i
Dédicace
A mon très cher père PALUKU VIGAS
1er
A ma mère bien-aimée SUSA NNE
MUKANIRWA
A mon très cher frère YANNICK MITEHO
KARL
A ma soeur chérie ORNELLA MITEHO
VANESSA
A toute ma famille
A tous mes amis
A tous ceux qui aiment l'environnement et sa
préservation.
Ronald MITEHO
Ledit thème n'aura pas seulement l'objectif de
répondre aux besoins pressants de notre monde contemporain mais
également un autre but qui
ii
Avant propos
Nos sciences, je parle des sciences agronomiques,
répondent aux besoins les plus critiques, les plus pressants de notre
temps, dans ce monde où nous savons depuis si longtemps qu'il n'en reste
pas moins que l'agir pour se fier une place qu'on mérite.
D'entrée générale, les sciences
agronomiques sont unes, on dirait aussi inséparables, et le but
visé dans tous les cas renforce la cohésion et rend
l'interdisciplinarité énorme. Mais sur le plan objectif,
conceptuel et technique, la diversité est extraordinaire. Elle se marque
dans les caractères autant que dans les volumes et les
potentialités. Les sciences de l'agronomie comme on citerait la
phytotechnie, la pisciculture, la zootechnie, la biochimie, la foresterie, la
pédologie, la climatologie, la chimie de transformation, la machinerie
agricole, la génétique ... nous inspirent
à chacun au moins un thème, un sujet de recherche. Le choix d'un
thème étant justifié pour chacun, objectivement, par la
détermination et l'intention.
Pour moi, il y a un autre aspect important dont on ne peut se
passer et qui doit accompagner notre intention et notre détermination.
Qu'est-ce à dire ? Sinon, tout simplement, l'urgence ou
l'actualité que nous impose le thème.
Tenez, de notre temps actuel, la dégradation des terres
se manifeste à plusieurs échelles et saute déjà aux
yeux des observateurs les mieux avertis qui en prédisent d'ailleurs les
conséquences. Si nous avons enfin pris conscience de cette
vulnérabilité de l'environnement, il nous sera plus simple de
voir l'état d'urgence de l'action. Il y aura donc un thème, un
impératif, un devoir de protection des terres et des eaux ou de
l'environnement en général qui ne concerne pas seulement les
pédologues mais également tout agronome préoccupé
par la préservation du paysage.
iii
répond aux besoins qui ne sont pas de notre temps et
donc du monde à venir. Et plus concrètement parlant, disons
mieux, ce besoin de sauvegarder l'espace où se déroulent les
activités humaines.
Il ne s'agira pas alors, dans l'action, de céder
à cette prétention, souvent illusoire, de se présenter en
panacée car on ne saurait proposer des solutions à toutes les
questions. Il s'agira au contraire de donner plus humblement son apport dans
les actions qui visent à réduire si pas complètement, du
moins autant que possible, la dégradation de l'environnement.
Ainsi, sans être exhaustif, l'action locale sur une
échelle réduite, apparaîtra comme une étape
décisive dans une idée globale. A ce sens, dans un aspect
descriptif, le bassin versant fera la cible de l'aménagement
étant donné qu'il constitue la plus petite unité de toute
intervention s'inscrivant dans ce contexte.
C'est ainsi que, de ce qui précède, sans pour
autant prendre telle ou telle autre tendance, je trouve plus simple la
réponse à la question de savoir pourquoi de la grande
diversité de thèmes disponibles en sciences agronomiques, le
choix de m'en tenir uniquement à l'étude descriptive du bassin
versant.
Ronald MITEHO
iv
Remerciements
L'oeuvre qui nous est présente ne vient pas d'un seul
issu. Elle n'aurait pas pu être réalisée sans l'aide de
nombreuses personnes qui ont contribué de près ou de loin
à sa réalisation.
Tout d'abord, je donne toute reconnaissance et gloire à
Dieu le Père pour le précieux souffle de vie sans lequel tous les
efforts seraient nuls.
Je donne tous mes remerciements à mes chers parents
papa PALUKU VIGAS 1er et maman SUSANNE MUKANIRWA qui ne cessent de produire
toutes leurs forces pour soutenir ma formation. Que ceux-ci daignent trouver
ici le signe de toute ma reconnaissance.
Mes remerciements s'adressent à tous les membres de ma
famille, grands-parents, oncles, tantes, cousins, cousines, frère et
soeur et de façon particulière aux familles BAHATI VITSANGE et
JOHN KABANGI. Que chacun sente la profondeur de ma reconnaissance que j'exprime
face à l'assistance tant morale, matérielle que financière
qu'ils n'hésitent jamais d'apporter à toutes les fois que le
besoin se présente.
Je tiens à remercier mon directeur Prof. Dr Ir MUHINDO
SAHANI Walere pour l'encadrement et le suivi qu'il m'a assurés du
début à la fin de ce travail. Je le remercie également
pour le zèle dévoué et la patience dont il a fait montre.
Je lui dis merci pour l'arrangement de mes données dans l'ordre
adéquat et la réalisation des cartes. Que celui-ci trouve ici
l'expression de ma sincère gratitude.
Je ne manquerai pas à adresser mes sincères
remerciements à toutes les autorités académiques de
l'Université Catholique du Graben en général et en
particulier toutes les autorités de la faculté des sciences
agronomiques pour leur attrayante connaissance m'ayant amené, sous la
bienveillante assistance, à arriver au but de ce cycle universitaire.
Que le nom de chacune d'entre elles reçoive ici l'expression de ma
reconnaissance.
v
Je serai sans grâce si je m'abstiens à adresser
mes sincères remerciements à tous mes camarades et compagnons,
amis et connaissances qui ne cessent de me donner de l'assurance et du courage
dont j'ai besoin, attirant ainsi ma détermination d'aller toujours de
l'avant tout en portant plus haut le flambeau des idéaux de Monseigneur
Emmanuel Kataliko qui a crée cette université avec comme
dévise « ascende superius ». Que le nom de chacun
reçoive ici mes plus sincères gratitudes.
Enfin, je tiens à saluer le service rendu par tous ceux
qui ont oeuvré pour la saisie et l'impression des présents
textes. Je leur adresse tous mes remerciements.
Qu'un nombre incalculable de personnes ayant contribué
de près ou de loin à ma formation et à la
réalisation de ce travail puisse comprendre et sentir la profonde
gratitude que j'exprime à l'égard de leurs actes tant louables.
Leur contribution est pour moi un geste ayant tout son pesant d'or car ayant
fait de moi ce que je suis aujourd'hui. J'ai la foi que Dieu devra les
récompenser par d'abondantes bénédictions.
