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Master 2 Manager de l'Assurance Option Gestion de
Patrimoine
Promotion 2013
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LES VARIABLE
ANNUITIES SONT-ILS
L'AVENIR DES
RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
Auteur du mémoire : Sophie Gunther,
étudiante à
l'Ecole Supérieure d'Assurance
Directeur de mémoire : Romain Durand,
président
du cabinet Actuaris
Remerciements
En préambule à
ce mémoire, je souhaite adresser mes
remerciements les plus sincères aux personnes qui m'ont
apporté leur aide et qui ont contribué
à l'élaboration de ce
mémoire.
Je tiens à remercier
sincèrement Monsieur Romain Durand,
président du cabinet Actuaris, qui, en tant que
Directeur de mémoire, s'est toujours
montré à l'écoute tout
au long de la réalisation de ce celui-ci, ainsi que
pour son aide et le temps qu'il a
bien voulu me consacrer.
Mes remerciements s'adressent
également à Monsieur Patrice
Michel Langlumé, Directeur l'Ecole
Supérieure d'Assurance, pour
m'avoir conseillée dans le choix de ma
problématique et dans le choix de mon directeur de
mémoire.
Je remercie également mon tuteur
à la Bred, Monsieur Jacques Brouillet, avec qui
j'ai beaucoup appris, et Madame Sophie Cossu
pour leurs relectures et leurs critiques constructives.
Enfin, j'adresse mes plus sincères
remerciements à tous mes proches et amis, qui m'ont
toujours soutenue et encouragée au cours de la
réalisation de ce mémoire.
REMERCIEMENTS
I
Merci à tous et à
toutes.
RÉSUMÉ
II
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES
RETRAITES COMPLEMENTAIRES ?
RÉSUMÉ
Pendant longtemps, les hommes n'ont pu compter en
matière de retraite que sur l'entraide
intergénérationnelle. En
France, de Louis XIV à 1945, plusieurs formes de
retraites ont vu le jour pour laisser place au système
de la Sécurité Sociale.
Cependant, le système tel que nous le
connaissons depuis l'après-guerre est
en danger, du fait de l'inversion de la pyramide des
âges et de l'accroissement de la
longévité de la vie qui
réduisent le nombre d'actifs par
rapport au nombre de retraités.
L'état actuel des choses fait que les
réserves destinées
à financer notre système de
retraite s'épuisent et les projections pour les
décennies à venir ne
sont pas optimistes.
De nombreuses réformes ont
été mises en place par les
gouvernements successifs. La dernière en date concerne
la revalorisation des retraites complémentaires qui ne
sera plus indexée que sur une partie de
l'inflation et non plus sur la
totalité.
Les français ont pris conscience de la
nécessité de se constituer
eux-mêmes des compléments de
revenu pour leur retraite, et l'assurance-vie se
prête bien à cet exercice. Les
sorties en rentes viagères ou sous forme de rachats
partiels sont les deux possibilités offertes par les
contrats d'assurance vie. Ils comportent pour
l'un l'aliénation du
capital et pour l'autre un risque de ne pas avoir assez de
ressources en cas de risque de grande
longévité.
Parmi ces contrats d'assurance vie, un genre
nouveau à vu le jour aux états
unis au milieu des années 90. Il
s'agit des contrats Variable Annuities dont la vie se
déroule en trois étapes.
? Pendant la première
phase, l'épargnant accumule son
épargne par un versement unique ou par des versements
périodiques. Le contrat garanti une revalorisation
minimale
RÉSUMÉ
III
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES
RETRAITES COMPLEMENTAIRES ?
de l'épargne et un effet
« cliquet » qui
protègent les sommes investies contre la chute des
marchés.
? La seconde phase du contrat permet
d'effectuer des rachats partiels d'un montant
défini à
l'avance, et ce jusqu'à
épuisement du capital sans qu'il ne soit
aliéné.
? Une fois le capital totalement
épuisé, et si
l'assuré est encore en vie
à ce moment-là, la
troisième phase se met en place et
l'assureur verse une rente viagère
d'un montant identique à celui des
rachats partiels de la phase
précédente.
Malgré des garanties
très avantageuses, les Variable Annuities
n'ont pas rencontré un franc
succès. Les nombreux contrats à
fiscalité avantageuses
déjà
présents sur le
marché, le coût des garanties
proposées et la cible restreinte expliquent en partie
ce départ raté.
De plus, les mésaventures
d'Axa aux Etats-Unis, où il
fût le premier à commercialiser
ces contrats, a rendu perplexe les autres assureurs à
se lancer eux-aussi dans la bataille. En effet, les pertes
engendrées par la crise des subprimes ont mis en avant
des risques difficiles à maitriser.
ABSTRACT
IV
VARIABLE ANNUITIES: ARE THEY THE FUTURE OF SUPPLEMENTARY
PENSIONS?
ABSTRACT
For a long time, the retirement was performed by the
intergenerational mutual aid between people. Several types of retirement was
developed up to the social security.
However, the current system is in danger because of the
demographic evolution. The active population is less important than the
retired, compare to the past, and the financial reserve deplete. And
projections for the future are not so good.
Successive governments have implemented some reforms to
perpetuate the system. The latest one is about the pension's revaluation, now
it won't be indexed on the totally inflation, but only for a part.
French people have realized the need to create by themselves
their supplementary retirement income, and the life-insurance is good for
this.
Outing annuities and partial buyback are the two possibilities
offered by life-insurance contracts. But the first one includes an alienated
capital, and the second one presents a risk of survive after the capital
depletion.
Among life-insurance contracts, the Variable Annuities became
in the middle of 90's in United States. There are three phases in their life.
During the first one, the investor accumulates his saving by payment. The
contract is provided with a minimum revaluation and a blocking system: it
insure the placement against the decrease of markets. During the second one,
the investor does predefined partials buyback until the capital depletion
without alienation of it. After, if the investor is still alive, the third
phase is set up and the insurance pays annuities which the value will be the
same of partials buyback.
Although the Variable Annuities offers advantageous
guarantees, they didn't meet success in France. At issue, the several contracts
with an advantageous tax, the cost of guaranties and the small target for this
contract are the reasons why Variable Annuities didn't work.
Moreover, Axa, who was the first to propose this contract in
United States, suffered larges loses after the sub prime's crise, and the other
insurance companies are not motivate to follow him in this direction, because
risks are difficult to control.
TABLE DES MATIERES
V
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
TABLE DES MATIERES
Remerciements I
Résumé II
Abstract IV
INTRODUCTION 1
1ERE PARTIE : L'ETAT DU REGIME DES RETRAITES
EN
FRANCE 2
Chapitre I : Le mécanisme des retraites
3
I Historique . 3
A L'origine des retraites (du moyen âge à 1945) 3
B Mise en place du système de répartition (1945 -
1975) 4
II Fonctionnement 5
A Les mécanismes par répartitions et par
capitalisation. 5
B Régimes de base et régimes
complémentaires. 7
C Solidarité entre les régimes obligatoires 8
Chapitre II : Un système en danger 9
I L'évolution démographique. 9
A La pyramide des âges 9
B L'espérance de vie 10
C Le vieillissement de la population 11
II L'épuisement des retraites 14
A L'état actuel de la situation financière du
système de retraite 14
B Quelles sont les projections financières pour 2020,
2040, 2060 ? 16
III La réforme des retraites. 16
Chapitre III : De la rente publique à la rente
privée ? 18
I Rente publique vs la rente privée
18
II Le niveau de vie des retraités 19
III La désindexation des pensions de retraite
19
A Utiliser l'épargne des Français 20
B Placer l'épargne disponible 20
2NDE PARTIE : QUELS AVANTAGES LES VARIABLE
ANNUITIES
APPORTENT-ILS AUX ASSURES 21
Chapitre I : L'utilisation de l'assurance vie comme
source de revenus
supplémentaires 22
I Les sorties en capital et rachats partiels
programmés. 22
II Les sorties en rentes. 23
III La fiscalité appliquée dans les deux
cas. 24
A Fiscalité en cas de rachats programmés. 24
TABLE DES MATIERES
VI
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
|
B Fiscalité en cas de rente viagère.
|
25
|
C Comment choisir entre les deux ?
|
25
|
Chapitre II : Un contrat à revenus garantis
à vie et sans aliénation du capital
|
26
|
I Cycle de vie d'un contrat Variable
Annuities.
|
26
|
A Une première phase d'accumulation avec effet cliquet.
|
27
|
B Une seconde phase de rachats partiels programmés.
27
|
|
C Enfin, après épuisement du capital, une
troisième phase de rente viagère
|
27
|
II Comportement en cas d'évolution favorable des
marchés.
|
28
|
III Comportement en cas d'évolution
défavorable des marchés
|
.29
|
Chapitre III : Et pourtant, un contrat qui ne perce pas
|
30
|
I Un panel de contrats destinés aux retraites
complémentaires
|
30
|
II L'aversion des français face aux marchés
financiers.
|
30
|
A La corrélation entre les performances et le niveau de
collecte.
|
30
|
B L'aversion des Français aux risques.
|
33
|
C La méfiance envers les produits complexes.
|
33
|
III Un contrat peu accessible.
|
34
|
A Une cible de clientèle aisée
|
.34
|
B Une garantie onéreuse.
|
34
|
3EME PARTIE : POURQUOI LES ASSUREURS SONT-ILS
TIMIDES
SUR CE SUJET ? 36
Chapitre I : Du lancement des Variable Annuities à
aujourd'hui 37
I Le modèle outre-Atlantique. 37
A L'enjeu des retraites aux USA. 38
B Le lancement des Variables Annuities en 1996. 40
C Les pertes accusées par les acteurs américains
après 2008. 40
II Une arrivée timide en France. 41
A Après l'Amérique, Axa lance son contrat en
France. 41
B D'autres assureurs tentent l'expérience. 42
III L'offre actuelle en France. 43
Chapitre II : Quels sont les risques pour les assureurs?
45
I Une longévité qui ne cesse d'augmenter.
45
II Le cout de l'effet cliquet et de la revalorisation en
période de baisse des
marchés 47
III Quelles sont les conséquences
entrainées ? 48
A Respect des normes de solvabilité. 48
B Quel terrain d'entente entre assurés et assureurs ?
