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FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES
AGRICOLES FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL
SCIENCES DEPARTEMENT DE FORESTERIE DEPARTMENT
OF FORESTRY
ETUDE DE LA CHASSE VILLAGEOISE DANS L'UNITE FORESTIERE
D'AMENAGEMENT TALA TALA DANS LE NORD
DU CONGO
Mémoire présenté en vue de l'obtention
du diplôme d'Ingénieur des Eaux, Forêts et
Chasses
Par :
ENDEZOUMOU Bertrand Georges
Par:
Matricule: CM04-06ASA0002
Décembre 2011
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UNIVERSITE DE DSCHANG UNIVERSITY OF
DSCHANG
FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES
AGRICOLES FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL
SCIENCES DEPARTEMENT DE FORESTERIE DEPARTMENT
OF FORESTRY
ETUDE DE LA CHASSE VILLAGEOISE DANS L'UNITE FORESTIERE
D'AMENAGEMENT TALA TALA DANS LE NORD
DU CONGO
|
Mémoire présenté en vue de l'obtention
du diplôme d'Ingénieur des Eaux, Forêts et
Chasses
Par :
ENDEZOUMOU Bertrand Georges Par:
Matricule : CM 04-06ASA0002
Co-superviseur : Dr. MANU Ibrahim
Chef de Département de Vulgarisation Agricole et de
Sociologie
Rurale
Université de Dschang
Superviseur : Pr. TCHAMBA Martin Chef de
Département de Foresterie Université de Dschang
Encadreur : Dr. BETTI Jean Lagarde
Faculté des Sciences Université de Douala
Décembre 2011
FICHE DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU
TRAVAIL
Je soussigné, ENDEZOUMOU Bertrand Georges, atteste que
le présent mémoire est le fruit de mes travaux effectués
à la Cameroon Forest Ressources Assessment and Management (CAFRAM) sur
le thème « Etude de la chasse villageoise dans l'unité
forestière d'aménagement Tala-Tala », dans le
Département de la Sangha, au Nord de la République du Congo, sous
l'encadrement de Dr. BETTI Jean Lagarde enseignant à l'Université
de Douala, sous la co-supervision de Dr. MANU Ibrahim, chef de
Département de sociologie et vulgarisation agricole de la Faculté
d'Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA) et la supervision de Pr. TCHAMBA
Martin, chef de Département de Foresterie de la Faculté
d'Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA), Université de Dschang.
Ce mémoire est authentique et n'a pas été
antérieurement présenté pour l'acquisition de quelque
grade universitaire que ce soit.
Nom et signature de l'Auteur : Visa de L'encadreur
:
ENDEZOUMOU Bertrand Georges Date : / /
Visa du Co-superviseur : Visa du Superviseur
:
Date : / / Date : / /
Visa du Chef de département :
Date : / /