Ronald MITEHO
vi
Résumé
En ville de Butembo, le problème de ravinement de fonds
de vallée s'amplifie d'année en année. Le bassin versant
de Vihuli en Commune Bulengera constitue un cas typique de ce
phénomène. La dégradation de son environnement à
plusieurs endroits a entraîné plusieurs dégâts tant
écologiques que sociaux et économiques.
Ce travail vise la caractérisation et
l'évaluation de la dynamique érosive du bassin versant de Vihuli.
L'objectif principal est la saisie du processus de sa dégradation en vue
de la formulation d'une ligne de conduite pour son aménagement.
Toute conception d'un plan d'aménagement s'effectuant
essentiellement sur la base d'une bonne connaissance du terrain, la
réalisation de la cartographie du milieu y est impérative. Pour
cette démarche, le prélèvement des informations sur le
terrain au moyen du GPS a été effectué. Le traitement de
ces informations s'est réalisé sous un environnement SIG
(Système d'Information Géographique). Cette cartographie
présente les différentes caractéristiques du milieu
physique de Vihuli. La prise des mesures telles que la largeur, la profondeur
du ravin a été aussi réalisée.
Les résultats obtenus révèlent ce qui
suit : le bassin versant de Vihuli a une forme allongée vu son indice de
compacité de Gravelius égal à 1,23.. Sa superficie
s'étend sur 13,17 Km2. Le gradient de pente est de 5,15 %
dans l'ensemble et le relief varie de 1705 à 1949 m. Le réseau
hydrographique est très dense, la géologie étant
formée d'un seul bloc du complexe orthogneissique. La surface
ravinée est établie à 37140,11 m2. Le volume de
sédiments est d'ordre de 43082,53 m3 pour un poids total de
112014,572 tonnes de sédiments. L'incision des berges est faible,
conséquence de la présence d'une couverture
végétale. La largeur moyenne des ravins est d'ordre de 5,12 m
pour une moyenne de profondeur de 2,32 m.
L'aménagement du bassin versant de Vihuli passe par la
prise en compte de tous ces paramètres allant des
caractéristiques physiques aux caractéristiques urbanistiques
passant par les caractéristiques hydrologiques, géologiques et
lithologiques. Il suppose donc des mesures préventives qui appellent
à la responsabilité des autorités urbaines et à
l'implication des populations locales.
Mots clés : Bassin versant, Erosion
hydrique, Ravinement, Aménagement, environnement.
vii
Summary
In the city of Butembo, the problem of slope valley is
increasing from year to year. The pouring basin of Vihuli in Bulengera
municipality constitutes a typical case of this phenomenon. The deterioration
of its environment at different areas has caused or provoked many damages as
much as in ecologics, socials and economics trends.
This work aims at the characterisation and the evaluation of
the dynamic erosive system of the sloping basin of Vihuli. The main goal is to
glimpse or understand the process of its deterioration in order to formulate a
procedure to follow for development or change.
It is abvious that every conception of a project of
development is done mainly on the basics of good knowledge of the ground. In
this paper, the achievement of the carthography of the milieu has been our
major concern. For this reason, we have collected datas from our target area by
means of GPS i.e Global Position System. The treatment of pieces of information
has been achieved in SIG i.e "Système d'Information Géographique"
or Geographical Information System. In this work,, through cartography presents
different characteristics of Vihuli area. Note also that the measurement of
length and depth of the gully or ravine has been done or perfomed.
Furthemore in the study, the results obtained has shown what
follow : The pouring basin of Vihuli has a stretched form according to its
Gravelius Compacity indice of 1,23. Its area is extended at 13,17
Km2. The gradient of slope is 5,15 % and the relief varies from 1705
to 1949 m. The hydrography platform is very thick or dense with geology formed
with one complex orthogneisic block. The slopped surface is established at
37140,11 m2. The volume of the sediment is 43082,53 cubits meter for
the total weight of 112014,572 tons of sediment. The incision of the bank which
is weak results in the presence of the covering vegetable. The width average of
the slopes is 5,12 m for the depth average of 2,32 m.
Thus, the fitting up or the arangement of the pouring basin of
Vihuli has to take into account of all these parameters going from natural or
physical characteristics to urbanistic ones through hydrologics, geologics and
lithologics. Here then, it needs preventive measure of the authorities of the
city together with the implication of the local population.
Key words : Pouring basin, Hydric erosion,
Sloping or ravinely, Fitting up, Environment.
1
Introduction générale
0.1. Problématique scientifique
Les bassins versants sont des aires de drainage ou de captage
où l'eau est recueillie et s'écoule pour alimenter les fleuves et
les lacs. Ce sont des zones de production agricole, d'extension urbaine,
d'emprise industrielle et touristique et plus de la moitié de la
population de la planète en dépend directement (Anonyme,
1980).
Pourtant, au cours des trente dernières années,
ces bassins versants ont été exposés à une menace
croissante (Mathieu, 1992). Les berges des rivières, comme la plupart
des espaces ruraux ont subi des modifications de leur état naturel dues
soit à l'abandon des pratiques anciennes d'entretien soit à
l'implantation d'habitations, de cultures et de routes sur leurs rives
(Verniers, 1995). Dans de nombreux cas, les cours d'eau ont été
transformés en de véritables fossés par le ravinement et
les dommages qui s'en suivent sont énormes. Ce phénomène
d'érosion du sol reste aujourd'hui le plus grand problème
environnemental menaçant plus d'un pays dans le monde (
www.french.peopledaily.com.cn,
consulté le 15 août, 2012).
En ville de Butembo, le ravinement de fonds de la
vallée ne présentait pas un risque majeur il y a soixante ans.
Désormais, le phénomène s'amplifie d'année en
année et génère de problèmes connexes notamment les
affaissements ainsi que d'autres types de mouvements de masse (Sahani,
2011).
Les répercussions se produisent au niveau des avenues,
des ponts en bois et en matériaux durables, des lignes de courant
électrique et les conduites des eaux. On enregistre aussi des noyades
des bétails et d'autres biens. Des quartiers entiers sont isolés
les uns des autres à la suite du
2
ravinement. Ce qui constitue un blocage pour le
développement durable de la circonscription urbaine (Sahani, 2011).
Le phénomène de ravinement n'a pas
épargné le bassin versant irrigué par la rivière
Vihuli à l'Est de la circonscription urbaine de Butembo. Elle a
entraîné la dégradation de son environnement en plusieurs
endroits et à un rythme préoccupant. Il s'agit là d'un
problème majeur auquel est confrontée la population de ce bassin
versant dont il convient de reconnaître la haute fonction
écologique et sociale.
Face à cette dégradation accrue de
l'environnement, une nécessité de renverser la situation
s'impose. Il est question d'entreprendre une étude impérieuse
dans ce bassin versant en vue de donner des propositions de son
aménagement. Ladite étude doit avoir pour fin principale la
restauration du bassin versant par l'échange et la transmission
d'information en vue d'un développement plus équilibré.
