2.2.3.3 Les distances parcourues
La distance parcourue par les ménages pour chercher de
l'eau potable constitiue un véritable calvaire pour les femmes et les
enfants qui sont chargées de la collecte de l'eau. Nos investigations
révèlent que la distance moyenne parcourue est de 136
mètres. Mais cette valeur cache à nouveau des disparités
puisque certains ménages
50
parcourent des distances extrêmes allant de 200 à
240 mètres (10%) et une infime partie pacoure plus de 240 mètres
(2,5%). la distance préconisée par l'OMS pour s'approvisionner en
eau est de 200 mètres en milieu urbain mais les quartiers
précaires ne font certainement pas partis de ce milieu. La
fréquence de l'approvisionnement en eau des ménages nous donne
les distances réellement parcourues qui varient de 133 mètres
à 1,4 Km par jour. D'ailleurs certains ménages n'ont même
pas l'idée de la fréquence de leur prise d'eau par jour. C'est
certainement à cause des distances parcourues que les ménages ont
cité comme problème lié à l'approvisionnement en
eau la situation topographique.
2.2.3.4 Les contraintes liées à la
situation topographique de Pays-Bas
Elle constitue l'un des problèmes les plus cités
par les ménages (36,7%) comme le montre la figure n° 4. Ceci n'est
pas étonnant si l'on tient compte du relief accidenté (Cf carte
n°2) du quartier qui se trouve sur un plateau légerement
incliné avec une altitude de 210 mètres avec des depressions un
peu partout et une plaine qui abrite la majorité de la population. C'est
sur de très fortes pentes que les femmes et les enfants partent souvent
chercher de l'eau ce qui est vraiment un véritable parcours du
combattant si l'on tient compte des ménages situés sur les fortes
pentes et qui prennent plusieurs fois de l'eau par jour. La souffrance physique
couplée à la situation topographique montre à quel point
avoir de l'eau potable est un combat quotidien pour les ménages des
quartiers précaires de Niamey en général et de pays-bas en
particulier. Ce combat se traduit aussi au niveau des points d'eau par des
conflits entre usagers qui amènent souvent des bagarres.
2.2.3.5 Les conflits (bagarres)
Corolaire du mode d'accès collectifs aux points d'eau
potable et des comportements peu enviables de certains usagers, les conflits
constituent un véritable problème social. La figure n°4
montre que 36,7% ont declaré avoir comme problème
d'approvisionnement en eau les conflits fréquents qui se passent au
nivaeu des points d'eau. Un vieux du quartier nous a confié qu'il a
empêché à ses filles d'aller prendre de l'eau au
château à cause des bagarres et depuis il s'approvisionne
auprès des vendeurs d'eau. Ces bagarres deviennent intenses en saison
chaude et après les coupures d'electricité qui entrainent des
pénuries aux châteaux. C'est surtout l'impatience de certains
usagers qui sont à l'origine de ces conflits car faute de données
nous ne pouvons affirmer si ces conlits sont liées à autres
choses.
A Yamtanga (Ouagadougou) aussi, les conflits sont liés
aux longs temps d'attente et à la volonté de s'approvisionner
rapidement qui sont à l'origine des multiples querelles observées
fréquemment au niveau des points d'eau (Kombasseré A,2007). La
photo n°2 de la page 51 est illustrative des longues files d'attente qui
causent ces
51
conlits entre usagers, il s'avère nécessaire que
les points d'eau soient augmentés pour le maintien d'une quiétude
sociale car un conflit petit soit-il peut degener.
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