II. La répartition des ressources
financières
De cette bonne entente entre la DDT, l'Administration
Nationale du Tourisme (ANT) et la collectivité locale de
Ganvié en partenariat avec l'Association des transports des
touristes de l'embarcadère de Calavi (ATTEC-
Finignon), une somme de six cent cinquante (650 FCFA) est prise dans
la vente d'un ticket sur un touriste qui désire visiter ce village.
Cette somme est repartie comme suit :
34
- Une somme de cinquante (50 FCFA) qui servira à
l'entretien des villas témoins ou Francophonie 95;
- Une somme de deux cent vingt cinq francs (225 FCFA) à
l'Administration Nationale du Tourisme qui est chargée de faire la
promotion de la cité lacustre de Ganvié ;
- Une somme de soixante quinze francs (75 FCFA)
destinée à
l'entretien régulier des infrastructures de
l'embarcadère de Calavi;
- Une somme de deux cent vingt cinq francs (225 FCFA) pour la
collectivité locale de Ganvié qui est chargée de
réaliser les infrastructures sociocommunautaires dans la cité;
- Enfin, une somme de soixante quinze francs (75 FCFA) qui est
destinée à la circonscription Administrative de So-Ava
au titre du droit de visite dans la commune.
Pour les tarifs de groupes appliqués aux
Béninois, la taxe prélevée sur chaque ticket vendu
s'élève à trois cent trente cinq francs (335FCFA) et qui
se repartisse de la manière suivante
Tableau V : Les taxes perçues des tarifs
appliqués aux Béninois
|
PT
|
CLG
|
CAS
|
EIE
|
EVF
|
Taxes
|
115 FCFA
|
115 FCFA
|
35 FCFA
|
35 FCFA
|
35 FCFA
|
Source : SISD (juin 2011)
PT : Promotion Touristique
CLG : Collectivité Locale de Ganvié
CAS : Circonscription Administrative de Sô-Ava EIE
: Entretien des Infrastructures de l'Embarcadère EVF : Entretien des
Villas de la Francophonie
35
Les données consignées dans ce tableau V portent
sur les différentes taxes qui reviennent à chaque structure
intervenant dans la gestion des ressources touristiques.
II.1 L'évolution des flux touristiques et des
ressources financières à Ganvié
Par manque de documents sur les ressources financières
d'origine touristique et les informations à la DDT et l'ANT depuis 1990,
l'année à laquelle les collectivités locales de
Ganvié ont commencé par percevoir des recettes, notre
travail a couvert une période de quatorze ans (14 ans)
c'est-à-dire de 1995 à 2009 suivant les données qui nous
ont été fournies par la DDT
II.2 L'évolution des flux touristiques à
Ganvié
Comme l'a dit le Vice-président de l'Organisation
Mondiale du Tourisme dans son allocution à Ganvié en
Mars 2004, lors de la journée mondiale du tourisme, et organisé
par le Directeur du Développement Touristique que la cité
lacustre de Ganvié n'existe nulle par ailleurs ; elle vaut la
peine d'être visitée. Un touriste qui désire visiter le
Bénin mais ne visite pas Ganvié, a raté plus de
50 % de sa visite, nous a rapporté un touriste espagnol que nous avons
rencontré à la STC lors de nos enquêtes. Un autre touriste
français nous a fait comprendre que la cité lacustre de
Ganvié mérite d'être visitée.
En effet, le village de Ganvié draine beaucoup
de touristes pour le Bénin. Il contribue au développement des
structures touristiques telles que : les routes, les hôtels et le
perfectionnement des produits artisanaux dans la partie méridionale du
pays et aussi l'entrée des recettes étrangères.
Cette cité favorise la visite des capitales des pays
limitrophes. Elle est la principale cause des voyages des touristes sur Togo. A
l'intérieur du pays,
36
Ganvié permet la visite d'autres sites comme
les grottes de Datta-Ouri, les Tatas Somba, les parcs de
la Pendjari et du «W» et les musées
témoins de notre civilisation.
Elle enrichit le Bénin et le Togo voisin par ses
apports humains et financiers. C'est ce qui a permis l'arrivée de plus
de 15175 touristes en 1996. Elle constitue une source importante de revenus
pour le Bénin et pour le village car ces touristes dépensent en
achetant les produits locaux.