0.2. Objectifs
L'objectif principal que nous visons par ce travail est
l'étude du milieu physique du bassin versant de la rivière Vihuli
en vue de saisir le processus de sa dégradation et dresser une ligne de
conduite impliquant une meilleure gestion de ses ressources naturelles. En
d'autres termes, nous procédons à la caractérisation et
à l'évaluation de la dynamique érosive de ce bassin.
Comme objectifs spécifiques, nous visons par cette
étude :
- l'analyse du bassin versant de la rivière Vihuli dans sa
complexité ;
- la formulation et l'adoption des mécanismes pour son
aménagement ;
- la détermination des causes profondes d'une gestion
insatisfaisante de ce capital ;
- la protection du sol, des infrastructures en aval et des
investissements publics ;
3
- la réalisation des cartes présentant certaines
caractéristiques de ce bassin versant pour une gestion efficiente.
0.3. Intérêt
L'intérêt de ce travail s'inscrit dans le
contexte du développement durable. L'étude du bassin versant de
la rivière Vihuli permettra à chacun et à tous de prendre
connaissance du milieu, du niveau de la dégradation de ses ressources
afin de prévenir et empêcher l'aggravation de son impact sur
l'environnement, l'économie et le social de la population vivant dans
cette zone. Les études menées au sein de ce bassin versant sont
susceptibles d'être répercutées sur d'autres bassins
versants.
0.4. Délimitation du travail
Parlant du plan sommaire de notre travail, deux grandes
parties en constitueront le corpus à l'instar de l'introduction et de la
conclusion.
La première partie constituée de deux chapitres
fournit les notions générales sur le bassin versant et son
complexe dans le premier chapitre et les généralités sur
l'érosion hydrique dans le second chapitre.
La seconde partie est aussi composée de deux chapitres.
Le premier présente le milieu où l'étude a
été réalisée, les matériels utilisés
et les méthodes appliquées. Le second chapitre fournit les
résultats obtenus au cours de l'investigation.
4
Première partie : Approche conceptuelle et
théorique
Chapitre premier :
Généralités sur le bassin
versant
1.1. Définition
Le bassin versant est défini comme une étendue
drainée par un cours d'eau et ses affluents et limitée par une
ligne de partage des eaux. C'est une surface ou un réceptacle d'eau
possédant un point de convergence par lequel toute l'eau reçue
par le bassin peut transiter (Musy & Higy, 2004).
Le bassin versant est donc une aire dans laquelle toutes les
eaux tombées alimentent un même exutoire qui peut être un
petit cours d'eau ou un fleuve. Chaque bassin versant se subdivise en un
certain nombre de bassins élémentaires parfois appelés
sous-bassins versants correspondant à la surface d'alimentation des
affluents se jetant dans le cours d'eau principal (Grave & Davy, 1995).
La connaissance du bassin versant est fondamentale dans toute
étude hydrologique et de risques ou de vulnérabilité de la
ressource en eau. Le bassin versant est le cadre général des
études hydrauliques urbaines (Musy & Higy, 2004). Il est la cible de
toute technologie visant la protection des sols et la régulation des
eaux en particulier dans les périmètres sensibles comme les
terrains en pente et les nappes de surface (Bravard & Petit, 2000).
Le bassin versant est une entité où se passent
les activités socio-économiques allant par exemple de
régions minières et forestières en amont aux surfaces
agricoles situées dans la partie médiane du bassin, l'exutoire
étant associée à la présence du milieu urbain. Il
peut être aussi perçu comme une structure
récréative, strictement environnementale ou encore comme un
simple système de transfert de sédiments (Musy & Higy,
2004).
5
Chaque bassin versant se caractérise par un certain
nombre de paramètres. Ces paramètres sont d'ordre
physiographiques, hydrologiques, agro-pédo-géologiques et
urbanistiques.
1.2. Caractéristiques physiographiques
Les caractéristiques physiographiques d'un bassin
versant sont celles d'ordre purement géométrique ou physique.
Elles s'estiment à partir des cartes adéquates ou en recourant
à des techniques digitales ou à des modèles
numériques.
1.2.1. Point de vue physique
Le caractère physique d'un bassin versant suppose les
unités qui montrent sa localisation géographique. Il s'agit des
coordonnées géographiques qui renseignent sur la latitude, la
longitude et l'altitude du bassin versant.
Le caractère physique renseigne aussi sur les limites
topographiques et les limites réelles du bassin versant.
- La limite topographique correspond à la ligne de
partage des eaux c'est-à-dire la ligne de crête. Les points de
départ et d'arrivée de la ligne de partage des eaux qui
délimitent le bassin versant sont tracés à partir de
l'exutoire. L'exutoire ou émissaire est une section droite par laquelle
toute l'eau qui arrive sur la surface du bassin versant transite.
- La limite réelle du bassin versant prend en compte
les limites souterraines du système. En effet la ligne réelle de
partage des eaux n'est pas nécessairement identique à la ligne de
partage des eaux de surface du bassin versant (Musy & Higy, 2004).
La longueur : La longueur du bassin versant
est la distance curviligne mesurée le long du cours d'eau principal
depuis l'exutoire jusqu'à
6
1.2.2. Point de vue géométrique
Les caractéristiques topométriques telles que la
surface, la forme, l'élévation, la pente et la longueur
influencent fortement la réponse hydrologique du bassin versant.
La surface : Le bassin versant étant
l'aire de réception des précipitations et d'alimentation des
cours d'eau, les débits vont être en partie liés à
sa surface (Musy & Higy, 2004). La surface du bassin versant peut
être mesurée par superposition d'une grille dessinée sur
papier transparent, par l'utilisation d'un planimètre ou mieux par des
techniques de digitalisation. Le calcul peut se faire aussi automatiquement sur
base des outils et des logiciels appropriés tels que ENVI, ArcGis, Erdas
Imagine...
La forme : Elément essentiel d'un
bassin versant, la forme influence l'allure de l'hydrogramme à
l'exutoire de celui-ci. Par exemple, une forme allongée favorise, pour
une même pluie, les faibles débits de pointe en raison des temps
d'acheminement de l'eau à l'exutoire plus importants. A l'inverse, les
bassins en forme d'éventail présentant des temps de concentration
plus courts, auront des débits de pointe plus importants, toute chose
restant égale par ailleurs (Musy & Higy, 2004).
Le relief : L'influence de
l'élévation sur l'écoulement se conçoit
aisément car des nombreux paramètres
hydrométéorologiques varient avec l'altitude
(précipitation, température ...) et la morphologie du bassin.
