origine des tannes nus.

III-I-4- conséquences de la dégradation sur la pêche

Le PLD (2007) de Ndiaffate note que l'activité de pêche prend de plus en plus d'importance dans la CR qui a 10 Km de façade fluviale. Cette importance déclinée en rapport avec le nombre de personnes qui disent s'adonner à l'activité surtout dans la zone de Keur Lansana.

Mais examinons ce tableau tiré des statistiques de Direction des Pêches Maritimes pour la région de Kaolack.

Années

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

Nbr de pirogues

100

265

430

140

154

126

89

Production

Pélagique

60,83

39,80

 
 
 

32,78

 

Production

Démersale

526,32

716,90

 
 
 

834,01

 

Tableau 17 : évolution des pirogues et des prises dans la CR de Ndiaffate de 2000 à 2006.

Source : Service des pêches Kaolack (2007)

On constate âpres la forte augmentation des pirogues entre 2000 et 2002 une baisse à partir de 2004, avec le vieillissement des équipements. La production pélagique est en baisse constante passant 60,83t en 2000 à 32,78t en 2005.

La production démersale qui comprend les crevettes est passée en hausse de 526,32t en 2000 à 834,01t en 2005. Ce qui montre l'engouement des pécheurs pour la capture des espèces démersales du fait des prix rémunérateurs.

La part de Ndiaffate dans ces totaux est assez faible et ne concerne que l'année 2005, disponible dans les statistiques.

II s'agit d'une pirogue motorisée, de 6 pirogues à voile, 26 filets maillants dérivants (Kili) et 12 filets maillants fixes (Moudiasse) pour les crevettes.

Les pécheurs de poisson sont 11 et ceux péchant la crevette 52 selon le service des pêches, mais ils font plus de 100 selon l'enquête du (PLD 2007).

La rareté du poisson s'explique ici selon les spécialistes par la salinité très élevée de la ria et la disparition de la mangrove qui profitait aux espèces pélagiques.

La qualité chimique de l'eau et la disparition de la végétation amphibie expliquent donc ici, à coté des moyens vétustes des pécheurs, la difficulté de l'activité.

III-II - les conséquences de la dégradation au plan socioéconomique

III-II-1 - les conséquences économiques de la dégradation des ressources naturelles

Selon le document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP I 2003) « la pauvreté est localisée pour une large part dans les zones rurales et plus particulièrement dans les zones rurales du Centre.... »

En effet, la baisse de la productivité des terres engendrée par la dégradation des ressources naturelles a comme conséquences la baisse des revenus agricoles, l'insécurité alimentaire et une plus grande pression sur ces mêmes ressources. Cela se comprend si l'on sait que la baisse des rendements agricoles signifie aussi la baisse de la production vivrière qui entraîne la malnutrition voire la famine.

La disponibilité brute moyenne des céréales et par habitant est de 105 kg alors que la norme FAO est de 185 kg/hbts. Le taux de couverture annuelle de la demande en céréale n'excède pas 60% (CSE 2005).

Cette situation explique les importations massives de riz 600 000 T et 100 000 T pour le blé et la dépendance alimentaire vis-à-vis de l'extérieur.

Dans la Communauté Rurale de Ndiaffate, la baisse de la production arachidière du fait de la dégradation des conditions écologiques et du manque de semences, conduit les paysans à vendre les céréales dans les louma. Après les bons impayés depuis 2000, le paysan n'a pas non plus bénéficié de «Carreaux usine» qui limite la production vendue auprès des industriels, il vend alors sa production pour avoir un capital pour les activités commerciales en saison sèche, ce qui fait que même dans les plus petits villages, la consommation de riz est de mise. La période de soudure mi Juillet à fin Août y est parfois très dure et oblige à des activités préjudiciables aux ressources naturelles telles que le charbonnage et les abatages non autorisés de bois autour des villages ou à la vente du bétail à vil prix.

- La baisse des revenus agricoles

Depuis 1960, la contribution du secteur agricole au PIB a constamment chuté dans les années 1970, 11,5% en 1990, elle n'était plus que 9,6% en 1999 CSE et CERPOD, (2005)

Les rendements arachidiers ont connu la même baisse depuis 1977. Pour les paysans qui parviennent encore à avoir des semences, ceci induit une chute de 60 à 80% du pouvoir d'achat. C'est ainsi que les revenus ruraux moyens sont passés de 2 000 Fen 1960 à 15 400f CFA en 1965 12 000f CFA en 1972, 10 900f CFA en 1977 PNAE, (1997)

Les travaux du CSE (1997) montrent que les revenus annuels moyens des paysans du département de Kaolack se situent entre 75 000f CFA et 100 000f CFA, inférieurs aux revenus de deux du département de Nioro, Foundiougne, Vélingara (CSE 2005).

III-II-2: Les conséquences sociales de la dégradation des ressources naturelles

Les conséquences sociales sont essentiellement l'exode rural et de son corollaire la bidonvilisation » des grandes centres urbains.

Le manque d'intérêt pour l'agriculture fait adopter à beaucoup de jeunes la solution de l'exode rural.

La proximité de Kaolack aidant, les jeunes cherchent à y travailler et en cas de succès, ils ne reviennent plus. D'autres partent à Dakar ou à Touba, et dans ce cas c'est la famille entière qui émigre mais surtout en Gambie.

Ce sont ces familles qui colonisent les zones non aménagées ou impropres à l'habitat des villes. Cela donne les quartiers spontanés, les bidonvilles caractérisés par le manque d'infrastructures de bases.

Ce départ des jeunes, induit une recomposition de la population, en laissant au village les plus vieux.

Il faut déplorer, pour ces jeunes, l'émigration clandestine, utilisant les pirogues en destination de l'Espagne.

La dégradation massive et généralisée des ressources naturelles dans la CR de Ndiaffate a entraîné la précarité voire même la pauvreté des populations locales.

En effet, les revenus arachidiers ont chuté, car les rendements de la spéculation sont passés de 3 tonnes à l' ha en 1960 à 1000 kg à1972 300 kg à 1977 l'hectare pour les paysans qui parviennent à avoir des semences, une chute de 60 à 80% du pouvoir d'achat des paysans.

Les revenus ruraux moyens sont passés de 20 100 F CFA en 1960 à 15 400 F CFA en 1965 à 12 000F CFA en 1972 10 900F CFA en 1977 PNAE, (1997).

La détérioration des écosystèmes, le retrait de l'Etat et la montée en flèche des prix des denrées alors que les produits de l'agriculture sont bradés à vil prix faute d'une politique de promotion cohérente, ont fini par dérouter les paysans qui ne croient plus à leur activité principale, l'agriculture.

La réponse la plus immédiate est catastrophique pour les ressources naturelles surexploitation des eaux, impossibilité de fertiliser les terres, surexploitation forestière, exode rural qui dépeuplent les villages, la proximité de Kaolack aidant.

La lutte pour la survie fait abandonner les règles traditionnelles pour la sauvegarde de l'équilibre écologique. Ainsi la pauvreté des populations est un facteur de destruction des ressources naturelles.

Conclusion partielle

Les facteurs responsables de la dégradation des ressources naturelles sont divers. Il s'agit de facteurs naturels et de facteurs anthropiques.

Pour les facteurs naturels il faut compter le climat  et surtout la variation interannuelle des précipitations. Ensuite la salinisation des terres et le phénomène d'acidification

Le processus de salinisation dans la communauté rurale de Ndiaffate est très important sur toutes les terres bordant la ria du Saloum de Bané Soutoura à Koutal, et le long du marigot de Welor.

S'agissant des facteurs anthropiques nous avons d'abord les causes liées la poussée démographique, la dégradation du fait du choix des spéculations et des pratiques culturales, la dégradation du fait des politiques agricoles et le régime foncier. L'homme de par ses activités intervient directement sur les sols en les dégradant de par ses activités culturales et ses activités d'élevage- les besoins en bois de chauffe, en charbon et en bois d'oeuvre, l'activité de cueillette et la pharmacopée sans oublier les feux de brousse, la dégradation a touché ces réserves avec un taux de salinité très élevé de 100g/l ce qui est 2 à 3 fois supérieur à la salinité de la mer.

La baisse de la nappe phréatique consécutive au déficit pluviométrique a fait que les puits traditionnels ont tari et les paysans n'ont plus les moyens d'atteindre la nappe par leurs propres techniques et beaucoup de villages souffrent du manque d'eau.

Les données géologiques, les facteurs géomorphologiques, l'érosion hydrique ; qu'elle soit pluviale ou marine selon la zone et les facteurs climatiques sont les principaux responsables de la dégradation des formations pédologiques. Il faut y inclure l'action de l'homme dont l'activité peut jouer un rôle direct ou indirect dans la dynamique des écosystèmes.

La dégradation de la végétation est fait de la salinisation et de l'acidification des feux de brousse et des activités agro - pastorales

Les conséquences de la dégradation des facteurs climatiques sont l'écourtement de la saison culturale, les pauses pluviométriques, la diminution des ressources hydriques. La dégradation des sols entraîne celle de la végétation et donc des activités socio-économiques.

Dans la Communauté Rurale de Ndiaffate, la baisse de la production arachidière du fait de la dégradation des conditions écologiques et du manque de semences, conduit les paysans à vendre les céréales dans les louma. Après les bons impayés depuis 2000, le paysan n'a pas non plus bénéficié de «Carreaux usine» qui limite la production vendue auprès des industriels, il vend alors sa production pour avoir un capital pour les activités commerciales en saison sèche, ce qui fait que même dans les plus petits villages, la consommation de riz est de mise. La période de soudure mi Juillet à fin Août y est parfois très dure et oblige à des activités préjudiciables aux ressources naturelles telles que le charbonnage et les abatages non autorisés de bois autour des villages ou à la vente du bétail à vil prix.

Les conséquences de la dégradation sur la pêche sont la rareté du poisson qui s'explique ici, selon les spécialistes, par la salinité très élevée de la ria et la disparition de la mangrove qui profitait aux espèces pélagiques. La qualité chimique de l'eau et la disparition de la végétation amphibie expliquent donc ici, à coté des moyens vétustes des pécheurs, la difficulté de l'activité.

TROISIEME PARTIE

LES ACTEURS ET LES OUTILS DE LA GESTION ET DE LA REHABILITATION DES RESSOURCES NATURELLES

CHAPITRE I : Institutions de l'Etat et outils de planification

I-I-1- Les institutions de l'Etat

La gestion des ressources naturelles au niveau local découle des institutions nationales mises en place au niveau central et des outils élaborés de l'indépendance à nos jours.

Aussi à partir de Mai 1968 on a :

La Commission Consultative de la Protection de la Nature et de la Conservation des Ressources Naturelles.

En Avril 1971 : la Commission Nationale de l'Environnement voit le jour.

Avril 1973 : le Secrétariat d'Etat à la Protection de la Nature fut institué et rattaché à la Primature, incluant la Direction des Eaux et Forêts et la Direction des Parcs Nationaux

Juin 1975 : le Ministère du Développement industriel et de l'Environnement et un Bureau de coordination ont vu le jour.

Mai 1979 : la Direction de l'Environnement est mise en place.

Avril 1983 : La Direction de l'Environnement est transférée au Ministère de la Protection de la Nature.

De 1990 à 1993, la Direction de l'Environnement et des Parcs Nationaux est intégrée au Ministère du Tourisme et de la Protection de la Nature.

En 2000 : il est créé le Ministère de la Jeunesse, de l'Environnement et de l'Hygiène Publique.

En 2007 : le Gouvernement de Hadjibou Soumaré compte le Ministère de l'Environnement, de la Protection de la Nature, des Bassins de Rétention et des Lacs artificiels.

Cette instabilité institutionnelle sera porteuse de plusieurs entraves dont les plus graves sont l'absence de coordinateur des actions en matière de gestion des ressources naturelles, la prolifération des initiatives et l'absence d'appropriation des politiques par les élus locaux. C'est ce diagnostic qui justifie la création du Conseil Supérieur de l'Environnement et des Ressources naturelles, le CONSERE (1993)

Le CONSERE : Il est créé par le décret n° 93-885 du 04 Avril 1993. Sa mission est d'assurer la planification, la coordination et le suivi des actions de gestion des ressources naturelles et de l'environnement dans la perspective du développement durable.

I-I-2- Les institutions de l'Etat au niveau local

Au niveau Local, elles sont représentées par les services décentralisés sous la tutelle du Sous-préfet qui représente l'Etat.

I-I-2-1- Le Sous-préfet

Le sous-préfet est le représentant de l'Etat au sein de sa circonscription administrative, à ce titre il est le chef d'arrondissement. Autorité administrative, il assure la tutelle des collectivités locales, veille à l'exécution et au suivi des textes de loi et règlements et de la collectivité locale à travers le Conseil Rural. Il approuve les règlements fixés au niveau de la Communauté Rurale pour leur entrée en vigueur.

