2.6. Lutte contre l'érosion hydrique
La protection des sols à l'égard de
l'érosion vise au maintien de la fertilité en empêchant ou
en limitant les pertes en terre. Les mesures de protection ont donc pour
finalité limiter l'impact des précipitations, accroître la
résistance qu'offre le sol à l'action abrasive tant des pluies
que du ruissellement, réduire l'intensité de ce ruissellement en
favorisant une meilleure infiltration, en limitant la vitesse par la
création d'obstacles, voire une modification de pente ou encore
l'intercepter pour l'acheminement de l'eau vers les structures
d'évacuation adéquates (Musy et
al., 2007).
Le contrôle de l'érosion peut être
réalisé soit en amont sur les parcelles soit en aval des bassins
versants. Dans le premier cas, l'érosion est contrôlée par
des mesures préventives et correctives tandis que dans le second cas
elle est contrôlée par des mesures palliatives (Mutiviti,
2011).
Les mesures qu'on peut appliquer sur les parcelles sont de
quatre types à savoir : les mesures agronomiques, les mesures
agro-pédologiques, les mesures d'aménagement des parcelles et les
mesures d'aménagement des coteaux (Musy et
al., 2007).
2.6.1. Mesures agronomiques
Cette première série de mesures porte sur la
couverture du sol qui, en interceptant les gouttes de pluie, absorbe leur
énergie cinétique et les empêche d'exercer une action
destructrice sur les agrégats du sol (Musy et
al., 2007). On parle dans ce cas-ci de mesures
préventives puisqu'elles empêchent l'apparition de
l'érosion au sein de la parcelle (Dautrebande et Smoos, 2003).
Dans cette catégorie des mesures de nature agronomique,
on retrouve principalement l'assolement et la rotation, les cultures de
protection ou couvrantes, les cultures en bandes alternantes, les cultures
associées et
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la densité de plantation, le paillage ou mulching,
le revégétalisation, la lutte différée contre
les adventices (Musy et al., 2007, Mutiviti, 2011).
2.6.2. Mesures agro-pédologiques
La résistance d'un sol vis-à-vis de
l'érosion dépend des forces qui lient les particules du sol entre
elles et qui lui confèrent la cohésion, de sa conductivité
hydraulique, de sa structure mais également de la stabilité
structurale (Mutiviti, 2004).
L'amélioration des propriétés d'un sol du
point de vue de l'érosion repose sur un renforcement de sa structure
ainsi que sur la stabilité structurale tant par des actions
mécaniques que chimiques ou biologiques (Musy et al., 2007).
2.6.3. Mesures d'aménagement des parcelles
Le potentiel érosif du ruissellement résulte des
forces de cisaillement qu'exerce l'écoulement sur les particules du sol
(Latrille, 1979). Ces forces sont proportionnelles à sa vitesse qui
dépend de la pente du terrain et de la présence
d'éventuels obstacles, susceptibles de freiner l'écoulement (Musy
et al., 2007).
La maîtrise du risque érosif dû au
ruissellement pourra ainsi ; de ce fait, impliquer la réalisation
d'aménagements destinés à limiter la pente du terrain et
par le développement d'obstacles linéaires orientés
perpendiculairement à la pente, ce qui limite les possibilités de
prise de vitesse (Dautrebande et Smoos, 2003).
On distingue dans cette catégorie les bandes herbeuses
et les haies, les rideaux, les banquettes, les terrasses ou les courbes de
niveau.
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