La pente : La pente influence surtout la
vitesse de l'écoulement par son inclinaison et sa forme. Son inclinaison
accroît le ruissellement aux dépends de l'infiltration et l'action
mécanique de celui-ci. On passe sur une pente faible d'un
écoulement diffus à un écoulement concentré sur une
pente forte. Le ruissellement est plus fort sur une pente à forme
convexe que sur une pente à forme concave (Latrille, 1979).
Les précipitations sont toutes les eaux
météoriques qui tombent sur la surface de la terre, sous forme
liquide (brume, pluie, averse) que sous
7
un point caractéristique représentant la
projection du centre de gravité du bassin sur le plan. La longueur
accroît le temps d'acheminement des eaux à l'exutoire et contribue
à la concentration de celles-ci (Latrille, 1979 ; Musy & Higy,
2004).
1.3. Caractéristiques hydrologiques
L'analyse du comportement hydrologique d'un bassin versant
s'effectue le plus souvent par le biais de l'étude de la réaction
hydrologique du bassin face à une sollicitation (la
précipitation). Cette réaction est mesurée par
l'observation de la quantité d'eau qui s'écoule à
l'exutoire du système.
La représentation graphique de l'évolution du
débit Q en fonction du temps t constitue un hydrogramme de crue.
L'analyse du comportement hydrologique permet d'établir le bilan
hydrique du bassin versant et d'en déterminer le réseau
hydrographique.
1.3.1. Le bilan hydrique
Etablir le bilan en eau d'une région sur une
période donnée, c'est chiffrer les quantités d'eau qui
entrent et sortent de différents bassins versants qui la composent. Le
bilan hydrique d'un bassin versant s'exprime schématiquement par la
formule suivante :
P = E + Q + I + U + dR
Avec P : Précipitation I : Infiltration
E : Evaporation + Evapotranspiration U :Utilisation humaine
Q : Ecoulement dR : Stockage
1.3.1.1. La précipitation
L'écoulement se définit comme étant le
déplacement de l'eau à la surface du sol. C'est un
phénomène discontinu dans le temps. Pour que
8
forme solide (neige, grêle, grésil) ainsi que les
précipitations dites occultes ou déposées (rosée,
gelée blanche) (Musy & Higy, 2004).
Avec la température, les précipitations
constituent les éléments les plus importants qui
définissent le climat d'un lieu donné. Elles ont une grande
influence sur la vie de l'homme, des animaux et des végétaux.
Les précipitations sont provoquées par un
changement de température et de pression. Elles sont exprimées en
intensité (mm/h), en lame d'eau précipitée (mm). A part la
quantité, les précipitations sont caractérisées par
leur nature physique (pluie, neige, grêle, rosée), leur
fréquence (nombre de fois par an), leur durée de chute (minutes
ou heures), leur répartition dans le temps (ex. jours successifs) et
dans l'espace (échelle locale) (Sahani, 2010).
1.3.1.2. L'évaporation
L'évaporation désigne le passage de la phase
liquide à la phase gazeuse de l'eau. Les plans d'eau et la couverture
végétale sont les principales sources de la vapeur d'eau. Elle
concerne aussi l'eau contenue dans le sol. Le facteur principal
régissant l'évaporation est la radiation solaire soit la
quantité d'énergie calorifique. Les autres facteurs auxquels
l'évaporation est liée sont l'humidité relative, la
pression, le mouvement de l'air, la forme et la dimension de la surface
d'évaporation, l'épaisseur de la lame d'eau (Sahani, 2010).
Le terme évapotranspiration englobe
l'évaporation et la transpiration des plantes. C'est une composante
essentielle du cycle hydrologique et son étude se justifie pour
connaître le potentiel hydrique d'une région ou d'un bassin
versant.
1.3.1.3. L'écoulement
9
l'écoulement puisse survenir, il faut que l'eau soit
présente en surface. Cela signifie que la pluie n'a pas
été interceptée par la végétation et qu'elle
ne s'est pas infiltrée. C'est donc le surplus d'eau que le sol n'a pas
pu absorber au cours d'une pluie, résultant du défaut de la
perméabilité. L'écoulement découle de la saturation
du sol qui limite la capacité d'infiltration de l'eau dans le sol
(Mutiviti, 2004).
D'après Mutiviti (2004), on distingue trois types
d'écoulement :
- L'écoulement par dépassement de la
capacité d'infiltration qui se produit lorsque l'intensité de la
pluie est supérieure à la capacité d'infiltration du sol
;
- L'écoulement de subsurface qui se produit lorsque la
conductivité latérale est beaucoup plus importante que la
conductivité verticale ;
- L'écoulement sur sols saturés ou
écoulement de retour qui se produit lorsque la capacité du sol
à stocker et à transmettre latéralement le flux d'eau est
dépassée par la pluie.
1.3.1.4. L'infiltration
L'infiltration désigne le processus de
pénétration de l'eau dans les couches superficielles du sol et
l'écoulement vertical de cette eau dans le sol et le sous-sol sous
l'action des forces de gravité.
La percolation représente le mouvement vertical profond
dans le sol, en direction de la nappe phréatique. C'est le
déplacement de l'eau dans un milieu saturé (Mutiviti, 2004).
L'infiltration est nécessaire pour renouveler le stock
d'eau du sol, alimenter les eaux souterraines et reconstituer les
réserves des aquifères. Elle permet de réduire les volumes
d'eau écoulés en surface (Musy & Higy, 2004).
10
1.3.1.5. Le stockage
Les réservoirs du cycle hydrologique sont :
- L'eau interceptée : l'interception est le processus
de retenue de la pluie par la végétation ou la toiture. Dans la
pratique, l'importance de l'interception est difficile à
évaluer.
- Le stockage dans les dépressions : il s'agit de l'eau
retenue dans les creux et les dépressions du sol pendant et après
une averse.
- Les eaux du sol et de la nappe : ce sont des eaux
stockées plus profondément. Elles peuvent être
salées ou non. Les nappes sont dites libres dans le cas où les
terrains environnants sont perméables. Elles sont captives dans le cas
où ces mêmes terrains présentent une très faible
perméabilité, voire une imperméabilité.
- Les eaux des cours d'eau, lacs et océans : le
réservoir océanique est le plus grand réservoir d'eau. Les
lacs dont le volume et la surface sont nettement plus faibles que ceux des mers
et des océans constituent la réserve principale d'eau douce
liquide. On ajoute des lacs artificiels qui ont un rôle
prépondérant dans les problèmes d'aménagement, de
protection contre les crues et de production d'énergie. Les cours d'eau,
de part leur aspect dynamique, constituent le principal vecteur de transport de
l'eau liquide de la terre vers les océans. Ils permettent aussi de
stocker de l'eau de manière temporaire.