DEDICACE
A ~~~ fet Père N~~A&S &NTh ZOLMOLk ~~~Q~teL, e ~~~
~vte repo.se evt p~~x
II
REMERCIEMENTS
La formation des Ingénieurs de conception à la
Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA) dure cinq
années, et l'étudiant est amené à compléter
sa formation par des stages à partir de la deuxième année.
Le présent mémoire marque la fin du stage d'insertion
professionnel qui marque la fin d'étude du cycle d'ingénieur de
conception. Stage ayant pour but d'initier le futur ingénieur à
la recherche et de l'imprégner aux réalités du monde
professionnel.
Ce stage d'insertion professionnel a été
effectué à la Cameroon Forest Ressources Assessment and
Management (CAFRAM) sur le thème « Etude de la chasse villageoise
dans l'unité forestière d'aménagement Tala-Tala ». Ce
stage nous a permis, non seulement d'acquérir des connaissances dans le
domaine de la recherche en aménagement forestier, mais aussi nous a
aidé à mieux appréhender le concept de gestion durable.
Plus spécifiquement, nos connaissances ont été
améliorées en intégrant les connaissances pratiques aux
différentes notions théoriques apprises tout au long de notre
formation. Le présent mémoire pourrait servir de
référence à toute personne qui s'intéresserait
à la chasse villageoise en particulier et à la place de celle-ci
dans l'aménagement forestier en général.
Le présent mémoire marque l'aboutissement de
plusieurs années de sacrifices et de soutiens de certaines personnes
sans lesquelles la rédaction du présent mémoire n'aurait
été possible. J'adresse à cet effet ma profonde gratitude
à :
+ L'Eternel Dieu tout puissant ;
+ Tous les enseignants de la FASA dont les cours et les
conseils m'ont été d'un grand apport ;
+ Pr Martin TCHAMBA, Chef de Département de
Foresterie-FASA-Université de Dschang, pour la supervision de ce travail
;
+ Dr MANU Ibrahim, chef de Département de Vulgarisation
Agricole et de Sociologie Rurale-FASA -Université de Dschang;
+ Dr BETTI Jean Lagarde, pour l'encadrement de ces travaux sur le
terrain;
+ Mr BELINGA Salomon Janvier, directeur général
de la CAFRAM qui nous a fait confiance en nous confiant ces travaux;
III
+ Tout le personnel de la CAFRAM ;
+ Mr AMBARA, Mr HAGBE et Mme NNANGA Laure qui nous ont
accueillis au Congo en donnant les conseils pratiques pour la
réalisation de nos travaux ;
+ Tous les chercheurs qui ont contribué directement ou
indirectement à la réalisation de ce travail en particulier Mr
Abdon AWONO et Gabriel OSSESSA ;
+ Tous les membres de ma grande famille paternelle et
maternelle pour leur chaleureuse assistance ;
+ Mr et Mme NDJEMBA ENDEZOUMOU, Mr et Mme ABE qui n'ont jamais
ménagé d'efforts pour mon éducation ;
+ Ma mère Mme NDJASSI né AKAMBA ENGOLA Marie
Rose ;
+ Toute la communauté chrétienne EPC Dschang
Philadelphie en particulier la JAPE ;
+ Mes frères et soeurs cadets, que ce travail ne puisse
être pour vous un exemple à suivre mais à dépasser
;
+ Mes mamans Mmes Obame Ernestine, Abessolo Elise et Mme
Atangana Abolo Marthe pour le soutien, les conseils et les encouragements ;
+ Mes Amis et frères : ELE Enondji, ASSOUMOU Jean
Pierre, BISSA Mengolo Simon, EBOUTOU Salem, NKOUMOU Eric pour tout le soutien
qu'ils m'ont offert ;
+ Mes ami(e)s : Batoum Paul Blaise, Hervé Nnanga,
Cyrille Ole, Josiane Mengue, Cécile Irène Tombé, Chanelle
Valérie Mandeng, Junior Binélé, Bedjeme Owono David,
Elanga Boris, Nguetsa Carine pour le soutien, les conseils et les
encouragements ;
+ Tous mes camarades de la 14ème promotion
de la FASA, pour les moments passés ensemble et le soutien mutuel ;
+ Mes camarades de stage : Manga Manga Bertrand, Mbiandou Marc
Donald, Amédée Kueté et Dongmo Kenfack David Roger pour le
soutien moral et les conseils pendant la période de stage ;
+ A toutes les populations des villages riverains de l'UFA
Tala-Tala qui ont permis la collecte des données de cette étude
en nous accordant leur confiance et leur temps.
iv
+ Dr BOBO Kadiri Serge, Dr Tsi Evaristus, pour les conseils et
les encouragements ;
+ Mr Engola Patrick, Engola Simon Jean, Endezoumou Patrick,
Ndjemba Freddy, Bilo'o Arlette, Minko Marleine, pour le soutien, les conseils
et les encouragements ;
A tous ceux qui n'ont pas été cités, je vous
dis merci du fond du coeur.
V
TABLE DES MATIERES
DEDICACE i
REMERCIEMENTS ii
TABLE DES MATIERES v
LISTE DES FIGURES viii
LISTE DES TABLEAUX ix
LISTE DES ANNEXES x
LISTE DES PHOTOS x
LISTE DES ABREVIATIONS x
RESUME xii
ABSTRACT xiii
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION 1
1.1. Contexte 1
1.2. Problématique 4
1.3. Objectif de l'étude 5
1.4. Hypothèses de l'étude 5
1.5. Importance de l'étude 6
1.5.1 Sur le plan théorique 6
1.5.2 Sur le plan pratique 6
CHAPITRE 2 : REVUE DE LA LITTERATURE 7
2.1. Définition de quelques concepts 7
2.1.1. Aménagement 7
2.1.2. Plan d'aménagement 7
2.1.3. Unité forestière
d'aménagement(UFA) 8
2.1.4. Droit d'usage 8
2.1.5. Chasse villageoise 8
2.1.6. Faune 8
2.1.7. Chasse 8
2.1.8. Chasse durable 9
2.1.9. Gestion durable 9
2.1.10. Viande de brousse 10
2.2. CONCEPT DE CHASSE 10
vi
2.2.1. Contexte légale et réglementaire de la
chasse au Congo 10
2.2.2. Causes et importance des prélèvements des
ressources fauniques 10
2.2.3. Territoire et techniques de chasse 11
2.2.4. Evolution du rapport des populations avec la faune
sauvage 12
2.2.5 Quelques modèles d'estimation de
durabilité de la chasse 13
2.2.5.1. Modèles bioéconomiques 13
2.2.5.2. Les modèles individus centrés et les
systèmes multi agents 13
2.3. POTENTIEL FAUNIQUE DU CONGO 14
2.3.1. Les mammifères 14
2.3.2. Oiseaux 15
2.3.3. Les poissons 15
2.3.4. Les reptiles 16
2.3.5. Autres faunes 16
2.4. LA PROBLEMATIQUE VIANDE DE BROUSSE AU CONGO 16
CHAPITRE 3 : MATERIELS ET METHODES 18
3.1-Présentation de la zone d'étude 18
3.1.1-Situation administrative 18
3.1.2-Situation géographique 18
3.1.3- Milieu physique 20
3.1.3.1- Géologie et sols 20
3.1.3.2- Relief et hydrographie 21
3.1.3.3. Climat 21
3.1.4-Milieu biologique 22
3.1.4.1- Végétation 22
3.1.4.2- La faune 22
3.1.5-Milieu humain 23
3.1.5.1-Populations 23
3.1.5.2-Activités socio-économiques 23
3.2. Approche méthodologique 25
3.2.1. Collecte des données secondaires 25
3.2.2. Collecte des données primaires 25
3.2.2. Analyse des données 27
CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSIONS 28
4.1- Acteurs impliqués dans l'activité de chasse
villageoise 28
4.1.1- Typologie des techniques de chasse 28
4.1.2- Caractérisation des chasseurs 30
4.2- Examen des techniques de chasse utilisées 33
4.2.1- Matériel de chasse 33
4.2.1.1- Lieu d'achat du matériel de chasse 33
4.2.1.2- Forme d'acquisition du matériel 34
4.2.2- Inventaire des techniques de chasse utilisées
35
vii
4.2.2.1- Le piégeage 36
4.2.2.1.1- Les types de pièges 36
4.2.2.1.2-Les formes de pièges 37
4.2.2.2- La chasse au fusil 37
4.2.2.2.1- Les types de chasse au fusil 38
4.2.3- Espèces ciblées par les chasseurs 38
4.2.3.1. Représentativité de
l'échantillon 38
4.2.3.2. Espèces citées 39
4.2.3.3. Les espèces capturées par
piégeage 41
4.2.3.4. Les espèces capturées par fusil 42
4.2.4- Les périodes et saison de chasse 44
4.2.5- Rentabilité des différentes techniques de
chasse 46
4.2.5.1- Rentabilité de la chasse au fusil 46
4.2.5.2. Rentabilité du piégeage 47
4.3- Evaluation de l'importance de la chasse villageoise pour
les
populations riveraines 49
4.3.1- Rôle de la chasse pour les populations 49
4.3.1.1- La chasse comme source de protéines 49
4.3.1.2- La chasse comme source de revenus 50
4.3.1.2.1- La commercialisation 51
4.3.1.2.2- La destination des produits de chasse 51
4.3.1.2.3- Mode de conservation des produits de chasse 52
4.3.1.3- La chasse comme moyen de valorisation de la culture
53
4.3.1.4- La chasse comme défense des cultures 53
4.4- Estimation du niveau de pression de la chasse villageoise
sur la faune sauvage 54
4.4.1- Objectif de la chasse 54
4.4.1.1- Consommation 55
4.4.1.2. Les espèces préférées
pour la consommation 57
4.4.1.3. Les ventes 58
4.4.2- Distance des lieux de chasse 59
4.4.3- Espèces devenues rares dans l'UFA 60
4.5- Proposition des actions en vue d'assurer une gestion
durable
de la chasse villageoise 62
CHAPITRE 5 : CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 65
5.1. Conclusions 65
5.2 recommandations 66
5.2.1. Sur le plan légal et réglementaire 66
5.2.2. Sur le plan technique et pratique 66
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 68
VIII
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Carte de situation de l'UFA Tala-Tala dans le
Département de la Sangha 19
Figure 2: Carte de l'UFA Tala-Tala 20
Figure 3: Nombre de chasseurs en pourcentage et par tranche
d'âge 31
Figure 4: Importance des professions suivant les districts
33
Figure 5: Utilisation des techniques de chasse suivant les
districts. 35
Figure 6: Importance des techniques de chasse suivant les
ethnies. 36
Figure 7: Evolution du nombre d'espèces citées
en fonction des enquêtés. 38
Figure 8: Dix premières espèces capturées
par piégeage. 42
Figure 9: Espèces capturées par la chasse au
fusil. 44
Figure 10: Importance de la chasse par moment de la
journée 45
Figure 11: Importance de la chasse par saison de
l'année 45
Figure 12: Sources de protéines au cours d'une
année. 50
Figure 13: Lieux de vente de la viande de brousse. 52
Figure 14: Motivation de chasse dans les trois districts.
55
Figure 15: Consommation hebdomadaire du gibier suivant les
districts. 57
Figure 16: Espèces fauniques
préférées pour la consommation 58
Figure 17: Variation de la distance des lieux de chasse
suivant les districts. 60
Figure 18: Espèces rares dans l'UFA. 61
ix
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Consommation rurale et urbaine de la viande de brousse
dans
le Bassin du Congo 11 Tableau 2: Fréquences
observées et fréquences attendues dans le cas
général d'un test de Khi carré
Erreur ! Signet non défini.
Tableau 3: Distribution des enquêtés par district et
par village. 28
Tableau 4: Distribution des chasseurs enquêtés par
classes d'âge et
par technique de chasse employée 30 Tableau 5:
Différentes ethnies impliquées dans la chasse villageoise
et leur niveau d'instruction 31
Tableau 6: Activités principales des enquêtés
par district. 32
Tableau 7: Matériel de chasse recensé et leur prix
suivant le lieu d'achat. 34
Tableau 8: Espèces capturées dans l'UFA Tala-Tala.
40
Tableau 9: Liste des espèces capturées par
piégeage. 41
Tableau 10: Espèces capturées par fusil. 43
Tableau 11: Utilisation des cartouches suivant les districts.
46
Tableau 12: Rendement de la chasse au fusil. 47
Tableau 13: Pratique du piégeage suivant les districts.
48
Tableau 14 : Durée de vie et fréquence de visite
des lignes de pièges
suivant les districts 48
Tableau 15: Rentabilité du piégeage. 49
Tableau 16: But de chasse suivant les districts 54
Tableau 17: Consommation hebdomadaire de la viande de brousse.
56
Tableau 18: Représentation des ventes dans les districts.
58
Tableau 19: Variation de la distance des lieux de chasse suivant
les districts. 59
Tableau 20: Plan d'action pour la gestion durable de la faune
dans l'UFA Tala-Tala 63
X
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1:Questionnaire sur la chasse villageoise adressé
aux ménages 73
Annexe 2:Fiche d'enquête sur la commercialisation de la
viande de brousse. 78
Annexe 3:statuts de quelques espèces fauniques au Congo.
79
Annexe 4: Liste des enquêtés 81
LISTE DES PHOTOS
Photo 1: Piège à cou 40
Photo 2: Piège à patte. 37
Photo 3: Barrière de pièges. 37
Photo 4: Tas de viande en vente (village Goa). 51
Photo 5: Transport de la viande vers la ville (Ouesso). 52
Photo 6: Conservation à petite échelle 57
Photo 7: Conservation à grande échelle 53
LISTE DES ABREVIATIONS
CAFRAM : Cameroon forest ressources assessment
and management CARPE : Programme Régional d'Afrique
Centrale pour l'Environnement
CITES : Convention on International Trade of
Endangered Species
COMIFAC : Commission des forêts d'Afrique
centrale
CTFT : Centre Technique Forestier Tropical
EDF : Etat des forêts du bassin du
Congo
EM : Ecosystème pour le
millénaire
FASA : Faculté d'Agronomie et des
Sciences Agricoles
xi
FAO : Food and Agriculture Organization
FCFA : Franc de la Communauté
Financière Africaine
IFO : Industrie forestière de
Ouesso
LAB : Lutte anti-braconnage
NEPAD : Nouveau partenariat pour le
développement de l'Afrique
OIBT : Organisation internationale des bois
tropicaux
PAFT : Plan d'action forestier tropical
PNFL : Produit Forestier Non Ligneux
PNOK : Parc national d'Odzala Kokoua
REDD : Réduction des Émissions
liées au Déboisement et à la Dégradation de la
forêt
SIFCO : Société
forestière et industrielle du Congo
TRIDOM : Tri-national Dja Odzala Minkebe
UFA : Unité forestière
d'aménagement
UICN : Union Mondiale pour la Nature
WCS : Wildlife Conservation Society
WWF : World Wide Fund for nature
XII
RESUME
Cette étude a été effectuée entre
le mois d'Avril et de Septembre 2011 au Nord de la République du Congo
et portait sur l'étude de la chasse villageoise dans l'unité
forestière d'aménagement (UFA) de Tala-Tala. Celle-ci avait pour
objectif global de contribuer à l'élaboration d'un plan
d'aménagement dans l'UFA Tala-Tala à travers une meilleure
connaissance de la chasse villageoise. Plus spécifiquement, elle visait
à : identifier les acteurs impliqués dans la chasse villageoise,
examiner les techniques de chasse rencontrées dans la zone,
évaluer l'importance de la chasse villageoise pour les populations
riveraines, estimer la pression de la chasse villageoise sur la faune sauvage
et enfin proposer des actions visant à assurer une gestion durable de la
faune dans la zone de Tala-Tala.
A cette fin, des entretiens semi-structurés directs ont
été conduits, permettant d'interroger 255 personnes de sexe
masculin dont l'âge variait entre15 et 60 ans, tous
Bakwélés (73,72%) ou Autochtones (26,27%), réparties sur
trois districts à savoir : Mokéko (19,60%), Ngbala (50,58%) et
Sembé (29,80%), pour un taux d'échantillonnage total de 18,80%.
Il ressort de cette étude que les acteurs impliqués dans
l'activité de chasse diffèrent en fonction de leurs
activités principales et suivant les districts . Ceux-ci utilisent
principalement le piégeage et la chasse au fusil comme techniques de
chasse ; avec cependant une différence significative constatée
sur l'utilisation de celles-ci suivant les ethnies , et des buts
différents suivant les districts. Ainsi, elle est un peu plus
commerciale dans les districts de Mokéko et Sembé, et de
subsistance à Ngbala. Les espèces capturées par
piégeage regroupent les Artiodactyles (40,7%), les Rongeurs (27,8%) et
les Pholidotes (17,4%) par ordre d'importance ; tandis que les captures de la
chasse au fusil sont composées des Artiodactyles (58,3%), des Primates
(23,87%) et un peu de Rongeurs (12,2%). Par ailleurs, il a été
vérifié que plus de 98% de répondants ont la viande de
brousse comme principale source de protéines animales. Ce qui a
été justifié par une consommation hebdomadaire assez
importante, avec 47% de répondants qui en consomment quotidiennement. En
outre, elle constitue une source génératrice de revenus
importante avec 40% de personnes ayant la chasse pour activité
principale, avec un revenu moyen mensuel général estimé
à 24161,94 #177; 21196,86 FCFA. Ainsi, malgré le manque de
données sur la faune sauvage de l'UFA, la consommation
journalière combinée aux ventes et des indications sur les
espèces devenues rares ont permis d'estimer la pression des populations
sur la faune sauvage, et par conséquent de recommander des études
poussées sur cette ressource à travers l'application du plan
d'action pour une gestion durable proposée à cet effet.
XIII
ABSTRACT
This study was conducted between April and September 2011 in
the North of Republic of Congo and was carried out on the survey of the hunting
villagers in the forest unit management (UFA) of Tala-Tala. The global
objective of this study was to contribute to the elaboration of a management
plan in the UFA Tala-Tala through a better knowledge of the hunting villagers.
Specifically, it aimed: to identify the actors involved in the hunting, to
examine the techniques of hunting used in the zone, to evaluate the importance
of the hunting villagers for the local people, to estimate the pressure of the
hunting villagers on the wildlife and finally to propose the actions of
sustainable wildlife management in the area of Tala-Tala.
At this end, semi - structured interviews were applied,
permitting to interview 255 people of masculine sex whose ages varied between
15 and 60 years, all Bakwéléses (73,72%) or Indigenous people
(26,27%), distributed on three districts : Mokéko (19,60%), Ngbala
(50,58%) and Sembé (29,80%),for a rate of total sampling of 18,80%. In
this study, it is noticed that the actors involve in the hunting activity
differ according to their main activities and following the districts (H1). The
main techniques used are traps setting and the guns for hunting, with an
important difference observed on the usage of those techniques according to
ethnics groups (H2), different objectives from the various districts. Thus, it
is a little bit commercial in the districts of Mokéko and Sembés
and of subsistence in Ngbala. The species captured by trapping constitute the
Artiodactyleses (40,7%), the Rodents (27,8%) and the Pholidoteses (17,4%) by
order of importance, while those captured by the use of the gun are composed of
the Artiodactyleses (58,3%), of the Primates (23,87%) and a little Rodents
(12,2%). Otherwise, it was verify that more than 98% of people interviewed have
bush meat as their main source of animal proteins (H3) which was justified by
an important daily consumption of 47% of population interviewed. Besides, it
constitute an important generating source of income with 40% of the people
having hunting as their principal activity, with a general monthly average
income estimated at 24161,94 #177; 21196,86 FCFA. Thus, in spite of
insufficient data on the wildlife of the UFA, the daily consumption combined
with the sales as well as the rare species permitted to estimate the pressure
of the populations on the wildlife, and therefore to recommend further studies
on this resource through the application of long lasting management action plan
proposed to this effect.
1
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION
1.1. CONTEXTE
Les forêts denses et humides d'Afrique Centrale couvrent
près de 227 millions d'hectares (EDF 2006) et représentent le
second grand massif boisé de la planète après l'Amazonie.
Dans un contexte plus spécifique, Les forêts du Bassin du Congo
totalisent une superficie de 2,8 millions de km2. Elles
représentent le second grand massif continu de forêt tropicale
après celui de l'Amazonie (Mathot, 2003).En plus de leur importance
à l'humanité toute entière, elles ont toujours
constitué, pour les populations riveraines, un réservoir de
ressources , de services et de matières premières très
variées : terres agricoles, bois d'oeuvre, bois énergie, viande
de chasse, poissons et divers autres produits ligneux et non ligneux
comestibles et médicinales ( Bergonzini et al., 2005). Avec
leurs multitudes d'espèces animales et végétales, les
Forêts du bassin du Congo constituent l'un des plus grands trésors
biologiques du monde et de divers pays d'Afrique équatoriale (White et
Edwards, 2000). Le CARPE (2003) estime que le bassin du Congo est le berceau de
la plus grande partie de la diversité biologique d'Afrique et que sur
une estimation de 8 000 espèces de plantes découvertes dans cette
région, 80 % y sont endémiques. Il estime également que le
bassin du Congo est la région d'Afrique la plus riche en faune, avec 655
espèces d'oiseaux (dont 36 % sont endémiques) et 58
espèces de mammifères (dont 45 % sont endémiques). Sur ce
nombre, 16 espèces d'oiseaux et 23 espèces de mammifères
sont considérées comme étant en voie de disparition ou
menacées.
Les forêts d'Afrique centrale participent, de
manière conséquente, à la richesse et à la
santé des ménages, des communautés, au niveau national,
sous-régional, régional ou même mondial, créant
ainsi les opportunités pour le développement et
l'amélioration du bien être de l'homme (Sebukeera et al.,
2006). Malheureusement, d'après la FAO (2000), les forêts du
Bassin du Congo sont déboisées à un taux annuel de l'ordre
de 0,48 `%. Cette déforestation et la dégradation des
forêts qui l'accompagne sont le résultat d'un ensemble de
déséquilibres croissants entre, d'une part, l'exploitation
effrénée des ressources forestières pour satisfaire les
besoins des populations du bassin et l'approvisionnement en matières
premières des pays industrialisés ; et d'autre part,
l'inefficacité des efforts déployés pour assurer la
régénération et la conservation de ces ressources ; le
tout dans un contexte socio-économique de plus en plus contraignant pour
les pays riverains de ces forêts. D'une manière plus
étendue, l'évaluation des écosystèmes pour le
millénaire (EM), qui est une entreprise scientifique impliquant 1.300
experts travaillant dans 95 pays, montre qu'une part importante et
croissante
2
des écosystèmes forestiers des populations et
des espèces est globalement menacée ou perdue par la perte et la
dégradation de leurs habitats forestiers (IUCN, 2010).
Conscients de la menace qui pèse désormais sur
ces écosystèmes, les pays riverains du Bassin du Congo et la
communauté internationale multiplient, depuis une vingtaine
d'années, des initiatives multiformes, en vue d'un développement
durable des forêts d'Afrique centrale (Bergonzini et al, 2005).
Par ailleurs, les enjeux de gestion durable des ressources naturelles sont au
centre des préoccupations politiques environnementales de nos jours. A
l'échelle internationale, la valorisation économique et sociale
des écosystèmes forestiers est une question qui fait
débats dans le milieu scientifique. Depuis la conférence des
Nations Unies du 16 juin 1972 à Stockholm, un consensus a
émergé sur la nécessité de mettre en oeuvre des
politiques de limitation des pressions subies par les écosystèmes
forestiers. La conférence de Rio de 1992 a servit de détonateur
à ces préoccupations sous le concept de développement
durable (Bekouma, 2009). Ce concept résulte à la fois d'une crise
du développement sous forme de rupture entre d'une part un processus
d'accumulation et l'ensemble des procédures de régulation des
relations sociales et des rapports entre l'homme et la nature (Harribey, 1997)
; et d'une crise du sous-développement.
Le concept de gestion durable des forêts s'est affermi
durant les années 90 lorsque les questions forestières ont
été débattues dans le cadre plus large du
développement durable et de ses multiples dimensions environnementales,
économiques, sociales et culturelles. Un certain nombre de pays ont
parrainé des processus visant à identifier des critères et
indicateurs pour la gestion durable des forêts (FAO, 2007). Selon le
même auteur, en Afrique, l'avancement vers la gestion durable des
forêts est lent et inégal. L'environnement juridique et politique
s'améliore dans de nombreux pays, comme en témoignent
l'engagement politique aux plus hauts niveaux, l'élaboration de
programmes forestiers nationaux dans toute la région, et la nouvelle
législation forestière progressiste dans de nombreux pays. Par
ailleurs, d'après Isabelle Le Guay (2010), les dispositifs
s'enchaînent à travers un nombre important de projets : le PAFT,
le Forum des Nations unies sur les forêts, l'objectif 2000 de l'OIBT, la
lutte contre l'exploitation illégale, la certification et à
présent, la réduction des émissions liées à
la déforestation et à la dégradation des forêts
(REDD). Des partenariats régionaux comme le NEPAD et la COMIFAC offrent
un cadre d'action solide.
En effet, Le potentiel biologique des ressources
forestières de manière générale et plus
précisément sa richesse faunique (aussi bien à
l'intérieur qu'à l'extérieure des aires
protégées) est en nette diminution et menacé d'extinction
due à l'exploitation forestière ou à la destruction de
leur habitat, à la chasse (légale et illégale ou
braconnage), etc. Pour ce qui est
3
de la chasse, Feer (1996) estime qu'elle reste le meilleur
moyen dont disposent les populations rurales pour se procurer des
protéines animales dans les régions de forêt naturellement
et culturellement peu propices à l'élevage. La chasse contribue
de 30 à 80% aux apports en protéines dans les rations des
ménages en milieu forestier (Wilkie et Carpenter, 1999). En outre, la
chasse illégale dans le Bassin du Congo menace la survie de plus de 80
espèces et sous espèces de mammifères parmi lesquelles 17
primates et 12 céphalophes (WWF, 2008).
En Afrique, l'ampleur de la viande de brousse est
estimée entre 1 et 3,4 millions de tonnes par an (Bennett, 2002).
L'Afrique Centrale seule est responsable de la récolte de plus de deux
millions de tonnes par an (Fa et al., 2003). L'exploitation de cette
ressource est en augmentation en raison de la croissance démographique,
de l'amélioration de l'accès aux forêts intactes, des
changements dans la technologie de chasse et de la rareté des sources
alternatives de protéines (Robinson et Bodmer, 1999; Bennett et
Robinson, 2000; Fa et al. 2002 ; Waltert et al, 2008). Bien
plus, au-delà du trésor biologique qu'elle représente et
de son rôle vital dans l'alimentation des populations du Bassin du Congo,
la faune sauvage est également reconnue, comme un acteur essentiel de
l'exploitation industrielle de bois puisqu'elle assure à travers la
dissémination des graines, la régénération des
forêts tropicales (Wunderle, 1997 ; Wright, 2003).
Pour préserver le capital biologique et
économique qui leur a été attribué, les
sociétés forestières doivent donc concevoir la gestion
durable de la faune sauvage comme une partie intégrante des plans
d'aménagement de leurs concessions. Fort de ce constat, le gouvernement
congolais , dans le souci de s'arrimer au contexte de la politique
forestière internationale, marque un pas décisif dans la gestion
durable de ses ressources naturelles à travers la mise en place d'un
cadre juridique et institutionnel aboutissant entre autre à la loi
n°003/91 du 23Avril 1991 sur la protection de l'environnement, de la loi
n°48/83 du 21 Avril 1983 sur la faune, et de la loi n°16/2000 du 20
Novembre 2000 portant code forestier. C'est dans ce contexte que la
société industrielle et forestière du Congo (SIFCO), dans
l'optique de mettre sur pied un plan d'aménagement, a fait recours
à la CAFRAM, qui est un bureau d'étude Camerounais. Celui-ci, en
collaboration avec le représentant du Ministère de
l'économie forestière, a trouvé important de mener une
étude sur la chasse villageoise dans les différents villages qui
sont abrités par l'UFA Tala-Tala.
4
1.2. PROBLEMATIQUE
La chasse, combinée aux besoins croissants d'une
population galopante en protéines d'origine animale, entraîne un
prélèvement excessif des ressources fauniques et par ricochet,
compromet la survie et la perpétuation de celles-ci. C'est pour cette
raison que Bennett estime en 2007 que la surexploitation est la principale
raison de la baisse des espèces sauvages des forêts en Afrique.
Ainsi, des modèles de gestion efficaces de la faune doivent êtres
développés pour garantir la viande de brousse en tant que
ressource et de la rendre disponible pour les générations
futures. En outre, pour changer cette situation, de nombreux pays cherchent des
moyens pour déléguer les droits d'utilisation aux
communautés locales, à inciter et à investir dans le long
terme sur l'utilisation durable des ressources (Pailler, 2005). Les menaces
sévères qui pèsent sur toutes les espèces de faune
sauvage visées par la chasse peuvent avoir pour conséquence une
diminution de l'abondance des animaux, et risquent de compromettre les
équilibres écologiques (relations plantes-animaux). Dans le cas
du Congo en général et du nord Congo en particulier, la
principale source de protéines animales est la faune sauvage. Cependant,
elle est généralement sujette à une exploitation
anarchique foulant au pied la réglementation en vigueur.
Soucieux de garantir l'économie et de préserver
l'équilibre écologique des forêts, le gouvernement du Congo
a exigé que soit mis en oeuvre le processus d'établissement des
plans d'aménagement, incluant la gestion de toutes les ressources
naturelles, afin de préserver la biodiversité et garantir sa
pérennité dans les zones d'exploitation (Poulsen et al.,
2002). Ainsi, la Société Industrielle et Forestière
du Congo, SIFCO en sigle est présente dans le Secteur Forestier Nord
Congo notamment dans le Département de la Sangha, dans l'Unité
Forestière d'Aménagement (UFA) Tala-Tala depuis 2007 sous
convention provisoire avec l'administration forestière du Congo.
Conscients des mutations qui s'opèrent dans
l'environnement international du marché des bois tropicaux d'une part,
et des grands enjeux sur la gestion forestière durable d'autre part, les
responsables de ladite structure se sont engagés à mobiliser les
moyens nécessaires à l'élaboration du plan
d'aménagement forestier durable. Les études sur la chasse en
particulier et sur la faune en générale n'ayant jamais fait
l'objet d'une investigation depuis l'installation de la SIFCO dans la
localité, il apparait donc nécessaire, voire urgent, de se poser
la question de savoir si la chasse villageoise pratiquée par les
populations riveraines de cette UFA est durable, ceci en s'appuyant sur le
questionnement suivant :
·
5
Quels sont les acteurs impliqués dans l'activité
de chasse villageoise dans l'UFA Tala-Tala ?
· Quelles sont les différentes techniques
utilisées par les chasseurs ?
· Quelles pourraient être la pression de la chasse
villageoise sur le potentiel faunique de
l'UFA ?
· Quelle pourrait être l'importance de la chasse
villageoise pour les populations riveraines des différents villages se
retrouvant dans l'UFA Tala-Tala
1.3. OBJECTIF DE L'ETUDE
L'objectif global de cette étude est de contribuer
à l'élaboration du plan d'aménagement de l'UFA de
Tala-Tala au Congo à travers une meilleure connaissance de la chasse
villageoise. Cette étude, qui entre en droite ligne dans la mise en
place des mesures de gestion durable, vise plus spécifiquement à
:
· Faire la typologie des acteurs impliqués dans
l'activité de chasse villageoise dans l'UFA de Tala-Tala.
· Examiner les techniques de chasses utilisées
par les chasseurs.
· Evaluer l'importance de la chasse villageoise pour les
populations riveraines.
· Estimer le niveau de pression de la chasse villageoise
sur la faune sauvage de l'UFA.
· Proposer des actions en vue d'assurer une gestion
durable de la chasse villageoise dans l'UFA Tala -Tala
1.4. HYPOTHESES DE L'ETUDE
H1 : les acteurs impliqués dans l'activité de
chasse diffèrent en fonction de leurs activités principales et
suivant les districts.
H2 : les techniques de chasse utilisées sont les
mêmes chez tous les chasseurs sans
distinction d'ethnies.
H3 : la viande de brousse constitue la principale source de
protéine d'au moins 70% de la population de la zone de Tala-Tala.
6
1.5. IMPORTANCE DE L'ETUDE
Cette étude revêt à la fois une
importance théorique et pratique qui ressortira les
réalités sur la situation de la chasse villageoise dans les
différents villages qui se trouvent sur la périphérie de
l'UFA Tala-Tala. Elle vise à contribuer à la mise en place d'un
plan d'aménagement. Ainsi, le suivi à court moyen et long terme
des activités de chasse villageoise et l'analyse de son incidence sur
les populations locales pourront permettre de trouver les mesures qui
garantiraient une exploitation durable de la ressource faunique dans l'UFA.
1.5.1 Sur le plan théorique
L'UFA Tala-Tala n'ayant jamais l'objet d'étude
appropriée sur la chasse villageoise, cette étude contribuera
à fournir des connaissances nécessaires qui pourront enrichir la
littérature sur les acteurs, les techniques, les périodes, et les
espèces ciblées dans la pratique de cette activité par les
populations riveraines.
1.5.2 Sur le plan pratique
La présente étude s'avère utile pour
plusieurs catégories de personnes : Le concessionnaire de
l'UFA
Cette étude permettra au concessionnaire de connaitre
la pression faite sur la faune sauvage à travers les activités de
chasse pratiquée par les populations riveraines, et lui fournir les
éléments nécessaire pour la mise en place d'un plan
d'aménagement dans l'UFA.
L'administration en charge des forêts
Elle permettra à celle-ci d'avoir les informations sur
le mode d'accès des populations riveraines à la ressource
faunique, le degré de connaissance et d'application de la loi par
celles-ci ; et de redéfinir le cas échéant une politique
permettant de concilier l'exploitation de la faune sauvage et la conservation
de celle-ci dans cette UFA à travers par exemple, le renforcement et
l'organisation de la lutte anti-braconnage (LAB).
Les populations riveraines
Cette étude pourra contribuer à la
négociation des droits d'usage de celles -ci et leur intégration
dans le processus de négociation et de mise en place d'un plan
d'aménagement dans l'UFA Tala-Tala.
7
CHAPITRE 2 : REVUE DE LA LITTERATURE
2.1. DEFINITION DE QUELQUES CONCEPTS
2.1.1. Aménagement
Valorisation planifiée des produits et services
forestiers garantissant à long terme l'intégrité du milieu
forestier, de sa biodiversité ainsi que le bien-être des
populations (OIBT, 2001).
2.1.2. Plan d'aménagement
D'après la Loi n°16-2000 du 20 novembre 2000
portant code forestier de la République du Congo, le plan
d'aménagement est un document qui précise, en fonction des
données pertinentes, les objectifs de la gestion de l'unité
forestière d'aménagement qu'il couvre, et les moyens de les
atteindre. Il comporte notamment :
· le rappel des objectifs formulés par le
décret de classement ;
· l'analyse des données écologiques,
économiques et sociales sur la base desquelles sont fondés les
objectifs retenus et les choix d'aménagement ;
· le tracé du parcellaire, avec la localisation
des infrastructures existantes ou à créer ;
· les essences retenues, les spécimens à
conserver, les traitements sylvicoles et le calendrier
des opérations de sylviculture, pour chaque parcelle
affectée à la production, en tenant compte, le cas
échéant, des possibilités de production autres que le
bois, telles que le gibier et les végétaux forestiers
d'intérêt pharmaceutique alimentaire ou autres ;
· les mesures qui sont observées, pour chaque
parcelle affectée à la conservation de la nature;
· les mesures de protection des peuplements contre les
incendies dans les zones forestières à risque ;
· la consistance et la réglementation de
l'exercice des droits d'usage qui seraient maintenus, ainsi que les mesures qui
seraient nécessaires en faveur des populations locales.
8
2.1.3. Unité forestière
d'aménagement(UFA)
D'après l'article 54 du code forestier Congolais, elle
est l'unité de base, pour l'exécution des tâches
d`aménagement, de gestion, de conservation, de reconstitution et de
production.
2.1.4. Droit d'usage
Dans les forêts protégées, les populations
locales de nationalité congolaise ou étrangère, sous
réserve des règlements prévus au présent article
(40), jouissent des droits d'usage leur permettant de :
_ récolter les perches, gaulettes et autres produits
ligneux nécessaires à la construction et à l'entretien de
leurs habitations, meubles, ustensiles domestiques et outils, ainsi que les
bois morts et les plantes d'intérêt culturel, alimentaire ou
médicinal ;
_ chasser, pêcher et récolter les produits dans les
limites prévues par la loi ;
_ établir des cultures ou des ruches et faire
paître leur bétail ou récolter du fourrage
Le droit d'usage ou coutumier est, au sens de la
présente loi(94), celui reconnu aux populations riveraines d'exploiter
tous les produits forestiers, fauniques et halieutiques à l'exception
des espèces protégées en vue d'une utilisation
personnelle
2.1.5. Chasse villageoise
Selon la loi Congolaise 37-2008 du 28 Novembre 2008, portant
gestion de la faune et des aires protégées, en son article 62,
des droits traditionnels de chasse sont reconnus aux populations rurales pour
satisfaire leurs besoins individuels et communautaires, à
l'intérieur de leur terroir ou dans les limites des zones qui sont
ouvertes à la chasse traditionnelle.
2.1.6. Faune
D'après la loi congolaise n°37-2008 du 28 novembre
2008, la Faune est un patrimoine biologique commun de la nation, dont l'Etat
garantit la gestion durable. Elle est constituée par l'ensemble des
animaux sauvages vivant en liberté dans leur milieu naturel ou maintenus
en captivité.
2.1.7. Chasse
La loi congolaise n°37-2008 du 28 novembre 2008 sur la
faune et les aires protégées définie la chasse comme
étant l'action de poursuivre, filmer, photographier, capturer,
blesser
9
ou tuer tout animal sauvage en liberté. Est aussi
réputée comme action de chasse, toute récolte ou
destruction d'oeufs d'oiseaux ou de reptiles.
2.1.8. Chasse durable
La chasse est dite durable lorsque les
prélèvements par les chasseurs ne provoquent ni l'extinction
à l'échelle locale des populations animales, ni une perturbation
du fonctionnement global de l'écosystème. La chasse reste durable
lorsque les prélèvements n'excèdent pas la production
(Robinson, 1992). Au sens de Nasi et al. (2008), pour être durable, la
chasse doit remplir les critères de durabilité sur le triple plan
social, écologique et économique. Selon Bennet et Robinson
(2000), une chasse est dite durable si elle remplit les critères
suivants :
- Elle ne doit pas engendrer une diminution persistante des
populations animales, car cela signifierait que les prélèvements
par la chasse sont supérieurs à la production ;
- Les populations animales chassées ne doivent pas
être réduites à des densités qui les exposent
à une extinction locale ;
- Enfin, pour être durable, la chasse doit
également satisfaire la durabilité socio-économique et les
populations animales ne doivent pas être diminuées à un
niveau à partir duquel elles ne peuvent plus satisfaire les besoins
humains.
2.1.9. Gestion durable
D' après le CARPE (2001a), la gestion durable des
ressources n'est pas, comme on le pense souvent, un ensemble de politiques et
de pratiques qui, lorsqu'elles sont combinées, produisent
simultanément tous les bénéfices tangibles et intangibles
possibles sur chaque zone exploitée. C'est plutôt un ensemble de
politiques et de pratiques qui, chacune prise séparément,
favorisent l'(es) utilisation(s) d'une ressource particulière aux
dépens des autres et qui, lorsqu'elles sont mises en oeuvre ensemble sur
une zone assez large, produisent l'intégralité des
bénéfices désirés aux niveaux
désirés. La gestion durable des ressources forestières
consiste en leur conduite, de sorte à subvenir aux besoins sociaux,
économiques, écologiques, culturels et spirituels des
générations actuelles et futures. Bien que l'agriculture et
l'élevage continuent à être les principales causes de
dégradation et du recul des forêts (CARPE, 2001b), les
préoccupations concernant la gestion durable des forêts sont
surtout orientées sur l'exploitation forestière comme ayant le
plus grand impact sur la forêt.
10
2.1.10. Viande de brousse
Toute venaison dérivée d'un animal sauvage et
destinée à la consommation humaine. D'après Nasi et al.
(2008), la viande de brousse réfère à tout
mammifère terrestre, oiseau, reptile ou amphibien non domestiqué
chassé aux fins d'alimentation. Les insectes, les crustacés, les
larves, les mollusques et les poissons sont exclus de cette définition.
Selon la CITES (2000), l'expression réfère à toute viande
dérivée d'animaux sauvages et destinée à
l'alimentation humaine.
2.2. CONCEPT DE CHASSE
2.2.1. Contexte légale et réglementaire de la
chasse au Congo
Le cadre légal et réglementaire en vigueur (loi
n° 48/83 du 21/04/83) prévoit dans ses dispositions (art. 19 du
décret n° 85/875 du 6/7/85) que la viande d'animaux sauvages
qualifiés petits gibiers issus d'abattages réguliers appartenant
aux ordres ou familles des rongeurs, Cercopithecidae, Felidae, Viverridae,
Canidae, Céphalophinae, etc., revient de droit aux chasseurs pour leur
consommation personnelle et celle de leur propre famille.
Par ailleurs, l'article 20 stipule que la viande issue
d'animaux qualifiés gros gibiers légalement abattus et non
cités par l'article 19 précédant, doit être
abandonnée aux collectivités locales. Toutefois, les abatteurs de
tels animaux sont autorisés, pour leur consommation personnelle et celle
de leur famille, de prélever une partie de viande qui, en aucun cas, ne
doit pas excéder la moitié. De plus, la viande issue de la chasse
traditionnelle (art. 21 du décret) à l'effet de l'exercice du
droit d'usage comme prévu à l'article 32 de la loi 48/83,
appartient au chasseur pour sa subsistance et celle de sa famille.
Malheureusement, toutes ces dispositions légales et
réglementaires sont régulièrement violées par les
chasseurs légaux et illégaux qui font de la viande de brousse un
produit de lucre qu'ils commercialisent et trafiquent au niveau national et
international, au mépris de la loi et au détriment des ruraux qui
en dépendent étroitement.
2.2.2. Causes et importance des prélèvements
des ressources fauniques
La chasse joue depuis longtemps un important rôle dans
l'économie des pays d'Afrique Centrale. D'après Dethier (1995),
l'importance des prélèvements est influencée par la
disponibilité des ressources fauniques pour les populations riveraines
et par l'impact des captures sur les populations animales. La surexploitation
des forêts d'Afrique Centrale est essentiellement due à la
croissance rapide des populations riveraines, qui n'ont pour unique source de
revenus stable que les éléments tirés de la forêt
(Ngnegueu, 1998). A cette cause
11
s'ajoute la demande croissante de la viande de brousse en zone
urbaine (Payne, 1992 ; Fa et al., 1995 ; Wilkie et Carpenter, 1999).
Du fait de l'importance de la densité humaine, la consommation de la
viande de brousse en zones urbaines excède celle observée dans
les zones rurales. Les tendances de consommation de gibier en zones urbaines et
en zones rurales dans les pays du Bassin du Congo sont présentées
dans le tableau 1.
Tableau 1: Consommation rurale et urbaine de la viande
de brousse dans le Bassin
du Congo
Pays
|
Superficies forestières
|
|
Population
|
Quantités de viande de
brousse consommée
|
|
(km2)
|
Forestière
|
Urbaine*
|
Kg/an
|
Kg/km2/an
|
Cameroun
|
155 330
|
1 424 000
|
2 214 620
|
78 077 172
|
503
|
RCA
|
52 236
|
219 599
|
539 775
|
12 976 507
|
248
|
RDC
|
1 190 737
|
22 127 000
|
3 782 369
|
1067 873 491
|
897
|
Guinée
|
17 004
|
183 000
|
227 500
|
9 762 838
|
574
|
Equatoriale
|
|
|
|
|
|
Gabon
|
227 500
|
181 700
|
227 500
|
9 762 838
|
574
|
Congo
|
213 400
|
219 500
|
1 245 528
|
16 325 305
|
77
|
Total
|
1 856 207
|
24 344 799
|
8 237 292
|
1194778171
|
2873
|
Source : Wilkie et Carpenter (1999) * La
population urbaine considérée dans les zones urbaines
considère uniquement les villes proches des zones de forêt
dense.
Le tableau 1 montre que la consommation journalière de
la viande sauvage par individu est dix fois plus élevée en zone
rurale (0,13 kg) qu'en milieu urbain (0,013 kg). La même source indique
que les espèces visées par la chasse incluent principalement les
ongulés (70%), les primates (15%) et les rongeurs (10%).
2.2.3. Territoire et techniques de chasse
Dethier (1995) distingue le terroir de chasse villageoise
couvrant la zone de capture proche du village où le piégeur
visite les pièges et retourne au village le même jour, et le
terroir forestier où se trouvent les campements de chasse. La chasse
villageoise touche également les aires protégées (Caspary,
1999).
Les populations vivant à l'intérieur et/ou
à la périphérie des aires protégées
dépendent de plus en plus de la faune sauvage pour se procurer des
revenus financiers, avec comme conséquence, l'augmentation de la
pression de chasse sur les espèces animales prélevées
(Ngandjui, 1999). D'après Bahuchet (1993), les méthodes de chasse
sont adaptées aux conditions écologiques de chaque région
: la disponibilité des matériels, les proies visées, la
saison, voire le moment de la journée. Toutefois, ces méthodes ne
dépendent pas seulement
12
des facteurs écologiques, mais également des
autres activités de subsistance et de rente (Noss, 1995). Tandis que les
agriculteurs ont tendance à chasser près de leurs plantations et
ceci en fonction de l'intensité des travaux champêtres, les
chasseurs cueilleurs (comme les Aka de la République Centrafricaine)
vont plutôt chasser pour plusieurs jours en forêt. Les techniques
de chasse des peuples des forêts d'Afrique Centrale sont majoritairement
la chasse au fusil et le piégeage (Infield, 1988 ; Jeanmart, 1997). Les
autres techniques telles que le fléchage et la chasse courre ont presque
disparu (Ngnegueu, 1998).
2.2.4. Evolution du rapport des populations avec la faune
sauvage
Associée à la demande alimentaire accrue des
sites industriels, l'installation d'une société forestière
provoque également des changements majeurs dans la perception des
populations vis-à-vis de leurs ressources naturelles et plus
particulièrement de la faune sauvage. Pratiquée au départ
principalement pour la consommation familiale, la chasse devient en effet, avec
la création d'un marché local, une activité commerciale
à large échelle permettant de dégager rapidement des
revenus souvent importants (Wilkie et al., 1992 ; Auzel & Wilkie,
2000).
En fonction de leurs moyens financiers et de leur
disponibilité, les villageois qui décident de prélever du
gibier en forêt pour le vendre au niveau des sites industriels pourront
ainsi être :
-Des chasseurs professionnels qui, (1) faute
d'activités professionnelle ou à la suite d'un licenciement par
l'entreprise forestière et (2) grâce à un petit capital de
départ obtenu seul ou avec l'aide d'un membre familial (souvent
salarié de la société d'exploitation), se sont
lancés dans l'exercice de la chasse à temps plein et tout
à long de l'année.
-Des chasseurs commandités qui, faute
de capital, ne peuvent pratiquer leur activité pour eux-mêmes et
sont embauchés, en échange d'un salaire ou d'une part du butin,
pour prélever du gibier en forêt. Suivant sa stratégie, le
chasseur pourra alors travailler à temps plein pour une seule personne
(chasseur professionnel ou commerçant de venaison) ou pour n'importe
quel villageois du site industriel souhaitant obtenir du gibier (ouvriers
forestiers).
Les pygmées sont dans ce cas souvent mis à
contribution car, outre leur connaissance unique des forêts, ils
représentent une main d'oeuvre bon marché pour leurs
commanditaires (Auzel & Wilkie, 2000).
-Des chasseurs occasionnels qui pratiquent
une autre activité professionnelle et ne peuvent effectuer
régulièrement des allers-retours en forêt. Cette
catégorie comporte en majorité des travailleurs de la
société forestière qui, durant les jours de repos ou les
périodes
13
d'arrêt des activités industrielles
(chômage technique en saison des pluies), profitent de leur temps libre
pour chasser et, de cette manière, nourrir leur famille ou tirer profit
de la vente de leur butin.
2.2.5 Quelques modèles d'estimation de
durabilité de la chasse
2.2.5.1. Modèles bioéconomiques
Les modèles bioéconomiques prennent en compte
les processus socioéconomiques ignorés par les modèles
biologiques, mais qui influencent la durabilité de la chasse. Damiana
et al., (2005) ont étudié l'impact des politiques
économiques sur la durabilité de la chasse en prenant en compte 3
scénarii différents. Ils ont conclu que la hausse des prix des
produits agricoles a un effet ambiguë sur le comportement des chasseurs
suivant l'équilibre entre incitations à l'investissement en
agriculture et augmentation de la consommation de viande de brousse si les
revenus augmentent. La hausse des prix de la viande de brousse peut induire un
changement dans les techniques de chasse (passage du piégeage vers le
fusil, plus efficace) avec une incidence sur les espèces
vulnérables. Le recours aux modèles bioéconomiques est
justifié par divers arguments :
Les modèles biologiques considèrent la chasse
comme une variable constante et ne permettent pas de prédire l'impact de
changements socio-économiques sur la durabilité biologique de la
chasse.
Les modèles bioéconomiques considèrent de
façon explicite le rôle de la viande de brousse dans
l'économie des foyers.
La chasse exercée dans des espaces de libre
accès, représente un système dynamique dans lequel les
chasseurs répondent à des changements dans les variables du
système, comme par exemple, le coût de la chasse ou le revenu
obtenu grâce à la vente des produits de chasse.
2.2.5.2. Les modèles individus centrés et
les systèmes multi agents
Les modèles individus centrés ou modèles
basés sur les individus (Individual based models) ont
été développés par des écologues
modélisateurs (van Vliet, 2007). Les individus pouvant être des
plantes, des animaux, des machines ou même des humains en fonction de la
discipline. Les systèmes multi agents (MAS) dérivent des sciences
informatiques, particulièrement du domaine du «Distributed
Artificial Intelligence» et ont été appliqués
à diverses disciplines parmi lesquelles la gestion des ressources
naturelles (Le Page et al, 2004). Les MAS génèrent
environnement artificiel à partir d'une collection
d'éléments appelés «agents». Un agent
étant une entité anonyme stimulée et capable de
réagir suite à des stimuli
14
environnementaux ou d'interagir avec d'autres agents (Le Page
et al, 2004). Dans cet environnement, les interactions entre les
individus sont régies par des règles (mouvement, reproduction...)
et des paramètres (âge, sexe, espèces) qui
caractérisent leur comportement.
Les caractéristiques de chaque individu se
déroulent à chaque pas de temps et la situation globale de la
population est évaluée sur la base de l'interaction entre les
individus (Grimm 1999). Les MAS se distinguent des systèmes biologiques
classiques par leurs nombreux avantages :
-Ils prennent en compte la nature réelle des agents du
système comme éléments dynamiques et non comme
éléments statiques.
-Ils tiennent compte des interactions entre agents et entre
les agents et leur environnement. Ainsi, un stimulus de la part d'un agent
induit une réponse (ou adaptation) de la part d'un autre agent.
-Ils permettent non seulement d'analyser la durabilité
de la chasse à un instant précis t, mais également
d'imaginer des scénarios et de les stimuler à l'échelle
temporelle de la durabilité des écosystèmes.
2.3. POTENTIEL FAUNIQUE DU CONGO
Bien qu'aucun inventaire zoologique exhaustif n'ait
été jusqu'à présent réalisé sur
l'ensemble du Congo, les résultats d'enquêtes et observations
scientifiques menées en forêt, en savane et dans les
réserves permettent de se faire une première idée de la
diversité faunique du Congo.
2.3.1. Les mammifères
198 espèces de Mammifères sont présentes
au Congo (UICN, 1988). Les enquêtes menées entre temps dans le
cadre du Projet de Gestion et de Conservation des Aires
Protégées/PROGECAP-GEF Congo dans les réserves,
complétées par la bibliographie disponible porte cet effectif
à 200 mammifères. Parmi les Mammifères connus, on compte,
22 Mammifères protégés intégralement et 14
protégés partiellement au Congo (arrêté
n°3863/MEF/SGEF/DCPP du 18 mai 1984). Actuellement, parmi les 14
espèces protégées partiellement au Congo, 7 se font de
plus en plus rares dans les régions du Sud du Congo :
l'éléphant, le Buffle, l'Hylochère, le Guib
harnaché, le Cobe defassa , le Sylvicapre de Grimm et le
Cercopithèque de Brazza. Parmi les Mammifères cités de
l'Annexe 2, le Cynhyène (Lycaon pictus), le Servalin (Felis serval), le
Drill (Papio leucophaeus) et le Cobe des roseaux (Redunca
arundinarum) nécessitent des enquêtes approfondies afin de
déterminer leur
15
présence effective au Congo actuellement. 22
espèces de primates sont présentes au Congo (Stuart, 1988) ;
l'espèce endémique la plus remarquable est le Colobe rouge de
Bouvier (Procolobus pennanti bouvieri), seulement connu de la
réserve de faune de la Léfini. Au rang des autres
mammifères, notons 4 espèces de Rongeurs menacés, dont
Dendroprinomys rousseloti (connu seulement des alentours de
Brazzaville), et Hylomyscus parvus, connu aussi des forêts
camerounaises et gabonaises. Quatorze espèces d'Antilopes sont
présentes dans le pays (Stuart, 1988)
2.3.2. Oiseaux
D'après les travaux et commentaires de Verschuren et
al(1982), l'avifaune congolaise est riche et extrêmement
variée .Ils inventorient 105 espèces d'oiseaux uniquement dans
l'île M'bamou sur le fleuve Congo. Actuellement, l'avifaune de
l'île M'bamou est menacée de disparition suite à la
disparition de son habitat pour des besoins agricoles. Les données
actuelles sur l'avifaune du Congo concernent particulièrement les zones
fluviales, maritimes et de savane, l'avifaune forestière reste à
découvrir de manière comparable à l'avifaune connue du
Gabon (Nicoll et Langrand, 1986), on peut s'attendre au Congo à
atteindre une richesse ornithologique de l'ordre de 700 espèces. Les
travaux menés entre temps dans le cadre du Programme ECOFAC et du
PROGECAP/GEF-CONGO ont permis de porter l'effectif d'oiseaux à 651
espèces. Deux espèces nouvelles pour le Congo ont
été récemment observées, il s'agit de Ciconia
ciconia et Egretta ardesiaca (Bockandza Paco et Mokoko Ikonga,
2001). Les espèces aviaires protégées actuellement au
Congo sont peu nombreuses, 28 en tout dont 12 intégralement
protégées. Certaines espèces rares comme les Tisserins
(Ploceus subpersonatus et Ploceus nigrimentum) sont à
localiser au Congo ; Ploceus nigrimentum serait présent dans le
Centre Congo dans la région de Djambala-Léfini et dans le sud des
plateaux Batéké. D'autres comme Picathartes oreas et
Bradypterus grandis seraient à rechercher dans le Nord Congo ;
le Picathartes à cou gris, très vulnérable, pourrait
être présent dans la région des monts Nabemba. Ces 4
espèces sont considérées comme étant
menacées dans le Red Data Book de L'UICN (Collar et Stuart, 1985).
2.3.3. Les poissons
D'après le rapport de l'atelier et le plan d'action
national sur l'élaboration de la stratégie sur la viande de
brousse tenu en 2003, les poissons constituent le groupe zoologique le mieux
connu des eaux continentales. Plus de 579 espèces appartenant à
55 familles et 173 genres ont été identifiées.
16
2.3.4. Les reptiles
Parmi les grands reptiles, le crocodile du Nil et les deux
autres qui sont le crocodile nain du Gabon et le crocodile à nuque
cuirassée, de même que le varan du Nil sont tous actuellement
intégralement protégés. Le Crocodile nain (Osteolaemus
tetraspis), comme les deux autres crocodiles, sont en cours de
raréfaction dans certaines régions. Le Red Data Book de l'UICN
(Groombridge, 1982) les considère tous trois comme des espèces
menacées. La huitième session de la Conférence des Parties
à la CITES les a classé tous les trois en Annexe I. Concernant
les serpents, les inventaires effectués dans les forêts du Mayombe
relèvent 45 espèces forestières, ce qui est au dessus du
nombre de 40 espèces considéré comme une limite
supérieure probable pour une localité forestière
africaine.
Quatre espèces de Tortues marines menacées sont
connues du littoral congolais particulièrement dans le Parc national de
Conkouati Douli. Il s'agit des espèces suivantes : tortue luth
(Dermochelys coriacea), tortue olivâtre (Lepidochelys
olivacea), tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata) et tortue
verte (Chelonia mydas) (Groombridge, 1982).
2.3.5. Autres faunes
Nous disposons de très peu d'informations sur les
invertébrés. Deux espèces rares de Papillons (Papilio
antimachus) et (Graphium aurivilliusi) existent au Congo et sont
considérées comme étant des espèces menacées
(parce que rares naturellement) par le Red Data Book de l'UICN (Collins et
Morris, 1985).
2.4. LA PROBLEMATIQUE VIANDE DE BROUSSE AU CONGO
La viande de brousse a été une source primaire
de protéines pour les populations vivant en milieu rural depuis plus de
40.000 ans. Hélas, la chasse commerciale pour l'approvisionnement des
centres urbains n'est plus supportable pour plusieurs espèces animales
et plus spécialement les grands singes. Des espèces plus communes
telles que les céphalophes bleus, le pangolin géant et d'autres
petits mammifères souffrent d'un dramatique déclin. En plus de la
déforestation, la chasse commerciale est devenue la menace la plus
directe pour l'avenir de la faune sauvage. Il est estimé qu'entre 01 et
5 millions de tonnes de viande de brousse sont extraites annuellement des
forêts d'Afrique Centrale. La croissance explosive du commerce de la
viande de brousse est principalement due à/au :
- développement de l'industrie forestière qui en
ouvrant des voies d'accès à l'intérieur des forets
facilite la pénétration de plus en plus loin des chasseurs ;
17
- cadre institutionnel et juridique parfois inadapté et
aux insuffisances dans l'application de la législation;
- la faible gouvernance environnementale ;
- l'urbanisation croissante ;
- la précarité des conditions de vie et la
pauvreté en milieu rural ;
- la prolifération des armes à feu (de chasse et
de guerre), aggravée depuis la fin des années 90 par les nombreux
conflits armés qui sévissent dans la sous-région ;
- l'implication de certaines autorités administratives
et militaires dans le trafic des produits de la faune (viande et
trophées), et l'entretien des groupes de braconniers (apport des
équipements et des moyens de transport) ;
- l'insuffisance des moyens humain et matériel au
niveau de l'administration. Le personnel essentiellement constitué
d'agents publics a vu ses effectifs passés de 740 (1985) à 319
agents des eaux et forêts (2003) pour causes de départ à la
retraite, au non recrutement de personnel à la Fonction Publique depuis
1986 ; Ces principales causes dont la liste est loin d'être exhaustive,
sont à l'origine d'une présence excessive, de la viande de
brousse dans tous les marchés des grands centres urbains du pays. Les
espèces les plus braconnées et commercialisées sont celles
appartenant aux groupes des céphalophes et des singes. La perte de la
faune sauvage n'entraîne pas seulement la perte de la biodiversité
et ses corollaires signifient également une perte de ressources pour les
populations rurales qui en dépendent depuis des siècles. Le Congo
ne fait pas exception à la crise généralisée de la
viande de brousse en Afrique Centrale. La législation nationale
n'autorise pas le commerce de la viande de brousse mais se retrouve «
brisée » par une forte pression des braconniers qui, de nos jours,
sont de plus en plus nombreux, mieux équipés et organisés
que les agents de surveillance qui sont en nombre très insuffisant et
dépourvus de tout moyen d'intervention. Au regard de ce qui
précède, de nombreuses actions ont été entreprises
pour la gestion durable de la biodiversité en général et
de la faune en particulier. Mais le croît démographique et le
marasme économique avec leurs corollaires, la pauvreté et la
misère annihilent sans cesse les efforts de conservation entrepris et,
des nouvelles dispositions doivent être prises pour tenter
d'atténuer les fléaux sous-jacents et les pressions de toutes
sortes que subit la faune sauvage.
18
CHAPITRE 3 : MATERIELS ET METHODES
3.1-PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
3.1.1-Situation administrative
L'Unité Forestière d'Aménagement (UFA)
Tala-Tala, se trouve dans le secteur forestier nord Congo, dans le
Département de la Sangha et partagée sur trois Districts à
savoir : Mokéko, Ngbala et Sembé.
3.1.2-Situation géographique
Elle couvre une superficie de 621 120 hectares et est
limitée au Nord par la rivière Ngoko; au Sud par la
rivière Ekouyé, affluent de la Lengoué, jusqu'à sa
source ; à l'Est par la rivière Pandama en amont, puis son
affluent, la rivière Lo, jusqu'à la route Ouesso-Sembé,
ensuite par la route Ouesso-Sembé vers l'Ouest jusqu'au pont sur la
rivière Lengoué, puis la rivière Léngoué en
aval jusqu'à sa confluence avec la rivière Séka. De ce
pont, suivre une droite orientée géographiquement suivant un
angle de 152° jusqu'à la rivière Ekouyé. A l'Ouest
par les rivières Koudou, Elologa et Mabodié, jusqu'à la
route Ouesso-Sembé. Les figures 1 et 2 illustrent la situation de l'UFA
Tala-Tala dans le Nord-Congo et l'UFA elle-même avec ses limites
géographiques.