49
CONCLUSION 50
INTRODUCTION
1
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
INTRODUCTION
Ce n'est pas un secret, le système de retraite tel que
nous le connaissons n'est plus viable. De nombreuses réformes ont
été mises en place depuis plusieurs décennies et d'autres
viendront encore. Les gouvernements successifs ont incité les
français à préparer leur retraite par capitalisation pour
compléter celle par répartition en déficit.
Les solutions proposées apportent des avantages fiscaux
à l'entrée, mais ne comportent que des sorties en rente, peu
plébiscitées par les épargnants français.
Si les français ont bien pris conscience de la
nécessité de préparer par eux-mêmes leur retraite,
ils s'orientent plus volontiers sur les contrats d'assurance vie.
Mais là encore, le système pourrait ne plus
être viable non plus. En effet, pour obtenir des revenus
complémentaires pour la retraite, les possibilités de sorties
d'un contrat d'assurance vie peuvent être soit des rachats partiels du
capital, soit une rente viagère. Mais les français n'aiment pas
la rente et s'orientent massivement vers les rachats
partiels avec le risque que leur capital s'épuise avant
leur propre disparition.
Les contrats Variable Annuities sont une assurance vie d'un
nouveau genre qui proposent des garanties avantageuses pour les
épargnants.
Est-ce que ces contrats représentent le produit phare
de demain en termes de complémentaire retraite ?
Pour répondre à cette question, nous verrons
tout d'abord l'état actuel du régime de retraite en France,
comment fonctionne notre système et
pourquoi il est en danger. Par la suite nous
présenterons ce que sont les Variable Annuities, leur fonctionnement,
leurs avantages et leurs inconvénients. Enfin, nous verrons que peu
d'assureurs ont franchi le
pas de la distribution de ces contrats en France. Nous verrons
pourquoi et quels sont les risques que cela leur apporte.
1ERE PARTIE - L'ETAT DU REGIME DES RETRAITES EN FRANCE
2
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
1ERE PARTIE
L'ETAT DU REGIME DES RETRAITES EN FRANCE
Chapitre I : Le mécanisme des retraites
3
I. Historique 3
A. L'origine des retraites (du moyen âge à 1945)
3
B. Mise en place du système par répartition (1945
- 1975) 4
II. Fonctionnement 5
A. Les mécanismes par répartitions et par
capitalisation 6
B. Régimes de base et régimes
complémentaires 7
C. Solidarité entre les régimes obligatoires 8
Chapitre II : Lin système en danger 9
I. L'évolution démographique 9
A. La pyramide des âges 9
B. L'espérance de vie 10
C. Le vieillissement de la population 11
II. L'épuisement des retraites 14
A. L'état actuel de la situation financière du
système de retraite 14
B. Quelles sont les projections financières pour 2020,
2040, 2060 ? 16
III. La réforme des retraites 16
Chapitre III - De la rente publique à la rente
privée 18
I. Rente publique vs rente privée 18
II. Le niveau de vie des retraités
19
III. Les solutions envisageables 19
A. Utiliser l'épargne des Français 20
B. Placer l'épargne disponible 20
1ERE PARTIE - L'ETAT DU REGIME DES RETRAITES EN FRANCE
3
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
Chapitre I : Le mécanisme des retraites
I. Historique
Sources :
info-retraite.fr
A. L'origine des retraites (du moyen âge à
1945)
Pendant longtemps, les hommes n'ont pu compter en matière
de retraite
que sur l'entraide intergénérationnelle. Sous
l'ancien régime, plusieurs dizaines de milliers de pensionnaires
recevaient une rente de la part du roi, qu'il prélevait de son
trésor royal.
Sous Louis XIV, les marins furent les premiers au monde
à bénéficier d'une
retraite par répartition, mise en place par Colbert en
1673. Plus tard, les militaires, les fonctionnaires civils, les mineurs et les
cheminots virent apparaitre des systèmes de retraites adaptés
à leur profession.
Durant le 19ème siècle, le secteur
privé commence lui aussi à se préoccuper de la retraite,
mais le système reste limité aux ouvriers qualifiés.
Les ouvriers, n'ayant que le revenu de leur travail et le
soutien de leur famille pour vivre, sont touchés par une grande
pauvreté durant leur vieillesse. C'est alors que des mouvements
populaires s'organisent et obligent l'Etat à mettre en place des
solutions de retraites collectives.
La loi du 5 juillet 1910 met en place une rente obligatoire
destinée aux salariés paysans et ouvriers gagnant moins de 3 000
Francs. Les salariés
touchant plus que ce montant et les travailleurs
indépendants n'y ont pas le droit.
Entre 1928 et 1930, trois lois se succédèrent
afin d'instaurer une assurance sociale et obligatoire pour les salariés
de l'industrie et du
1ERE PARTIE - L'ETAT DU REGIME DES RETRAITES EN FRANCE
4
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
commerce du secteur privé dont les revenus ne
dépassent pas un certain montant. Ces lois reprennent le modèle
allemand mis en place par
Bismarck en 1899.
Le principe repose sur une capitalisation viagère :
chaque assuré dispose d'un compte individuel où sont
versées ses cotisations. A son départ à la retraite (60
ans), il choisit comment lui seront reversées ses cotisations : il peut
opter pour une aliénation de son capital donnant droit à une
rente viagère, ou bien choisir un montant de capital lui permettant
d'avoir une rente viagère moins élevée mais qui sera
réversible pour ses héritiers. Dès cette époque les
deux piliers de la rente, caractère viager et réversion sont
mis en place.
Cependant, ce système n'est pas sans contrainte : la
non revalorisation des rentes affaibli le pouvoir d'achat des retraités,
et le système par capitalisation sera abandonné pour laisser
place au système par répartition.
En 1941, la loi AVTS (Allocation aux Vieux Travailleurs
Salariés) est mise en place, c'est un système de retraite par
répartition.
B. Mise en place du système par répartition
(1945 - 1975)
En 1945, les pouvoirs publics mettent en place la
Sécurité Sociale. Le régime général
unifié des systèmes de retraite de salariés qui
étaient alors très nombreux. Cependant, les régimes
spéciaux des agents de l'Etat sont maintenus, et des régimes
professionnels pour les travailleurs non-salariés sont
créés.
Le système de Sécurité Sociale repose
depuis lors sur des cotisations assises sur les salaires de tous les
employés du secteur privé quel que soit le montant de leurs
revenus. Ce principe par répartition remplace celui
1ERE PARTIE - L'ETAT DU REGIME DES RETRAITES EN FRANCE
5
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
par capitalisation. Ainsi les cotisations versées
aujourd'hui permettent de payer les retraites actuelles.
En 1956, l'état crée le Fonds National de
Solidarité et met en place le minimum vieillesse qui garantit à
toute personne âgée de plus de 65 ans
une retraite minimum, quel que soit le montant de ses revenus
et de ses cotisations.
A la même époque, les régimes de retraite
complémentaire voient le jour, permettant aux assurés
d'améliorer la retraite de base attribuée par les régimes
sociaux. L'Agirc pour les cadres, l'Arrco pour les salariés et
l'Ircantec pour les agents non titulaires du service public sont
créés.
Peu à peu, les différents régimes
s'harmonisent, les cotisations et prestations des industriels,
commerçants et artisans s'alignent sur celles des salariés du
privé.
En 1972, une loi oblige tous les salariés à
appartenir à un régime complémentaire, et en 1974, la loi
de finance met en place une compensation financière entre tous les
régimes de base.
II. Fonctionnement
La volonté de la France est, depuis 1945, d'avoir un
régime unique de retraite pour tous les français sans distinction
de profession. Pour autant, cette volonté n'a jamais été
totalement mise en oeuvre.
L'architecture actuelle du système des retraites en
France repose sur un
mécanisme de répartition avec des principes
commun aux différents régimes obligatoires.
1ERE PARTIE - L'ETAT DU REGIME DES RETRAITES EN FRANCE
6
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
A. Les mécanismes par répartitions et par
capitalisation
1) Le mécanisme par répartition
Le but du système par répartition est d'organiser
la solidarité entre les
générations. Les cotisations versées par
les actifs d'une année sont immédiatement utilisées pour
payer les pensions des retraités. En contrepartie, les cotisants
acquièrent des droits pour leur future retraite qui sera, à son
tour, financée par les générations futures.
Il existe différents moyens de mettre en oeuvre la
retraite par répartition :
? La retraite de base est ainsi la conséquence du nombre
de trimestres
cotisés. Son montant est déterminé en
fonction du salaire annuel moyen.
? La retraite complémentaire obligatoire est quant
à elle calculée à partir de points de retraite. Ce
système est aussi utilisé pour le calcul de la retraite des
non-salariés. Le nombre de points attribués à
l'assuré dépend de sa cotisation, de sa
rémunération et du prix d'achat du point (ou salaire de
référence). Au moment du départ à la retraite, les
points
sont convertis en rente en fonction du nombre cumulé et
de leur prix de vente.
Le système par répartition présente
plusieurs avantages, notamment celui de créer une solidarité
entre tous les individus et entre les générations. De plus, les
cotisations étant distribuées immédiatement aux
retraités, les pensions sont protégées contre
l'évolution des marchés financiers. Cependant, ces
systèmes sont très sensibles à l'équilibre entre
cotisants et retraités. Le taux actuel met en cause la
pérennité du système de répartition.
2) Le mécanisme par capitalisation
Le système de retraite par capitalisation fonctionne de
manière individuelle.
Les cotisations versées par l'assuré sont
portées au crédit de son compte.
1ERE PARTIE - L'ETAT DU REGIME DES RETRAITES EN FRANCE
7
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
C'est ce compte qui servira de base au paiement d'un capital ou
d'une rente lors de son départ en retraite. Les cotisations sont
placées sur les marchés financiers.
Comme le système par répartition, celui par
capitalisation comporte des avantages et des inconvénients. Il peut
augmenter le rendement des retraites si les marchés sont porteurs
durablement. De plus, l'argent placé permet de financer des
investissements privés et publics. D'un autre côté, le
système par capitalisation est très dépendant des
marchés financiers dont la chute peut être tout à fait
dramatique pour les assurés.