Pour une bonne application des décisions de l'Etat, le sous-préfet est accompagné dans sa mission par le Centre d'Expansion Rural Polyvalent le CERP qui est une structure rurale d'encadrement. Le CERP est à la fois acteur et facilitateur dans le processus de développement de la Communauté Rurale. Il est chargé de l'encadrement Technique du monde rural et appuie le Conseil Rural dans la matérialisation des aires mises en défens.

I-I-2-3- Le Conseil Rural

La Communauté Rurale est une collectivité locale dotée d'une assemblée élue au suffrage universel : le Conseil Rural et de l'autonomie financière.

De par la promulgation de la loi n° 96-97 du 22 Mars 1996 partout transfert des compétences et relative à la décentralisation, le Conseil Rural est devenu le principal acteur administratif en matière de réhabilitation et de conservation des ressources naturelles en milieu rural.

En effet, le décret d'application n° 96-1134 du 24 Décembre 1996 stipule en son article 3 :

« Les collectivités locales gèrent les ressources naturelles et l'environnement dans la limite des compétences qui leur sont transférées. Elles exercent ces compétences en sus de ces compétences dans ces mêmes domaines. Les collectivités locales veillent à la protection et à la gestion rationnelle des ressources naturelles et de l'environnement. Elles suscitent la participation de tous les acteurs dans le strict respect des principes, des orientations politiques, ces options techniques et de la réglementation en vigueur ».

Ayant aussi la légitimité de sanctionner positivement ou négativement les auteurs d'actions bénéfiques ou de destruction de l'environnement, le Conseil Rural est outillé de prérogatives lui permettant d'instaurer des stratégies de gestion de la biodiversité. A travers son organe d'exécution qui est la Commission Environnementale, il assure pleinement sa compétence de Gestion des ressources naturelles.

Le Conseil veille à la bonne application de la Convention Locale, que nous allons évoquer dans les outils de planification locale.

I-I-2-4 Les chefs de villages

Ils sont généralement descendants du fondateur du village. Aujourd'hui ils sont désignés par les notables du village en présence du sous-préfet ou de son représentant. A ce titre, ils sont les représentants légaux des autorités administratives au niveau de leur village. Ils ont la charge de collecter la taxe rurale, informent les populations de décisions administratives et résolutions locales, tentent une conciliation en cas de conflits entre villageois.

Les chefs de village sont incontournables pour la réussite de toute action de gestion ou de restauration durale des ressources naturelles, car le consensus est réel autour de leur personne.

I-II- Les outils de planification environnementale

Les premiers outils de planification environnementale élaborés au Sénégal sont des instruments de politiques sectoriels.

Ils ont été complétés par des plans issus des recommandations des conférences et traités internationaux comme le « Sommet de la terre de Rio en 1992 » et ses recommandations contenues dans « l'Agenda 21 », qui invite à prendre en compte les préoccupations de durabilité dans le processus de développement économique et social. On peut citer :

Le Plan National de Lutte contre la Désertification PNLCD produit en 1989.

Le plan d'action forestier du Sénégal PAFS

C'est une mise à jour du plan directeur de développement forestier (1992)

Le Plan National d'Aménagement Territoire (PNAT) qui vise à corriger les disparités régionales, de contrôler la croissance des villes, de veiller à la meilleure utilisation des ressources naturelles.

Le plan National d'Action pour l'Environnement le PNAE de septembre 1997, qui est resté pendant longtemps le seul exercice de planification environnementale fait de manière participative.

Le Programme d'Action National de Lutte contre la Désertification composante majeure du PNAE

La stratégie et le plan d'action pour la conservation de la Biodiversité dans le cadre de la mise en oeuvre de la convention internationale sur la conservation de la biodiversité.

La stratégie de mise en oeuvre de la convention cadre des Nations Unes pour les changements climatiques (CCNVCC).

La politique forestière du Sénégal 2005-2025, qui vise à adapter le PAFS au contexte actuel.

Le plan régional d'action pour l'environnement PRAE de Kaolack, d'Avril 1997.

La convention locale de la gestion des ressources naturelles du terroir communautaire de Ndiaffale (CLGRN) de Septembre 2004.

Le Plan Local de Développement de la Communauté Rurale de Ndiaffate 2007-2012 PLD Novembre 2007.

De ces plans, nous présentons le PNAE, la politique forestière du SENEGAL 2005-2025, le PRAE, la convention locale et le PLD qui semblent orienter directement entre autres l'action locale pour la gestion et la réhabilitation des ressources naturelles.

Le PNAE présente en introduction son option méthodologique fondée sur la participation, une première partie consacrée au contexte et aux enjeux, une deuxième partie: Axes d'orientation stratégique de rupture du scénario tendanciel. Une troisième partie: ressources de soutien à la stratégie de développement durable. Enfin une dernière partie consacrée aux ressources d'accompagnement.

De façon globale, dans le cadre de la mise en oeuvre des initiatives prises par le Sénégal, conformément aux recommandations du « sommet de la planète terre », les PNAE constituent un cadre stratégique permettant au pays d'identifier leurs priorités environnementales et de définitions de bases de systèmes efficaces de planification et gestion des ressources naturelles et de l'environnement.

- La politique forestière du Sénégal 2005-2025

L'élaboration de la « nouvelle politique forestière du Sénégal » procède du souci d'adapter le contenu du PAFS au contexte actuel marqué par une responsabilisation pleine et entière des collectivités locales dans la conservation des ressources naturelles.

Cette démarche étant d'autant plus pertinente que la loi portant code des collectivités locales a été votés et le décret portant transfert de compétences en matière de GRN a été pris depuis 1996.

Le document après une introduction retraçant l'historique de la planification forestière, présente une première partie analyse et diagnostic, une partie orientation politique et stratégique de développement, une partie stratégie de mise en oeuvre de la PFS, une partie suivi évaluation, une partie préalable et une partie risque de la PFS.

- Le plan régional d'action pour PRAE

- L'environnement - Région de Kaolack d'Avril 1997.

Ce document a été élaboré à partir de Février 1995 par le conseil supérieur des ressources naturelles et de l'environnement (CONSERE) créé en Août 1993, dans le but de doter le Sénégal d'un cadre de concertation permettant d'orienter de manière coordonnée et efficace la planification et la gestion des ressources naturelles en synergie avec les exigences macro-économiques.

- La dimension participative qui a caractérisé la démarche d'élaboration du PNAE a été renforcée par la décentralisation du processus de planification environnementale à l'échelle des régions, des départements, des communes et des communautés rurales.

Le PRAE de Kaolack d'Avril 1997, présente la région de Kaolack, établit le bilan diagnostic de la situation de l'environnement, décline les objectifs, prévoit les stratégies d'intervention et formule la programmation des actions à entreprendre.

« Convention locale de la gestion des ressources naturelles du terroir communautaire de Ndiaffate » Septembre 2004.

Document établi avec l'appui de la composante AG/GRN, GTZ. Programme bassin arachidier PBA.

Ce document, est incontournable dans la question des ressources naturelles de la Communauté Rurale de Ndiaffate, évoque d'abord les engagements internationaux de l'Etat en revenant sur la Conférence de Rio en Juin 1992 et de Johannesburg en Septembre 2002 des Nations Unies, ensuite les Conventions Internationales, telles que celles sur la biodiversité, la Convention sur la Lutte Contre la Désertification, Convention sur le Changement Climatique, revient sur les programmes environnementaux du Sénégal, parmi lesquels il cite le PNAE, le Programme National de Lutte Contre la Désertification (PNLCD), Plan d'Action Forestier du Sénégal (PAFS), puis la loi 96-07 du 22 Mars 96 portant transfert des compétences aux régions, aux communes et aux communautés rurales.

- La convention présente les différentes structures de gestion

- La composition, le fonctionnement et les tâches de structures mises en place.

- La réglementation de la protection et de la gestion des ressources naturelles.

- Le Plan Local de Développement de la Communauté Rurale de Ndiaffate 2007 à 2012.

Approuvé en Juillet 2007 par le sous préfet de l'arrondissement de Ndiédieng - PLD Elaboré avec l'appui de la GTZ - PBH (coopération Allemande)

Ce document présente la Communauté Rurale, établit un diagnostic socio-économique de la Communauté Rurale, formule les orientations et programmes de développement, précise les mécanismes de suivi / évaluation.

I-III- les partenaires au développement

La Communauté Rurale de Ndiaffate dispose de plusieurs partenaires intervenant dans différents domaines.

L'ONG Africare

Installée à Kaolack, l'ONG Africare intervient à Ndiaffate dans la restauration des sols atteints par la salinité et l'acidité en collaboration avec les chercheurs de l'ISRA (Institut Sénégalais de Recherche Agricole), l'Institut des Sciences de l'Environnement de l'UCAD, du Programme International pour les plantes des régions arides (IPALAC, Israël) à travers le projet de restauration agronomique des sols salés du Sine Saloum (projet PRASS).

Parmi ces partenaires au développement seuls CTZ-PBA et AFRICARE s'occupent résolument des ressources naturelles.

Il faut signaler à Ndiaffate, la station expérimentale de l'ISRA très active dans la recherche forestière.

- CARITAS

Organisation d'obédience chrétienne, CARITAS oeuvre en collaboration avec les autorités locales pour un mieux être des populations. Elle intervient dans plusieurs domaines dont :

L'hydraulique avec la construction en 1985 d'un forage d'une capacité de 40 m3 à Kounkoudiang et d'un puits forage à Bane Samane.

A cette période, elle est entrain de réaliser un forage à Keur Gallo avec une extension vers 08 villages (Keur Gallo Diawo, Goukioum, Bill Bambara, Bill Peulh, Keur Diarra Bambara, Keur Diarra Peulh, Keur Gatta, Kossy Thiamène) ;

l'éducation avec le financement de classes d'alphabétisation des femmes,

le renforcement des capacités des organisations paysannes.

Cadre Villageois de Développement (CVD)

Au niveau de la CR existe un Cadre Villageois de Développement (CVD)  qui se trouve dans le village de Koutal Malick Ndiaye. En effet, fort de la présence active de beaucoup de partenaires au niveau du village, il a été décidé avec l'appui du CADL de mettre en place ce cadre susceptible d'harmoniser les différentes interventions.

- UNIS

Elle est composée d'agriculteurs et à pour objectif de faciliter la production et la distribution des semences. Ses interventions au niveau local portent sur la collecte et la redistribution des semences en collaboration avec les GIE agréés.

- PROMER

Le PROMER est un projet de l'Etat du Sénégal financé par la FIDA. Il est dans sa phase II et intervient au niveau des micro entreprises locales.

- Le programme bassin arachidier (PBA)

Le PBA a été lancé en novembre 2000 pour promouvoir l'autonomie administrative et financière dans les CR des régions de Kaolack et Fatick.

Pour atteindre ses objectifs, les résultats suivants sont escomptés :

- des CR qualifiées pour assurer leurs fonctions dans le cadre de l'autonomie financière,

- des CR sélectionnées et à même d'identifier et d'exécuter de façon compétente des projets d'infrastructures communautaires

- l'application de modèles de gestion appropriés pour l'utilisation des infrastructures réalisées,

- la promotion de l'initiative économique,

- la valorisation et la sauvegarde des ressources naturelles.

Aujourd'hui, grâce au PBA, le premier plan a été réalisé à 100% et il appuie la CR à la réactualisation de ce PLD.

- Crédit Mutuel du Sénégal (CMS)

Installé depuis 1989 à Ndiaffate, le CMS intervient dans le financement des AGR et dans l'épargne.

L'essentiel de la clientèle est constitué de GPF avec un faible taux d'épargne.

- PAPEL

Il intervient à l'échelle de l'arrondissement et a pour objectif d'appuyer le développement de l'élevage à travers un renforcement des capacités techniques et financières des éleveurs.

- DAHW

La DAHW est une ONG qui intervient au niveau des villages de reclassement en vue d'apporter aux lépreux toute l'assistance nécessaire par un accès facile aux services sociaux de base. Au niveau de la CR elle intervient dans village de Koutal Malick Ndiaye

- CHAULMANGRA

Chaulmangra est une ONG allemande qui intervient aussi dans le village de Koutal Malick Ndiaye ex village de reclassement, elle apporte une assistance aux lépreux par des activités génératrices de revenus et de renforcement de capacité.

- AFRIQUE EQUITABLE

Il intervient toujours dans le village de Koutal Malick Ndiaye. Ses activités portent essentiellement sur les AGR, l'accès aux semences de qualité, la transformation des produits agricoles tels que l'arachide, le mil, la teinture, la savonnerie.