11°10'0"E
11°40'0"E
12°0'0"E
12°20'0"E
12°50'0"E
13°20'0"E
13°50'0"E
14°20'0"E
14°50'0"E
15°20'0"E
15°50'0"E
16°20'0"E
16°50'0"E
17°20'0"E
17°50'0"E
18°20'0"E
18°50'0"E
3°50'0"N
3°50'0"N
Republique Centrafricaine
3°40'0"N
3°40'0"N
#177;
3°30'0"N
3°30'0"N
3°20'0"N
3°20'0"N
3°10'0"N
3°10'0"N
3°0'0"N
3°0'0"N
2°50'0"N
2°50'0"N
République du Cameroun
2°40'0"N
2°40'0"N
2°30'0"N
2°30'0"N
2°20'0"N
2°20'0"N
2°10'0"N
2°10'0"N
2°0'0"N
2°0'0"N
1°50'0"N
1°50'0"N
1°40'0"N
1°40'0"N
1°30'0"N
1°30'0"N
1°20'0"N
1°20'0"N
1°10'0"N
1°10'0"N
1°0'0"N
1°0'0"N
0°50'0"N
0°50'0"N
0°40'0"N
0°40'0"N
0°30'0"N
0°30'0"N
0°20'0"N
0°20'0"N
0°10'0"N
0°10'0"N
0°0'0"S
0°0'0"S
0°10'0"S
0°10'0"S
0°20'0"S
0°20'0"S
Mobola
-Mbondo
0°30'0"S
0°30'0"S
0°40'0"S
0°40'0"S
République du Gabon
0°50'0"S
0°50'0"S
1°0'0"S
1°0'0"S
1°10'0"S
1°10'0"S
1°20'0"S
1°20'0"S
1°30'0"S
1°30'0"S
1°40'0"S
1°40'0"S
1°50'0"S
1°50'0"S
2°0'0"S
2°0'0"S
2°10'0"S
2°10'0"S
2°20'0"S
2°20'0"S
2°30'0"S
2°30'0"S
2°40'0"S
2°40'0"S
2°50'0"S
2°50'0"S
3°0'0"S
3°0'0"S
3°10'0"S
3°10'0"S
3°20'0"S
3°20'0"S
3°30'0"S
3°30'0"S
3°40'0"S
3°40'0"S
3°50'0"S
3°50'0"S
4°0'0"S
4°0'0"S
4°10'0"S
4°10'0"S
4°20'0"S
4°20'0"S
4°30'0"S
4°30'0"S
4°40'0"S
Angola (Cabinda)
4°40'0"S
4°50'0"S
0 32 915 65 830 131 660 197 490 263 320
Meters
4°50'0"S
5°0'0"S
5°0'0"S
5°10'0"S
11°10'0"E
11°40'0"E
12°0'0"E
12°20'0"E
12°50'0"E
13°20'0"E
13°50'0"E
14°20'0"E
14°50'0"E
15°20'0"E
15°50'0"E
16°20'0"E
16°50'0"E
17°20'0"E
17°50'0"E
18°20'0"E
18°50'0"E
Brazzaville, Février 2010 CNIAF/MDDEFE
Source: Données CNIAF
UFA concernées
Plan d'eau
Dépaetement de la Sangha
Hydrographie
Routes publiques
Source : Données CNIAF
Figure 1: Carte de situation de l'UFA Tala-Tala dans le
Département de la Sangha
19

