En 1928, en Inde, Sir C.V. Raman (Figure III.2) a
été le premier à s'intéresser au
phénomène d'émission lumineuse
inélastique.
Figure III.2 : Sir C.V Raman
Le rayonnement émis par des molécules
bombardées contient des photons de même fréquence que ceux
du rayonnement incident, mais aussi des photons de fréquences
différentes. (approximativement 1 photon sur 1 million (0.0001%)
émis avec une longueur d'onde légèrement différente
de la longueur d'onde incidente. Le changement de fréquence est ainsi
appelé effet Raman.
Après la Seconde Guerre Mondiale, la spectroscopie
infrarouge est devenue la méthode la plus répandue, car plus
facile à utiliser, vu le développement de capteurs infrarouges
très sensibles et des avancées de l'électronique.
Malgré le développement des lasers dans les
années 60, la spectroscopie Raman resta largement confinée dans
les laboratoires, le système nécessitant d'être constamment
surveillé et calibré, les échelles de longueur d'onde
utilisées dépendant largement des conditions ambiantes, la
fiabilité des analyses exigeant des données bibliographiques peu
répandues à l'époque. De plus, la spectroscopie Raman
souffrait fortement du phénomène de fluorescence. La fluorescence
est une
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forte émission lumineuse venant de l'échantillon
qui interfère avec - et souvent noie complètement - le faible
effet Raman.
Cependant, le risque qu'un échantillon inconnu soit
fluorescent est fortement dépendant de la longueur d'onde du laser
utilisé pour l'excitation. Des publications récentes ont
montré que plus de 40% des échantillons naturels souffrent de
fluorescence, même avec des procédés modernes utilisant de
la lumière rouge (environ 800 nm) pour l'excitation. Ce n'est qu'en
rapprochant la longueur d'onde de l'infrarouge (longueurs d'onde d'environ 1
micron) pour éliminer la fluorescence.
En 1986, un interféromètre commercial
Infrarouge/Transformée de Fourier et une source d'excitation proche de
l'infrarouge ont été combinés pour obtenir un spectre
Raman. Ceci présente beaucoup d'avantages.
L'excitation laser proche de l'infrarouge réduit
considérablement le nombre d'échantillons susceptibles de donner
lieu à la fluorescence et permet d'utiliser des lasers plus puissants
sans photo décomposition [SOKO 93J.
La base de données d'interférométrie
obtenues par transformée de Fourier et spectroscopie Raman est
maintenant comparable à celles obtenues par infrarouge. Ceci facilite
l'identification des raies [PELL 07J.
Ainsi, il est possible d'analyser rapidement une large gamme
d'échantillons et d'obtenir un grand nombre de spectres avec une haute
résolution et ce en une seule mesure.