Afrique Equitable aide les populations de Koutal Malick Ndiaye à l'exportation de leurs produits vers le Canada.

- ASBEF

L'Association sénégalaise pour le bien être familial intervient dans la Communauté Rurale de Ndiaffate en ciblant les mères de famille et les relais.

Elle s'active dans l'hygiène et la propreté et surtout dans la prévention sanitaire.

- ECO-EDUCATION

Eco-Education est une des composantes du PBA. Il intervient dans les domaines liés à l'éducation des femmes. Elle appuie principalement les GPF dans l'identification de leurs besoins en formation et de leur mise en oeuvre.

Aujourd'hui, fort de sa présence, la teinture est devenue une activité à fort potentiel du fait de sa maîtrise par les GPF.

Dans le court terme, il est prévu de doter les GPF en renforcement de capacités liées aux techniques de fabrication de savon et en gestion de base.

- Agence Régionale de Développement (ARD)

La loi 96-06 du 22 mars 1996 portant code des collectivités locales prévoit en son article 37 que la région constitue en commun avec les Communes et les Communauté Rurales, une agence régionale de développement.

Fort de cela, l'ARD, conformément à ses missions, apporte à la Communauté Rurale une assistance dans les domaines liés à son développement.

- Les services de l'Etat

Le sous-préfet

Conformément aux textes de lois sur la décentralisation, le sous-préfet assure une fonction de contrôle des activités du Conseil Rural.

La présence du sous-préfet se fait également sentir de manière positive dans le règlement des conflits à l'amiable.

- Le Conseil d'Arrondissement de Développement Local le CADL

L'intervention du CADL au niveau de la Communauté Rurale est manifeste et reconnue de tous.

En effet, le CADL par le biais de celui qui le dirige, assure régulièrement une fonction d'appui, de conseil, d'accompagnement et d'encadrement au Conseil Rural et aux différentes organisations qui composent la texture sociale locale.

I-IV- Les populations locales

I-IV-1- Les Organisations Communautaires de BASE de la CR

Indicateurs

Unités

Nbres

Observations

Organisations communautaires de base (formelles)

Nombre de G.I.E

Nombre de G.P.F

Associations villages

ASC (Association Sp et cult.)

Comité de santé

ASUFOR (Forages).

Association des parents d'élèves

Autres organisations

Comités villageois de développement

Association de développement

GIE

GPF

AV

ASC

CS

ASUFOR

APE

CVD

ASD

22

35

53

11

05

06

28

01

02

La texture sociale est présentée en deux facettes :

Les formels (voir tableau) et les informels qui font légion dans les villages

Tableau 18: Les Organisations Communautaires de BASE de la CR

Source PLD 2007

Le PLD le reconnaît, ces groupements et autres associations n'interviennent pas encore dans la conservation des ressources naturelles au niveau de la CR.

I-IV-2- les cadres de concertation

Les structures qui avaient été mises en place sont des mort-nés PLD (2007). En effet l'absence de termes de références appropriés et de visibilité, le faible niveau des membres composant ces structures, empêchent le fonctionnement de ces cadres de concertation. On peut citer le cas des Comités des Zones de Développent les CZD et des Comités de Pilotage de Développement (CPD).

I-IV-3- les individualités

La CR compte dans la haute administration ou ailleurs ses cadres qui se soucient de leur terroir d'origine. Ainsi, la population rapporte que certains fils du terroir, leur apportent chaque année, (Ndiaffate escale) des plants pour le reboisement

CHAPITRE II: stratégie de gestion et de réhabilitation

Dans ce chapitre nous nous proposons d'examiner ce qui, en matière de gestion et de réhabilitation des ressources naturelles est prévu par les textes, notamment le PRAE et la Convention Locale de la Gestion des Ressource Naturelles du terroir communautaire de Ndiaffate et de ce qui a été effectivement réalisé par l'Etat, les partenaires au développement et les populations locales.

II-I- la gestion étatique

II-I-1- : les stratégies déclinées dans le PRAE

S'appuyant sur le PNAE, PAFS etc le PRAE décline en actions prioritaires le programme suivant :

Réhabilitation et reconstitution du capital sol dégradé

Qui nécessite la réalisation de plusieurs actions d'envergure entre autres : inverser le processus d'érosion des sols sous l'effet du ruissellement à l'échelle du bassin versant.

- restauration et relèvement de la fertilité des sols

- la mise en défens des terres devenues marginales notamment celles à affleurement de cuirasses

- la lutte contre l'érosion éolienne par l'implantation de brise-vent constitués de bois villageois et de rideaux forestiers.

La récupération des terres salées

- reprise des digues qui étaient réalisées

- renforcement des méthodes chimiques et biologiques (amendement et reboisement avec certaines espèces tolérantes).

- La lutte contre les feux de brousse

- ouverture de pare-feux

- plantation d'espèces pyrophiles

- constitution de comité villageois de lutte

- L'aménagement et la gestion des terroirs villageois

- Elaboration de plan d'aménagements locaux

- Aménagement de zones de parcours

- Reconstituer le potentiel ligneux et herbacé

- Protection de la régénération naturelle et l'enrichissement avec les essences locales les plus sollicitées par les populations

- Responsabiliser les populations pour une disparition rapide des coupes abusives.

-Introduction des espèces fourragères.

- Amélioration de l'alimentation du bétail

-Généralisation de la constitution des réserves fourragères

-Amélioration de la qualité des aliments du bétail généralisation de la constitution des réserves fourragères

-Amélioration de la qualité des aliments grossiers par le traitement au sel, ou a la mêlasse.

Valorisation de la biodiversité

- l'appropriation des connaissances biotechnologiques actuelles pour puiser dans les réservoirs des zones protégées afin d'accroître les performances des espèces animales et végétales exploitées.

Voilà, en ce qui concerne les ressources naturelles, la stratégie préconisée par le PRAE région de Kaolack Avril (1997)

II-I-2-La stratégie dans la convention locale de la gestion des ressources naturelles

Du terroir communautaire de Ndiaffate, septembre 2004.

Nous avons en annexe la partie de la convention qui dispose des mesures de protection et de gestion. Il s agit des mesures réglementaires que les usagers s'engagent à respecter et des sanctions à l' encontre des contrevenants.

II-I-3- sur la végétation

- La recherche

La station expérimentale de l'ISRA de Ndiaffate est parvenue à des résultats appréciables sur le plan de ses tests de comportement sur des espèces exotiques comme Atriplen lentiformis, Tamarix aphylla var ereclus, venant d'Israël, le Zizyplus gola la Caesalpina ferrea originaires du Brésil, Glucida sépium du kenya. Nous avons montré l'importance des Atriplex, de Tamarise aphylla dans le reboisement des zones salées acides le Zzizyphus gola participe la lutte contre la pauvreté en milieu rural. La Technique de greffage sur Zizyplus mauritania est bien assimilée des populations de Ndiaffate et des CR environnantes. Déjà certaines femmes tirent des fruits de Zizyplus gola des revenus appréciables.

Pour Caesalpina ferrea et Gluicida sepium, le test de comportement est positif puisque ces espèces se dressent dans la station et sont actuellement au stade de la fructification. Ces deux espèces sont destinées à la constitution de banques fourragères et des cultures en couloir.

Il reste à verser ces résultats de la recherche au sein des organismes de développement pour la vulgarisation.

Les espèces locales ne sont pas en reste, puisque la station fait de la recherche en milieu réel sur les espèces comme Acacia seyal, Tamarix senegaleusis, Rhizophora racemosa, Avicennia africana. Pour Acacia seyal, de bons résultats ont été obtenus à Daga sanghaye.

L'objectif premier était de pouvoir faire des recherches en milieu réel mais à cause du manque de financement, les travaux se déroulent à la station. Pourtant au sein de la station se dressent des Caesalpina ferrea, venant du brésil, des Glucidia Septium du Kenya que l'on destine ici aux cultures en couloir et aux banques fourragères ainsi que des Zizyphus Gola, dont les greffions viennent d'Israël. Pour cette dernière variété, les femmes de Ndiaffate et celles de Khalambasse de la CR de Thiomby ont déjà été formées au greffage, cette action procédant de la lutte contre la pauvreté en milieu rural, prônée par les DSRP.

Pour la lutte contre la salinité et l'acidité des sols des espèces exotiques comme Atriplex lentiformis et Tamarix aphylla venant d'Israël y ont été introduites pour renforcer les espèces halophytes.

Horizon

Caractéristiques 00-15 cm

15-20 cm

Haut milieu bas prêt du lit

Haut moy bas prêt du lit

Ph eau 6,25 5,68 4,77 4,93

Ph kcl 6,11 5,6 4,54 4,61

Ce ( mscm-1 ) 6,33 5 4,58 5,14

Salinité ( mg-1) 3,9 3 2,8 3,1

Ca2+(mg1-1) ) 664 486 154 177

mg2+(mg1-1) 291 199 162 209

Na+(mg1-1 ) 574 402 869 1048

K+(mg1-1) 33,1 50,3 63,6 80, 6

HCO3-(mg1-) négligeable négligeable négligeable négligeable

cl-(mg1-1) 2340 1480 1750 2330

SO42-(mg1-1) 1220 1690 552 662

5,1 4,8 4,16 4,05

5,1 4,8 4,16 4,05

4,54 1,4 3,05 4,56

2,7 0,7 1,8 2,8

326 40,5 215 143

161 53 73 25

486 211 649 931

36,1 17,7 47, 4 62,9

Négligeable négligeable négligeable négligeable

1850 526 1160 2000

631 118 307 219

Tableau 19 : de l'analyse des sols de la CR de Ndiaffate ; du plateau vers le lit du Saloum

Source ; Elhadje Faye ISRA (2002)

La station s'occupe aussi des espèces locales comme Acacia seyal, Tamarix senégalensis, Rizophora racemosa et Avicennia africana.

II-I-4- le projet de restauration agronomique des sols salés du Saloum :

Le Projet PRASS.

Initié par l'ONG Africare en collaboration avec l'Institut Sénégalais de recherche Agricole ISRA, l'Institut des sciences de l'environnement ISE de l'UCAD, le programme International pour plantes des régions arides (IPALAC, Israël), est financé par le Centre de Recherche en développement International (CRDI). En fait, il faut prendre en considération un PRASS 1 avec Atriplex lentiformis et un PRASS 2 avec Tamarix aphylla var erectus, Eucalyptus camaldulensus, Vitiveria zizanoïdes, Anacardium occidentale, Zzizyplus mauritana et Districhlis spicala.

II-I-4-1- Le PRASS 1 avec Atriplex lentiformis à Ndiaffate.

L'importance des Atriplex

Atriplex lentiformis est une plante ligneuse prend, halophyte, assez haute et à enracinement profond. Elle peut atteindre une hauteur allant jusqu'à 3m lorsque la nappe phréatique est peu profonde (Conrad 1987).

Les Atriplex offrent la possibilité de régénérer les pâturages dont la production est irrégulière et limitée, de valoriser les sols salés ou trop squelettiques pour les autres espèces Fourragères.

Les Atriplex permettent de créer des réserves fourragères, en quelques années, pour stabiliser la production animale. Atriplex peut aussi être utilisé dans l'alimentation humaine : Les feuilles de certaines espèces d'Atriplex peuvent être consommées comme de la salade ou utilisées comme des épinards. Ce sont des espèces très riches en protéines rares et indispensables comme la lysine. Selon Franclet et Houérou (1971), il s'agit de plantes à égalité avec les fournisseurs de protéines animales que sont le lait, la viande et les oeufs pour la théonine, l'isoleucine, la phénylalanine et la valine.

A Ndiaffate, station ISRA les premiers Semis ont été effectués en juillet 2001.

La hauteur et le taux de survie ont été évalués entre le 14 septembre 2001 et le 26 février 2002.

Les résultats ne semblent pas satisfaisants et les chercheurs qui avaient au départ ciblé trois contraintes majeures au développement des Atriplex à Ndiaffate,à savoir le stress à la salinité, l'acidité et la compacité, ont pu démontrer que les Atriplex somme toute, ont pu vaincre la salinité et l'acidité, il ne reste donc que la compacité pour expliquer la contre performance de l'espèce à Ndiaffate ce qui devrait pouvoir amener à reconsidérer leur mode d'implantation sur le sommet des diguettes plus compact et plus sec.

Il est préconisé en conclusion d'étude, que dans les travaux futurs, il serait intéressant d'associer Atriplex avec des herbacés pour trouver un modèle de régénération des tannes fondé sur le système arbres/ herbes. El hadji Faye (2002).