20
Source : Cellule d'aménagement SIFCO
Figure 2: Carte de l'UFA Tala-Tala
3.1.3- Milieu physique
3.1.3.1- Géologie et sols
Les sols forestiers de l'UFA Tala-Tala proviennent des
formations géologiques précambriennes moyennes de la série
de Sembé-Ouesso (composés de Schistes, des calcaires, des
grès) et formations des précambriennes inférieures
(composés des complexes granitiques à enclaves
métamorphiques). De la conjonction du relief, du climat et des roches
mères, il se forme trois(03) grands types de sols :
- les sols ferralitiques remaniés sur granite et gneiss
;
- les sols ferralitiques remaniés rouges sur schiste ;
- les sols hydro morphes tourbeux noirs sous forêt
inondée.
21
Les sols ferralitiques remaniés ont une coloration
rouge due à une ferralisation poussée qui résulte des
précipitations abondantes, de températures élevées
et constantes, mais aussi de la richesse en élément
ferromagnésien des roches mères.
Ce sont des sols profonds, assez pauvre en base, de PH de 4
à 5 et une teneur en argile de 40 %. Les sols hydro morphes ont le
profil gorgé d'eau, un aspect tourbeux avec une coloration noire. La
figure 3 nous montre la carte géologique de la zone de Tala-Tala
3.1.3.2- Relief et hydrographie
Le relief de la zone est moyennement accidenté en sa
partie Est et très accidenté à l'Ouest où
l'altitude moyenne atteint 500 mètres. La forêt de l'UFA Tala-Tala
prend son appui en sa partie Ouest sur une ligne de partage des eaux qui va de
Kellé à Souanké et qui s'élève de 600
à 800 m de haut. C'est un socle issu du précambrien formant un
Talus escarpé. De cet escarpement frontalier avec le Gabon partent
d'innombrables cours d'eau qui arrosent l'UFA. Au regard des embranchements des
cours d'eau et des sources du troisième et quatrième
degré, il est clair que le relief est perturbé sur l'ensemble de
l'UFA, car se trouvant sur un plan muliticollinaire incliné. Les
principaux cours d'eau qui arrosent la zone sont : la Ngoko, la Koudou, la
N'komo, l'Elazi, l'Elologo et bien d'autres petites rivières.
3.1.3.3. Climat
La zone d'inventaire est sous l'influence du climat
équatorial du type guinéen forestier. Elle est incluse dans une
région climatique uniforme qui s'étend de Ouesso à Makoua
(Nord-Sud) et de Souanké à Impfondo (Ouest -Est). Elle est
caractérisée par un climat équatorial dont les
précipitations sont très abondantes atteignant jusqu'à
1600 - 1800 mm d'eau /an. La température mensuelle moyenne est comprise
entre 24 et 26° et l'amplitude thermique annuelle est de 2 degrés
à 2,5 degrés. Les nuances climatiques mensuelles peuvent se
résumer comme suit :
- Janvier : précipitations et températures moyennes
50 - 100 mm et 25 °
- Avril : 150 - 200 mm et 25° - Juillet : 50 - 100 mm et
23°
- Octobre : 200 - 250 mm et 24°
La saison des pluies qui va de mars à novembre est
ponctuée par une petite saison sèche, de décembre à
mars.
22
3.1.4-Milieu biologique
3.1.4.1- Végétation
La totalité de l'UFA est en forêt dense, il y a
la présence des marécageuses surtout le long des cours d'eau, des
forêts dégradées sont essentiellement le long des axes
routiers qui desservent la zone.
De très nombreuses essences participent à la
composition de la forêt inondée notamment (Entendrophragma
cylindricum, Gardenia impérialis , Coelocaryon preussi
pour les plus gros arbres et pour les autres, Albizia zygia,
chrysophyllom sp, Alstonia boonei, Syzigiun sp, Xylopia aethiopiaca, Macaranga
burifolia, Guibourtia demeussi, Uapaca sp, Pycnanthus angolensis etc.). La
dominance floristique de la forêt ombrophile équatoriale sur sol
ferme est assurée par les Méliacées, les
Légumineuses et les Irvingiacées, à côté
desquelles se rencontrent le plus fréquemment les Sterculiacées,
Anonacées, Ebénacées, Tiliacées,
Combrétacées etc.
En résumé, la strate végétale
principale reste la forêt (CTFT 1972). Il s'agit essentiellement de :
- formations forestières sur sol ferme ;
- formations forestières sur terrain marécageux
;
- recrus forestiers.
Cette forêt regorge une diversité de produits
forestiers autres que le bois (Gnetum africanum, différents fruits,
asperges, feuilles...)
3.1.4.2- La faune
Les études sur celle-ci n'ont jamais fait l'objet des
investigations dans la zone. Néanmoins, vu sa situation qui lui permet
d'avoir les limites avec l'UFA Ngombé et le parc national d'Odzala nous
pouvons ainsi assimiler ces résultats à l'UFA Tala-Tala. La faune
de la région est riche et diversifiée. On y rencontre de
nombreuses espèces animales notamment ; la Panthère, le Bongo
(Tragelaphus euryceros), l'Eléphant de forêt
(Loxodonta africana cyclotis) ; divers céphalophes à
l'instar du céphalophe bleu (Cephalophus monticola),
céphalophe à dos jaune (Cephalophus sylvicultor),
céphalophe moyen (Cephalophus dorsalis, C. calypigus, C. nigrifons),
gorille (Gorilla g. gorilla), buffle de forêt (Syncerus
caffer nanus), chimpanzé (Pan t. troglodytes),
hylochère (Hylochoerus meinertzhageni), potamochère
(Potamochoerus porcus)(Poulsen et al.2002). On y retrouve
également d'autres espèces animales comme les primates (Hocheur,
Moustac...) et les rongeurs.
23
L'on peut également signaler la présence des
reptiles sans oublier la faune aviaire et aquatique. Son caractère
mitoyen en sa limite sud avec le Parc National Odzala-Kokoua prédispose
l'UFA Tala-Tala à servir de sanctuaire ou de couloir des animaux lors
des migrations. Même si la zone n'a jamais fait l'objet d'une
étude approfondie, on peut dire que les résultats du Programme de
conservation de l'UICN réalisé dans le Parc National d' Odzala
par Hecketsweilerh et al. (1991), pourraient être
assimilés à l'UFA Tala-Tala. Ces travaux ont permis de
reconnaître 36 espèces de mammifères, auxquelles s'ajoutent
27 espèces d'oiseaux signalées par les chasseurs locaux.
L'UFA Tala-Tala fait partie de la zone concernée part
la Tri nationale Dja (Cameroun) - Odzala (Congo) - Minkebé (Gabon) en
sigle TRIDOM. Aussi, le Fonds Mondial pour la Conservation de la Faune(WWF) y
travaille dans la conservation, avec déjà la présence
d'une équipe mobile d'Eco gardes pour lutter contre le braconnage. La
base se trouve à Sembé.
3.1.5-Milieu humain
3.1.5.1-Populations
Deux principaux groupes ethniques originaires peuplent la zone,
notamment les Bakouélé, les Ndjem, les Peuples autochtones et les
Sangha-Sangha. Cette population évaluée à environ 4 786
habitants (cf. données du CNSSE, Ministère du Plan recensement de
la population 2005), outre les chefs lieux des districts, reste
concentrée dans les villages situés le long des axes routiers
:
- Mokéko - Sembé ;
- Sembé - Ngbala.
- Ouesso- Ngbala (par la rivière Ngoko)
3.1.5.2-Activités socio-économiques
Il convient pour nous de signaler que les études
socio-économique propre à l'UFA Tala-Tala n'ont jamais
été réalisé jusqu'à nos jours. Mais, les UFA
Ngombé et Tala-Tala ayant certains villages en commun ( Paris village et
Zoulabout), nous pouvons ainsi citer les travaux de Pierre(2005), dans le cadre
du plan d'aménagement de IFO qui ont révélé que les
systèmes ruraux de prélèvement, de production et de
transformation identifiés dans la zone d'emprise de I'UFA sont,
globalement et par ordre d'importance
24
La chasse
Bien qu'il existe certaines économies villageoises
spécialisées comme la pêche, la chasse est la principale
activité humaine traditionnelle de la zone d'emprise de l'UFA. Elle est
en terme de subsistance des populations rurales riveraines de l'UFA, la
principale source de protéine et la principale source de revenus
monétaires des ménages. Le même auteur pense que le
commerce de la viande de brousse dans la zone d'emprise de l'UFA est,
après l'activité forestière industrielle, la
filière économique la plus importante en termes de volume et de
flux financier.
Culturellement, la chasse est une activité masculine,
virile ; pragmatiquement, c'est une activité pénible et
risquée. Les revenus monétaires s'insèrent dans une
économie essentiellement masculine, où le poids de la culture et
la pénibilité de l'activité induisent directement des
comportements économiques de redistribution et de consommation
immédiate, notamment en alcool, sans véritable utilisation
porteuse d'une amélioration des conditions de vie du ménage
La pêche
Elle est la deuxième activité de production de
protéines animales au Nord du Congo :elle est très souvent
complémentaire ou constitue un substitut à l'activité de
chasse, notamment en saison sèche. L'économie commerciale de la
pêche est pour l'essentielle concentrée sur l'axe de la
Sangha-Ngoko et la Lengoué. La pêche féminine,
activité destiné en priorité à l'autoconsommation,
est davantage pratiquée par micro-barrage par vidange et avec des
petites nasses. La pêche masculine est essentiellement pratiquée
en pirogue, à la ligne et au filet dormant.
L'agriculture
Les systèmes de productions sont représentatifs
des pratiques agricoles en zone forestière d'Afrique centrale,
basés sur les systèmes extensifs d'abattis-brulis,
pratiqués au dépends des forêts, essentiellement secondaire
dans la mesure où la mise en place nécessite moins d'abattage.
Ils sont pratiqués en rotation avec des jachères ligneuses. Dans
la zone d'emprise de l'UFA, ce système de culture est dominé par
une association manioc-banane plantain-maïs. Le manioc et la banane
plantain constituent la source des féculents des ménages ; tandis
que le maïs est essentiellement destiné à la distillation
pour la production d'alcool
25
(ngolongolo). Par ailleurs, on note des initiatives de relance
de la filière cacao qui était soutenue et organisée
jusqu'aux années 1970, notamment sur l'axe Ouesso-Souanké.
L'exploitation des Produits Forestiers Autres que le Bois
d'OEuvre(PFABO)
La suite des études menées par Pierre(2005),
nous révèlent qu'il n'y a pas de données quantitatives
disponibles sur les besoins des populations en PFABO et les filières
commerciales ou d'échanges. Les produits de cueillette sont
destinés à la fois à l'autoconsommation et au commerce
pour procurer des revenus complémentaires. C'est notamment le cas des
chenilles(Attacidae) de Sapelli(Entandrophragma cylindricum) et
d'autres méliacées(Tiama, Kossipo,Sipo,...), des larves(
Rhynchophorus phoenicis) vivant dans les troncs de palmiers, les
feuilles de koko( Gnetum africanum), de divers champignons, des
mangues sauvages(Irvingia gabonensis), des fruits de Panda
oleosa, Antrocaryon micraster, Synsepalum longecuneatum, Pancovia
laurentii ou Gambeya lacourtiana et Anonadium mannii,
des escargots achatines , pour ne citer que les plus importants.
L'élevage
La pratique de l'élevage n'est pas encore
développée dans les habitudes des populations du Nord-Congo en
général et celles des populations de la zone d'emprise de l'UFA.
Néanmoins, on peut remarquer un petit élevage de subsistance par
endroit avec des espèces incluant les ovins, caprins, porcins et le
poulet du village.
3.2. APPROCHE METHODOLOGIQUE
Deux types de données ont été
collectés dans le cadre de la présente étude, à
savoir les données secondaires et les données primaires.
3.2.1. Collecte des données secondaires
La revue de la littérature portant sur les
études de chasse villageoise en générale et celles de
l'UFA Tala-Tala en particulier a été effectuée à la
bibliothèque du département de Foresterie de l'Université
de Dschang, la bibliothèque de la cellule d'aménagement de la
SIFCO et la consultation des documents de la CAFRAM. Quelques sites Web ont
été également visités et les différentes loi
régissant la gestion de la faune au Congo ont permis d'avoir une
perception sur l'exercice de la chasse villageoise au Congo
3.2.2. Collecte des données primaires
La collecte des données s'est effectuée d'Avril
à Juin 2011.
26
Afin de déterminer la typologie des chasseurs,
d'examiner les techniques de chasse utilisées d'estimer le niveau de
pression de la chasse villageoise sur la faune sauvage de l'UFA, et
d'évaluer l'importance de la chasse villageoise pour les populations
riveraines, des interviews structurés (entretiens) et des observations
directes ont été conduits.
a) Les entretiens
Une fiche d'enquête (Annexe 1) a servi aux entretiens.
Celle-ci était scindée en deux principales parties ; la
première a servi à l'identification socioculturelle et
professionnelle de l'enquêté, alors que la seconde partie a permis
de collecter les données sur les techniques de chasse, d'estimer en
partie le niveau de pression de la chasse villageoise sur la faune sauvage et
de faire un évaluation sur l'importance de la chasse villageoise pour
les populations. Par ailleurs, dans le souci de compléter les
informations recherchées au moyen de la fiche d'enquête, des
interviews directes ont été menées auprès de
certaines autorités, parmi lesquelles : les Présidents des
villages, un responsable chargé du monitoring dans le PNOK, des
Eco-gardes, des policier et le représentant du ministère de
l'économie forestière auprès de la cellule
d'aménagement de la SIFCO. Ces entretiens ont été
facilités par l'utilisation d'un guide-interprète, ayant une
maîtrise parfaite de la langue française et du Lingala. Celui
était payé à 2000 FCFA/jour.
b) Les observations
L'observation directe est un mode de collecte des
données par lequel le chercheur observe de lui même, des processus
ou comportements se déroulant dans un contexte de recherche donné
, pendant une période de temps limitée (TORRI, 2003). Les
observateurs se plongent personnellement dans les activités quotidiennes
des individus. L'expression « observation » tend à
désigner le travail sur le terrain, quand il commence à
négocier l'accès jusqu'au moment où il le quitte
après son séjour.
Ces observations ont permis de compléter les
informations reçues lors des entretiens avec les populations. Ainsi,
elles ont aidé à estimer le niveau de pression de la chasse
villageoise pour les populations riveraines et par conséquent de
proposer des actions en vue d'assurer une gestion durable de la chasse
villageoise dans l'UFA Tala-Tala
27
c) Echantillonnage Choix des villages
Une mission de sensibilisation a précédé
la descente et la collecte de données proprement dite. Celle-ci
était dirigée par les responsables de la cellule
d'aménagement et avait pour but de présenter l'étudiant et
le bien fondé de son étude aux autorités locales. Cette
mission a permis de recenser tous les villages ayant un président et un
secrétaire général reconnue par l'Etat congolais. Un total
de 33 villages a été retenu à la fin de ladite mission.
Cependant, en raison de l'inaccessibilité, 32 villages seulement ont
été visités. Ce qui fait un taux de réalisation de
96,96% qui est très représentatif.
Taille de l'échantillon
La chasse étant une activité masculine, notre
unité d'échantillonnage à cet effet est le ménage
et les enquêtes ont porté exclusivement sur les chefs de
ménages. Ainsi, afin de déterminer le nombre
d'enquêté dans un village, une liste de présence
était dressée par le Président et le Secrétaire du
village lors des premiers entretiens avec eux. Une fois la liste
définie, les noms étaient inscrits sur les petits bouts de papier
et introduits dans une corbeille et un tirage successif sans remise des 5, 10
ou15 personnes en fonction de l'effectif total des chefs de ménages ou
de chasseurs. Ce tirage au hasard était effectué par l'un des
petits fils du Président du village ou par celui-ci lui-même en
présence du Secrétaire du village et de certains membres du
comité du village. Avec un nombre total de ménage estimé
à 1356 ; 255 chefs de ménages ont été
interrogés lors des entretiens soit un taux d'échantillonnage
total de 18,80%.
3.2.2. Analyse des données
Les données de l'enquête ont été
parcourues, dépouillées, codifiés saisie sur le logiciel
Excel. Ainsi, à l'aide des opérations de trie, de filtre et de
tableau croisé dynamique, ces données ont été
analysées. En outre, le test d'indépendance de Khi carré a
été utilisé à un seuil de signification de 5% pour
la réalisation de quelques tests statistiques.
28
CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSIONS
4.1- ACTEURS IMPLIQUES DANS L'ACTIVITE DE CHASSE
VILLAGEOISE
4.1.1- Typologie des techniques de chasse
Un total de 255 personnes a été interrogé
au cours de l'étude (voir annexe 4), tous originaires du
département de la Sangha et réparti sur trois(03) districts
à savoir : Ngbala , Mokéko et celui de Sembé. Le tableau 3
indique la distribution des chasseurs en fonction des techniques de chasse
utilisées, des villages et des districts concernés par
l'étude.
Tableau 2: Distribution des enquêtés par
district, par village et par technique de chasse
District
|
Village
|
Technique de chasse
|
Total
|
Nbre de
ménage
|
Piégeurs
|
Chasseurs au fusil
|
Indifférent
|
Et
|
Ep
|
Et
|
Ep
|
Et
|
Ep
|
Et
|
Ep
|
Mokéko
|
Séka-limite
|
32
|
2
|
2
|
1
|
12
|
5
|
32
|
8
|
35
|
Zoulabout
|
100
|
5
|
3
|
2
|
30
|
7
|
100
|
14
|
128
|
Pounga
|
33
|
1
|
1
|
1
|
14
|
6
|
33
|
8
|
51
|
Paris village
|
51
|
6
|
2
|
1
|
33
|
6
|
51
|
13
|
57
|
Bonga
|
10
|
4
|
0
|
0
|
0
|
0
|
10
|
4
|
13
|
France ville
|
6
|
1
|
1
|
1
|
5
|
1
|
6
|
3
|
7
|
Sembé
|
Biessi
|
70
|
3
|
6
|
1
|
22
|
3
|
77
|
7
|
90
|
Boutazab
|
68
|
3
|
0
|
0
|
33
|
8
|
68
|
11
|
75
|
Douma
|
16
|
1
|
0
|
0
|
8
|
2
|
16
|
3
|
18
|
Bad
|
25
|
6
|
0
|
0
|
10
|
5
|
27
|
11
|
29
|
Miélékouka
|
27
|
1
|
0
|
0
|
17
|
4
|
27
|
5
|
29
|
Goa
|
29
|
3
|
4
|
2
|
11
|
5
|
29
|
10
|
31
|
Mindjadja
|
44
|
2
|
0
|
0
|
20
|
8
|
44
|
10
|
50
|
Kokoua
|
14
|
2
|
0
|
0
|
6
|
2
|
14
|
4
|
14
|
Komo
|
33
|
3
|
4
|
2
|
15
|
4
|
33
|
9
|
35
|
Séka-koudou
|
56
|
3
|
0
|
0
|
23
|
3
|
56
|
6
|
70
|
29
District
|
Village
|
Technique de chasse
|
Total
|
Nbre de
ménage
|
Piégeurs
|
Chasseurs au fusil
|
Indifférent
|
Et
|
Ep
|
Et
|
Ep
|
Et
|
Ep
|
Et
|
Ep
|
Ngbala
|
Komo II
|
22
|
2
|
0
|
0
|
10
|
3
|
22
|
5
|
26
|
Kinshassa
|
8
|
2
|
0
|
0
|
4
|
4
|
8
|
6
|
8
|
Kerembel
|
20
|
5
|
0
|
0
|
13
|
4
|
20
|
9
|
22
|
Mindjiam
|
32
|
6
|
0
|
0
|
15
|
6
|
32
|
12
|
38
|
Minguila
|
3
|
4
|
0
|
0
|
1
|
5
|
38
|
9
|
41
|
Namopodo
|
7
|
2
|
0
|
0
|
4
|
2
|
7
|
4
|
8
|
Ngbala 1
|
60
|
5
|
0
|
0
|
27
|
6
|
60
|
11
|
87
|
Ngbala 2
|
65
|
3
|
0
|
0
|
35
|
8
|
65
|
11
|
85
|
Bolozo
|
32
|
7
|
0
|
0
|
16
|
7
|
33
|
14
|
35
|
Boumdel
|
27
|
5
|
0
|
0
|
10
|
3
|
27
|
8
|
29
|
Elologa
|
24
|
0
|
0
|
0
|
17
|
5
|
24
|
5
|
27
|
Alangong
|
30
|
2
|
0
|
0
|
14
|
4
|
40
|
6
|
40
|
Soko
|
19
|
3
|
0
|
0
|
8
|
5
|
19
|
8
|
19
|
Tala-Tala
|
40
|
3
|
0
|
0
|
19
|
4
|
40
|
7
|
90
|
Egaba
|
33
|
1
|
0
|
0
|
9
|
2
|
33
|
3
|
38
|
Zouoba
|
27
|
6
|
0
|
0
|
10
|
5
|
27
|
11
|
31
|
|
Total
|
1098
|
102
|
21
|
11
|
498
|
142
|
1118
|
255
|
1356
|
Et = effectif total
Ep = effectif prospecté
Du tableau 3, un total de 255 chefs de ménages a
été interrogé sur 1356 recensés, ce qui fait un
taux de réalisation de 18,80%. Suivant le découpage
administratif, ces villages sont regroupés dans trois districts à
savoir : Mokéko, Sembé et Ngbala. Des 32 villages visités,
6 se retrouvent dans le district de Mokéko, 10 à Sembé et
16 à Ngbala, soit un taux de réalisation de 18,75% ; 31,25% et
50% respectivement dans chaque district. Trois types de chasseurs ont
été visités pour deux techniques de chasse à savoir
: le piégeage et la chasse au fusil. Suivant ces deux techniques, 52,38%
de chasseurs utilisant exclusivement le fusil ont
30
été visités ; 9,28% de piégeurs et
28,51% combinant le piégeage et la chasse au fusil. L'absence
d'utilisation des autres techniques de chasse (chasse à courre,
arbalète, filet...) peut s'expliquer par la forte rentabilité de
ces deux dernières.
4.1.2- Caractérisation des chasseurs
La chasse en générale et d'une manière
particulière dans l'UFA Tala-Tala est une activité
essentiellement masculine. Le tableau 4 ci-dessous représente la
distribution des chasseurs par classe d'âge et par technique
utilisée.
Tableau 3: Distribution des chasseurs
enquêtés par classe d'âge et par technique de
chasse employée
|
|
|
|
|
|
|
|
Tranche d'âge
|
|
Chasseurs au fusil
|
Piégeurs
|
Chasseurs au fusil et Piégeurs
|
|
Total
|
|
Eff %
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
20-25
|
2
|
18,2
|
2
|
1,9
|
13
|
9,2
|
17
|
6,7
|
25-30
|
1
|
9
|
10
|
9,7
|
17
|
12
|
28
|
11
|
30-35
|
1
|
9
|
14
|
13,6
|
30
|
21,3
|
45
|
17,6
|
35-40
|
3
|
27,3
|
18
|
17,5
|
37
|
26,2
|
58
|
22,7
|
40-45
|
3
|
27,3
|
22
|
21,4
|
26
|
18,4
|
51
|
20
|
45-50
|
1
|
9
|
12
|
11,7
|
7
|
5
|
20
|
7,8
|
50-55
|
0
|
0
|
18
|
17,5
|
6
|
4,3
|
24
|
9,4
|
55-60
|
0
|
0
|
4
|
3,9
|
2
|
1,4
|
6
|
2,4
|
60-65
|
0
|
0
|
5
|
4,9
|
1
|
0,7
|
6
|
2,4
|
Total
|
11
|
100
|
103
|
100
|
141
|
100
|
255
|
100
|
Eff= effectif ; % = Pourcentage
Au regard du tableau 4, il ressort que sur les 255 personnes
interrogées dans les trois districts, l'âge des chasseurs varie
entre 20 et 65 ans. En outre, ce tableau fait ressortir deux principales
techniques de chasse utilisée dans l'UFA : la chasse au fusil et le
piégeage. Afin d'avoir une visibilité assez nette sur les
tranches d'âges les plus actives sur la pratique de la chasse, la figure
3 a été conçue.