1.3.1.6. L'utilisation humaine
Parmi les multiples usages de l'eau par l'homme, on porte
beaucoup plus l'attention sur l'irrigation. Jacques Gironneau (1998)
cité par Musy et Higy (2004) montre que l'utilisation de l'eau par
l'homme intervient beaucoup dans l'établissement du bilan de l'eau dans
une région. Il estime la quantité utilisée par
l'irrigation dans le domaine de l'agriculture aux trois-quarts de l'eau douce
utilisée dans le monde à l'heure actuelle.
11
1.3.2. Le réseau hydrographique
Le réseau hydrographique est l'ensemble des cours d'eau
naturels ou artificiels, permanents ou temporaires qui participent à
l'écoulement des eaux.
Les bassins hydrographiques jouent un rôle
prépondérant dans la régulation des flux d'eau et de
matière à la surface des continents. Comprendre leur
évolution est un enjeu intéressant pour la détermination
des processus physiques fondamentaux de transferts de matières à
des échelles variant du continent au bassin versant, mais
également dans une perspective d'application à des besoins de
prévision hydrologique (Grave & Davy, 1995).
1.3.2.1. Composantes
Le réseau hydrographique se différencie d'un
autre de par l'agencement de ses éléments selon les contraintes
imposées par quatre facteurs principaux à savoir :
a. La géologie
La géologie influence la forme du réseau
hydrographique par l'érodibilité du substrat. Le substrat de
nature plus ou moins sensible à l'érosion fait reculer les berges
des cours d'eau. Les argilites, marnes, schistes, basaltes et gneiss sont
très vulnérables au ravinement (Roose et al., 2000).
Ceci démontre le rôle important que joue la lithologie dans le
développement des ravines.
b. Le climat
Le réseau hydrographique est dense dans les
régions montagneuses très humides et tend à
disparaître dans les régions désertiques. Le climat
influence la régularité du niveau des eaux (crue, étiage)
suivant les saisons.
12
c. La pente du terrain
La pente détermine si les cours d'eau sont en phase
érosive ou sédimentaire. Dans les zones plus
élevées, les cours d'eau participent souvent à
l'érosion de la roche sur laquelle ils s'écoulent. Au contraire,
en plaine, les cours d'eau s'écoulent sur un lit où la
sédimentation prédomine (Musy & Higy, 2004). La
forme de la pente lorsqu'elle est concave favorise la sédimentation et
lorsqu'elle est convexe, favorise l'érosion.
d. La présence humaine
Le drainage des terres agricoles, la construction des
barrages, l'endiguement, la protection des berges, la correction des cours
d'eau ainsi que d'autres aménagements modifient continuellement le
tracé originel du réseau hydrographique.
1.3.2.2. Caractéristiques du réseau
hydrographique
Le réseau hydrographique se caractérise par les
types d'écoulement, les types des lits fluviaux, l'ordre des cours
d'eau, le débit solide et liquide, le temps de concentration, le mode de
sédiment, la masse et la vitesse de ruissellement (Bravard & Petit,
2000).
a. Types d'écoulements
On distingue plusieurs types d'écoulements :
- Les fleuves et les rivières : ce sont des
écoulements pérennes dont l'étendue spatiale est
limitée par un lit. On distingue les fleuves des rivières par
leur taille et la complexité de leur régime hydrologique.
- Les torrents et les oueds : leurs activités se
limitent pour l'essentiel aux périodes de crues. L'oued est un
écoulement épisodique en zone aride. Il est temporaire ou
saisonnier et n'apparaît qu'en période de crue. Le torrent est
quant à lui un cours d'eau épisodique que l'on trouve dans les
régions de montagne. Il se caractérise essentiellement selon un
profil en long. On parle de rigole lorsque la section de l'incision est
inférieure à 900
13
cm2. Au-delà de cette section, les rigoles
passent à des ravins (Mutiviti, 2011 ; Latrille, 1979).
- L'écoulement diffus : ce dernier type
d'écoulement se distingue de deux autres par le fait qu'il n'y a plus de
phénomène de concentration dans un lit mais que
l'écoulement peut se produire, en surface, en des multiples ruisselets
ou en nappes d'eau de faible profondeur. Il se produit sur des faibles
déclivités et lorsque la pente est régulière
(Mutiviti, 2004).
b. Types de lits fluviaux
On distingue trois types de lits fluviaux (Larras, 1965).
- Le lit mineur : c'est la partie de la vallée que le
cours d'eau continue à recouvrir à l'étiage. C'est donc la
partie où se concentrent les basses eaux.
- Le lit moyen : c'est la partie de la vallée que le
cours d'eau recouvre habituellement.
- Le lit majeur : c'est la partie régulièrement
submergée ou inondée dès lors que le débit franchit
un certain seuil. C'est donc la partie que le cours d'eau recouvre en temps de
crue.
Le rapport de largeur du lit majeur et du lit mineur varie de
l'unité dans les gorges abruptes à plus de dix dans les
étendues très plates (Larras, 1965).
c. Ordre des cours d'eau
L'ordre des cours d'eau se rapporte au nombre et à la
disposition de tributaires d'un cours d'eau et donc à ses ramifications
(Musy & Higy, 2004).
Ainsi tout cours d'eau dépourvu de tributaire est
d'ordre un. Le cours d'eau formé par la confluence de deux cours d'eau
d'ordres différents prend l'ordre du plus élevé de deux.
Le cours d'eau formé par la confluence de deux cours d'eau du même
ordre est augmenté de un.
14
On attribue alors à un bassin versant l'ordre de son
cours d'eau
principal (Musy & Higy, 2004).
d. Débit liquide, débit solide et type de
transport
Le débit liquide d'un cours d'eau est le volume de
l'eau qui le traverse durant l'unité de temps. Il s'exprime en
mètre cube par seconde (m3.s-1). Le débit
critique est la limite supérieure tolérable pour la population
d'aval (Larras, 1965).
Le débit solide ou le transport solide dans un cours
d'eau est la quantité de sédiments transportés par ce
cours d'eau. Ce phénomène est principalement réglé
par deux propriétés : la compétence qui est mesurée
par le diamètre maximal des débris rocheux que peut transporter
le cours d'eau et la capacité qui est la quantité maximale de
matériaux solides que peut transporter un cours d'eau en un point et
à un instant donné. Elle est fonction de la vitesse de l'eau, du
débit liquide et des caractéristiques de la section comme la
forme (Larras, 1965).
Le transport des sédiments dans les cours d'eau est
donc déterminé par les caractéristiques des particules
(taille, forme, concentration, vitesse de chute et densité). Ce qui
permet de distinguer :
- La charge en suspension (suspended load)
constituée de matériaux dont la taille et la densité
leur permettent, dans les conditions d'écoulement
déterminées, de se déplacer sans toucher le fond du lit.