II-I-4-2 - Le PRASS 2

Dans le rapport du PRASS 2 présentant les principaux résultats obtenus au cours de la période avril 2002 à mars 2003 on peut voir que le projet s'est déroulé dans les sites de Ndiaffate, CR de Ndiaffate, Khalambasse CR de Thiomby.

Avec les espèces suivantes : Tamarix aphylla, Eucalyptus camaldulendus, Anacardium occidentale, Vetiveria zizanoïdes, Zizyphus mauritiana, Distichlis spicata, Ficus carica.

Pour Tamarix aphylla var erectus il a eu un bon comportement en milieu salé : Taux de survie moyen 62% et une croissance satisfaisante, pour les plants âgés de 24 mois sa hauteur entre 4m et 6m diamètre moyen 1,7cm.

Sa capacité à produire du bois est supérieure à celle de l'Eucalyptus camaldulendus.

Pour Distichlis spicata, herbacée fourragère rampante et halophyte, appétée des animaux, les résultats sont mitigés.

On pense à son introduction dans des sites moins salés.

Pour Vetiveria zizanoîdes et Zizyplus mauritiana les résultats sont encourageants et l'initiation aux techniques de greffage pour Ziziphus est enseignée pour la vulgarisation de Zizyphus Gola très intéressant pour combattre la pauvreté à cause de la valeur marchande de ses fruits.

II-II- gestion et stratégies paysannes

La gestion des ressources naturelles n'est pas un comportement nouveau emprunté aux sociétés modernes en milieu rural. Vivant en symbiose avec la nature l'homme a tôt fait de comprendre que son existence dépendait pour beaucoup de sa possibilité d'accès à ces ressources d'où la nécessité d'en faire prudemment usage.

C'est pourquoi, au lieu d'essayer de dompter le milieu naturel, le paysan a plutôt cherché à s'y intégrer harmonieusement en respectant l'équilibre écologique, par diverses stratégies.

Il s'agit essentiellement de la gestion et de la préservation de la fertilité des sols et du couvert végétal. Les eaux de surface échappent souvent à ses possibilités techniques et le paysan regarde évoluer les sites en acceptant les lois de la nature. Les eaux souterraines qui ne peuvent pas être atteintes par les puits traditionnels sont hors de sa portée.

Les stratégies développées pour la gestion et la préservation des ressources naturelles sont en rapport avec les systèmes de production des différentes composantes de la société rurale.

Il s'agit plus souvent de techniques de culture ou de pratiques pastorales capables de « panser la blessure» infligée par l'homme à la nature pour subvenir à ses besoins.

Pour la société agro-pastorale de Ndiaffate, il s'agit de rotation des cultures, de la jachère, de la fertilisation organique, de la préservation et de la régénération de certaines essences utiles à l'homme où à son bétail.

VII- la lutte contre la dégradation

II-II-I-1-la jachère

Questions posées

% réponses

1-quelle solution avez-vous contre l'érosion

Rien 100%

 

2-exploitez-vous le sel?

Non 95%

Oui 5%

4-avez-vous des digues de protection contre le ruissellement ?

Non 100%

 

Tableau 20: points de vu des paysans sur la lutte contre l'érosion des sols

Source : focus groupe (2007)

La jachère est une pratique très ancienne utilisée pour réhabiliter les sols quant à leur fertilité. Sa nécessité survient quand le rendement du champ risque de chuter, mais aussi quand la production du fourrage diminue, ou encore pour favoriser la réponse de la végétation. Dans la CR le manque de terre fait qu'elle n'est plus pratiquée.

La jachère revêt différentes formes dans les sociétés africaines.

Dans les milieux forestiers il est courant de rencontrer le système des cultures itinérantes. Le paysan doit recourir au défrichement et au brûlis pour cultiver. Après quelques années de culture, il abandonne le champ à la jachère et va à la conquête d'un autre territoire. Cette pratique se retrouve parfois dans les régions de savane

Dans les terroirs stabilisés, ou on retrouve le système de la jachère dans les paysages agraires avec des pratiques agricoles intensives.

Chez les sérères du Sine, où le terroir est saturé, la rotation des cultures permet de laisser un champ un an sur deux et d'y faire succéder la même culture un an sur trois- l'année où la terre est en friche on y parque le bétail pour faire revenir la fertilité.

Chez les Bozos du Niger, les champs sont disposés en longues lanières et en une période bien déterminée le changement des champs entraîne le déplacement des cases.

Sebillote cité par (Simon Diouf 2004) définit la jachère en ces termes : « La jachère est l'état de la mise en place de la culture suivante ». Cela pose le problème de la durée en vue de l'efficacité de la jachère.

Si la durée est le facteur principal de la jachère, les périodes de jachère d'un ou de deux ans selon notre enquête ne permettent pas une réhabilitation des sols car « une jachère naturelle sur sol dégradé n'induit pas une quelconque restauration du bilan organique des sols qu'après une longue période variant de dix ans à quarante ans » (Schwartz, 1996) (Diouf S. , 2004).

Seulement cette durée varie d'une zone à l'autre. Dans le terroir Wolof autour de Ndiaffate et Koutal Malick Ndiaye, la durée est plus longue (3ans) que chez les sérères autour de Thiofior. Mais les sérères pratiquent la jachère pâturée, intégrant l'élevage au système agricole, ce qui n'est pas le cas en pays Ouolofs où l'élevage bovin est plus limité.

Le contexte actuel, où seul le Président du Conseil rural après avis conforme du Conseil Rural est habilité à attribuer des parcelles, article 2, Décret 72-1288, loi n° 72-25 fait que le paysan n'a pas latitude de faire la conquête de nouveaux champs. La loi sur le domaine national aussi indique que la terre appartient à celui qui la travaille. Ces deux lois font craindre aux paysans de laisser sa terre en friche. Il la prête donc à un voisin sûr pour la soustraire à la possibilité de retrait par le conseil rural.

La convention locale au titre de la jachère, allant dans ce sens indique au titre 4, à la rubrique conseils :

- introduction de la jachère intensive par la vulgarisation des cultures fourragères (niébé, sorgho fourrager...)

Cela introduit une autre technique de conservation des sols bien africaines, celle de la pratique des cultures intercalaires comme technique de préservation des sols.

II-II-1-2- la pratique des cultures intercalaires

Elle est bien africaine et elle est fondée sur les connaissances autochtones des apports et des besoins des différentes spéculations à l'endroit des sols où elles sont implantées. Pour eux, l'arachide et le mil demandent et amènent au sol des produits différents.

Pratiquer donc une seule culture dans un champ deux ans de suite l'appauvrit, mais pratiquer ces deux cultures à la fois peut être bénéfique pour le champ, et en reposer un autre.

Il s'agit donc, dans un ensemble de champs de laisser reposer un ou deux champs et de faire supporter à un autre des cultures qui ont des ports différents, l'arachide port rampant est associé au sorgho port érigé. Le Souna, port érigé à cycle court, et associé au niébé Port rampant et au cycle végétatif correspondant à la fin de l'hivernage.

C'est ainsi que le champ peut supporter plusieurs cultures ; un autre se reposant complètement.

Aujourd'hui, les productions de bissap, de niébé une partie du sorgho sur les champs des femmes sont obtenues de cette façon et suivant ce principe

La nécessité de produire beaucoup a introduit l'assolement en faisant cultiver sur une même parcelle les céréales et les légumineuses.

II-II-1-3-le parcage du bétail

Le parcage du bétail dans les champs, la nuit est pratiquée par les éleveurs de bovins, même si au sein du gros bétail il y a des ovins, rarement des caprins.

Le système varie cependant entre les troupeaux sérères et Peulhs. En effet, si les sérères attachent les animaux avec des piquets et les petits ruminants entre les palissades, ou à des clés, les Peulhs eux, déterminent une surface et l'entourent de buissons épineux coupés aux alentours et laissent quelques jours le bétail dans l'enclosure avant la déplacer plus loin, ceci dans l'unique cas où ils sont « loués » par un agriculteur pour fertiliser ses champ, en contre partie il donne du mil.

Le paysan reconnaît aussi que la valeur du parcage en saison des pluies est supérieure à celle de la saison sèche. En effet les déjections et les urines des animaux sont mieux intégrées par les sols humides que par les sols secs.

En stabulation nocturne à l'attache au champ, la fumure produite consiste en un apport de déjections et d'urine déposées et mélangées au sable, là où les bêtes sont attachées (Roos ,a 1998) (Diouf S., 2004).

Le parcage à la mode sérère exige beaucoup de travail et un suivi régulier pour déplacer les piquets, réparer les cordes et déplacer la case des bergers.

En effet, avec le vol de bétail et les hyènes qui rodent, mieux, vaut surveiller les troupeaux en permanence.

Les adolescents préposés à cette activité étant enrôlés dans le système scolaire il y a de moins en moins possibilité d'avoir du personnel à ce service si l'on ne loue pas les services d'un berger professionnel. Dans ce cas, on court le risque de voir ce dernier être de mèche avec les voleurs.

Dans la CR de Ndiaffate, les populations locales sont souvent de connivence avec les voleurs et ce n'est pas rare que tout le monde connaisse le « Protecteur » des voleurs. Lui donner très vite une somme substantielle peut souvent ramener les bêtes volées.

Quand le nombre de têtes de bétail est réduit, les populations préfèrent la stabulation dans les maisons, mêmes là, il ne faut dormir que d'un oeil.

II-II-1-4- l'épandage de fumier et de fertilisants organiques

C'est le mode de fumure utilisé pour les champs dits de case. Il s'agit de sortir le fumier de tous les animaux de la maison chevaux ânes, moutons, chèvres, de la volaille, éventuellement des bovins d'embouche ou de trait et de procéder à l'épandage sur le champ qui jouxtent la concession.

Cet épandage se fait suivant deux méthodes, suivant que paysan ait une formation agricole ou pas.

Le paysan suivant la tradition, sort chaque jour ou tous les deux jours son fumier et le répand sur le champ en changement l'endroit chaque fois.

Les autres qui reçoivent ça et là des conseils et des formateurs, mélangent dans un coin de la maison le fumier et la vieille litière des animaux et y versent de temps en temps de l'eau qui ne contient pas du savon. Dés les premières pluies le tas et assez important pour couvrir d'importantes surfaces. Sans aller jusqu' au compostage ces paysans sont en avance sur les autres. Beaucoup de paysans Ouolofs pratiquent aujourd'hui cette technique très bénéfique.

D'ailleurs certains d'entre eux n'épandant plus le fumier, ils attendent les démariages du mil pour le verser autour des poquets comme on fait pour l'engrais organique.

La fumière est souvent destinée au mil ou aux céréales en général, pour soutenir le rendement de ces productions destinées à la consommation familiale.

II-II-1-5- le paillage

La convention locale « CLGNR » du territoire communautaire de Ndiaffatte septembre 2004 dispose en son titre 4, rubrique conseil : - Débroussailler à partir du 1e Mai

Eviter de débroussailler avec le feu et entasser les tiges quelque part.

Ces conseils sont largement suivis par les paysans qui ont maintenant conscience de la réalité de l'érosion sur leurs champs. Il s'agit en fait de laisser l'herbe sur les champs le plus tard possible pour lutter contre l'érosion et éolienne l'insolation et le splash des premières pluies.

Il s'agit aussi de ne pas brûler les éléments utiles du sol par paresse de débroussailler avec les outils aratoires.

Durant l'hivernage, le ruissellement est stoppé par les herbes adventices arrachées lors des cultures entassées perpendiculairement aux sillons de la houe et aux axes de ruissellement (Diouf S., 2004).

II-II-1-6- la préservation et la régénération des arbres

La préservation

Elle est fondée sur la valeur accordée à certaines espèces d'arbres par les paysans. Spontanément en période de défrichement, les repousses de certaines espèces, Acacia albida, Zizyphus mauritaniana Sclerocaria birrea, Parkia biglobosa, Adansonia digittata, Diospyros mespiloformis, Parinari macrophylla, Cordylia pinnata, Anogeïsus, leëcarpus, Tamarindus indica, Detarium Senegalensis sont préservées soit parce que leurs fruits sont comestibles pour les hommes ou pour les animaux soit pour le bois d'oeuvre ou pour la pharmacopée.

A certains endroits, ces espèces forment des parcs et les populations s'organisent pour les protéger et les exploiter.

« Les arbres ne sont pas plantés par l'homme mais leur sélection systématique et leur entretien par le paysan est le résultat d'un choix délibéré qui entraîne la substitution d'un parc sélectionné à un peuplement végétal hétérogène et confus » souligne Pélissier (1995).

Tel est par exemple le parc à Borassus Acthiopium de Vélor et celui des grands arbres forestiers autour de Bandoulou et Thioffior. La culture mécanisée avec la SODEVA avait fini par inhiber cet instinct paysan si utile en enseignant le dessouchage, pratique qui a dégradé les paysages agraires du bassin arachidier.

