Chapitre deuxième :
Généralités sur l'érosion
2.1. Définition
Du verbe latin "erodere" qui
signifie ronger, l'érosion est un phénomène naturel ou non
qui ronge la terre (Latrille, 1979). C'est un processus au cours duquel des
particules du sol sont libérées puis déplacées par
un agent de déplacement qui est soit l'eau soit le vent (Mutiviti,
2011).
L'érosion façonne le relief à
l'échelle des temps géologiques. Elle s'inscrit incontestablement
dans le cadre général de la morphogénèse (Latrille,
1979). Par l'érosion, on peut facilement entrevoir les crêtes
parallèles, l'étagement de niveaux sub-horizontaux ou
déformés, les terrasses alluviales, la forme des interfluves, les
orientations et les alignements hydrographiques (Pouquet, 1967).
2.2. Origine et mécanisme
2.2.1. Origine
L'érosion est une des formes de dégradation des
sols les plus graves. Elle présente deux aspects selon qu'elle est
provoquée par la pluie (érosion pluviale) ou par le vent
(érosion éolienne) (Duchaufour, 1997).
Le vent est un agent d'érosion mécanique,
surtout lorsqu'il transporte des grains de sable. Pour l'essentiel, il polit,
par un véritable sablage, les parois ou les galets sur lesquels il se
frotte (Dars, 1992). L'érosion éolienne sévit avec une
intensité particulière dans les régions arides et
semi-arides (Lal & Stewart, 1989). La part la plus importante du
matériau érodé se déplace par bonds successifs
à la surface du sol (saltation).
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L'érosion éolienne se produit également
dans les rues et avenues et s'observe sous forme de nuages de
poussières. En ville de Butembo mais également en haute, moyenne
et basse terre de l'Est de la RDC, l'érosion éolienne
apparaît le plus souvent au cours de la saison sèche lorsque les
champs sont en friche ou viennent d'être ensemencés (Mutiviti,
2011).
En revanche, l'érosion pluviale a des graves
conséquences sous tout climat, même tempéré humide,
bien que ses effets soient généralement plus spectaculaires et
plus durables dans les régions à climat chaud (Lal & Stewart,
1989). C'est à ce type d'érosion (hydrique) que nous allons nous
atteler le plus.
2.2.2. Mécanisme
Le mécanisme de l'érosion est maintenant bien
connu. Il débute par une dégradation de la structure des horizons
de surface, provoquant la formation d'une croûte de battance d'une
épaisseur de un à deux centimètres. La rugosité de
la surface du sol disparaît, elle devient lisse et perd sa
perméabilité ; ce qui favorise le ruissellement des eaux de pluie
(Duchaufour, 1997).
Dans le premier temps, l'eau s'écoule en nappe et
entraîne des particules fines détachées des agrégats
alors que les particules grossières restent sur place. Il s'agit d'une
érosion diffuse (Robert, 1996) qui peut passer inaperçue. C'est
progressivement que les rigoles, puis les ravines apparaissent par suite de la
concentration du ruissellement dans les zones à circulation
préférentielle de l'eau liée au microrelief (Duchaufour,
1997). Les effets du ruissellement deviennent visibles lorsque le volume d'eau
qui circule et son énergie sont suffisants pour provoquer les
destructions (Ruelle, 1990).
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