Figure 3: Nombre de chasseurs en pourcentage et par
tranche d'âge
La figure 3 montre que le plus grand nombre de chasseurs se
trouve dans les tranches d'âges comprises entre 30 et 35 ans, 35 et 40
ans et 40 et 45 ans. Les trois tranches à elles seules
représentent plus de la moitié des chasseurs (60,4%). Les
personnes de plus de 55 ans représentent moins de 5% du total des
chasseurs. Cette figure montre que les activités de chasse sont plus
intenses dans la tranche d'âge comprise entre 30 et 35 ans. Ceci peut
s'expliquer par le fait que ceux-ci sont de jeunes mariés sans emplois
et cherchant à remplir au quotidien les besoins de la famille. Au
contraire, les personnes de plus de 55 ans n'ont plus assez de force ce qui a
pour conséquence leur moindre implication dans l'activité.
Les enquêtés ont également
été caractérisés sur la base de leur niveau
d'instruction. Le tableau 5 regroupe les différentes ethnies
impliquées dans la chasse villageoise dans la zone de Tala-Tala ainsi
que leur niveau d'instruction.
Tableau 4: Différentes ethnies
impliquées dans la chasse villageoise et leur niveau
d'instruction
Ethnie Niveau d'instruction Total
Analphabète Primaire Secondaire
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Autochtone
|
42
|
79,24
|
25
|
20
|
0
|
0
|
67
|
26,27
|
Bakwélé
|
11
|
20,75
|
100
|
80
|
77
|
100
|
188
|
73,73
|
Total
|
53
|
100
|
125
|
100
|
77
|
100
|
255
|
100
|
31
32
Le tableau 5 révèle que sur les 255 personnes
interrogées, 67 sont des Autochtones (pygmées) et 188 sont
Bakwélés (bantous). Ce qui représente respectivement
26,27% et 73,73% de l'effectif total interrogé. Par ailleurs, 62,69% des
Autochtones interrogés sont analphabètes, contre 37,31% qui ont
arrêté leurs études au niveau primaire et aucun d'eux n'a
été jusqu'au secondaire. Chez les Bakwélés, on
retrouve ceux qui n'ont pas été à l'école (5,85%),
ceux qui ont fréquenté jusqu'au primaire (53,19%) et enfin ceux
qui sont allés jusqu'au niveau secondaire (40,95%) dans la population
interrogée.
L'activité principale que mène un individu
étant importante dans sa caractérisation, les
enquêtés ont également été interrogés
sur la base de leur activité principale. Les différentes
activités dominantes dans la zone d'étude sont regroupées
dans le tableau 6 ci-dessous.
Tableau 5: Activités principales des
enquêtés par district.
Profession
|
|
|
|
District
|
|
|
|
Total
|
|
|
Mokéko
|
|
Ngbala
|
|
Sembé
|
|
|
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Agriculteur
|
12
|
24
|
127
|
98,45
|
43
|
56,58
|
182
|
71,37
|
Chasseur
|
31
|
62
|
1
|
0,78
|
31
|
40,79
|
63
|
24,71
|
Pêcheur
|
2
|
4
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
0,78
|
Ouvrier
|
5
|
10
|
0
|
0
|
2
|
2,63
|
7
|
2,75
|
Enseignant
|
0
|
0
|
1
|
0,78
|
0
|
0
|
1
|
0,39
|
Total
|
50
|
100
|
129
|
100
|
76
|
100
|
255
|
100
|
Eff = effectif % = pourcentage
Le tableau 6 fait ressortir les différentes professions
que les personnes interrogées exercent en premier lieux. Les
activités dominantes sont l'agriculture et la chasse, chacune
représentant une proportion de 71,37% et 24,70% respectivement. Dans
l'optique de voir s'il existe une relation entre les districts et les
différentes professions, le test d'indépendance de Khi
carré (X2) a été utilisé. Ce test a
été utilisé à un taux de signification de 5% avec
un degré de liberté (ddl) égal à 8.
De ce test, nous avons eu X2théorique =
15,51 obtenu à partir de la table de distribution de Pearson, tandis que
X2calculé = 1032,4. Ces résultats montrent que
X2théorique < X2calculé, ce qui nous
amène à rejeter Ho et à conclure que l'importance des
professions diffère dans les trois districts. La figure 4 illustre les
différentes professions par ordre d'importance dans les districts.

33
Figure 4: Importance des professions suivant les
districts
Cette figure 4 montre et confirme les résultats du test
de khi carré effectué. De ce fait, il ressort que 98,5% des
personnes enquêtées dans le district de Ngbala prennent
l'agriculture comme activité principale, 24% à Mokéko et
56,6% à Sembé. Cependant, la chasse est considérée
comme activité principale dans les districts de Mokéko (62%) et
de Sembé (40,8%) et est très faiblement représenté
dans le district de Ngbala (0,8%).
4.2- EXAMEN DES TECHNIQUES DE CHASSE UTILISEES
4.2.1- Matériel de chasse
Le matériel est à la base de toute les
activités des chasseurs et détermine en quelque sorte
l'efficacité avec laquelle le chasseur ou piégeur peut atteindre
ses objectifs. En fonction des techniques de chasse recensées (02) dans
la zone, le matériel utilisé dépendait du lieu d'achat qui
déterminait parfois le prix et des formes d'acquisition par les
chasseurs.
4.2.1.1- Lieu d'achat du matériel de chasse
Celui-ci varie en fonction de la position géographique
des villages et des objectifs de chasse. Pour ceux dont le but de la chasse est
de ce faire une activité commerciale, l'achat du matériel en
ville en grande quantité est bénéfique, tandis que pour la
chasse de subsistance, on préfère acheter le matériel
surplace au village ou bien dans un village voisin. Le Tableau 7
représente les différents matériaux ainsi que leur prix
suivant les lieux d'achats
34

Tableau 6: Matériel de chasse recensé et
leur prix suivant le lieu d'achat.
Matériel
|
|
Prix suivant les lieux d'achat(FCFA)
|
|
|
Sembé
|
Ouesso
|
Moloundou
|
Village
|
01rouleau de câble
|
4500
|
4000
|
3000
|
5000
|
métallique (36 m)
|
|
|
|
|
01 Cartouche(00)
|
600
|
500
|
500
|
700
|
01 Torche 2 piles
|
1800
|
1600
|
1500
|
2500
|
01 Ampoule 3,8v
|
150
|
125
|
100
|
200
|
01 Boite de cartouche
|
14000
|
12500
|
12500
|
X
|
01 Arme calibre12
|
X
|
175.000
|
X
|
X
|
01mètre de câble
|
200
|
175
|
150
|
300
|
De ce tableau 7, il ressort quatre grands lieux d'achats du
matériel de chasse. Il s'agit respectivement de Moloundou qui est un
arrondissement du Cameroun, de Sembé, de Ouesso et des villages
même. D'après les enquêtés, Moloundou et Ouesso sont
les lieux d'achat les plus prisés car les prix sont de plus en plus
abordable. C'est peut être pour cette raison que le district de Ngbala
n'a pas un centre commerciale car tous les ravitaillements des populations se
font à Moloundou au Cameroun. Cette situation s'étend même
jusqu'à Ouesso qui est le chef lieu du Département de la Sangha.
Par ailleurs, les populations peuvent avoir le matériel de chasse
à tous les endroits en fonction des moyens dont ils disposent et des
objectifs de chasse, en dehors des armes à feu de calibre 12 qui ne
peuvent s'acheter qu'à Ouesso.
4.2.1.2- Forme d'acquisition du matériel
Les formes d'acquisition du matériel sont nombreuses et
variées. Ainsi, on trouve la forme autonome, les locations et la forme
commanditée.
La forme autonome.
Dans celle-ci, le chasseur ou le piégeur est capable de
s'octroyer le matériel en fonction des moyens financiers dont il
dispose
La location
En absence d'un matériel propre au chasseur, il fait
recours à son voisinage afin de se procurer le matériel
adéquat en fonction des objectifs fixés. Dans les villages ayant
fait l'objet d'investigation, la location d'un fusil Calibre12 se fait à
hauteur de 2000 Frs CFA/jour.
35
La forme commanditée
Le matériel de chasse ici est produit soit par un
membre de la communauté villageoise soit par un étranger
provenant de la ville ou bien des villages voisins. Dans ce cas, le chasseur ne
produit que l'effort physique et son salaire est fonction de sa capacité
à capturer le gibier
4.2.2- Inventaire des techniques de chasse
utilisées
Des informations recueillies auprès des
enquêtés, deux principales techniques ont été
recensées à savoir : le piégeage et le chasse au fusil. La
distribution des enquêtés par district et par technique de chasse
est présenté dans le tableau 3, mais illustrée dans la
figure 5.
Figure 5: Utilisation des techniques de chasse suivant
les districts.
Cette figure 5 montre que les deux techniques de chasse ne
sont pas utilisées de la même manière dans les trois
districts. Les chasseurs au fusil purs se retrouvent à Mokéko
(54,5%) et à Sembé (45,5%), contrairement au district de Ngbala
qui est constitué des chasseurs indifférents (51%) et des
piégeurs (55,3%) en majorité. Les techniques étant
pratiquées par deux principales ethnies, la figure 6 donne l'utilisation
des techniques en fonction des ethnies.

36
Figure 6: Importance des techniques de chasse suivant les
ethnies.
La figure 6 vient confirmer les résultats du test
d'indépendance de Khi carré effectué. Ce qui montre que
l'utilisation des techniques de chasse diffère d'une ethnie à une
autre. On constate que les Autochtones sont plus piégeurs (72,04%), que
les Bakwélés (58,41%), tandis la chasse au fusil est plus
utilisée chez les Bakwélés (41,58%) et moins chez les
autochtones (27,96%)
4.2.2.1- Le piégeage
C'est une technique simple et moins coûteuse, qui
demande juste la maîtrise technique et connaissance pratique de ces
composantes. La connaissance de la forêt et des espèces ligneuses
de moindres diamètres résistantes et souples sont des
éléments incontournables et nécessaires pour la pratique
de cette technique.
4.2.2.1.1- Les types de pièges
Le type de pièges détermine les espèces
susceptibles d'être capturées par le piégeage. Dans la zone
de Tala-Tala, deux types sont principalement utilisés par les
piégeurs à savoir : les pièges à cou et les
pièges à patte. Les pièges à patte sont
généralement utilisés pour les ongulés et parfois
pour les rongeurs, tandis que les pièges à cou sont
utilisés pour les reptiles, les rongeurs et les pholidotes. Les photos
ci-dessous illustrent les deux types deb pièges enregistrés dans
la zone de Tala-Tala.

Photo 1: Piège à cou. Photo 2: Piège
à patte.
4.2.2.1.2-Les formes de pièges
Les espèces visées par les chasseurs au moyen du
piégeage, font ressortir différentes formes de pièges.
Dans la zone de Tala-Tala, deux formes ont été identifiées
à savoir : la
forme isolée et disséminée le long d'une
piste et la forme en barrière. La photo 2 ci-dessous illustre un exemple
de barrière filmé dans la forêt de Tala-Tala

Photo 3: Barrière de pièges.
37
4.2.2.2- La chasse au fusil
Elle est pratiquée par 59,60% des personnes
interrogées au cours de cette étude. Elle permet de capturer
certaines espèces dont la capture par piégeage est très
faible voire impossible parfois. Elle peut de ce fait être
pratiquée en association ou en solitaire, permettant ainsi aux chasseurs
de maximiser les captures suivant les objectifs de chasse.
38
4.2.2.2.1- Les types de chasse au fusil
On distingue deux grands types de chasse au fusil, basé
sur le moment de la journée. Ainsi retrouve-t-on : la chasse diurne et
la chasse nocturne.
La chasse diurne
La chasse diurne est pratiquée exclusivement à
l'aide de la lumière du jour, permettant au chasseur de voir de
manière assez nette les espèces fauniques visées et de les
capturer.
La chasse nocturne
Contrairement à celle dite diurne, la chasse nocturne a
besoin d'une source de lumière assez forte permettant de voir les
animaux à partir de l'incidence des rayons de celle-ci sur les yeux des
animaux. Pour ce fait, les chasseurs utilisent les lampes torches de deux ou
trois piles, utilisant les ampoules de 3,8 volts pour atteindre leurs
objectifs.
4.2.3- Espèces ciblées par les chasseurs
4.2.3.1. Représentativité de
l'échantillon
Durant la période de l'enquête, les grands
mammifères n'ont pas été cités par les chasseurs
comme faisant l'objet de leur convoitise. La figure 7 montre l'évolution
du nombre d'espèces citées en fonction du nombre
d'enquêtés.

Figure 7: Evolution du nombre d'espèces
citées en fonction des enquêtés.
Cette courbe a été conçue pour montrer
que les espèces ciblées et capturées par les chasseurs de
la zone de Tala-Tala ont été toutes citées .Le meilleur
ajustement de cette
39
courbe est une fonction logarithmique d'équation y=
2,919ln(x)+1,164. Le fort coefficient de corrélation (R2 =
0,9544) illustre le bon ajustement. On constate selon cette courbe que la
saturation est déjà atteinte à partir de 195 personnes.
Nous pouvons dès lors conclure que nous avons pratiquement
recensé toutes les espèces capturées par les techniques de
chasse pratiquées par les chasseurs dans la zone de Tala-Tala.
4.2.3.2. Espèces citées
Un total de 17 espèces a été
recensé comme chassée dans la zone de Tala-Tala. Ainsi, que se
soit la chasse au fusil ou du piégeage, les espèces
ciblées par les chasseurs tournent autour de trois ordres à
savoir : les Artiodactyles (58,4% pour la chasse au fusil et 39,32% pour le
piégeage), les Primates (23,86 et 3,33) et des Rongeurs (12,2% et
27,78%). Ces différents ordres sont constitués des espèces
prisées comme le Cephalophus monticola(26,48% pour la chasse au
fusil et 23,6% pour le piégeage), Cephalophus callipygus (
23,69% ; 14,87%), Cercopithecus sp (23,69% ; 3,64%), Artherurus
africanus (12,20 % ; 22,30%). Le tableau 8 représente les
espèces capturées par les différentes techniques
40
Tableau 7: Espèces capturées dans l'UFA
Tala-Tala.
Ordres
|
Espèces
|
Piégeage
|
Chasse au fusil
|
Total
|
citation
|
%
|
citation
|
%
|
citation
|
%
|
Artiodactyles
|
Cephalophus monticola
|
241
|
23,6
|
152
|
26,5
|
393
|
24,9
|
Tragelaphus spekei
|
8
|
0,8
|
15
|
2,6
|
23
|
1,5
|
Cephalophus callipygus
|
152
|
14,9
|
136
|
23,7
|
288
|
18,2
|
Cephalophus silvicultor
|
1
|
0,09
|
6
|
1,04
|
7
|
0,4
|
Potamochoerus porcus
|
13
|
1,3
|
26
|
4,5
|
39
|
2,5
|
Primates
|
Gorilla gorilla gorilla
|
0
|
0
|
1
|
0,17
|
1
|
0,06
|
Cercopithecus sp
|
34
|
3,3
|
136
|
23,7
|
170
|
10,8
|
Pholidotes
|
Manis tricuspis
|
178
|
17,4
|
9
|
1,6
|
187
|
11,8
|
Carnivores
|
Nandinia binotata
|
82
|
8
|
23
|
4
|
105
|
6,6
|
Rongeurs
|
Artherurus africanus
|
228
|
22,3
|
70
|
12,2
|
298
|
18,9
|
Epixerus ebii
|
2
|
0,2
|
0
|
0
|
2
|
0,12
|
Cricetomys gambianus
|
51
|
5
|
0
|
0
|
51
|
3,2
|
Thryonomis swinderianus
|
3
|
0,3
|
0
|
0
|
3
|
0,2
|
Reptiles
|
Kinisys homeana
|
5
|
0,5
|
0
|
0
|
5
|
0,3
|
Bitis gabonica
|
17
|
1,7
|
0
|
0
|
17
|
1,07
|
Varanus niloticus
|
7
|
0,7
|
0
|
0
|
7
|
0,4
|
|
Total
|
1022
|
100
|
574
|
100
|
1596
|
100
|
Ce tableau 8 regroupe les espèces fauniques
capturées par les chasseurs sans tenir compte des différentes
techniques de chasse utilisées. Afin de déterminer s'il existe
une relation entre les espèces capturées et les techniques de
captures, un test de Khi carré (X2) a été
utilisé à partir du tableau ci-dessus tout en se limitant sur les
espèces les plus chassées (les dix premières), avec un
degré de liberté (ddl) de 11 et un seuil de signification de
5%.
De ce test nous avons obtenu un X2calculé
=668,72 et le X2théorique =19,68, obtenue à partir du
tableau de Pearson. Ainsi, X2calculé >
X2théorique, alors l'hypothèse nulle est
rejetée et l'hypothèse alternative est acceptée. Il
convient à cet effet, de conclure que les espèces
capturées sont liées aux techniques de chasse
utilisées.
41
4.2.3.3. Les espèces capturées par
piégeage
Toutes les espèces fauniques ne peuvent pas être
capturées au moyen du piégeage d'après les
résultats du test de Khi carré effectué (tableau 8). Cette
technique est par conséquent utilisée pour une catégorie
d'animale suivant les caractéristiques physiques, anatomiques et
biologiques des espèces. Le tableau 9 montre les différentes
espèces accessibles et capturées par piégeage dans la zone
de Tala-Tala.
Tableau 8: Liste des espèces capturées par
piégeage.
Ordres
|
Noms scientifiques
|
Noms
communs
|
Noms vernaculaires (lingala)
|
Nbre de citation
|
Pourcentage
(%)
|
Primates
|
Cercopithecus sp
|
Petit singe
|
|
34
|
3,3
|
Total primate
|
34
|
3,3
|
Rongeurs
|
Artherurus africanus
|
Athérure
|
Ngomba
|
228
|
22,3
|
Thryonomis swinderianus
|
aulacode
|
Sibissi
|
3
|
0,3
|
Epixerus ebii
|
Mangouste
|
|
2
|
0,2
|
Cricetomys gambianus
|
Rat de Gambie
|
Motomba
|
51
|
5
|
Total Rongeurs
|
284
|
27,8
|
Artiodactyles
|
Cephalophus monticola
|
Cephalophe bleu
|
Mboloko
|
241
|
23,6
|
Cephalophus callipygus
|
Cephalophe de peters
|
Ngandi
|
152
|
14,9
|
Cephalophus silvicutor
|
Cephalophe à dos jaune
|
Mbemba
|
1
|
0,09
|
Tragelaphus spekei
|
Sitatunga
|
Nfolo
|
8
|
0,8
|
Potamochoerus porcus
|
Potamochère
|
Ngoulou
|
13
|
1,3
|
Total Arthiodactyles
|
415
|
40,7
|
Pholidotes
|
Manis tricuspis
|
Pangolin à écailles cuspides
|
Kokolo
|
178
|
17,4
|
Total pholidotes
|
178
|
17,4
|
Carnivores
|
Nandinia binotata
|
Nandinie
|
Mbala
|
82
|
8
|
Total Carnivores
|
82
|
8
|
Reptiles
|
Bitis gabonica
|
Vipère du Gabon
|
|
17
|
1,7
|
Kinisys homeana
|
tortue
|
|
5
|
0,5
|
Varanus niloticus
|
Varan
|
Bobambi
|
7
|
0,7
|
Total Reptiles
|
29
|
2,9
|
Ce tableau fait ressortir 6 ordres à savoir : les
Primates, les Athiodactyles, les Rongeurs, les Pholidotes, les Reptiles et les
Carnivores. Chacun de ces ordres représentes respectivement
42
3,3% ; 40,7% ; 27,8% ; 17,4% ; 2,9% et 8% de citations des
espèces capturées par piégeage. Il est constaté que
les ordres les plus touchés ici par la chasse sont les Arthiodactyles
(40,7%), les Rongeurs (27,8%) et les Pholidotes (17,4%). Ces résultats
semblent être différents de ceux obtenus lors d'une étude
similaire dans l'UTO Campo- Ma'an par Ngueguim (2000) , qui ont montré
que les captures issues du piégeage étaient constituées de
: Rongeurs (67), des Artiodactyles (21%) et faiblement des Pholidotes (3%). La
figure 8 représente les différentes espèces les plus
capturées par piégeage dans l'UFA Tala-Tala

Figure 8: Dix premières espèces
capturées par piégeage.
De cette figure 8, il ressort que les espèces les plus
chassées par piégeages sont : le céphalophe bleu
(Cephalophus monticola), l'arthérure africain (Artherurus
africanus), le pangolin à écailles cuspides (Manis
tricuspis) et le céphalophe de peters (Cephalophus
callipygus). Celles-ci représentent respectivement 23,6% ; 22,3% ;
17,4% et 14,9% des espèces capturées par le piégeage.
4.2.3.4. Les espèces capturées par
fusil
Celles-ci tournent principalement autour de dix espèces
regroupées en cinq(05) Ordres. Le Tableau 10 montre les
différentes espèces chassées par fusil
43
Tableau 9: Espèces capturées par
fusil.
Ordres
|
Noms Scientifiques
|
Noms communs
|
Noms vernaculaires (Lingala)
|
Nombre de citation
|
Pourcentage
(%)
|
Primates
|
Cercopithecus sp
|
Petits singes
|
|
136
|
23,7
|
Gorilla gorilla gorilla
|
gorille
|
Ebobo
|
1
|
0,17
|
Total Primates
|
137
|
23,87
|
Artiodactyles
|
Cephalophus monticola
|
Céphalophe bleu
|
Mboloko
|
152
|
26,5
|
Cephalophus callipygus
|
Cèphalophe de peters
|
Ngandi
|
136
|
23,7
|
Cephalophus silvicultor
|
Céphalophe à dos jaune
|
Bemba
|
6
|
1,04
|
Tragelaphus spekei
|
Sitatunga
|
Nfolo
|
15
|
2,6
|
Potamochoerus porcus
|
Potamochère
|
Ngoulou
|
26
|
4,5
|
Total Artiodactyles
|
335
|
58,3
|
Carnivores
|
Nandinia binotata
|
Nandinie
|
Mbala
|
23
|
4
|
Total Carnivores
|
23
|
4
|
Rongeurs
|
Artherurus africanus
|
Arthérure
|
Ngomba
|
70
|
12,2
|
Total Rongeurs
|
70
|
12,2
|
Pholidotes
|
Manis tricuspis
|
Pangolin à écaille tricuspide
|
Kokolo
|
9
|
1,6
|
Total Pholidotes
|
9
|
1,6
|
Le tableau 10 fait ressortir 5 Ordres à savoir : les
Artiodactyles, les primates, des Rongeurs, des Carnivores et des Pholidotes. Il
parait que toutes ces espèces ne sont pas accessibilité aux
chasseurs de la même manière. Les captures sont de ce fait
constituées de 58,3% des Artiodactyles, de 23,9% de Primates, de 12,2%
de Rongeurs, de 4% de Carnivores et enfin de 1,57% de Pholidotes. Ces
résultats se rapprochent de ceux de Ngueguim (2000), lors d'une
étude chasse dans l'UTO Campo-Ma'an, qui ont établis que les
captures des chasseurs au fusil étaient constituées des
Artiodactyles (45%), des Primates (32%) et des Rongeurs (16%). Mais,
différents de ceux enregistrés autour de la réserve de
Bayang Mbo, où parmi les animaux enregistrés au près des
chasseurs, les Artiodactyles représentent 36% des effectifs, les
rongeurs 13% et les primates 10% (Wildlife Conservation Society, 2000). La
figure 8 ci-dessous fait ressortir les espèces les plus capturées
dans ces différents Ordres.

