Sommaire
Pages
Index des sigles et
abréviations......................................................................3
Introduction
générale..................................................................................4
Problématique...........................................................................................7
Méthodologie..........................................................................................11
Première partie :
Présentation du
milieu................................................................................13
Chapitre I : Milieu
physique........................................................................14
CHAPITRE II : Les données
géomorphologiques................................................41
CHAPITRE III- Les activités
socioéconomiques................................................45
Deuxième partie :
La Dégradation des Ressources
Naturelles ......................................................64
Chapitre I : La Dégradation des
Ressources Naturelles .....................................65
Chapitre II : la manifestation de la
dégradation..................................................77
Chapitre III : les conséquences de
la dégradation
.............................................84
Troisième partie :
Les acteurs et les outils de la gestion et
de la réhabilitation des ressources naturelles......97
Chapitre I : Les institutions de
l'Etat et les outils de la planification.........................98
Chapitre II : Les stratégies de
gestion et de réhabilitation ...................................109
Chapitre III : Impact des stratégies
de gestion.................................................129
Conclusion générale
..............................................................................138
Bibliographique......................................................................................140
Liste des
cartes.......................................................................................143
Liste des
figures.....................................................................................143
Liste des
tableaux....................................................................................144
Liste des
photos......................................................................................145
Annexe
I..........................................................................................
....146
Annexe
II..............................................................................................146
Table des
matières...................................................................................152
Remerciements
Au terme de la rédaction de ce mémoire, qu'il
nous soit permis de remercier, tous ceux et toutes celles qui, tout au long de
ce TER, ont permis et contribué à la réalisation de ce
travail.
Il s'agit notamment de :
Allah le Très Haut, le
Prophéte Mouhammad PSL. La Foi en eux m'a permis de
supporter les difficultés de la vie.
Mon guide feu El Hadj Mamadou Ngom, qui m'a poussé
à reprendre les études jusqu'à son dernier souffle.
Mes défunts parents Ababacar Massène Séne
et Khadidiatou Ndjerre Ngom qui m'ont nourri de leurs vertus. Ils continuent
à vivre en moi.
Monsieur Guilgane Faye : notre Directeur de
mémoire, que dire de lui ? Il m'a empêché
d'abandonner. Disponible, soutien moral, trouvant toujours les mots pour
rassurer et banaliser les difficultés, M Faye est pour les
étudiants qu'il encadre un frère qui sait rester très
proche. Nos très vifs et sincères remerciements, Monsieur Emile
Samba Ndiaye Professeur à la Faculté des Lettres et Sciences
Humaines.
M Alioune BA, M Diène Dione, M Honoré Dacosta, M
Amadou Abdoul Sow, M Paul Ndiaye, Mme Aminata Ndiaye tous Professeur à
l'UCAD.
Madame Dieynaba Ndiaye, qui s'est dépensée pour
l'élaboration du mémoire.
M Lamine Ndong, Famara Bodian, Yacouba Coly et Ndèye
Singhane Ngom étudiants et étudiantes à l'UCAD
M El Hadji Faye de l'ISRA pour son aide précieuse,
M Ndéné Ndiaye Président du Conseil
Rural (PCR) de la Communauté Rurale de Ndiaffate pour sa
disponibilité, sa clairvoyance et son concours précieux.
M Abdoulaye Gueye Chef du village de Ndiafate Escale et
Conseiller Rural.
Ma famille, qui m'a toujours soutenu particulièrement M
Amadou Ngom, qui s'est dépensé pour la rédaction du
mémoire.
A tous je dis grand, merci.
Liste des abréviations
CERP : Centre d'Expansion Rural Polyvalent
CLGRN : La Convention Locale de Gestion des Ressources
Naturelles
CONSERE : Conseil Supérieur de l'Environnement et
des Ressources Naturelles
CR : Communauté Rurale
CSE : Centre de Suivi Ecologique
DAPS : Direction de l'Analyse de la Prévention et
de la Statistique
DAT : Direction de l'Aménagement du Territoire
DPS : Direction de la Prévision et de la
Statistique
DMN : Direction de la Météorologie
Nationale
DSRP : Document de Stratégies de Réduction
de la Pauvreté
DTGC : Direction des Travaux Géographiques et
Cartographiques
EM : Equateur Météorologique
HPT : Hautes Pressions tropicales
IRD : Institut de Recherche sur le
Développement
ISRA : Institut Sénégalais de Recherche
Agricole
LOASP : Loi d'Orientation Agro - Sylvo -Pastorale
NPA : Nouvelle Politique Agricole
OCC : Optimum Climatique Contemporain
ONCAD : Office National de Coopération et
d'Assistance au Développement
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PA : Programme Agricole
PAFS : Plan d'Action Forestier du
Sénégal
PBA : Projet du Bassin Arachidier
PLD : Programme Local de Développement
PRAE : Plan Régional d'Action pour
l'Environnement
SATEC : Société d'Aide Technique et de
Coopération
SODEVA : Société de Développement et
de Vulgarisation Agricole
ZIC : Zone Intertropicale de Convergence
Introduction
Générale
Le Bassin arachidier 41000 Km2 est
composé des régions administratives de Kaolack, Fatick, Louga,
Diourbel et Kaffrine.
Aujourd'hui la culture de l'arachide gagne les régions
de Tambacounda, Kolda et Ziguinchor. La Région de Kaolack, coeur du
Bassin arachidier comprend trois Département qui sont Kaolack,
Nioro et Guinguénéo.
Le Département de Kaolack est subdivisé en trois
Arrondissement : Sibassor, Ndiédieng et Koumbal.
La Communauté Rurale de Ndiaffate, qui est l'une des
Communautés Rurales de l'Arrondissement de Ndiédieng, est la plus
étendue avec 209 km2. Elle est limitée au Nord par la
ria du Saloum, à l'Ouest par l'Arrondissement de Djilor, à l'Est
par la Communauté Rurale de Lat Mingué et de Keur Socé et
au Sud par les Communautés Rurales de Diossong et Ndiédieng.
La Communauté Rurale est comprise dans le climat
tropical à nuance soudano-atlantique Nord - Sagna (2000)
Du point de vue géomorphologique, la CR comprend au
Nord des tannes salé s acides, sols halomorphes à gley
salé et au sud des sols ferrugineux tropicaux lessivés ou non
lessivés.
Pour la végétation on après le tanne la
savane arbustive et arborée avec des forêts classées :
Kousmar, Koutal, Vélor, Keur Makhtar.
Sur le plan hydrographique, la Communauté Rurale de
Ndiaffate est limitée au Nord par la ria le Saloum et ses bolongs dont
un se déverse vers le Sud dans une dépression se prolongeant
jusqu'à la forêt classée de Keur Makhtar au centre. On
compte aussi beaucoup de mares temporaires.
Sur les données démographiques, la
Communauté Rurale de Ndiaffate comptait 18849 habitants en 1988 DPS 1988
(selon le recensement général de la population 1988). Cette
population est estimée en 2007 à 28181 habitants. (DPS
Projections démographiques 2005 à 2015),
En 1988 la densité de la population était de 90
habitants/km2, en 2007 elle est de 139 habitants/km2. La
trame ethnique est composée essentiellement de Wolof 59%, de Pular 21%,
de Sérères 19%, autres ethnies 1%.
La CR de Ndiaffate, du point de vue économique,
s'adonne essentiellement aux activités agricoles et à
l'élevage, avec cependant des activités commerciales non
négligeables.
Carte 2 : carte de situation de la région de
Kaolack au Sénégal
Carte 2 : carte de situation de la CR de Ndiaffate dans
la région de Kaolack.
Carte 2 : carte administrative de la Communauté
Rurale de Ndiaffate (DAT, 2007)
Problématique
Les institutions nationales et internationales oeuvrant dans
la protection et la réhabilitation des ressources naturelles publient
assez fréquemment des chiffres indiquant que, sans aucun doute, la
richesse des pays africains au sud du Sahara est en continuel déclin
ENDA Pronat : Environnement et développement du tiers monde
(2000).
Au Sénégal, plusieurs facteurs, les uns
naturels, les autres humains ont contribué à la
dégradation des ces ressources depuis bientôt quarante ans. Il
s'agit, pour les facteurs naturels du cycle de sécheresse qui
sévit depuis les années 1970. Pour les facteurs humains, il faut
compter avec la poussée démographique qui influence directement
les activités agro- sylvo-pastorales et dans l'agriculture
l'introduction de la culture attelée après l'indépendance.
Mamadou A. Sow, ENDA Pronat : Environnement et développement du
tiers monde, examen général de la Conservation de l'Eau et des
Sols (CES) au Sénégal (1998).
Pour les ressources hydriques, nos questionnaires
d'enquêtes ont révélé presque partout dans la CR une
baisse de la nappe phréatique, la salinisation des eaux de surface dans
les endroits proches de la ria. Les abords de la ria sont le domaine des
tannes.
Quelle est aujourd'hui l'étendue de ces
tannes ?
Y a des difficultés d'accès à
l'eau douce?
Dans le Centre Ouest (Bassin arachidier), ce sont des
phénomènes d' altération chimique qui prédominent
avec la tendance a l'acidification des sols siliceux pauvres en bases
échangeables(calcium ,phosphore...). Ce phénomène est
accentué avec la mise en culture continue et, en certains endroits, la
pluviométrie, de courte durée certes mais suffisamment intense
pour détremper les sols qui deviennent asphyxiants pendant l'hivernage.
Amadou A. Sow (1998)
Les déficits pluviométriques engendrés
par l'aridité du climat ont déclenché et amplifier la
sursalure et l'acidification des sols sur l'ensemble des domaines. La
sursalure, peu rependue avant les annés1971, a vite atteint tout les
sols, depuis les terrasses basses jusqu' au glacis de raccordement. Elles se
produit par divers processus dont le premier est : la migration
verticale des sels par remontés capillaires de la solution du sol ou de
la nappe phréatique peu profonde, sous l' action des
phénomènes d'évaporation intenses dues aux
températures très élevées (25-40°C) et qui
maintiennent pendant 8 à 9 mois un profil salin ascendant. Sadio
S. : Pédogenèse et potentialités forestières
des sols sulfatés acides salés des tannes du Sine Saloum,
Sénégal (1991)
. Qu'en est-il du sol de la Communauté Rurale de
Ndiaffate dans le contexte ainsi évoqué ?
Le changement du taux d'humidité du sol et
l'irrégularité des pluies ont aussi pour conséquence la
disparition progressive des espèces ayant besoin de beaucoup d'eau pour
subsister :
Le décapage de la couche utile du sol met les racines
à nu ce qui fragilise les arbres cf (Photo Abdoulaye Sène :
Bill peul 2007).
La salinisation aussi, modifiant le PH du sol, élimine
la végétation qui ne peut supporter les PH élevés
de 7,4 à 8 dans les cas extrêmes. Quel est aujourd'hui
l'état général de la végétation dans la
Communauté Rurale de Ndiaffate ?
Il a été évoqué plus haut la
salinisation comme facteur de dégradation de la
végétation, mais il y a aussi la baisse de la nappe
phréatique.
Sur les rives, les inondations par les eaux sursalées
des cours d'eau, deux à trois fois plus salées que l'eau de mer
(46Ms/cm) Sadio (1991) déciment la mangrove et écartent
plusieurs espèces de poisson.
Quel est l'effet réel de la salinité sur les
ressources hydriques ?
Dans un contexte de dégradation de la
végétation du fait de la poussée démographique,
à quelles difficultés est liée la conservation
étant donné que dans la CR Ndiaffate, même si le taux
naturel n'atteint que 1,36%, l'immigration impulse une poussée
démographique très forte. Cette immigration s'explique par
l'histoire et la position géographique de la Communauté
Rurale.
Du point de vue historique, le mouvement mouride a
initié une colonisation agricole de grande ampleur à partir des
années 1940 intéressant les régions de Kaolack et de
Tambacounda avec des villages de toponymie caractéristique avec des noms
commençant souvent par Touba ou Darou. On a l'exemple de Touba Sanokho
et de Darou Mbitéyène.
Plus récemment, sous l'égide de l'Etat, la
colonisation des terres neuves du Saloum et de la Région de Tamba a
été le prétexte de beaucoup de départs, des
terroirs usés du Sine vers le Saloum avec comme destination les terres,
d'abord les plus proches, comme la CR de Ndiaffate, que l'on atteint dès
que le pont Noirot de Kaolack est franchi. Ici, c'est le facteur
géographique qui est déterminant.
Cet apport de populations découlant du flux migratoire
ou de l'accroissement naturel a pour conséquence l'augmentation des
superficies emblavées.
Quelle est aujourd'hui la situation du foncier dans la CR de
Ndiaffate ?
Quel est l'effet des défrichements dans la
Communauté Rurale de Ndiaffate sur la végétation ?
Quelles sont les difficultés de conservation des
ressources naturelles? Il importe d'évoquer les activités
économiques de ces populations.
La première d'entre elles est l'agriculture, elle est
dominée par la culture de l'arachide qui procure des revenus
monétaires aux paysans, même si le mil garde une bonne place avec
la culture attelée introduite par la Société d'Aide
Technique et de Coopération (SATEC) (1965), avant la
Société de Développement et de Vulgarisation Agricole
(SODEVA) (1975), avec la mise en place du programme agricole fournissant le
matériel et les intrants. Du coup, les surfaces emblavées ont
été multipliées par 10 dans toutes les exploitations en
moins de 15 ans!
La nouvelle politique agricole initiée à partir
des années 1980 a été principalement le
désengagement de l'Etat avec abandon du programme agricole et
dissolution de l'ONCAD.
Le paysan continue la culture attelée et les
défrichements sans possibilité de bénéficier
d'engrais.
Les programmes de reboisement, qui avaient accompagné
le dessouchage des champs à l'initiative de la SODEVA avaient
privilégié des espèces comme l'Eucalyptus arbres
asséchant le sol.
Quels sont les impacts des activités agricoles sur les
sols et sur la végétation ?
La Communauté Rurale de Ndiaffate est aussi une grande
zone d'élevage. Les agriculteurs sont aussi le plus souvent des
éleveurs et il existe des pasteurs professionnels.
Cette activité alimente un important marché du
bétail à Passy et crée des mouvements constants en
direction de Koutal, place d'embarquement en direction de Kaolack et Dakar.
Le piétinement de la terre par le bétail autour
des forages et des marchés induit des effets négatifs sur les
sols, tandis que le surpâturage décime la
végétation.
Ce phénomène est-il remarquable dans la
Communauté Rurale de Ndiaffate ?
Pour les populations de la Communauté Rurale de
Ndiaffate, il s'agit d'exploiter les ressources naturelles pour survivre et
réaliser des surplus, mais aussi de conserver et restaurer ces
mêmes ressources. Deux préoccupations difficilement conciliables
quand les conditions écologiques ne sont pas toujours favorables et
quand ce paysan n'a plus les moyens de ses activités.
Telle semble être la problématique de la gestion
des ressources naturelles de la Communauté Rurale de Ndiaffate.
Ce travail très modeste est mené dans les soucis
d'accorder les vues des populations locales, des pouvoirs publics, des ONG et
des institutions internationales sur la gestion l'environnement.
Objectifs
Objectif principal
Montrer les difficultés liées à la
restauration et à la conservation des ressources naturelles
Objectifs spécifiques
- Analyser les facteurs de dégradation des ressources
naturelles
- Analyser les stratégies de lutte au plan local
- Dégager les solutions adoptées
Pour atteindre ces objectifs, il importe de définir des
hypothèses de travail, qui sont les suivantes :
Hypothèses
- La dégradation des ressources hydriques, des sols et
de la végétation dans la Communauté Rurale de Ndiaffate
est due aux facteurs anthropiques.
- Les activités de production sont en contradiction
avec la protection des ressources naturelles
- Les stratégies de gestion ne sont pas efficaces pour
inverser la tendance.
Méthodologie
Pour atteindre ces objectifs, la méthodologie a
consisté à procéder d'abord en une recherche documentaire,
ensuite en une phrase d'enquête sur le terrain, enfin au traitement et
à l'analyse des données recueillies.
La recherche documentaire
Dans la perspective d'avoir un aperçu
général sur notre Travail d'Etude et de Recherche (T.E.R.) nous
avons eu à fréquenter les centres de documentation suivants :
La Bibliothèque Centrale de l'Université Cheikh
Anta DIOP de Dakar (UCAD)
La Bibliothèque du Département de
Géographie de l'UCAD
Le Centre de Suivi Ecologique, CSE,
La Direction de la Prévision et de la Statistique,
DPS
L'Institut de Recherche sur le Développement IRD
La Direction des Travaux Géographiques et
Cartographiques (DTGC)
L'Institut Sénégalais de Recherche Agricole
(ISRA)
La Direction de l'Analyse de la Prévision et de la
Statistique DAPS
La Direction de l'Aménagement du Territoire DAT
La Direction de la Météorologie Nationale
(DMN)
La Direction de l'Elevage
La Direction des Pêches Maritimes
La Directions des Eaux et Forêts
La Coopération Allemande GTZ-PBA Kaolack
Le Service Régional des Eaux et Forêts,
Kaolack
Le Service Régional de l'Agriculture Kaolack
Le Service Régional de l'Elevage, Kaolack
Le Service Régional des Pêches, Kaolack
Le Service Régional de la Prévision de la
Statistique, Kaolack
La phase de terrain
Elle nous a permis de connaître notre cadre
d'étude et d'avoir un contact direct avec les autorités locales :
Président du Conseil Rural, quelques élus locaux, des chefs de
villages et des personnes ressources.
Il a fallu d'abord, avec la liste des 75 villages de la CR
fournie par la DPS (à partir du recencement de 1988), procéder
à un zonage pour pouvoir visiter le 1/3 des 75 villages de la CR soit 25
villages.
Le zonage est basé sur les réalités
écologiques et socio-économiques comme la proximité des
tannes, la présence des forêts classées, les fortes
concentrations Humaines. Nous avons donc établi la liste à voir
en annexe.
Puis nous avons constitué des focus groupes qui, avec
un questionnaire souple (voir annexe), ont rencontré les chefs de
villages, les chefs de carrés et les populations des villages
visités.
Traitement et analyse des données
La dernière partie a été
réalisée grâce au support informatique. Le logiciel
Microsoft Word a été utilisé pour la saisie et le
traitement de textes, le logiciel Excel pour les tableaux, le calcul et les
graphiques des données statistiques obtenues.
Les résultats de nos travaux sont
présentés en trois grandes parties
1ère partie : présentation du
milieu
2ème partie : La dégradation des
Ressources Naturelles que sont les eaux, les sols, la végétation,
mais aussi les conséquences de cette dégradation sur les
activités socioéconomiques.
3ème partie : les stratégies de lutte
contre la dégradation.
PREMIERE PARTIE
Présentation du milieu
Chapitre I : Le milieu
physique
I- Les données
géomorphologiques
I-I- Les unités
géomorphologiques
La zone étudiée appartient au bassin
hydrographique du Saloum, compris dans le bassin sédimentaire
sénégalo-mauritanien qui s'est formé à la suite de
l'affaiblissement du soubassement au cours du Jurassique. Il revêt
l'aspect d'un plateau monoclinal, à pendage ouest, dont l'altitude
dépasse rarement 100 mètres, formé de séries
marneuses recouvertes en discordance par des formations gréso-argileuses
du Continental Terminal. Daté du pliocène, le Continental
Terminal est formé de grés plus ou moins argileux avec un
faciès sidérologique (P. Michel 1973).
L'évolution morphologique, selon Marius (1977) est
très typique depuis le maximum de transgression du Nouakchottien qui se
situe à l'holocène moyen, vers 5500 BP. La transgression du
Nouakchottien a provoqué des dépôts sableux qui forment des
terrasses en bordure du plateau continental. A la suite de la
régression, d'anciennes vasières exondées se sont
transformées en tanne, à l'arrière de la mangrove.
Découlant de ces différents épisodes
géologiques, les unités morphologiques répertoriées
dans la CR de Ndiaffate sont les suivantes.
Le domaine continental constitué de bas plateaux
Le domaine estuarien avec vasières et tannes.
Les bas-fonds aujourd'hui gagnés par l'ensablement.
Carte 3 : carte des sols de Ndiaffate
Source : CSE (2007)
I-II- Les sols
Directement liée aux facteurs morpho-climatiques, la
pédologie de la zone présente une diversité
caractéristique de la zone tropicale.
La carte morpho-pédologique de la CR de Ndiaffate
établie par CSE/DPN/DAT (2006) présente trois grands types de
sols.
- Les sols ferrugineux tropicaux
- Les sols halomorphes
- Les sols hydro morphes
I-II -1- Les sols ferrugineux
tropicaux
On en rencontre en analysant la carte des sols, de deux sortes
au sein de la CR
Les sols ferrugineux tropicaux lessivés plus ou moins
remaniés sur matériaux dunaires tronqués indurés,
sols peu évolués appelés sols deck-dior, occupent environ
15% de la CR, (PLD 2007). Ces sols peu riches, qu'on ne peut exploiter qu'avec
l'apport d'intrants, apparaissent aussi à l'extrême sud-ouest,
vers Keur Bane Penda, Kaoussa, au sud autour de Thiakho Thiofior et au centre,
autour de Keur Gallo Diao. Les sols ferrugineux tropicaux non ou peu
lessivés, occupent la frange ouest de Keur Socé Koumba à
la forêt classée de Vélor et l'Est de Campement Ibou
Dramé. Moins étendus que les sols deck-dior, ils sont sablo
argileux et aptes à presque toutes les cultures.
I-II -2- Les sols halomorphes
On les rencontre aussi en deux faciès : les sols
halomorphes acidifiés et sols hydromorphes phase alluviale correspondant
aux tannes nus le long de la ria de Keur kékouta à la forêt
classée de Kousmar.
I-II -3- Les sols hydromorphes
Les sols hydromorphes moyennement salés à l'est
de la forêt classée de Keur Mactar autour de Keur Waly Ndiaye et
Buldiabé Santhie.
Ces sols sont les plus étendus de la CR. Selon le PLD
(2007), riches en calcium et en argile ces sols dits deck sont lourds et
difficiles à travailler. Ils se distribuent en quatre faciès dans
la CR.
I-II - 4 : Les sols
hydromorphes à gley salé
Au sud de la CR entre la forêt classée de
vélor et la forêt classée de Keur Mactar autour de
Bouldialé Boumack.
Les sols hydromorphes a gley salé et sols halomorphes,
bordant le marigot de vélor et les tannes nus le long de la ria de Keur
Samane au nord-ouest à la forêt classée de Koutal.
I-II -5 : Les sols
hydromorphes et les sols vertiques
Du sud de la CR au sud est, ces sols s'établissent en
bandes. Une première autour de Mbiteyène vélor, une
deuxième autour de Santhie Bandoulou, une autre bande de Daga Sanghaye
à Mbiteyène. Autour de Dinguiraye Youssoufa et au sud de
Hamdalaye à l'extrême-Est.
Les sols hydromorphes sur matériaux sableux
rencontrés seulement au Sud de Koutal sur une mince bande Est
-Ouest.
I-III- Les ressources en eau
I-III-1- Les eaux de surface
· Les Eaux de Surface Pérennes
La Communauté Rurale de Ndiaffate est inscrite dans le
basin hydrographique du Saloum. En effet la ria constitue sa limite nord entre
les longitudes 16°7'W et 16°3'W
Le Saloum est constitué du bras de mer avec un
réseau de petits marigots appelés bolongs
D'Ouest en Est, on rencontre d'abord dans le territoire
communautaire, se raccordant au bras principal de la ria, le marigot de
Vélor qui s'allonge vers le sud jusqu'à la forêt
classée de Keur Moctar. Ensuite le marigot de Bill, isolant l'île
de Kousmar, d'orientation est, qui se prolonge jusqu'à Bill bambara.
Le régime hydrologique est de type sahélien,
avec les hautes eaux en saison des pluies et un étiage
sévère en saison sèche, influencé donc par le
régime saisonnier des pluies : (Diop E.S 1990).
Les eaux de ce réseau restent constamment salées
du fait notamment de la faiblesse de la dénivellation du relief, de la
faiblesse des apports d'eau de pluies, de la disparition de la mangrove et de
l'importance de l'évaporation.
Aucun apport d'eau ne venant à la rencontre de l'eau
salée, Diop E.S (1990) indique que c'est un estuaire inverse (du fait
que les eaux de mer envahissent la vallée), caractérisé
par la prédominance des phénomènes de marée
intéressant l'ensemble du réseau hydrographique
La teneur en sel des marigots est ainsi partout
supérieure de 2 à 3 fois la salinité moyenne de la mer
Marius (1977), avec des taux de 100g/l en amont de Kaolack
o Les cours d'eaux et les mares temporaires
Ils prolongent, suivant les bas-fonds, les marigots de
Vélor et de Bill, formant marigots et mares très précaires
et tributaires des pluies de l'hivernage.
On a un premier réseau en direction de Bandoulou
raccordé au marigot de Vélor qui reçoit aussi, venant de
la forêt classée de Vélor deux branches temporaires
Carte 4 : Carte du réseau
hydrographique de la Communauté Rurale de Ndiaffate
Un second réseau se raccorde au marigot de Bill avec
division en deux branches, une vers Kossy Thiamène et
Mbitéyène un autre vers Dabane, Kaolackat et Keur sidy
Au nord un réseau temporaire intéresse la zone
de Keur Kékouta, Keur Djime et keur Socé Koumba.
Le réseau hydrographique est complété par
des mares qui s'assèchent à la fin de la saison des pluies .Les
populations les utilisent comme lieux d'abreuvement pour le bétail,
tant que la qualité de l'eau ne menace par la santé animale.
I-III-II- Les eaux souterraines
Elles sont constituées des nappes profondes des nappes
sub- affleurantes
· Les nappes profondes
Il s'agit de la nappe du maestrichtien et de
la nappe paléocène
1. La nappe maestrichtienne, partout présente est
atteinte par les forages entre 200 et 450 m .La qualité de cette eau
située à l'Est de ligne Sokone -Niakhar est meilleure que celle
de la partie ouest où les résidus secs sont supérieurs
à 150g/l (PLD 2001).
2. La nappe paléocène est captée à
des profondeurs variant entre 60m et 150 m et parfois 200m avec des
débits ne dépassant guère 50m3 /h
· Les nappes sub- affleurantes
- la nappe phréatique affleurante est contenue dans les
sables du Continental Terminal et est alimentée par les eaux
d'infiltration en saison des pluies .Les villageois la trouvent entre 10m et
70m de profondeur .La qualité de l'eau jadis excellente avec une teneur
en fluor inférieure à 1mg/l, s'est
détériorée ces dernières années avec la
remontée du sel , rendant le liquide saumâtre
II-I- Le climat
Le climat de la Communauté Rurale de Ndiaffate
obéit à des mécanismes liés aux facteurs
météorologiques qui déterminent le domaine tropical de
l'Afrique de l'Ouest.
Il est caractérisé par l'alternance d'une saison
sèche qui s'étale sur 8 à 9 mois suivant les zones et une
saison pluvieuse de 4 à 3 mois. Dans ce domaine, les températures
sont assez élevées toute l'année avec une moyenne annuelle
variant de 25 à 28°c.
Nous présentons ici les mécanismes
généraux du climat dans lequel s'inscrit l'Afrique Occidentale en
général et le Sénégal en particulier,.
1-1- Les mécanismes
généraux du climat :
Les travaux relatifs à la situation
météorologique de l'Afrique Occidentale sont nombreux, pour notre
T.E.R. nous citons : Dhonneur (1974), Dresh 1997, Leroux M. (1983, 1987,
1988), Le borgne J. (1988), Ndong J. B. (1996), Sagna P. (1998), Ndione (1998),
Sagna P. (2000).
Pour Leborgne J. (1988), la circulation atmosphérique
de l'Afrique de l'Ouest est commandée, comme dans l'ensemble de la zone
intertropicale, par les doubles ceintures de Hautes Pressions (HP)
centrées sur les tropiques. Marcel le Roux (1983)
« précise que ces deux ceintures de hautes pressions se
rejoignent en altitude, donnant à l'ensemble la forme d'un V
` renversé'. Elles encadrent les basses pressions intertropicales
dont l'axe est l'Equateur Météorologique (EM).
Au sol, les ceintures de Hautes Pressions (H.P) se
fractionnent en cellule anticyclonique des Açores et cellule
anticyclonique saisonnière Saharo-Libyenne. Dans
l'hémisphère sud on a la cellule anticyclonique de
Sainte-Hélène.
En hiver de l'hémisphère nord, l'anticyclone des
Açores se renforce, de même que la cellule anticyclonique
Saharo-Libyenne qui profite des masses d'air refroidies qui favorisent les
mouvements subsidents. Cela entraîne une prééminence des
Alizés Nord.
En revanche, l'hémisphère Sud, qui est alors en
été se réchauffe. Il se crée des chapelets de
dépressions barométriques à la latitude des hautes
pressions tropicales (HPT). Marcel le Roux (1983)
La mousson, issue de Sainte Hélène, faiblit et
l'Equateur Météorologique (E.M), vers lequel confluent
l'Alizé boréal et la mousson australe se déplace vers le
Sud et la saison sèche s'établit partout au nord de son lieu de
manifestation.
En été boréal, l'anticyclone des
Açores du fait du réchauffement qui renforce des mouvements
ascendants, faiblit et des dépressions se créent sur le Sahara
à la place de l'anticyclone Saharo-Libyenne. L'Alizé
boréal faiblit dans l'hémisphère sud qui se trouve en
Hiver.
L'anticyclone de Sainte Hélène se renforce et
la mousson issue de cette cellule repousse l'Equateur
Météorologique (EM) vers le nord et la saison des pluies
s'établit au sud de cette ligne.
Les précipitations sont de deux sortes et de
caractères différents selon qu'elles soient liées à
l'une où l'autre structure de l'Equateur
Météorologique : la structure F.I.T ou la structure
Z.I.C.
Le F.I.T correspond à la structure inclinée de
l'Equateur Météorologique en Afrique continentale. Il se
caractérise par une épaisseur de mousson variable mais suffisante
pour développer des formations nuageuses responsables des lignes de
grains ou des orages isolés.
La Z.I.C correspond à la structure verticale de
l'Equateur Météorologique. Elle se manifeste au niveau des
océans et dans les couches moyennes ou supérieures au dessus des
océans. Elle est associée aux pluies continues et
abondantes. »
Pour Sagna (1988) les régions « qui
bénéficient de l'intervention de la partie active de l'Equateur
Météorologique jouissent d'une sécurité et d'une
efficacité pluviométrique plus grande ».
II-II -Les éléments
du climat.