B. Régimes de base et régimes
complémentaires
1) Les régimes de base obligatoires
Les régimes de base sont obligatoires et concernent aussi
bien les salariés
du secteur privé que ceux du monde agricole, les
salariés d'état, ceux relevant des régimes spéciaux
(par exemple les salariés de la SNCF) ainsi que les
non-salariés.
Ils fonctionnent sur le modèle du système par
répartition, et reposent sur le nombre de trimestres travaillés.
Les cotisations, puis le montant des retraites, sont calculés sur la
base d'un montant réglementaire (par exemple le plafond annuel de la
sécurité sociale pour les salariés) et non sur le montant
des salaires. C'est la Caisse Nationale d'Assurance Vieillesse qui gère
les régimes de bases obligatoires des salariés et des cadres.
2) Les régimes complémentaires
obligatoires
Les assurés cotisants au régime de base doivent
aussi obligatoirement
cotiser à un régime complémentaire. Les
régimes complémentaires fonctionnent eux aussi selon le
système de répartition, mais le calcul se fait à partir du
cumul des points retraite.
1ERE PARTIE - L'ETAT DU REGIME DES RETRAITES EN FRANCE
8
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
Le système de régime complémentaire des
salariés est géré par l'Arrco, tandis que celui des cadres
est géré par l'Agirc. Pour les non-salariés, c'est
la même caisse qui gère à la fois le
régime de base et le régime complémentaire.
C. Solidarité entre les régimes obligatoires
Il existe un lien de solidarité entre tous les
régimes de base salariés, non-salariés ainsi que les
régimes de retraites des fonctionnaires de l'état. Les
régimes ayant des déficits entre le nombre de cotisants et le
nombre de retraités sont aidés financièrement par les
autres régimes bénéficiaires.
De la même manière, des compensations sont
réalisées entre les régimes afin de pallier aux
différences d'augmentation de cotisation entre l'Arrco et l'Agirc. En
effet, les cotisations de l'Arrco augmentent à chaque évolution
du Plafond Annuel Sécurité Sociale (qui évolue plus
rapidement que les salaires) tandis que celles de l'Agirc, basées sur la
fraction de salaire supérieur au PASS, diminuent à chaque
évolution de celui-ci (puisque les salaires ne progressent pas
automatiquement au même rythme).
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
Chapitre II : Un système en danger
I. L'évolution démographique
A. La pyramide des âges
Source : Observatoire de le Retraite ; Institut
National d'Etude
Démographique (INED) ; Insee
La pyramide des âges représente la
répartition par sexe et âge de la population à un instant
donné. Elle est constituée de deux histogrammes
juxtaposés, un pour chaque sexe (par convention, les hommes à
gauche et les femmes à droite), où les effectifs sont
portés horizontalement et les âges verticalement. Une pyramide des
âges tire normalement son nom de sa forme semblable à une pyramide
se rétrécissant de la base vers le sommet. Mais la pyramide des
âges en France n'est plus une pyramide.
1ERE PARTIE - L'ETAT DU REGIME DES RETRAITES EN FRANCE
|
9
|
1ERE PARTIE - L'ETAT DU REGIME DES RETRAITES EN FRANCE
10
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
D'ici 2030, la pyramide des âges pourrait même
être renversée, avec une base plus étroite que le sommet.
La population française atteindra alors soixante-huit millions
d'habitants selon l'Insee et soixante-quatorze millions d'habitants
au-delà de 2060.
Projections de la population française en 2030 et en
2060 - Source Insee - ONU
2030
Population totale : 68 467 000 habitants Taux de
fécondité : 2,03 enfants par femme
2060
Population totale : 73 953 000 habitants Taux de
fécondité : 2,07 enfants par femme
Le taux de fécondité joue un rôle
important dans l'évolution démographique. Le seuil de
nouvellement des générations se situe à 2,10 enfants par
femme. Ce taux a beaucoup varié depuis le début du
XXème siècle, avec une alternance de périodes
hautes et de périodes basses, espacées d'environ trente ans, soit
l'espace d'une génération.
B. L'espérance de vie
Si en 1975 on comptait moins de deux mille centenaires, ils sont
aujourd'hui près de vingt mille, et devraient dépasser les
cinquante mille en 2030.
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
En 2060, selon l'Ined, le nombre de centenaires serait proche
de deux cent mille.
Nombre de centenaires en France
250000
200000
150000
100000
50000
0
|
|
1980 1990 2010 2020 2030 2040 2050 2060
|
1ERE PARTIE - L'ETAT DU REGIME DES RETRAITES EN FRANCE
11
C. Le vieillissement de la population
Source : Emploi Gouv ; Insee ; Assemblée
Nationale
Population française en 1980
Age
|
En millions d'individus
|
En pourcentage de la population
|
+ de 65 ans
|
7,54
|
14 %
|
de 20 à 64 ans
|
29,77
|
55,4 %
|
- de 20 ans
|
16,42
|
30,6 %
|
Total
|
53,73
|
100 %
|
En 1980, la population française comptait environ
cinquante-quatre millions d'habitants. A cette époque, les plus de 65
ans représentaient 14% de la population avec sept millions d'individus,
tandis que les actifs (de 20 à 64 ans) représentaient un peu plus
de 55% de la population.
9,40% 12,30% 14,70% 16,00
90%
% 16,20%
76
|
000
|
000
|
|
|
|
|
75 ans et plus
|
74
|
000
|
000
|
|
|
|
|
65 à 74 ans
|
72
|
000
|
000
|
|
70
|
000
|
000
|
60 à 64 ans
|
68
|
000
|
000
|
|
|
|
|
20 à 59 ans
|
66
|
000
|
000
|
|
|
|
|
Moins de 20
|
64
|
000
|
000
|
ans
|
62
|
000
|
000
|
au
|
|
|
|
Population
|
|
|
|
1er janvier
|
100%
2020 2030 2040 2050 2060
40%
11,10%
80% 11,10% 10,20% 10,50% 6,00%
6,00%
5,30%
70% 5,60% 5,40%
60%
50%
30%
20%
23,90%
10% 23,00% 22,40
0%
49,60% 47,50% 46,60% 45,90% 45,80
11,00%
% 22,30% 22,10
%
%
1ERE PARTIE - L'ETAT DU REGIME DES RETRAITES EN
FRANCE
12
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
Population française en 2010
Age
|
En millions d'individus
|
En pourcentage de la population (variation / 1980)
|
+ de 65 ans
|
10,54
|
16,8 % (+ 2,8 %)
|
de 20 à 64 ans
|
36,82
|
58,7 % (+ 3,3%)
|
- de 20 ans
|
15,41
|
24,50 % (- 6,1 %)
|
Total
|
62,77
|
100 %
|
En l'espace de trente ans, le nombre d'habitants a
augmenté de dix millions.
En 2010, les plus de 65 ans représentent près de 17
% de la population et les actifs un peu moins de 59 %.
Entre 2030 et 2060, la part des plus de 65 ans passera de 23 %
à 26 %, avec environ vingt millions de personnes ayant plus de 60 ans,
tandis que celle des actifs passera de 53% de la population à 51%.
Répartition par tranches d'âge de la
population française
1ERE PARTIE - L'ETAT DU REGIME DES RETRAITES EN FRANCE
13
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
Nombre de personnes âgées de 60 ans et
plus (en millions d'individus)
25
|
20
|
8,5
|
|
|
|
|
|
|
75 ans et plus
65 à 74 ans
60 à 64 ans
|
12
|
11,5
|
10,4
|
15
|
|
|
|
|
|
6,2
|
10
5
0
|
|
|
4
|
7,2
|
7,6
|
7,8
|
7,3
|
7,7
|
6,9
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3,5
|
3,9
|
4,1
|
3,7
|
4
|
3,9
|
|
2010 2020 2030 2040 2050 2060
Plus on se rapproche du sommet de la pyramide, plus on se rend
compte de l'accroissement du nombre de personnes âgées. En 2010,
les personnes de
75 ans étaient au nombre de quatre millions. En 2030,
elles seront plus de huit millions. Le nombre de personnes âgées
de 85 ans aura doublé lui
aussi, passant d'un million deux cent mille aujourd'hui à
deux millions quatre cent mille en 2030.
Et les perspectives pour 2050 montrent que notre pays comptera
environ quarante millions de personnes âgées de plus 60 ans
(chiffre multiplié par
deux par rapport à 2010), environ douze millions de plus
de 75 ans (multiplié par trois) et environ six millions de plus de 85
ans (multiplié par cinq par rapport à 2010)
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
II. L'épuisement des retraites
Sources : Les comptes de la nation ; Rapport du COR -
Déc. 2012 ; Rapport du COR - Janv. 2013
La crise économique a affecté la situation
financière des régimes de retraite, alors qu'ils étaient
déjà déficitaires. La génération du
baby-boom
arrivant à la retraite et l'allongement de
l'espérance de vie à 60 ans aggravent encore la situation.
A. L'état actuel de la situation financière
du système de retraite
Le système de retraite avait un besoin de financement
de 14 milliards d'euros en 2011, répartis entre les régimes de
base (7,9 milliards d'euros), le Fonds de Solidarité Vieillesse (3,4
milliards d'euros) et les régimes complémentaires (2,6 milliards
d'euros)
Besoin de financement du système des retraites
en milliards d'euros
Régimes
complémentaires
2,6
Fonds de Solidarité Vieillesse
3,4
Régime de base
7,9
1ERE PARTIE - L'ETAT DU REGIME DES RETRAITES EN FRANCE
14
1) Le besoin de financement des régimes de
base
Le besoin de financement du régime
général s'est réduit de 2,9 milliards d'euros entre 2010
et 2011. Pourtant, le montant des prestations versées a progressé
plus vite qu'en 2010 : en effet la revalorisation appliquée en 2011 a
été deux fois plus importante qu'en 2010 (1,8 % contre 0,9 %) du
fait
1ERE PARTIE - L'ETAT DU REGIME DES RETRAITES EN FRANCE
15
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
d'une inflation plus importante. Cette hausse des prestations
a été compensée notamment par un transfert provenant du
Fonds de Solidarité
Vieillesse et de l'augmentation de la masse salariale (et donc
des cotisations).
En 2012 et 2013, la masse salariale n'augmentera pas de la
même manière
qu'en 2011, mais les cotisations continueront d'augmenter par
le biais de la hausse du taux de cotisation et les prestations ralentiront du
fait du recul de l'âge de départ à la retraite.