Le transport en suspension est en général constitué de
matériaux fins, les argiles et les colloïdes (Musy & Higy,
2004) ;
- La charge de fond (bed load), formée de
matériaux trop gros pour être mis en suspension compte tenu de
leur densité et de la vitesse du courant. Ces particules roulent sur le
fond (charriage) ou se déplacent par des bonds successifs (saltation)
(Mutiviti, 2011).
15
e. Le temps de concentration
Le temps de concentration des eaux sur un bassin versant se
définit comme le maximum de durée nécessaire à une
goutte d'eau pour parcourir le chemin hydrologique entre un point du bassin et
l'exutoire de ce dernier. Il est égal à la somme des temps
d'humectation, de ruissellement et d'acheminement (Musy & Higy, 2004).
- Le temps d'humectation est le temps nécessaire
à l'imbibition du sol par l'eau qui tombe avant qu'elle ne ruisselle.
- Le temps de ruissellement ou d'écoulement correspond
à la durée d'écoulement de l'eau à la surface ou
dans les premiers horizons de sol jusqu'à un système de collecte
(cours d'eau naturel, collecteur).
- Le temps d'acheminement est le temps mis par l'eau pour se
déplacer dans le système de collecte jusqu'à
l'exutoire.
f. La masse et la vitesse de ruissellement
La masse de ruissellement varie en fonction des
paramètres tels
que :
- La pluie : le paramètre principal qui lie la pluie
à la masse de ruissellement est l'intensité (Latrille, 1979).
L'intensité de la pluie est la hauteur de pluie pendant une
durée donnée.
- Le sol : la capacité de stockage de l'ensemble des
vertisols est quatre fois plus forte que celle des sols ferralitiques et des
sols tropicaux. Par ailleurs, la capacité d'infiltration dépend
de la surface fermée par les croûtes de battance, de la surface
couverte, de la rugosité, de la stabilité des agrégats et
de la fréquence des pierres dans l'horizon superficiel (Roose et
al., 2000).
- La couverture végétale : la litière et
les végétations rampantes sont plus efficaces que les plantes
dressées pour favoriser l'infiltration des pluies (Roose et al.,
2000). Le reboisement jouit d'une faveur méritée du fait
qu'il permet de diminuer la fréquence des crues dangereuses en retenant
chaque fois une partie des eaux (Larras, 1965).
16
La vitesse de ruissellement quant à elle est
contrôlée par les paramètres suivants :
- La topographie du terrain : la forme convexe de la pente
augmente la vitesse des eaux de ruissellement. Ce qui a pour conséquence
l'augmentation du ravinement. A plus de 60% de pente, les glissements de
terrains commencent à dominer le ravinement. Dans les paysages concaves,
les sommets des collines connaissent d'abord des mouvements en masse puis du
ravinement tandis qu'en bas de pente les ravines disparaissent en laissant des
cônes de déjection (Roose et al., 2000).
- La rugosité du terrain (végétation,
aménagements anti-érosifs) et de la surface du sol
(litière, mottes, cailloux, buttages) peut aussi réduire la
vitesse du ruissellement mais aussi la capacité de transport.
D'où le dépôt de colluvions en bas de pente et devant les
talus enherbés et les haies (Roose et al., 2000).
1.4. Caractéristiques
agro-pédo-géologiques
Les caractéristiques
agro-pédo-géologiques sont celles qui se rapportent au type de
couverture végétale, à la nature du sol et à la
géologie du substrat au sein d'un bassin versant.
1.4.1. La couverture du sol
La couverture végétale et le type de sol sont
intimement liés et leurs actions influencent singulièrement
l'écoulement en surface. Le couvert végétal retient une
proportion importante de l'eau de pluie. La forêt par exemple intercepte
une partie de l'averse par sa frondaison. Elle exerce une action limitatrice
importante sur le ruissellement superficiel. Elle régularise le
débit de cours d'eau et amortit les crues de faible amplitude (Larras,
1965 ; Musy & Higy, 2004).
17
A l'inverse, le sol nu, de faible capacité de
rétention favorise un ruissellement très rapide. L'érosion
de la terre va généralement de pair avec l'absence de
couverture.
1.4.2. La nature du sol
L'étude pédologique d'un bassin versant est
d'une importance capitale car elle renseigne sur le type du sol et donc sur les
risques d'érosion dans le bassin. La nature du sol renseigne sur la
dimension des particules et l'érodibilité de ce sol (Roose et
al. 2000 ; Musy & Higy, 2004).
La dimension des particules constituant les matériaux
est le facteur déterminant des phénomènes d'infiltration.
On dira que plus les particules sont d'une taille importante, plus le terrain
sera perméable c'est-à-dire favorable à l'infiltration
(Roose et al., 2000). La vitesse d'infiltration de l'eau influe sur le
risque de ruissellement. Elle dépend de la perméabilité du
sol c'est-à-dire de sa porosité sous dépendance de la
structure, de la faune du sol, de la texture, de la pierrosité
...
Suivant le diamètre, on adopte
généralement la classification
suivante :
- Gravier : diamètre supérieur à 2 mm
- Sable grossier : diamètre compris entre 0,2 et 2 mm
- Sable fin : diamètre compris entre 0,02 et 0,2 mm
- Limon : diamètre compris entre 0,002 et 0,02 mm
- Argile : diamètre inférieur à 0,002 mm.
L'érodibilité exprime la sensibilité d'un
sol à l'action agressive de la pluie ou la résistance de
différents sols aux actions érosives de la pluie ou du
ruissellement. C'est donc l'aptitude des particules du sol à la
détachabilité et celle à être transportée. La
résistance d'un sol à la dégradation dépend de sa
texture, de sa structure, de sa teneur en matière organique (complexe
argilo-humique).
18
La détachabilité est élevée chez
les sols sableux que chez les sols argileux et ce d'autant qu'ils sont moins
humifères. La stabilité structurale des argiles et les sols
riches en humus leur confèrent une bonne résistance à
l'érosion. L'aptitude au transport dépend essentiellement de la
densité du matériau (Mutiviti, 2004 ; Latrille, 1979).
1.4.3. La géologie du substrat
La connaissance de la géologie d'un bassin versant
s'avère importante pour cerner son influence sur les
caractéristiques physiographiques. Les caractères
géologiques principaux à considérer sont la lithologie
(nature de la roche mère) et la structure tectonique du substrat (Musy
& Higy, 2004).
L'étude géologique d'un bassin versant dans le
cadre d'un projet hydrologique a surtout pour objet la détermination de
la perméabilité du substrat qui dépend du degré
d'évolution du sol. Un bassin à substrat imperméable
présente une crue plus rapide et plus violente qu'un bassin à
substrat perméable, soumis à une même averse. Ce dernier
retient l'eau plus aisément, et en période de sécheresse.