II-II-1- a- les vents dans la CR
de Ndiaffate
Années
|
Directions et vitesses
|
Moyenne
vitesses
|
1_987
|
D
|
N
|
NW
|
N
|
W
|
W
|
W'
|
W
|
W
|
W
|
WSW
|
W
|
NE
|
|
|
Y
|
4,6
|
4,4
|
4.2
|
4,8
|
4,8
|
4.4
|
4,1
|
1,7
|
1,5
|
1,7
|
1,8
|
2.6
|
3.4
|
1988
|
D
|
NE
|
NE
|
N
|
NW
|
W
|
W
|
W
|
W
|
W
|
W
|
W
|
NE
|
|
V
|
3.5
|
4,7
|
2., 2
|
4
|
3,2
|
3
|
1,5
|
1,8
|
1,1
|
1,2
|
1,8
|
2,o
|
2.5
|
1989
|
D
|
NE
|
N
|
NW
|
NW
|
SW
|
W
|
SW
|
S
|
W
|
WSW
|
W
|
W
|
|
V
|
2,9
|
2.4
|
3
|
3,8
|
2.1
|
3.3
|
2,8
|
1,3
|
0,9
|
1,1
|
1,5
|
2,4
|
2.29
|
1 990
|
D
|
N
|
N
|
N
|
NW
|
W
|
W
|
W
|
W
|
WSW
|
w
|
NW
|
NE
|
|
V
|
2,3
|
3,6
|
3,2
|
2,5
|
3
|
3,3
|
2,7
|
1,7
|
1
|
1,1
|
1"
|
2,o
|
2.34
|
1991
|
D
|
N
|
N
|
N
|
NW
|
W
|
W
|
W
|
W
|
w
|
w
|
N
|
NE
|
|
V
|
2
|
3,7
|
3
|
3,8
|
3
|
2.7
|
"f
|
2,1
|
1,6
|
1,4
|
1,4
|
2,2
|
2.40
|
1992
|
D
|
NW
|
N
|
NE
|
NW
|
W
|
W
|
W
|
W
|
W
|
W
|
E
|
E
|
|
V
|
1 1
|
3,6
|
3,7
|
2,8
|
3,4
|
3,2
|
2.3
|
1,5
|
1.3
|
1,6
|
1,9
|
1,8
|
2.61
|
1993
|
D
|
NE
|
NE
|
N
|
NW
|
V,
|
S
|
S
|
S
|
S
|
S
|
S
|
NW
|
|
V
|
2,7
|
2.5
|
2,5
|
2,9
|
2,6
|
2,5
|
i ->
|
1,6
|
1.7
|
1.8
|
1,3
|
2.3
|
2.21
|
1994
|
D
|
NW
|
W
|
W
|
W
|
W
|
S
|
S
|
S
|
S
|
S
|
S
|
NW
|
|
Y
|
2.2
|
2,4
|
3.1
|
3,3
|
2,8
|
2,7
|
2,3
|
1,6
|
1,1
|
y
|
1,3
|
2 2
|
2.19
|
1995
|
D
|
NW
|
NW
|
W
|
W
|
S
|
S
|
S
|
S
|
S
|
s
|
W
|
NE
|
|
V
|
·> t
|
2,3
|
2,9
|
3,2
|
2,8
|
2.8
|
T
|
1,5
|
1,4
|
1,1
|
1,4
|
? 7
|
2.15
|
1996
|
D
|
N
|
NE
|
S
|
W
|
E
|
W
|
W
|
W
|
W
|
W
|
N
|
E
|
|
V
|
2,4
|
2
|
3,2
|
3,4
|
2,8
|
2.6
|
2,3
|
1,5
|
1,1
|
1,2
|
1.7
|
2,5
|
2.22
|
1997
|
D
|
E
|
E
|
E
|
W
|
W
|
W
|
W
|
W
|
W
|
W
|
N
|
E
|
|
V
|
2.9
|
2.9
|
3
|
3,3
|
3
|
3,5
|
2,4
|
1,9
|
1,8
|
1,7
|
1,6
|
3,5
|
2.62
|
1 998
|
D
|
N
|
N
|
N
|
N
|
N
|
N
|
W
|
W
|
W
|
W
|
N
|
E
|
|
V
|
3.6
|
3,6
|
45
|
3.7
|
3.9
|
3,9
|
2,4
|
2,2
|
9
|
2
|
1,5
|
2,1
|
2.62
|
1999
|
D
|
N
|
N
|
N
|
N
|
W
|
W
|
W
|
W
|
w
|
W
|
N
|
E
|
|
V
|
2.6
|
3,1
|
2.8
|
3.7
|
3,4
|
3-7
|
2,9
|
1,3
|
1.7
|
1,5
|
1,8
|
0,9
|
2.45
|
2000
|
D
|
N
|
N
|
N
|
N
|
N
|
W
|
W
|
W
|
W
|
N
|
N
|
W
|
|
Y
|
2 7
|
4,8
|
4,1
|
3,5
|
3
|
3.1
|
2,4
|
2.9
|
K8
|
1,6
|
1,9
|
2,8
|
2.88
|
2001
|
D
|
NE
|
N
|
N
|
N
|
NW
|
W
|
W
|
NE
|
W
|
W
|
N
|
W
|
|
V
|
3.5
|
3,8
|
3,2
|
3,4
|
3,2
|
1,1
|
2,4
|
2,1
|
1,8
|
1,6
|
2,5
|
30
|
2.63
|
2002
|
D
|
NE
|
N
|
N
|
N
|
NW
|
W
|
W
|
NE
|
W
|
W
|
N
|
W
|
|
V
|
3,6
|
3,7
|
3,4
|
3
|
2;
|
3,6
|
l <;
|
3,5
|
1,9
|
2,6
|
3
|
3,5
|
3.08
|
2003
|
D
|
E
|
N
|
E
|
NNE
|
N
|
W
|
W
|
W
|
S
|
W
|
W
|
N
|
|
y
|
4,1
|
3,9
|
3,4
|
3,7
|
3,7
|
3,5
|
3,6
|
4,6
|
1,7
|
1,9
|
2,9
|
3,2
|
3.35
|
2004
|
D
|
ENE
|
NNE
|
NE
|
NE
|
ENE
|
NE
|
NE
|
NNE
|
N
|
NNE
|
ESE
|
NNE
|
2005
|
V
|
3,9
|
4
|
3.4
|
3,9
|
3.4
|
3,4
|
2,7
|
2,5
|
1.7
|
1,3
|
2,9
|
3,7
|
3.11
|
|
M/V
|
3.13
|
3.38
|
3.00
|
3.49
|
3.17
|
3.10
|
2.32
|
1.82
|
1.40
|
1.36
|
1.7
|
3.65
|
|
La Communauté Rurale de Ndiaffate n'ayant pas de
station météorologique, nous avons choisi, vu sa proximité
avec la station de Kaolack, d'utiliser les données recueillies dans
cette station de 1987 à 2005 pour étudier les vents dans la
Communauté Rurale de Ndiaffate.
Tableau-1-Directions et vitesses des vents station de Kaolack
de 1987 à 2005
* Figure 1 - : variation mensuelle moyenne de la vitesse
des vents, station de Kaolack de 1987 à 2005 :
La figure des données des vents de la période
indiquée, présente une courbe uni modale avec un maximum
centré sur Avril en saison sèche et un minimum centré sur
octobre en période hivernale
Les vents ont donc un maximum de vitesse en saison
sèche, cette vitesse étant maximale au mois d'Avril. Cette
période correspond au renforcement de l'anticyclone des Açores
donc des alizés Nord, alors que le couvert végétal est en
dépérissement du fait de l'absence de pluies.
A partir du mois de Juin, avec l'affaiblissement de
l'anticyclone des Açores, alors que la mousson tarde à
s'établir, la vitesse du vent tombe progressivement pour atteindre son
minimum au mois d'Octobre malgré le renforcement de l'Anticyclone de
Sainte-Hélène, donc de la Mousson, la vitesse étant
réduite du fait du couvert végétal important, en
période hivernale.
Figure 2 : variation annuelle de la vitesse des vents
station de Kaolack de 1981 à 2006,
La figure 2 montre une grande variabilité interannuelle
de la vitesse des vents entre 1981 et 2006 à la station de Kaolack.
Entre 1983 et 1990, les perturbations sont assez importantes.
Cependant à partir de 1991, la vitesse du vent connaît une
certaine progression, passant de 1m/s à 3 voire 3,5m/s. Peut-on mettre
en rapport cette évolution annuelle de la vitesse des vents avec la
reprise des pluies ?
II-II-1- b : Directions et
vitesses des vents dans la CR de Ndiaffate
Le tableau de la direction des vents station de Kaolack de
1987 à 2005 montre que les vents de Novembre au mois d'Avril viennent du
Nord de l'Est ou du Nord-Ouest, cette direction étant celle de
l'Alizé, (Alizé maritime et harmattan)
A partir du mois de Mai, la direction Ouest (w) est dominante
avec des manifestations, NW, WSW, S, reflétant les fluctuations de la
mousson qui entre au Sénégal par le Sud-est et qui se rabat sur
Kaolack d'Ouest en Est, si elle rencontre l'Alizé Nord au dessus de la
mer. C'est le cas si le front intertropical se localise entre Kaolack et Podor,
en saison hivernale.
II-II- 2 : La
pluviométrie
· Les variations mensuelles de la
pluviométrie des stations de Kaolack, Foundioungne et Sokone
La Communauté Rurale de Ndiaffate, n'ayant pas de
station météorologique, nous avons choisi de travailler à
partir des données des stations de Kaolack, Foundiougne et Sokone qui
encadrent bien la Communauté Rurale. L'étude des
Précipitations a porté sur une comparaison des
précipitations moyennes mensuelles des stations citées et une
étude des variations annuelles de chaque station de 1976 à 2005
qui se trouve être les données de la trentaine disponible au
moment de cette étude.
Figure 3: Les variations mensuelles de la
pluviométrie des stations de Kaolack,
Figure 4: Les variations mensuelles de la
pluviométrie des stations de Foundioungne.
Figure 5: Les variations mensuelles de la
pluviométrie, station de Sokone.
L'examen des figures 3, 4, et 5 montre que les pluies de
ces localités qui encadrent la Communauté Rurale de Ndiaffate,
comme partout ailleurs au Sénégal, arrivent en saison pluvieuse
débutant fin Mai, début Juin et se terminant en Octobre.
L'essentiel de la pluviométrie étant concentré entre
Août et Septembre, le mois d'Août étant le plus pluvieux.
Entre ces trois stations, les totaux sont successivement pour Kaolack,
Foundioungne et Sokone de 552 mm, 689 mm, 725 mm. Ce qui semble montrer que les
pluies augmentent du Nord au Sud, tendance générale de la
pluviométrie au Sénégal.
Les variations annuelles de la pluviométrie des
stations de Kaolack, Foundioungne et Sokone de 1976 à 2005 de la figure
6 : variation annuelle de la station de Kaolack de 1976 à2005
L'analyse
Figure 6 : Variation de la
pluviométrie de la station de Kaolack de 1976 à 2005
L'examen de la Figure 6 montre une grande variabilité
interannuelle des données pluviométriques de la station de
Kaolack. On peut noter cependant que, par rapport à la moyenne de la
trentaine 1976 à 2005, 500mm le déficit est plus prononcé
entre 1976 et 1990. A partir de 1991, les années excédentaires
sont plus fréquentes.
Figure 7 : Variation de la
pluviométrie de la station de Foundiougne de 1976 à 2005
La figure 7 montre une pluviométrie déficitaire
de 1976 à 1988 par rapport à la Moyenne 600mm de la normale 1976,
2005. A partir de 1989, la station enregistre des excédents avec
quelques années déficitaires, 1990-1994, puis 1998. A partir de
1999, la station enregistre des données pluviométriques
excédentaires conformant la tendance déjà constatée
à la station de Kaolack.
Figure 8: Variation de la pluviométrie
annuelle de la station de Sokone de 1976 à 2005.
A partir de 1987, même s'il y a des années
déficitaires, la tendance générale est au
relèvement des totaux pluviométriques annuels, qui se situent
largement au-dessus de la moyenne à partir de 1998. Toutes les trois
stations affichent cette tendance à la reprise à partir de 1998,
1999.
I-II-3 : Les
températures dans la communauté rurale de Ndiaffate
La courbe de variation mensuelle des températures de la
station de Kaolack de 1975 à 2005 présente un régime
thermique bimodal, caractérisé par deux maxima (Avril et
Octobre) et deux minima (Janvier et Août), figure 1.
Le mois d'Avril présente le maximum principal. Ce
maximum intervient en milieu de saison sèche, caractérisé
par la sécheresse de l'atmosphère liée à
l'alizé continental ou harmattan et l'absence d'une couverture
nuageuse.
Le maximum secondaire du mois d'Octobre, s'explique par la fin
de l'hivernage qui voit s'établir un ciel de plus en plus
dégagé.
Quant au minimum celui de Janvier qui est le principal est
à analyser en rapport avec l'alizé maritime frais et humide qui
vient de anticyclone des Açores au mieux de sa manifestation, mais aussi
d'arrivée de air polaire dans nos latitudes. Le minimum secondaire
Figure 9 : températures
moyennes station de Kaolack de 1975 à 2005.
Du mois d'Août s'explique par l'épaisse
couverture nuageuse qui atténue le rayonnement solaire et par
l'humidité de la mousson.
L'amplitude thermique 5,7 °C qui est la différence
entre la température la plus élevée (maximum d'Avril
31,13°C) et la température la plus basse (minimum de Janvier
25,37°C) est relativement faible, ce qui fait de la région en
général et du terroir de la Communauté Rurale de Ndiaffate
en particulier un domaine relativement chaud.
L'examen de la figure: montre toujours le régime
bimodal, avec deux maxima en Mai et en Novembre, deux minima en Janvier et en
Août.
La seule considération des températures
maximales, ferait dire que le maximum principal mensuel de la station est en
Mai, du fait des fortes températures diurnes et que le minimum
secondaire du mois d'Août 33,3°C est plus bas que celui du mois de
Janvier du fait des températures de plus en plus élevées
en hiver boréal.
Figure 10: température moyennes
maximales, station de Kaolack
Ce réchauffement général est
constaté sur la figure 10 des températures moyennes maximales
interannuelles de 1971 à 2000. Irrégulières d'une
année à l'autre, elles sont ces trente dernières
années, surtout en 1997, 1983, 1990, 1996 et 1998
particulièrement élevées. D'ailleurs à partir de
1987 la température moyenne maximale annuelle est toujours
supérieure à 36°C.
Peut-on voir là, la preuve
du réchauffement climatique ?
La figure 11 : montre que les
températures minimales recueillies à la station de Kaolack
croissant de Janvier à Juillet avant de croître jusqu'en
Décembre du mois de mai à Octobre, la température est
partout supérieure à 21°C.
La figure 11 : températures
minimales station de Kaolack de 1976 à 2005
La variation interannuelle des températures minimales
présentée par la figure montre que les températures
minimales, ont augmenté et passent de 40°C en 1996 à presque
22°C en moyenne mis à part l'année 1982 avec 20,4°C.
D'ailleurs depuis l'an 2000, la courbe des températures
moyennes a franchi la barre des 22°C.
Pour les températures minimales, les
températures maximales et la température moyenne annuelle. Les
écarts types ont successivement de 0,57 - 0,519-0,951 ce qui signifie
que les valeurs moyennes accusent un taux de dispersion plus
élevé que celui des valeurs de températures et des
températures maximales. Pour cette dernière valeur, il faut
attirer attention sur la valeur de l'écart type au mois de Janvier
5,705, visiblement erroné.
Pour les coefficients de variation qui sont obtenus en
divisant l'écart type par la moyenne, il faut corriger celui du tableau
V, variabilité des températures moyennes annuelles, qui vaut
0,0328 qu lieu de 0,33 ; 0,03 doit être considéré avec
ses 4 décimales pour faire ressortir sa faiblesse par rapport au
coefficient du tableau V.
Sachant pour deux séries statistiques, celles qui a ses
valeurs plus dispersées autour de sa moyenne et celle qui a le
coefficient de variation le plus élevé. On peut dire que les
valeurs moyennes calculées sont plus dispersées que les valeurs
et minimales et valeurs maximales de température. En tout état de
cause, les valeurs relevées, minimales et maximales sont plus stables
que les valeurs moyennes calculées.
On retiendra pour les températures dans la
communauté rurale de Ndiaffate une tendance à la hausse depuis
1976.
A quoi est due cette hausse de température depuis
bientôt trente ans ?
I-II-4 : L'humidité
relative
La Figure 12 : montre un régime
hygrométrique de type uni modal. Cette évolution est intimement
liée au caractère saisonnier du climat. Les valeurs maximales
sont enregistrées en hivernage à la faveur de l'installation de
la mousson, une masse d'air aux caractéristiques humides.
La Figure 12: station de Kaolack moyennes
mensuelles de l'humidité relative maximale (%):
de 1976 à 2005
Du mois de Mai à Novembre, la valeur moyenne de
l'humidité relative dépasse pourtant 70% avec un maxima au mois
de Septembre quand la mousson atteint son épaisseur maximale.
La Figure, montre que de 1976 à 1999
incluse, la valeur de humidité relative moyenne annuelle est pourtant
inférieure ou égale à 80%. A partir de l'an 2000, toutes
les valeurs sont supérieures à 80%.
La Figure 13, variations rannuelles de
l'humidité relative entre 1976 et 2004
Cette augmentation de la valeur de l'humidité relative
est consécutive à la reprise de la pluviométrie depuis
1999 constatée à l'analyse des données
pluviométriques.
Cependant pour mesurer l'impact réel de cette
humidité sur les formations végétales nous avons
jugé utile d'établir le diagramme ombro-thermique de la station
de Kaolack de 1976 à 2005.
Le diagramme ombro thermique répond à la formule
de Bagnoul et de Gausse. Selon cette formule, un mois est écologiquement
sec lorsque le total des précipitations mensuelles reste
inférieur au double des températures.
Figure 14, diagramme ombro -thermique de la
station de Kaolack de 1976 à 2005
La Figure 14 montre des
caractéristiques suivantes 9 mois sec (d'octobre à juin) et 3
mois humide (de juillet à septembre). Ces trois mois sont les seuls
utiles à une croissance correcte et optimale de la
végétation.
Les conséquences écologiques sur la croissance
des ligneux et la conservation des espèces sont alors importantes.
L'enquête effectuée au près des populations à
révélé une disparition de beaucoup d'espèces de
ligneux de la communauté rurale de Ndiaffate et un recul remarqué
de quelques grands arbres.
II-II-5 :
l'évaporation
L'évaporation est fonction de la température de
l'air, de la vitesse du vent et de son degré hygrométrique.
L'évolution de l'évaporation moyenne mensuelle de la normale 1976
- 2005 de la station de Kaolack montre deux phases.
La première phase de Janvier à Juin enregistre
les valeurs les plus élevées. En effet l'évaporation
maximale est enregistrée en Mars avec 234mm. Cette phase correspond aux
vitesses maximales des vents et aux premiers maxima de température de la
zone. Ces deux paramètres influent sur l'évaporation.
La deuxième phase qui s'établit de Juillet
à Décembre, voit baisser les valeurs de l'évaporation. La
valeur minimale est enregistrée en Septembre mois des grosses pluies.
Figure 15, moyenne annuelle de
l'évaporation pluviométrique avec minimum secondaire des
températures dû à la couverture nuageuse assez
conséquente.
Variation annuelle de l'évaporation
La figure 16 montre une baisse de l'évaporation
au cours de la normale 1976-2005. En effet de 1976 à 1987, certaines
valeurs 201mm en 1977, 186 mm en 1980, 180 mm en 1981 et 192mm en 1983 sont
assez élevées, de 1983 à 1998 aucune valeur n'atteint
180mm et à partir de 1999 toutes les valeurs sont inférieures
à 150mm. C'est pourquoi l'allure générale de la courbe est
descendante. Puisque dans la même période on a constaté une
élévation générale des températures. Il faut
imputer cette baisse de l'évaporation à la reprise des pluies
à partir de l'hivernage 1998-1999.
Sur le plan statistique écart type, type mensuel
varient de 2,0 (février) à 0,4mm (septembre), l'écart type
de la normale étant de 1,1, montrant une variabilité
élevé des séries rencontrées.
C'est la même analyse que l'on peut faire de
l'étude des coefficients de variation qui vont de 0,26 (Février)
à (0.14 en mai, celui de la normale étant de 0,20.
Figure 16: Variation interannuelle de
l'évaporation à la station de Kaolack de 1975 à 2005
I-III La végétation
La Communauté Rurale de Ndiaffate est située,
sur le plan phytogéographique dans la zone soudanienne.
La végétation se présente suivant deux
grands types de milieu : les zones amphibies et les zones
continentales.
I-III-I- La
végétation des estuaires ou zones amphibies
Carte de la végétation de la CR de
Ndiaffate:
Carte 5 : carte des types de
végétation source CSE /DPN / DAT 2006
Elle se présente sous deux formes .la vasière
à l'heure actuelle et le tanne herbu .
· La vasière à mangrove
Jadis élément dominant des estuaires du Saloum,
la mangrove à mangrove n'existe plus dans la Communauté Rurale de
Ndiaffate .Nous avons trouvé lors de notre passage en 2007 que des
souches aux environs de Bané soutoura.
· Photo1 : Bané
Soutoura restes de mangrove sur le tanne nu, Cliché Abdoulaye
Séne (2007).
Faisant suite au tanne nu, le tanne herbu se rencontre de part
et d'autre du marigot de Vélor et après les tannes nus bordant le
bras principal du saloum et de ses bolons. La végétation
herbacée est constituée par servium postulacastrum et
phyloxerus remicalaris , ces formations assurent le passage vers les
tannes à halophytes (Sadio 1991).
I-III- II La
végétation de la zone continentale
Elle se compose des forêts classées, des zones de
cultures et de la savane boisée
· Les forêts classées
Forets classées
|
Date de classement
|
Superficie
|
Observations
|
|
|
Totale
|
Sur contrat de culture
|
|
1- lle de kousmar
|
889 du 27 04.36
|
1950
|
|
Savane sur tanne
|
2- Koutal
|
2471 du 25 04 50
|
1890
|
150 ha élevage
|
Savane sur tanne
|
3-Keur Moctar
|
572 du 03 03 37
|
850
|
|
Savane sur tanne
|
4-Vélor
|
2050 du 09 04 33
|
200
|
|
Savane
|
Total
|
|
4890
|
|
|
Tableau 2 : forêts classées
CR de Ndiaffate
Source : Direction des Eaux et Forêts
Dans les forêts classées des îles de
Kousmar, de Koutal et keur Moctar, les formations végétales sont
des savanes. La strate herbacée et formée de Cenchrus
biflorus, Cassia tora et Andropogon spp-associées
à Borreria verticilata. Les espèces forestières
les plus rencontrées étant Acacia seyal, Balanites
aegyptiaca , Lannea acida , Sclerocarpus birea et Poliostigma reticulum ;
Adansonia digitata , Cordyla pinnala , Anogeisus leïocarpus ,
Tamarindus indica
· La zone de culture.
Elle concerne la majeure partie du territoire de la CR de part
et d'autre du marigot de Vélor au- delà des terres salées
.Des formations végétales, il ne subsiste que les grands arbres
épargnés par les agriculteurs. Il s'agit souvent d'espèces
comme Adansonia digitata, Anogeisus leïocarpus,Cordyla
pinnata.
· La savane boisée
Elle subsiste en bandes au Sud et à l'Est de la CR
autour de Passy Ngatam, de Tawa Peulh et Santhie Bandoulou.
Aux environs de Mbitèyène et à
l'extrème Est autour de Hamdallaye Guerra senegalensis et
Combretum glutinosum s'y présentent en formations
serrées surplombées par les essences du genre Cordyla
pinnata
CHAPITRE II : Les
données démographiques
II - I - Le peuplement
La population de la Communauté Rurale de Ndiaffate est
composée essentiellement de Ouolofs 59%, de Peulhs 21%, de
Séréres 19%, les autres (Toucouleurs, Socés, Bambaras) ne
font que 1%. L'hétérogénéité de la
population s'explique par l'histoire du peuplement.
Il semble que l'on puisse retenir le schéma des vagues
successives de peuplement selon les informations recueillies auprès des
populations.
Les premiers habitants de la zone furent les Socés qui
ont foré les puits trouvés par les Séréres, qui
eux, sont restés jusqu'à nos jours.
Pour Paul Pelissier (1966), l'occupation des
Séréres remonte au XI éme et XII
éme siècles. Il admet que les villages
Séréres du Sud du Saloum sont antérieurs à
l'arrivée des Gelewars.
La seconde vague, plus récente, date du début du
XXéme siècle. Partis du Cayor, du Baol, du Djiolof,
les Ouolofs ont transité par le RIP avant de s'orienter vers la
côte pour y fonder leurs villages. "Les premiers départs massifs
des Ouolofs du RIP, se firent en direction de l'Ouest" P. Pelissier (1966).
L'installation des Ouolofs dans la partie Ouest est
consécutive aux troubles Politico-religieux qui agitent le RIP et qui
sont liés à l'histoire de Maba Diakhou BA, le Marabout
conquérant.
La culture de traite sera la seconde raison d'afflux des
Ouolofs et des Sérères pour la mise en valeur des terres vacantes
et fécondes. L'occupation des Ouolofs est contemporaine à
l'Islamisation de cette partie avec les mouvements Mourides pour la
conquête des terres à arachide.
La disponibilité de la terre va accentuer
l'hétérogénéité de la population à la
suite de l'arrivée des éleveurs Peulhs et des saisonniers.
Il est intéressant dans ce cadre de remarquer la
distribution ethnique de la population dans les sept (7) zones
identifiées par le PLD 2007 de la CR ces zones s'appuyant sur les
spécificités socio-économiques.
Aussi les Ouolofs sont majoritaires dans la zone de Koutal,
Ndiaffate, de Kossy Mbitéyéne, de Thiakho Thioffior.
Les Peuls sont majoritaires dans la zone de Keur Lansana et
sont à égalité avec les Ouolofs dans la zone de Keur Waly
Ndiaye et suivent de près ces derniers dans la zone de Ndiaffate, de
Thiakho Thioffior.
Les Séréres représentent 61% de la zone
de Thioffior, et viennent après les Ouolofs dans la zone de Koutal, de
Keur Lansana.
La zone de Kossy Mbitéyéne semble être
celle des Bambaras car ils y suivent les Ouolofs (48%) avec 41% de la
population.
II -II - La situation
démographique
II -II -1- L'évolution de
la population
Le recensement de 1988 crédite la Communauté
Rurale de Ndiaffate de 18848 hbts. Le tableau 3 :Population pour sexe et
par âge, selon les projections de 2002 à 2010 dans la CR de
Ndiaffate donne à la CR/A 31860 hbts en 2007 repartis en 78 villages.
Cependant, le dernier recensement fait au cours de
l'élaboration du premier PLD de l'an 2000, estimait la population de la
CR à 18 347 hts, reparties en 74 villages, le document cité
reconnaît que ce chiffre est très en deçà de la
réalité, car le plus souvent on assiste à une
sous-estimation de la progéniture pour ne pas alourdir la taxe
rurale.
C'est pourtant à partir du chiffre de l'an 2000 que
l'on à estimé la population de la CR en 2007 : 29 102
hbts dans le PLD 2007 pour 75 villages. L'évolution de 2000-2007 est de
l'ordre de 10755hbts soit une progression relative de 55% et une disparition
de 3 villages depuis 1988
Les jeunes y représentent 55 % en valeur relative avec
un effectif de 16042 hbts
Les femmes avec 13246 hbts de la population
représentent les 46% du total
II -II -2 -La structure de la
population
· La répartition par sexe et par âge :
Nous avons déjà indiqué la part des
femmes et des hommes dans l'effectif total de la population, mais pour les
autorités de la CR la connaissance de certains segments de la
population est essentielle.
L'effectif de la population imposable, l'effectif de 0
à 7 ans, celui scolarisable de 7 à 14 ans .La population
imposable qui correspond à la population active est
évaluée à 9069 hbts représente 31% de la population
totale (PLD 2007).
La population de 0 à 7 ans, très
vulnérable pour certaines maladies (paludisme maladies
diarrhéiques) est de 4678 soit 16% de la population .des 4678 enfants
2585 sont des filles soit 55% de l'effectif total.
La population de 7 à 14 ans dire scolarisable est de
8364 enfants dont 4328 filles soit 52% de cette frange.
Il faut remarquer que ni à l'antenne locale de
Direction de la prévision et de la Statistique, DPS Kaolack, ni dans
le PLD 2007 de la CR il n'est fait cas des personnes âgées, le
troisième âge ne bénéficiant pas au près des
structures locales d'une attention particulière
· La répartition ethnique et religieuse :
La population de la CR est essentiellement ouolof, peulh
sérère et la population ouolof est majoritaire avec 17046 hts
soit 59% de la population totale, elle est suivie par les peulhs qui
représentent environ 6000hts soit 21% de la population totale, quand
aux sérères, 5301 hts ils représentent 19 % de la
population totale.
Les bambaras, le socés, les toucouleurs constituent le
reste de la population. Sur le plan religieux, 98 % de la population est
musulmane et 1% chrétienne.
Les grands foyers islamiques sont Kossy Attlanta fondé
par l'Imam Hassan Cissé de Medina Baye, Thiakho Thioffior et Touba
Sanokho
· La répartition socioprofessionnelle :
97 % de la population sont des agriculteurs et parmi eux 60%
sont des éleveurs, le reste est constitué de commerçants
et d'artisans.
· La répartition spatiale de la
population
Sexes
|
Ages
|
1988
|
% pop totale /88
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Masculin
|
Tous âges
|
9375
|
1,000
|
13613
|
13981
|
14358
|
14746
|
15144
|
15553
|
15973
|
16404
|
16847
|
0-2
|
|
0,122
|
1657
|
1702
|
1748
|
1795
|
1844
|
1894
|
1945
|
1997
|
2051
|
3-5
|
|
0,113
|
1544
|
1586
|
1628
|
1672
|
1717
|
1764
|
1811
|
1860
|
1911
|
7-12
|
|
0,176
|
2397
|
2462
|
2528
|
2597
|
2667
|
2739
|
2813
|
2289
|
2967
|
9-15
|
|
0, 183
|
2490
|
2557
|
2626
|
2697
|
2770
|
2845
|
2921
|
3000
|
3081
|
13-16
|
|
0, 090
|
1227
|
1260
|
1294
|
1329
|
1365
|
1402
|
1440
|
1478
|
1518
|
17-19
|
|
0, 066
|
892
|
916
|
941
|
967
|
993
|
1019
|
1047
|
1075
|
1104
|
15-56
|
|
0, 430
|
5851
|
6009
|
6172
|
6338
|
6509
|
6685
|
6866
|
7051
|
7241
|
Féminin
|
Tous âges
|
9473
|
1,000
|
14135
|
14545
|
14967
|
15401
|
15848
|
16307
|
16780
|
17267
|
17767
|
0-2
|
|
0, 112
|
1580
|
1625
|
1673
|
1721
|
1771
|
1822
|
1875
|
1930
|
1986
|
3-5
|
|
0,106
|
1496
|
1539
|
1584
|
1630
|
1677
|
1726
|
1776
|
1827
|
1880
|
7-12
|
|
0,164
|
2325
|
2392
|
2461
|
2533
|
2606
|
2682
|
2760
|
2840
|
2922
|
9-15
|
|
0, 176
|
2490
|
2562
|
2636
|
2713
|
2791
|
2872
|
2955
|
3041
|
3129
|
13-16
|
|
0,091
|
1289
|
1326
|
1365
|
1404
|
1445
|
1487
|
1530
|
1574
|
1620
|
17-19
|
|
0,066
|
939
|
967
|
995
|
1024
|
1053
|
1084
|
1115
|
1148
|
1181
|
|
15-56
|
|
0,470
|
6641
|
6833
|
7031
|
7235
|
7445
|
7661
|
7883
|
8112
|
8347
|
Tous âges
|
|
1,000
|
27748
|
28526
|
29325
|
30147
|
30992
|
31860
|
32753
|
33671
|
34614
|
0-2
|
|
0,117
|
3237
|
3328
|
3421
|
3516
|
3615
|
3716
|
3820
|
3927
|
4037
|
3-5
|
|
0,109
|
3040
|
3125
|
3212
|
3302
|
3394
|
3489
|
3587
|
688
|
3791
|
7-12
|
|
0,170
|
4722
|
4854
|
4990
|
529
|
5273
|
5421
|
5572
|
5728
|
5889
|
9-15
|
|
0,179
|
4979
|
5119
|
5262
|
5410
|
5561
|
5717
|
5877
|
6041
|
6211
|
13-16
|
|
0,091
|
2516
|
2586
|
2659
|
2733
|
2810
|
2889
|
2970
|
3053
|
3138
|
17-19
|
|
0,066
|
1832
|
1883
|
1936
|
1990
|
2046
|
2103
|
2162
|
2223
|
2285
|
15- 56
|
|
0,451
|
|
12843
|
13203
|
13574
|
13955
|
14346
|
14749
|
15163
|
15588
|
Tableau 3 : population par sexe et par âge, selon
des projections de 2002 dans la CR de Ndiaffate
La collectivité locale compte 75 villages avec une
densité moyenne de 139 hts /km² (PLD 2007). Quant à la
répartition spatiale de cette population on remarque que 52 % de la
population habitent dans 10 villages de 500 à plus de 1000 hts dont les
principaux sont Koutal, Ndiaffate -Escale et Thioffior, 32 % dans 29 villages
de 200 à 500 hts et 16 % dans 36 villages de moins de 200 hts
On remarquera une tendance à l'exode vers les plus
gros villages ou l'accès aux services sociaux de base est plus facile,
de même que l'exercice des certaines activités comme l'artisanat
ou le commerce.