Le COR prévoit que les besoins de financement des
régimes de base
diminueront et atteindront 5,2 milliards en 2012 et 4
milliards d'euros en 2013.
2) Le besoin de financement du Fonds de
Solidarité Vieillesse
Les comptes du Fonds de Solidarité Vieillesse se sont
nettement dégradés en 2009 du fait de la crise économique.
En 2010, son besoin de financement s'élevait à 4,1 milliards
d'euros pour redescendre à 3,4 milliards en 2011
grâce à de nouvelles recettes, telle que la
contribution sociale de solidarité des entreprises.
Les recettes du Fonds de Solidarité Vieillesse
devraient augmenter en 2012 et 2013 grâce à la loi de finance
rectificative de 2012 ce qui limitera le besoin de financement à 2,6
milliards en 2013.
3) Le besoin de financement des régimes
complémentaires
En 2011, l'Agirc et l'Arrco avaient eux aussi un besoin de
financement de l'ordre 3,7 milliards d'euros, tandis que les autres
régimes complémentaires obligatoires étaient
excédentaires.
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
La dégradation des régimes de l'Agirc et de
l'Arrco ont conduit à des
discussions entre partenaires sociaux que nous
évoquerons au chapitre suivant.
B. Quelles sont les projections financières pour
2020, 2040, 2060 ?
Le Conseil d'Orientation des Retraites a effectué des
simulations de projection pour les horizons de 2020, 2040 et 2060.
Quels que soient les scénarios retenus, les besoins de
financement des régimes de retraite passent de 14 milliards d'euros en
2011 à environ 20
milliards d'euros en 2017. Ensuite, selon les
différents scénarios, ils pourraient descendre sous la barre des
20 milliards en 2020 dans les cas les plus favorables ou progresser
jusqu'à près de 22 milliards dans les cas
les plus défavorables.
Par la suite, les meilleures hypothèses
prévoient une poursuite de la baisse des besoins de financement tandis
que sous les hypothèses les plus défavorables ils continueraient,
au contraire, à augmenter. Cependant, la progression des dépenses
devrait ralentir vers le milieu des années 2030 avec la fin du papy-boom
et un nombre de nouveaux retraités qui devrait être plus
faible.
Les projections à 2060 montrent que les systèmes
de retraite pourraient avoir des besoins de financement équivalents
à près de 100 milliards d'euros (en euro constant) pour les
hypothèses défavorables, ou à l'opposé être
excédentaires de ce même montant dans les hypothèses
favorables, soit une variation de -2,7 à +1,8 point de PIB.
III. La réforme des retraites
1ERE PARTIE - L'ETAT DU REGIME DES RETRAITES EN FRANCE
16
Dans les années soixante-dix, le vieillissement de la
population et la crise
1ERE PARTIE - L'ETAT DU REGIME DES RETRAITES EN FRANCE
17
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
pétrolière modifièrent le contexte dans
lequel opérait le système de retraite français. Commence
alors la mise en place de mesures destinées à sauvegarder les
dispositifs créés après la seconde guerre.
En 1971, la durée de cotisation passe à 37,5 ans
avec un âge légal de départ à la retraite de 65 ans.
En 1983, cet âge légal de départ est abaissé par
François Mitterrand à 60 ans.
En 1993, le gouvernement Balladur augmente la durée de
cotisation, elle passe à 160 trimestres, soit quarante années. La
revalorisation des retraites n'est plus basée sur l'évolution des
salaires mais sur celle des prix des produits à la consommation. Une
étude de la Caisse Nationale d'Assurance Vieillesse a montré que
cette nouvelle indexation a permis de générer des
économies plus importantes que celles liées à
l'allongement de la durée de
travail.
Dix ans plus tard, la loi Fillon a pour objet de rendre
homogènes les différents régimes de retraite, et
d'allonger de manière progressive la durée de cotisation pour
atteindre quarante et une années en 2012.
1ERE PARTIE - L'ETAT DU REGIME DES RETRAITES EN FRANCE
18
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
Chapitre III - De la rente publique à la rente
privée
I. Rente publique vs rente privée
Source : FFSA - prestation de l'état / prestation des
assureurs
En 2011, les pensions de retraite versées par
l'état pour les régimes obligatoires se sont
élevées à hauteur de 275,6 milliards d'euros. Selon la
FFSA, pour la même année, les prestations de retraite
versées par les sociétés d'assurance
complémentaires s'élevaient à 6,6 milliards d'euros.
Parmi les prestations versées à titre
privé, la part correspondant aux contrats d'entreprise est de l'ordre
d'environ 76% et n'a pas évolué ces dernières
années. La part correspondant aux contrats privés est quant
à elle en constante augmentation depuis 2002, et représentait 1,6
milliards d'euros à la fin de l'année 2011.
Même si la part des prestations versées par les
assureurs est en augmentation depuis plusieurs années, elle ne
représente que 2,2% du
1ERE PARTIE - L'ETAT DU REGIME DES RETRAITES EN FRANCE
19
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
montant total des prestations versées au titre de la
retraite.
II. Le niveau de vie des retraités
A l'origine, le système des retraites a
été mis en place dans le but d'aligner le niveau de vie des
retraités avec celui des actifs. Depuis les années
quatre-vingt-dix, cet objectif a été atteint.
Selon le COR, le niveau de vie moyen des retraités est
très proche du niveau moyen des actifs (aux alentours de 2 000 euros par
mois). La France est le pays de l'OCDE dont le niveau de vie moyen des
retraités est le plus proche de celui des actifs.
Qui plus est, le ralentissement de la croissance et la
montée du chômage pourrait rendre la hausse des pensions de
retraite plus rapide que celle des salaires d'ici à 2020, si elles
restaient indexées sur l'inflation.
Par ailleurs, les générations partant à
la retraite aujourd'hui sont celles qui ont connu le moins de périodes
de chômage, et qui donc vont bénéficier de pensions
calculées sur la base de carrière complète.
III. Les solutions envisageables
Source : Le Monde - Pourquoi les retraités vont-ils
devoir payer ?
Les négociations en cours au mois de mars 2013 ont
abouti à un accord selon lequel les retraites complémentaires de
l'Agirc et de l'Arrco seront revalorisées d'un point de moins que
l'inflation, alors qu'actuellement elles sont revalorisées suivant sa
totalité, et ce pour une durée de trois ans.
Dès lors, le gouvernement pourrait bien appliquer les
mêmes mesures aux
1ERE PARTIE - L'ETAT DU REGIME DES RETRAITES EN FRANCE
20
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
retraites de base, afin de les ramener à
l'équilibre.
Cette mesure dégagerait des économies
immédiates, estimées à deux milliards d'euros d'ici
à 2015 : Si l'inflation augmente de deux pour-cent par an et que les
pensions de retraite ne sont plus indexées sur celle-ci, les prestations
versées par l'état n'augmenteront pas non plus. Elles resteront
stables à 275 milliards d'euros. Cela représente une
économie de 2,75 milliards d'euros pour l'état (1% de 275
milliards = 2,75 milliards)
Quelles sont alors les méthodes dont nous disposons
pour pallier cette non revalorisation et combler la perte de pouvoir d'achat
?
A. Utiliser l'épargne des Français
Avec plus de 1 300 milliards d'euros d'encours sur les
contrats d'assurance vie, le patrimoine des français est une
réserve conséquente qui pourrait être
utilisée pour palier la perte due à la
désindexation des pensions de retraite.
A lui seul, ce patrimoine représente plus de quatre
années de prestations de pensions de retraite versées par
l'état.
En effectuant des rachats partiels sur leurs contrats
d'assurance vie, les épargnants pourront compenser la baisse de leur
niveau de vie due à l'inflation.
Le risque de cette méthode est l'épuisement du
capital, puisque non viagère.
B. Placer l'épargne disponible
Afin de générer 5,5 milliards pour compenser la
désindexation des pensions
de retraite, il suffirait de placer 100 milliards de
l'épargne disponible à un taux de 5,5 %
1ERE PARTIE - L'ETAT DU REGIME DES RETRAITES EN FRANCE
21
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
Mais les marchés ne permettent pas d'obtenir de tels
rendements, sauf à se positionner sur des supports dynamiques. Il est
donc nécessaire d'encourager les épargnants sur cette voie,
quitte à les protéger contre la baisse des marchés... ce
que les contrats Variable Annuities garantissent.
2ND PARTIE - QUELS AVANTAGES LES VARIABLE ANNUITIES APPORTENT-ILS
AUX ASSURES ?
21
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
2ND PARTIE
QUELS AVANTAGES LES VARIABLE ANNUITIES APPORTENT-ILS
AUX ASSURES
Chapitre I : L'utilisation de l'assurance vie comme
source de revenus
supplémentaires 22
I. Les sorties en capital et rachats partiels
programmés 22
II. Les sorties en rentes 23
III. La fiscalité appliquée dans les deux
cas 24
A. Fiscalité en cas de rachats programmés 24
B. Fiscalité en cas de rente viagère 25
C. Comment choisir entre les deux ? 25
Chapitre II : Un contrat à revenus garantis
à vie et sans aliénation du
capital 26
I. Cycle de vie d'un contrat Variable Annuities
26
A. Une première phase d'accumulation avec effet cliquet
27
B. Une seconde phase de rachats partiels programmés 27
C. Enfin, après épuisement du capital, une
troisième phase de rente
viagère 27
II. Comportement en cas d'évolution favorable des
marchés 28
III. Comportement en cas d'évolution
défavorable des marchés 29
Chapitre III : Et pourtant, un contrat qui ne perce pas
30
I. Un panel de contrats destinés aux retraites
complémentaires 30
II. L'aversion des français face aux
marchés financiers 30
A. La corrélation entre les performances et le niveau de
collecte 30
B. L'aversion des Français aux risques 32
C. La méfiance envers les produits complexes 33
III. Un contrat peu accessible 34
A. Une cible de clientèle aisée 34
B. Une garantie onéreuse 34
2ND PARTIE - QUELS AVANTAGES LES VARIABLE ANNUITIES APPORTENT-ILS
AUX ASSURES ?
