I-3 Revue de littérature
Nous allons passer en revue, les points de vue de certains
auteurs qui ont eu à aborder tout ou une partie du thème de
recherche à travers leurs différentes analyses et les conclusions
auxquelles ils ont abouti.
I-3.1 Définition de l'analyse financière
Selon Elie COHEN, (1997), l'analyse financière
constitue « un ensemble de concepts, de méthodes et d'instruments
qui permettent de formuler une appréciation relative à la
situation financière de l'entreprise, aux risques qui l'affectent, aux
niveaux et à la qualité de ses performances»2. En
s'appuyant sur le
2 COHEN E., Analyse financière,
4ème éd. Economica, Paris, 1997, p.8
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Arnaud SOSSOU et Wilfrid Dogbéda ASSEVI
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Analyse de la situation financière d'une
entreprise publique : cas de la SMTP SA Unipersonnelle
traitement et l'interprétation d'informations
comptables ou d'autres informations de gestion, cette discipline participe
à des démarches de diagnostic, de contrôle et
d'évaluation qui ont tout d'abord concerné les entreprises
privées à caractère capitaliste, mais grâce à
l'extension de son champ d'application, ses méthodes tendent à
être utilisées de plus en plus largement et concernent aujourd'hui
toutes les institutions dotées d'une certaine autonomie
financière qu'il s'agisse des entreprises de toute forme, des
associations, des coopératives, des mutuelles ou de la plupart des
établissements publics.
I-3.2 Historique de l'analyse financière3
L'analyse financière prend véritablement son
essor après la seconde guerre mondiale. Avant 1945, l'optique du risque
bancaire reste privilégiée. Dans une économie où la
concurrence est relativement réduite, les besoins des entreprises sont
liés aux financements des décalages de trésorerie et sont
fondamentalement ponctuels. L'actif, considéré comme une garantie
pour le créancier, est analysé dans une optique liquidative. On
se refuse à prévoir ce qui est inscrit dans le présent
(c'est-à-dire au bilan). Les concepts de fonds de roulement, de
capacité d'autofinancements appréhendés comme
capacité de remboursement et les ratios de liquidité et
d'autonomie financière répondent à ces
préoccupations.
Dans les années 1970, elle est
caractérisée par des taux d'intérêts réels
extrêmement faibles et par une croissance des entreprises
élevées, le risque de sous investissement lié à
l'effritement (la dégradation) des positions concurrentielles prime sur
le risque lié à l'endettement. Les outils d'analyses tendent donc
à mettre en valeur la croissance de l'entreprise : besoin en fonds de
roulement ; bilan fonctionnel centré sur le fonds de roulement et
tableaux emplois ressources. Un nouveau concept se développe :
l'excédent de trésorerie d'exploitation.
3 VERNIMMEN P. Finance d'entreprise, DALLOZ,
2002
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Arnaud SOSSOU et Wilfrid Dogbéda ASSEVI
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Analyse de la situation financière d'une
entreprise publique : cas de la SMTP SA Unipersonnelle
Dès le début des années 1980, alors que
les taux d'intérêts réels deviennent positifs et que
l'essor de la concurrence fait découvrir le risque conjoncturel, on
assiste à la montée du financement par les marchés de
capitaux. L'accent est alors mis sur l'analyse du compte de résultat,
conduisant au bénéfice par action et au cours boursier.
L'excédent brut d'exploitation, le résultat d'exploitation,
l'actif économique et la rentabilité économique font leur
apparition.
Dans les années 1990, toutes les décisions
financières sont désormais analysées en terme de valeur.
Le développement des outils informatiques de simulation et la
montée du rôle des actionnaires minoritaires convergent d'ailleurs
dans cette direction. Les outils d'analyses correspondant à ces
préoccupations sont le flux de trésorerie disponible, le tableau
de flux et le taux de rentabilité exigé par les pourvoyeurs de
fonds de l'entreprise, autrement dit le coût moyen
pondéré.
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