44
Figure 9: Espèces capturées par la chasse
au fusil.
Cette figure 9 montre que les 4 espèces les plus
chassées par ordre d'importance sont : les céphalophes bleu
(Cephalophus monticola), les petits singes (Cercopithecus
sp), les céphalophes à dos jaune (Cephalophus
callipygus) et l'arthérure africain (Artherurus
africanus). Celles-ci représentent 26,4% ; 23,7 ; 23,7 et 12,2% des
captures respectivement. Ceci pourrait la conséquence du fait que la
chasse au fusil se pratique de jour comme de nuit et ces espèces aussi
se déplace tout le temps lorsque le milieu est perturbé.
4.2.4- Les périodes et saison de chasse
La loi 37-2008 du 28 Novembre 2008 sur la faune et les aires
protégées, dispose en son article 35 que l'administration des
eaux et forêts fixe chaque année la saison d'ouverture et de
fermeture des activités de chasse. Celle- ci va
généralement du 1er Mai au 30 Novembre de chaque
année. Les populations du Département de la Sangha par le fait
qu'il est reconnu par le gouvernement Congolais qu'elles dépendent
exclusivement de la faune sauvage pour leur alimentation,
bénéficient d'un statut particulier et peuvent de ce fait
pratiquer la chasse tout au long de l'année. La même loi en son
article 36 prévoit que la chasse soit interdite du couché du
soleil jusqu'au levé du soleil. Malheureusement, la chasse est
pratiquée à tout moment, de nuit comme de jour. Les figures 9 et
10 ci-dessous montrent les différents moments de la journée et
les saisons de l'année que les chasseurs préfèrent pour
l'exercice des activités de chasse.

45
Figure 10: Importance de la chasse par moment de la
journée

Figure 11: Importance de la chasse par saison de
l'année
Les deux figures ressortent les saisons et les moments durant
lesquels les chasseurs sont motivés à la pratique de la chasse.
celles- ci permettent d'identifier trois catégories de chasseurs (Fig 9)
suivant les moments de la journée : chasseurs de jour, de nuit et ceux
qui sont indifférent c'est-à-dire chassent de jour comme de
nuit.ces derniers représentent respectivement 45% ; 0,004% et 55% de la
population enquêtée. Quant aux différentes saisons que
comporte l'année on identifie deux catégorie de chasseurs : ceux
qui chassent durant toute l'année (53%) et d'autres qui le font
exclusivement en saison de pluies (47%). Le fait que la chasse soit
pratiquée de jour comme de nuit pourrait s'expliquer par le comportement
des espèces ciblées par les chasseurs. Les singes (Cercopithecus
sp), sont capturés à 100% rien que le jour. Les captures issues
du piégeage ne peuvent pas permettre d'avoir une idée sur les
espèces diurnes et nocturne car il reste difficile d'indiquer le
moment
46
de prise au piège de l'animal. Les Céphalophes
sont aussi capturés en journée, preuve que le milieu est
pertubé comme le pense Kingdon (1997) ;tel est peut être le cas de
Tala-Tala. En ce qui concerne les saisons de chasse, 100% des personnes
enquêtées pratiquent le piégeage en saison des pluies. Ceci
parce que la terre est humide facilitant aux chasseurs d'identifier les traces
et passage des animaux, en même temps facilite le fixage des piquets au
sol pour la confection des pièges. D'autre part, la production des
fruits sauvages permet le déplacement des animaux en saison des pluies
facilitant ainsi leurs captures. En saison sèche, seule la chasse au
fusil est pratiquée, ceci peut être parce que le climat est
favorable, permetttant à ceux de camper en forêts pendant
plusieurs jours.
4.2.5- Rentabilité des différentes techniques
de chasse
A partir des données collectées exclusivement
lors des entretiens avec les enquêtés (chasseurs), les estimations
sur les différentes techniques de chasse utilisées dans l'UFA
Tala-Tala ont été réalisées.
4.2.5.1- Rentabilité de la chasse au fusil
a) Nombre de Cartouches utilisés
La chasse au fusil nécessite un investissement pour sa
pratique. Le nombre de cartouches que peut utiliser un ou plusieurs chasseurs
dans les trois districts a été estimé sur un (01) mois
d'activité de chasse et les détails sont présentés
dans le tableau ci-dessous.
Tableau 10: Utilisation des cartouches suivant les districts.
District Nombre de
chasseurs au fusil
interrogés
|
Nombre d'expédition total
|
Nombre moyen d'expédition
|
Nombre total de
cartouches utilisés
|
Nombre moyen de cartouches utilisés
par chasseur/expéd ition
|
Mokéko
|
31
|
188
|
6,06 #177; 2,5
|
2748
|
15,94 #177; 6,41
|
Ngbala
|
72
|
620
|
8,61 #177; 3,27
|
5820
|
9,67 #177; 4,08
|
Sembé
|
49
|
380
|
7,76 #177; 3,69
|
5640
|
14,84 #177; 5,84
|
Total
|
152
|
1188
|
7,48 #177; 1,3
|
14208
|
13,48 #177;3,35
|
De ce tableau 11, il ressort que sur 152 chasseurs au fusil
enquêtés dans les trois districts, le nombre total
d'expédition est de 1188, avec un nombre moyen d'expédition de
7,48 #177; 1,3 pour un nombre total de 14208 cartouches et une moyenne de 13,48
#177; 3,35 cartouches utilisée par chasseur et par expédition de
chasse.
47
b) Biomasse prélevée
Les estimations sur la biomasse susceptible d'être
prélevée au moyen de la chasse au fusil durant un mois
d'activité sont résumées dans le tableau ci-dessous.
Tableau 11: Rendement de la chasse au fusil.
District Nombre de
chasseurs au fusil enquêtés
A
|
Nombre d'expédition s B
|
Durée totale des
expéditions de chasse (jours)
C
|
Durée moyenne d'une
expédition (jours)
D= C/B
|
Biomasse totale prélevée (kg)
E
|
Biomasse moyenne
par
expédition
(kg)
F= E/B
|
Biomasse moyenne par chasseur par jour
de chasse (kg)
G=
(F/A)/D
|
Mokéko
|
31
|
188
|
164,4
|
5,30 #177; 2,39
|
8426,8
|
44,82 #177; 0,6
|
12,82#177; 11,75
|
Ngbala
|
72
|
620
|
351,44
|
4,88 #177; 3,22
|
9636
|
15,54 #177; 0,13
|
6,85 #177; 6,08
|
Sembé
|
49
|
380
|
285,08
|
5,81 #177; 3,55
|
11712,8
|
30,82 #177; 0,33
|
10,29 #177; 9,0 3
|
Total
|
152
|
1188
|
800,92
|
5,33 #177; 0,47
|
29776,4
|
25,06 #177; 1,4
|
9,99 #177; 3,0
|
A travers ce tableau, il ressort que la durée moyenne
d'une expédition de chasse est estimée à 5,33 #177; 0,47
jours dans l'UFA Tala-Tala, avec une biomasse moyenne par expédition de
25,06 #177; 1,4 Kg. La biomasse totale prélevée dans les trois
districts pendant un mois est estimé à 29776,4 Kg, pour un nombre
total de 1188 expéditions, avec une biomasse moyenne par chasseur et par
jour de chasse de 9,99 #177; 3,0 Kg/jour. Ces résultats sont
différents de ceux obtenus par Kamgaing (2010) lors d'une étude
au Parc national de Korup, qui ont établi une durée moyenne en
forêt et une biomasse moyenne prélevée estimées
à 1,74 #177; 0,96 jours et 0,89 #177; 0,50 kg/chasseur.
4.2.5.2. Rentabilité du piégeage
a) Nombre de piège posé
Afin d'estimer la rentabilité du piégeage, le
nombre moyen de ligne de piège et le nombre de piège tendu ont
été considérés dans les trois districts. Les
détails sont présentés dans le tableau ci-dessous.
48
Tableau 12: Pratique du piégeage suivant les
districts.
District
|
Nombre de
piégeurs interrogés
|
Nombre moyen de lignes de pièges
par piégeur
|
Nombre moyen de pièges par
piégeur
|
Mokéko
|
44
|
1,16 #177; 0,37
|
112,34 #177; 54,87
|
Ngbala
|
128
|
1,29 #177; 0,52
|
91,43 #177; 46,95
|
Sembé
|
71
|
1,25 #177; 0,50
|
121,46 #177; 62,66
|
Total
|
243
|
1,20 #177;0,07
|
108,41 #177; 15,40
|
De ce tableau 13, il ressort que sur un total de 243
piégeurs interrogés dans les trois districts, le nombre moyen de
lignes de pièges est estimés à 1,20 #177; 0,07 par
piégeur, pour un nombre moyen de pièges de 108,41 #177; 15,40 par
piégeur. Ce résultat se rapproche de la moyenne de 107,48 #177;
44,59 pièges repartis sur 1,17 #177; 0,20 lignes
générée dans le parc national de Korup (Kamgaing, 2011).
De même, Tchigio (2007) rapporte une moyenne de 100
pièges/piégeur dans la même zone de Korup. Par contre, ces
résultats sont différents de ceux du parc national de
Lobéké, WCS (1995) rapporte une moyenne de 70
pièges/piégeur.
b) Fréquence de visite et durée de vie des
lignes de pièges
La fréquence de visite et la durée de vie de
pièges peuvent caractériser la rentabilité du
piégeage. Le tableau ci-dessous donne les détails.
Tableau 13 : Durée de vie et fréquence
de visite des lignes de pièges suivant les districts
District
|
Fréquence moyenne de visite des pièges (jours
après)
|
Durée de vie moyenne d'une ligne de pièges
(mois)
|
Mokéko
|
2,59 #177; 0,5
|
2,36
|
#177; 0,84
|
Ngbala
|
2,49 #177; 0,5
|
2,60
|
#177; 0,86
|
Sembé
|
2,62 #177; 0,49
|
2,60
|
#177; 0,71
|
Total
|
2,55 #177; 0,5
|
2,56
|
#177; 0,82
|
De ce tableau 14, il ressort que la fréquence moyenne
de visite est estimée à 2,55 #177; 0,5 au ni veau de la zone de
Tala-Tala avec une durée de vie moyenne de ligne de piège
estimée à 2,56 #177; 0,82. Les résultats obtenus en ce qui
concerne la fréquence de visite de piège se rapproche de ceux
obtenus lors d'une étude similaire au Parc national de Korup (Cameroun)
par Kamgaing (2010) qui ont établi une moyenne de 2,92 #177; 0,35 jours
après au cours d'une semaine.
49
c) Biomasse prélevée
Afin d'estimer la rentabilité du piégeage dans
la zone de Tala-Tala et en considérant ce qui ressort du tableau
ci-dessus, la biomasse prélevée par les chasseurs a
été étudiée, les détails se retrouvent dans
le tableau ci-dessous.
Tableau 14: Rentabilité du
piégeage.
District Nombre
de piégeurs enquêtés
|
Nombre d'expéditions de
piégeage
A
|
Durée moyenne d'une expédition
(jour)
B
|
Biomass
e totale capturée (kg)
C
|
Biomass e moyenne par piégeur par
expédition (kg) C/B= D
|
Biomass e moyenne par piégeur par jour
(kg)
|
Mokéko
|
44
|
436
|
0,78 #177; 2,34
|
8602
|
19,79 #177; 14,76
|
0,82 #177; 0,61
|
Ngbala
|
128
|
1264
|
0,52 #177; 1,80
|
20192
|
16,07 #177; 10,26
|
0,67 #177; 0,42
|
Sembé
|
71
|
684
|
0,57 #177; 1,85
|
17459,2
|
25,93 #177; 22,09
|
1.08 #177; 0,92
|
Total
|
243
|
2384
|
0,62 #177; 0,14
|
46253,2
|
20,6 #177; 4,98
|
0,87 #177; 0,2
|
Le tableau 15 montre que sur 243 piégeurs
enquêtés, la biomasse totale prélevée durant une
période d'un mois (01) de chasse intense est estimée à
46253,5 Kg dans les trois districts. Soit une biomasse moyenne par
piégeur et par expédition de chasse de 20,6 #177; 4,98 Kg. En
revanche, la biomasse moyenne par piégeur et jour est estimée
à 0,87 #177; 0,2 Kg.
4.3- EVALUATION DE L'IMPORTANCE DE LA CHASSE
VILLAGEOISE POUR LES POPULATIONS RIVERAINES
4.3.1- Rôle de la chasse pour les populations
La chasse, à travers les produits qui en
découlent de son exercice, joue des rôles multiples pour les
populations vivant à l'intérieur des massifs forestiers. Les
populations du Nord Congo ne sont pas en restes, encore moins
indifférentes de l'importance de la chasse dans leur quotidien. Etant
vue au départ comme principale source de protéines pour le monde
rural, la chasse revêt par ailleurs une importante source de revenus
financiers sans toutefois oublier son rôle socioculturel et parfois
médical.
4.3.1.1- La chasse comme source de protéines
Les populations qui se retrouvent autour et dans l'UFA
Tala-Tala ont pour principale source de protéine les produits de la
chasse. Ceux-ci sont consommés tout au long de l'année,
malgré les saisons qui créées souvent la rareté de
la viande. Toutefois, les populations ont cité les chenilles (93%) et
les escargots (80%) comme autres sources de protéines, mais
50
celles-ci sont uniquement consommées pendant leur
saison de production. La figure 12 ressort les différentes sources de
protéines et leurs mois de consommations.

Figure 12: Sources de protéines au cours d'une
année.
D'une manière générale, il ressort de
cette figure 12 que la consommation de la viande s'étale sur toute
l'année et 100% des répondants la considère comme
principale source de protéines animales. Le fait que toutes les sources
de protéines aient la même valeur en abscisse (1) prouve que les
populations maximisent la consommation de chaque source de protéine en
période de production de celle-ci.
4.3.1.2- La chasse comme source de revenus
Le commerce de la viande de brousse dans la zone d'emprise de
l'UFA est, après l'activité forestière industrielle, la
filière économique la plus importante en termes de volume et de
flux financier. Suivant les objectifs et les activités principales des
enquêtés, la chasse occupe une place importante en terme de source
génératrice de revenus. Pour les agriculteurs (71,37%), la chasse
permet d'avoir les moyens financiers nécessaires à l'entretien
des plantations et l'achat des intrants agricoles. Tandis que pour les
chasseurs (24,70%), elle est la principale source de revenus permettant ainsi
à contribuer au bien être de ceux-ci. Ainsi, d'une manière
générale, le revenu mensuel moyen d'un chasseur dans la zone de
Tala-Tala est estimé à 24161,94 #177; 21196,86 FCFA. Cependant,
ce revenu est estimé à 28530,61 #177; 19082,17 dans le district
de Mokéko, 17284,55 #177; 12783,5 à Ngbala et 32586 #177; 28720
FCFA dans le district de Sembé. Ces résultats sont un peu
différents de ceux obtenus par Noudjieu (2005) lors d'une étude
similaire dans l'UTO Campo-Ma'an qui ont établis un revenu
51
mensuel variant entre 3092 et 12735 FCFA. Les grandes valeurs
observées sur les écarts types, démontrent la grande
variabilité qui existe entre les différents revenus des
répondants.
4.3.1.2.1- La commercialisation
Bien que la chasse soit une activité essentiellement
masculine, le commerce quant à lui, implique en grande partie les
femmes. Celles-ci quittent souvent les villes (principalement Ouesso), pour
venir dans les campagnes d'achats de viande. Le circuit de commercialisation de
la viande de brousse a donc à sa base les chasseurs et au sommet les
femmes communément appelées « routières » ou
encore « maman Messombéla » qui sont équivalente aux
« Bayam selam » au Cameroun. Le marché de viande de brousse
constitue une activité importante surtout dans les districts de
Mokéko et Sembé, plus particulièrement sur l'axe routier
Sembé-Ouesso. La présence d'une route assez praticable et des
moyens de transports plus ou moins disponibles, font à ceux que
l'activité soit au centre de toutes les autres. La photo ci-dessus
montre un tas de viande de brousse en attente d'acheteur.

Photo 4: Tas de viande en vente (village
Goa).
4.3.1.2.2- La destination des produits de
chasse
En fonction des objectifs de chasse, et de la situation
géographique des villages, les
produits de chasse ont des destinations diverses. La figure 13
fait ressortir les différents lieux d'écoulement de la viande de
brousse après la sortie des chasseurs en forêt.

52
Figure 13: Lieux de vente de la viande de
brousse.
La figure 13 ressort deux grandes catégories de lieux
de vente de la viande après la sortie de forêt des chasseurs : les
villages et les zones externes aux villages (villes). Ainsi, presque la
totalité de viande est vendu surplace (87,16%), contre une faible
proportion (12,83) qui se fait avec le déplacement des chasseurs. Ceci
s'explique par le fait que les maman messobéla (routières) se
déplacent des villes pour des campagnes d'achat de viande ; ce qui
laisse croire que le commerce de la viande de brousse est activité
très importante dans la zone de
Tala-Tala. la photo ci-dessous montre
par exemple une voiture chargée de sacs de viande à destination
de Ouesso (ville) en provenance du village Komo dans le district de
Sembé.

Photo 5: Transport de la viande vers la ville
(Ouesso).
4.3.1.2.3- Mode de conservation des produits de
chasse
La conservation de la viande de brousse préoccupe
toutes personnes impliquées dans le circuit de commercialisation
celle-ci. Les techniques de conservation n'étant pas encore
développées dans la zone, l'unique technique reste le fumage. Il
est utilisé presqu'à tous les
niveaux, que se soit les chasseurs en pleine forêt, les
routières (Messombéla) et les ménagères. L'unique
source demeure le feu de bois, mais avec des configurations différentes
comme le montre par exemple les photos ci-dessous.

