4.4.2- Distance des lieux de chasse
La distance parcourue par les chasseurs peut être un
indicateur sur la pression que les populations exercent sur la faune sauvage.
Car, plus les espèces ciblées sont proches, moins grandes seront
celles-ci. Le tableau 19 montre la variation des lieux de chasse dans les trois
districts.
Tableau 18: Variation de la distance des lieux de chasse
suivant les districts.
Distances (Km)
|
Districts Total
|
Mokéko Ngbala Sembé
|
|
59
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
[0-5[
|
1
|
2
|
1
|
0,8
|
0
|
0
|
2
|
0,8
|
[5-10[
|
6
|
12
|
34
|
26,4
|
6
|
7,9
|
46
|
18
|
[10-15[
|
31
|
62
|
71
|
55
|
34
|
44,7
|
136
|
53,3
|
[15-20[
|
11
|
22
|
19
|
14,7
|
30
|
39,5
|
60
|
23,5
|
[20-25[
|
1
|
2
|
0
|
0
|
5
|
6,6
|
6
|
2,4
|
[25-30[
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1,3
|
1
|
0,4
|
Total
|
50
|
100
|
129
|
100
|
76
|
100
|
255
|
100
|
Ce tableau montre que la distance moyenne parcourue par un
chasseur est de 12,4 #177; 3,62 km. Cependant, 53,3% des personnes
enquêtées pratiquent les activités de chasse à
une
60
distance moyenne de 17,5 km, 23,5% à 22,5 km, tandis
qu'une proportion de 2,4% et 18% les pratiquent à 2,5 km et 7,5 km
respectivement. Dans l'optique de voir si les distances des lieux de chasse
varient suivant les districts, le test d'indépendance de Khi
carré a été
Résultat :
X2théorique = X20, 05 ; 10 = 18,31 <
X2calculé = 31,36. ce qui signifie que les distances des
lieux de chasse ne sont pas pratiquées de la même manière
dans les trois districts. La figure 15 ci-dessous illustre la variation des
distances des lieux de chasse en fonction des différents districts.
Figure 17: Variation de la distance des lieux de chasse
suivant les districts.
Ces différentes situations, malgré le fait que
les données sur les ressources fauniques ne soient disponibles dans
l'UFA Tala-Tala, peuvent d'une certaine manière montrer que les
espèces ciblées par les chasseurs sont restées abondantes
à partir d'une distance de 15 km. En tenant compte de la situation de
l'UFA, limitrophe avec le PNOK et que dans le plan d'aménagement du
parc, les populations ont une distance d'écodéveloppement de 15
km. Ceci montre que ceux-ci chassent parfois à l'intérieur du
Parc.
4.4.3- Espèces devenues rares dans l'UFA
Les ressources forestières en générale et
faunique en particulier ne sont pas inépuisables. Ceci peut se
démontrer par la volonté politique et scientifique de mettre en
place des systèmes de gestions ou mieux des plans d'aménagement
dans les zones faisant l'objet d'une exploitation ou d'une conservation. Ainsi,
les espèces fauniques qui ont existé dans le temps et qui sont
devenues rares dans une localité peuvent être un indicateur sur la
pression qu'exercent les populations de ladite localité sur la faune. Le
Nord Congo, d'après les études
61
effectuées par Hecketsweilerh et al. (1991),
est une zone qui a une faune riche et variée. Mais aujourd'hui,
certaines de ces espèces sont devenues rares et par ricochet difficiles
à capturer par les chasseurs. La figure 16 ci-dessous représente
les différentes réponses des enquêtés sur les
espèces fauniques devenues rares dans l'UFA Tala-Tala.
Figure 18: Espèces rares dans l'UFA.
Cette figure montre que les espèces citées plus
rares sont : la panthère ( Panthera pardus),
l'éléphant ( Loxodonta africana cyclotis) , le pangolin
géant ( Manis gigantea) et le buffle de forêt (
Syncerus caffer nanus). Elles représentent 24,8% ; 17,5% ;
13,9% et 12,3% des espèces devenues rares respectivement. Par contre,
1,8% des enquêtés pensent qu'aucune espèce ( rien) n'est
devenue rare dans la localité. Cette situation peut être la
conséquence des actions combinées de l'exploitation
forestière qui détruit les habitats de ces espéces et du
braconnage. Dans un autre contexte, le conflit homme faune pourrait aussi
être la cause de l'éloignnement voire de la rareté de ces
espèces, c'est par exemple le cas l'éléphant dans les les
villages Komo, Goa et Miélékouka dans le district de
Sembé. Dans ces localités, les cultures ont été
dévastées par la faune sauvage (éléphant), causant
ainsi une grande famine. L'incapacité des services de conservation
à trouver des mesures et solutions efficaces a poussé les
populations à l'abattage de ces animaux protégés par la
loi congolaise. La faible proportion qui pense que rien n'a disparue, pourrait
être constituée des chasseurs parcourant de longue distance et
chassant parfois dans les aires protégées. Cette situation peut
permettre, malgré le manque de données fiables sur la
densité et la répartition des espèces fauniques dans
62
l'UFA Tala-Tala, que la pression des activités de
chasse sur la faune est présente même si elle reste
inquantifiable
|