Un débit de base sera ainsi assuré plus longtemps.
Néanmoins, le substrat peut absorber une certaine
quantité d'eau dans les fissures des roches naturellement
imperméables ou dans les formations rocheuses altérées.
Pour ces dernieres, la dissolution de certains éléments et leur
migration, menant à la formation des canaux, peuvent créer une
circulation souterraine importante. Ce phénomène se retrouve sans
exception dans les régions karstiques (Musy & Higy, 2004).
19
1.5. Caractéristiques urbanistiques
Les caractéristiques urbanistiques se rapportent
directement à la présence humaine. Il est connu que les
aménagements tels que le drainage des terres agricoles, le travail des
champs, la construction des barrages, l'endiguement, la protection des berges,
la correction des cours d'eau ainsi que d'autres activités relatives
à la présence humaine modifient continuellement l'hydrologie des
bassins versants et leur morphologie (Bravard & Petit, 2000).
Les routes et les fossés perturbent le drainage naturel
et par conséquent, peuvent concentrer les eaux de ruissellement dans les
endroits où il n'y avait pas de problème avant, mais où
les structures urbaines sont gravement endommagées (Sahani, 2011).
L'urbanisation conduit à l'imperméabilisation
des espaces avec des conséquences désastreuses sur
l'environnement (Moeyersons et al., 2004). Aussi
l'effet négatif de la déforestation sur l'infiltration et
l'alimentation des sources a été montré pour plusieurs
zones forestières (Rwilima & Fougère, 1981).
Le phénomène est aussi déclenché
par le changement d'affectation du sol. Les changements dans l'utilisation du
sol provoquent souvent une augmentation du coefficient d'écoulement. Il
en va que ces augmentations du coefficient de ruissellement le plus important
sont à prévoir dans les villes à cause de la
création de multiples surfaces durcies.
Les ravinements deviennent alors un problème
environnemental majeur en bordure des routes où ils se
développent rapidement essentiellement dans les régions urbaines
(Sahani, 2011).
20
Chapitre deuxième :
Généralités sur l'érosion
2.1. Définition
Du verbe latin "erodere" qui
signifie ronger, l'érosion est un phénomène naturel ou non
qui ronge la terre (Latrille, 1979). C'est un processus au cours duquel des
particules du sol sont libérées puis déplacées par
un agent de déplacement qui est soit l'eau soit le vent (Mutiviti,
2011).
L'érosion façonne le relief à
l'échelle des temps géologiques. Elle s'inscrit incontestablement
dans le cadre général de la morphogénèse (Latrille,
1979). Par l'érosion, on peut facilement entrevoir les crêtes
parallèles, l'étagement de niveaux sub-horizontaux ou
déformés, les terrasses alluviales, la forme des interfluves, les
orientations et les alignements hydrographiques (Pouquet, 1967).
2.2. Origine et mécanisme
2.2.1. Origine
L'érosion est une des formes de dégradation des
sols les plus graves. Elle présente deux aspects selon qu'elle est
provoquée par la pluie (érosion pluviale) ou par le vent
(érosion éolienne) (Duchaufour, 1997).
Le vent est un agent d'érosion mécanique,
surtout lorsqu'il transporte des grains de sable. Pour l'essentiel, il polit,
par un véritable sablage, les parois ou les galets sur lesquels il se
frotte (Dars, 1992). L'érosion éolienne sévit avec une
intensité particulière dans les régions arides et
semi-arides (Lal & Stewart, 1989). La part la plus importante du
matériau érodé se déplace par bonds successifs
à la surface du sol (saltation).
21
L'érosion éolienne se produit également
dans les rues et avenues et s'observe sous forme de nuages de
poussières. En ville de Butembo mais également en haute, moyenne
et basse terre de l'Est de la RDC, l'érosion éolienne
apparaît le plus souvent au cours de la saison sèche lorsque les
champs sont en friche ou viennent d'être ensemencés (Mutiviti,
2011).
En revanche, l'érosion pluviale a des graves
conséquences sous tout climat, même tempéré humide,
bien que ses effets soient généralement plus spectaculaires et
plus durables dans les régions à climat chaud (Lal & Stewart,
1989). C'est à ce type d'érosion (hydrique) que nous allons nous
atteler le plus.
2.2.2. Mécanisme
Le mécanisme de l'érosion est maintenant bien
connu. Il débute par une dégradation de la structure des horizons
de surface, provoquant la formation d'une croûte de battance d'une
épaisseur de un à deux centimètres. La rugosité de
la surface du sol disparaît, elle devient lisse et perd sa
perméabilité ; ce qui favorise le ruissellement des eaux de pluie
(Duchaufour, 1997).
Dans le premier temps, l'eau s'écoule en nappe et
entraîne des particules fines détachées des agrégats
alors que les particules grossières restent sur place. Il s'agit d'une
érosion diffuse (Robert, 1996) qui peut passer inaperçue. C'est
progressivement que les rigoles, puis les ravines apparaissent par suite de la
concentration du ruissellement dans les zones à circulation
préférentielle de l'eau liée au microrelief (Duchaufour,
1997). Les effets du ruissellement deviennent visibles lorsque le volume d'eau
qui circule et son énergie sont suffisants pour provoquer les
destructions (Ruelle, 1990).
22
2.2.3. Action de l'homme
On ne doit pas du tout se passer du rôle que joue
l'homme dans le processus de l'érosion par le mode de conduite des sols,
le degré de technicité, les disponibilités en terres
cultivables, la pression démographique (Latrille, 1979).
Les causes de l'érosion qui trouvent leur origine dans
les comportements humains et qui déterminent la fragilisation de
l'état physique des sols sont nombreuses et entraînent une
augmentation du tassement et de l'encroûtement (Anonyme, 2002). On peut
citer parmi ces causes :
- le déboisement excessif ;
- la mauvaise gestion des sols avec des régimes
d'exploitation fonciers inadéquats contrariant la réalisation
d'aménagements fonciers utiles dont la plantation d'arbres et des haies
;
- l'utilisation d'outils agraires inadéquats et dans
certains cas de plus en plus lourds ;
- la mise en culture de terres marginales ;
- la discordance entre la production agricole et le potentiel
naturel du sol ...
2.3. Formes de l'érosion hydrique
Les phénomènes d'érosion du sol
s'extériorisent sous deux formes essentielles selon que l'attaque se
fait en surface ou sur une épaisseur donnée (Latrille, 1979).
2.3.1. Attaque du sol en surface
L'attaque du sol en surface se manifeste par deux processus
successifs : la mobilisation des particules de terre fine par l'effet
splash et leur transport par le ruissellement
(Pouquet, 1967).