La régénération

Si la préservation est un acte simple de ne pas éliminer les jeunes arbres, la régénération implique l'entretien et la protection soutenue des jeunes arbres. Elle naît de la volonté paysanne de disposer d'arbres utiles d'autant plus, que le code de propriété des arbres dans les champs est compris et accepté de tous.

Le propriétaire du champ exerce un droit sur les arbres qui s'y trouvent.

Le droit de propriété ne se posant plus il reste à examiner l'utilité de ces arbres proposés à la régénération.

Nous avons évoqué plus haut les arbres entretenus pour leurs fruits ou pour leur bois, mais examinons les espèces dont la fonction est en rapport avec la réhabilition des ressources naturelles.

L'exemple du Kad, Acacia albida très connu des paysans, en est une parfaite illustration avec ses multiples fonctions.

Pélissier (1966) retrace bien son importance en indiquant que « son rôle est en effet capital dans l'entretien de la fertilité des champs et la place qui lui est faîte représente un facteur essentiel dans la diversification du terroir en saison végétative.

Questions posées

% réponses

1-avez-vous des aires de reboisement

Oui 30%

Non 70%

2-avez-vous une méthode de lutte contre la dégradation de la végétation?

Reboisement

70%

Autre 30%

3- quel est l'effet le plus ressenti, par la dégradation des ressources naturelles?

L'exode rural

15%

La pauvreté

85%

y-a-t-il des aires protégées?

Oui

30%

Non

7%

Tableau 21: point de vue des paysans sur la lutte contre la dégradation des ressources naturelles

Sources : focus groupe (2007)

C'est un instrument de fumure des champs, chargé d'assurer la pérennité à leur production.»

Les sérères du sine continuent dans la CR de Ndiaffate à avoir cette attention pour le kad, mais la densité de cet arbre dans la CR est moins remarquable que dans le terroir Sine-Sine, peut être que la dégradation est moindre ici, et les espèces végétales plus nombreuses du fait de l'importance de la pluviométrie, par rapport au nord du département de Fatick.

II-II- 2-les stratégies modernes

Il s'agit essentiellement de la survivance de pratiques de l'époque de la SODEVA telles que la fertilisation minérale ou la fabrication de compost. On peut y retrouver des actions initiées par les services régionaux ou nationaux comme les Eaux et Forêts pour le reboisement ou d'actes de souveraineté du conseil rural comme les aires de mise en défens.

II-II-2-1- la fertilisation minérale

Les engrais chimiques sont utilisés à travers la Communauté Rurale par les paysans. Il s'agit d'une survivance de l'encadrement de la SODEVA qui faisait des engrais chimiques l'unique moyen d'augmenter les rendements agricoles. Elle s'appuyait sur le programme agricole (PA) de l'ONCAD pour pourvoir le monde paysan en intrants.

Aujourd'hui avec la disparition du P.A et le dépérissement des organismes d'encadrement, le paysan a recours aux Mutuelles de crédits pour acheter de l'engrais s'il, ne dispose pas de fonds propres (exemple ACEP - Kaolack).

Mais le système de crédit des mutuelles est onéreux et expose le paysan en difficulté de paiement à l'humiliation, état insupportable en milieu rural.

L'engrais obtenu est souvent destiné aux parcelles d'arachides. Mais les paysans le reconnaissent, l'engrais minéral seul, n'améliore pas le rendement des parcelles sableuses. Il faut le combiner avec la fumure organique (Dosso 2002) cité par (Diouf 2004). «  La structure sableuse des sols est telle que pour que la fertilisation minérale soit efficace, il faut qu'elle soit associée à une fertilisation organique. »

Pour améliorer la structure des sols, l'Etat a fait distribuer du phosphate pour un phosphatage de fond sans aucune explication.

Les paysans ont laissé les sacs dans les concessions dès lors qu'on apprenait de bouche à oreille que ce n'était pas de l'engrais.

Aujourd'hui, le paysan moyen et le petit exploitant ne songent pas à l'engrais, seuls les gros paysans sont encore en mesure de se le procurer.

II-III-2-2- le compostage

C'est une technique utilisée dans la CR, surtout en zone Ouolof où l'élevage bovin est moins important.

Mais si le compostage est défini comme « une technique de production de fumier en ferme qui repose surtout sur le stockage en tas ou en fosse des déjections animales mélangées à de la paille, aux résidus ménagers et régulièrement arrosés pour être décomposés sous l'effet de l'humidité » (Diouf 2004), il faut reconnaître que les paysans qui répugnent à creuser, préfèrent entasser le fumier dans un coin. L'Eau étant parfois rare certains tas de fumier ne sont jamais arrosés et l'insolation détériore la partie exposée.

Souvent aussi, l'épandage ne se fait pas à la période judicieuse des premières pluies. Le paysan sachant que la charge de travail augmente en période des semis, préfère sortir son fumier au mois de Juin. Si l'hivernage tarde à s'installer, le produit est détérioré en cette période sans nuages avec un faible degré hygrométrique de l'air.

Il importe pour une meilleure utilisation de la fumure organique, de recycler les paysans par des formations appropriées, par les agents du centre d'expansion polyvalent (CERP) qui ont aussi vocation d'assurer la formation des ruraux.

II-II-2-3- les aires de mise en défens

La nouvelle politique forestière dispose au titre des stratégies de mise en oeuvre de la PFS, à la rubrique : reboisement et conservation des Eaux et des sols :

« Renforcement des opérations de mise en défens. De l'expérience du service forestier, il ressort que la mise en défens est une des techniques de restauration du milieu les plus efficientes et les plus appropriées pour réhabiliter la biodiversité. »

La convention locale présente aussi les sites à protéger ou aires de mis en défens.

C'est une propreté des populations qui la délimitent et la matérialisent par des marquages sur les arbres d'une manière consensuelle. Elles décident des mesures pratiques à adopter par sa gestion sa valorisation et son exploitation avec un plan simple facilement applicable.

L'objectif est de réhabilitation et de conservation des ressources sylvo-Pastorales pour des avantages durables sur le plan écologique, socio-économique ou culturel.

Les articles 21,22, et 23 précisent, les objectifs, les acteurs, les modes d'exploitation.

Les sites à protéger ou aires mises en défens

Article 20 : Les usagers s'engagent à réhabiliter et à protéger les sites suivants :

Tableau n°22 .sites à protéger par les populations

Sorce : PLD (2007)

Ressource Naturelles

Forêt Communautaires

Forêts classées

Aires mises en défens

F.COM

F. classées

AMD

1

04

06

Zones

Mares/Bolongs/Vallées/Zones de pêche

Parcours de bétail/Aires de pâturage ou Aire mise en défens

Keur Waly Ndiaye

Mares et villages polarisants : 3

Degg Boubane (Ndiathiague), Belale (Boul Diabé 1),Degg Bandoulou (Bandoulou Sérére).

Parcours de bétail 

Chaque village dispose d'un parcours de bétail.

Zone de pâturage : 1

Forêt classée de keur Mokhtar

Thiakho Thioffior

Mares et villages polarisants :8

Degg Bol, Degg Thiathie, Degg Baba Ndiaye, Degg Katim (Thiakho Thiofior), Degg Keur Demba, Wendou Mboodé, Wendou Koyli (Keur Soutoura Eggé), Degg Alassane (Keur Wack Dia).

Vallé de Badia

Parcours de bétail : 2

Zone de pâturage : 1

Ndiaffate

Mares et villages polarisants:10

Degg Bourdousse, Degg Sobo Deb, Degg Sobo Maak (Ndiaffat sérére), Wendou Mawdou, carrière Bile (Bile), Wendou Nelbé, Wendou Kodioléle (keur Gatta), Degg carrière (Ndiaffat Escale), Mindiss, Tibou Ban (Dagga).

Bolongs : 2

Ndiagane Fine (Ouest) et Koussmar (Nord).

Zones de pêche : 8

Bountou Bolong, Pisséme, Nafom,Bodakhar,

Koussmar, Ndiaye Ndiaye, Mari, Bile (villages polarisants kaado, Ndiaffat Sérére, Keur Yigo).

Parcours de bétail :3

Ndiaffat Sérére au bras de mer ;

Keur Mamadou

Aïssatou à keur Gallo à Forêt de keur Matar ;

Keur Diarra à Ndiaffat Escale à Forêt de keur Matar .

Zone de pâturage :2

Bourdousse et keur Datta

Zones

Mares/Bolongs/Vallées

Parcours de bétail/Aires de pâturage ou Aire, mise en défens

Koutal

Mares et villages polarisants : 8

Degg Boubane, Degg Djilane, Degg Soudane et Degg

Laboudé (Forêt classée de Koutal), Degg Faboura

(koutal sérère), Degg Delbi, Degg Bagladiar

(keur Yigo), Degg Badaour (koutal keur Ngagne).

Pas de Parcours de bétail 

Pas de Parcours de bétail 

Signalé par la population.

Forêt classée de Koutal

Kossy 

Mbitéyéne

Mares et villages polarisants : 2

Degg Kaya, DeggTahiba (kossy).

Bolongs : 1

Koussmar

Vallée de Kossy

Pas de Parcours de bétail :2

Kossy Atlanta à

Kossy Mbitèyène à keur Gallo Diap

Forêt classée de Koussmar

Ndioffior

Mares et villages polarisants : 3

Degg Diakha, Degg Niakha Niane (thioffior), Wendou

Koïlal (keur Séllé Diabong).

Vallée de Badia

Parcours de bétail :

Chaque village dispose d'un parcours de bétail.

Présenté d'une zone de

Pâturage.

Keur Lanzana

Mares et villages polarisants : 3

Degg Kourkoudi (Keur Socé), Degg Gouta (Bantamar),

Mbél Mbaye (Keur Djimé), Wendou Bop

(Ban Soutoura), Degg Ngorol (keur Kékouta),

Degg Keur Socé (keur Socé), Wendou Kane (Kaado),

Wendou Wouro, Thiarane (keur Youga), Béléle Sissao (Keur Samba Thiadji), Degg Fana Sonko (keur Lanzana), Wendou Diabi, Wendou Kaoura,Wendou Wéba, wendou Thierno, Degg Diabou, Degg Kasso,

Degg Tening Diouf, Degg Damé (Vélor), Wendou Bakari (keur Demba).

Bolongs : 2

Pisséme et Bountou bolong

Zones de pêche : 6

Khokho Gaiigue, Ndiol Fouta, Ndangane Ousseynou,

Kooto, Rokho, Kal Waly (villages polarisants)

Parcours de bétail : 4

Keur Youga à Forêt

classée de Vélor ;

Kourkodi à Forage de

Bantamar ;

Keur Kibiri à Forêt classée Vélor

Vélor Socé à Forage.

Zone de pâturage : 2

Bane soutoura et keur Youga

Forêt classée de Vélor

Article 21 : La commission domaniale, élargie à des personnes ressources cooptées au niveau des zones et des villages, est chargée de délimiter et de matérialiser les parcours de bétail, les aires de pâturages, les zones de sécurité des mares, les bandes de protection des vallées et bas-fonds, les parcs à vaccination, les puits, les forages et les abreuvoirs. Elle est assistée par la commission départementale et le conseil d'arrondissement pour la conservation des pâturages conformément à l'article 32 du décret 80-268 du 10 Mars 1968 portant application de la loi 75-67.

Article 22 : Tous ces sites identifiés feront l'objet d'un extrait de délibération mis à la disposition de chaque village.

Article 22 : Pour leur exploitation et leur mise en valeur et pour pérenniser les actions de régénération, un plan simple de gestion ou un plan d'aménagement sera élaboré pour chaque site au bout de 2 à 5ans de protection ou plus.

II-II--2-4- le reboisement

Le reboisement est « le repeuplement végétal volontaire d'une zone dont la couverture à fait l'objet d'une distraction partielle ou intégrale » (Ndiaye 1988) cité par (Soung 2005).

Avec la politique forestière du Sénégal (2005-2006), le reboisement répond d'une autre philosophie. Il s'agit essentiellement d'intégrer l'arbre dans les systèmes agraires et de privatiser la production de plan pour en faire un secteur porteur.

L'intégration de l'arbre dans le système agraire

Il est inutile de venir expliquer aux paysans l'utilité de l'arbre.

Mais le reboisement ne réussit pas si les arbres n'appartiennent à personne.

Il faut donc que le bois de village puisse être destiné à une exploitation précise, où la population peut voir un intérêt immédiat. Il faut que l'exploitation puisse alimenter une caisse villageoise servant à financer la santé ou les activités socioculturelles.

Dans le cas où les arbres appartiennent aux individus qui les ont plantés le succès est beaucoup plus franc.