53
Photo 6: Conservation à petite échelle
Photo 7: Conservation à grande échelle
Ces deux photos peuvent aussi donner des indications sur les
objectifs de la chasse. Les futs (photo 7) sont utilisés en
majorité par les routières, venues en campagne pour les achats de
la viande. Les ménagères, quant à elles, utilisent des
méthodes simples (photo 6) permettant de conserver la viande pour les
repas futurs.
4.3.1.3- La chasse comme moyen de valorisation de la
culture
D'après les enquêtés, la chasse constitue
avant tout un moyen de valorisation de la culture. Elle est une pratique
ancestrale marquant ainsi une certaine identité pour les peuples
Bakwélés et autochtones. Pour les Bakwélés, la
pratique du béka qui est un rite, prévoit la capture par le
récipiendaire de certaines espèces animales au moyen de la chasse
prouvant ainsi sa virilité et sa capacité à pouvoir
prendre une conjointe. Tandis que pour les Autochtones, la chasse est le
premier facteur prouvant ainsi leur existence.
4.3.1.4- La chasse comme défense des
cultures
Plusieurs espèces animales ont toujours
été des sources de conflits entre les gestionnaires de la faune
et les populations riveraines aux aires protégées. Un des
enquêtés pense que « pour protéger la faune sauvage,
il faut d'abord protéger les hommes ». Les populations
défendent leurs cultures grâce aux visites
régulières en ce qui concerne la chasse au fusil, cherchant ainsi
à surprendre les animaux dans les plantations. En outre, il dresse des
barrières de pièges tout autour des champs pour baisser la
pression des animaux sur les cultures.
54

55
4.4- ESTIMATION DU NIVEAU DE PRESSION DE LA CHASSE
VILLAGEOISE SUR LA FAUNE SAUVAGE
Dans le souci d'estimer la pression de la chasse villageoise
sur la faune sauvage, les analyses ont porté sur la vie
socio-économique des enquêtés basé essentiellement
sur les objectifs ou motivations de la pratique de chasse, l'alimentation des
populations et surtout la disparition ou mieux la rareté de certaines
espèces dans les différentes localités et enfin les
distances parcourues par les chasseurs lors des expéditions de
chasse.
4.4.1- Objectif de la chasse
Les différents objectifs de chasse peuvent avoir une
influence sur la faune sauvage. Ceci peut être vraie et dépend par
ailleurs du socle de l'économie des ménages dans les trois
districts. Le tableau 16 regroupe les différents objectifs de la
pratique de la chasse.
Tableau 15: But de chasse suivant les
districts
District But de chasse Total
|
|
|
|
|
Eff
|
%
|
|
Commercial
Eff %
|
Subsistance
Eff %
|
Mokéko
|
31
|
62
|
19
|
38
|
50
|
19,6
|
Ngbala
|
2
|
1,6
|
127
|
98,4
|
129
|
50,6
|
Sembé
|
44
|
57,9
|
32
|
42,1
|
76
|
29,8
|
Total
|
77
|
100
|
178
|
100
|
255
|
100
|
Eff = Effectif % = Pourcentage
De ce tableau 16, il ressort deux grandes motivations pour
lesquelles les répondants pratiquent l'activité de chasse
à savoir : les motivations commerciales, avec 30,2% de citations et la
subsistance (69,8%). Dans l'optique de voir si les objectifs de chasse sont les
mêmes dans les trois districts, le test d'indépendance de khi
carré a été utilisé à un seuil de
signification de 5% et un degré de liberté (ddl) égal
à 2
Résultats :
X2théorique = X20, 05 ; 2 = 5,99 <
X2calculé = 738,78, par conséquent, l'hypothèse
nulle (H0) et d'accepter l'hypothèse alternative (Ha). Ce qui signifie
que les objectifs de chasse diffèrent d'un district à un autre.
La figure 13 ressort les différent buts de chasse en fonction du nombre
d'enquêtés et suivant les districts.
Figure 14: Motivation de chasse dans les trois
districts.
La figure 14 fait apparaitre deux buts pour lesquels les
chasseurs sont motivés dans la pratique de cette activité
à savoir : le but commercial (30,2%) et le but de subsistance(69,8%). De
cette même figure, il ressort que le district de Ngbala est dominé
par une chasse de subsistance avec 98,4% des personnes enquêtées
qui chasse dans le but principal de se nourrir et seul le surplus est vendu,
contre 38% à Mokéko et 42% à sembé. Le nombre de
personnes qui entre en brousse avec le but commercial est élevé
à Mokéko(62%), Sembé (57,9%) et très faible
à Ngbala (1,5%). Les différents buts de chasse peuvent ainsi
exercer une certaine pression sur la faune sauvage compromettant ainsi la
survie non seulement des espèces fauniques,mais aussi des populations
riveraines qui en dépendent.Dans le but de déterminer et
d'estimer la pression des populations riveraines sur la faune sauvage, les
indicateurs sur la consommation de la viande de brousse et sur les ventes ont
été utilisées.
4.4.1.1- Consommation
En parlant de consommation ici, il s'agit exclusivement du
nombre de fois durant la semaine qu'un habitant riverain à l'UFA
Tala-Tala consomme de la viande de brousse. Le Tableau 17 donne des indications
sur la consommation hebdomadaire de la viande de brousse par les
populations.
56
Tableau 16: Consommation hebdomadaire de la viande de
brousse.
Nbre de jours de consommation/semaine
|
|
|
Districts
|
|
|
Eff
|
Total
%
|
|
Mokéko
Eff %
|
Ngbala
Eff %
|
Sembé
Eff %
|
3jours/7jours
|
0
|
0
|
10
|
7,8
|
0
|
0
|
1
|
0,4
|
4jours/7jours
|
4
|
8
|
18
|
13,9
|
2
|
2,6
|
19
|
7,4
|
5jours/7jours
|
12
|
24
|
40
|
31
|
15
|
19,7
|
62
|
24,3
|
6jours/7jours
|
10
|
20
|
27
|
20,9
|
17
|
22,4
|
53
|
20,8
|
7jours/7jours
|
24
|
48
|
34
|
26,4
|
42
|
55,3
|
120
|
47
|
Total
|
50
|
100
|
129
|
100
|
76
|
100
|
255
|
100
|
De ce Tableau 17, il ressort que la consommation moyenne
hebdomadaire est de 5jours. Cependant, l'attachement des populations
vis-à-vis de la viande de brousse n'est pas le même dans tous les
districts. Afin de déterminer s'il existe une différence sur la
consommation de la viande de brousse dans les trois districts, le test de Khi
carré a été utilisé.
Résultat :
X2théorique = X20, 05 ; 8 = 15,51 <
X2calculé = 32,82 ; ce qui signifie que la consommation
hebdomadaire de la viande de brousse n'est pas la même dans tous les
districts. La figure 15 illustre la consommation hebdomadaire de la viande de
brousse suivant les districts.

57
Figure 15: Consommation hebdomadaire du gibier suivant
les districts.
Dans le district de Mokéko, 48% des
enquêtés consomment la viande de brousse durant toute la semaine
sans sauter de jours, contre 26,4% dans le district de Ngbala et 55,3% dans le
district de Sembé. La pression de la population sur la faune est donc
plus élevée dans les districts de Sembé et Mokéko.
Cette situation peut se justifier par le faite que, ceux-ci cherchent à
satisfaire leurs besoins alimentaires et n'ont pas d'autres alternatives et par
conséquent chasser au quotidien pour nourrir chacun sa famille. Par
ailleurs, l'état d'enclavement du Nord Congo, fait en sorte qu'il tire
presque la quasi-totalité de certaines denrées alimentaires du
Cameroun (Moloundou). Le district de Ngbala étant limitrophe avec
Moloundou, les populations ont une facilité de se déplacer et
faire des achats à des prix abordables, c'est ce qui expliquerait la
pression moindre dans le district de Ngbala.
4.4.1.2. Les espèces
préférées pour la consommation
L'attachement des populations vis-à-vis de certaines
espèces pour leur repas, peux exercer une pression sur les ressources
fauniques. La figure ci-dessus illustre les espèces ayant les viandes
les plus appréciées par les populations dans la zone de
Tala-Tala.

58
Figure 16: Espèces fauniques
préférées pour la consommation
La figure 16 fait ressortir un total de 12 espèces
préférées par les populations. Les plus citées par
ordre d'importance sont : l'Artherurus africanus avec 33,3% de
citations, le Manis tricuspis (22,2%) ; le Cephalophus monticola
(15,03%) et les Cercopithecus sp (10,07%).
4.4.1.3. Les ventes
En fonction du statut social et des objectifs de chasse, les
pressions exercées sur la forêt en générale et sur
la faune sauvage diffèrent. Le Tableau 18 récapitule le nombre de
gibiers qu'un chasseur est capable de vendre en capturant un minimum de 5
têtes lors d'une expédition de chasse.
Tableau 17: Représentation des ventes dans les
districts.
Nombre vendu
|
|
|
|
District
|
|
|
|
Total
|
sur 5 captures
|
Mokéko
|
Ngbala
|
Sembé
|
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
3 vendus sur 5
|
2
|
4
|
34
|
26,4
|
1
|
1,3
|
32
|
12,5
|
4 vendus sur 5
|
11
|
22
|
74
|
57,4
|
30
|
39,5
|
110
|
43,1
|
5 vendus sur 5
|
36
|
72
|
13
|
10
|
42
|
55,3
|
101
|
39,6
|
Pas de vente
|
1
|
2
|
8
|
6,2
|
3
|
4
|
12
|
4,7
|
Total
|
50
|
100
|
129
|
100
|
76
|
100
|
255
|
100
|
D'une manière générale, le nombre moyen
de vente dans les trois districts est de quatre(04) têtes. Cependant, la
proportion de personne pouvant vendre jusqu'à 5 têtes est
élevée dans les districts de Mokéko (72%)
et de Sembé (55,3%) ; tandis qu'elle est de 10% à Ngbala. En
fait, ceux qui vendent 5 têtes le font sous forme dépecée
et la famille ne bénéficie que des parties comme la tête et
des intestins dans le cas des Artiodactyles. Les ventes sont aussi fonction de
la taille des ménages et des statuts matrimoniaux. Ceux qui vendent
généralement 4 et 5 têtes sont des jeunes, habitant encore
avec les parents ou bien avec une conjointe ayant au maximum un ou deux
enfants. En outre, la pression plus élevée à Mokéko
et Sembé peut être due au faite que l'activité principale
génératrice de revenue est basée essentiellement sur la
chasse car les cultures de rentes à l'instar du cacao ont
été abandonnée depuis fort longtemps et même pour
ceux qui veulent renouveler ces plantations l'état d'enclavement de la
zone les décourage et s'abandonnent à la chasse. Contrairement
aux deux autres districts, le district de Ngbala bénéficie et
savoure les fruits de sa situation limitrophe avec Moloundou. Ainsi,
grâce au soutien des acheteurs Camerounais, toutes les plantations de
cacao sont bien entretenues et les ventes plus rentables ; ce qui expliquerait
la faible pression à travers les ventes dans le district.
4.4.2- Distance des lieux de chasse
La distance parcourue par les chasseurs peut être un
indicateur sur la pression que les populations exercent sur la faune sauvage.
Car, plus les espèces ciblées sont proches, moins grandes seront
celles-ci. Le tableau 19 montre la variation des lieux de chasse dans les trois
districts.
Tableau 18: Variation de la distance des lieux de chasse
suivant les districts.
Distances (Km)
|
Districts Total
|
Mokéko Ngbala Sembé
|
|
59
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
[0-5[
|
1
|
2
|
1
|
0,8
|
0
|
0
|
2
|
0,8
|
[5-10[
|
6
|
12
|
34
|
26,4
|
6
|
7,9
|
46
|
18
|
[10-15[
|
31
|
62
|
71
|
55
|
34
|
44,7
|
136
|
53,3
|
[15-20[
|
11
|
22
|
19
|
14,7
|
30
|
39,5
|
60
|
23,5
|
[20-25[
|
1
|
2
|
0
|
0
|
5
|
6,6
|
6
|
2,4
|
[25-30[
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1,3
|
1
|
0,4
|
Total
|
50
|
100
|
129
|
100
|
76
|
100
|
255
|
100
|
Ce tableau montre que la distance moyenne parcourue par un
chasseur est de 12,4 #177; 3,62 km. Cependant, 53,3% des personnes
enquêtées pratiquent les activités de chasse à
une
60
distance moyenne de 17,5 km, 23,5% à 22,5 km, tandis
qu'une proportion de 2,4% et 18% les pratiquent à 2,5 km et 7,5 km
respectivement. Dans l'optique de voir si les distances des lieux de chasse
varient suivant les districts, le test d'indépendance de Khi
carré a été
Résultat :
X2théorique = X20, 05 ; 10 = 18,31 <
X2calculé = 31,36. ce qui signifie que les distances des
lieux de chasse ne sont pas pratiquées de la même manière
dans les trois districts. La figure 15 ci-dessous illustre la variation des
distances des lieux de chasse en fonction des différents districts.

Figure 17: Variation de la distance des lieux de chasse
suivant les districts.
Ces différentes situations, malgré le fait que
les données sur les ressources fauniques ne soient disponibles dans
l'UFA Tala-Tala, peuvent d'une certaine manière montrer que les
espèces ciblées par les chasseurs sont restées abondantes
à partir d'une distance de 15 km. En tenant compte de la situation de
l'UFA, limitrophe avec le PNOK et que dans le plan d'aménagement du
parc, les populations ont une distance d'écodéveloppement de 15
km. Ceci montre que ceux-ci chassent parfois à l'intérieur du
Parc.
4.4.3- Espèces devenues rares dans l'UFA
Les ressources forestières en générale et
faunique en particulier ne sont pas inépuisables. Ceci peut se
démontrer par la volonté politique et scientifique de mettre en
place des systèmes de gestions ou mieux des plans d'aménagement
dans les zones faisant l'objet d'une exploitation ou d'une conservation. Ainsi,
les espèces fauniques qui ont existé dans le temps et qui sont
devenues rares dans une localité peuvent être un indicateur sur la
pression qu'exercent les populations de ladite localité sur la faune. Le
Nord Congo, d'après les études
61
effectuées par Hecketsweilerh et al. (1991),
est une zone qui a une faune riche et variée. Mais aujourd'hui,
certaines de ces espèces sont devenues rares et par ricochet difficiles
à capturer par les chasseurs. La figure 16 ci-dessous représente
les différentes réponses des enquêtés sur les
espèces fauniques devenues rares dans l'UFA Tala-Tala.