Cependant le nombre des arrivées des touristes dans ces
dernières années est en baisse. Ainsi de 15175 touristes en 1996,
ils sont arrivés à 5124 touristes en 2004.Ces nouvelles
données ont montré effectivement que l'activité
touristique à Ganvié a connu une baisse
considérable certainement liée aux conditions défavorables
dues aux acteurs impliqués dans le développement du Tourisme
à Ganvié.
Par ailleurs, les efforts actuels que fournissent les ATTEC,
les autorités locales et nationales ne sont pas encore visibles sur le
terrain. La renommée de Ganvié comme la Venise africaine
est aujourd'hui ternie par les mauvaises prestations des guides et conducteurs,
la dénaturation de ce site par les constructions des locaux modernes, la
vétusté des matériels de transports et un mauvais accueil
réservé sont à la base de cette baisse touristique.
L'histogramme montre les arrivées à
Ganvié
16000
14000
12000
10000
4000
8000
6000
2000
0
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
2008 2009
ARRIVEES DES TOURISTES A GANVIE
ARRIVEES DES TOURISTES A GANVIE
Figure 6 : Arrivées des touristes
à Ganvie de 1995 à 2009
38
IL montre les statistiques relatives aux arrivées
durant les quatorze années c'est-à-dire de 1995 à
2009.Nous avons constaté qu'il y a une nette croissance à
Ganvié ; de 15.175 touristes à 5124 en 2004 à
10250 touristes en 2009. De ces données, nous pouvons dire que
l'arrivée des touristes à Ganvié a
considérablement baissé dans les années 2000 à 2004
avant sa reprise en 2005.
Mais si ces nombres d'arrivées ont chuté, on se
demande là où ces touristes vont?
Mais quelles sont les raisons fondamentales qui expliquent
cette décroissance des arrivées et des recettes
financières touristiques à Ganvié de 2000
à 2004 ?
A côté des problèmes auxquels est
confrontée aujourd'hui la cité Lacustre de
Ganvié, on note d'autres raisons qui sous tendent cette
décroissance observée chaque année.
D'abord la République du Togo, était le vrai
fournisseur des touristes à Ganvié. Les
sociétés TROPICANA-TOURS, SARA-KAWA-TOURS
étaient togolaises. Elles sont chargées de fournir des
touristes à Ganvié parce que les togolais disaient que
la cité lacustre de Ganvié était leur patrimoine
et qu'un touriste qui visite Togo sans se rendre à Ganvié
n'est pas venu au Togo. Ainsi tous les touristes qui venaient à
Lomé étaient convoyés vers Ganvié par des
bus Togolais. Les Togolais avaient aménagé tous leurs sites
touristiques et qui attiraient bien les touristes. Depuis les années 90,
ces sociétés ne sont plus fonctionnelles. Le Bénin a
changé de dénomination et a réclamé haut et fort
son patrimoine.
De plus l'embarcadère de Calavi était
le seul lieu où les touristes débarquaient pour se rendre
à Ganvié. Aujourd'hui, nous avons : l'hôtel du
Lac, (un embarcadère officiel) ; l'embarcadère de So-Ava
(non officiel, un
39
lieu où les conducteurs et guides tassent les
touristes); l'embarcadère de Djassin (Porto-Novo), (non
officiel). Tous ces embarcadères ne permettent pas à la DDT de
faire une fiche statistique adéquate sur le nombre exact des
arrivées vers Ganvié. Pour connaître la
statistique, la Direction se contente seulement de la STC. Face à toutes
ces raisons énumérées, la cité lacustre de
Ganvié connaîtra toujours de baisse de touristes et des
recettes financières car le nombre d'arrivée sera toujours
proportionnel au nombre de recettes.
A toutes ces raisons s'ajoute encore une autre plus grave que
les précédentes et qui ne cesse de creuser un grand fossé
entre les propriétaires des barques et le ministère. Toutes les
démarches entreprises par les propriétaires pour pallier ce
fléau n'ont jamais donné un résultat palpable. Il s'agit
de la signature de deux autorisations délivrées aux
hôtelleries (hôtel Germain et hôtel Carrefour) de «
conduire gratuitement » tous les touristes qui désirent visiter,
manger et dormir dans ces hôtels avec leurs barques. Or les chauffeurs
qui conduisent ces touristes vers la STC étaient anciens et
connaissaient ces hôteliers.
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