L'objectif est que le paysan intègre naturellement la plantation d'arbres dans son système de production pour améliorer ses revenus.

Il faut donc promouvoir la production de plants par les collectivités locales et le privé.

La multiplication des pépinières villageoises, scolaires ou privées facilitera l'accès aux plants en temps opportun à tous les acteurs.

La production de plants est un secteur porteur pour le privé. Il faut donc que les Eaux et Forêts favorisent les contacts entre le privé et les collectivités locales.

Il est donc prévu, dans le cadre de la PFS de bâtir un partenariat actif autour de la production de plants suivant les axes ci-dessous :

Octroi d'un agrément aux producteurs privés compétents.

Utilisation obligatoire par les producteurs privés de semences de qualité.

Certification de plants produits avant écoulement hors pépinière.

Formation continue des producteurs.

Subvention des productions privées par le biais de crédits ou d'un plan de co-investissement

Baisse progressive de la production du service forestier au profit d'une augmentation de celle des privés et communautaire.

Arrêt de la distribution gratuite des plants par le service forestier par favoriser leur cession onéreuse afin de mieux valoriser la production de plants.

- La gestion participative

Elle procède de la loi sur la régionalisation et de la loi sur la décentralisation qui transfère la compétence de la gestion durable de ressources naturelles aux populations locales. En effet, la loi 96-07 du 22 Mars 1996, l'article 40 du décret n°96 1134 stipule que « la communauté rurale peut mettre en place un cadre de concertation sur la gestion des ressources naturelles et la protection de l'environnement. L'organisation, la composition et le mode de fonctionnement de ce cadre de concertation sont définis par une délibération du Conseil Rural ».

Cette nouvelle approche transparaît dans la convention locale qui consacre pour la gestion communautaire, deux structures définies au niveau de la CR. Il s'agit de la Commission Environnement définie à l'article 5 et les Comités Villageois de Gestion des Ressources Naturelles définis à l'article 9.

1- La commission environnement

la commission environnement élargie aux personnes ressources cooptées au niveau du comité de pilotage du développement CPD, des zones et des villages, est chargée de la mise en oeuvre des orientations du Conseil Rural en matière d'environnement et de gestion des ressources naturelles dans la CR de Ndiaffate.

Elle est responsable de l'application et du suivi, de la convention locale avec l'appui de la commission de pêche, du comité de pilotage, des comités zonaux de développement et des comités villageois de gestion des ressources naturelles. Sa tâche est définie à l'article 10 de la présente convention.

- Fonctionnement

Le Conseil Rural à travers sa commission environnement composée de 10 membres par délibération N° 02 du 13 Juin 2002 et habilitée à :

Créer et faire fonctionner des structures pour la gestion des ressources naturelles, créer des aires protégées, élaborer et mettre en oeuvre des plans et des schémas locaux d'action pour l'environnement et la gestion rationnelle des ressources naturelles, organiser l'exploitation de tous les produits végétaux de cueillettes et de coupe de bois, de prendre des mesures réglementaires pour l'exploitation des produits forestiers, donner son avis avant toute autorisation de défrichement dans le terroir communautaire par le conseil régional, de protéger la faune et la flore, d'assurer la lutte contre les déprédateurs et les braconniers et de donner son avis avant toute décision d'amodiation des droits de chasse dans le terroir communautaire, donner son avis sur l'ouverture d'un établissement de première classe, proposer au représentant de l'Etat la fermeture des zones de baignade.

Délibérer sur le régime et les modalités d'accès et d'utilisation des points d'eau de toute nature.

Contribuer à l'amélioration et à la mise en oeuvre de mesure de conservation des eaux et des sols, défens et restauration des sols, la diversification des cultures, l'introduction des cultures fourragères, la restauration des pâturages et parcours de bétail.

2- le comité villageois des ressources naturelles

Il est créé dans chaque village un comité villageois des ressources naturelles composé de 15 membres. La composition, le mode de fonctionnement et les tâches du comité villageois sont définis aux articles 16 et 17 de la convention locale.

Composition et mode de fonctionnement des CVGARN

« Le comité villageois est élu par l'assemblée générale villageoise et comprend.

Un président, un vice-président, un secrétaire, un secrétaire Adjoint, un trésorier, un trésorier adjoint, 3 commissaires aux compte, un auxiliaire villageois pour les ressources forestières (agricoles),un auxiliaire villageois pour les ressources forestières,

Un auxiliaire villageois pour les ressources pastorales, un auxiliaire villageois pour les ressources hydrologiques, un auxiliaire villageois pour les fourneaux Ban ak souf et un auxiliaire de zone pour les ressources halieutiques (pour les zones de Ndiaffate, Keur Lansana et Keur Waly Ndiaye).

Le bureau du comité villageois se réunit au moins une fois par mois.

Les tâches du comité villageois sont :

La sensibilisation des usagers sur les mesures réglementaires la démultiplication des mesures de GDRN (fourneaux Ban ak souf matérialisation des aires de mise en défens....)

La surveillance des zones de pêche,la bonne circulation de l'information, la médiation en cas de litige dans l'application de la convention locale, la mise en place d'un système des fonds perçus dans le cadre de l'application de la présente convention. » ; La convention locale (2004).

CHAPITRE III : impacts des stratégies de gestion et de réhabilitation

La station expérimentale de Ndiaffate, l'élaboration très récente du PLD (2007) et nos enquêtes permettent de percevoir l'efficience des différentes stratégies de gestion et de réhabilitation des ressources naturelles entreprises.

Il s'agit donc dans cette dernière partie de voir l'impact de la gestion étatique, de gestion traditionnelle et moderne, sur les ressources hydriques, sur les sols, sur les ressources forestières et sur le plan économique et social.

III-I- les impacts de la gestion étatique

L'Etat et ses différents démembrements ont a leur charge la préservation et la réhabilitation des ressources naturelles. Il s'agit ici de tenter de mesurer l'impact des différentes actions entreprises sur ces ressources en vu de les conserver ou de les réhabiliter.

III-I-1 sur les ressources hydriques

- Pour les eaux de surfaces

L'Etat a bien une politique de bassins de rétention et de lacs artificiels auprès du Ministère de l'Environnement de la Protection de la Nature, des bassins de rétention et des lacs artificiels, mais les réalisations ne concernent pas encore la CR de Ndiaffate ni même le département de Kaolack, de sorte que la gestion étatique n'a pas encore d'impacts sur les eaux de surfaces.

- Sur les eaux souterraines

L'action de l'Etat s'exprime à travers un programme de forages pour l'exploitation des nappes profondes. Sur les 08 forages de la CR., 02 sont atteints par la salinité. Sur les 6 qui restent au moins 3 autres ont des signes inquiétants. Pour le réseau de bornes fontaines, du fait de l'arrêt de 2 forages, 82 bornes fontaines sont non fonctionnelles.

III-I-2- sur les sols

L'action de la gestion étatique et de ses stratégies de réhabilitation des sols dans la CR concerne la récupération des sols salés et acides et le phosphatage de fond.

- La récupération des sols salés

Les projets PRASS1 et PRASS2 avec l'introduction d'Atriplex lentiformis, Tamarix aphylla, Distichlis spicala, sur le plan de recherche, ont été d'un grand apport : Même si Atriptex lentiformis a présenté un taux de mortalité élevé, Tamarix aphylla a eu un bon comportement. Distichlis spicata a eu un comportement mitigé.

C'est la phase de passage des résultats de la recherche à l'utilisation par les organismes de développement qui pose problème, la station aujourd'hui semble piétiner par manque de financement.

Pourtant Tamarix aphylla var erectus s'adapte bien aux sols salés acides avec un taux de survie de 62% dans le village d'application.

La technique des diguettes de rétention de l'eau de pluie pour lessiver les sels solubles des tannes associés au Tamarix aphylla var erectus devrait pouvoir être une solution pur inverser la tendance dans la progression de la salinité à Ndiaffate.

Le phosphatage de fond

L'intérêt devrait être expliqué au paysan. On a vu que le manque d'information a fait que les sacs distribués ont été laissés dans les concessions. Partout l'effort de l'Etat dans la fourniture de ce phosphate est louable. Puisque c'était là la solution pour refaire les sols dégradés par la monoculture de l'arachide.

L'extension de surfaces emblavées pour la culture.

C'est une conséquence de la loi sur le domaine national, la loi 64-46 du 17 juin 1964, qui a bouleversé le système traditionnel d'acquisition et d'exploitation des terres.

La facilité d'accès du fait que cette loi établit le Conseil Rural comme ordonnateur de la distribution des terres a permis à beaucoup de citadins et d'autres personnes étrangères au terroir d'accéder à la terre pour des opérations ponctuelles de cultures.

Cette situation est aggravée dans le cas de la CR Ndiaffate par les distances réduites avec la grande ville de Kaolack.

Ces nouveaux propriétaires, n'ayant que le profit comme objectif, ne respectent pas souvent les normes de conservation du paysan attaché à sa terre.

Les défrichements de ces dernières années à Ndiaffate de l'avis des paysans sont excessifs par rapport au rythme des années 1970.

- Sur la végétation

Le paysan, nous l'avons vu, par un choix délibéré a épargné certaines espèces qui ont formé des parcs dans leur terroir.

Aujourd'hui, les arbres sont décimés par la sécheresse et beaucoup ne régénèrent plus la pratique paysanne aussi connaît un essoufflement du fait de la pression démographique sur les terres et de la loi sur le domaine national qui exproprie littéralement les paysans.

Cette situation est compliquée par l'ancien code forestier qui exerçait un droit sur les arbres aussi bien du domaine forestier, que des champs de culture.

La nouvelle politique forestière devrait avec sa volonté d'intégrer l'arbre au système agraire, pouvoir inverser la tendance.

III-II- les impacts de la gestion moderne

La gestion moderne désigne l'ensemble des méthodes d'utilisation de l'espace s'appuyant sur les techniques modernes acquises par les paysans. Ainsi définis quelle est l'impact de cette gestion :

III-II-1- sur les ressources hydriques ?

Les paysans n'utilisent pas encore les motos pompes pour l'utilisation des eaux de surfaces pour les cultures de contre saison.

Pourtant, il existe de grandes mares qui conservent l'eau jusqu'en fin octobre début novembre. Ce n'est pas parce qu'ils ignorent ces cultures mais ils utilisent des arrosoirs pour faire quelques légumes.

- Les eaux souterraines

L'ONG d'obédience chrétienne CARITAS intervient dans l'hydraulique. Elle a construit en 1985 un forage à KounKoudiang et un puits forage à Bane Samane. Ces deux ouvrages ne fonctionnent plus, car atteints par la salinité.

Actuellement elle est entrain de réaliser un forage à Keur Gallo Diaw avec projet d'extension vers 8 villages.

III-II-2- sur les sols

Il s'agit essentiellement de l'utilisation des engrais chimiques et du compostage.

Les deux techniques ne répondent pas aujourd'hui d'une utilisation généralisée et organisée.

L'utilisation de l'engrais ne dépend que de la capacité financière du paysan.

Le crédit mutuel du Sénégal CMS, installé à Ndiaffate depuis 1989 peut financer l'achat d'engrais mais le système du crédit de ces organismes financiers est onéreux pour le monde rural et leur méthode de recouvrement des créances litigieuses (affichage de la photo avec mention, mauvais payeur, ou saisie publique de ses biens) est catastrophique pour ce monde où la convivialité, la sauvegarde de la bonne réputation familiale est un principe de vie.

III-II-3- sur la végétation

Les campagnes de reboisement sont lancées chaque année dès que se termine la période de lutte contre les feux de brousse. Ces campagnes ont donné les bois villageois et ont permis avec la distribution gratuite des plants, de mettre des arbres surtout Zadirachta indica et Eucalyptus camaldilendus dans les maisons, les longs de voies principales et dans les places publiques.

La réintroduction de la mangrove n'a pas encore réussi.

Des individualités, intéressées par l'expérience du PASA dans la CR de Diossong sur les plantations d'Anacardier ont pu réussir autour de Bandoulou à faire quelques vergers de manguiers et d'anacardiers.

III-III- les impacts de la gestion paysanne

III-III-1- sur les ressources hydriques

- Les eaux de surfaces

Le paysan a tendance, vu le manque de terre et les déficits pluviométriques répétés à étendre sa culture vers les zones inondables qui conservent l'humidité plus longtemps que les zones continentales. Cette propension à cultiver les zones inondables, qui sont aussi continentales, contribue à ensabler les mares. La pratique est aujourd'hui interdite par la convention locale qui trace une zone de 100m autour des grandes mares où il est interdit d'effectuer des défrichements, de cultiver ou de camper. Le non-respect coûte 1000 F CFA au contrevenant par mètre carré occupé et 5000 F CFA par borne enlevée. Convention Locale, Septembre (2004).