Figure 18: Espèces rares dans l'UFA.
Cette figure montre que les espèces citées plus
rares sont : la panthère ( Panthera pardus),
l'éléphant ( Loxodonta africana cyclotis) , le pangolin
géant ( Manis gigantea) et le buffle de forêt (
Syncerus caffer nanus). Elles représentent 24,8% ; 17,5% ;
13,9% et 12,3% des espèces devenues rares respectivement. Par contre,
1,8% des enquêtés pensent qu'aucune espèce ( rien) n'est
devenue rare dans la localité. Cette situation peut être la
conséquence des actions combinées de l'exploitation
forestière qui détruit les habitats de ces espéces et du
braconnage. Dans un autre contexte, le conflit homme faune pourrait aussi
être la cause de l'éloignnement voire de la rareté de ces
espèces, c'est par exemple le cas l'éléphant dans les les
villages Komo, Goa et Miélékouka dans le district de
Sembé. Dans ces localités, les cultures ont été
dévastées par la faune sauvage (éléphant), causant
ainsi une grande famine. L'incapacité des services de conservation
à trouver des mesures et solutions efficaces a poussé les
populations à l'abattage de ces animaux protégés par la
loi congolaise. La faible proportion qui pense que rien n'a disparue, pourrait
être constituée des chasseurs parcourant de longue distance et
chassant parfois dans les aires protégées. Cette situation peut
permettre, malgré le manque de données fiables sur la
densité et la répartition des espèces fauniques dans
62
l'UFA Tala-Tala, que la pression des activités de
chasse sur la faune est présente même si elle reste
inquantifiable
4.5- PROPOSITION DES ACTIONS EN VUE D'ASSURER UNE
GESTION DURABLE DE LA CHASSE VILLAGEOISE
En vue de contribuer à la mise en place des mesures
visant à gérer de façon durable la faune dans l'UFA
Tala-Tala, un plan d'action d'une durée de cinq (05) ans dont l'objectif
global est de gérer durablement la faune sauvage, a été
proposé. D'une manière spécifique, ce plan d'action
(tableau 20) vise à : identifier toutes les espèces fauniques de
l'UFA, promouvoir la cogestion, développer les activités
alternatives à la chasse et renforcer les capacités de
surveillance. Le temps et les ressources n'ayant pas permis de définir
un budget pour la mise en application de ce plan d'action, celui-ci sera
élaboré par les responsables de la structure (SIFCO et
CAFRAM).
63
Tableau 19: Plan d'action pour la gestion durable de la
faune dans l'UFA Tala-Tala
Objectif global
|
Objectifs spécifiques
|
Résultats attendus
|
Activités
|
Chronogra mme/an
|
indicateurs
|
Sources de
vérification
|
responsa bilité
|
Hypothèses/ris ques
|
Gérer durablement la faune dans l'UFA Tala-
Tala
|
1-Identifier toutes les espèces fauniques
de l'UFA
|
Le potentiel faunique et les espèces présentes sont
connus
|
-procéder aux
Inventaires
systématiques de
toutes les ressources fauniques
-identifier les habitats des différentes
espèces
-Faire régulièrement le suivi écologique
tous les trois mois
|
x
|
x
x
|
x
x
x
|
x
x
|
x
|
-disponibilité d'une base de données de
toutes les
espèces fauniques
-carte géo
référencée de toutes ces
espèces
- Dynamique des populations des espèces
phares
|
-Rapport mensuel et
annuel de la cellule
d'aménagement
-Rapport annuel MINEFE
|
Concessio nnaire et le MINEFE
|
-Absence de mécanismes de financement -Volonté
politique
|
2- Promouvoir la cogestion
|
mécanismes de gestion participative des ressources
faunique sont mis en place
|
-Création des comités paysans forêt
-Sensibiliser, informer et impliquer les
populations dans la prise de décisions
-organiser des réunions de
concertation avec les
|
x
x
x
|
x
x
x
|
x
x
x
|
x
x
|
x
x
|
-Nombre de comité crée
- les parties prenantes intégrées
|
-Rapport annuel de la cellule d'aménagement
-P.V des réunions
|
MINEFE
|
-Volonté politique
-Les
considérations socioculturelles
|
64
Objectif global
|
Objectifs spécifiques
|
Résultats attendus
|
Activités
|
Chronogra mme/an
|
indicateurs
|
Sources de
vérification
|
responsa bilité
|
Hypothèses/ris ques
|
|
|
|
parties prenantes -Création des ZICGC
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3- Développer les activités alternatives à
la chasse
|
- les activités de chasse sont réduites
|
-Mettre dans chaque village un micro projet
générateur de revenus -Développer la pratique de
l'agriculture -Développer la pratique de l'élevage -Promouvoir la
pratique de la pêche -Promouvoir
l'écotourisme dans la zone
|
x
x x
|
x
x x
|
x
x x
x
|
x x
x
|
x x
x
|
-la consommation et le commerce de la viande de brousse sont
réduits
-nouvelles sources génératrices de revenus
disponibles
|
Support
promotionnel
|
MINEFE
|
-La volonté politique
-Les considérations socioculturelles -Absence de
financement
|
|
Les activités de braconnage sont réduites
|
Créer les unités de lutte anti-braconnage dans
l'UFA
-Définir un plan de zonage
-Définir les terroirs de pratique de chasse
-Définir un règlement intérieur de gestion de faune propre
à la SIFCO
|
x
x
x
|
x
x
x
|
x x x
|
x
|
x
|
L'exploitation de la faune sauvage est contrôlée et
réglementée
|
Rapport des unités de lutte anti braconnage
|
MINEFE
|
-Volonté politique
-Les pesanteurs administratives
|
|
65
CHAPITRE 5 : CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
5.1. CONCLUSIONS
Au terme de cette étude qui avait pour objectif global
de contribuer à l'élaboration du plan d'aménagement de
l'UFA de Tala-Tala au nord Congo à travers une meilleure connaissance de
la chasse villageoise, il ressort que les chasseurs sont tous originaires du
Département de la Sangha, ressortissants des Districts de Mokéko
(19,6%), Ngbala (50,6%) et Sembé (29,8%) ; répartis entre deux
ethnies à savoir les bakwélés (73,73%) et les Autochtones
(26,27%). Ainsi, l'hypothèse 1(H1) qui montrait que les acteurs
impliqués dans l'activité de chasse diffèrent en fonction
de leurs activités principales suivant les districts a été
justifiée. Le piégeage et la chasse au fusil ont
été recensés comme techniques de chasse, utilisées
cependant de manière différente dans les trois districts. La
pratique de la chasse au fusil est dominante à Mokéko (54,5%) et
Sembé (45,5%), tandis que la combinaison des deux techniques
(indifférent) est élevée à Ngbala (55,3%). Il a
été aussi constaté que l'utilisation de ces techniques
diffèrent également suivant les groupes ethniques selon
l'hypothèse 2 (H2).Les espèces capturées par les deux
techniques diffèrent d'après les résultats du test
d'indépendance de Khi carré effectué à seuil de
signification 5%. Ainsi, les espèces les plus capturées par
piégeage se regroupent autour des Artiodactyles (40,7%), des Rongeurs
(27,8%) et les Pholidotes (17,4). Tandis que pour la chasse au fusil, ces
espèces sont composées des Artiodactyles (58,3%), des Primates
(23,87%) et des Rongeurs (12,2%) respectivement.
La pression effectuée sur la faune sauvage,
malgré l'absence des données sur les densités et les IKA,
apparait assez importante avec d'une manière général 92,1%
des enquêtés consommant la viande de brousse au moins 5 jours dans
la semaine et plus de 98% qui ont cette ressource comme principale source de
protéines animales (H3). Deux principaux buts de chasse ont
été recensés à savoir : commercial et subsistance.
La chasse commerciale est plus pratiquée dans les districts de
Mokéko (62%) et de Sembé (57,9%), tandis qu'elle reste de
subsistance à Ngbala (98,4%). La distance moyenne parcourue par un
chasseur dans la zone de Tala-Tala a été estimée à
12,4 #177; 3,61 Km, avec cependant 84% des enquêtés de
Mokéko, 69,7% de Ngbala et 84,2% de Sembé pratiquant leurs
activités de chasse à une distance comprise entre 10 et 20 Km.
Ainsi, la viande de brousse demeure une denrée
précieuse pour toutes les populations du Nord Congo en
général et de celles de la zone de Tala-Tala en particulier ; car
en dehors de sa valeur diététique qu'elle incarne, elle reste une
source génératrice importante de revenus pour celles-ci. Cette
ressource est ainsi consommée tout au long de l'année en
alternant juste
66
les techniques de chasse suivant les saisons. Les revenus
générés mensuellement par cette activité dans la
zone de Tala-Tala ont été estimés à 24161,94 #177;
21196,86 FCFA. Cependant, ces revenus ont été estimés
à 28530,61 #177; 19082,17 FCFA pour le chasseur de Mokéko,
17284,55 #177; 121783,5 FCFA pour celui de Ngbala et 32586 #177; 28720 FCFA
pour celui du district de Sembé.
5.2 RECOMMANDATIONS
Dans l'optique de l'élaboration et de la mise en place
d'un plan d'aménagement visant à mettre sur pied des mesures des
gestions durables des ressources forestières en général,
et de la faune sauvage en particulier, dans l'UFA Tala-Tala, la principale
recommandation est la mise en service du plan d'action proposé dont les
principales articulations sont résumées ci-dessous.
5.2.1. Sur le plan légal et
réglementaire
Les autorités doivent, en collaboration avec les
concessionnaires des UFA, veiller à l'application de la loi Congolaise
n°37-2008 du 28 Novembre 2008 sur la gestion de la faune sauvage et des
aires protégées.
5.2.2. Sur le plan technique et pratique
L'importance de la viande de brousse, au moyen de la chasse,
n'étant plus à démontrer dans le Nord Congo en
général et dans la zone de Tala-Tala en particulier, les
recommandations suivantes sont faites :
· Au concessionnaire
-La création des unités de productions pouvant
de ce fait permettre de détourner l'attention des populations sur les
ressources fauniques.
- Recruter les jeunes riverains de l'UFA et leur apprendre les
métiers forestiers. -Intégrer les populations dans la gestion des
ressources forestières.
-Créer une unité de lutte anti-braconnage dans
la cellule d'aménagement et intégrer les populations dans la
gestion de celle-ci.
-Encourager la pratique des techniques de chasse durables.
67
- Développer des partenariats avec les ONG travaillant
dans la conservation de la biodiversité.
- Développer des partenariats avec les populations
riveraines.
- Procéder à un suivi approfondi et
régulier des deux techniques de chasse utilisées dans l'UFA.
· Au Ministère de l'économie
forestière
-Revoir le processus de recrutement des éco-gardes
dans les UFA pour une gestion efficace de la faune sauvage. De ce fait, il
serait mieux d'envoyer les natifs d'un district vers un autre afin
d'éviter les conflits et par conséquent, un rendement faible et
une érosion continue des ressources fauniques.
-Renforcer les LAB dans les districts de Mokéko et de
Sembé.
-Procéder à l'éducation environnementale
dans tous les districts de la zone de Tala-Tala.
- Promouvoir la recherche dans les UFA en
général et en particulier dans la zone de Tala-Tala.
· A l'Etat Congolais
- Prendre des mesures visant à encourager
l'agriculture en assurant tous les producteurs, en créant des banques
agricoles, et en apportant une assistance technique.
- Créer des infrastructures scolaires, permettant aux
jeunes Congolais de la zone de Tala-Tala de recevoir une éducation de
qualité.
· Aux populations riveraines
- Créer des associations pouvant permettre le vrai
développement de la zone (GIC, Tontine...)
- Créer de comité paysan forêt
68
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du 21 avril 1983 définissant les conditions de la conservation et de
l'exploitation de la faune sauvage en République du Congo;
MEF, 2008. La Loi n° 37/ 2008 du 28
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Ngneugueu, P. R. 1998. Exploitation de la
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Mambélé et des braconniers de la route de Libongo
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Cas du village Bifa et environs (secteur centre). Mémoire de fin
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71
Noudjieu, C.C. 2005. Approche de gestion
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Chicago Press.
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Sebukeera, C., Muramira, E., Momokama, G., Elkholei,
A., Elbagouri, I., Masumbuko, B.et. Rabesahala, V. 2006. Forêts
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community-based wildlife management: A case study from the Korup region,
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Union Internationale pour la Conservation de la
Nature, 2010. Gestion durable des forêts, diversité
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Stratégie mondiale de la conservation des ressources vivantes
au service du développement durable.
Van Vliet, N. 2007. Variabilité
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72
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WWF. 2008. CARPO FOCUS. Un avenir incertain
pour la faune sauvage en Afrique Centrale ? Issue n° 012 January-
March 2008. 24p.
73
Annexe 1:Questionnaire sur la chasse villageoise
adressé aux ménages
Localité Latitude : Longitude :
Enquêteur : Date Fiche N° N°
Ménage Nom :
Profession ____
1. Caractéristiques socioculturelles du chasseur
Sexe : 1 M 2 F
Âge :
Nationalité :
Région d'origine :
Ethnie : Niveau d'instruction :
1 Analphabète
2 Primaire
3 Secondaire
4 Universitaire
2. Quelle technique de chasse pratiquez-vous ?
Piégeage
Chasse au fusil
Autres (à préciser) Mixte
3. A quelles périodes de l'année aimez-vous
pratiquer la chasse ?
4. 74
A quelle période de la journée chassez-vous
le plus souvent ?
Jour Nuit Mixte
5. Pour la chasse au Fusil
Combien d'expéditions de chasses effectuez-vous en
moyenne au cours d'une année ?
Quelle est la durée moyenne d'une expédition de
chasse ?
Combien de munitions en moyenne utilisez-vous au cours d'une
expédition de chasse ?
Combien de gibiers en moyenne capturez-vous au cours d'une
expédition de chasse ?
6. Pour le piégeage
Combien de lignes de pièges posez-vous au cours d'une
année ?
Combien de pièges en moyenne posez-vous par ligne de
pièges ?
Quelle est la durée moyenne d'une ligne de pièges
?
Après combien de jours visitez-vous vos pièges ?
Combien de gibiers en moyenne capturez-vous après une visite de
votre ligne de pièges ?
7. Où pratiquez-vous souvent vos activités
de chasses ? Zone agricole Concessions forestières
Aire protégées
Mixte
Pouvez-vous estimer la distance à laquelle vous chassez
?
8. Citer les 5 espèces animales que vous
chassez le plus dans la localité
1 2 3
4 5
9. Citer 5 espèces animales que vous aimez
manger par ordre de priorité
1 2 3
4 5
10. Si vous capturez 5 gibiers combien vendez-vous
?
11. Où vendez-vous le gibier ?
Ici sur place au village En route aux transporteurs Dans les
villages voisins En ville
Partout
12. Quel est votre revenu moyen après une
saison de chasse ?
13. Ce revenu vous satisfait-il suffisamment ? Oui
Non
14. Que souhaiteriez-vous qu'on vous fasse pour que
vous cessiez l'activité de chasse ?
75
15. Connaissez-vous la société SIFCO ? Oui
Non
16. Quels conseils donnez-vous à cette entreprise
pour améliorer ses relations avec
les populations riveraines de ses concessions
forestières ?
17- Existe-t-il des animaux sacrés dans
votre
village 7 si oui
lesquels 7
...
18-Quelles sont les espèces animales qui sont devenues
rares 7
...
19-Pour quel but pratiquez-vous la chasse (commercial ou
subsistance) 7
20-Connaissez-vous certaines espèces animales
défendues par la loi du
pays 7
......
Si oui
lesquelles 7
...
21-Combien de fois consommez-vous la viande de brousse par
semaine 7
.....
76
22-connaissez-vous d'autres sources de protéines en
dehors de la viande de
brousse ? si oui combien de fois consommez-vous celles-ci par
semaine ? par
mois ? et par an ?
23- Quelles sont les techniques de conservation que vous
utilisez pour
77
Merci pour votre contribution
78
Annexe 2:Fiche d'enquête sur la
commercialisation de la viande de brousse.
Localité Nom du Marché :
Espèce
|
Nom local
|
Nature
|
Etat
|
Prix de vente
|
79
Annexe 3:statuts de quelques espèces fauniques
au Congo.
N°
|
Noms scientifiques
|
Noms commerciaux
|
Noms locaux
|
Statut juridique
|
1
|
Colobus badus
|
Colobe baï
|
Ignaou
|
EIP
|
2
|
Colobus guereza
|
Colobé guereza
|
Kalou, Likoli
|
EIP
|
3
|
Cercocebus agilis agilis
|
Cercocèbe agile
|
Tamba
|
EIP
|
4
|
Gorilla gorilla
|
Gorille
|
Ebobo
|
EIP
|
5
|
Pan troglodytes
|
Chimpanzé
|
Soumbou, Mokombosso
|
EIP
|
6
|
Tragelaphus euroceros
|
Bongo
|
Mbongo
|
EIP
|
7
|
Orycteropus afer
|
Oryctérope
|
Imbembé, Tongué
|
EIP
|
8
|
Loxodonta cyclotis
|
Eléphant de forêt
|
Ndzokou
|
EIP
|
9
|
Hippopotamus amphibus
|
Hippopotame
|
Ngoubou
|
EIP
|
10
|
Hyemoschus aquaticus
|
Chevrotain aquatique
|
Mbenguène
|
EIP
|
11
|
Crocuta crocuta
|
Hyène tachetée
|
Ashoba
|
EIP
|
12
|
Panthera pardus
|
Leopard
|
Koyi, Ngoyi, Embongo
|
EIP
|
13
|
Manis gigantea
|
Pangolin géant
|
Kélépa
|
EIP
|
14
|
Melivona capensis
|
Ratel
|
Kwokwoto
|
EIP
|
15
|
Potamocherus porcus
|
Potamochère
|
Ngoya,Ngua, Ngoulou
|
EPP
|
16
|
Syncerus cafer nanus
|
Buffle de forêt
|
Ngombo, Mpakassa, Mboko
|
EPP
|
17
|
Hylocherusmeinertzhageni
|
Hylochère
|
Béa, Bia
|
EPP
|
18
|
Cercopithecus necletus
|
Cercopithèque de Brazza
|
Moussila
|
EPP
|
19
|
Cephalophus sylvicultor
|
Céphalophe à dos jaune
|
Bemba
|
EPP
|
20
|
Tragelaphus spekei
|
Sitatunga
|
Mbouli,Nfolo
|
EPP
|
21
|
Manis tricuspis
|
Pangolin à écailles tricuspides
|
Kandzono, Ekadi
|
EPP
|
22
|
Cephalophus dorsalis
|
Cephalophe bai
|
Ngbomou
|
EPP
|
23
|
Varanus flavenscens
|
Varan
|
Mbambi, Bobambi
|
EPP
|
24
|
Python sebae
|
Python de Sebae
|
Ngouma, Mbomo
|
EPP
|
25
|
Crocodilus niloticus
|
Crocodile du Nil
|
Ngando, Koli, Moungoto
|
EPP
|
26
|
Crocodilus cataphractus
|
Crocodile piscivore
|
Ngando, Mbongui
|
EPP
|
80
27
|
Osteolamus tetraspis
|
Crocodile des marais
|
Ngoki, Mokouakélé
|
EPP
|
28
|
Felis aurata
|
Chat doré
|
Ndoukou
|
ENP
|
29
|
Genetta tigrina
|
Genette tigrine
|
Djama
|
ENP
|
30
|
Viverra civetta
|
Civette
|
Edjoï
|
ENP
|
31
|
Nandinia binotata
|
Nandinie
|
Mboka, Mbala
|
ENP
|
32
|
Ichneumia albicauda
|
Mangouste à queue blanche
|
Nganda
|
ENP
|
33
|
Atilax paludinosus
|
Mangouste des marais
|
Moboko
|
ENP
|
34
|
Aonnix congica
|
Loutre à joue blanche
|
Londo, Djoko
|
ENP
|
35
|
Tryonomys swendis
|
Aulacode
|
Sibissi
|
ENP
|
36
|
Cricetomys emini
|
Rat de Gambie
|
Motomba
|
ENP
|
37
|
Atherurus africanus
|
Athérure
|
Ngomba, Mboké
|
ENP
|
38
|
Cephalophus leucogaster
|
Céphalophe à ventre blanc
|
Sengué
|
ENP
|
39
|
Cephalophus monticola
|
Céphalophe bleu
|
Mboloko, Dengbe
|
ENP
|
40
|
Cephalophus callypigus
|
Céphalophe de Peters
|
Ngandi, Mossomé
|
ENP
|
41
|
Cephalophus nigrifrons
|
Céphalophe à front noir
|
Ndjombé
|
ENP
|
42
|
Cercopithecus pogonias
|
Cercopithèque pogonias
|
Mambé
|
ENP
|
43
|
Cercopithecus cephus
|
Moustac
|
Gbeti
|
ENP
|
44
|
Cercopithecus nictitans
|
Hocheur
|
Koï
|
ENP
|
45
|
Manis tetradactyla
|
Pangolin à longue queue
|
Kaka, Kokolo
|
ENP
|
46
|
Lophocebus albigena
|
Cercocèbe à joue grises
|
Ngada
|
ENP
|
EIP = Espèce intégralement
protégée EPP = Espèce partiellement protégée
ENP = Espèce non protégée
Annexe 4: Liste des enquêtés
N°
|
Nom et prénom de
l'enquêté
|
Nombre de
citations
|
N°
|
Nom et prénom de l'enquêté
|
Nombre de citations
|
1
|
Abandah Ralien
|
5
|
47
|
Boya
|
4
|
2
|
Abessol Alain
|
4
|
48
|
Cédrick
|
4
|
3
|
Agos
|
5
|
49
|
Charly
|
5
|
4
|
Akameyong Félix
|
5
|
50
|
Daba David
|
5
|
5
|
Alam Joseph
|
3
|
51
|
Dakual Jean pierre
|
5
|
6
|
Aliaka Justin
|
4
|
52
|
Dakual Willy
|
4
|
7
|
Alphonse
|
4
|
53
|
Dégal Adrien
|
4
|
8
|
Andang Sévérin
|
5
|
54
|
Dengué Bedel
|
3
|
9
|
Angocka Jean Pierre
|
4
|
55
|
Dess Landry
|
3
|
10
|
Angoulo Fulbert
|
4
|
56
|
Diapaba Sébastien
|
3
|
11
|
Aniaba Celestin
|
5
|
57
|
Dinga
|
4
|
12
|
Anibéa Destin
|
4
|
58
|
Djath Albert
|
5
|
13
|
Apané Victor
|
4
|
59
|
Djenga
|
4
|
14
|
Arist
|
4
|
60
|
Djobé
|
4
|
15
|
Armand
|
5
|
61
|
Doa-Doa
|
3
|
16
|
Avanizock Hervé
|
4
|
62
|
Doa-Doa Alfred Dodet
|
2
|
17
|
Awaboth Francis
|
5
|
63
|
Dogom
|
5
|
18
|
Babazé Boris
|
4
|
64
|
Doh
|
5
|
19
|
Bah Laurent
|
4
|
65
|
Dokobady Cirylle
|
4
|
20
|
Bamoth François
|
4
|
66
|
Domoth Clotaire
|
4
|
21
|
Batoto
|
5
|
67
|
Domouan Guy
|
5
|
22
|
Bazock Jonas
|
4
|
68
|
Donatien
|
4
|
23
|
Bébé
|
4
|
69
|
Donga
|
3
|
24
|
Bebené Jeanot
|
4
|
70
|
Dongo
|
5
81
|
82
25
|
Bedoumba Antoine
|
4
|
71
|
Doumba Bénoît
|
3
|
26
|
Beh Bernard
|
4
|
72
|
Doumo Faustin
|
4
|
27
|
Beh Jonathan
|
4
|
73
|
Ebam Francis
|
5
|
28
|
Belé Brice
|
5
|
74
|
Ebendé Narcisse
|
5
|
29
|
Belengue Jean Claude
|
5
|
75
|
Ebezeta Jean valaire
|
4
|
30
|
Beng Borel
|
4
|
76
|
Eboko Marien
|
4
|
31
|
Bernard
|
2
|
77
|
Edanga Simplice
|
3
|
32
|
Bibiak
|
5
|
78
|
Edjo Milam Jacob
|
4
|
33
|
Biengoye Emile
|
4
|
79
|
Eké Mesmaire
|
4
|
34
|
Biengoye Salomon
|
5
|
80
|
Ekombo justin
|
4
|
35
|
Bilabio Clément
|
5
|
81
|
Ekuez Hugue
|
3
|
36
|
Boba Antoine
|
4
|
82
|
Epala Nestor
|
5
|
37
|
Boba Fabrice
|
4
|
83
|
Epela Jordon
|
3
|
38
|
Boba Matthieu
|
4
|
84
|
Essah
|
4
|
39
|
Boba Sadrack
|
4
|
85
|
Esso-Goga Jean
|
4
|
40
|
Bodep Fernand
|
5
|
86
|
Euguez Eustach
|
5
|
41
|
Bodingo Nestor
|
4
|
87
|
Ewassé Rodrique
|
5
|
42
|
Bogom Michel
|
4
|
88
|
Ewouane Jean Brice
|
4
|
43
|
Boma Ferdinand
|
4
|
89
|
Ezouba Joseph
|
5
|
44
|
Boua Privat
|
5
|
90
|
Gadieb Serge
|
5
|
45
|
Boudji Alfred
|
4
|
91
|
Gbala Dieudonné
|
5
|
46
|
Bouyeké
|
5
|
92
|
Gnolack Mathurin
|
5
|
83
N°
|
Nom et prénom de l'enquêté
|
Nombre de
citations
|
N°
|
Nom et prénom de l'enquêté
|
Nombre de
citations
|
93
|
Goualock Marcel
|
4
|
141
|
Meguere Mathurin
|
5
|
94
|
Gouassoula Maurice
|
4
|
142
|
Méguios Valérien
|
5
|
95
|
Gougue Martial
|
4
|
143
|
Mekandjo Jean Joseph
|
5
|
96
|
Gouo Celestin
|
5
|
144
|
Meko
|
5
|
97
|
Guémédoum
|
3
|
145
|
Mekomendoum
|
5
|
98
|
Henna Dénis
|
4
|
146
|
Mekozi Cedrick
|
4
|
99
|
Jean
|
3
|
147
|
Mélagolom Serge
|
5
|
100
|
Kanié
|
5
|
148
|
Melam Jean
|
4
|
101
|
Kiedy Jean Claude
|
5
|
149
|
Membo Rufin
|
4
|
102
|
Kondjo Gérémy
|
5
|
150
|
Menda Thierry
|
5
|
103
|
Kouba Jacob
|
4
|
151
|
Mendale Charmand
|
4
|
104
|
Kuel Maurice
|
4
|
152
|
Messalo Germain
|
4
|
105
|
Lambert
|
4
|
153
|
Messeck Emmanuel
|
4
|
106
|
Leka Zela
|
4
|
154
|
Messeka Firmin
|
4
|
107
|
Lengoué Michel
|
3
|
155
|
Messilazock
|
4
|
108
|
L'homme Jean
|
5
|
156
|
Messock Michel
|
5
|
109
|
Limé Rufin
|
5
|
157
|
Messom Babel
|
4
|
110
|
Linga-Behoss
|
4
|
158
|
Metok
|
5
|
111
|
Loni Félix
|
5
|
159
|
Metoul Adrien
|
4
|
112
|
Lopembé Jean paul
|
5
|
160
|
Mezoh
|
4
|
113
|
Maguessa Jean
|
5
|
161
|
Minda paul
|
4
|
114
|
Makoya Fabrice
|
5
|
162
|
Moback
|
4
|
115
|
Mallo
|
3
|
163
|
Mobiel Cyprien
|
5
|
116
|
Mallot Pierre
|
3
|
164
|
Mobiem Mikaël
|
5
|
117
|
Marien
|
4
|
165
|
Mobola Marion
|
5
|
118
|
Mawe Pierre
|
4
|
166
|
Mokandjo
|
5
|
119
|
Mbané Gaëtant
|
4
|
167
|
Mokéba Fridolin
|
5
|
120
|
Mbapid yve
|
4
|
168
|
Mokognoko Nicaise
|
3
|
121
|
Mbembo
|
3
|
169
|
Mongo Celestin
|
5
|
84
123
|
Mbgwabio Maurice
|
4
|
170
|
Motoh Kévin
|
3
|
124
|
Mbi Gaspard
|
4
|
171
|
Mouala Pascal
|
4
|
125
|
Mbiabo Frédérick
|
5
|
172
|
Mpamann Fabrice
|
3
|
126
|
Mbidioko Serge
|
5
|
173
|
Nabouazock Maria
|
4
|
127
|
Mbidja Raymond
|
4
|
174
|
Naguina Marcel
|
4
|
128
|
Mbita Olivier
|
5
|
175
|
Nambé jean pièrre
|
3
|
129
|
Mbong Alain
|
4
|
176
|
Nandizo Fridolin
|
5
|
130
|
Mbossé
|
3
|
177
|
Nanga Kid Armand
|
5
|
131
|
Mbou Félécien
|
5
|
178
|
Nanga Zoa
|
4
|
132
|
Mbou Gaël
|
4
|
179
|
Nassombo Gilbert
|
4
|
133
|
Medelé
|
5
|
180
|
Nawé Alphonse
|
4
|
134
|
Medelé Jacquot
|
5
|
181
|
Ndaboth Willy
|
4
|
135
|
Medjo Boniface
|
4
|
182
|
Ndalo Louis
|
4
|
136
|
Medjo Guy Laroch
|
3
|
183
|
Ndeguié Sylvain
|
5
|
137
|
Mefoutak Placide
|
5
|
184
|
Ndjobot Jean René
|
4
|
138
|
Megnounga Paul
|
3
|
185
|
Ndongo Jérôme
|
5
|
139
|
Mego placide
|
5
|
186
|
Ndoum Félix
|
5
|
140
|
Megouélé Adrien
|
3
|
187
|
Ndoumba Honoré
|
4
|
188
|
Ndounga Jean Noël
|
5
|
223
|
Yéyé Pierre
|
3
|
189
|
Nem Lucien
|
5
|
224
|
Yimbé Armand
|
4
|
190
|
Ngamsala
|
5
|
225
|
Zab Arnaud
|
4
|
191
|
Ngba Vincent
|
5
|
226
|
Zab Daniel
|
5
|
192
|
Ngola Clovis
|
5
|
227
|
Zab Mathieu
|
4
|
193
|
Ngoma Hilaire
|
3
|
228
|
Zelouman Christian
|
5
|
194
|
Ngoyo Robins
|
3
|
229
|
Zibo
|
3
|
195
|
Nguébo Francois
|
4
|
230
|
Zibot Marcelin
|
5
|
196
|
Nicko
|
4
|
231
|
Zih jean Marie
|
5
|
197
|
Noé
|
5
|
232
|
Zika Jean Claude
|
4
|
198
|
Onze
|
5
|
233
|
Zok Florin
|
5
|
199
|
Palkel Adrien
|
5
|
234
|
Zomba Jean Paul
|
4
|
85
200
|
Patrick
|
4
|
235
|
Zonékak Alphonse
|
4
|
201
|
Payong Boris
|
5
|
236
|
Zong Paul
|
4
|
202
|
Pouma Franck
|
5
|
237
|
Zong-Mann
|
4
|
203
|
Poupal Pierre
|
3
|
238
|
Zouna Wilfried
|
4
|
204
|
Président
|
5
|
239
|
Medelé Jacquot
|
4
|
205
|
Saga Pracia
|
5
|
240
|
Mbou Félécien
|
4
|
206
|
Sambéguel
|
5
|
241
|
Mbapid yve
|
5
|
207
|
Satoupa Iverson
|
5
|
242
|
Messom Babel
|
5
|
208
|
Senne Richard
|
4
|
243
|
Bodep Fernand
|
5
|
209
|
Seyna Daniel
|
4
|
244
|
Medelé
|
4
|
210
|
Siema Fidel
|
4
|
245
|
Djath Albert
|
5
|
211
|
Singor
|
4
|
246
|
Zika Jean Claude
|
5
|
212
|
Sinzo
|
5
|
247
|
Mélagolom Serge
|
3
|
213
|
Sodih
|
4
|
248
|
Apané Victor
|
5
|
214
|
Tong Richard
|
4
|
249
|
Jean
|
5
|
215
|
Tonga Franck
|
3
|
250
|
Bernard
|
5
|
216
|
Tounga Gustave
|
3
|
251
|
Esso-Goga Jean
|
5
|
217
|
Touol Borel
|
5
|
252
|
Saga Pracia
|
4
|
218
|
Walo Juste
|
3
|
253
|
Payong Boris
|
4
|
219
|
Wuya Marcel
|
4
|
254
|
Meguere Mathurin
|
4
|
220
|
Yal Gislain
|
3
|
255
|
Babazé Boris
|
4
|
221
|
Yama Albert
|
3
|
|
|
|
222
|
Yeye Eugene
|
4
|
|
|
|
|