22
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
Chapitre I : L'utilisation de l'assurance vie comme
source de revenus supplémentaires
Source : Cours MA1 - M. Grandchamp
L'assurance vie, depuis longtemps le produit d'épargne
préféré des français, peut être
utilisé à différentes fins. L'une d'entre elles est de
créer des revenus supplémentaires après le départ
à la retraite afin de combler le différentiel entre les pensions
de retraite touchées et la rémunération
antérieure.
Les contrats d'assurance vie peuvent prévoir deux
possibilités de sortie. L'assuré peut choisir d'effectuer des
rachats partiels ou opter pour une rente à vie.
Nous allons voir comment fonctionnent ces deux
possibilités, ainsi que la fiscalité appliquée dans les
deux cas.
I. Les sorties en capital et rachats partiels
programmés
A n'importe quel moment dans la vie de son contrat,
l'assuré peut choisir de racheter tout ou partie du contrat d'assurance
vie.
Lors de son départ à la retraite,
l'assuré pourra donc choisir de puiser dans son capital soit par des
rachats ponctuels à chaque fois qu'il en aura besoin, ou en mettant en
place un programme de rachats périodiques qui viendront compléter
sa pension de retraite.
Cette possibilité comporte deux caractéristiques
: d'un côté, l'assuré reste propriétaire de son
capital, et après lui ses bénéficiaires. De l'autre
côté, elle comporte un risque d'épuisement du capital en
cas de survie prolongée de l'assuré.
2ND PARTIE - QUELS AVANTAGES LES VARIABLE ANNUITIES APPORTENT-ILS
AUX ASSURES ?
23
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
Rachats partiels sur un contrat d'assurance vie
300000 250000 200000 150000 100000
50000
0
|
|
|
|
|
|
|
Rachats
|
Capital
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85
86 87 88 89 90 91 92
En cas de décès à cette date, le capital
restant est transmis aux bénéficiaires
|
Si l'assuré décède après
l'épuisement de son capital, il n'aura pas de complément de
revenu pendant les dernières années de sa vie
|
II. Les sorties en rentes
L'autre possibilité mise à la disposition des
assurés est de recevoir périodiquement une rente qui lui sera
servi jusqu'à la fin de ses jours : la rente viagère garantit
certaines ressources de manière définitive.
Contre l'aliénation du capital de l'assuré,
l'assureur s'engage à lui verser un certain montant périodique,
et ce jusqu'à son décès.
L'assureur calcule le montant des versements en tenant compte
du montant du capital aliéné, de l'espérance de vie de
l'assuré (estimé à partir de tables de
longévité) et d'un taux technique de revalorisation
périodique du
niveau de rente.
La rente pourra être revalorisée, en fonction des
bénéfices financiers réalisés sur les actifs qui
sont en représentation des engagements de l'assureur.
Si la sortie en rente a pour avantage de garantir un
complément de revenu à vie, il oblige l'assuré à
aliéner son capital, il ne pourra donc plus en
disposer comme il le souhaite.
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
En cas de décès de l'assuré, aucun
capital ne sera versé à un quelconque
bénéficiaire.
Rachats partiels sur un contrat d'assurance vie
16000
14000 12000 10000 8000 6000 4000 2000
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2ND PARTIE - QUELS AVANTAGES LES VARIABLE ANNUITIES
APPORTENT-ILS AUX ASSURES ?
24
65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85
86 87 88 89 90 91 92
Quelle que soit la date de son décès,
l'asssuré percevra une rente jusqu'à la fin de sa vie. En
revanche, aucun capital ne sera reversé à ses
bénéficaires, puisque celui-ci est aliéné.
IV. La fiscalité appliquée dans les
deux cas
A. Fiscalité en cas de rachats programmés
En assurance vie, la fiscalité s'applique au produit du
placement, c'est-à-dire aux plus-values réalisées.
L'assuré peut choisir de déclarer ses plus-values
directement sur sa déclaration d'impôt sur le revenu, et auquel
cas, il sera imposé en fonction
de sa tranche marginale.
Ou bien, l'assuré choisi d'opter pour le
Prélèvement Fiscal Libératoire (PFL) qui évolue de
35 % à 7,5 % en fonction de la durée de détention du
contrat d'assurance vie, et qui permet un abattement pour les contrats de plus
de
huit ans.
La comparaison du taux d'imposition de la tranche marginale
après rachat et celui du PFL permet d'opter soit pour ce dernier, soit
pour la déclaration à l'impôt sur le revenu.
2ND PARTIE - QUELS AVANTAGES LES VARIABLE ANNUITIES APPORTENT-ILS
AUX ASSURES ?
25
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
B. Fiscalité en cas de rente viagère
La rente viagère est en partie soumise à
l'impôt sur le revenu. La part du
montant imposé est fonction de l'âge auquel
l'assuré à décider de convertir son capital en rente.
Ainsi, si le capital est converti en rente avant 50 ans, 70 %
de la rente annuelle sera imposée. Plus l'assuré retarde la
conversion de son épargne
en rente, moins grande sera la part de rente imposée.
Elle atteint son minima lorsque l'assuré converti son
capital après l'âge de 70 ans ; à ce moment-là, seul
30 % de sa rente annuelle sera imposée.
C. Comment choisir entre les deux ?
Entre des rachats partiels et une rente viagère, il
n'est pas réellement question de choix.
En effet, d'un point de vue fiscal, qu'il s'agisse de
l'assiette d'imposition comme du taux d'imposition, la fiscalité de la
rente viagère est considérablement plus désavantageuse que
celle des rachats partiels.
La fiscalité n'est donc jamais un critère de
choix de la rente viagère, si c'en était un, aucune rente ne
serait quasiment jamais souscrite.
Le seul critère de choix de la rente est technique : on
choisit la rente parce qu'on a envie d'être protégé en
termes de ressources. Le client accepte alors l'aliénation du capital
(donc le renoncement à tout avantage des bénéficiaires en
cas de décès) et le surcoût fiscal.
2ND PARTIE - QUELS AVANTAGES LES VARIABLE ANNUITIES APPORTENT-ILS
AUX ASSURES ?
26
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
Chapitre II : Variable Annuities - des revenus
garantis à vie sans aliénation du capital
Le contrat d'assurance vie type Variable Annuities a
été conçu dans l'optique de répondre aux
problèmes de baisse de revenu au moment de la retraite et de
l'allongement de l'espérance de vie. Il cherche à répondre
aux faiblesses de la rente viagère traditionnelle en garantissant des
revenus à vie tout en conservant la transmission du capital restant aux
bénéficiaires en cas de décès.
I. Cycle de vie d'un contrat Variable Annuities
La vie du contrat se déroule en trois temps : une
première phase de constitution du capital, suivi d'une phase de rachats
partiels programmés, puis d'une rente viagère venant en
remplacement des rachats partiels programmés lorsque le capital est
épuisé.
2ND PARTIE - QUELS AVANTAGES LES VARIABLE ANNUITIES APPORTENT-ILS
AUX ASSURES ?
27
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
A. Une première phase d'accumulation avec effet
« cliquet » et revalorisation de l'épargne
Au départ, l'assuré investit une somme qu'il
pourra compléter par des versements complémentaires. Ces montants
seront placés sur les marchés financiers et produiront des
intérêts. Les contrats étant pourvus d'effets "cliquets"
périodiques, les performances sont acquises et permettent
d'espérer des rendements élevés.
En cas de non progression prolongée des marchés,
les contrats garantissent une revalorisation périodique minimale de
l'épargne pendant toute la phase d'accumulation du contrat.
La durée de cette première phase est
définie à la souscription ; elle peut varier selon les
besoins.
B. Une seconde phase de rachats partiels programmés
Lorsque l'assuré arrive à l'âge auquel il
souhaite percevoir ses compléments de revenu garanti, la seconde phase
du contrat commence.
Le montant des rachats est connu dès le départ,
en fonction du capital investi, de l'âge auquel l'assuré le
perçoit et de son espérance de vie.
C. Enfin, après épuisement du capital, une
troisième phase de rente viagère
Lorsque le capital est épuisé, commence la
troisième phase : le souscripteur touche jusqu'à son
décès une rente viagère équivalente au dernier
montant du rachat programmé
2ND PARTIE - QUELS AVANTAGES LES VARIABLE ANNUITIES APPORTENT-ILS
AUX ASSURES ?
28
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
II. Comportement en cas d'évolution favorable
des marchés
Source : Mémoire d'une étudiante en actuariat -
ISFA
Prenons l'exemple d'un assuré, âgé de 50
ans, souhaitant investir en une fois un capital 100 000 euros sur un contrat
Variable Annuities dans l'optique d'obtenir des revenus supplémentaires
au moment de son départ à
la retraite.
Supposons que les marchés soient favorables pendant les
15 années suivant son investissement, et qu'ils progressent de 5% chaque
année.
Au terme des quinze années, son capital aura atteint le
montant de 207 893 euros.
Chaque année, l'assuré recevra un
complément de revenu garanti. Ce complément sera calculé
à partir des tables de mortalité sur le principe d'une rente
viagère immédiate. Certain contrat ont une garantie «cliquet
périodique» qui permet, en cas de forte hausse des marchés
financiers, de revaloriser définitivement le montant des
compléments de revenu.
2ND PARTIE - QUELS AVANTAGES LES VARIABLE ANNUITIES APPORTENT-ILS
AUX ASSURES ?
29
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
III. Comportement en cas d'évolution
défavorable des marchés
Supposons maintenant que les marchés soient
défavorables pendant les 15 années suivant son investissement
initial. Les contrats Variable Annuities garantissent dans ces cas-là
une revalorisation minimum du capital.
Prenons pour l'exemple le cas d'un contrat revalorisant à
hauteur de 1,5% par an.
Au terme des quinze années, son capital aura atteint le
montant de 125 023 euros.
De la même manière que dans le cas favorable,
l'assuré percevra un complément de ressource régulier.
Supposons que le capital soit consommé au bout de 25 ans.
La garantie des revenus garantis permet d'entrer en phase de rente
viagère qui sera d'un
montant équivalent à celui des rachats
effectués jusqu'à l'épuisement du capital.
2ND PARTIE - QUELS AVANTAGES LES VARIABLE ANNUITIES APPORTENT-ILS
AUX ASSURES ?