- Les eaux souterraines

Le paysan les atteint par les puits. Il n'est pas outillé pour influer sur la qualité de l'eau ni sur celle de la nappe phréatique, donc la gestion paysanne n'a pas d'impact sur la nappe phréatique sauf si par l'utilisation des produits phytosanitaires et des engrais pollue cette nappe.

Dans beaucoup de villages la nappe est à des profondeurs telles que les paysans ne peuvent plus forer des puits et doivent bénéficier de bornes fontaines alimentées à partir des forages les plus proches.

III-III-2- sur les sols

Les stratégies paysannes de restauration ou de conservation des sols sont devenues avec la jachère marginale.

On assiste aujourd'hui à la réduction de la durée de la jachère et à sa disparition progressive dans les schémas d'aménagement du paysage africain. En effet, laisser une terre en friche plus de deux ans n'a plus aucun avantage écologique ou socio-économique. On peut en dire autant de rotation des cultures qui incluait la jachère. Ce système avec la monoculture de l'arachide où l'extension des surfaces qui lui sont consacrées a tendance à disparaître au profit des nouveaux défrichements dans un contexte de renchérissement de l'engrais organique.

La fertilisation organique présente plus d'avantage.

La pratique entretient la fertilité et surtout les rendements dans un contexte d'une plus grande mobilité du bétail pour la recherche du fourrage et pour fuir le vol, cette pratique connaît des difficultés et se limite actuellement aux champs de case consacrés au mil souna.

Les champs éloignés ne sont plus entretenus que par la présence des essences fertilisantes comme Acacia albida et le couvert herbacé qu'on laisse se désagréger sur place.

Les feux de brousse et le vieillissement des grands arbres doivent inciter à des stratégies novatrices pour maintenir la fertilité du sol et lutter contre toutes les formes d'érosion.

III-III-3-Sur la végétation

Les stratégies paysannes de conservation ou de restauration de la végétation privilégient des espèces que le paysan juge utiles. On peut citer dans ce cas Acacia albida, Parkia biglobosa, Adansonia digittata, Diospyros mespiloformis.

Le droit coutumier sur les essences existantes dans les champs permettait aux propriétaires d'utiliser à bon escient ces arbres ainsi préservés ou restaurés.

L'intervention du code forestier a modifié les attitudes vis-à-vis des arbres, vu que les Eaux et Forêts sanctionnent tout abattage d'arbres, même si ce dernier a été épargné et entretenu par le paysan. Il s'en suit un sentiment d'injustice qui renforce les abattages frauduleux.

Un autre facteur défavorable à la conservation est la distribution des terres aux paysans du dimanche, aux agriculteurs et éleveurs étrangers au terroir. Certains d'entre eux allument délibérément des feux de brousse.

Il y a enfin, la pratique  de dessouchage systématique de la SODEVA, pour l'extension des surfaces consacrées à l'arachide, sans une politique conséquente de reboisement.

Pourtant, le paysan reste le seul acteur sur le terrain, dont l'action si minime, soit-elle, est encore la seule façon de conserver et de restaurer les ressources naturelles de la Communauté Rurale de Ndiaffate.

III-IV- impacts de la gestion participative

La CR de Ndiaffate a établi sur le plan local de développement en Novembre (2007).

Les instituions mises en place par la Convention Locale établie en 2004 sont en léthargie selon le PLD (2007).

La raison évoquée est l'absence de termes de références appropriées et de visibilité associée au faible niveau d'instruction des personnes qui les composent.

Avec la nouvelle dynamique, il est à espérer un regain d'intérêt pour la gestion et la réhabilitation

- des ressources hydriques, des sols et de la végétation

Surtout dans un contexte de renforcement des moyens des collectivités locales qui ont toujours dit que la décentralisation leur a transféré des compétences sans leur transférer les moyens pour les exercer. Il est de plus en plus demandé que l'Etat donne aux structures mises en place par les populations elles mêmes, les moyens de fonctionner.

Conclusion partielle

La gestion des ressources naturelles au niveau local découle des institutions nationales mises en place au niveau central et des outils élaborés de l'indépendance à nos jours.

La Commission Consultative de la Protection de la Nature et de la Conservation des Ressources Naturelles, la Commission Nationale de l'Environnement, le Secrétariat d'Etat à la Protection de la Nature fut institué, rattaché à la Primature, incluant la Direction des Eaux et Forêts et la Direction des Parcs Nationaux, le Ministère du Développement industriel et de l'Environnement et un Bureau de coordination, la Direction de l'Environnement ont été tour à tour les institutions en charge de la gestion des ressources naturelles au niveau étatique.

Cette instabilité institutionnelle sera porteuse de plusieurs entraves dont les plus graves sont l'absence de coordinateur des actions en matière de gestion des ressources naturelles, la prolifération des initiatives et l'absence d'appropriation des politiques par les élus locaux. C'est ce diagnostic qui justifie la création du Conseil Supérieur de l'Environnement et des Ressources naturelles. (CONSERE, 1993)

Le Consére. Il est créé par le décret n° 93-885 du 04 Avril 1993. Sa mission est d'assurer la planification, la coordination et le suivi des actions de gestion des ressources naturelles et de l'environnement dans la perspective du développement durable au niveau national.

Au niveau local c'est véritablement le conseil rural qui gère les ressources naturelles.

La Communauté Rurale est une collectivité locale dotée d'une assemblée élue au suffrage universel, il bénéficie de l'autonomie financière.

De par la promulgation de la loi n° 96-97 du 22 Mars 1996 partout transfert des compétences et relative à la décentralisation, le Conseil Rural est devenu le principal acteur administratif en matière de réhabilitation et de conservation des ressources naturelles en milieu rural.

En effet, le décret d'application n° 96-1134 du 24 Décembre 1996 stipule en son article 3 : « Les collectivités locales gèrent les ressources naturelles et l'environnement dans la limite des compétences qui leur sont transférées. Elles exercent ces compétences en sus de ces compétences dans ces mêmes domaines. Les collectivités locales veillent à la protection et à la gestion rationnelle des ressources naturelles et de l'environnement. Elles suscitent la participation de tous les acteurs dans le strict respect des principes, des orientations politiques, ces options techniques et de la réglementation en vigueur ».

Cependant les chefs de village sont incontournables pour la réussite de toute action de gestion ou de restauration durale des ressources naturelles, car le consensus est réel autour de leur personne.

Les premiers outils de planification environnementale élaborés au Sénégal sont des instruments de politiques sectoriels. Le dispositif est complété par les ONG et autres partenaires au développement

Les stratégies de gestion et de réhabilitation sont du fait de l'Etat des paysans ou des partenaires au développement.

.L' impacts de ces stratégies de gestion et de réhabilitation est faible. Ce sont aujourd'hui les paysans qui développent des actions fondées sur les savoirs traditionnels, mais des programmes d'envergures de formations et d'encadrement sont nécessaires pour faire face à la situation actuelle de dégradation de l'environnement. Ces programmes devraient s'accompagner d'un outillage approprié vu l'état obsolescence de l'existant.

Conclusion générale

La dégradation des ressources naturelles qui a attiré l'attention de la Communauté Internationale et des pouvoirs Publics au Sénégal, est une réalité dans la Communauté Rurale de Ndiaffate. C'est aujourd'hui un défi urgent à relever pour un développement rural harmonieux et durable. Les résultats de cette étude établissent que la dégradation est une réalité et que si ses causes sont en partie écologique (déficit et irrégularité pluviométrique, sécheresse persistante) elle est surtout due aux effets de la poussée démographiques et des activités humaines.

Les effets conjugués de la péjoration du climat et des activités humaines réduisent le couvert végétal; Il s'en suit l'érosion des sols avec baisse de la fertilité, et l'extension des sols salés acides surtout en bordure de la ria du Saloum.

La recrudescence de ces phénomènes, la croissance démographique qui pèse de plus en plus sur les milieux fragiles, le contexte politique de la décentralisation et la récession économique montrent qu'il n'y a plus d'alternative. Il faut apporter des réponses adaptatives à l'exploitation irrationnelle des ressources naturelles.

Aussi l'Etat, les populations locales, les partenaires au développement ont réagi. L'Etat a produit de grands textes, dont certains ont nécessité une démarche consensuelle comme le PNAE, la Nouvelle Politique Forestière, la Convention Locale ou le PLD (2007) de la CR.

Sur le terrain l'effet ne s'est pas fait sentir.

Du côté des réalisations étatiques, les actions du projet PRASS sont restées expérimentales et les résultats appréciables de la station d'essai d'ISRA Ndiaffate sont pour le moment limités à la station sans démultiplication sauf la technique de greffage de Zizyphus Gola pour les femmes de la localité et même des autres CR.

La population locale avec des stratégies paysannes ou modernes exerce des actions individuelles qui ont le mérite de maintenir tant bien que mal la fertilité. Mais ces actions sont localisées et ne dépassent que rarement l'échelle des parcelles où la concession exercice ses droits.

Les partenaires au développement, en dehors de CTZ-PBA et CARITAS, ne s'occupent le plus souvent que des activités génératrices de revenus.

Il ne reste que le conseil rural qui semble aujourd'hui déterminé à la Gestion et à la réhabilitation des ressources naturelles. La prise en charge passera par la redynamisation des Instances communautaires et le reversement par l'Etat des fonds alloués une compétence transférée.

L'inquiétude réside dans la faiblesse de la réflexion en matière de formation des acteurs ruraux, alors que l'on parle de plus en plus de la modernisation de l'agriculture et la rentabilisation de l'élevage.

Cette question de formation permettrait de renforcer la dynamique organisationnelle, l'intégration des femmes dans la gestion leur accès au foncier et l'accès à la terre aux éleveurs ; pour une plus grande diversification des sources de revenus et l'amélioration de la productivité agricole.

Il n'y a pas meilleur chemin pour combattre la pauvreté que de renforcer les capacités paysannes par la formation, une formation orientée vers la diversification des cultures, la gestion moderne de l'élevage, la sylviculture et la pisciculture

Mais malgré la longue liste des organisations, la multiplicité des outils et la force de leur cohérence, le constat est la tendance à l'accélération de la dégradation des ressources naturelles. Cette situation risque de compromettre sérieusement et dangereusement les capacités au développement de la Communauté Rurale de Ndiaffate dont les grands centres comme Ndiaffate escale et Koutal regardent vers Kaolack.

Il est donc urgent de repenser la Gestion et la réhabilitation des ressources naturelles et d'adopter les actions idoines pour renverser la tendance actuelle qui, faute de correction, menace le développement durable de CR.

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Liste des cartes

Carte 1 : carte de situation de la CR deNdiaffate

Carte 2 : carte administrative de la Communauté Rurale de Ndiaffate (DAT, 2007)

Carte 3 : carte des sols de Ndiaffate

Carte 4 : Carte hydrographique de la Communauté Rurale de Ndiaffate

Carte N°I, longueur de saison en jours (période de 1949-1969)

Carte N° 2, longueur de saison en jour (période 1970 - 1997)

Carte N°3 : pluviométrie de la période 1949 - 1969

Carte 4 : séquences sèches de 10 jours au mois d'Août

Liste des figures

Figure 1 : variation mensuelle de la vitesse des vents, station de Kaolack de 1981 à 2005 :

Figure 2 : variation annuelle de la vitesse des vents station de Kaolack de 1981 à 2006,

Figure 3: Les variations mensuelles des précipitations des stations de Kaolack,

Figure 4: Les variations mensuelles des précipitations des stations de Foundioungne.

Figure 5: Les variations mensuelles des précipitations, station de Sokone.

Figure 6 : Variation de la pluviométrie de la station de Kaolack de 1976 à 2005

Figure 7 : Variation de la pluviométrie de la station de Foundiougne de 1976 à 2005

Figure 8: Variation de la pluviométrie annuelle de la station de Sokone de 1976 à 2005

Figure 9 : températures moyennes station de Kaolack de 1975 à 2005

Figure 10: températures moyennes maximales, station de Kaolack

La figure 11 : températures minimales station de Kaolack de 1976 à 2005

La Figure 12: Moyennes mensuelles de l'humidité relative maximale (%): station de Kaolack

de 1976 à 2005

La Figure 13, variation interannuelle de l'humidité relative entre 1976 et 2004

Figure 14, diagramme ombro -thermique de la station de Kaolack de 1976 à 2005

Figure 15, moyenne annuelle de l'évaporation pluviométrique avec minimum secondaire des températures dû à la couverture nuageuse assez conséquente.