CHAPITRE III- Les activités socioéconomiques
Elles sont essentiellement agricoles avec cependant un
élevage dynamique surtout dans les zones marginales parce que peu
propices à l'agriculture. La pêche peut encore
développée pourrait connaître vu les difficultés de
l'agriculture une croissance rapide. Le commerce avec les marchés ruraux
et la proximité de Kaolack intéresse la quasi-totalité de
la population.
III-I- L'agriculture
L'agriculture est la principale activité de la
Communauté Rurale de Ndiaffate 95% de la population s'y consacrent. A
l'instar le l'ensemble de la région naturelle du Sine Saloum les
productions sont diversifiées, et associent les cultures
vivrières comme les céréales (mil, sorgho, maïs) aux
cultures de rente comme l'arachide. La Communauté Rurale ne produisant
pas de coton.
Questions posées
|
% réponses
|
1-quelles sont les variétés cultivées?
|
Arachide mil principalement 100%
|
|
2-pratiquer- vous l'assolement?
|
Oui
|
|
3-qu'utilisez-vous pour la fertilisation de la terre?
|
Fumier engrais 65%
|
Rien 35%
|
4-pratiquez- vous la jachère?
|
Oui 25%
|
Non 75%
|
5-comment était la terre en 1987?
|
Bonne 100%
|
|
6-quel système pour se procurer les semences?
|
Conservation 30%
|
Achat 70%
|
7- quel est le matériel utilisé?
|
Traction Animale 90%
|
Traditionnel 10%
|
8-quels sont les problèmes de l'agriculture
|
L'eau et les semences 100%
|
|
9- avez-vous des aménagements agricoles?
|
|
Non 100%
|
10-avez-vous des changements collectifs?
|
|
Non 100%
|
Tableau 5 : vision de l'agriculture par les populations
de la CR de Ndiaffate
Source : Enquête focus groupe (2007)
Le maraîchage qui est une culture d'appoint pour les
ménages souffre du manque d'eau. L'activité agricole est souvent
associée à l'élevage puisque 60% des agriculteurs sont des
éleveurs (PLD 2007).
|
Arachide huilerie
|
Arachide de bouche
|
Coton
|
ANNEES
|
Sup(ha)
|
Rdt(kg/ha)
|
Prod(t)
|
Sup(ha)
|
Rdt(kg/ha)
|
Prod(t)
|
Sup(ha)
|
Rdt(kg/ha)
|
Prod(t)
|
1996/97
|
43 981
|
796
|
35 009
|
12 887
|
461
|
5 941
|
5 336
|
643
|
3 443
|
1997/98
|
38 668
|
996
|
38 513
|
9 600
|
619
|
5 939
|
6 860
|
Nd
|
nd
|
1998/99
|
23 863
|
1 161
|
27 705
|
5 244
|
1 161
|
6 088
|
6 204
|
620
|
3 846
|
1999/2000
|
28 636
|
1 451
|
41 558
|
7 352
|
1 080
|
7 939
|
3 317
|
750
|
2 488
|
2000/2001
|
44 025
|
1 026
|
45 170
|
14 151
|
890
|
12 594
|
1981
|
466
|
923
|
2001/2002
|
39 828
|
1 137
|
45 284
|
7 934
|
900
|
7 141
|
|
|
|
2002/2003
|
37 791
|
152
|
5 744
|
6 521
|
250
|
1 630
|
|
|
|
2003/2004
|
17 433
|
1 000
|
17 433
|
|
|
|
|
|
|
2004/2005
|
30 791
|
917
|
28 235
|
|
|
|
1 512
|
626
|
947
|
2005/2006
|
28 078
|
850
|
23 866
|
|
|
|
|
|
|
Source : DAPS (2007)
Tableau 6 : la production d'arachide et
de coton de 1996 à 2006.
|
|
Mil
|
|
|
Sorgho
|
|
|
Maïs
|
|
ANNEES
|
Sup(ha)
|
Rdt(kg/ha)
|
Prod(t)
|
Sup(ha)
|
Rdt(kg/ha)
|
Prod(t)
|
Sup(ha)
|
Rdt(kg/ha)
|
Prod(t)
|
1996/97
|
67 841
|
808
|
54 816
|
9 495
|
798
|
7 577
|
7 386
|
1 043
|
7 704
|
1997/98
|
58 221
|
801
|
46 635
|
5 161
|
575
|
2 910
|
3 841
|
1 070
|
4 110
|
1998/99
|
39 608
|
706
|
27 963
|
5 129
|
341
|
1 749
|
940
|
681
|
640
|
1999/2000
|
40 400
|
720
|
29 082
|
5 385
|
341
|
1 836
|
959
|
681
|
653
|
2000/2001
|
39 509
|
911
|
35 993
|
4 219
|
940
|
3 966
|
1 387
|
980
|
1 359
|
2001/2002
|
51 303
|
702
|
36 015
|
7 020
|
967
|
6 788
|
3 048
|
1 500
|
4 572
|
2002/2003
|
54 436
|
1 113
|
60 587
|
5 116
|
867
|
4 436
|
1 839
|
1 000
|
1 839
|
2003/2004
|
55 556
|
950
|
52 778
|
3 485
|
700
|
2 440
|
4 831
|
1 900
|
9 179
|
2004/2005
|
42 256
|
746
|
31 523
|
5 648
|
888
|
5 015
|
3 551
|
2 780
|
9 872
|
2005/2006
|
37 725
|
827
|
31 199
|
3 573
|
900
|
3 216
|
2 838
|
2 200
|
6 244
|
Source : DAPS (2007)
Tableau 7 : la production céréalière
de 1996 à 2006
|
|
Sésame
|
|
|
Riz
|
|
Années
|
Sup(ha)
|
Rdt(kg/ha)
|
Prod(t)
|
Sup(ha)
|
Rdt(kg/ha)
|
Prod(t)
|
1996
|
|
|
|
381
|
1 593
|
607
|
1997
|
|
|
|
73
|
1 600
|
117
|
1998
|
391
|
400
|
156
|
58
|
1 500
|
87
|
1999
|
400
|
400
|
160
|
70
|
1 757
|
123
|
2000
|
|
|
|
68
|
1 500
|
102
|
2001
|
1 200
|
350
|
420
|
48
|
1 500
|
72
|
2002
|
194
|
|
|
98
|
1 300
|
127
|
2003
|
1 110
|
650
|
2 885
|
|
|
|
2004
|
2 175
|
600
|
1 305
|
|
|
|
Source : DAPS (2007)
Tableau 8 : production de sésame
et de riz de 1996 à 2004
|
Manioc
|
|
|
Pastèque
|
|
Années
|
Rdt(kg/ha)
|
Prod(t)
|
Sup(ha)
|
Rdt(kg/ha)
|
Prod(t)
|
1996
|
|
|
9 031
|
20 000
|
180 620
|
1997
|
|
|
599
|
20 000
|
11 980
|
1998
|
|
|
599
|
20 000
|
11 980
|
1999
|
|
|
1 684
|
20 000
|
33 680
|
2000
|
|
|
1 896
|
20 000
|
37 920
|
2001
|
|
|
3 968
|
20 000
|
79 360
|
2002
|
5 000
|
0
|
3 898
|
20 000
|
77 960
|
2003
|
6 000
|
600
|
5 356
|
20 000
|
107 120
|
2004
|
20 000
|
12 240
|
815
|
20 000
|
16 300
|
Tableau 8 : production de manioc et de
pastèque de 1996 à 2004
Source : DAPS (2007)
Le Système et les Pratiques de Culture :
La part de l'agriculture est tombée depuis 2000
à moins de 10% du PIB. Elle représente pourtant 2/3 de l'ensemble
du secteur primaire du Sénégal.
Destinée à nourrir une population à forte
croissance, l'activité occupe une place extrêmement importante de
la vie socio-économique de la Communauté Rurale. L'essentiel des
exploitations est familial.
La terre reste le premier moyen de production. La CR couvre
20900 ha dont 16450 ha sont cultivables ce qui représente 78,7% soit 53%
du total ou 68% des terres cultivables (PLD 2007).
Les sols "decks" sont les sols cultivables les plus
étendus de la CR 80%, les sols diors y représentent moins de 05%
des superficies ce qui fait de la CR une terre à sorgho, mais l'arachide
y est pratiquée, même sur les sols "decks".
Le mode d'acquisition de terre est l'héritage,
même si, depuis la décentralisation c'est le Conseil Rural qui
distribue les superficies de culture, on peut aussi emprunter une parcelle pour
les besoins d'une saison de culture.
Le système cultural est basé sur la pluie et le
calendrier agricole débute par les opérations de
débroussaillement. Cette opération, on la retarde jusqu'au
début du mois de Juin pour préserver les sols de l'érosion
éolienne et de l'insolation puis le semis à sec du mil souna est
effectué. L'arachide devant être mise en terre dès les
premières pluies.
Avec la poussée très rapide de l'herbe dans le
secteur, les premiers sarclages interviennent une dizaine de jours après
la première germination pour le mil, deux semaines pour l'arachide. Il
est important de repasser après le premier sarclage pour un
deuxième, avant les grandes pluies du mois d'Août pour
espérer une récolte importante.
Les spéculations sont pour les céréales
: le mil souna, le sorgho, le maïs et le riz.
Les cultures de rentes sont réduites à
l'arachide. Les cultures de diversifications qui prennent de plus en
plus d'importance sont le niébé, le manioc, la
pastèque, et le sésame.
Le matériel agricole, qui n'a pas fait l'objet d'un
recensement lors de l'élaboration du PLD est catalogué comme
vétuste ou archaïque, car datant du programme agricole des
années 1980 ou fabriqué par les forgerons.
Il s'agit essentiellement de semoirs "super éco", de
houes occidentales, de houes sine, de charrettes (âne et cheval), de
charrettes à boeufs, d'hilaires, de dabas, de sock-sock, de
râteaux.
La culture est en général attelée, le
matériel étant tiré par les ânes, les chevaux ou les
boeufs. On utilise l'hilaire ou le sock-sock pour les opérations
délicates comme le démariage du souna.
La jachère, intégrée à la rotation
triennale est pratiquée là où elle est encore possible.
La fumure organique est utilisée si elle est disponible
de même que l'engrais chimique pour ceux qui peuvent encore l'acheter.
Les paysans de Ndiaffate et des villages environnants, surtout
les villages non enclavés situés sur la nationale 04, la route de
Dabane ou la route de Passy, s'adonnent depuis quelques années à
la culture de la pastèque qui est devenue une véritable culture
intégrée au système agricole local.
Les Productions :
Les statistiques agricoles ne concernent pas, pour les
chiffres disponibles le niveau communauté rurale et arrondissement.
Seuls les niveaux départementaux, régionaux et nationaux sont
disponibles.
Les chiffres disponibles font Etat pour le département
de Kaolack de l'arachide d'huilerie, de l'arachide de bouche et du coton.
Ensuite un tableau est consacré aux
céréales, mil, sorgho, maïs et riz.
Enfin un autre tableau pour le niébé, le manioc,
la pratique et le sésame.
Pour l'arachide d'huilerie, l'examen du tableau montre de
1996/97 à 2006 les superficies sont passées de 43981 ha à
28078 ha soit une perte de 15903 ha en valeur absolue de 64% en valeur
relative. Mais cette régression n'est pas linéaire parce qu'en
2001/2002, les superficies ont atteint 44025 ha et qu'en 2003/2004 elles sont
tombées à 17433 ha. Cette situation est due à la
distribution de semences insuffisantes, cf Tableau 6 de la production
arachidière.
Les productions sont passées de 35009 T en 1996/1997
à 23866 T, mais cette production ne dépend pas des surfaces
emblavées puisque par exemple sur 43 000 ha en 1997 il a
été produit 35 000 T, sur 39 000 ha en 2002, il a
été récolté 45 000 T.
Les rendements accusent la même variabilité.
Visiblement la production arachidière diminue du fait du manque de
semences, du manque d'intrants (engrais, fumier) et du fait de la mauvaise
politique d'achat des graines avec les bons impayés et le système
"Carreaux-Usine" qui laisse invendue une partie importante de la production.
Non seulement le paysan craint la pluviométrie
déficitaire et la pauvreté des sols, mais il ne dispose ni de
semences de qualité, ni suffisantes. Il brade souvent le peu qu'il a
récolté au marché parallèle. Cela n'incite plus
personne à faire de grands investissements pour cette
spéculation.
Aujourd'hui personne ne nie plus raisonnablement que la
filière arachide est menacée de disparition.
Pour les céréales, mil, sorgho, maïs, la
baisse est générale tant pour les superficies que pour les
productions, mais on y note un petit relèvement sur les rendements du
fait que les parcelles de céréales surtout de mil
bénéficient de toute la fumure organique que l'on dégage
dans la concession.
Le sésame et le riz ont des productions
aléatoires et assez faibles. Pour les cultures de diversification,
manioc et pastèque, les situations sont opposées.
Si pour le manioc la production est passée en
2004/2005, à 12 000 T en 2006, la pastèque sur 9 000 ha a eu une
production de 180 620 T en 1996/1997, cette production sur 815 ha est
tombée 16 300 T, le rendement restant inchangé à 20,000
T/ha. Ce qui montre que les données sont visiblement fausses.
Cependant, pour la pastèque, sa production est bien
établie maintenant pour la CR de Ndiaffate.
Les Difficultés de l'Agriculture :
Le constat alarmant de la baisse vertigineuse et
généralisée des rendements des principales
spéculations que sont :
L'arachide, le mil, le maïs, le sorgho a obligé ce
conseil rural à un diagnostic des difficultés consignées
dans le PLD 2007.
Les facteurs incriminés sont :
- La dégradation des sols
- La récurrence des feux de brousse
- Les difficultés d'accès aux crédits aux
agriculteurs
- Le non inventaire du stock foncier
- La mauvaise répartition des terres
- L'absence de structure d'encadrement
- La non appropriation de la loi sur le domaine national
- La non application de la loi sur le domaine national
- La salinisation des terres due à l'avancée de
la langue salée
- La faible utilisation des engrais et autres produits
chimiques
- La monoculture de l'arachide
- L'insuffisance et la vétusté du
matériel agricole qui sont engendrées par son non
renouvellement
- L'accès difficile aux semences de quantité du
fait de l'absence de production semencière locale et de la cherté
des semences de qualité.
Le PLD déplore la faiblesse du maraîchage et de
l'arboriculture, la difficulté d'accès à l'eau et la
sous-valorisation des points d'eau naturel. Il aurait fallu y ajouter les
difficultés de la filière arachidière du fait d'un manque
d'une politique agricole résolue et claire pour les paysans.
Nous ajoutons un manque de formation due à la non prise
en compte des besoins en formation des paysans que l'on appelle à une
mutation vers une agriculture moderne au regard des objectifs d'une agriculture
durable d'ici 2013 .
La CR après ce diagnostic, s'est fixée d'ici
2013 les objectifs suivants :
- Lutter contre la dégradation des sols en freinant
l'avancée de la langue salée
- Mettre en place un GIE d'agriculteurs pour assurer la
commercialisation au niveau local.
- Améliorer les rendements des cultures
arachidières et céréalières par : une fertilisation
soutenue des sols
- Une utilisation efficiente et efficace des engrais
- Le renouvellement du matériel agricole
- La pratique de la fumure organique
- L'intensification des cultures
- La valorisation du potentiel maraîcher par :
l'aménagement des bas-fonds et le renforcement des capacités
techniques et organisationnelles des populations.
- La mise en oeuvre de ce programme permettra d'impulser un
renouveau agricole dans la CR. La CR s'oriente vers la recherche des moyens
financiers d'y parvenir en utilisant les potentialités locales, mais
aussi en s'associant à toutes les collectivités locales pour
demander à l'Etat de transférer les moyens de la
décentralisation aux structures locales.
III-II- L'élevage :
L'élevage Occupe une place importante dans la
Communauté Rurale de Ndiaffate où tout le monde est
éleveur (enquête focus groupe) Il représente en effet, la
seconde activité économique après l'agriculture. Source de
revenus importants, l'élevage joue un rôle fondamental aussi bien
sur le plan économique que sur le plan socio- culturel.
Les espèces rencontrées sont les bovins, les
ovins, les caprins, les équins, les asins, avec une forte
prédominance des petits ruminants. Il est de type contemplatif et
extensif (PLD 2007). Il s'agit dans cette partie de présenter le
système pastoral et ensuite les problèmes de l'activité
dans la Communauté Rurale.
Questions posées
|
% réponses
|
1-qui sont chez vous les éleveurs?
|
Tous 100%
|
|
2- les espèces élevées?
|
Bovins, ovins, caprins, volaille
100%
|
|
3 - quelles sont les structures d'encadrement?
|
Pas de structures 100%
|
|
4-comment est nourrit-on le bétail
élevé?
|
Pâturage 95%
|
Aliment de bétail 5%
|
5-comment soigne t- on le bétail?
|
Vétérinaire 90%
|
Traditionnel 10%
|
7-les problèmes de l'élevage
|
Le vol 80%
|
L'alimentation 20%
|
8- y a-t-il des problèmes entre agriculteurs et
éleveurs
|
Oui 20%
|
Non 80%
|
Tableau 9 ; Exploitation des fiches d enquêtes d
l'élevage
Source : enquête focus groupe (2007)
Les Productions Pastorales :
Le sous secteur de l'élevage apporte une contribution
d'environ 7% au PIB. En dépit de son potentiel et du rôle
important qu'il joue sur le plan socio-économique, il n'atteint pas
encore le niveau de performance attendu.
Cette faiblesse se traduit au niveau national par une facture
laitière de plus de 35 milliards de F CFA par an et une production de
viande insuffisante et aléatoire. La consommation per capita est
située à 11 kg de viande et 33 litres de lait et de faibles
revenus pour l'éleveur qui voit s'interposer beaucoup
d'intermédiaires entre lui et le consommateur.
Les productions pastorales sont d'une manière globale
liées aux productions agricoles. Au niveau du territoire communautaire
les finalités de l'élevage sont liées aux zones et sont
principalement : la capitalisation, la production de fumure organique par
parcage, la production de lait et de viande.
Le Système de Production :
Pour comprendre le système de production il faut partir
des civilisations agraires. Celle des sérères fondée sur
la rotation triennale, qui fait se succéder l'arachide, le mil et la
jachère pâturée sur le même champ, le cycle
étant bouclé au bout de trois ans, sur trois champs.
L'organisation vise donc la production agricole avec utilisation de
l'élevage comme facteur de production. Le kad, Acacia albida,
est mis à contribution pour ses possibilités de fertilisation en
hivernage, son cycle végétatif étant inversé Sall
M. et Dubresson A (1978) . La production animale, visant le lait et le commerce
des bêtes sur pieds est un sous système par rapport à celui
de l'agriculture.
Ce sous système de production manque de performance
parce qu'il est de type traditionnel reposant avant tout sur la pâture
naturelle Ba, (1986) cité par Soung, (2005) et sert encore aujourd'hui a
entretenir la société des agro-éleveurs et le prestige
social.
Pour ces finalités le système de production est
dominé par trois techniques dont deux traditionnelles (l'élevage
transhumant et l'élevage sédentaire) et une technique moderne,
l'embouche bovine.
Les techniques traditionnelles sont l'élevage
fondé sur la transhumance et l'élevage sédentaire.
L'élevage transhumant est le fait des Peulhs qui représentent 21%
de la population totale de CR, majoritaires autour de Koutal et dans la zone de
Keur Lansana. Le bétail est maintenu dans les zones mises en
défens pendant la saison sèche et mené au Djolof en
période hivernale pendant laquelle l'espace occupé par les
cultures réduit les zones de parcours.
L'élevage sédentaire des zones
Sérères autour de Thioffior, Ndiaffate Sérére est
fondé sur l'association agriculture-élevage et sert à
fumer les champs par la technique du parcage.
Certains Peulhs, surtout à Koutal, se sont
sédentarisés et ont fait évoluer leur activité en y
introduisant la stabulation avec embouche pour vendre du lait et des
bêtes sur pieds aux populations de Kaolack située à moins
de 5 km.
Koutal qui à l'allure d'un chef lieu de CR est un gros
village dont la prospérité est fondée sur la
possibilité de retenir les vaches laitières dans la concession et
de vendre des produits laitiers toute l'année, mais surtout l'embouche
bovine qui est partagée par la quasi-totalité des habitants du
village. Cette activité apporte des revenus substantiels à ceux
qui la pratiquent. La technique est adoptée aujourd'hui par quelques
éleveurs Sérères, en ce qui concerne l'embouche bovine car
les Sérères continuent à conduire leurs troupeaux à
travers les champs par les petits bergers.
Années
|
Bovins
|
Equins
|
Asins
|
Ovins
|
Caprins
|
1998
|
7066
|
4391
|
3687
|
20.831
|
10.735
|
2007
|
12984
|
2358
|
1405
|
7094
|
10358
|
|
+ 54,4%
|
- 58%
|
- 38%
|
- 34%
|
-3,5%
|
Tableau 9 : évolution de
L'élevage entre 1998 et 2007 CR de Ndiaffate Source :
PLD (2007)
Entre 1998, année du recensement agricole à la
Communauté Rurale de Ndiaffate et 2007, effectué pour les besoins
de l'établissement du PLD 2007, le cheptel, sauf pour les bovins qui ont
augmenté de 54,4% en valeur relative, a vu tous les chiffres baisser :
les Equins de 58%, les Asins de 38%, les ovins de 34%, les caprins de 3,5%.
La baisse des chiffres du bétail s'explique par
l'appauvrissement généralisé des paysans qui vendent
chevaux et ânes et par manque de possibilité de les entretenir, la
paille d'arachide faisant défaut par suite du manque de semences.
Pour les petits ruminants, la baisse s'explique par
l'obligation de la vente pour assurer la soudure dans un contexte de bons
impayés de l'arachide, seule source de revenu monétaire de
beaucoup de paysans.
La situation est alarmante et la pauvreté
réelle. Pourtant la CR dispose d'atouts importants pour
l'élevage.
Les Atouts :
La Communauté Rurale de Ndiaffate est une importante
zone d'élevage qui accueille les grands pasteurs dès la fin des
travaux champêtres. Les pâturages y sont importants et
variés.
Sachant que "la qualité d'un pâturage ne
dépend pas seulement de la biomasse produite en saison des pluies, mais
également de la rareté de la flore et de la présence d'un
couvert arbustif dense et diversifié permettant une alimentation
équilibrée et suffisante tout au long de l'année (paille
de saison sèche et azotée en fin de saison sèche en
particulier) et protégeant le sol contre l'érosion": Ba, (1986)
cité par Soung, (2005), les ressources Fourragères sont
composées d'herbes diversifiées, des strates arbustives et
arborées.
Le PLD a identifié 25 parcours et 06 pâturages
constitués par les 06 aires mises en défens.
La strate herbacée appétée par le
bétail est composée de graminées annuelles (Penicetum
pedicillatum, Schoenefeldia gracilis, Echinochloa colona, Cenchrus
biflorus) et d'espèces pérennes comme Andropogon
gayanus qui restent sous forme végétative toute
l'année.
La strate arbustive et arborée qui offre du fourrage
aérien est formée de Zizyphus mauritiana, Acacia
albida, Pterocarpus erineceus, Ficus sycomorus.
Mais cette strate est fortement dégradée de
sorte qu'elle ne supporte plus une charge de bétail importante.
Parmi les atouts il faut citer l'appui du PAPEL, l'existence
d'un poste vétérinaire à Ndiaffate et de 02 parcs de
vaccination.
Les difficultés de l'élevage et les
perspectives de solution :
Les difficultés rencontrées par le PLD sont de
trois ordres :
La réduction des parcours de bétail et des zones
de pâturage du fait de l'extension des terres de cultures, de la
fréquence des feux de brousse.
La difficulté d'accès a l'eau du fait du
tarissement rapide des mares, de la salinité des eaux et de
l'insuffisance des abreuvoirs.
Le vol du bétail avec une complicité des
populations locales.
Il faut ajouter la pauvreté qui oblige la population
à brader le bétail sans avoir la possibilité de
reconstituer les troupeaux faute de revenus conséquents, de la
difficulté d'alimenter le bétail du fait de la réduction
des pâturages et de la cherté des aliments de bétail.
Pour les solutions à ces problèmes et pour
améliorer les perspectives, le (PLD 2007) insiste sur un certain nombre
de points comme l'accès à l'eau, la lutte contre le vol de
bétail, l'amélioration de la couverture vaccinale.
Mais la faiblesse des propositions du PLD tient au fait que la
modernisation de l'élevage se résume au marquage du
bétail, alors qu'au niveau national on parle de l'insémination
artificiel et du croisement des races pour un meilleur rendement en lait et en
viande, de l'amélioration du marché des produits animaux en
veillant à l'équité qualité /prix.
Il faut aussi reconnaître à l'éleveur et
à l'élevage des droits fonciers, au lieu de le confiner dans les
espaces marginaux très fragiles, d'où ils sortent, créant
des conflits avec les agriculteurs.
III-III - La pêche :
La pêche représente 2,5% du PIB Global du
Sénégal et constitue la première branche exportatrice du
pays avec 185,4 milliards de F CFA (282 milliards d'Euros) de recettes.
600 000 personnes travaillent dans le secteur dont 400 000
dans la pêche et dans la transformation artisanale. Le tonnage
débarqué est passé de 50 000 tonnes en 1965 à 453
000 tonnes en 1997.
Une étude de la filière artisanale (FAO, Juillet
2006) indique qu'en 2003, la pêche artisanale a rapporté environ
163 milliards de F CFA de richesses nationales soit 4% du PIB en prenant en
compte la contribution économique et sociale de ce secteur de la
pêche.
Au cours de dernières années (2000-2006), la
pêche artisanale est devenue le secteur économique primaire le
plus important avec 12% du PIB primaire, devant le phosphate et l'arachide, et
représente 30% des exportations.
Le tableau suivant de la Direction des Pêches maritimes
nous permet de comparer la situation des différentes régions de
pêche au Sénégal et d'apprécier celle de la
région de Kaolack qui intéresse notre zone d'étude.
Pour Kaolack l'équipement des pirogues passe de 100 en
2000 à 154 en 2004. Soit 54 pirogues de plus en valeur absolue et 65% en
valeur relative à partir de 2004, on enregistre une baisse avec 126
pirogues en 2005 et 89 en 2006.
La pêche des petits poissons pélagiques (P)
connaît à Kaolack une constante baisse : 60,83 T en 2000, 39,80 T
en 2001, 32,78 T en 2005 du fait de la raréfaction du poisson dans le
Saloum.
En revanche pour les espèces démersales (D) avec
les crevettes on assiste à une constante augmentation : 526,32 T en 2000
716,9 T en 2001, 834,01 T en 2005.
Pour la CR de Ndiaffate, les données reçues
concernent l'année 2005 du service des pêches de Kaolack.
La CR de Ndiaffate, a une pirogue motorisée, 6 pirogues
à voiles 26 filets maillants dérivants (Kili) et 12 filets
maillants fixes (Moudiasse).
R E G I O N S
|
Dakar
|
Thies
|
St Louis
|
Ziguinchor
|
Fatick
|
Louga
|
Kaolack
|
2000
|
Pirogues
|
2 349
|
2 037
|
324
|
2 563
|
543
|
94
|
100
|
|
Production
|
P
|
21 922,51
|
216 100,35
|
22 783,94
|
2 822,92
|
2 248,92
|
122,35
|
60,83
|
|
|
D
|
7 357,81
|
30 674,63
|
11 502,01
|
12 762,39
|
6 595,64
|
2 726,90
|
526,32
|
2001
|
Pirogues
|
|
2 407
|
2 126
|
291
|
2 463
|
861
|
105
|
265
|
|
Production
|
P
|
25 743,40
|
204 837,80
|
22 194,40
|
3 399,00
|
5 030,90
|
95,60
|
39,80
|
|
|
D
|
8 186,00
|
30 767,80
|
10 556,50
|
12 119,70
|
6 235,70
|
2 436,00
|
716,90
|
2002
|
Pirogues
|
|
2 465
|
2 215
|
258
|
2 362
|
1 179
|
117
|
430
|
|
Production
|
P
|
26 002,33
|
190 708,38
|
|
|
|
|
|
|
|
D
|
7 841,74
|
27 121,60
|
|
|
|
|
|
2003
|
Pirogues
|
|
2 508
|
2 571
|
158
|
2 626
|
1 238
|
108
|
140
|
2004
|
Pirogues
|
|
3 176
|
2 441
|
173
|
2 410
|
1 026
|
128
|
154
|
|
Production
|
P
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D
|
|
|
|
|
|
|
|
2005
|
Pirogues
|
|
3 162
|
2 558
|
246
|
2 276
|
986
|
157
|
126
|
|
Production
|
P
|
37 710,25
|
211 298,38
|
44 744,26
|
8 385,55
|
3 779,24
|
317,14
|
32,78
|
|
|
D
|
13 521,63
|
55 626,96
|
4 560,53
|
16 553,29
|
7 057,50
|
2 559,31
|
834,01
|
2006
|
Pirogues
|
|
2 741
|
2 590
|
378
|
2 195
|
1 011
|
167
|
89
|
Tableau 10 : La pêche au
Sénégal de 2000 à
2005.
Source : Direction Des Pèches
Maritimes (2007).
Les pêcheurs de poisson sont au nombre de 11 et les
pêcheurs de crevettes sont au nombre de 52 essentiellement entre
Ndiaffate et Keur Lansana..
Source : Services des Pêches de Kaolack (2005).
Pour l'activité dans la CR le PLD note qu'elle prend de
plus en plus de l'ampleur surtout dans la zone de Ndaiffate et de Keur Lansana
dans le contexte de la baisse des revenus agricoles.
Questions posées
|
% réponses
|
1-Pratiquez vous la pêche?
|
Oui 5%
|
Non
95%
|
2-quel instrument utilisé vous pour la pêche?
|
Filets 95%
|
Autres
5%
|
3-quelles sont les espèces capturées ?
|
Mulets carpes crevettes 100%
|
|
4-à quoi sont destinés les produits
De la pêche?
|
Consommation 95%
|
Vente
5%
|
5-quels sont les problèmes rencontrés
Pour cette activité?
|
Rareté du poisson 100%
|
|
Tableau 11 : exploitation des fiches d'enquête
focus groupe
Source : Enquête (2007)
Sur une longueur d'environ 10km de côte, une centaine de
personnes s'adonne à l'activité de pêche surtout en
période de crevettes (Convention Locale : du 15 Septembre au 15
Mars). Le tonnage débarqué en 2005 est de 10,8 T pour le poisson
et 4,2 T pour les crevettes ce qui est estimé à 7 560 000 F CFA
pour le poisson et 7 140 000 F CFA pour les crevettes au total 14 700 000 F CFA
pour l'année 2005.
On ne dispose pas d'autres chiffres pour la pêche
à Ndiaffate, mais le secteur d'activité de la pêche se
heurte à un ensemble de difficultés parmi lesquelles on peut
citer :
- Vétusté et rareté des moyens de
production
- Modicité des moyens financiers
- Absence de cadre d'émancipation des pêcheurs,
manque de moyen de circulation accessibilité au marché
(enclavement de la zone de pêche)
Compte tenu de l'enclavement de la zone, du manque de moyens
de conservation et des faibles quantités débarquées, le
poisson est consommé sur place, par vente du surplus aux voisins. La
crevette fait l'objet d'une collecte par les mareyeurs ou leurs
représentants qui s'organisent pour enlever la production.
Pour remédier à cette situation, et impulser un
nouveau souffle à la pêche, la CR annonce une batterie de mesures
dont :
- assurer une restauration des ressources par le reboisement
en palétuviers et le repos biologique.
- moderniser la pêche avec l'acquisition de nouvelles
pirogues
- promouvoir la professionnalisation et l'augmentation du
nombre des acteurs du secteur par un renforcement des capacités
techniques et organisationnelles.
- faciliter le système de financement en organisant un
forum sur le crédit avec les Institutions de Micro Finance (les IMF
locales) et autres partenaires pour développer l'intermédiation
financière,
- favoriser les rencontres d'échanges avec les autres
pêcheurs de la localité.
III-IV- L'exploitation forestière :
Les ressources forestières, selon une
définition largement acceptée au Sénégal, englobent
toutes les ressources végétales (et même animales sauvages)
situées sur les terres non agricoles et non bâties (CSE 2007).
Sur cette base le PAFS (1993) évalue les formations
végétales à 12 725 000 ha soit 64,5% du territoire
national.
La CR de Ndiaffate comprend 4 forêts classées qui
sont les îles de Kousmar 1975 ha, Koutal 1890 ha, keur Makhtar 850 ha et
Vélor 200 ha soit au total 4915 ha. Si la CR fait 20 900 ha cela
signifie que ces 23,4% de ce territoire sont classés comme ressources
forestières.
Ce domaine Nord-soudanien comprend des espèces comme
Bombax Costatun, Combretum glutinosum, Combretum micranthum, Cordyla
Pinntana, Gera Senegalensis, Anogeisus leïocarpus...
Les ressources forestières sont en dégradation
avancée du fait des facteurs suivants :
v Facteurs Ecologiques :
- La sécheresse :
Elle induit la disparition de certaines espèces ,
surtout les grands arbres comme Anogeïsus leïocarpus, Tamarindus
indica , Parkia biglobosa. et l'adaptation d'autres espèces ,
Andropogon gayanus et Pennicetum pedicillatum, Cenchrus biflorus
constituant la strate herbacée.
..
- Les facteurs anthropiques
L'émondage des ligneux, pratique pastorale courante,
est un préjudice causé par les bergers. On constate dans les
aires de parcours et dans les forêts classées une forte
dégradation due aux pratiques de l'élevage.
- Les feux brousses :
Sont récurrents dans la CR et sont souvent
intentionnels. Malgré qu'on ai pas signalé, de feux de brousse en
2007 dans la Communauté Rurale.
- La déforestation :
Elle survient pour la recherche du bois de feu, de bois
d'oeuvre, du charbonnage , et par l'expansion agricole.
Si l'on sait que les besoins en bois par personne et par an
sont d'environ 1,1 m3 en milieu urbain et 1,5 m3 en
milieu rural CSE (2005) la CR de Ndiaffate forte de 29 102 habitants en 2007
doit consommer 43 653 m3 de bois. Ce chiffre, en corrélation
avec le taux d'accroissement de la population de 1,39% par an, va en
s'aggravant alors que beaucoup de ligneux ne se régénèrent
plus du fait des conditions climatiques difficiles.
La CR connaît une grande exploitation frauduleuse des
ligneux pour le charbonnage, ce qui fait qu'aucun chiffre n'est avancé
pour l'exploitation forestière. La situation est dans tous les cas,
décriée par le PLD qui préconise la redynamisation des
cadres de concertation (CAC).
III-V - le commerce :
L'activité concerne la quasi-totalité des actifs
de la Communauté Rurale qui doivent écouler la production
agricole et animale et halieutique. Il constitue le principal domaine
d'intervention du secteur informel et le principal pourvoyeur d'emploi en
particulier pour les femmes et les jeunes.
Le Gouvernement en vue de la promotion du commerce,
après avoir élaboré la stratégie de
développement de promotion des exportations sénégalaises
(STRADEX), a fait procéder à un diagnostic de
l'intégration internationale du Sénégal dans le cadre du
programme de "Cadre Intégré d'Assistance Technique lié au
Commerce". Une lettre de politique sectorielle a aussi été
élaborée en vue de jeter les bases à long terme du
développement du commerce. Ces initiatives visent la définition
d'une stratégie cohérente de promotion des exportations, la
gestion rationnelle du marché intérieur sénégalais
et à la mise en oeuvre de divers programmes de renforcement des
capacités.
La Communauté Rurale de Ndiaffate dispose de peu
d'infrastructures marchandes.
- 08 Points de collecte pour l'arachide
- 155 Boutiques dont 13 non fonctionnelles
- 13 Télécentres
- 08 Magasins de stockage
- 05 Marchés permanents à Thioffior, Ndiaffate,
Tawa, Thiakho et Koutal.
- 02 Marchés hebdomadaires dans les villages de
Thioffior et Ndiaffate
- 02 Halls de marché à Ndiaffate et Koutal
L'ONG `'Afrique Équitable'' qui intervient dans le
village de Koutal Malick Ndiaye, notamment dans la transformation des produits
agricoles tels que l'arachide, le mil, mais aussi la teinture et la
savonnerie.
L'ONG aide les populations de ce village à exporter
leurs produits vers le Canada.
Les difficultés sont importantes :
- au niveau de la collecte de l'arachide, la difficulté
d'accès aux points de collecte, le faible tonnage accepté par les
peseurs par rapport au tonnage disponible, et les bons qui sont donnés
au moment de la pesée et qui restent le plus souvent impayés.
- la difficulté d'écoulement des produits en
général
- conservation des produits
- l'accessibilité aux produits surtout en
période hivernale.
- la faiblesse des revenus
- l'absence de draines de froid
Il faut noter aussi que l'essentiel de l'activité
commerciale se fait à Koutal et Ndiaffate Escale.
Les marchés hebdomadaires ont une importance secondaire
par rapport au marché hebdomadaire de Passy.
La relance du commerce passe par le relèvement de la
situation économique du monde rural, avec un soutien de la
filière arachide par l'Etat.
- par le désenclavement des zones de production
- l'installation d'unités de conservation des produits
périssables
- l'accessibilité aux produits surtout en
période hivernale
- la sécurisation de l'élevage par
l'éradication du vol de bétail.
Conclusion partielle
A partir de 1998 la tendance générale est au
relèvement des totaux pluviométriques annuels, qui se situent
largement au-dessus de la moyenne de 600mm, dans la même période
la température moyenne maximale annuelle est toujours supérieure
à 36°C.
Peut-on voir là, la preuve
du réchauffement climatique ?
Les sols hydromorphes sont les plus
étendus de la CR 80% selon le PLD 2007, riches en calcium et en argile
ces sols dits deck sont lourds et difficiles à travailler. Ils se
distribuent en quatre facies dans la CR.
La qualité de l'eau jadis excellente avec une teneur en
fluor inférieure à 1mg/l, s'est détériorée
ces dernières années avec la remontée du sel, rendant le
liquide saumâtre en plusieurs endroits
.Des formations végétales de la
Communauté Rurale de Ndiaffate, il ne subsiste que les grands arbres
épargnés par les agriculteurs.
La population estimée de la CR en 2007 est de
29 102 hbts (PLD 2007) répartie dans 75 villages.
L'évolution de 2000-2007 est de l'ordre de 10755hbts soit une
progression relative de 5,5% avec une disparition de 3 villages depuis 1988.
Les jeunes y représentent 55 %, les femmes les 46% du total.
L'agriculture est la principale activité de la
Communauté Rurale de Ndiaffate 95% de la population s'y consacrent. Les
productions sont diversifiées, et associent les cultures
vivrières comme les céréales (mil, sorgho, maïs) aux
cultures de rente comme l'arachide.
L'élevage occupe la seconde
activité économique après l'agriculture et occupe plus de
50% de la population de la Communauté Rurale
La de pêche dans la CR le PLD note qu'elle prend de
plus en plus de l'ampleur surtout dans la zone de Ndaiffate et de Keur Lansana
dans le contexte de la baisse des revenus agricoles.
L'exploitation forestière pour les besoins domestiques
et les pratiques de l'élevage induit une forte dégradation du
couvert végétal.
L'activité commerciale concerne la
quasi-totalité des actifs de la Communauté Rurale qui doivent
écouler la production agricole et animale et halieutique.
DEUXIEME PARTIE
DEGRADATION DES RESSOURCES NATURELLES DANS LA
COMMUNAUTE RURALE DE NDIAFFATE
CHAPITRE I : Les
facteurs de dégradation
La Communauté Rurale de
Ndiaffate est marquée par une forte dégradation des ressources
naturelles .Les réponses des populations aux questions relatives
à cette dégradation sont nettes : dans les cinq zones
présentées par notre étude, la dégradation est
perçue comme remontant au moins vingt ans ou plus, certains la situant
autour des années 1975 .Cependant les populations des zones de
Vélor, Ndiaffate Escale et Keur Diarra Peulh particulièrement
touchées par la salinité la ressentent plus que les populations
des zones de Bandoulou Toucouleur et Thiakho Tioffior au sud de la CR. Les
facteurs responsables de la dégradation des ressources naturelles sont
divers. Il s'agit de facteurs naturels et de facteurs anthropiques.
I - I : Les facteurs
naturels
I -I -1 : Le
climat :
Le Sénégal, comme la
zone sahélienne a subi des fluctuations climatiques
répétées tout au long de son histoire. Alternance des
périodes plus froides ou plus chaudes, plus sèche ou plus
humides.
Beaucoup d'auteurs se sont
intéressés à cette variabilité du climat, on peut
retenir pour l'analyse pluviométrique du Sénégal. Le
Borgne J. (1998), Dascosta H. (1992), Valentin (1994) Ndiaye (2000).
Il ressort de ces
difficultés analysées une succession de périodes plus
pluvieuses pouvant durer 5 à 6 ans. Il s'agit ces années 1900
à 1904, 1910 à 1914, 1919 à 1921, l'année 1931,
1939 à 1949, l'année 1968.
La période sèche
actuelle a ceci de remarquable, qu'elle dure plus longtemps que les autres.
Pour mesurer la dégradation
nous allons étudier la normale 1976 à 2005.
I-I-1- : La variation
interannuelle des précipitations
La figure 1, présente une
courbe en dents de scie. Ce qui signifie une succession de périodes
sèches et humides avec un minimum, en 1983 et un pic en 1999. L'allure
générale de la courbe se maintient entre 400 et 600 mm et reste
supérieure à 500 mm à partir de 1999.
Figure
17 : Pluviométrie moyennes de la station de Kaolack de 1976
à 2004
I-I-1-2- : L'écart
à la normale
A partir de la figure 1 il a
été évalué l'écart à la normale de
1976 à 2005.
Les écarts sont très
prononcés entre 1976 et 2005, les totaux varient de 304,8 mm en 2003
à 877,8 en 1999 soit une différence de 573 mm.
De 1976 à 1984, les
années de pluviométrie déficitaire se succèdent
sauf pour les années 1978 et 1981 qui sont excédentaires. De 1984
à 1989 on a une période humide avec trois années
bénéficiant d'excédents importants 1985, 1988 et 1989.
A partir de 1990, on a deux
années déficitaires, 1990 et 1991, puis deux années
excédentaires 1983 et 1984.
De 1995 à 1998 ont une
série déficitaire avec une seule année d'un
excédent presque négligeable 3,84 mm.
A partir de 1999 jusqu'en 2005, la
série est excédentaire avec trois années
présentent des excédents importants 1999 avec 336,24 mm, 2000
avec 190, 44 mm, 2005 avec 226,44 mm seule l'année 2003 accuse un
léger déficit -5,86 mm.
En comparant le total de la
pluviométrie de la meilleure année de la normale 1976 - 2005 avec
l'optimum climatique contemporaine (OCC) de 1931 à 1960 qui est de 796,8
mm on constate en excédent en faveur de 1999 de 81 mm.
On parle de reprise depuis 1999
mais l'examen de la figure I, montre que la courbe est descendante à
partir de 1999 et reprise à partir de 2004 et 2005.
I-I-3- : La
salinisation des terres et le phénomène d'acidification
Le processus de salinisation dans
la communauté rurale de Ndiaffate est très important sur toutes
les terres bordant la ria du Saloum de Bané Soutoura à koutal, et
le long du marigot de Welor.
Cette salinisation se traduit par
une forte teneur en sel dans le sol. Dans notre zone d'étude, les tannes
se signalent par de vastes étendues nues qui progressent d'année
en année.
Il s'agit d'abord d'une
salinisation résultant de la forte teneur en sel du Saloum, du fait de
la sécheresse qui a réduit les apports d'eau pluviale avec une
très forte évaporation.
A marée haute, l'eau de la
mer envahit les terres et y laisse une croûte salée qui
élimine toute végétation. (SARR, 1994).
La remontée capillaire sous
l'action de forte évaporation accumule les sels et les acides, polluant
la nappe phréatique et rendant les terres incultes ; l'eau des
puits et des mares devient saumâtre, impropre à la consommation
humaine et animale.
Photo 1: tanne nu à Bané
Soutoura
Cliché Abdoulaye Sène (2007)
Dans certains villages, le
phénomène de salinisation et d'acidification peut prendre des
proportions inquiétantes. Pour le village de Ndiaffate, 55% de la
population ont perdu plus de la moitié de leur champ. (Fatou SOW
2002)
I - II: Les facteurs
anthropiques
I - II - 1 - Les causes
liées à l'agriculture
L'homme de par ses
activités intervient directement sur les sols en les dégradant de
par ses activités culturales et ses activités d'élevage,
indirectement de par l'utilisation qu'il fait des ressources
végétales. Nous allons examiner la dégradation de la
ressource qui constitue le sol par l'effet de l'homme sous l'angle de la
démographie et les activités socio-économiques.
I-II-2- La poussée
démographique
Le recensement
général de la population de 1988 crédite la
communauté rurale de Ndiaffate de 18849hts sur une superficie de 209 km
² soit une densité de population 90,18hts/km². Une pression
déjà forte sur les sols, avec une progression de plus de 2%/an,
la population est estimée par les projections de la DPS à
28181hts en 2006 soit une augmentation de 9332 hts depuis 1988 avec une
densité de 134,9 hts au km², elle sera de 31540 hts à
l'horizon 2015 avec une densité de 150,9 hts au km².
S'il fallait distribuer
équitablement à cette population la terre de la communauté
rurale soit 20900 ha en 2006, chacun aurait reçu 0,74 ha. Cette part se
réduirait 0,66 ha à l'horizon 2015.
Ceci pour montrer l'impact de la
poussé démographique sur les terres disponibles.
Cette situation explique la
réponse de la plupart des villageois à notre questionnaire. En
effet, à la question est-ce qu'un étranger peut toujours avoir
des terres dans votre village, une majorité de villages a répondu
non !
I-II-3- Dégradation du fait du choix des
spéculations et des pratiques culturales
Les variétés
cultivées n'ont pas le même effet sur les sols, et la
possibilité de cultiver telle ou telle espèce détermine le
choix des populations quant à leur destination quand elles
décident de se déplacer pour pratiquer la culture de
l'espèce choisie.
Pélissier (1996)
relève que « le territoire compris entre le Saloum et la
Gambie ne disposait, au milieu 19éme siècle que d'un peuplement
très marginal, très diffus.
Au-delà des limites de la
clairière occupée par les terrains de culture de chaque village,
s'étendaient d'immenses surfaces couvertes par la forêt et sur
lesquelles ne pesait aucun droit foncier »
L'introduction de la culture
arachidière par le pouvoir colonial a bouleversé
l'économie rurale à tel point que l'arachide a rapidement
devancé les cultures vivrières dans tous les villages. Le Sine
Saloum par ses spécificités pédologiques et climatiques
favorables à l'arachide est devenu le coeur du bassin arachidier.
La monoculture de l'arachide s'est
installée dans beaucoup de territoire avec défrichement du fait
de l'introduction de la culture attelée
Les pouvoirs coloniaux, les
pouvoirs étatiques du Sénégal indépendant, ont
joué à fond la carte de l'arachide en consacrant des efforts
importants pour augmenter sa production.
C'est ainsi qu'un programme
agricole (PA) a été mis en place avec des organismes
d'encadrement qui ont complètement révolutionné les
techniques culturales.
La culture attelée a
complètement remplacé l'hiler que Pélissier (1966) a si
bien apprécié et pour que rien ne gène cette culture
attelée, la SODEVA a préconisé le dessouchage des champs
nouvellement défrichés, sans procéder au reboisement.
Ainsi, la déforestation a eu comme conséquences induites,
l'accélération de l'érosion éolienne en saison
sèche avec la possibilité d'accélération du vent.
Les terres ne suffisant plus, il a
fallu abandonner la jachère, et ensuite la rotation triennale surtout en
pays sérère fondée sur l'alternance arachide, mil,
jachère pâturée.
L'arachide étant une
spéculation de120 jours, la durée d'occupation du sol est plus
longue et la terre n'a plus le temps de se rependre.
Sur le plan social, l'extension de
la culture de l'arachide relègue les éleveurs sur les terres
marginales en s'étendant sur les terres de parcours, ceci étant
source de conflits éleveurs -agriculteurs notés dans beaucoup de
villages de la Communauté Rurale de Ndiaffate.
Pour les travaux champêtres,
le calendrier cultural place la préparation du champ en tête et
cela commence par l'élimination des jeunes arbres au coupe-coupe et
à la machette, ce qui gène leur
régénération.
Puis vient l'élimination
de la paille sèche. Si certains paysans respectent l'interdiction de
l'usage du feu sur le champ, d'autres le pratiquent encore. Les vieux paysans
et les bergers Peuls croient encore à la vertu de cette pratique qui
selon eux, fertilise le sol et éloigne les criquets pèlerins.
Pourtant ce procédé
empêche une mise à disposition de certains éléments
nutritifs minéraux, en réduisant le niveau global du carbone
(matière organique) (Rodale Institute 1989).
I-II-4- La dégradation du fait des politiques agricoles
et le régime foncier
Nous l'avons évoqué
plus haut, le Programme Agricole (PA) qui couvre la période 1960-1980
est un vaste plan d'équipement du monde rural. Rien n'est laissé
au hasard : le paysan affilié à une coopérative y
vend son arachide, la coopérative reçoit son financement de
l'ONCAD qui prête encore du matériel agricole, des semences, des
engrains et des produits phytosanitaires. L'ONCAD est soutenu par le BNDS
Banque Nationale de Développement du Sénégal. Pour
produire mieux et plus, ce même paysan est encadré par un
organisme puissant, la SODEVA, qui sillonne tout le bassin arachidier. Le
matériel agricole est fabriqué par une usine située
à Pout, la SISCOMA. Une organisation parfaite qui ne réussit
pourtant pas à augmenter les rendements agricoles. La seule
réussite de la SODEVA a été l'introduction de la culture
attelée et le bouleversant les techniques traditionnelles de production
avec augmentation de la capacité opérationnelle des paysans.
Cependant l'intensification et la
diversification des cultures échouent. Les défrichements entamant
les dernières réserves foncières et les paysans à
l'étroit quittent leur terroir vers les «terres
neuves ».
A partir de 1980, la nouvelle
politique agricole la NPA, marque le désengagement de l'Etat et la
libéralisation du secteur. Le paysan se retrouve face à son
destin, abandonné à lui-même. On lui demande de produire
ses propres semences, d'acheter de l'engrais et de mettre à profit ce
qu'il a appris en 20 ans de présence de la SODEVA, maintenant
dissoute.
La conséquence
immédiate est la disparition progressive de l'engrais minéral des
exploitations alors que la fumure organique ne suit pas le rythme des
défrichements. La pluviométrie en baisse limite le coton qui
demande plus d'eau que l'arachide aux zones Est du bassin arachidier. Ainsi les
terres qui ne se reposent plus par la jachère et qui ne reçoivent
plus d'engrais se détériorent.
La Communauté Rurale de
Ndiaffate, par sa bonne situation par rapport a Kaolack reçoit un afflux
important de paysans à la recherche de terres, ce sont surtout des
sérères venant de Sine comme Ndiaffate sérère ou
des mourides comme à Touba Sanokho.
La phase actuelle est
marquée depuis 2000 par la visée d'une agriculture à
l'américaine sur les intentions sans réellement se
concrétiser sur le terrain, de sorte que les paysans traumatisés
par les bons impayés, les mauvaises semences, une politique commerciale
déroutante, ne savent plus qui est leur interlocuteur. Est-ce l'Etat,
l'usine, ou le spéculateur du louma ?
La loi sur le domaine national qui
voulait démocratiser la terre a abouti à la gestion de la terre
par les conseils ruraux. Comme « la terre n'appartient plus
qu'à celui qui la travaille » celui qui possède
l'équipement l'emporte sur celui qui est mal équipé. Cela
aboutit à l'octroi des terres aux paysans du dimanche, citadins
exploitants qui peuvent produire en fournissant le matériel à des
paysans devenus ouvriers dans leur propre terroir des » Sourgas
« chez eux, ou aux marabouts qui obtiennent de défricher les
réserves foncières et les forêts classées comme
Vélor
L'adoption en juin 2004 de la loi
d'orientation Agro-sylvo-pastorale (LOASP) qui reconnaît enfin les
métiers de l'agriculture n'est pas encore suivie d'application et les
conseils ruraux gèrent toujours les terres.
I-II-5- la dégradation des sols du fait de
l'élevage
« Le cheptel domestique
intervient de façon plus progressive que la faune sauvage sur les
écosystèmes naturels » Touré, (1989).
La Communauté Rurale de
Ndiaffate est une zone où l'élevage est très
développé. Toutes les populations s'y adonnent avec d'importants
troupeaux.
Les activités
d'élevage sont basées sur le système pastoral traditionnel
qui repose sur le pâturage naturel. Avec la pression agricole, les
troupeaux sont relégués sur les bas fonds, les aires
protégées et les terres marginales.
Le déficit fourrager du
fait de l'insuffisance pluviométrique et la surcharge pastorale ont
entraîné l'émondage et l'élagage abusifs des
espèces arbustives et arborées appétées par les
bêtes (Acacia albida, Zizyphus mauriciana, Anogeissus
leiocarpus) en saison sèche et la dénudation des sols qui
en résulte intensifie la déflation éolienne.
Cela n'empêche pas la
divagation avec destruction des jeunes pousses des plantes fourragères,
d'ou appauvrissement de la biodiversité végétale.
La surcharge est aussi source de
réduction des ressources hydriques. Il faut enfin considérer le
piétinement du bétail sur le sol. Surtout autour des puits et
des forages lors de l'abreuvement et sur les pistes de parcours.
Le piétinement du
bétail, en détruisant les agrégats a favorisé le
transport des particules fines et l'obstruction de la porosité qui se
traduit par une diminution de l'infiltration et des réserves hydriques
Sadio (1985). Ces auréoles sont aujourd'hui perçues comme des
points de départ de la désertification
I-II-6- Les besoins en bois de chauffe, en charbon et en bois
d'oeuvre
Selon les estimations du Centre de
Suivi Ecologique CSE 2005, les besoins en bois par personne et par an sont
d'environ, 1,1 m3 en milieu urbain et 1,25 m3 en milieu
rural.
La population de Ndiaffate
estimée à 27802 hts en (2005) DPS (Projections
démographiques 2005-2015), utilise le bois de chauffe comme principale
source d'énergie, incontournable dans la satisfaction des besoins
énergiques des populations. Ce bois utilisé pour la cuisine doit
être du dois mort ramassé tel quel dans la brousse. Mais devant la
rareté du produit, les populations transgressent de plus en plus la loi
en procédant à la taille des buissons et des arbres. Pour le
charbonnage, l'activité est clandestine et le fait dit-on
d'étrangers, qui opèrent avec la complicité des
autorités locales des villages et des agents des Eaux et Forêts.
Des villages comme Campement Ibou Dramé, abritaient autrefois nous a
t-on dit beaucoup de peulhs du Fouta Djalon, qui au lieu de se contenter des
arbres déracinés par les intempéries, rasaient le genre
Ngera senegalensis. Leur séjour prolongé dans
une forêt laisse après eux une véritable clairière
déboisée. Il n'est pas rare aussi que leur activité
occasionne des feux de brousse avec des dégâts importants sur le
couvert herbacé et les arbres.
Le bois d'oeuvre, utilisé
pour les charpentes, les palissades, les outils agricoles est tiré des
espèces ligueuses ciblées. Il s'agit essentiellement
d'Anogeisus leiocarpus, Cordila pinnata, Prosopis africana.
L'artisanat local utilise Cordyla pinnata pour faire pilons et
mortiers. On en exporte aussi vers les villes pour alimenter l'industrie du
« jembé » ou l'artisanat touristique. Giffard (1993)
cité par Diatta (1994), estime que l'espèce Cordyla
pinnata était au début des années 1970,
l'espèce forestières la plus exportée de la région
du Sine Saloum avec une moyenne annuelle de 3000 arbres abattus par les
bûcherons pour les besoins de la fabrication des mortiers, pilons, de
la menuiserie ou du charbonnage.
I-II-7- L'activité de cueillette et la
pharmacopée
Il faut signaler un droit tacite
sur l'exploitation des arbres en milieu rural. L'arbre est accepté
propriété du propriétaire du champ sur lequel il a
poussé. Les arbres appartiennent aussi au village qui contrôle les
terres sur lesquelles ils poussent. Les arbres éloignés de tous
villages appartiennent à tous et peuvent être exploités par
n'importe qui. La cueillette est donc faite en respect de ce code par les
femmes et les enfants, de ce fait elle est moins nocive que la recherche du
bois.
Cette exploitation est un
complément alimentaire pour la population et une source importante de
revenus pour les femmes. Il s'agit essentiellement des fruits d'Adansonia
digitata, Balanites Aegyptiaca, Zizyphus mauriciana. Les
feuilles d'Adansonia digitata, qui accompagnent le couscous comme
émollient sont très recherchées de même que les
fruits de Cordyla pinnata appelés « viande du
Saloum ». Le baobab aussi fournit des cordages de même que
Pilostigna retuculum.
Peut être, faut-il signaler
la gomme de l'Acacia senegal, pour l'industrie d'habillement et celle
de Setigera stercula pour l'alimentation.
D'autres fruits comestibles ne
font pas l'objet de vente, mais cueillis par les enfants pour
l'alimentation.
Les populations rurales se sont
toujours servies des plantes pour se soigner. La récession
économique, la cherté des médicaments modernes ont
exacerbé l'utilisation des plantes locales avec aujourd'hui leur
commercialisation.
Certaines espèces
réputées soigner telle ou telle maladie des hommes ou des animaux
sont surexploitées et menacées de disparition, on peut citer
l'exemple de Ximena americana de Cassia seberiana, de
Parkia biglobosa.
I-II-8- Les feux de brousse
Les feux de brousse,
phénomène ancien, sont devenus préoccupants à cause
de leurs conséquences néfastes sur les écosystèmes,
l'économie et le social. Ces vingt dernières années, la
situation s'est aggravée du fait :
- De la diminution de la
pluviométrie et de l'humidité de sols qui ont affecté la
santé des différentes formations forestières.
- L'explosion démographique
avec ses besoins en terres agricoles, pastorales et en produits forestiers
divers.
- La mauvaise utilisation du feu
par les producteurs ruraux.
Les périodes
L'examen du tableau de la campagne
2004/2005, de la Direction des Eaux et Forêts, chasse et de la
conservation des sols montre que les feux de brousse débutent dès
octobre dans la région de Louga et se terme fin Juin par les derniers
feux signalés dans la région de Kaolack. Le front du feu
progresse du nord au Sud et atteint son paroxysme en Mars et Avril.
Tableau 13 : période
des feux de brousse
Source : Direction des Eaux
et Forêts (2007) .
La fréquence du
phénomène a pu faire dire à (Ba, 1986) :
« le feu de brousse est une variable du système agraire et
pastoral traditionnel»
Les causes
L'homme, de manière
volontaire ou involontaire, est à l'origine des feux de brousse. C'est
le constat de l'ensemble des observateurs. Les feux de foudre étant
rares voire inexistante au Sénégal. Les pasteurs pensent que
c'est un moyen de régénérer la strate herbacée
(Diatta M, 1986).
Les causes anthropiques sont
nombreuses et diverses ; on peut citer :
Les feux intentionnels,
allumés pour :
- dégager un espace
agricole
- protéger les
habitations
- avoir une bonne vision
- renouveler le miel
- préparer les champs de
culture
- éloigner le
transhumant
- Nuire à un adversaire
Les feux allumés par
négligence sont le fait de: les
fumeurs, les campeurs, meules de carbonisation mal surveillées, feu de cuisson mal éteint, feu des transhumants ou des voyageurs
Les causes
accidentelles : la récolte du
miel par la méthode traditionnelle, le
transport de braise de case en case, les malades
mentaux, la chasse avec des fusils de traite, les enfants.
C'est un moyen de
régénérer la state herbacée (Diatta M, 1986)
partir des études faites sur la communauté rurale de Bandafassi)
montrer qu'en dépit de la destruction de la couverture herbacée,
la végétation se reconstitue quelque soit la période de
mise à feu. La raison est que même si pour Pénning et al,
(1982), le feu détruit les semences, il y a des espèces comme le
Diheteropogon hagerupii, Loudetia togoensis, Schoenefeldia gracilis et le
Blépharis Linarifolia ont des semences résistantes au feu.
Il faut aussi admettre que l'élévation de la température
consécutive au feu a peu d'effet au delà des cinq (5) premiers
centimètres du sol.
Cependant la
répétition du passage des feux tardifs peut modifier la
composition floristique et la structure de la végétation. Le feu
supprime les jeunes pousses, les fruits, touchant directement les revenus des
populations.
Le tapis herbacé joue un
rôle d'écran contre l'érosion éolienne et le splash
des premières pluies. S'il est éliminé par le feu, cet
écran disparaît (Sall M, 1982).
Les sols soumis au feu
s'appauvrissent et deviennent sensibles au ruissellement.
Les superficies
brûlées
Le tableau N° 2 :
variation spatiale des feux campagne 2004-2005 montre les superficies
brulées, le nombre de cas signalés la superficie régionale
totale en ha et le pourcentage brûlé par rapport à la
superficie totale.
Régions
|
Nombre
De cas
|
Superficies
Brûlées
(ha)
|
Superficies
régionales
(ha)
|
% surfaces
Brûlées
(ha)
|
Dakar
|
3
|
17
|
55000
|
0.33
|
Diourbel
|
6
|
1436
|
435900
|
0.32
|
Fatick
|
6
|
1125
|
793500
|
0.14
|
Kaolack
|
52
|
20028
|
1431200
|
1.39
|
Kolda
|
145
|
47906.5
|
2100000
|
2.38
|
Louga
|
15
|
13229
|
2898800
|
0.46
|
Matam
|
9
|
63200
|
2509300
|
2.51
|
Saint Louis
|
4
|
370
|
1997200
|
0.02
|
Tambacounda
|
99
|
15596
|
5960200
|
0.26
|
Thiès
|
5
|
91
|
660100
|
0.01
|
Ziguinchor
|
20
|
4863
|
733900
|
0.66
|
Total
|
364
|
167861
|
19426300
|
0.85
|
Le tableau n°14 :
variation spatiale des feux campagne 2004-2005
Source ; Direction des Eaux
et Forêts (2006)
Pour la région de Kaolack
où se situe notre zone d'étude de communauté
rurale de Ndiaffate, 20028 ha sur 1431200ha sont brûlés
soit 1,39% total
CHAPITRE II: les
manifestations de la dégradation
II - I : La dégradation des ressources hydriques
Les ressources hydriques de la Communauté Rurale de
Ndiaffate sont constituées par le réseau hydrographique du Saloum
et les mares d'une part, des nappes souterraines d'autre part. La
dégradation a touché ces réserves.
II
- I -1 : La dégradation des eaux de surface
Les eaux de surface sont
constituées du système des bolongs du Saloum dont le marigot de
Vélor qui s'étend jusqu'au centre de la Communauté Rurale
dans la forêt classée de Keur Makhtar, d'une douzaine de mares
temporaires et le cours temporaire du Kodiolel qui part de Bill Bambara en
descendant vers le sud en direction de Dabane et Keur Sidy.
Le bras de mer du Saloum au niveau
de la CR et le marigot de Vélor ont un taux de salinité
très élevé. Déjà à la latitude de
Sokone plus au Sud, Marius (1977) relève 100g/l ce qui est 2 à 3
fois supérieur à la salinité de la mer. Ce taux
élevé est peut-être la cause de la disparition de la
mangrove du territoire de la communauté rurale. C'est ce qui ressort du
rapport de l'association WAME (2005) pour expliquer l'échec de la
réintroduction des palétuviers à Bané Soutoura.
Les mares ont été
atteintes par l'ensablement. Elles sont donc pour la plupart de dimension
restreinte et gardent peu d'eau pendant la courte durée de
l'hivernage.
Cette situation oblige les paysans
et les éleveurs à recourir aux forages et aux puits pour les
besoins domestiques et l'abreuvement du bétail.
II-
I - 2 : la dégradation des eaux souterraines
Les nappes souterraines sont
atteintes par les puits traditionnels, les puits améliorés et les
forages. La baisse de la nappe phréatique consécutive au
déficit pluviométrique a fait que les puits traditionnels ont
tari et les paysans n'ont plus les moyens d'atteindre la nappe par leurs
propres techniques et beaucoup de villages souffrent du manque d'eau.
C'est le cas de la plupart des
villages du nord de la Communauté Rurale, de Bané Soutoura
à Campement Ibou Dramé au nord-est. Les puits
améliorés plus profonds, forés avec l'aide de l'Etat, des
ONG ou des organismes de développement sont parfois pollués par
le sel a concurrence de 0,1mg dans les régions centrales où est
localisée notre zone d'étude avec
parfois 350 à 400mg/l.
Si les forages de Koutal, Kossy
Atlanta, Thioffior, Sanctuaire et Ndiaffate fonctionnent encore, celui de
Kounkoudiang est totalement hors service parce que saumâtre. Keur Waly,
Keur Kibry, Keur Djime ont des problèmes d'eau. La zone sud autour de
Bandoulou ne connaît pas encore ces problèmes liés au
sel.
II - II : La dégradation des sols
Les données
géologiques, les facteurs géomorphologiques et les facteurs
climatiques sont les principaux responsables de la dégradation des
formations pédologiques. Il faut y inclure l'action de l'homme dont
l'activité peut jouer un rôle direct ou indirect dans la dynamique
des écosystèmes.
Les sols dans la Communauté
Rurale de Ndiaffate ont subi une forte dégradation surtout au nord et au
centre. Les aspects les plus visibles de ce phénomène sont
l'érosion hydrique, l'érosion éolienne, la salinisation et
l'acidification.
Les parties les plus
affectées étant celles bordant la ria et ses bolongs. A l'instar
du bassin arachidier, la Communauté Rurale est dominée par les
sols ferrugineux tropicaux à très forte érodabilité
et à faible stabilité structurale avec une forte teneur de
sable. Ces sols ont une grande pauvreté biochimique, de couleur beige
avec un lessivage d'argile. On trouve aussi des sols hydromorphes et vertiques
et des sols hydro morphes à gley salé constituant les tannes
vifs, sableux ou argileux (PRAE 1997).
II
- II - 1 : l'érosion hydrique
Le facteur le plus
général est la pluie. Cependant dans la partie bordant la ria,
l'attaque des sols par l'eau salée en marée haute est aussi
visible.
Ainsi nous allons étudier
l'érosion hydrique du fait de la pluie et du fait aussi des eaux
marines.
II
- II - 2 : l'érosion pluviale
Les eaux de pluie au niveau du sol
s'infiltrent ou ruissellent. L'infiltration dépend des états de
la surface, de l'intensité, de la durée et de la fréquence
de la pluie.
Pour l'état de la surface,
(Roose, 1972) cité par (Ndour, 2001) affirme que la disparition du
couvert végétal entraîne la dégradation de la
structure du sol et intensifie le ruissellement qui peut atteindre 15 à
40% du volume pluviométrique.
Ainsi la sécheresse,
lorsqu'elle se prolonge avec comme effet la réduction de la couverture
végétale, affaiblit la protection du sol, augmente le
ruissellement, diminue l'infiltration, donc le stock d'eau utile aux
plantes.
S'il est commun de distinguer dans
les manifestations de l'érosion pluviale le
« splash » et le ruissellement, on retiendra que le
ruissellement est la manifestation la plus visible dans la Communauté
Rurale de Ndiaffate.
Le « splash »
ou érosion de rejaillissement se produit lorsque la pluie, par sa force,
arrache les particules de sol sous l'effet de l'énergie cinétique
des gouttes de pluie. (Rognon 1994)
Le ruissellement se
déclenche dès que le sol ne parvient plus à absorber la
pluie. Il peut être un ruissellement en nappe, en rigole ou en ravine.
Photo 2 : érosion par
ruissellement activée par la présence de microfalaises sur le
tanne nu à Bill Peulh
Cliché Abdoulaye Sène (2007)
II
- II - 3 : L'érosion marine
L'eau très saumâtre
de la rive peut éroder le plateau en période de haute
marée en y modelant des micro-falaises et en y installant de vastes
tannes nus comme partout dans la région de Bané Soutoura et de
Bill Peulh.
Photo
3: Touba Sanokho la digue anti-sel , Cliché Abdoulaye Sène (2007)
II - II - 4 :
L'érosion éolienne
C'est le fait des vents, les alizés en saison
sèche. Cependant l'érodabilité d'un sol par
l'érosion éolienne dépend des propriétés
physiques. Les sols sableux comme les sols diors sont particulièrement
sensibles à ce phénomène. Le vent entraîne les
éléments fins comme les limons, la matière organique en
provocant une dégradation de la structure et l'émiettement des
agrégats. Cet effet augmente avec la vitesse du vent qui devient
importante avec l'absence de couvert végétal.
Dans la Communauté Rurale de Ndiaffate, cet effet se
fait sentir dès que l'on quitte la région des tannes nus au nord
jusqu'à la partie centrale. Dans le sud beaucoup plus boisé, la
vitesse du vent est réduite ce qui fait que l'érosion
éolienne est peu perceptible.
II - III : La dégradation de la
végétation
II
- III - 1 : Dégradation du fait des conditions physiques
La baisse de la
pluviométrie depuis bientôt trente ans, la salinisation des
terres mais aussi l'exploitation excessive des ressources
végétales par les hommes et leurs animaux, ont
considérablement dégradé les ressources
végétales de la Communauté Rurale de Ndiaffate.
L'enquête effectuée auprès des populations a
révélé des disparitions d'espèces utiles de la
communauté rurale comme Parkia biglobosa, mais aussi
Detarium senegalasensis
II
- III - 2 : Dégradation du fait de l'érosion
L'érosion active par
ruissellement et aussi cause de dégradation de la
végétation .en bordures des microfalaises les zones
boisées accessibles aux eaux voient leur végétation
menacés par le ravinement qui met à nu les racines gênent
leur alimentation en eau ou les déséquilibrant.
Arbres
menacés par l'érosion
Photo 4 : Bill Peul, sur la microfalaise, dans la zone
de contact cordon/Tanne nu, on remarque l'érosion hydrique par
ruissellement actif.
Abdoulaye Sène (2007)
II
- III - 3 : le rôle de la salinisation et de l'acidification dans la
dégradation de la végétation.
Nous avons vu que la zone des
tannes de la CR de Ndiaffate est un espace nu, même les halophytes comme
la mangrove n'a pas pu supporter la salinité élevée de la
zone. Cela explique l'échec de réintroduction des
palétuviers à Bane Soutoura : des restes de mangrove sur le tanne
nu.
Photo 5 ; des restes de mangrove sur le tanne nu
à Bane Soutoura.
Abdoulaye Sène (2007)
II-III-4 : Les signes de dégradation
du fait des feux de brousse
Les zones affectées de façon
répétée pour les feux de brousse présentent des
signes de dégradation caractéristiques qui sont entre
autres :
Une diminution de la diversité floristique et des
potentialités de régénération. Une
réduction du stock de bois et donc du potentiel de séquestration
du carbone. Les feux étant souvent liés aux
activités humaines, les zones concernées sont les aires de
parcours et les zones de chasse ou les terrains de cultures.
II
- III - 5 : La dégradation du fait des activités agro -
pastorales
Les activités qui
amènent le paysan à agir sur la végétation sont
multiples. Il s'agit essentiellement des activités agricoles avec le
défrichement, mais aussi la recherche de bois d'oeuvre de bois de
chauffe, de la cueillette pour son alimentation ou pour les prescriptions de la
médecine traditionnelle, la pharmacopée. Les
prélèvements sont aussi faits par les activités
d'élevage et de plus en plus, ces prélèvements ne sont
plus opérés pour l'usage domestiques seulement, mais aussi
à but lucratif : solution catastrophique et désastreuse par
palier aux insuffisances des revenus provenant de l'agriculture. On peut citer
dans cette rubrique le charbonnage, souvent fait, disent les paysans avec la
complicité des agents des Eaux et Forêts ·qui ferment les
yeux par lassitude, ou par corruption, murmurent certains.
Nous avons vu l'influence de la
culture de l'arachide et sa mécanisation sur la
généralisation du défrichement et de la technique du
dessouchage par la SODEVA sur les paysages agraires.
Tous les arbustes pouvant
gêner la culture attelée ont été
éliminés et seuls les grands arbres ont été
laissés sur place. L'expansion des terres de culture a rejeté les
troupeaux dans les parcs mis en défens, de sorte que les forêts
classées de la Communauté Rurale ne sont plus que des
forêts que de nom car fortement dégradées
Photo 6 : Rôneraie sur les champs
d'arachide à Vélor
Abdoulaye Sène (2007)
CHAPITRE III :
conséquences de la dégradation
III-I : conséquence de la dégradation
des facteurs écologiques
III
- I - 1 : sur l'agriculture
- Ecourtement de la saison
culturale
La saison culturale est la
période humide qui démarre avec les premières pluies
utiles (permettant de commencer les semis) et épuisement des
réserves hydriques du sol (après les dernières pluies
hivernales).
L'analyse de la carte N°5,
longueur de saison en jours (période de 1949-1969) montre que les
régions culturales où est localisée la Communauté
Rurale de Ndiaffate ( isohyète 800mm) avaient entre 250 et 300 jours de
saison culturale, ainsi même les variétés à long
cycle qu'on ne cultive aujourd'hui dans le Sud pouvaient y être pratiquer
sans risque.
Carte N°5, longueur de saison
en jours (période de 1949-1969)
Source : DMN (2006)
Carte 6: pluviométrie de la
période 1949 - 1969
Source : DMN (2006)
La carte N° 6, longueur de saison en jour (période
1970 - 1997) montre que dans les régions du centre l'isohyète 90
jours aussi était sur la latitude de Linguère se situe maintenant
sur une ligne Kaolack Bakel. La saison culturale y varie de 70 jours à
Dakar à 120 jours vers Bakel. Dans la Communauté Rurale de
Ndiaffate ( isohyète 600mm) les variétés à long
cycle peuvent encore y être pratiqué mais connaissent parfois des
difficultés.
Carte n° 7: nombre de mm
perdus entre les périodes 1949 - 1969 et 1970 - 1997 au
Sénégal.
Source : DMN (2006)
Les études relatives
à la position des Isohyètes au Sénégal sont
nombreuses. Il y a notamment celles de (Le Borgne J, 1998), ( Le Roux M, et
Sagna 2000), (Ndiaye M, 2000).
L'étude de Ndiaye M.
« Séminaire sous régionale sur l'utilisation efficiente
de l'informatique météorologique, Dakar, 13-14 janvier
2000 », a porté sur la comparaison entre la période
1949 - 1969 et la période 1970 - 1997.
L'examen de la carte 5 de la
période 1949 - 1969. Montre que la pluviométrie moyenne variait
entre 1500 mm dans la région de Ziguinchor et 350 mm sur la
vallée du Fleuve Sénégal.
L'isohyète 400 mm passait
sur l'axe Sud Saint-Podor. Ainsi la quasi-totalité du pays recevait
suffisamment de précipitations pour une agriculture sous pluie.
La comparaison avec la catte
n° 6 montre une baisse de 150 à 200 mm sur la zone Nord-250
à 300 mm dans le sud.
La comparaison des deux cartes montre un écourtement
généralisé de la saison culturale atteignant
Carte N° 8, longueur de
saison en jour (période 1970 - 1997)
Source : DMN (2006)
20 à 30 jours dans le Nord et les régions
centrales
20 à 40 jours dans le Sud
Nous avons montré que la
diminution de la pluviométrie a fait migrer les isohyètes du Nord
vers le Sud .Aussi l'isohyète 1000 mm qui était sur les
régions centrales en 1961 se trouve après la sécheresse
des années 1970 dans le département de Kédougou; ceci
implique pour la région et pour tout le Sénégal le
bouleversement de la carte variétale. Les grands arbres du domaine
soudanien humide comme Pterocarpus ereniceus, le Prosopis
africana, ou les arbres fruitiers comme les grands manguiers, les
anacardiers ont des déficits d'approvisionnement en eau, seules ont
résisté des espèces comme les Borasus aethiopium
du fait de leur système radiculaire adapté.
- Les pauses
pluviométriques
Les cartes des pauses
pluviométriques sont établies par la Direction de la
Météorologie Nationale DMN sur la probabilité d'une pause
de 10 jours avec comme seuil des pluies 0,1 mm. Comparées à la
baisse pluviométrique générale les pauses
pluviométriques sont plus redoutables pour les cultures car elles
peuvent causer d'importantes baisses de rendement surtout quand elles se
produisent pendant la phase de floraison ou en fin de cycle pendant la phase de
maturation.
Citons l'exemple d'Arachis
hypogaea qui selon la variété a besoin de 90 à 125
jours pour sa maturation. Mais sa germination intervient au quatrième
jour après les semis un mois après elle est en floraison
quatrième semaine pour une période de deux (02) mois. Les
gynophores exigent un sol humide pour pénètrer en terre et se
développer. La maturation est gênée par un excès
d'eau. L'arachide est donc très sensible à la pause
pluviométrique surtout en début et en fin de cycle.
Pour l'analyse des cartes les
résultats du mois de juin sont sans intérêts pour notre
zone d'étude car l'hivernage n'y est pas encore installé. Pour
les mois de juillet, août et septembre l'analyse des cartes 3, 4 et 5
montre que les probabilités d'une pause pluviométrique de dix
jours sont respectivement de 50%, 20% et 10%.
Il nous semble que l'attention
doit être plus portée sur l'examen minutieux des pauses
pluviométriques qui sont plus déterminantes que les
quantités de pluies recueillies.
Carte 9 : séquences
sèches de 10 jours au mois d'Août
Au mois d'Août, la probabilité d'une pause de 10
jours est grande (plus de 30 %) sur toute la moitié Nord du pays. Au
Nord d'une ligne Louga-Matam cette probabilité est de 50%. Ces phases
sèches récurrentes sur la moitié Nord (une année
sur trois) qui deviennent endémique sur l'extrême Nord (une
année sur deux) peuvent avoir des conséquences néfastes
telles que la mort des jeunes pousses et une reprise des semis.
Dans le Centre Sud les probabilités sont assez faibles
(20%) ce qui ne gène pas beaucoup les agriculteurs. Dans le sud les
longues pauses sont quasi inexistante (une année sur dix).
III-1-2-Les conséquences de la dégradation sur
l'élevage
Année
|
Bovins
|
Equins
|
Asins
|
Ovins
|
Caprins
|
Volailles
|
Autres
|
1998
|
7066
|
4391
|
3687
|
20831
|
10735
|
120161
|
|
2007
|
12954
|
2358
|
1405
|
7094
|
10358
|
20809
|
91
|
Evolution
|
+54%
|
-58%
|
-34%
|
-3,5%
|
-82,7%
|
|
|
Tableau 15 : Evolution de
l'élevage entre 1998 et 2007
Source : PLD (2007)
Sur environ 10ans entre le recensement agricole de 1998 et
celui du PLD (2007), seule la race bovine a augmenté de 54% dans la CR,
toutes les autres catégories ont connu une baisse notable avec des
records de plus de 50% en valeur relative des Equins -58%.
La baisse des chiffres du bétail peut être
perçue comme une conséquence indirecte de la dégradation
des ressources naturelles, car résultant de la dégradation
économique et de l'appauvrissement du monde rural.
En effet, les paysans ont tendance à brader leurs
bêtes pour pallier à la baisse des revenus agricoles, surtout en
période de soudure comme à l'occasion des
cérémonies familiales et des fêtes religieuses.
Les chevaux qui sont entretenus par les fanes d'arachides
sont vendus dés que le paysan ne fait plus assez de cette graine.
Pour les bovins, l'augmentation
appréciable qui est constatée cache une réalité,
les chiffres ont pu être gonflés par l'arrivée des
transhumants qui trouvent encore dans la CR assez d'herbes pour y
séjourner en fin d'hivernage.
L'élevage est aussi en
difficultés du fait de l'extension des cultures, de la réduction
des parcours et de l'appauvrissement variétale des zones marginales
où il est pratiqué. Tous les ligneux et toutes les
herbacées ne sont pas appétés par les animaux, qui
souffrent donc de la baisse de la biodiversité.
III - I - 3 La
dégradation des ressources naturelles
Questions posées
|
% réponses
|
1-a-y-t-il suffisamment de sources d'approvisionnement
En eau?
|
Oui 5%
|
Non 95%
|
2-a-y-t-il des forages
|
Oui 25%
|
Non 75%
|
3-quel était l'état de la pluviométrie
avant 1987?
|
Bonne 100%
|
|
4-quelle est la profondeur des puits dans votre village?
|
environ 15m 55%
|
Plus de 15m 45%
|
5-l'eau des puits est-elle salée ?
|
Oui 15%
|
Non 85%
|
6-est-elle polluée?
|
Oui 5%
|
Non 95%
|
7-quel est le moyen de lutte contre ces problèmes
D'eau ?
|
Forage 100%
|
|
8- à quelle date remontent ces problèmes
d'eau
|
Longtemps 100%
|
|
9-y-t-il des dégâts causés par le
ruissellement des
Eaux de pluies?
|
Oui 100%
|
|
10-quelles sont les eaux touchées par la
salinisation?
|
Les puits 15%
|
Non touchés 85%
|
Tableau16 : la diminution des
ressources hydriques (2007)
Il s'agit essentiellement
d'examiner les conséquences de la dégradation des ressources sur
l'eau, les sols, la végétation et sur les activités
socio-économiques.
Elle est consécutive
à la baisse de la pluviométrie et à son
irrégularité ; les conséquences sont
l'écourtement de l'hivernage et le glissement des isohyètes vers
le sud. Ce phénomène démunie la quantité d'eau
disponible pour les plantes. Beaucoup de ligneux surtout les grands arbres
forestiers vont se raréfier ; on peut citer l'exemple de Parkia
biglobosa de la CR de Ndiaffate.
L'érosion des sols, la
salinité et l'acidité ont aussi un effet néfaste sur la
végétation.
L'érosion déracine
les grands arbres et crée des auréoles de désertification,
la salinité et l'acidité dégrade le couvert
végétal; elles sont à l'origine des tannes nus.
III-I-4- conséquences de la dégradation sur la
pêche
Le PLD (2007) de Ndiaffate note
que l'activité de pêche prend de plus en plus d'importance dans la
CR qui a 10 Km de façade fluviale. Cette importance
déclinée en rapport avec le nombre de personnes qui disent
s'adonner à l'activité surtout dans la zone de Keur Lansana.
Mais examinons ce tableau
tiré des statistiques de Direction des Pêches Maritimes pour la
région de Kaolack.
Années
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
Nbr de pirogues
|
100
|
265
|
430
|
140
|
154
|
126
|
89
|
Production
Pélagique
|
60,83
|
39,80
|
|
|
|
32,78
|
|
Production
Démersale
|
526,32
|
716,90
|
|
|
|
834,01
|
|
Tableau 17 : évolution
des pirogues et des prises dans la CR de Ndiaffate de 2000 à 2006.
Source : Service des pêches Kaolack (2007)
On constate âpres la forte
augmentation des pirogues entre 2000 et 2002 une baisse à partir de
2004, avec le vieillissement des équipements. La production
pélagique est en baisse constante passant 60,83t en 2000 à 32,78t
en 2005.
La production démersale qui
comprend les crevettes est passée en hausse de 526,32t en 2000 à
834,01t en 2005. Ce qui montre l'engouement des pécheurs pour la capture
des espèces démersales du fait des prix
rémunérateurs.
La part de Ndiaffate dans ces
totaux est assez faible et ne concerne que l'année 2005, disponible dans
les statistiques.
II s'agit d'une pirogue
motorisée, de 6 pirogues à voile, 26 filets maillants
dérivants (Kili) et 12 filets maillants fixes (Moudiasse) pour les
crevettes.
Les pécheurs de poisson
sont 11 et ceux péchant la crevette 52 selon le service des
pêches, mais ils font plus de 100 selon l'enquête du (PLD 2007).
La rareté du poisson
s'explique ici selon les spécialistes par la salinité très
élevée de la ria et la disparition de la mangrove qui profitait
aux espèces pélagiques.
La qualité chimique de
l'eau et la disparition de la végétation amphibie expliquent donc
ici, à coté des moyens vétustes des pécheurs, la
difficulté de l'activité.
III-II - les conséquences de la dégradation au
plan socioéconomique
III-II-1 - les conséquences économiques de la
dégradation des ressources naturelles
Selon le document de
stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP I 2003)
« la pauvreté est localisée pour une large part dans
les zones rurales et plus particulièrement dans les zones rurales du
Centre.... »
En effet, la baisse de la
productivité des terres engendrée par la dégradation des
ressources naturelles a comme conséquences la baisse des revenus
agricoles, l'insécurité alimentaire et une plus grande pression
sur ces mêmes ressources. Cela se comprend si l'on sait que la baisse des
rendements agricoles signifie aussi la baisse de la production vivrière
qui entraîne la malnutrition voire la famine.
La disponibilité brute
moyenne des céréales et par habitant est de 105 kg alors que la
norme FAO est de 185 kg/hbts. Le taux de couverture annuelle de la demande en
céréale n'excède pas 60% (CSE 2005).
Cette situation explique les
importations massives de riz 600 000 T et 100 000 T pour le
blé et la dépendance alimentaire vis-à-vis de
l'extérieur.
Dans la Communauté Rurale
de Ndiaffate, la baisse de la production arachidière du fait de la
dégradation des conditions écologiques et du manque de semences,
conduit les paysans à vendre les céréales dans les louma.
Après les bons impayés depuis 2000, le paysan n'a pas non plus
bénéficié de «Carreaux usine» qui limite la
production vendue auprès des industriels, il vend alors sa production
pour avoir un capital pour les activités commerciales en saison
sèche, ce qui fait que même dans les plus petits villages, la
consommation de riz est de mise. La période de soudure mi Juillet
à fin Août y est parfois très dure et oblige à des
activités préjudiciables aux ressources naturelles telles que le
charbonnage et les abatages non autorisés de bois autour des villages ou
à la vente du bétail à vil prix.
- La baisse des revenus
agricoles
Depuis 1960, la contribution du
secteur agricole au PIB a constamment chuté dans les années 1970,
11,5% en 1990, elle n'était plus que 9,6% en 1999 CSE et CERPOD, (2005)
Les rendements arachidiers ont
connu la même baisse depuis 1977. Pour les paysans qui parviennent encore
à avoir des semences, ceci induit une chute de 60 à 80% du
pouvoir d'achat. C'est ainsi que les revenus ruraux moyens sont passés
de 2 000 Fen 1960 à 15 400f CFA en 1965 12 000f CFA en 1972,
10 900f CFA en 1977 PNAE, (1997)
Les travaux du CSE (1997) montrent
que les revenus annuels moyens des paysans du département de Kaolack se
situent entre 75 000f CFA et 100 000f CFA, inférieurs aux
revenus de deux du département de Nioro, Foundiougne, Vélingara
(CSE 2005).
III-II-2: Les conséquences sociales de la
dégradation des ressources naturelles
Les conséquences sociales
sont essentiellement l'exode rural et de son corollaire la
bidonvilisation » des grandes centres urbains.
Le manque d'intérêt
pour l'agriculture fait adopter à beaucoup de jeunes la solution de
l'exode rural.
La proximité de Kaolack
aidant, les jeunes cherchent à y travailler et en cas de succès,
ils ne reviennent plus. D'autres partent à Dakar ou à Touba, et
dans ce cas c'est la famille entière qui émigre mais surtout en
Gambie.
Ce sont ces familles qui
colonisent les zones non aménagées ou impropres à
l'habitat des villes. Cela donne les quartiers spontanés, les
bidonvilles caractérisés par le manque d'infrastructures de
bases.
Ce départ des jeunes,
induit une recomposition de la population, en laissant au village les plus
vieux.
Il faut déplorer, pour ces
jeunes, l'émigration clandestine, utilisant les pirogues en destination
de l'Espagne.
La dégradation massive et
généralisée des ressources naturelles dans la CR de
Ndiaffate a entraîné la précarité voire même
la pauvreté des populations locales.
En effet, les revenus arachidiers
ont chuté, car les rendements de la spéculation sont
passés de 3 tonnes à l' ha en 1960 à 1000 kg à1972
300 kg à 1977 l'hectare pour les paysans qui parviennent à avoir
des semences, une chute de 60 à 80% du pouvoir d'achat des paysans.
Les revenus ruraux moyens sont
passés de 20 100 F CFA en 1960 à 15 400 F CFA en 1965
à 12 000F CFA en 1972 10 900F CFA en 1977 PNAE, (1997).
La détérioration des
écosystèmes, le retrait de l'Etat et la montée en
flèche des prix des denrées alors que les produits de
l'agriculture sont bradés à vil prix faute d'une politique de
promotion cohérente, ont fini par dérouter les paysans qui ne
croient plus à leur activité principale, l'agriculture.
La réponse la plus
immédiate est catastrophique pour les ressources naturelles
surexploitation des eaux, impossibilité de fertiliser les terres,
surexploitation forestière, exode rural qui dépeuplent les
villages, la proximité de Kaolack aidant.
La lutte pour la survie fait
abandonner les règles traditionnelles pour la sauvegarde de
l'équilibre écologique. Ainsi la pauvreté des populations
est un facteur de destruction des ressources naturelles.
Conclusion partielle
Les facteurs responsables de la
dégradation des ressources naturelles sont divers. Il s'agit de facteurs
naturels et de facteurs anthropiques.
Pour les facteurs naturels il
faut compter le climat et surtout la variation interannuelle des
précipitations. Ensuite la salinisation des terres et le
phénomène d'acidification
Le processus de salinisation dans
la communauté rurale de Ndiaffate est très important sur toutes
les terres bordant la ria du Saloum de Bané Soutoura à Koutal, et
le long du marigot de Welor.
S'agissant des facteurs
anthropiques nous avons d'abord les causes liées la poussée
démographique, la dégradation du fait du choix des
spéculations et des pratiques culturales, la dégradation du fait
des politiques agricoles et le régime foncier. L'homme de par ses
activités intervient directement sur les sols en les dégradant de
par ses activités culturales et ses activités d'élevage-
les besoins en bois de chauffe, en charbon et en bois d'oeuvre,
l'activité de cueillette et la pharmacopée sans oublier les feux
de brousse, la dégradation a touché
ces réserves avec un taux de salinité très
élevé de 100g/l ce qui est 2 à 3 fois supérieur
à la salinité de la mer.
La baisse de la nappe
phréatique consécutive au déficit pluviométrique a
fait que les puits traditionnels ont tari et les paysans n'ont plus les moyens
d'atteindre la nappe par leurs propres techniques et beaucoup de villages
souffrent du manque d'eau.
Les données
géologiques, les facteurs géomorphologiques, l'érosion
hydrique ; qu'elle soit pluviale ou marine selon la zone et les facteurs
climatiques sont les principaux responsables de la dégradation des
formations pédologiques. Il faut y inclure l'action de l'homme dont
l'activité peut jouer un rôle direct ou indirect dans la dynamique
des écosystèmes.
La dégradation de la
végétation est fait de la salinisation et de l'acidification des
feux de brousse et des activités agro - pastorales
Les conséquences de la
dégradation des facteurs climatiques sont l'écourtement de la
saison culturale, les pauses pluviométriques, la diminution des
ressources hydriques. La dégradation des sols entraîne celle de la
végétation et donc des activités
socio-économiques.
Dans la Communauté Rurale
de Ndiaffate, la baisse de la production arachidière du fait de la
dégradation des conditions écologiques et du manque de semences,
conduit les paysans à vendre les céréales dans les louma.
Après les bons impayés depuis 2000, le paysan n'a pas non plus
bénéficié de «Carreaux usine» qui limite la
production vendue auprès des industriels, il vend alors sa production
pour avoir un capital pour les activités commerciales en saison
sèche, ce qui fait que même dans les plus petits villages, la
consommation de riz est de mise. La période de soudure mi Juillet
à fin Août y est parfois très dure et oblige à des
activités préjudiciables aux ressources naturelles telles que le
charbonnage et les abatages non autorisés de bois autour des villages ou
à la vente du bétail à vil prix.
Les conséquences de la
dégradation sur la pêche sont la rareté du poisson qui
s'explique ici, selon les spécialistes, par la salinité
très élevée de la ria et la disparition de la mangrove qui
profitait aux espèces pélagiques. La qualité chimique de
l'eau et la disparition de la végétation amphibie expliquent donc
ici, à coté des moyens vétustes des pécheurs, la
difficulté de l'activité.
TROISIEME PARTIE
LES ACTEURS ET LES OUTILS DE LA GESTION ET DE LA
REHABILITATION DES RESSOURCES NATURELLES
CHAPITRE I :
Institutions de l'Etat et outils de planification
I-I-1- Les institutions de
l'Etat
La gestion des ressources naturelles au niveau
local découle des institutions nationales mises en place au niveau
central et des outils élaborés de l'indépendance à
nos jours.
Aussi à partir de Mai 1968 on a :
La Commission Consultative de la Protection de la
Nature et de la Conservation des Ressources Naturelles.
En Avril 1971 : la Commission Nationale de
l'Environnement voit le jour.
Avril 1973 : le Secrétariat d'Etat à la
Protection de la Nature fut institué et rattaché à la
Primature, incluant la Direction des Eaux et Forêts et la Direction des
Parcs Nationaux
Juin 1975 : le Ministère du Développement
industriel et de l'Environnement et un Bureau de coordination ont vu le
jour.
Mai 1979 : la Direction de l'Environnement est mise en
place.
Avril 1983 : La Direction de l'Environnement est
transférée au Ministère de la Protection de la Nature.
De 1990 à 1993, la Direction de l'Environnement et des
Parcs Nationaux est intégrée au Ministère du Tourisme et
de la Protection de la Nature.
En 2000 : il est créé le Ministère
de la Jeunesse, de l'Environnement et de l'Hygiène Publique.
En 2007 : le Gouvernement de Hadjibou Soumaré
compte le Ministère de l'Environnement, de la Protection de la Nature,
des Bassins de Rétention et des Lacs artificiels.
Cette instabilité institutionnelle sera porteuse de
plusieurs entraves dont les plus graves sont l'absence de coordinateur des
actions en matière de gestion des ressources naturelles, la
prolifération des initiatives et l'absence d'appropriation des
politiques par les élus locaux. C'est ce diagnostic qui justifie la
création du Conseil Supérieur de l'Environnement et des
Ressources naturelles, le CONSERE (1993)
Le CONSERE : Il est créé par le
décret n° 93-885 du 04 Avril 1993. Sa mission est d'assurer la
planification, la coordination et le suivi des actions de gestion des
ressources naturelles et de l'environnement dans la perspective du
développement durable.
I-I-2- Les institutions de
l'Etat au niveau local
Au niveau Local, elles sont représentées par les
services décentralisés sous la tutelle du Sous-préfet qui
représente l'Etat.
I-I-2-1- Le
Sous-préfet
Le sous-préfet est le représentant de l'Etat au
sein de sa circonscription administrative, à ce titre il est le chef
d'arrondissement. Autorité administrative, il assure la tutelle des
collectivités locales, veille à l'exécution et au suivi
des textes de loi et règlements et de la collectivité locale
à travers le Conseil Rural. Il approuve les règlements
fixés au niveau de la Communauté Rurale pour leur entrée
en vigueur.
Pour une bonne application des décisions de l'Etat, le
sous-préfet est accompagné dans sa mission par le Centre
d'Expansion Rural Polyvalent le CERP qui est une structure rurale
d'encadrement. Le CERP est à la fois acteur et facilitateur dans le
processus de développement de la Communauté Rurale. Il est
chargé de l'encadrement Technique du monde rural et appuie le Conseil
Rural dans la matérialisation des aires mises en défens.
I-I-2-3- Le Conseil Rural
La Communauté Rurale est une collectivité locale
dotée d'une assemblée élue au suffrage universel : le
Conseil Rural et de l'autonomie financière.
De par la promulgation de la loi n° 96-97 du 22 Mars 1996
partout transfert des compétences et relative à la
décentralisation, le Conseil Rural est devenu le principal acteur
administratif en matière de réhabilitation et de conservation des
ressources naturelles en milieu rural.
En effet, le décret d'application n° 96-1134 du 24
Décembre 1996 stipule en son article 3 :
« Les collectivités locales gèrent les
ressources naturelles et l'environnement dans la limite des compétences
qui leur sont transférées. Elles exercent ces compétences
en sus de ces compétences dans ces mêmes domaines. Les
collectivités locales veillent à la protection et à la
gestion rationnelle des ressources naturelles et de l'environnement. Elles
suscitent la participation de tous les acteurs dans le strict respect des
principes, des orientations politiques, ces options techniques et de la
réglementation en vigueur ».
Ayant aussi la légitimité de sanctionner
positivement ou négativement les auteurs d'actions
bénéfiques ou de destruction de l'environnement, le Conseil Rural
est outillé de prérogatives lui permettant d'instaurer des
stratégies de gestion de la biodiversité. A travers son organe
d'exécution qui est la Commission Environnementale, il assure pleinement
sa compétence de Gestion des ressources naturelles.
Le Conseil veille à la bonne application de la
Convention Locale, que nous allons évoquer dans les outils de
planification locale.
I-I-2-4 Les chefs de villages
Ils sont généralement descendants du fondateur
du village. Aujourd'hui ils sont désignés par les notables du
village en présence du sous-préfet ou de son représentant.
A ce titre, ils sont les représentants légaux des
autorités administratives au niveau de leur village. Ils ont la charge
de collecter la taxe rurale, informent les populations de décisions
administratives et résolutions locales, tentent une conciliation en cas
de conflits entre villageois.
Les chefs de village sont incontournables pour la
réussite de toute action de gestion ou de restauration durale des
ressources naturelles, car le consensus est réel autour de leur
personne.
I-II- Les outils de
planification environnementale
Les premiers outils de planification environnementale
élaborés au Sénégal sont des instruments de
politiques sectoriels.
Ils ont été complétés par des
plans issus des recommandations des conférences et traités
internationaux comme le « Sommet de la terre de Rio en
1992 » et ses recommandations contenues dans « l'Agenda
21 », qui invite à prendre en compte les préoccupations
de durabilité dans le processus de développement
économique et social. On peut citer :
Le Plan National de Lutte contre la Désertification
PNLCD produit en 1989.
Le plan d'action forestier du Sénégal PAFS
C'est une mise à jour du plan directeur de
développement forestier (1992)
Le Plan National d'Aménagement Territoire (PNAT) qui
vise à corriger les disparités régionales, de
contrôler la croissance des villes, de veiller à la meilleure
utilisation des ressources naturelles.
Le plan National d'Action pour l'Environnement le PNAE de
septembre 1997, qui est resté pendant longtemps le seul exercice de
planification environnementale fait de manière participative.
Le Programme d'Action National de Lutte contre la
Désertification composante majeure du PNAE
La stratégie et le plan d'action pour la conservation
de la Biodiversité dans le cadre de la mise en oeuvre de la convention
internationale sur la conservation de la biodiversité.
La stratégie de mise en oeuvre de la convention cadre
des Nations Unes pour les changements climatiques (CCNVCC).
La politique forestière du Sénégal
2005-2025, qui vise à adapter le PAFS au contexte actuel.
Le plan régional d'action pour l'environnement PRAE de
Kaolack, d'Avril 1997.
La convention locale de la gestion des ressources naturelles
du terroir communautaire de Ndiaffale (CLGRN) de Septembre 2004.
Le Plan Local de Développement de la Communauté
Rurale de Ndiaffate 2007-2012 PLD Novembre 2007.
De ces plans, nous présentons le PNAE, la politique
forestière du SENEGAL 2005-2025, le PRAE, la convention locale et le PLD
qui semblent orienter directement entre autres l'action locale pour la gestion
et la réhabilitation des ressources naturelles.
Le PNAE présente en introduction son option
méthodologique fondée sur la participation, une première
partie consacrée au contexte et aux enjeux, une deuxième partie:
Axes d'orientation stratégique de rupture du scénario tendanciel.
Une troisième partie: ressources de soutien à la stratégie
de développement durable. Enfin une dernière partie
consacrée aux ressources d'accompagnement.
De façon globale, dans le cadre de la mise en oeuvre
des initiatives prises par le Sénégal, conformément aux
recommandations du « sommet de la planète terre »,
les PNAE constituent un cadre stratégique permettant au pays
d'identifier leurs priorités environnementales et de définitions
de bases de systèmes efficaces de planification et gestion des
ressources naturelles et de l'environnement.
- La politique forestière du Sénégal
2005-2025
L'élaboration de la « nouvelle politique
forestière du Sénégal » procède du souci
d'adapter le contenu du PAFS au contexte actuel marqué par une
responsabilisation pleine et entière des collectivités locales
dans la conservation des ressources naturelles.
Cette démarche étant d'autant plus pertinente
que la loi portant code des collectivités locales a été
votés et le décret portant transfert de compétences en
matière de GRN a été pris depuis 1996.
Le document après une introduction retraçant
l'historique de la planification forestière, présente une
première partie analyse et diagnostic, une partie orientation politique
et stratégique de développement, une partie stratégie de
mise en oeuvre de la PFS, une partie suivi évaluation, une partie
préalable et une partie risque de la PFS.
- Le plan régional d'action pour PRAE
- L'environnement - Région de Kaolack d'Avril 1997.
Ce document a été élaboré à
partir de Février 1995 par le conseil supérieur des ressources
naturelles et de l'environnement (CONSERE) créé en Août
1993, dans le but de doter le Sénégal d'un cadre de concertation
permettant d'orienter de manière coordonnée et efficace la
planification et la gestion des ressources naturelles en synergie avec les
exigences macro-économiques.
- La dimension participative qui a caractérisé
la démarche d'élaboration du PNAE a été
renforcée par la décentralisation du processus de planification
environnementale à l'échelle des régions, des
départements, des communes et des communautés rurales.
Le PRAE de Kaolack d'Avril 1997, présente la
région de Kaolack, établit le bilan diagnostic de la situation de
l'environnement, décline les objectifs, prévoit les
stratégies d'intervention et formule la programmation des actions
à entreprendre.
« Convention locale de la gestion des ressources
naturelles du terroir communautaire de Ndiaffate » Septembre 2004.
Document établi avec l'appui de la composante AG/GRN,
GTZ. Programme bassin arachidier PBA.
Ce document, est incontournable dans la question des
ressources naturelles de la Communauté Rurale de Ndiaffate,
évoque d'abord les engagements internationaux de l'Etat en revenant sur
la Conférence de Rio en Juin 1992 et de Johannesburg en Septembre 2002
des Nations Unies, ensuite les Conventions Internationales, telles que celles
sur la biodiversité, la Convention sur la Lutte Contre la
Désertification, Convention sur le Changement Climatique, revient sur
les programmes environnementaux du Sénégal, parmi lesquels il
cite le PNAE, le Programme National de Lutte Contre la Désertification
(PNLCD), Plan d'Action Forestier du Sénégal (PAFS), puis la loi
96-07 du 22 Mars 96 portant transfert des compétences aux
régions, aux communes et aux communautés rurales.
- La convention présente les différentes
structures de gestion
- La composition, le fonctionnement et les tâches de
structures mises en place.
- La réglementation de la protection et de la gestion
des ressources naturelles.
- Le Plan Local de Développement de la
Communauté Rurale de Ndiaffate 2007 à 2012.
Approuvé en Juillet 2007 par le sous préfet de
l'arrondissement de Ndiédieng - PLD Elaboré avec l'appui de la
GTZ - PBH (coopération Allemande)
Ce document présente la Communauté Rurale,
établit un diagnostic socio-économique de la Communauté
Rurale, formule les orientations et programmes de développement,
précise les mécanismes de suivi / évaluation.
I-III- les partenaires au
développement
La Communauté Rurale de Ndiaffate dispose de plusieurs
partenaires intervenant dans différents domaines.
L'ONG Africare
Installée à Kaolack, l'ONG Africare intervient
à Ndiaffate dans la restauration des sols atteints par la
salinité et l'acidité en collaboration avec les chercheurs de
l'ISRA (Institut Sénégalais de Recherche Agricole), l'Institut
des Sciences de l'Environnement de l'UCAD, du Programme International pour les
plantes des régions arides (IPALAC, Israël) à travers le
projet de restauration agronomique des sols salés du Sine Saloum (projet
PRASS).
Parmi ces partenaires au développement seuls CTZ-PBA et
AFRICARE s'occupent résolument des ressources naturelles.
Il faut signaler à Ndiaffate, la station
expérimentale de l'ISRA très active dans la recherche
forestière.
- CARITAS
Organisation d'obédience chrétienne, CARITAS
oeuvre en collaboration avec les autorités locales pour un mieux
être des populations. Elle intervient dans plusieurs domaines
dont :
L'hydraulique avec la construction en 1985 d'un forage d'une
capacité de 40 m3 à Kounkoudiang et d'un puits forage à
Bane Samane.
A cette période, elle est entrain de réaliser un
forage à Keur Gallo avec une extension vers 08 villages (Keur Gallo
Diawo, Goukioum, Bill Bambara, Bill Peulh, Keur Diarra Bambara, Keur Diarra
Peulh, Keur Gatta, Kossy Thiamène) ;
l'éducation avec le financement de classes
d'alphabétisation des femmes,
le renforcement des capacités des organisations
paysannes.
Cadre Villageois de Développement (CVD)
Au niveau de la CR existe un Cadre Villageois de
Développement (CVD) qui se trouve dans le village de Koutal Malick
Ndiaye. En effet, fort de la présence active de beaucoup de partenaires
au niveau du village, il a été décidé avec l'appui
du CADL de mettre en place ce cadre susceptible d'harmoniser les
différentes interventions.
- UNIS
Elle est composée d'agriculteurs et à pour
objectif de faciliter la production et la distribution des semences. Ses
interventions au niveau local portent sur la collecte et la redistribution des
semences en collaboration avec les GIE agréés.
- PROMER
Le PROMER est un projet de l'Etat du Sénégal
financé par la FIDA. Il est dans sa phase II et intervient au niveau des
micro entreprises locales.
- Le programme bassin arachidier (PBA)
Le PBA a été lancé en novembre 2000 pour
promouvoir l'autonomie administrative et financière dans les CR des
régions de Kaolack et Fatick.
Pour atteindre ses objectifs, les résultats suivants
sont escomptés :
- des CR qualifiées pour assurer leurs fonctions dans
le cadre de l'autonomie financière,
- des CR sélectionnées et à même
d'identifier et d'exécuter de façon compétente des projets
d'infrastructures communautaires
- l'application de modèles de gestion appropriés
pour l'utilisation des infrastructures réalisées,
- la promotion de l'initiative économique,
- la valorisation et la sauvegarde des ressources
naturelles.
Aujourd'hui, grâce au PBA, le premier plan a
été réalisé à 100% et il appuie la CR
à la réactualisation de ce PLD.
- Crédit Mutuel du Sénégal
(CMS)
Installé depuis 1989 à Ndiaffate, le CMS
intervient dans le financement des AGR et dans l'épargne.
L'essentiel de la clientèle est constitué de GPF
avec un faible taux d'épargne.
- PAPEL
Il intervient à l'échelle de l'arrondissement et
a pour objectif d'appuyer le développement de l'élevage à
travers un renforcement des capacités techniques et financières
des éleveurs.
- DAHW
La DAHW est une ONG qui intervient au niveau des villages de
reclassement en vue d'apporter aux lépreux toute l'assistance
nécessaire par un accès facile aux services sociaux de base. Au
niveau de la CR elle intervient dans village de Koutal Malick Ndiaye
- CHAULMANGRA
Chaulmangra est une ONG allemande qui intervient aussi dans
le village de Koutal Malick Ndiaye ex village de reclassement, elle apporte une
assistance aux lépreux par des activités
génératrices de revenus et de renforcement de capacité.
- AFRIQUE EQUITABLE
Il intervient toujours dans le village de Koutal Malick
Ndiaye. Ses activités portent essentiellement sur les AGR,
l'accès aux semences de qualité, la transformation des produits
agricoles tels que l'arachide, le mil, la teinture, la savonnerie.
Afrique Equitable aide les populations de Koutal Malick Ndiaye
à l'exportation de leurs produits vers le Canada.
- ASBEF
L'Association sénégalaise pour le bien
être familial intervient dans la Communauté Rurale de Ndiaffate en
ciblant les mères de famille et les relais.
Elle s'active dans l'hygiène et la propreté et
surtout dans la prévention sanitaire.
- ECO-EDUCATION
Eco-Education est une des composantes du PBA. Il intervient
dans les domaines liés à l'éducation des femmes. Elle
appuie principalement les GPF dans l'identification de leurs besoins en
formation et de leur mise en oeuvre.
Aujourd'hui, fort de sa présence, la teinture est
devenue une activité à fort potentiel du fait de sa
maîtrise par les GPF.
Dans le court terme, il est prévu de doter les GPF en
renforcement de capacités liées aux techniques de fabrication de
savon et en gestion de base.
- Agence Régionale de Développement
(ARD)
La loi 96-06 du 22 mars 1996 portant code des
collectivités locales prévoit en son article 37 que la
région constitue en commun avec les Communes et les Communauté
Rurales, une agence régionale de développement.
Fort de cela, l'ARD, conformément à ses
missions, apporte à la Communauté Rurale une assistance dans les
domaines liés à son développement.
- Les services de l'Etat
Le sous-préfet
Conformément aux textes de lois sur la
décentralisation, le sous-préfet assure une fonction de
contrôle des activités du Conseil Rural.
La présence du sous-préfet se fait
également sentir de manière positive dans le règlement des
conflits à l'amiable.
- Le Conseil d'Arrondissement de Développement Local
le CADL
L'intervention du CADL au niveau de la Communauté
Rurale est manifeste et reconnue de tous.
En effet, le CADL par le biais de celui qui le dirige, assure
régulièrement une fonction d'appui, de conseil, d'accompagnement
et d'encadrement au Conseil Rural et aux différentes organisations qui
composent la texture sociale locale.
I-IV- Les populations
locales
I-IV-1- Les Organisations
Communautaires de BASE de la CR
Indicateurs
|
Unités
|
Nbres
|
Observations
|
Organisations communautaires de base (formelles)
Nombre de G.I.E
Nombre de G.P.F
Associations villages
ASC (Association Sp et cult.)
Comité de santé
ASUFOR (Forages).
Association des parents d'élèves
Autres organisations
Comités villageois de développement
Association de développement
|
GIE
GPF
AV
ASC
CS
ASUFOR
APE
CVD
ASD
|
22
35
53
11
05
06
28
01
02
|
La texture sociale est présentée en deux
facettes :
Les formels (voir tableau) et les informels qui font
légion dans les villages
|
Tableau 18: Les Organisations
Communautaires de BASE de la CR
Source PLD 2007
Le PLD le reconnaît, ces groupements et autres
associations n'interviennent pas encore dans la conservation des ressources
naturelles au niveau de la CR.
I-IV-2- les cadres de
concertation
Les structures qui avaient été mises en place
sont des mort-nés PLD (2007). En effet l'absence de termes de
références appropriés et de visibilité, le faible
niveau des membres composant ces structures, empêchent le fonctionnement
de ces cadres de concertation. On peut citer le cas des Comités des
Zones de Développent les CZD et des Comités de Pilotage de
Développement (CPD).
I-IV-3- les
individualités
La CR compte dans la haute administration ou ailleurs ses
cadres qui se soucient de leur terroir d'origine. Ainsi, la population rapporte
que certains fils du terroir, leur apportent chaque année, (Ndiaffate
escale) des plants pour le reboisement
CHAPITRE II: stratégie de gestion et de
réhabilitation
Dans ce chapitre nous nous proposons d'examiner ce qui, en
matière de gestion et de réhabilitation des ressources naturelles
est prévu par les textes, notamment le PRAE et la Convention Locale de
la Gestion des Ressource Naturelles du terroir communautaire de Ndiaffate et de
ce qui a été effectivement réalisé par l'Etat, les
partenaires au développement et les populations locales.
II-I- la gestion
étatique
II-I-1- : les
stratégies déclinées dans le PRAE
S'appuyant sur le PNAE, PAFS etc le PRAE décline en
actions prioritaires le programme suivant :
Réhabilitation et reconstitution du capital sol
dégradé
Qui nécessite la réalisation de plusieurs
actions d'envergure entre autres : inverser le processus d'érosion
des sols sous l'effet du ruissellement à l'échelle du bassin
versant.
- restauration et relèvement de la fertilité des
sols
- la mise en défens des terres devenues marginales
notamment celles à affleurement de cuirasses
- la lutte contre l'érosion éolienne par
l'implantation de brise-vent constitués de bois villageois et de rideaux
forestiers.
La récupération des terres salées
- reprise des digues qui étaient
réalisées
- renforcement des méthodes chimiques et biologiques
(amendement et reboisement avec certaines espèces tolérantes).
- La lutte contre les feux de brousse
- ouverture de pare-feux
- plantation d'espèces pyrophiles
- constitution de comité villageois de lutte
- L'aménagement et la gestion des terroirs
villageois
- Elaboration de plan d'aménagements locaux
- Aménagement de zones de parcours
- Reconstituer le potentiel ligneux et herbacé
- Protection de la régénération naturelle
et l'enrichissement avec les essences locales les plus sollicitées par
les populations
- Responsabiliser les populations pour une disparition rapide
des coupes abusives.
-Introduction des espèces fourragères.
- Amélioration de l'alimentation du bétail
-Généralisation de la constitution des
réserves fourragères
-Amélioration de la qualité des aliments du
bétail généralisation de la constitution des
réserves fourragères
-Amélioration de la qualité des aliments
grossiers par le traitement au sel, ou a la mêlasse.
Valorisation de la biodiversité
- l'appropriation des connaissances biotechnologiques
actuelles pour puiser dans les réservoirs des zones
protégées afin d'accroître les performances des
espèces animales et végétales exploitées.
Voilà, en ce qui concerne les ressources naturelles, la
stratégie préconisée par le PRAE région de Kaolack
Avril (1997)
II-I-2-La stratégie
dans la convention locale de la gestion des ressources naturelles
Du terroir communautaire de Ndiaffate, septembre 2004.
Nous avons en annexe la partie de la convention qui dispose
des mesures de protection et de gestion. Il s agit des mesures
réglementaires que les usagers s'engagent à respecter et des
sanctions à l' encontre des contrevenants.
II-I-3- sur la
végétation
- La recherche
La station expérimentale de l'ISRA de Ndiaffate est
parvenue à des résultats appréciables sur le plan de ses
tests de comportement sur des espèces exotiques comme Atriplen
lentiformis, Tamarix aphylla var ereclus, venant d'Israël,
le Zizyplus gola la Caesalpina ferrea originaires du
Brésil, Glucida sépium du kenya. Nous avons
montré l'importance des Atriplex, de Tamarise aphylla
dans le reboisement des zones salées acides le Zzizyphus gola
participe la lutte contre la pauvreté en milieu rural. La Technique de
greffage sur Zizyplus mauritania est bien assimilée des
populations de Ndiaffate et des CR environnantes. Déjà certaines
femmes tirent des fruits de Zizyplus gola des revenus
appréciables.
Pour Caesalpina ferrea et Gluicida sepium,
le test de comportement est positif puisque ces espèces se dressent dans
la station et sont actuellement au stade de la fructification. Ces deux
espèces sont destinées à la constitution de banques
fourragères et des cultures en couloir.
Il reste à verser ces résultats de la recherche
au sein des organismes de développement pour la vulgarisation.
Les espèces locales ne sont pas en reste, puisque la
station fait de la recherche en milieu réel sur les espèces comme
Acacia seyal, Tamarix senegaleusis, Rhizophora racemosa,
Avicennia africana. Pour Acacia seyal, de bons
résultats ont été obtenus à Daga sanghaye.
L'objectif premier était de pouvoir faire des
recherches en milieu réel mais à cause du manque de financement,
les travaux se déroulent à la station. Pourtant au sein de la
station se dressent des Caesalpina ferrea, venant du brésil,
des Glucidia Septium du Kenya que l'on destine ici aux cultures en
couloir et aux banques fourragères ainsi que des Zizyphus Gola,
dont les greffions viennent d'Israël. Pour cette dernière
variété, les femmes de Ndiaffate et celles de Khalambasse de la
CR de Thiomby ont déjà été formées au
greffage, cette action procédant de la lutte contre la pauvreté
en milieu rural, prônée par les DSRP.
Pour la lutte contre la salinité et l'acidité
des sols des espèces exotiques comme Atriplex
lentiformis et Tamarix aphylla venant d'Israël y ont
été introduites pour renforcer les espèces halophytes.
Horizon
|
Caractéristiques 00-15 cm
|
15-20 cm
|
Haut milieu bas
prêt du lit
|
Haut moy bas prêt du lit
|
Ph eau 6,25 5,68
4,77 4,93
Ph kcl 6,11 5,6
4,54 4,61
Ce ( mscm-1 ) 6,33 5 4,58
5,14
Salinité ( mg-1) 3,9 3
2,8 3,1
Ca2+(mg1-1) ) 664 486 154
177
mg2+(mg1-1) 291 199 162
209
Na+(mg1-1 ) 574 402 869
1048
K+(mg1-1) 33,1 50,3 63,6
80, 6
HCO3-(mg1-) négligeable négligeable
négligeable négligeable
cl-(mg1-1) 2340 1480 1750
2330
SO42-(mg1-1) 1220 1690 552
662
|
5,1 4,8 4,16
4,05
5,1 4,8 4,16
4,05
4,54 1,4 3,05
4,56
2,7 0,7 1,8
2,8
326 40,5 215 143
161 53 73
25
486 211 649 931
36,1 17,7 47, 4 62,9
Négligeable négligeable négligeable
négligeable
1850 526 1160
2000
631 118 307
219
|
Tableau 19 : de l'analyse des sols de la CR de
Ndiaffate ; du plateau vers le lit du Saloum
Source ; Elhadje Faye ISRA (2002)
La station s'occupe aussi des espèces locales comme
Acacia seyal, Tamarix senégalensis, Rizophora
racemosa et Avicennia africana.
II-I-4- le projet de
restauration agronomique des sols salés du Saloum :
Le Projet PRASS.
Initié par l'ONG Africare en collaboration avec
l'Institut Sénégalais de recherche Agricole ISRA, l'Institut des
sciences de l'environnement ISE de l'UCAD, le programme International pour
plantes des régions arides (IPALAC, Israël), est financé
par le Centre de Recherche en développement International (CRDI). En
fait, il faut prendre en considération un PRASS 1 avec Atriplex
lentiformis et un PRASS 2 avec Tamarix aphylla var erectus,
Eucalyptus camaldulensus, Vitiveria zizanoïdes, Anacardium
occidentale, Zzizyplus mauritana et Districhlis spicala.
II-I-4-1- Le PRASS 1 avec
Atriplex lentiformis à Ndiaffate.
L'importance des Atriplex
Atriplex lentiformis est une plante ligneuse prend,
halophyte, assez haute et à enracinement profond. Elle peut atteindre
une hauteur allant jusqu'à 3m lorsque la nappe phréatique est peu
profonde (Conrad 1987).
Les Atriplex offrent la possibilité de
régénérer les pâturages dont la production est
irrégulière et limitée, de valoriser les sols salés
ou trop squelettiques pour les autres espèces Fourragères.
Les Atriplex permettent de créer des
réserves fourragères, en quelques années, pour stabiliser
la production animale. Atriplex peut aussi être utilisé
dans l'alimentation humaine : Les feuilles de certaines espèces
d'Atriplex peuvent être consommées comme de la salade ou
utilisées comme des épinards. Ce sont des espèces
très riches en protéines rares et indispensables comme la lysine.
Selon Franclet et Houérou (1971), il s'agit de plantes à
égalité avec les fournisseurs de protéines animales que
sont le lait, la viande et les oeufs pour la théonine, l'isoleucine, la
phénylalanine et la valine.
A Ndiaffate, station ISRA les premiers Semis ont
été effectués en juillet 2001.
La hauteur et le taux de survie ont été
évalués entre le 14 septembre 2001 et le 26 février
2002.
Les résultats ne semblent pas satisfaisants et les
chercheurs qui avaient au départ ciblé trois contraintes majeures
au développement des Atriplex à Ndiaffate,à
savoir le stress à la salinité, l'acidité et la
compacité, ont pu démontrer que les Atriplex somme
toute, ont pu vaincre la salinité et l'acidité, il ne reste donc
que la compacité pour expliquer la contre performance de l'espèce
à Ndiaffate ce qui devrait pouvoir amener à reconsidérer
leur mode d'implantation sur le sommet des diguettes plus compact et plus
sec.
Il est préconisé en conclusion d'étude,
que dans les travaux futurs, il serait intéressant d'associer
Atriplex avec des herbacés pour trouver un modèle de
régénération des tannes fondé sur le système
arbres/ herbes. El hadji Faye (2002).
II-I-4-2 - Le PRASS 2
Dans le rapport du PRASS 2 présentant les principaux
résultats obtenus au cours de la période avril 2002 à mars
2003 on peut voir que le projet s'est déroulé dans les sites de
Ndiaffate, CR de Ndiaffate, Khalambasse CR de Thiomby.
Avec les espèces suivantes : Tamarix aphylla,
Eucalyptus camaldulendus, Anacardium occidentale, Vetiveria zizanoïdes,
Zizyphus mauritiana, Distichlis spicata, Ficus carica.
Pour Tamarix aphylla var erectus il a eu un bon
comportement en milieu salé : Taux de survie moyen 62% et une
croissance satisfaisante, pour les plants âgés de 24 mois sa
hauteur entre 4m et 6m diamètre moyen 1,7cm.
Sa capacité à produire du bois est
supérieure à celle de l'Eucalyptus camaldulendus.
Pour Distichlis spicata, herbacée
fourragère rampante et halophyte, appétée des animaux, les
résultats sont mitigés.
On pense à son introduction dans des sites moins
salés.
Pour Vetiveria zizanoîdes et Zizyplus
mauritiana les résultats sont encourageants et l'initiation aux
techniques de greffage pour Ziziphus est enseignée pour la
vulgarisation de Zizyphus Gola très intéressant pour
combattre la pauvreté à cause de la valeur marchande de ses
fruits.
II-II- gestion et stratégies paysannes
La gestion des ressources naturelles n'est pas un comportement
nouveau emprunté aux sociétés modernes en milieu rural.
Vivant en symbiose avec la nature l'homme a tôt fait de comprendre que
son existence dépendait pour beaucoup de sa possibilité
d'accès à ces ressources d'où la nécessité
d'en faire prudemment usage.
C'est pourquoi, au lieu d'essayer de dompter le milieu
naturel, le paysan a plutôt cherché à s'y intégrer
harmonieusement en respectant l'équilibre écologique, par
diverses stratégies.
Il s'agit essentiellement de la gestion et de la
préservation de la fertilité des sols et du couvert
végétal. Les eaux de surface échappent souvent à
ses possibilités techniques et le paysan regarde évoluer les
sites en acceptant les lois de la nature. Les eaux souterraines qui ne peuvent
pas être atteintes par les puits traditionnels sont hors de sa
portée.
Les stratégies développées pour la
gestion et la préservation des ressources naturelles sont en rapport
avec les systèmes de production des différentes composantes de la
société rurale.
Il s'agit plus souvent de techniques de culture ou de
pratiques pastorales capables de « panser la blessure»
infligée par l'homme à la nature pour subvenir à ses
besoins.
Pour la société agro-pastorale de Ndiaffate, il
s'agit de rotation des cultures, de la jachère, de la fertilisation
organique, de la préservation et de la régénération
de certaines essences utiles à l'homme où à son
bétail.
VII- la lutte contre la
dégradation
II-II-I-1-la
jachère
Questions posées
|
% réponses
|
1-quelle solution avez-vous contre l'érosion
|
Rien 100%
|
|
2-exploitez-vous le sel?
|
Non 95%
|
Oui 5%
|
4-avez-vous des digues de protection contre le
ruissellement ?
|
Non 100%
|
|
Tableau 20: points de vu des paysans sur la lutte contre
l'érosion des sols
Source : focus groupe (2007)
La jachère est une pratique très ancienne
utilisée pour réhabiliter les sols quant à leur
fertilité. Sa nécessité survient quand le rendement du
champ risque de chuter, mais aussi quand la production du fourrage diminue, ou
encore pour favoriser la réponse de la végétation. Dans la
CR le manque de terre fait qu'elle n'est plus pratiquée.
La jachère revêt différentes formes dans
les sociétés africaines.
Dans les milieux forestiers il est courant de rencontrer le
système des cultures itinérantes. Le paysan doit recourir au
défrichement et au brûlis pour cultiver. Après quelques
années de culture, il abandonne le champ à la jachère et
va à la conquête d'un autre territoire. Cette pratique se
retrouve parfois dans les régions de savane
Dans les terroirs stabilisés, ou on retrouve le
système de la jachère dans les paysages agraires avec des
pratiques agricoles intensives.
Chez les sérères du Sine, où le terroir
est saturé, la rotation des cultures permet de laisser un champ un an
sur deux et d'y faire succéder la même culture un an sur trois-
l'année où la terre est en friche on y parque le bétail
pour faire revenir la fertilité.
Chez les Bozos du Niger, les champs sont disposés en
longues lanières et en une période bien déterminée
le changement des champs entraîne le déplacement des cases.
Sebillote cité par (Simon Diouf 2004) définit
la jachère en ces termes : « La jachère est
l'état de la mise en place de la culture suivante ». Cela pose
le problème de la durée en vue de l'efficacité de la
jachère.
Si la durée est le facteur principal de la
jachère, les périodes de jachère d'un ou de deux ans selon
notre enquête ne permettent pas une réhabilitation des sols car
« une jachère naturelle sur sol dégradé n'induit
pas une quelconque restauration du bilan organique des sols qu'après une
longue période variant de dix ans à quarante ans »
(Schwartz, 1996) (Diouf S. , 2004).
Seulement cette durée varie d'une zone à
l'autre. Dans le terroir Wolof autour de Ndiaffate et Koutal Malick Ndiaye, la
durée est plus longue (3ans) que chez les sérères autour
de Thiofior. Mais les sérères pratiquent la jachère
pâturée, intégrant l'élevage au système
agricole, ce qui n'est pas le cas en pays Ouolofs où l'élevage
bovin est plus limité.
Le contexte actuel, où seul le Président du
Conseil rural après avis conforme du Conseil Rural est habilité
à attribuer des parcelles, article 2, Décret 72-1288, loi n°
72-25 fait que le paysan n'a pas latitude de faire la conquête de
nouveaux champs. La loi sur le domaine national aussi indique que la terre
appartient à celui qui la travaille. Ces deux lois font craindre aux
paysans de laisser sa terre en friche. Il la prête donc à un
voisin sûr pour la soustraire à la possibilité de retrait
par le conseil rural.
La convention locale au titre de la jachère, allant
dans ce sens indique au titre 4, à la rubrique conseils :
- introduction de la jachère intensive par la
vulgarisation des cultures fourragères (niébé, sorgho
fourrager...)
Cela introduit une autre technique de conservation des sols
bien africaines, celle de la pratique des cultures intercalaires comme
technique de préservation des sols.
II-II-1-2- la pratique des
cultures intercalaires
Elle est bien africaine et elle est fondée sur les
connaissances autochtones des apports et des besoins des différentes
spéculations à l'endroit des sols où elles sont
implantées. Pour eux, l'arachide et le mil demandent et amènent
au sol des produits différents.
Pratiquer donc une seule culture dans un champ deux ans de
suite l'appauvrit, mais pratiquer ces deux cultures à la fois peut
être bénéfique pour le champ, et en reposer un autre.
Il s'agit donc, dans un ensemble de champs de laisser reposer
un ou deux champs et de faire supporter à un autre des cultures qui ont
des ports différents, l'arachide port rampant est associé au
sorgho port érigé. Le Souna, port érigé à
cycle court, et associé au niébé Port rampant et au cycle
végétatif correspondant à la fin de l'hivernage.
C'est ainsi que le champ peut supporter plusieurs
cultures ; un autre se reposant complètement.
Aujourd'hui, les productions de bissap, de niébé
une partie du sorgho sur les champs des femmes sont obtenues de cette
façon et suivant ce principe
La nécessité de produire beaucoup a introduit
l'assolement en faisant cultiver sur une même parcelle les
céréales et les légumineuses.
II-II-1-3-le parcage du
bétail
Le parcage du bétail dans les champs, la nuit est
pratiquée par les éleveurs de bovins, même si au sein du
gros bétail il y a des ovins, rarement des caprins.
Le système varie cependant entre les troupeaux
sérères et Peulhs. En effet, si les sérères
attachent les animaux avec des piquets et les petits ruminants entre les
palissades, ou à des clés, les Peulhs eux, déterminent une
surface et l'entourent de buissons épineux coupés aux alentours
et laissent quelques jours le bétail dans l'enclosure avant la
déplacer plus loin, ceci dans l'unique cas où ils sont
« loués » par un agriculteur pour fertiliser ses
champ, en contre partie il donne du mil.
Le paysan reconnaît aussi que la valeur du parcage en
saison des pluies est supérieure à celle de la saison
sèche. En effet les déjections et les urines des animaux sont
mieux intégrées par les sols humides que par les sols secs.
En stabulation nocturne à l'attache au champ, la fumure
produite consiste en un apport de déjections et d'urine
déposées et mélangées au sable, là
où les bêtes sont attachées (Roos ,a 1998) (Diouf S.,
2004).
Le parcage à la mode sérère exige
beaucoup de travail et un suivi régulier pour déplacer les
piquets, réparer les cordes et déplacer la case des bergers.
En effet, avec le vol de bétail et les hyènes
qui rodent, mieux, vaut surveiller les troupeaux en permanence.
Les adolescents préposés à cette
activité étant enrôlés dans le système
scolaire il y a de moins en moins possibilité d'avoir du personnel
à ce service si l'on ne loue pas les services d'un berger professionnel.
Dans ce cas, on court le risque de voir ce dernier être de mèche
avec les voleurs.
Dans la CR de Ndiaffate, les populations locales sont souvent
de connivence avec les voleurs et ce n'est pas rare que tout le monde connaisse
le « Protecteur » des voleurs. Lui donner très vite
une somme substantielle peut souvent ramener les bêtes volées.
Quand le nombre de têtes de bétail est
réduit, les populations préfèrent la stabulation dans les
maisons, mêmes là, il ne faut dormir que d'un oeil.
II-II-1-4- l'épandage de fumier et de fertilisants
organiques
C'est le mode de fumure utilisé pour les champs dits
de case. Il s'agit de sortir le fumier de tous les animaux de la maison chevaux
ânes, moutons, chèvres, de la volaille, éventuellement des
bovins d'embouche ou de trait et de procéder à l'épandage
sur le champ qui jouxtent la concession.
Cet épandage se fait suivant deux méthodes,
suivant que paysan ait une formation agricole ou pas.
Le paysan suivant la tradition, sort chaque jour ou tous les
deux jours son fumier et le répand sur le champ en changement l'endroit
chaque fois.
Les autres qui reçoivent ça et là des
conseils et des formateurs, mélangent dans un coin de la maison le
fumier et la vieille litière des animaux et y versent de temps en temps
de l'eau qui ne contient pas du savon. Dés les premières pluies
le tas et assez important pour couvrir d'importantes surfaces. Sans aller
jusqu' au compostage ces paysans sont en avance sur les autres. Beaucoup de
paysans Ouolofs pratiquent aujourd'hui cette technique très
bénéfique.
D'ailleurs certains d'entre eux n'épandant plus le
fumier, ils attendent les démariages du mil pour le verser autour des
poquets comme on fait pour l'engrais organique.
La fumière est souvent destinée au mil ou aux
céréales en général, pour soutenir le rendement de
ces productions destinées à la consommation familiale.
II-II-1-5- le paillage
La convention locale « CLGNR » du
territoire communautaire de Ndiaffatte septembre 2004 dispose en son titre 4,
rubrique conseil : - Débroussailler à partir du
1e Mai
Eviter de débroussailler avec le feu et entasser les
tiges quelque part.
Ces conseils sont largement suivis par les paysans qui ont
maintenant conscience de la réalité de l'érosion sur leurs
champs. Il s'agit en fait de laisser l'herbe sur les champs le plus tard
possible pour lutter contre l'érosion et éolienne l'insolation et
le splash des premières pluies.
Il s'agit aussi de ne pas brûler les
éléments utiles du sol par paresse de débroussailler avec
les outils aratoires.
Durant l'hivernage, le ruissellement est stoppé par les
herbes adventices arrachées lors des cultures entassées
perpendiculairement aux sillons de la houe et aux axes de ruissellement (Diouf
S., 2004).
II-II-1-6- la
préservation et la régénération des arbres
La préservation
Elle est fondée sur la valeur accordée à
certaines espèces d'arbres par les paysans. Spontanément en
période de défrichement, les repousses de certaines
espèces, Acacia albida, Zizyphus mauritaniana Sclerocaria birrea,
Parkia biglobosa, Adansonia digittata, Diospyros mespiloformis, Parinari
macrophylla, Cordylia pinnata, Anogeïsus, leëcarpus, Tamarindus
indica, Detarium Senegalensis sont préservées soit parce que
leurs fruits sont comestibles pour les hommes ou pour les animaux soit pour le
bois d'oeuvre ou pour la pharmacopée.
A certains endroits, ces espèces forment des parcs et
les populations s'organisent pour les protéger et les exploiter.
« Les arbres ne sont pas plantés par l'homme
mais leur sélection systématique et leur entretien par le paysan
est le résultat d'un choix délibéré qui
entraîne la substitution d'un parc sélectionné à un
peuplement végétal hétérogène et
confus » souligne Pélissier (1995).
Tel est par exemple le parc à Borassus
Acthiopium de Vélor et celui des grands arbres forestiers autour de
Bandoulou et Thioffior. La culture mécanisée avec la SODEVA avait
fini par inhiber cet instinct paysan si utile en enseignant le dessouchage,
pratique qui a dégradé les paysages agraires du bassin
arachidier.
La
régénération
Si la préservation est un acte simple de ne pas
éliminer les jeunes arbres, la régénération
implique l'entretien et la protection soutenue des jeunes arbres. Elle
naît de la volonté paysanne de disposer d'arbres utiles d'autant
plus, que le code de propriété des arbres dans les champs est
compris et accepté de tous.
Le propriétaire du champ exerce un droit sur les arbres
qui s'y trouvent.
Le droit de propriété ne se posant plus il reste
à examiner l'utilité de ces arbres proposés à la
régénération.
Nous avons évoqué plus haut les arbres
entretenus pour leurs fruits ou pour leur bois, mais examinons les
espèces dont la fonction est en rapport avec la réhabilition des
ressources naturelles.
L'exemple du Kad, Acacia albida très connu des
paysans, en est une parfaite illustration avec ses multiples fonctions.
Pélissier (1966) retrace bien son importance en
indiquant que « son rôle est en effet capital dans l'entretien
de la fertilité des champs et la place qui lui est faîte
représente un facteur essentiel dans la diversification du terroir en
saison végétative.
Questions posées
|
% réponses
|
1-avez-vous des aires de reboisement
|
Oui 30%
|
Non 70%
|
2-avez-vous une méthode de lutte contre la
dégradation de la végétation?
|
Reboisement
70%
|
Autre 30%
|
3- quel est l'effet le plus ressenti, par la
dégradation des ressources naturelles?
|
L'exode rural
15%
|
La pauvreté
85%
|
y-a-t-il des aires protégées?
|
Oui
30%
|
Non
7%
|
Tableau 21: point de vue des paysans sur la lutte contre
la dégradation des ressources naturelles
Sources : focus groupe (2007)
C'est un instrument de fumure des champs, chargé
d'assurer la pérennité à leur production.»
Les sérères du sine continuent dans la CR de
Ndiaffate à avoir cette attention pour le kad, mais la densité
de cet arbre dans la CR est moins remarquable que dans le terroir Sine-Sine,
peut être que la dégradation est moindre ici, et les
espèces végétales plus nombreuses du fait de l'importance
de la pluviométrie, par rapport au nord du département de Fatick.
II-II- 2-les
stratégies modernes
Il s'agit essentiellement de la survivance de pratiques de
l'époque de la SODEVA telles que la fertilisation minérale ou la
fabrication de compost. On peut y retrouver des actions initiées par les
services régionaux ou nationaux comme les Eaux et Forêts pour le
reboisement ou d'actes de souveraineté du conseil rural comme les aires
de mise en défens.
II-II-2-1- la
fertilisation minérale
Les engrais chimiques sont utilisés à travers la
Communauté Rurale par les paysans. Il s'agit d'une survivance de
l'encadrement de la SODEVA qui faisait des engrais chimiques l'unique moyen
d'augmenter les rendements agricoles. Elle s'appuyait sur le programme agricole
(PA) de l'ONCAD pour pourvoir le monde paysan en intrants.
Aujourd'hui avec la disparition du P.A et le
dépérissement des organismes d'encadrement, le paysan a recours
aux Mutuelles de crédits pour acheter de l'engrais s'il, ne dispose pas
de fonds propres (exemple ACEP - Kaolack).
Mais le système de crédit des mutuelles est
onéreux et expose le paysan en difficulté de paiement à
l'humiliation, état insupportable en milieu rural.
L'engrais obtenu est souvent destiné aux parcelles
d'arachides. Mais les paysans le reconnaissent, l'engrais minéral seul,
n'améliore pas le rendement des parcelles sableuses. Il faut le combiner
avec la fumure organique (Dosso 2002) cité par (Diouf 2004).
« La structure sableuse des sols est telle que pour que la
fertilisation minérale soit efficace, il faut qu'elle soit
associée à une fertilisation organique. »
Pour améliorer la structure des sols, l'Etat a fait
distribuer du phosphate pour un phosphatage de fond sans aucune explication.
Les paysans ont laissé les sacs dans les concessions
dès lors qu'on apprenait de bouche à oreille que ce
n'était pas de l'engrais.
Aujourd'hui, le paysan moyen et le petit exploitant ne
songent pas à l'engrais, seuls les gros paysans sont encore en mesure de
se le procurer.
II-III-2-2- le
compostage
C'est une technique utilisée dans la CR, surtout en
zone Ouolof où l'élevage bovin est moins important.
Mais si le compostage est défini comme « une
technique de production de fumier en ferme qui repose surtout sur le stockage
en tas ou en fosse des déjections animales mélangées
à de la paille, aux résidus ménagers et
régulièrement arrosés pour être
décomposés sous l'effet de l'humidité » (Diouf
2004), il faut reconnaître que les paysans qui répugnent à
creuser, préfèrent entasser le fumier dans un coin. L'Eau
étant parfois rare certains tas de fumier ne sont jamais arrosés
et l'insolation détériore la partie exposée.
Souvent aussi, l'épandage ne se fait pas à la
période judicieuse des premières pluies. Le paysan sachant que la
charge de travail augmente en période des semis, préfère
sortir son fumier au mois de Juin. Si l'hivernage tarde à s'installer,
le produit est détérioré en cette période sans
nuages avec un faible degré hygrométrique de l'air.
Il importe pour une meilleure utilisation de la fumure
organique, de recycler les paysans par des formations appropriées, par
les agents du centre d'expansion polyvalent (CERP) qui ont aussi vocation
d'assurer la formation des ruraux.
II-II-2-3- les aires de mise
en défens
La nouvelle politique forestière dispose au titre des
stratégies de mise en oeuvre de la PFS, à la rubrique :
reboisement et conservation des Eaux et des sols :
« Renforcement des opérations de mise en
défens. De l'expérience du service forestier, il ressort que la
mise en défens est une des techniques de restauration du milieu les plus
efficientes et les plus appropriées pour réhabiliter la
biodiversité. »
La convention locale présente aussi les sites à
protéger ou aires de mis en défens.
C'est une propreté des populations qui la
délimitent et la matérialisent par des marquages sur les arbres
d'une manière consensuelle. Elles décident des mesures pratiques
à adopter par sa gestion sa valorisation et son exploitation avec un
plan simple facilement applicable.
L'objectif est de réhabilitation et de conservation des
ressources sylvo-Pastorales pour des avantages durables sur le plan
écologique, socio-économique ou culturel.
Les articles 21,22, et 23 précisent, les objectifs, les
acteurs, les modes d'exploitation.
Les sites à protéger ou aires mises en
défens
Article 20 : Les usagers s'engagent
à réhabiliter et à protéger les sites
suivants :
Tableau n°22 .sites à protéger par les
populations
Sorce : PLD (2007)
Ressource Naturelles
Forêt Communautaires
Forêts classées
Aires mises en défens
|
F.COM
F. classées
AMD
|
1
04
06
|
Zones
|
Mares/Bolongs/Vallées/Zones de pêche
|
Parcours de bétail/Aires de pâturage ou Aire mise
en défens
|
Keur Waly Ndiaye
|
Mares et villages polarisants : 3
Degg Boubane (Ndiathiague), Belale (Boul Diabé 1),Degg
Bandoulou (Bandoulou Sérére).
|
Parcours de bétail
Chaque village dispose d'un parcours de bétail.
Zone de pâturage : 1
Forêt classée de keur Mokhtar
|
Thiakho Thioffior
|
Mares et villages polarisants :8
Degg Bol, Degg Thiathie, Degg Baba Ndiaye, Degg Katim (Thiakho
Thiofior), Degg Keur Demba, Wendou Mboodé, Wendou Koyli (Keur Soutoura
Eggé), Degg Alassane (Keur Wack Dia).
Vallé de Badia
|
Parcours de bétail : 2
Zone de pâturage : 1
|
Ndiaffate
|
Mares et villages polarisants:10
Degg Bourdousse, Degg Sobo Deb, Degg Sobo Maak (Ndiaffat
sérére), Wendou Mawdou, carrière Bile (Bile), Wendou
Nelbé, Wendou Kodioléle (keur Gatta), Degg carrière
(Ndiaffat Escale), Mindiss, Tibou Ban (Dagga).
Bolongs : 2
Ndiagane Fine (Ouest) et Koussmar (Nord).
Zones de pêche : 8
Bountou Bolong, Pisséme, Nafom,Bodakhar,
Koussmar, Ndiaye Ndiaye, Mari, Bile (villages polarisants
kaado, Ndiaffat Sérére, Keur Yigo).
|
Parcours de bétail :3
Ndiaffat Sérére au bras de mer ;
Keur Mamadou
Aïssatou à keur Gallo à Forêt de keur
Matar ;
Keur Diarra à Ndiaffat Escale à Forêt de
keur Matar .
Zone de pâturage :2
Bourdousse et keur Datta
|
Zones
|
Mares/Bolongs/Vallées
|
Parcours de bétail/Aires de pâturage ou Aire,
mise en défens
|
Koutal
|
Mares et villages polarisants : 8
Degg Boubane, Degg Djilane, Degg Soudane et Degg
Laboudé (Forêt classée de Koutal), Degg
Faboura
(koutal sérère), Degg Delbi, Degg Bagladiar
(keur Yigo), Degg Badaour (koutal keur Ngagne).
|
Pas de Parcours de bétail
Pas de Parcours de bétail
Signalé par la population.
Forêt classée de Koutal
|
Kossy
Mbitéyéne
|
Mares et villages polarisants : 2
Degg Kaya, DeggTahiba (kossy).
Bolongs : 1
Koussmar
Vallée de Kossy
|
Pas de Parcours de bétail :2
Kossy Atlanta à
Kossy Mbitèyène à keur Gallo Diap
Forêt classée de Koussmar
|
Ndioffior
|
Mares et villages polarisants : 3
Degg Diakha, Degg Niakha Niane (thioffior), Wendou
Koïlal (keur Séllé Diabong).
Vallée de Badia
|
Parcours de bétail :
Chaque village dispose d'un parcours de bétail.
Présenté d'une zone de
Pâturage.
|
Keur Lanzana
|
Mares et villages polarisants : 3
Degg Kourkoudi (Keur Socé), Degg Gouta (Bantamar),
Mbél Mbaye (Keur Djimé), Wendou Bop
(Ban Soutoura), Degg Ngorol (keur Kékouta),
Degg Keur Socé (keur Socé), Wendou Kane
(Kaado),
Wendou Wouro, Thiarane (keur Youga), Béléle
Sissao (Keur Samba Thiadji), Degg Fana Sonko (keur Lanzana), Wendou Diabi,
Wendou Kaoura,Wendou Wéba, wendou Thierno, Degg Diabou, Degg Kasso,
Degg Tening Diouf, Degg Damé (Vélor), Wendou
Bakari (keur Demba).
Bolongs : 2
Pisséme et Bountou bolong
Zones de pêche : 6
Khokho Gaiigue, Ndiol Fouta, Ndangane Ousseynou,
Kooto, Rokho, Kal Waly (villages polarisants)
|
Parcours de bétail : 4
Keur Youga à Forêt
classée de Vélor ;
Kourkodi à Forage de
Bantamar ;
Keur Kibiri à Forêt classée
Vélor
Vélor Socé à Forage.
Zone de pâturage : 2
Bane soutoura et keur Youga
Forêt classée de Vélor
|
Article 21 : La commission
domaniale, élargie à des personnes ressources cooptées au
niveau des zones et des villages, est chargée de délimiter et de
matérialiser les parcours de bétail, les aires de
pâturages, les zones de sécurité des mares, les bandes de
protection des vallées et bas-fonds, les parcs à vaccination, les
puits, les forages et les abreuvoirs. Elle est assistée par la
commission départementale et le conseil d'arrondissement pour la
conservation des pâturages conformément à l'article 32 du
décret 80-268 du 10 Mars 1968 portant application de la loi 75-67.
Article 22 : Tous ces sites
identifiés feront l'objet d'un extrait de délibération mis
à la disposition de chaque village.
Article 22 : Pour leur
exploitation et leur mise en valeur et pour pérenniser les actions de
régénération, un plan simple de gestion ou un plan
d'aménagement sera élaboré pour chaque site au bout de 2
à 5ans de protection ou plus.
II-II--2-4- le
reboisement
Le reboisement est « le repeuplement
végétal volontaire d'une zone dont la couverture à fait
l'objet d'une distraction partielle ou intégrale » (Ndiaye
1988) cité par (Soung 2005).
Avec la politique forestière du Sénégal
(2005-2006), le reboisement répond d'une autre philosophie. Il s'agit
essentiellement d'intégrer l'arbre dans les systèmes agraires et
de privatiser la production de plan pour en faire un secteur porteur.
L'intégration de l'arbre dans le système
agraire
Il est inutile de venir expliquer aux paysans l'utilité
de l'arbre.
Mais le reboisement ne réussit pas si les arbres
n'appartiennent à personne.
Il faut donc que le bois de village puisse être
destiné à une exploitation précise, où la
population peut voir un intérêt immédiat. Il faut que
l'exploitation puisse alimenter une caisse villageoise servant à
financer la santé ou les activités socioculturelles.
Dans le cas où les arbres appartiennent aux individus
qui les ont plantés le succès est beaucoup plus franc.
L'objectif est que le paysan intègre naturellement la
plantation d'arbres dans son système de production pour améliorer
ses revenus.
Il faut donc promouvoir la production de plants par les
collectivités locales et le privé.
La multiplication des pépinières villageoises,
scolaires ou privées facilitera l'accès aux plants en temps
opportun à tous les acteurs.
La production de plants est un secteur porteur pour le
privé. Il faut donc que les Eaux et Forêts favorisent les contacts
entre le privé et les collectivités locales.
Il est donc prévu, dans le cadre de la PFS de
bâtir un partenariat actif autour de la production de plants suivant les
axes ci-dessous :
Octroi d'un agrément aux producteurs privés
compétents.
Utilisation obligatoire par les producteurs privés de
semences de qualité.
Certification de plants produits avant écoulement hors
pépinière.
Formation continue des producteurs.
Subvention des productions privées par le biais de
crédits ou d'un plan de co-investissement
Baisse progressive de la production du service forestier au
profit d'une augmentation de celle des privés et communautaire.
Arrêt de la distribution gratuite des plants par le
service forestier par favoriser leur cession onéreuse afin de mieux
valoriser la production de plants.
- La gestion participative
Elle procède de la loi sur la régionalisation et
de la loi sur la décentralisation qui transfère la
compétence de la gestion durable de ressources naturelles aux
populations locales. En effet, la loi 96-07 du 22 Mars 1996, l'article 40 du
décret n°96 1134 stipule que « la communauté
rurale peut mettre en place un cadre de concertation sur la gestion des
ressources naturelles et la protection de l'environnement. L'organisation, la
composition et le mode de fonctionnement de ce cadre de concertation sont
définis par une délibération du Conseil Rural ».
Cette nouvelle approche transparaît dans la convention
locale qui consacre pour la gestion communautaire, deux structures
définies au niveau de la CR. Il s'agit de la Commission Environnement
définie à l'article 5 et les Comités Villageois de Gestion
des Ressources Naturelles définis à l'article 9.
1- La commission environnement
la commission environnement élargie aux personnes
ressources cooptées au niveau du comité de pilotage du
développement CPD, des zones et des villages, est chargée de la
mise en oeuvre des orientations du Conseil Rural en matière
d'environnement et de gestion des ressources naturelles dans la CR de
Ndiaffate.
Elle est responsable de l'application et du suivi, de la
convention locale avec l'appui de la commission de pêche, du
comité de pilotage, des comités zonaux de développement et
des comités villageois de gestion des ressources naturelles. Sa
tâche est définie à l'article 10 de la présente
convention.
- Fonctionnement
Le Conseil Rural à travers sa commission environnement
composée de 10 membres par délibération N° 02 du 13
Juin 2002 et habilitée à :
Créer et faire fonctionner des structures pour la
gestion des ressources naturelles, créer des aires
protégées, élaborer et mettre en oeuvre des plans et des
schémas locaux d'action pour l'environnement et la gestion rationnelle
des ressources naturelles, organiser l'exploitation de tous les produits
végétaux de cueillettes et de coupe de bois, de prendre des
mesures réglementaires pour l'exploitation des produits forestiers,
donner son avis avant toute autorisation de défrichement dans le terroir
communautaire par le conseil régional, de protéger la faune et la
flore, d'assurer la lutte contre les déprédateurs et les
braconniers et de donner son avis avant toute décision d'amodiation des
droits de chasse dans le terroir communautaire, donner son avis sur l'ouverture
d'un établissement de première classe, proposer au
représentant de l'Etat la fermeture des zones de baignade.
Délibérer sur le régime et les
modalités d'accès et d'utilisation des points d'eau de toute
nature.
Contribuer à l'amélioration et à la mise
en oeuvre de mesure de conservation des eaux et des sols, défens et
restauration des sols, la diversification des cultures, l'introduction des
cultures fourragères, la restauration des pâturages et parcours de
bétail.
2- le comité villageois des
ressources naturelles
Il est créé dans chaque village un comité
villageois des ressources naturelles composé de 15 membres. La
composition, le mode de fonctionnement et les tâches du comité
villageois sont définis aux articles 16 et 17 de la convention
locale.
Composition et mode de fonctionnement des CVGARN
« Le comité villageois est élu par
l'assemblée générale villageoise et comprend.
Un président, un vice-président, un
secrétaire, un secrétaire Adjoint, un trésorier, un
trésorier adjoint, 3 commissaires aux compte, un auxiliaire villageois
pour les ressources forestières (agricoles),un auxiliaire villageois
pour les ressources forestières,
Un auxiliaire villageois pour les ressources pastorales, un
auxiliaire villageois pour les ressources hydrologiques, un auxiliaire
villageois pour les fourneaux Ban ak souf et un auxiliaire de zone pour les
ressources halieutiques (pour les zones de Ndiaffate, Keur Lansana et Keur Waly
Ndiaye).
Le bureau du comité villageois se réunit au
moins une fois par mois.
Les tâches du comité villageois sont :
La sensibilisation des usagers sur les mesures
réglementaires la démultiplication des mesures de GDRN (fourneaux
Ban ak souf matérialisation des aires de mise en défens....)
La surveillance des zones de pêche,la bonne circulation
de l'information, la médiation en cas de litige dans l'application de la
convention locale, la mise en place d'un système des fonds perçus
dans le cadre de l'application de la présente
convention. » ; La convention locale (2004).
CHAPITRE III : impacts des stratégies de
gestion et de réhabilitation
La station expérimentale de Ndiaffate,
l'élaboration très récente du PLD (2007) et nos
enquêtes permettent de percevoir l'efficience des différentes
stratégies de gestion et de réhabilitation des ressources
naturelles entreprises.
Il s'agit donc dans cette dernière partie de voir
l'impact de la gestion étatique, de gestion traditionnelle et moderne,
sur les ressources hydriques, sur les sols, sur les ressources
forestières et sur le plan économique et social.
III-I- les impacts de la
gestion étatique
L'Etat et ses différents démembrements ont a
leur charge la préservation et la réhabilitation des ressources
naturelles. Il s'agit ici de tenter de mesurer l'impact des différentes
actions entreprises sur ces ressources en vu de les conserver ou de les
réhabiliter.
III-I-1 sur les ressources
hydriques
- Pour les eaux de surfaces
L'Etat a bien une politique de bassins de rétention et
de lacs artificiels auprès du Ministère de l'Environnement de la
Protection de la Nature, des bassins de rétention et des lacs
artificiels, mais les réalisations ne concernent pas encore la CR de
Ndiaffate ni même le département de Kaolack, de sorte que la
gestion étatique n'a pas encore d'impacts sur les eaux de surfaces.
- Sur les eaux
souterraines
L'action de l'Etat s'exprime à travers un programme de
forages pour l'exploitation des nappes profondes. Sur les 08 forages de la CR.,
02 sont atteints par la salinité. Sur les 6 qui restent au moins 3
autres ont des signes inquiétants. Pour le réseau de bornes
fontaines, du fait de l'arrêt de 2 forages, 82 bornes fontaines sont non
fonctionnelles.
III-I-2- sur les sols
L'action de la gestion étatique et de ses
stratégies de réhabilitation des sols dans la CR concerne la
récupération des sols salés et acides et le phosphatage de
fond.
- La récupération des sols salés
Les projets PRASS1 et PRASS2 avec l'introduction
d'Atriplex lentiformis, Tamarix aphylla, Distichlis
spicala, sur le plan de recherche, ont été d'un grand
apport : Même si Atriptex lentiformis a
présenté un taux de mortalité élevé,
Tamarix aphylla a eu un bon comportement. Distichlis spicata
a eu un comportement mitigé.
C'est la phase de passage des résultats de la recherche
à l'utilisation par les organismes de développement qui pose
problème, la station aujourd'hui semble piétiner par manque de
financement.