30
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
Chapitre III : Et pourtant, un contrat qui ne perce
pas
I. Un panel de contrats destinés aux retraites
complémentaires
De nombreux contrats déjà présents sur le
marché sont utilisés pour la préparation de la retraite,
dont les contrats d'assurance vie standard. En 2010, sur les cent trente
milliards de collecte brute, environ 40% ont été investies dans
le but de préparer la retraite.
D'autres contrats, mis en place par différents
gouvernements, ont pour objectif la préparation de la retraite. Chacun
est destiné à une cible particulière : le contrat Madelin
pour les Travailleurs Non Salarié et les professions libérales ;
le Préfon pour les salariés de la fonction publique et
Perp pour tous les autres.
Afin inciter les français à épargner sur
ces contrats pour avoir des compléments de revenus au moment de leur
retraite, les politiques ont prévu des avantages fiscaux, permettant de
déduire les sommes versées sur ces contrats de leur
déclaration d'impôts sur le revenu, dans la limite d'un
certain plafond.
En contrepartie, les montants investis sont bloqués
jusqu'au départ à la retraite, et ne peuvent être
perçus que sous forme de rente fiscalisée.
II. L'aversion des français face aux
marchés financiers
Source : FFSA - Données chiffrées Assurance de
personne - 2011
A. La corrélation entre les performances et le
niveau de collecte
La crise financière commencée en 2008 a
marqué un tournant dans le choix
2ND PARTIE - QUELS AVANTAGES LES VARIABLE ANNUITIES APPORTENT-ILS
AUX ASSURES ?
31
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
des français pour le placement de leur épargne.
Jusque-là l'assurance vie été considérée
comme le placement préféré des français.
La répartition entre supports sécurisés
(fonds en euros) et supports risqués (unités de comptes) montre
que les français épargnent en large majorité sur les
supports sécuritaires (en moyenne, plus de 80 % de l'épargne
versée sur les contrats d'assurance vie se fait sur les fonds en
euros).
Impact du rendement des unités de compte (UC) sur
l'investissement de l'épargne des français
20% 15% 10% 5% 0% -5% -10% -15% -20% -25%
100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10%
0%
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
Cotisation Fonds euros
|
73
|
80
|
86
|
100
|
110
|
105
|
103
|
110
|
120
|
108
|
Cotisations UC
|
15
|
15
|
16
|
25
|
30
|
30
|
20
|
18
|
18
|
16
|
Rendement UC
|
-15%
|
8,40%
|
6,40%
|
14,40%
|
8,80%
|
1,50%
|
-22,30%
|
14,40%
|
5,20%
|
-7%
|
Entre 2002 et 2008, la part investie sur les unités de
compte avait progressé du fait des bonnes performances de celles-ci sur
les marchés, alors que
pendant cette même période les rendements des
fonds en euros diminuaient.
En 2008, la crise financière a fait chuter les
rendements des unités de compte et avec eux les cotisations
versées sur celles-ci dans les contrats d'assurance vie. C'est la
démonstration que les français sont prêts à prendre
légèrement plus de risques lorsque les marchés sont
à la hausse,
mais qui se réfugient sur les supports
sécuritaires dès que les marchés baissent.
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
B. L'aversion des Français aux risques
Source : Sondage Ipsos - Les français et
l'épargne
Une étude commandée par la FFSA auprès de
l'institut IPSOS confirme que la majorité des français
préfère sécuriser leur épargne en ne prenant pas de
risque. Seul moins de vingt pourcent de la population est prêt à
prendre un peu ou beaucoup de risque pour améliorer les rendements de
son épargne.
Part des Français qui...
Sécurisent leur épargne sans prendre de risque
15%
4% 6%
75%
Sont prêt à prendre un peu de risque pour augmenter
un peu leur rendement
Prennent des risque pour augmenter fortement leur rendement
2ND PARTIE - QUELS AVANTAGES LES VARIABLE ANNUITIES APPORTENT-ILS
AUX ASSURES ?
32
N'épargnent pas
Dans cette même étude, à la question
« accepteriez-vous vous d'acheter des actions françaises pour
soutenir l'économie française ? », 40% des français
ont répondu négativement. A la même question en ajoutant
une garantie du capital, plus de 70% de la population répond par
l'affirmative.
Enfin, à la question « si les avantages fiscaux
des contrats d'assurance vie comportant des actions étaient plus
importants qu'aujourd'hui, quel impact
2ND PARTIE - QUELS AVANTAGES LES VARIABLE ANNUITIES APPORTENT-ILS
AUX ASSURES ?
33
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
auraient-ils sur les détenteurs d'assurance vie ?
», 60 % ont répondu qu'ils ne changeraient rien à leur
répartition actuelle, 20 % ont répondu que cela augmenterait leur
intérêt pour l'assurance vie, et 15 % ont répondu qu'au
contraire, cela réduirait leur intérêt pour le contrat.
C'est pourquoi, grâce à leur
rémunération très attrayante comparée à
celle des obligations sans risque ou des produits monétaires, les fonds
en euros commercialisés en Europe ces dernières années ont
capté une grande partie de l'épargne des investisseurs. Les
Variables Annuities, peu compétitifs dans ce contexte, ont souffert de
cette concurrence.
C. La méfiance envers les produits complexes
Source : Les Echos - La culture financière des
Français n'est pas brillante
Comme nous venons de le voir, les français sont
méfiants vis-à-vis des marchés financiers en
général.
Leur méconnaissance du monde financier n'aide pas
à améliorer cette méfiance. En effet, selon un sondage
réalisé par le Crédoc pour l'AMF en 2011, 80% des
français se disent perdus face aux marchés financiers. Ce chiffre
est en augmentation de 7 points par rapport au précédent sondage
datant de 2004. La crise financière n'a pas arrangé les choses,
rendant certains produits encore plus complexes qu'ils ne l'étaient, ce
qui a fait perdre les peu de repères qu'avaient les français en
matière de placement.
Il ressort de cette enquête que seul un français
sur quatre est en mesure de donner la bonne définition de ce qu'est une
obligation. Et même parmi les détenteurs de plusieurs contrats
d'épargne, les résultats à mini quizz simple
ne sont pas satisfaisant.
Ce sentiment d'inaptitude à comprendre la finance renforce
la méfiance des
2ND PARTIE - QUELS AVANTAGES LES VARIABLE ANNUITIES APPORTENT-ILS
AUX ASSURES ?
34
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
investisseurs français ; ils s'en
désintéressent et se détournent peu à peu des
marchés financiers.
III. Un contrat peu accessible
Source : Le nouvel économiste
A. Une cible de clientèle aisée
Les contrats de Variable Annuities nécessitent un
versement au départ relativement important. En effet, le capital minimum
demandé par les assureurs s'élève à 30 000
euros.
Mais pour permettre des garanties de revenus de l'ordre de 4
000 euros par an (soit un peu plus de 300 euros par mois), le capital à
investir doit être compris entre 100 000 et 300 000 euros.
Les professions libérales et les chefs d'entreprise
apprécient ce genre de
contrats qui leur permettent de "prendre date" puis de
compléter leur versement initial par le produit de la vente de leur
fonds de commerce ou de leurs parts de société.
Ces produits s'adressent donc à une clientèle
minoritaire, dont le patrimoine hors immobilier est élevé. Car,
même si l'argent placé sur le contrat Variable Annuities reste
disponible comme sur un contrat d'assurance vie classique, le concept
même du produit perd tout son intérêt en cas de
déblocage du
capital par anticipation. C'est la raison pour laquelle il
vise une clientèle aux moyens importants.
B. Une garantie onéreuse
Comme un contrat d'assurance vie classique, les contrats de
Variable Annuities supportent des frais de versements, allant de 4,5% à
5% selon les
2ND PARTIE - QUELS AVANTAGES LES VARIABLE ANNUITIES APPORTENT-ILS
AUX ASSURES ?
35
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
contrats, et des frais de gestion d'environ 1%
prélevés chaque année sur l'encours géré.
A cela s'ajoutent les frais propres à la garantie des
revenus à vie : selon les assureurs, le profil de gestion
souhaité, et l'âge de l'assuré, ces frais
supplémentaires oscillent entre 0,42% et 1,90% en plus des frais de
gestion, et sont prélevés chaque année.
Par ailleurs, certains assureurs prévoient des
pénalités en cas de rachat total sur contrat.
3EME PARTIE - POURQUOI LES ASSUREURS SONT-ILS TIMIDES SUR CE
SUJET ?
36
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
3EME PARTIE
POURQUOI LES ASSUREURS SONT-ILS TIMIDES SUR
CE
SUJET ?
Chapitre I : Du lancement des Variable Annuities
à aujourd'hui37
I. Le modèle outre-Atlantique 37
A. L'enjeu des retraites aux USA 37
B. Le lancement des Variables Annuities en 1996 38
C. Les pertes accusées par les acteurs américains
après 2008 40
II. Une arrivée timide en France 41
A. Après l'Amérique, Axa lance son contrat en
France 41
B. D'autres assureurs tentent l'expérience 42
III. L'offre actuelle en France 43
Chapitre II : Quels sont les risques pour les assureurs?
45
I. Une longévité qui ne cesse d'augmenter
45
II. Le cout de l'effet cliquet et de la revalorisation
en période de
baisse des marchés 47
III. Quelles sont les conséquences
entrainées ? 48
A. Respect des normes de solvabilité 48
B. Quel terrain d'entente entre assurés et assureurs ?
49
3EME PARTIE - POURQUOI LES ASSUREURS SONT-ILS TIMIDES SUR CE
SUJET ?
37
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
Chapitre I : Du lancement des Variable Annuities
à aujourd'hui
I. Le modèle outre-Atlantique
A. L'enjeu des retraites aux USA
Source : Voilà New York
Le système de retraite aux Etats-Unis comprend un pilier
de base géré par
le "Social Security" qui est un organisme de l'Etat
fédéral. Le montant de ces pensions de base ne constitue pas un
revenu suffisant pour vivre, c'est pourquoi les américains qui en ont
les moyens cotisent à des fonds de
pension privés qui leur permettent de compléter
cette retraite de base. Ces fonds sont gérés en
"capitalisation".
Les citoyens américains n'ont aucune obligation de
versement régulier sur ces fonds de pension, chacun verse de son propre
chef les montants qu'il souhaite épargner et choisit les supports sur
lesquels il souhaite investir.