Figure 16: Variation interannuelle de l'évaporation à la station de KK de 1975 à 2005

Figure I : Précipitations moyennes de la station de Kaolack de 1976 à 2004

Liste des tableaux

Tableau 5 : Evolution des pirogues et des prises dans la CR de Ndiaffate de 2000 à 2006

Tableau-1 : Directions et vitesses des vents station de Kaolack de 1981à 2005

Tableau 2 : forêts classées CR de Ndiaffate

Tableau 3 : population par sexe et par âge, selon des projections de 2002 dans la CR de Ndiaffate

Tableau 4 : vision de l'agriculture par les populations de la CR de Ndiaffate

Tableau 5 : la production d'arachide et de coton de 1996 à 2006.

Tableau 6 : la production céréalière de 1996 à 2006

Tableau 7 : production de sésame et de riz de 1996 à 2004

Tableau 8 : production de manioc et de pastèque de 1996 à 2004

Tableau 9 ; Exploitation des fiches d'enquêtes d l'élevage

Tableau 10 : évolution de L'élevage entre 1998 et 2007 CR de Ndiaffate Source : PLD (2007)

Tableau 11 : exploitation des fiches d'enquête focus groupe

Tableau 12: La pêche dans la CR de Ndiaffate

Tableau 1 : période des feux de brousse

Le tableau 2 : variation spatiale des feux de campagne 2004-2005

Tableau 3: Evolution de l'élevage entre 1998 et 2007

Tableau 4 : La diminution des ressources hydriques

Tableau 1-: Les Organisations Communautaires de BASE de la CR

Tableau 2 : analyse des sols de la CR de Nbiaffate ; du plateau vers le lit du Saloum

Tableau 3 : la lutte contre la dégradation focus groupe SOLS

Tableau 4 : point de vue des paysans sur la lutte contre la dégradation des ressources naturelles

Tableau 5 ; Les zones mises en défens

Liste des photos

Photo 1 : tanne nu à Bané Soutoura

Photo 2 : Erosion par ruissellement activée par la présence de microfalaise sur le tanne nu

Photo 3: Touba Sanokho la digue anti-sel

Photo 4 : Bill Peul, sur la microfalaise, dans la zone de contact

Photo 5 : Des restes de mangrove sur le tanne nu à Bane Soutoura.

Photo 6 : Rôneraie sur les champs d'arachide à Vélor

Annexe I

Liste des Villages enquêtés

ZONE I

Vélor sérère

Keur Socé Coumba

Keur Kékouta

ZONE II

Bandoulou Toucouleur

Santhie Bandoulou

Ndiathiang

Bouldiabé Boumack

Bouldiabé Santhie

ZONE III

Ndiaffate Escale

Ndiaffate sérère

Daga Sankhaye

Keur Galo Diao

Thioffior

Bill Bambara

ZONE IV

Keur Selle Diabong

Thiakho Thioffior

Tawa Peulh

Dinguiraye Youssoupha

Keurt Yoro Soubou

ZONE V

Kossy Thiamène

Keur Diara Peulh

Boul Soutoura

Touba Sanokho

Dinguiraye Youssoupha

Koutal Wolof

Questionnaire

Annexe II

identification

nom du village

date de fondation

nom du chef de village

chiffre de population

le régime foncier

quel est le mode d'acquisition des terres?

à qui revient la gestion des terres?

les terres sont elles suffisantes?

y- a -t-il des problèmes fonciers ?

-quelles sont les contraintes liées a la terre?

A quelle date remontent ces contraintes

y-a-t-il salinisation des terres?

s'il y a salinisation, qu'elle est la proportion des terres attentes?

quelle est la superficie moyenne des champs?

-un étranger peut-il avoir facilement des parcelles dans le village?

l'agriculture

quelles sont les variétés cultivées?

pratiquer- vous l'assolement?

qu'utilisez-vous pour la fertilisation de la terre?

pratiquez- vous la jachère?

comment était la terre avant 1987?

quel système pour se procurer les semences?

quel est le matériel utilisé?

quelles sont Les problèmes de l'agriculture

avez-vous des aménagements agricoles?

avez-vous des aménagements collectifs?

l'élevage

qui sont chez vous les éleveurs?

les espèces élevées?

quelles sont les structures d'encadrement?

comment est nourri le bétail élevé?

comment soigne t- on le bétail?

quelles sont les différentes maladies du bétail?

les problèmes de l'élevage

- problème entre agriculteurs et éleveurs

la Pêche-

Pratiquez-vous la pêche?

quel instrument utilisé vous pour la pêche?

quelles sont les espèces capturées ?

à quoi-sont destinés les produits de la pêche?

quels sont les problèmes rencontrés ?

la dégradation des ressources naturelles

* les eaux.

1-a-y-t-il suffisamment de sources d'approvisionnement En eau?

-a-y-t-il des forages

quel était l'état de la pluviométrie avant 1987?

quelle est la profondeur des puits dans votre village?

l'eau des puits est-elle salée ?

est-elle polluée?

quel est le moyen de lutter contre ces problèmes d'eau ?

à quelle date remontent ces problèmes d'eau ?

y-t-il des dégâts causés par le ruissellement des eaux de pluies?

-quelles sont les eaux touchées par la salinisation?

la lutte contre la dégradation

*la dégradation des sols

-quelle solution avez-vous contre l'érosion

exploitez-vous le sol?

avez-vous des digues de protection contre le ruissellement ?

*La végétation

-avez-vous des aires de reboisement

avez-vous une méthode de lutte contre la dégradation de la végétation?3-

quelle est l'effet le plus ressentie par la dégradation des ressources naturelles?

la dégradation de la végétation

y-a-il des aires protégées?

quelle est la nature des sols du village ?

y-a- t -il des problèmes d'érosion ?

Quelles sont les difficultés engendrées par cette érosion ?

-y-a-t-il des tannes autour du village ?

a-y-t-il des champs abandonnés ?

de quand date cette dégradation ?

y-a-t-il ensablement des mares et des puits ?

pratiquez- vous la riziculture ?

y-a-t-il des zones où la riziculture a été abandonnée ?

* la végétation

-y-a-t-il des aires protégées ?

y-a-t-il des aires protégées ?

y-a-t-il une forêt ?

y-a-t-il des bois sacrés ou des zones interdites ?

y-a-t-il des problèmes liés à l'exploitation illégale du bois ?

pratiquez- vous la chasse ?

y-a-t-il des charbonniers ?

y-a-t-il des feux de brousse ?

quelle est la cause de ces feux brousse ?

connaissez-vous des espèces d'arbres disparues ?

quelle est la cause de ces disparitions ?

y-a-t-il des animaux sauvages ?

TABLE DES MATIERES

Liste des abréviations 3

Introduction Générale 4

Problématique 7

Chapitre I : Le milieu physique 15

I- Les données géomorphologiques 15

I-I- Les unités géomorphologiques 15

I-II- Les sols 17

I-II -1- Les sols ferrugineux tropicaux 17

I-II -2- Les sols halomorphes 17

I-II -3- Les sols hydromorphes 17

I-II - 4 : Les sols hydromorphes à gley salé 18

I-II -5 : Les sols hydromorphes et les sols vertiques 18

I-III- Les ressources en eau 19

I-III-1- Les eaux de surface 19

I-III-II- Les eaux souterraines 21

II-I- Le climat 22

1-1- Les mécanismes généraux du climat : 22

II-II -Les éléments du climat. 24

II-II-1- a- les vents dans la CR de Ndiaffate 24

II-II-1- b : Directions et vitesses des vents dans la CR de Ndiaffate 26

II-II- 2 : La pluviométrie 27

I-II-3 : Les températures dans la communauté rurale de Ndiaffate 30

Peut-on voir là, la preuve du réchauffement climatique ? 32

I-II-4 : L'humidité relative 34

II-II-5 : l'évaporation 36

I-III La végétation 38

I-III-I- La végétation des estuaires ou zones amphibies 38

I-III- II La végétation de la zone continentale 40

CHAPITRE II : Les données démographiques 42

II - I - Le peuplement 42

II -II - La situation démographique 43

II -II -1- L'évolution de la population 43

II -II -2 -La structure de la population 44

CHAPITRE III- Les activités socioéconomiques 46

III-I- L'agriculture 46

III-II- L'élevage : 52

III-III - La pêche : 57

III-IV- L'exploitation forestière : 60

III-V - le commerce : 61

Conclusion partielle 63

I - I : Les facteurs naturels 66

I -I -1 : Le climat : 66

I-I-1- : La variation interannuelle des précipitations 66

I-I-1-2- : L'écart à la normale 67

I-I-3- : La salinisation des terres et le phénomène d'acidification 68

I - II: Les facteurs anthropiques 69

I - II - 1 - Les causes liées à l'agriculture 69

I-II-2- La poussée démographique 69

I-II-3- Dégradation du fait du choix des spéculations et des pratiques culturales 69

I-II-4- La dégradation du fait des politiques agricoles et le régime foncier 71

I-II-5- la dégradation des sols du fait de l'élevage 72

I-II-6- Les besoins en bois de chauffe, en charbon et en bois d'oeuvre 73

I-II-7- L'activité de cueillette et la pharmacopée 73

I-II-8- Les feux de brousse 74

II - I : La dégradation des ressources hydriques 78

Les ressources hydriques de la Communauté Rurale de Ndiaffate sont constituées par le réseau hydrographique du Saloum et les mares d'une part, des nappes souterraines d'autre part. La dégradation a touché ces réserves. 78

II - I -1 : La dégradation des eaux de surface 78

II- I - 2 : la dégradation des eaux souterraines 78

II - II : La dégradation des sols 79

II - II - 1 : l'érosion hydrique 79

II - II - 2 : l'érosion pluviale 80

II - II - 3 : L'érosion marine 81

II - II - 4 : L'érosion éolienne 81

II - III : La dégradation de la végétation 82

II - III - 1 : Dégradation du fait des conditions physiques 82

II - III - 2 : Dégradation du fait de l'érosion 82

II - III - 3 : la dégradation de la végétation du fait de la salinisation et de l'acidification. 83

II-III-4 : Les signes de dégradation du fait des feux de brousse 83

II - III - 5 : La dégradation du fait des activités agro - pastorales 84

III-I : conséquence de la dégradation des facteurs écologiques 85

III - I - 1 : sur l'agriculture 85

III-1-2-Les conséquences de la dégradation sur l'élevage 90

III - I - 3 La dégradation des ressources naturelles 92

III-I-4- conséquences de la dégradation sur la pêche 92

III-II - les conséquences de la dégradation au plan socioéconomique 94

III-II-1 - les conséquences économiques de la dégradation des ressources naturelles 94

III-II-2: Les conséquences sociales de la dégradation des ressources naturelles 95

Conclusion partielle 97

CHAPITRE I : Institutions de l'Etat et outils de planification 100

I-I-1- Les institutions de l'Etat 100

I-I-2- Les institutions de l'Etat au niveau local 101

I-I-2-1- Le Sous-préfet 101

I-I-2-3- Le Conseil Rural 101

I-I-2-4 Les chefs de village 102

I-II- Les outils de planification environnementale 102

I-III- les partenaires au développement 105

I-IV- Les populations locales 109

I-IV-1- Les Organisations Communautaires de BASE de la CR 109

I-IV-2- les cadres de concertation 110

I-IV-3- les individualités 110

II-I- la gestion étatique 111

II-I-1- : les stratégies déclinées dans le PRAE 111

II-I-2-La stratégie dans la convention locale de la gestion des ressources naturelles 112

II-I-3- sur la végétation 113

II-I-4- le projet de restauration agronomique des sols salés du Saloum : 114

II-I-4-1- Le PRASS 1 avec Atriplex lentiformis à Ndiaffate. 114

II-I-4-2 - Le PRASS 2 116

II-II- gestion et stratégies paysannes 116

VII- la lutte contre la dégradation 117

II-II-I-1-la jachère 117

II-II-1-2- la pratique des cultures intercalaires 119

II-II-1-3-le parcage du bétail 119

II-II-1-4- l'épandage de fumier et de fertilisants organiques 120

II-II-1-5- le paillage 121

II-II-1-6- la préservation et la régénération des arbres 121

II-II- 2-les stratégies modernes 123

II-II-2-1- la fertilisation minérale 123

II-III-2-2- le compostage 124

II-II-2-3- les aires de mise en défens 125

II-II--2-4- le reboisement 127

III-I- les impacts de la gestion étatique 131

III-I-1 sur les ressources hydriques 131

III-I-2- sur les sols 131

III-II- les impacts de la gestion moderne 133

III-II-1- sur les ressources hydriques ? 133

III-II-2- sur les sols 134

III-II-3- sur la végétation 134

III-III- les impacts de la gestion paysanne 134

III-III-1- sur les ressources hydriques 134

III-III-2- sur les sols 135

III-III-3-Sur la végétation 136

III-IV- impacts de la gestion participative 136






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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore