SIGLE ET ABREVIATION
Ass2 : Assistant du deuxième mandant
CEBZE : Communauté des Eglises Baptiste à l'Est
du Zaïre
CICR : Comité International de la Croix-Rouge et du
croissant rouge
CT : Chef des travaux
CVR : Commission Vérité et
réconciliation
EIC : Etat Indépendant du Congo
HCR : Haut commissariat pour les réfugiés
HSS : Histoire et science sociale
Idem : même chose
IMPS : International media support
ISP : Institut Supérieur Pédagogique
ISDR : Institut Supérieur de développement
Rural
Jt : Justice transitionnelle
GM : Guerre mondiale
MIB : Mission d'immigration Banyarwanda
Opcit : Opere citato
MCC : Communauté chrétienne des Mennonites
MPR : Mouvement Populaire pour la démocratie
RCD : Rassemblement Congolais pour la Démocratie
RDC : République Démocratique du Congo
TFC : Travail de fin de cycle
Theki : Thé du Kivu
TPIR : Tribunal Pénal International pour le Rwanda
TPIY : Tribunal Pénal pour l'ex Yougoslavie
S.D : Sans date
Se : Siècle
SIC : Sciences de l'information et de la communication
SL : Sans lieu
UNIC : Université du CEPROMAD
ULPGL : Université Libre des pays de Grands Lacs
UNTZA : Union Nationale des Travailleur Zaïrois.
1
INTRODUCTION GENERALE
01. Problématique
Définie comme une préoccupation de
départ, la problématique renferme des interrogations qu'un
chercheur soulève sur l'objet de son étude. (1)
Au regard de ce qui précède, dans le cadre de ce
travail scientifique, le souci qui nous anime est de trouver des
réponses aux différentes préoccupations que nous allons
formuler dans les lignes qui suivent.
Depuis l'époque coloniale jusqu'à ce jour,
l'histoire politique et sociale de la province du Nord-Kivu en
général et celle du territoire de Masisi en particulier, est
jalonnée par la permanence des conflits parfois armés entre les
populations autochtones, constituées essentiellement des Hunde et Tembo
d'une part et des populations d'expression rwandaise d'autre part,
formée notamment des Hutu et Tutsi. (2)
Cette situation a engendré une sorte de
bipolarité constituée d'une minorité de pauvres
autochtones revendiquant la terre de leurs ancêtres, spoliée et
exploitée par une majorité jadis constituée
d'étrangers riches et déplacés, en grande majorité,
par le pouvoir colonial belge et supportant très mal les droits
politiques de cette minorité.
Initialement présentés comme conflits
interethniques entre les différentes communautés habitant ce
territoire, ces conflits se sont révélés plus tard comme
étant fondés sur divers aspects souvent liés au manque de
communication ou liés à des buts non avoués. Ces conflits
ont déjà produit plusieurs dégâts humains et
matériels sous diverses formes. Le climat de méfiance et de rejet
a caractérisé ces communautés condamnées à
cohabiter malgré leurs différences. Cela parce que la
promulgation de la constitution de la République Démocratique du
Congo de décembre 2006 a octroyé la nationalité congolaise
à des populations vivant dans ces limites actuelles depuis
l'indépendance en 19603.
1 M. GRAWITZ, Méthodes des sciences
sociales, éd. Dalloz, Paris 2003, p. 345.
2 D. BATACHOKA, Essai d'histoire des
résistants Mai- Mai dans le territoire de Masisi de 1993 à
2003, TFC inédit, ISP MACGHUMBI, 2004, p.10.
3 Constitution de la RDC du 18/02/2006 à son
article 10.
2
Les conflits ethniques devaient normalement prendre fin, car
les soi-disant jadis étrangers sont devenus citoyens du pays et à
part entière.
L'acceptation mutuelle devait se faire sans difficulté.
Et si tel est le cas, comment expliquer la persistance de ces conflits
interethniques ? Si les plaies se sont refermées sans être
nettoyées, elles risquent ainsi de générer une infection ;
de même, si un passé douloureux n'est pas réglé, il
risque de resurgir. Et la preuve en est que les guerres ont été
répétitives, justement parce que les frustrations
héritées de précédentes guerres n'avaient pas
été pansées convenablement.
Ceci dit, dans la résurgence des conflits armés,
il sied que les responsabilités des parties soient établies et
partagées. Ce qui faciliterait la réconciliation et la
cohabitation pacifique afin que des conflits nouveaux ne soient plus nourris
par des discours du genre : (( telle tribu nous a tués
ou les autres nous ont massacrés ». Pareils discours sont
discriminatoires et de nature à alimenter les méfiances
intercommunautaires de type (( nous contre eux ».
Les tribunaux locaux n'ont pas été en mesure de
faire face aux graves violations des droits humains pour ainsi répondre
aux prescrits de la justice. La confiance et la crédibilité dans
les tribunaux de la part des certaines composantes de la population de Masisi
ne sont pas totales. Les capacités, l'indépendance et
l'impartialité manquent, ou ont, en tout cas, manqué face aux
différents crimes commis dans le cadre des conflits armés.
Pourtant, il faut en finir avec le cycle de violence, il faut rassurer les
communautés de Masisi que les pages sombres sont définitivement
guéries.(4)
Pour y arriver, il faut utiliser une approche qui va amener
les communautés qui sont séparées à se mettre
autour d'une même table pour régler pacifiquement leurs
différends.
A cet effet, nous pensons que la communication peut être
un outil important pour arriver à se mettre ensemble. Le contact
physique favorise le début de la résolution en brisant les
barrières interethniques. Alors pour que cette approche qui est la
communication aboutisse à des résultats probants ou
4 D. KANYUGU, La justice transitionnelle,
Université du Burundi, 2005, p.14
3
escomptés, nous avons voulu l'étayer par un
mécanisme de la justice qui met en avant la communication, comme moyens
presque sûr pour éradiquer ou diminuer les conflits interethniques
dans ce territoire. Ce mécanisme s'appelle la justice
transitionnelle.
A cet effet, nous nous sommes posé les questions
suivantes pour développer notre travail.
Ainsi, pour développer notre travail, nous sommes parti
de questions suivantes : Existe-t-il réellement des conflits
interethniques dans le territoire de Masisi ? Et dans l'affirmative, que
peut-on faire pour les résoudre ?
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