Certains fonds privés, appelés 401 k (en
référence au chapitre 401, alinéa k de l'Internal Revenue
Service Tax Code), sont alimentés en partie par les salariés et
par leurs employeurs. Ces cotisations bénéficient d'un avantage
fiscal dans la mesure où elles sont déductibles du revenu
imposable.
Les pensions de retraite du Social Security sont
versées à partir de 65 ans, en fonction du salaire et du nombre
d'année pendant lesquelles le citoyen a cotisé.
Si en France le régime de retraite par
répartition est en danger, c'est parce qu'il est beaucoup plus
généreux que le système américain. Cette
"générosité" explique en partie les différences
d'aversion aux risques entre américains et français en
matière de retraite. Outre Atlantique, les investisseurs optent plus
volontiers pour des produits risqués, leur
3EME PARTIE - POURQUOI LES ASSUREURS SONT-ILS TIMIDES SUR CE
SUJET ?
38
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
permettant d'augmenter de manière significative leur
retraite grâce à des rendements plus forts mais aussi plus
risqués. Les rendements potentiels ont une plus grande importance aux
yeux des investisseurs américains qui ont à compléter une
retraite de base plus faible.
De ce fait, les unités de compte sont plus
recherchées que les supports sécurisés, supposés
moins performants à long terme.
B. Le lancement des Variables Annuities en 1996
Source : Optimind - Publication sur les Variable
Annuities
La crise financière de 2001 a eu un impact fort sur les
investisseurs américains qui avaient investi dans des supports à
risque.
Les Variable Annuities, qui avaient fait leur apparition
quelques années plus tôt sur le nouveau continent, ont
rencontré un public alors désireux de se prémunir de la
baisse des marchés financiers. Les américains ayant pris
conscience de l'intérêt de protéger leur épargne, la
commercialisation des Variable Annuities a pu vraiment décoller aux
Etats Unis.
Axa a été le premier acteur à se lancer
sur le marché des Variable Annuities, en commercialisant le premier
contrat de ce genre en 1996. Par
la suite le succès a été important comme
en témoigne les chiffres : en l'espace de dix ans la collecte totale du
marché est passée de 640 milliards de dollars à
près de 1 500 milliards de dollars, soit une progression de 132 % sur la
période.
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
Evolution du marché américain des Variable
Annuities
1600
|
|
30,00%
|
|
Actifs en milliards de dollards
|
1400
1200
|
|
25,00%
20,00%
|
|
1000 800 600 400 200
|
15,00% 10,00% 5,00% 0,00% -5,00% -10,00%
|
Evolution en pou rcentage
|
-15,00%
0
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Evolution N-1/ N
|
|
20,50%
|
26,20%
|
-1,70%
|
-7,40%
|
-10,10%
|
25,90%
|
12,10%
|
5,60%
|
15,40%
|
8,40%
|
Actif net total (milliard $)
|
640
|
771
|
974
|
956
|
886
|
797
|
1003
|
1124
|
1187
|
1371
|
1485
|
3EME PARTIE - POURQUOI LES ASSUREURS SONT-ILS TIMIDES SUR CE
SUJET ?
39
Source : National Association for Variable Annuities
Source : National Association for Variable Annuities
D'autres acteurs se sont positionnés après Axa sur
le marché des Variable Annuities et ont permis d'enrichir l'offre
proposée aux épargnants américains.
Une association (la NAVA National Association for Variable
Annuities) a été créée pour suivre
l'évolution de ce marché aux Etats Unis. Selon elle,
quatre-vingt pour cent des contrats d'assurance vie en
Amérique sont des contrats de Variable Annuities.
3EME PARTIE - POURQUOI LES ASSUREURS SONT-ILS
TIMIDES SUR CE SUJET ?
40
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
C. Les pertes accusées par les acteurs
américains après 2008
Sources : Le Figaro - Axa finit par apaiser les craintes ;
Agéfi - Les assureurs font les frais de leur exposition aux Variable
Annuities
Si la crise de 2001 a eu un effet accélérateur pour
les Variable Annuities,
en 2008, la crise des subprimes a, pour sa part,
généré des pertes importantes pour les assureurs.
Sur l'année 2008, les résultats des
activités en vie, épargne et retraite ont baissé de 43%
par rapport à l'année précédente, du fait notamment
de l'augmentation de la couverture des Variable Annuities. A titre d'exemple,
couvrir la baisse des marchés a couté au groupe Axa plus de 550
millions d'euros sur ses contrats vendus aux Etats-Unis.
Henri De Castries, président d'Axa, reconnaissait en
novembre 2008 que « pour la première fois, depuis 1991, le groupe a
perdu de l'argent aux Etats Unis »
Cela a mis en lumière le fait que les couvertures
peuvent être inefficaces pour couvrir la totalité des risques du
marché.
Lors du premier semestre 2009, le retour à une relative
stabilité des marchés financiers et la modification de certaines
caractéristiques des contrats Variable Annuities a permis à Axa
de renouer avec les bénéfices à hauteur de 271 millions
d'euros.
Mais en 2011, les suites de la crise des subprimes,
ajoutées à celles de la dette des états, a impacté
pour la seconde fois les bénéfices d'Axa. Pourtant Henri de
Castries estime que les Variable Annuities « ont toujours gagné de
l'argent en dehors de ces deux périodes de crise »
Pour d'autres assureurs, les Variable Annuities sont
particulièrement dangereuses du fait de l'étendue des
opérations et de la faiblesse des taux du marché. Pour exemple,
ING a cessé la distribution de ce type de contrat
3EME PARTIE - POURQUOI LES ASSUREURS SONT-ILS TIMIDES SUR CE
SUJET ?
41
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
aux Etats-Unis en 2009 après avoir essuyé de
lourdes pertes qui restent à la charge de l'assureur encore aujourd'hui
et s'élevaient à la fin de l'année 2011 à plus d'un
milliards d'euros.
Le tableau n'est pas aussi noir pour tout le monde. L'assureur
Aegon a quant à lui obtenu un bénéfice de 92 millions
d'euros lors du dernier trimestre de l'année 2011 (soit une hausse de
son bénéfice de 78% par rapport à l'exercice
précédent).
II. Une arrivée timide en France
Source : Le nouvel économiste
Le lancement des Variable Annuities en France a eu lieu
après les mésaventures des acteurs de ce marché sur le
territoire Américain, ce qui a valu quelques réticences de la
part des acteurs français à se lancer eux aussi sur ce
marché.
A. Après l'Amérique, Axa lance son contrat en
France
Premier acteur à se lancer aux Etats-Unis, Axa a aussi
été le premier à proposer un contrat de type Variable
Annuities aux français avec les
contrats Capital Ressources et Accumulator sortis
respectivement en 2007 et 2008.
A la fin de l'année 2008, Axa France affichait une
collecte nette de 500 millions d'euros sur ces deux contrats. Et son chiffre
d'affaire, un an après le lancement, s'élevait 700 millions
d'euros, quand sa collecte totale en assurance vie individuelle
s'élevait, elle, à 9,5 milliards d'euros en 2008.
3EME PARTIE - POURQUOI LES ASSUREURS SONT-ILS TIMIDES SUR CE
SUJET ?
42
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
B. D'autres assureurs tentent l'expérience
D'autres acteurs ont choisi eux aussi de se lancer sur le
marché des Variable Annuities, tels qu'Allianz avec le contrat
Invest4Life, La Mondiale avec Terre d'Avenir, le LCL, en partenariat avec Axa
avec LCL Revenus
Garantis ou encore BNP Paribas qui a sorti son contrat Avenir
Retraite.
Si aux Etats-Unis la collecte a débuté à
plus de 600 milliards de dollars dès la première année, en
France elle a à peine dépassé le milliard d'euros en trois
ans de commercialisation.
« Nous pensions que ce genre de contrat
représenterait entre 5 et 10% de la collecte assurance-vie. On en est
encore loin avec un encours inférieur à deux milliards d'euros
», explique Serge Moreno, responsable marketing patrimonial chez AG2R La
Mondiale. Selon lui, les réseaux de distribution ainsi que les clients
n'ont pas été séduit par le produit, notamment parce que
les épargnants ont une préférence pour les sorties en
capital plutôt
que pour la rente.
3EME PARTIE - POURQUOI LES ASSUREURS SONT-ILS TIMIDES SUR CE
SUJET ?
43
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
III. L'offre actuelle en France
|
Axa Life Invest
|
AG2R La Mondiale
|
Allianz Global Life Limited
|
Nom du contrat
|
Secure Advantage
|
Terre d'Avenir 2
|
Invest4Life
|
Taux des revenus garantis
|
3,20% à partir de 60 ans[113,70% à partir de 65
ans114,20% à
partir de 70 ans[114,70% à partir de 75 ans
|
3,70% à 65 ans et +[113,20% de 60 à 64 ans
|
3,00% à 58 ans et +
|
Assiette des revenus garantis
|
Plus haute valeur atteinte à date
anniversaire (progression min. de 3% par an)
|
Plus haute valeur atteinte à
date anniversaire + progression de 3% par an
|
Plus haute valeur atteinte, constatation annuelle
|
Investissement minimum
|
25.000 euros
|
30.000 euros
|
30.000 euros
|
Frais de gestion
|
0,99% par an
|
0,96% par an
|
0,99% par an
|
Coût de la garantie
|
1,4% de l'encours géré
|
entre 1,40% et 2,50%, fonction du profil choisi
|
Entre 0,84% et 3,18% selon l'âge
|
Frais de rachat
|
5% les 5 premières années, néant
au-delà
|
aucun
|
aucun
|
Frais d'entrée
|
4,50%
|
4,50%
|
4,50%
|
Source :
placement-pour-la-retraite.fr
- Comparatif Variable Annuities
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
Comme nous le voyons dans le tableau ci-dessus, seuls trois
contrats sont distribués activement en France. Deux d'entre eux ont
été déclinés pour
différents distributeurs sous d'autres appellations
? Déclinaisons d'AXA Secure Advantage :
o LCL Revenus Garantis Vie
o HSBC Solutions Revenus Vie
? Déclinaisons de La Mondiale Terre d'Avenir 2 :
o Fipavie Retraite Garantie (ODDO)
o Orelis Revenu Garanti (Orelis)
o Amadia (Nortia)
o Sélection Méridien Annuities (Sélection
1818)
o Galassia (Union Fin. Georges V Groupe Crystal)
3EME PARTIE - POURQUOI LES ASSUREURS SONT-ILS TIMIDES SUR CE
SUJET ?
|
44
|
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
Chapitre II : Quels sont les risques pour les
assureurs?