Pourtant Tamarix aphylla var erectus s'adapte bien
aux sols salés acides avec un taux de survie de 62% dans le village
d'application.
La technique des diguettes de rétention de l'eau de
pluie pour lessiver les sels solubles des tannes associés au Tamarix
aphylla var erectus devrait pouvoir être une solution pur
inverser la tendance dans la progression de la salinité à
Ndiaffate.
Le phosphatage de fond
L'intérêt devrait être expliqué au
paysan. On a vu que le manque d'information a fait que les sacs
distribués ont été laissés dans les concessions.
Partout l'effort de l'Etat dans la fourniture de ce phosphate est louable.
Puisque c'était là la solution pour refaire les sols
dégradés par la monoculture de l'arachide.
L'extension de surfaces emblavées pour la culture.
C'est une conséquence de la loi sur le domaine
national, la loi 64-46 du 17 juin 1964, qui a bouleversé le
système traditionnel d'acquisition et d'exploitation des terres.
La facilité d'accès du fait que cette loi
établit le Conseil Rural comme ordonnateur de la distribution des terres
a permis à beaucoup de citadins et d'autres personnes
étrangères au terroir d'accéder à la terre pour des
opérations ponctuelles de cultures.
Cette situation est aggravée dans le cas de la CR
Ndiaffate par les distances réduites avec la grande ville de Kaolack.
Ces nouveaux propriétaires, n'ayant que le profit comme
objectif, ne respectent pas souvent les normes de conservation du paysan
attaché à sa terre.
Les défrichements de ces dernières années
à Ndiaffate de l'avis des paysans sont excessifs par rapport au rythme
des années 1970.
- Sur la végétation
Le paysan, nous l'avons vu, par un choix
délibéré a épargné certaines espèces
qui ont formé des parcs dans leur terroir.
Aujourd'hui, les arbres sont décimés par la
sécheresse et beaucoup ne régénèrent plus la
pratique paysanne aussi connaît un essoufflement du fait de la pression
démographique sur les terres et de la loi sur le domaine national qui
exproprie littéralement les paysans.
Cette situation est compliquée par l'ancien code
forestier qui exerçait un droit sur les arbres aussi bien du domaine
forestier, que des champs de culture.
La nouvelle politique forestière devrait avec sa
volonté d'intégrer l'arbre au système agraire, pouvoir
inverser la tendance.
III-II- les impacts de la
gestion moderne
La gestion moderne désigne l'ensemble des
méthodes d'utilisation de l'espace s'appuyant sur les techniques
modernes acquises par les paysans. Ainsi définis quelle est l'impact de
cette gestion :
III-II-1- sur les
ressources hydriques ?
Les paysans n'utilisent pas encore les motos pompes pour
l'utilisation des eaux de surfaces pour les cultures de contre saison.
Pourtant, il existe de grandes mares qui conservent l'eau
jusqu'en fin octobre début novembre. Ce n'est pas parce qu'ils ignorent
ces cultures mais ils utilisent des arrosoirs pour faire quelques
légumes.
- Les eaux souterraines
L'ONG d'obédience chrétienne CARITAS intervient
dans l'hydraulique. Elle a construit en 1985 un forage à KounKoudiang et
un puits forage à Bane Samane. Ces deux ouvrages ne fonctionnent plus,
car atteints par la salinité.
Actuellement elle est entrain de réaliser un forage
à Keur Gallo Diaw avec projet d'extension vers 8 villages.
III-II-2- sur les sols
Il s'agit essentiellement de l'utilisation des engrais
chimiques et du compostage.
Les deux techniques ne répondent pas aujourd'hui d'une
utilisation généralisée et organisée.
L'utilisation de l'engrais ne dépend que de la
capacité financière du paysan.
Le crédit mutuel du Sénégal CMS,
installé à Ndiaffate depuis 1989 peut financer l'achat d'engrais
mais le système du crédit de ces organismes financiers est
onéreux pour le monde rural et leur méthode de recouvrement des
créances litigieuses (affichage de la photo avec mention, mauvais
payeur, ou saisie publique de ses biens) est catastrophique pour ce monde
où la convivialité, la sauvegarde de la bonne réputation
familiale est un principe de vie.
III-II-3- sur la
végétation
Les campagnes de reboisement sont lancées chaque
année dès que se termine la période de lutte contre les
feux de brousse. Ces campagnes ont donné les bois villageois et ont
permis avec la distribution gratuite des plants, de mettre des arbres surtout
Zadirachta indica et Eucalyptus camaldilendus dans les
maisons, les longs de voies principales et dans les places publiques.
La réintroduction de la mangrove n'a pas encore
réussi.
Des individualités, intéressées par
l'expérience du PASA dans la CR de Diossong sur les plantations
d'Anacardier ont pu réussir autour de Bandoulou à faire
quelques vergers de manguiers et d'anacardiers.
III-III- les impacts de la
gestion paysanne
III-III-1- sur les
ressources hydriques
- Les eaux de surfaces
Le paysan a tendance, vu le manque de terre et les
déficits pluviométriques répétés à
étendre sa culture vers les zones inondables qui conservent
l'humidité plus longtemps que les zones continentales. Cette propension
à cultiver les zones inondables, qui sont aussi continentales, contribue
à ensabler les mares. La pratique est aujourd'hui interdite par la
convention locale qui trace une zone de 100m autour des grandes mares où
il est interdit d'effectuer des défrichements, de cultiver ou de camper.
Le non-respect coûte 1000 F CFA au contrevenant par mètre
carré occupé et 5000 F CFA par borne enlevée. Convention
Locale, Septembre (2004).
- Les eaux souterraines
Le paysan les atteint par les puits. Il n'est pas
outillé pour influer sur la qualité de l'eau ni sur celle de la
nappe phréatique, donc la gestion paysanne n'a pas d'impact sur la nappe
phréatique sauf si par l'utilisation des produits phytosanitaires et des
engrais pollue cette nappe.
Dans beaucoup de villages la nappe est à des
profondeurs telles que les paysans ne peuvent plus forer des puits et doivent
bénéficier de bornes fontaines alimentées à partir
des forages les plus proches.
III-III-2- sur les
sols
Les stratégies paysannes de restauration ou de
conservation des sols sont devenues avec la jachère marginale.
On assiste aujourd'hui à la réduction de la
durée de la jachère et à sa disparition progressive dans
les schémas d'aménagement du paysage africain. En effet, laisser
une terre en friche plus de deux ans n'a plus aucun avantage écologique
ou socio-économique. On peut en dire autant de rotation des cultures qui
incluait la jachère. Ce système avec la monoculture de l'arachide
où l'extension des surfaces qui lui sont consacrées a tendance
à disparaître au profit des nouveaux défrichements dans un
contexte de renchérissement de l'engrais organique.
La fertilisation organique présente plus d'avantage.
La pratique entretient la fertilité et surtout les
rendements dans un contexte d'une plus grande mobilité du bétail
pour la recherche du fourrage et pour fuir le vol, cette pratique connaît
des difficultés et se limite actuellement aux champs de case
consacrés au mil souna.
Les champs éloignés ne sont plus entretenus que
par la présence des essences fertilisantes comme Acacia albida
et le couvert herbacé qu'on laisse se désagréger sur
place.
Les feux de brousse et le vieillissement des grands arbres
doivent inciter à des stratégies novatrices pour maintenir la
fertilité du sol et lutter contre toutes les formes d'érosion.
III-III-3-Sur la
végétation
Les stratégies paysannes de conservation ou de
restauration de la végétation privilégient des
espèces que le paysan juge utiles. On peut citer dans ce cas Acacia
albida, Parkia biglobosa, Adansonia digittata,
Diospyros mespiloformis.
Le droit coutumier sur les essences existantes dans les champs
permettait aux propriétaires d'utiliser à bon escient ces arbres
ainsi préservés ou restaurés.
L'intervention du code forestier a modifié les
attitudes vis-à-vis des arbres, vu que les Eaux et Forêts
sanctionnent tout abattage d'arbres, même si ce dernier a
été épargné et entretenu par le paysan. Il s'en
suit un sentiment d'injustice qui renforce les abattages frauduleux.
Un autre facteur défavorable à la conservation
est la distribution des terres aux paysans du dimanche, aux agriculteurs et
éleveurs étrangers au terroir. Certains d'entre eux allument
délibérément des feux de brousse.
Il y a enfin, la pratique de dessouchage
systématique de la SODEVA, pour l'extension des surfaces
consacrées à l'arachide, sans une politique conséquente de
reboisement.
Pourtant, le paysan reste le seul acteur sur le terrain, dont
l'action si minime, soit-elle, est encore la seule façon de conserver et
de restaurer les ressources naturelles de la Communauté Rurale de
Ndiaffate.
III-IV- impacts de la
gestion participative
La CR de Ndiaffate a établi sur le plan local de
développement en Novembre (2007).
Les instituions mises en place par la Convention Locale
établie en 2004 sont en léthargie selon le PLD (2007).
La raison évoquée est l'absence de termes de
références appropriées et de visibilité
associée au faible niveau d'instruction des personnes qui les
composent.
Avec la nouvelle dynamique, il est à espérer un
regain d'intérêt pour la gestion et la réhabilitation
- des ressources hydriques, des sols et de la
végétation
Surtout dans un contexte de renforcement des moyens des
collectivités locales qui ont toujours dit que la
décentralisation leur a transféré des compétences
sans leur transférer les moyens pour les exercer. Il est de plus en plus
demandé que l'Etat donne aux structures mises en place par les
populations elles mêmes, les moyens de fonctionner.
Conclusion partielle
La gestion des ressources naturelles au niveau local
découle des institutions nationales mises en place au niveau central et
des outils élaborés de l'indépendance à nos
jours.
La Commission Consultative de la Protection de la Nature et de
la Conservation des Ressources Naturelles, la Commission Nationale de
l'Environnement, le Secrétariat d'Etat à la Protection de la
Nature fut institué, rattaché à la Primature, incluant la
Direction des Eaux et Forêts et la Direction des Parcs Nationaux, le
Ministère du Développement industriel et de l'Environnement et un
Bureau de coordination, la Direction de l'Environnement ont été
tour à tour les institutions en charge de la gestion des ressources
naturelles au niveau étatique.
Cette instabilité institutionnelle sera porteuse de
plusieurs entraves dont les plus graves sont l'absence de coordinateur des
actions en matière de gestion des ressources naturelles, la
prolifération des initiatives et l'absence d'appropriation des
politiques par les élus locaux. C'est ce diagnostic qui justifie la
création du Conseil Supérieur de l'Environnement et des
Ressources naturelles. (CONSERE, 1993)
Le Consére. Il est créé par le
décret n° 93-885 du 04 Avril 1993. Sa mission est d'assurer la
planification, la coordination et le suivi des actions de gestion des
ressources naturelles et de l'environnement dans la perspective du
développement durable au niveau national.
Au niveau local c'est véritablement
le conseil rural qui gère les ressources naturelles.
La Communauté Rurale est une collectivité locale
dotée d'une assemblée élue au suffrage universel, il
bénéficie de l'autonomie financière.
De par la promulgation de la loi n° 96-97 du 22 Mars 1996
partout transfert des compétences et relative à la
décentralisation, le Conseil Rural est devenu le principal acteur
administratif en matière de réhabilitation et de conservation des
ressources naturelles en milieu rural.
En effet, le décret d'application n° 96-1134 du 24
Décembre 1996 stipule en son article 3 : « Les
collectivités locales gèrent les ressources naturelles et
l'environnement dans la limite des compétences qui leur sont
transférées. Elles exercent ces compétences en sus de ces
compétences dans ces mêmes domaines. Les collectivités
locales veillent à la protection et à la gestion rationnelle des
ressources naturelles et de l'environnement. Elles suscitent la participation
de tous les acteurs dans le strict respect des principes, des orientations
politiques, ces options techniques et de la réglementation en
vigueur ».
Cependant les chefs de village sont incontournables pour la
réussite de toute action de gestion ou de restauration durale des
ressources naturelles, car le consensus est réel autour de leur
personne.
Les premiers outils de planification environnementale
élaborés au Sénégal sont des instruments de
politiques sectoriels. Le dispositif est complété par les ONG et
autres partenaires au développement
Les stratégies de gestion et de réhabilitation
sont du fait de l'Etat des paysans ou des partenaires au
développement.
.L' impacts de ces stratégies de gestion et de
réhabilitation est faible. Ce sont aujourd'hui les paysans qui
développent des actions fondées sur les savoirs traditionnels,
mais des programmes d'envergures de formations et d'encadrement sont
nécessaires pour faire face à la situation actuelle de
dégradation de l'environnement. Ces programmes devraient s'accompagner
d'un outillage approprié vu l'état obsolescence de l'existant.
Conclusion générale
La dégradation des ressources naturelles qui a
attiré l'attention de la Communauté Internationale et des
pouvoirs Publics au Sénégal, est une réalité dans
la Communauté Rurale de Ndiaffate. C'est aujourd'hui un défi
urgent à relever pour un développement rural harmonieux et
durable. Les résultats de cette étude établissent que la
dégradation est une réalité et que si ses causes sont en
partie écologique (déficit et irrégularité
pluviométrique, sécheresse persistante) elle est surtout due aux
effets de la poussée démographiques et des activités
humaines.
Les effets conjugués de la péjoration du climat
et des activités humaines réduisent le couvert
végétal; Il s'en suit l'érosion des sols avec baisse de la
fertilité, et l'extension des sols salés acides surtout en
bordure de la ria du Saloum.
La recrudescence de ces phénomènes, la
croissance démographique qui pèse de plus en plus sur les milieux
fragiles, le contexte politique de la décentralisation et la
récession économique montrent qu'il n'y a plus d'alternative. Il
faut apporter des réponses adaptatives à l'exploitation
irrationnelle des ressources naturelles.
Aussi l'Etat, les populations locales, les partenaires au
développement ont réagi. L'Etat a produit de grands textes, dont
certains ont nécessité une démarche consensuelle comme le
PNAE, la Nouvelle Politique Forestière, la Convention Locale ou le PLD
(2007) de la CR.
Sur le terrain l'effet ne s'est pas fait sentir.
Du côté des réalisations étatiques,
les actions du projet PRASS sont restées expérimentales et les
résultats appréciables de la station d'essai d'ISRA Ndiaffate
sont pour le moment limités à la station sans
démultiplication sauf la technique de greffage de Zizyphus Gola
pour les femmes de la localité et même des autres CR.
La population locale avec des stratégies paysannes ou
modernes exerce des actions individuelles qui ont le mérite de maintenir
tant bien que mal la fertilité. Mais ces actions sont localisées
et ne dépassent que rarement l'échelle des parcelles où
la concession exercice ses droits.
Les partenaires au développement, en dehors de CTZ-PBA
et CARITAS, ne s'occupent le plus souvent que des activités
génératrices de revenus.
Il ne reste que le conseil rural qui semble aujourd'hui
déterminé à la Gestion et à la
réhabilitation des ressources naturelles. La prise en charge passera par
la redynamisation des Instances communautaires et le reversement par l'Etat des
fonds alloués une compétence transférée.
L'inquiétude réside dans la faiblesse de la
réflexion en matière de formation des acteurs ruraux, alors que
l'on parle de plus en plus de la modernisation de l'agriculture et la
rentabilisation de l'élevage.
Cette question de formation permettrait de renforcer la
dynamique organisationnelle, l'intégration des femmes dans la gestion
leur accès au foncier et l'accès à la terre aux
éleveurs ; pour une plus grande diversification des sources de
revenus et l'amélioration de la productivité agricole.
Il n'y a pas meilleur chemin pour combattre la
pauvreté que de renforcer les capacités paysannes par la
formation, une formation orientée vers la diversification des cultures,
la gestion moderne de l'élevage, la sylviculture et la pisciculture
Mais malgré la longue liste des organisations, la
multiplicité des outils et la force de leur cohérence, le constat
est la tendance à l'accélération de la dégradation
des ressources naturelles. Cette situation risque de compromettre
sérieusement et dangereusement les capacités au
développement de la Communauté Rurale de Ndiaffate dont les
grands centres comme Ndiaffate escale et Koutal regardent vers Kaolack.
Il est donc urgent de repenser la Gestion et la
réhabilitation des ressources naturelles et d'adopter les actions
idoines pour renverser la tendance actuelle qui, faute de correction, menace le
développement durable de CR.
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pastèque
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production : exemple du village de Ndiaffate escale, mémoire de
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Liste des cartes
Carte 1 : carte de situation de la CR deNdiaffate
Carte 2 : carte administrative de la
Communauté Rurale de Ndiaffate (DAT, 2007)
Carte 3 : carte des sols de Ndiaffate
Carte 4 : Carte hydrographique de la
Communauté Rurale de Ndiaffate
Carte N°I, longueur
de saison en jours (période de 1949-1969)
Carte N° 2, longueur
de saison en jour (période 1970 - 1997)
Carte N°3 :
pluviométrie de la période 1949 - 1969
Carte 4 :
séquences sèches de 10 jours au mois d'Août
Liste des figures
Figure 1 : variation mensuelle de la
vitesse des vents, station de Kaolack de 1981 à 2005 :
Figure 2 : variation annuelle de la
vitesse des vents station de Kaolack de 1981 à 2006,
Figure 3: Les variations mensuelles des
précipitations des stations de Kaolack,
Figure 4: Les variations mensuelles des
précipitations des stations de Foundioungne.
Figure 5: Les variations mensuelles des
précipitations, station de Sokone.
Figure 6 : Variation de la
pluviométrie de la station de Kaolack de 1976 à 2005
Figure 7 : Variation de la
pluviométrie de la station de Foundiougne de 1976 à 2005
Figure 8: Variation de la pluviométrie
annuelle de la station de Sokone de 1976 à 2005
Figure 9 : températures moyennes
station de Kaolack de 1975 à 2005
Figure 10: températures moyennes
maximales, station de Kaolack
La figure 11 : températures
minimales station de Kaolack de 1976 à 2005
La Figure 12: Moyennes mensuelles de
l'humidité relative maximale (%): station de Kaolack
de 1976 à 2005
La Figure 13, variation interannuelle de
l'humidité relative entre 1976 et 2004
Figure 14, diagramme ombro -thermique de la
station de Kaolack de 1976 à 2005
Figure 15, moyenne annuelle de
l'évaporation pluviométrique avec minimum secondaire des
températures dû à la couverture nuageuse assez
conséquente.
Figure 16: Variation interannuelle de
l'évaporation à la station de KK de 1975 à 2005
Figure I :
Précipitations moyennes de la station de Kaolack de 1976 à
2004
Liste des tableaux
Tableau 5 : Evolution des pirogues et des prises dans la
CR de Ndiaffate de 2000 à 2006
Tableau-1 : Directions et vitesses des vents station de
Kaolack de 1981à 2005
Tableau 2 : forêts classées CR de
Ndiaffate
Tableau 3 : population par sexe et par âge, selon
des projections de 2002 dans la CR de Ndiaffate
Tableau 4 : vision de l'agriculture par les populations
de la CR de Ndiaffate
Tableau 5 : la production d'arachide et de coton de 1996
à 2006.
Tableau 6 : la production céréalière
de 1996 à 2006
Tableau 7 : production de sésame et de riz de
1996 à 2004
Tableau 8 : production de manioc et de pastèque de
1996 à 2004
Tableau 9 ; Exploitation des fiches d'enquêtes d
l'élevage
Tableau 10 : évolution de L'élevage entre
1998 et 2007 CR de Ndiaffate Source : PLD (2007)
Tableau 11 : exploitation des fiches d'enquête
focus groupe
Tableau 12: La pêche dans la CR de Ndiaffate
Tableau 1 :
période des feux de brousse
Le tableau 2 : variation
spatiale des feux de campagne 2004-2005
Tableau 3: Evolution de
l'élevage entre 1998 et 2007
Tableau 4 : La diminution des
ressources hydriques
Tableau 1-: Les Organisations
Communautaires de BASE de la CR
Tableau 2 : analyse des sols de la CR de Nbiaffate ;
du plateau vers le lit du Saloum
Tableau 3 : la lutte contre la dégradation focus
groupe SOLS
Tableau 4 : point de vue des paysans sur la lutte contre
la dégradation des ressources naturelles
Tableau 5 ; Les zones mises en défens
Liste des photos
Photo 1 : tanne nu à Bané Soutoura
Photo 2 : Erosion par ruissellement activée par la
présence de microfalaise sur le tanne nu
Photo 3: Touba Sanokho la digue anti-sel
Photo 4 : Bill Peul, sur la microfalaise, dans la zone
de contact
Photo 5 : Des restes de mangrove sur le tanne nu
à Bane Soutoura.
Photo 6 : Rôneraie sur les champs d'arachide
à Vélor
Annexe I
Liste des Villages enquêtés
ZONE I
Vélor sérère
Keur Socé Coumba
Keur Kékouta
ZONE II
Bandoulou Toucouleur
Santhie Bandoulou
Ndiathiang
Bouldiabé Boumack
Bouldiabé Santhie
ZONE III
Ndiaffate Escale
Ndiaffate sérère
Daga Sankhaye
Keur Galo Diao
Thioffior
Bill Bambara
ZONE IV
Keur Selle Diabong
Thiakho Thioffior
Tawa Peulh
Dinguiraye Youssoupha
Keurt Yoro Soubou
ZONE V
Kossy Thiamène
Keur Diara Peulh
Boul Soutoura
Touba Sanokho
Dinguiraye Youssoupha
Koutal Wolof
Questionnaire
Annexe II
identification
nom du village
date de fondation
nom du chef de village
chiffre de population
le régime foncier
quel est le mode d'acquisition des terres?
à qui revient la gestion des terres?
les terres sont elles suffisantes?
y- a -t-il des problèmes fonciers ?
-quelles sont les contraintes liées a la terre?
A quelle date remontent ces contraintes
y-a-t-il salinisation des terres?
s'il y a salinisation, qu'elle est la proportion des terres
attentes?
quelle est la superficie moyenne des champs?
-un étranger peut-il avoir facilement des parcelles
dans le village?
l'agriculture
quelles sont les variétés cultivées?
pratiquer- vous l'assolement?
qu'utilisez-vous pour la fertilisation de la terre?
pratiquez- vous la jachère?
comment était la terre avant 1987?
quel système pour se procurer les semences?
quel est le matériel utilisé?
quelles sont Les problèmes de l'agriculture
avez-vous des aménagements agricoles?
avez-vous des aménagements collectifs?
l'élevage
qui sont chez vous les éleveurs?
les espèces élevées?
quelles sont les structures d'encadrement?
comment est nourri le bétail élevé?
comment soigne t- on le bétail?
quelles sont les différentes maladies du
bétail?
les problèmes de l'élevage
- problème entre agriculteurs et éleveurs
la Pêche-
Pratiquez-vous la pêche?
quel instrument utilisé vous pour la pêche?
quelles sont les espèces capturées ?
à quoi-sont destinés les produits de la
pêche?
quels sont les problèmes rencontrés ?
la dégradation des ressources
naturelles
* les eaux.
1-a-y-t-il suffisamment de sources d'approvisionnement En
eau?
-a-y-t-il des forages
quel était l'état de la pluviométrie
avant 1987?
quelle est la profondeur des puits dans votre village?
l'eau des puits est-elle salée ?
est-elle polluée?
quel est le moyen de lutter contre ces problèmes
d'eau ?
à quelle date remontent ces problèmes
d'eau ?
y-t-il des dégâts causés par le
ruissellement des eaux de pluies?
-quelles sont les eaux touchées par la salinisation?
la lutte contre la dégradation
*la dégradation des sols
-quelle solution avez-vous contre l'érosion
exploitez-vous le sol?
avez-vous des digues de protection contre le
ruissellement ?
*La végétation
-avez-vous des aires de reboisement
avez-vous une méthode de lutte contre la
dégradation de la végétation?3-
quelle est l'effet le plus ressentie par la dégradation
des ressources naturelles?
la dégradation de la végétation
y-a-il des aires protégées?
quelle est la nature des sols du village ?
y-a- t -il des problèmes d'érosion ?
Quelles sont les difficultés engendrées par
cette érosion ?
-y-a-t-il des tannes autour du village ?
a-y-t-il des champs abandonnés ?
de quand date cette dégradation ?
y-a-t-il ensablement des mares et des puits ?
pratiquez- vous la riziculture ?
y-a-t-il des zones où la riziculture a
été abandonnée ?
* la végétation
-y-a-t-il des aires protégées ?
y-a-t-il des aires protégées ?
y-a-t-il une forêt ?
y-a-t-il des bois sacrés ou des zones
interdites ?
y-a-t-il des problèmes liés à
l'exploitation illégale du bois ?
pratiquez- vous la chasse ?
y-a-t-il des charbonniers ?
y-a-t-il des feux de brousse ?
quelle est la cause de ces feux brousse ?
connaissez-vous des espèces d'arbres
disparues ?
quelle est la cause de ces disparitions ?
y-a-t-il des animaux sauvages ?
TABLE DES MATIERES
Liste
des abréviations
3
Introduction
Générale
4
Problématique
7
Chapitre
I : Le milieu physique
15
I- Les
données géomorphologiques
15
I-I-
Les unités géomorphologiques
15
I-II-
Les sols
17
I-II
-1- Les sols ferrugineux tropicaux
17
I-II
-2- Les sols halomorphes
17
I-II
-3- Les sols hydromorphes
17
I-II -
4 : Les sols hydromorphes à gley salé
18
I-II
-5 : Les sols hydromorphes et les sols vertiques
18
I-III-
Les ressources en eau
19
I-III-1-
Les eaux de surface
19
I-III-II-
Les eaux souterraines
21
II-I-
Le climat
22
1-1-
Les mécanismes généraux du climat :
22
II-II
-Les éléments du climat.
24
II-II-1-
a- les vents dans la CR de Ndiaffate
24
II-II-1-
b : Directions et vitesses des vents dans la CR de Ndiaffate
26
II-II-
2 : La pluviométrie
27
I-II-3 :
Les températures dans la communauté rurale de Ndiaffate
30
Peut-on
voir là, la preuve du réchauffement climatique ?
32
I-II-4 :
L'humidité relative
34
II-II-5 :
l'évaporation
36
I-III
La végétation
38
I-III-I-
La végétation des estuaires ou zones amphibies
38
I-III-
II La végétation de la zone continentale
40
CHAPITRE
II : Les données démographiques
42
II - I
- Le peuplement
42
II -II
- La situation démographique
43
II -II
-1- L'évolution de la population
43
II -II
-2 -La structure de la population
44
CHAPITRE
III- Les activités socioéconomiques
46
III-I-
L'agriculture
46
III-II-
L'élevage :
52
III-III
- La pêche :
57
III-IV-
L'exploitation forestière :
60
III-V -
le commerce :
61
Conclusion
partielle
63
I -
I : Les facteurs naturels
66
I -I
-1 : Le climat :
66
I-I-1- :
La variation interannuelle des précipitations
66
I-I-1-2- :
L'écart à la normale
67
I-I-3- :
La salinisation des terres et le phénomène d'acidification
68
I - II:
Les facteurs anthropiques
69
I - II
- 1 - Les causes liées à l'agriculture
69
I-II-2-
La poussée démographique
69
I-II-3-
Dégradation du fait du choix des spéculations et des pratiques
culturales
69
I-II-4-
La dégradation du fait des politiques agricoles et le régime
foncier
71
I-II-5-
la dégradation des sols du fait de l'élevage
72
I-II-6-
Les besoins en bois de chauffe, en charbon et en bois d'oeuvre
73
I-II-7-
L'activité de cueillette et la pharmacopée
73
I-II-8-
Les feux de brousse
74
II - I
: La dégradation des ressources hydriques
78
Les
ressources hydriques de la Communauté Rurale de Ndiaffate sont
constituées par le réseau hydrographique du Saloum et les mares
d'une part, des nappes souterraines d'autre part. La dégradation a
touché ces réserves.
78
II - I
-1 : La dégradation des eaux de surface
78
II- I -
2 : la dégradation des eaux souterraines
78
II -
II : La dégradation des sols
79
II - II
- 1 : l'érosion hydrique
79
II - II
- 2 : l'érosion pluviale
80
II - II
- 3 : L'érosion marine
81
II - II
- 4 : L'érosion éolienne
81
II -
III : La dégradation de la végétation
82
II -
III - 1 : Dégradation du fait des conditions physiques
82
II -
III - 2 : Dégradation du fait de l'érosion
82
II -
III - 3 : la dégradation de la végétation du fait de
la salinisation et de l'acidification.
83
II-III-4 : Les
signes de dégradation du fait des feux de brousse
83
II -
III - 5 : La dégradation du fait des activités agro -
pastorales
84
III-I : conséquence
de la dégradation des facteurs écologiques
85
III - I
- 1 : sur l'agriculture
85
III-1-2-Les
conséquences de la dégradation sur l'élevage
90
III - I
- 3 La dégradation des ressources naturelles
92
III-I-4-
conséquences de la dégradation sur la pêche
92
III-II
- les conséquences de la dégradation au plan
socioéconomique
94
III-II-1 -
les conséquences économiques de la dégradation des
ressources naturelles
94
III-II-2:
Les conséquences sociales de la dégradation des ressources
naturelles
95
Conclusion
partielle
97
CHAPITRE
I : Institutions de l'Etat et outils de planification
100
I-I-1-
Les institutions de l'Etat
100
I-I-2-
Les institutions de l'Etat au niveau local
101
I-I-2-1-
Le Sous-préfet
101
I-I-2-3-
Le Conseil Rural
101
I-I-2-4
Les chefs de village
102
I-II-
Les outils de planification environnementale
102
I-III-
les partenaires au développement
105
I-IV-
Les populations locales
109
I-IV-1-
Les Organisations Communautaires de BASE de la CR
109
I-IV-2-
les cadres de concertation
110
I-IV-3-
les individualités
110
II-I-
la gestion étatique
111
II-I-1- :
les stratégies déclinées dans le PRAE
111
II-I-2-La
stratégie dans la convention locale de la gestion des ressources
naturelles
112
II-I-3-
sur la végétation
113
II-I-4-
le projet de restauration agronomique des sols salés du Saloum :
114
II-I-4-1-
Le PRASS 1 avec Atriplex lentiformis à Ndiaffate.
114
II-I-4-2 -
Le PRASS 2
116
II-II-
gestion et stratégies paysannes
116
VII- la
lutte contre la dégradation
117
II-II-I-1-la
jachère
117
II-II-1-2-
la pratique des cultures intercalaires
119
II-II-1-3-le
parcage du bétail
119
II-II-1-4-
l'épandage de fumier et de fertilisants organiques
120
II-II-1-5-
le paillage
121
II-II-1-6-
la préservation et la régénération des arbres
121
II-II-
2-les stratégies modernes
123
II-II-2-1-
la fertilisation minérale
123
II-III-2-2-
le compostage
124
II-II-2-3-
les aires de mise en défens
125
II-II--2-4-
le reboisement
127
III-I-
les impacts de la gestion étatique
131
III-I-1
sur les ressources hydriques
131
III-I-2-
sur les sols
131
III-II-
les impacts de la gestion moderne
133
III-II-1-
sur les ressources hydriques ?
133
III-II-2-
sur les sols
134
III-II-3-
sur la végétation
134
III-III-
les impacts de la gestion paysanne
134
III-III-1-
sur les ressources hydriques
134
III-III-2-
sur les sols
135
III-III-3-Sur
la végétation
136
III-IV-
impacts de la gestion participative
136
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