La création d'un contrat de type Variable Annuities
demande des ressources importantes. Aussi bien sur le plan technique que sur le
plan matériel. Le produit demande une forte technicité tant
technique
qu'informatique afin de réaliser les couvertures
nécessaires. Ces deux éléments représentent des
investissements importants en plate-forme financière et informatiques
pour les compagnies.
En plus de ces investissements importants, les assureurs doivent
faire face à différents risques qui peuvent leur couter
très cher.
Cela explique en partie le nombre réduit d'acteurs sur le
marché ; en effet,
seuls les grands assureurs d'envergure mondiale peuvent investir
aussi largement et prendre de tels risques pour proposer des contrats Variable
Annuities à leurs clients.
I. Une longévité qui ne cesse
d'augmenter
Source : Risque Longévité - actuariat ; FFSA :
Longévité & vieillissement, risques et
3EME PARTIE - POURQUOI LES ASSUREURS SONT-ILS TIMIDES SUR CE
SUJET ?
45
opportunités ; FFSA : risque de
longévité
L'un des risques majeur pour un assureur en Variable Annuities
est le versement d'une rente à vie. Le risque d'une
longévité de plus en plus grande est d'autant plus important que
les populations concernées par ces contrats font parties de
catégories sociaux professionnelles supérieures avec une
espérance de vie plus longue du fait d'un meilleur accès à
la médecine.
Le risque de longévité est lié à
deux types de risques que sont le risque de
3EME PARTIE - POURQUOI LES ASSUREURS SONT-ILS TIMIDES SUR CE
SUJET ?
46
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
variations aléatoires et le risque de tendance.
? Risque de variation aléatoire : Il correspond au
risque que le taux de mortalité de chaque individu soit différent
de celui escompté, puisque certains mourront avant l'âge de leur
espérance de vie et d'autres après.
? Risque de tendance : Il correspond au risque que la
longévité continue de croitre du fait de l'amélioration du
mode de vie ou que des découvertes médicales permettent de
repousser encore les frontières de la vie.
Le risque de variation aléatoire peut être
géré par les entreprises privées si elles les mettent en
commun et limitent la variabilité du risque grâce à la loi
des grands nombres. Le risque de tendance, quant à lui, ne peut
bénéficier du mécanisme de la mise en commun, car au
contraire une mise en commun de ce type n'aurait d'autre effet que d'augmenter
le risque de tendance. Pour couvrir ce risque de manière efficace, les
sociétés privées ont besoin d'instrument de couverture
adapté.
Le risque de longévité représente donc un
risque majeur pour les assureurs, puisque leurs engagements mondiaux
s'élèvent à hauteur de vingt-cinq trillions de dollars. Et
dans certains cas de très grande longévité, le coût
subi par l'assureur pourrait être plus élevé que le montant
des versements versés par l'assuré, c'est-à-dire que le
montant total des rentes versées par l'assureur pourrait être
supérieur aux sommes investies par l'assuré.
Si la longévité, comme c'est probable,
s'accroissait de manière durable, les assureurs viagers assisteraient
à un déséquilibre croissant de leur portefeuille au profit
des assurés. Si, dans le même temps, la demande de rentes
viagères augmentait, elle entrainerait la concentration de risques
3EME PARTIE - POURQUOI LES ASSUREURS SONT-ILS TIMIDES SUR CE
SUJET ?
47
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
importants sur un petit nombre d'assureurs.
II. Le cout de l'effet cliquet et de la revalorisation
en période de baisse des marchés
Source : FFSA - Variable Annuities controversés
?
Pendant la première phase du contrat Variable
Annuities, nous avons vu que l'épargne atteinte était garantie
contre la baisse des marchés grâce à un effet cliquet, et
qu'un taux minimum de revalorisation de l'épargne pouvait être
appliqué.
Durand la seconde phase du contrat, le capital n'est plus
revalorisé en cas de chute des marchés, mais l'effet cliquet est
toujours appliqué dans certains contrats.
Source : Simulation Ag2r La Mondiale
Les effets « cliquet » représentent un risque
pour l'assureur, qui sera
3EME PARTIE - POURQUOI LES ASSUREURS SONT-ILS TIMIDES SUR CE
SUJET ?
48
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
proportionnel au degré de risque du support : plus le
support sera dynamique, plus le risque couru par l'assureur sera grand.
Ce risque se réalise à chaque fois que les
marchés chutent, c'est ce qui
s'est passé aux Etats-Unis en 2008 pour un bon nombre
d'assureurs qui ont connu de lourdes pertes.
En effet, ces derniers avaient tarifé leurs garanties
en fonction des historiques des marchés, alors que les coûts
réels avaient fait un bond à cause de la crise de 2007. Les
pertes générées ont été amplifiées
par leur décision de ne pas couvrir tous les risques financiers.
IV. Quelles sont les conséquences
entrainées ?
A. Respect des normes de solvabilité
Source : Le nouvel économiste ; Finance et
Stratégie : Quel avenir sous solvabilité 2 ; Ag2r La
Mondiale - Offre Epargne sous Solva 2
Les garanties proposées dans les contrats Variable
Annuities permettant des revenus à vie et limitant les risques de baisse
des marchés boursiers génèrent, comme nous venons de le
voir, des risques important pour les
assureurs.
Solvabilité II impose aux assureurs des règles
comptables et prudentielles afin qu'ils couvrent leurs engagements avec des
fonds propres adéquats. Dans le cas des Variable Annuities, la mise en
place d'une couverture suffisante est impossible au vu de la longueur des
périodes à couvrir.
La capacité à commercialiser un produit aussi
complexe repose sans doute sur la possession de modèles internes. Or ces
modèles ne sont que peu accessibles aux plus petits assureurs. On l'a
déjà dit plus haut : le produit Variable Annuities sera sans
doute réservé aux plus gros assureurs, et sera peut être le
premier produit "mondial" dans l'industrie de l'assurance.
3EME PARTIE - POURQUOI LES ASSUREURS SONT-ILS TIMIDES SUR CE
SUJET ?
49
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
B. Quel terrain d'entente entre assurés et
assureurs ? Source : FFSA - VA controversé ?
Un article de la FFSA a étudié quel serait le prix
maximum que seraient prêt
à payer les assurés pour un contrat Variable
Annuities et l'a comparé au tarif minimum que les assureurs devraient
tarifer leurs contrats pour ne pas perdre d'argent en fonction du profil des
supports choisis par les assurés.
Le graphique met en évidence que le coût des
garanties augmente en
même temps que le niveau de risque du support
sélectionné. Pourtant, de nombreux assureurs appliquent une
tarification unique, que les supports choisis soient sécuritaires ou au
contraire dynamiques.
Dans la zone rose, le tarif appliqué est plus cher que
ce que les assurés
seraient prêts à payer. Il correspond aux fonds
de nature peu risquée. La zone grise, elle, correspond au fonds
dynamiques, pour lesquels la tarification unique est en dessous de ce que la
garantie coûterait
réellement à l'assureur. Enfin, la zone blanche
correspond aux supports dont la volatilité est comprise entre 10 et 14
%, pour laquelle la tarification unique est aussi bien profitable pour
l'assuré que pour l'assureur.
CONCLUSION
50
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
CONCLUSION
Si la retraite par répartition n'est plus un
système viable et que d'autres directions sont à explorer, celle
des Variable Annuities n'a pas su trouver sa place dans le panorama des
contrats français.
Ils apportent pourtant des garanties innovantes qui permettent
d'investir sur des marchés dynamiques tout en protégeant les
sommes investies ; ils répondent au désamour de la rente en
n'aliénant pas le capital pendant la phase de rachat et enfin ils
assurent les épargnants contre le risque de longévité.
Si les français ont pris conscience des
problèmes que notre système actuel rencontre et qu'il leur faudra
préparer d'eux-mêmes leurs compléments de revenus, ils ne
sont pas encore prêts à passer à l'acte. Leur
méconnaissance en matière de finance et leur aversion aux risques
font qu'ils sont très méfiants envers les produits complexes dont
ils ne comprennent pas les mécanismes.
De plus, les contrats Variable Annuities sont destinés
à une clientèle aisée, disposant d'importantes
liquidités ; et si leurs garanties sont avantageuses, leur coût
peut se révéler dissuadant.
Coté assureurs, l'engouement n'a pas eu lieu non plus.
Seuls trois d'entre eux se sont lancés dans l'aventure en France, et
leurs résultats n'ont pas atteint ceux escomptés. Les pertes qu'a
subit Axa en Amérique des suites de la crise de 2008 a fait prendre
conscience que les garanties protégeant de la chute des marchés
pouvaient entrainer des dégâts colossaux. La seconde garantie
assurant les épargnants contre le risque de longévité est
aussi un risque majeur pour les assureurs qui pourraient voir un
déséquilibre entre leur portefeuille et le montant total des
rentes viagères qu'ils auraient à servir.
Si les Variable Annuities n'ont pas réussi à
s'imposer pour compléter les revenus à la retraite, il faudra
pour autant trouver des solutions pour prendre le relais de notre
système actuel dont les jours sont comptés.
Plusieurs pistes peuvent être suivies
parallèlement. La première étant l'information et
l'éducation des français en matière de retraite ; le but
étant de les encourager à transférer la
problématique de la retraite du public vers le privé. La seconde
piste à suivre pourrait être de revoir l'utilisation de produits
existant, de les moderniser et les démocratiser (le viager, par
exemple). Enfin, nous pourrions envisager de penser le système de
retraite au niveau
CONCLUSION
51
LES VARIABLE ANNUITIES SONT-ILS L'AVENIR DES RETRAITES
COMPLEMENTAIRES ?
européen ; en mutualisant les couts, les assureurs
pourraient ensemble faire face aux risques qui les ont empêchés de
se lancer, seuls, dans les Variable Annuities.
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