23
2.3.1.1. L'effet splash
L'effet splash est le processus
élémentaire de l'érosion pluviale par lequel les
particules de terre sont mobilisées. Par l'énergie
cinétique d'une goutte de pluie, des particules fines jaillissent et
sont projetées jusqu'à 0,60 m verticalement et 1,50 m
horizontalement (Latrille, 1979) tandis que les particules grossières,
d'un diamètre allant jusqu'à 2 cm, peuvent glisser et subir un
mouvement de reptation (Moeyersons, 1975). L'inclinaison de la pente et
l'obliquité de la pluie ainsi que la direction du vent permettent la
dérive d'un nuage de particules en saltation par-dessus les collines
(Moeyersons, 1989).
Les conséquences du splash sont, outre la
mobilisation des particules, la formation, sur pente faible, d'une mince
croûte de terre fine qui durcit au soleil (battance) et la disparition
des aspérités des mottes du sol qui prennent un aspect
émoussé (Latrille, 1979).
2.3.1.2. Erosion par ruissellement
L'effet splash est le premier processus de
l'érosion pluvial. Pendant une pluie, l'infiltration d'eau diminue de
sorte qu'elle descend en dessous de l'apport en eau. C'est ce défaut de
perméabilité résultant de la saturation de la
porosité qui amène les eaux de pluie excédentaires
à ruisseler vers l'aval dès que la pente est suffisante
(Latrille, 1979 ; Moeyersons, 1989). C'est le ruissellement, deuxième
processus de l'érosion pluviale qui a pour propriété
d'évacuer les particules fines mobilisées par l'effet splash
et de posséder dans certaines conditions un effet érosif.
1° Erosion en nappe ou diffuse
L'érosion en nappe se produit sur des faibles
déclivités et lorsque la pente est régulière et
prélève à la surface les particules fines (argiles, sables
fins) détachées par l'impact des gouttes de pluie (Mutiviti,
2004). Cette forme n'a pas de force de creuser. L'énergie qui provoque
le ruissellement est celle de la pesanteur.
24
Le haut des versants s'érode plus vite que le bas.
L'érosion diffuse est une forme d'érosion souvent pernicieuse,
imperceptible, peu spectaculaire. Son effet principal est le décapage du
sol (Latrille, 1979). Sur les pentes faibles ou modérées, seules
les particules fines du sol sont entraînées alors que sur des
pentes raides, l'ensemble des fractions texturales peut être
indistinctement entraîné (Hennebert, 1992).
L'érosion en nappe est visible dans les parcelles de
cultures, mais en suivant la pente. L'érosion commence à
s'organiser en petits filets d'eau qui se rassemblent dans les parties les plus
basses. On obtient un ruissellement organisé ou concentré
(Ruelle, 1990).
20 Erosion en rigole
Lorsque la morphologie du terrain présente des
irrégularités et des obstacles à l'écoulement, le
ruissellement diffus se concentre et acquiert, par augmentation de sa vitesse,
un pouvoir accru. Il provoque des incisions linéaires dans le sol dont
les dimensions dépendent des caractéristiques du ruissellement
(Mutiviti, 2004). L'action des forces de frottement de l'eau agit sur les
particules avec une force verticale qui peut arracher celles-ci et les mettre
en mouvement dans le courant (Latrille, 1979).
Généralement, l'érosion en rigole se
produit de paire avec l'érosion en nappe. Le ruissellement se concentre
et creuse le sol mais sans que ce ne soit déjà un obstacle
à l'agriculture. En général, la rigole ne s'approfondit
pas au-delà de l'horizon A, car l'horizon B est souvent plus compact
(Hennebert, 1992). L'incision est de l'ordre de 20 cm, le profil étant
en V quelque fois en U. Elle peut être supprimée par le travail du
sol (Latrille, 1979).
30 Erosion en ravine
L'érosion par ravinement est la phase suivante de
l'érosion en rigole. Elle est causée par la concentration du
ruissellement dans les dépressions d'une grande surface (Hennebert,
1992). Le ravinement est donc
25
consécutif à la concentration des eaux
atteignant des vitesses érosives et pouvant avoir une cause naturelle ou
anthropique (Mutiviti, 2004).
Lorsque le débit et la vitesse de l'eau de
ruissellement deviennent suffisants, elle arrache peu à peu tous les
matériaux du sol et creuse une ravine qui s'agrandit. Par ce processus
continu, les ravines rongent le terrain jusqu'au sommet de la pente,
s'accroissant non seulement en longueur et en profondeur mais également
en largeur (Hennebert, 1992).
L'érosion en ravine est une forme d'érosion
régressive, érosion concentrée qui démarre de
l'aval à partir d'un point de rupture de la topographie mettant à
nu un horizon de sol sous-jacent plus fragile que la surface (Duchaufour,
1997). Certains ravins se forment trop rapidement, d'autres progressivement
à partir des rigoles. Le profil est en général en V dans
les matériaux résistants et évolue en U dans les
matériaux meubles. La puissance érosive est fonction notamment de
la surface et de l'aptitude au ruissellement des bassins versants (Latrille,
1979).
4° Erosion des berges
L'érosion des berges résulte de l'accroissement
des débits des rivières où un équilibre entre la
section et le débit s'était installé. Avec la hausse des
débits, suite à l'augmentation du coefficient de ruissellement du
bassin versant, un déséquilibre est crée. La vitesse de
l'eau augmente et le cours d'eau va augmenter sa section par érosion. Il
peut en résulter des pertes en terres sur les berges (Hennebert,
1992).
Les berges constituées de matériaux
limono-sableux et sableux, dont les pentes sont abruptes, sont
particulièrement sensibles à l'activité fluviale. Les
phénomènes et les formes d'érosion les plus
fréquemment observés dans la portion avale des rivières
sont les glissements et les éboulements. Ces mouvements de masse
entraînent le long des pentes une pente importance de matériaux
qui sont directement livrés aux cours d'eau (Saint-Laurent &
Guimont, 1999). En cas de vallée encaissée avec pentes
26
fortes en équilibre, cet élargissement des
berges va déstabiliser les pentes et donc démarrer une
érosion régressive (remontante) de type de ravine,
éventuellement sur une grande largeur du bas des pentes vers les sommets
(Hennebert, 1992).
2.3.2. Attaque du sol sur une épaisseur
L'attaque du sol sur une épaisseur de son profil
représente les mouvements de masse qui affectent toujours, par
définition, une couche relativement épaisse de plusieurs
mètres voire plusieurs dizaines de mètres. Leur
déplacement fait intervenir la gravité, les secousses sismiques,
la teneur en eau (Latrille, 1979).
2.3.2.1. Les glissements de terrain
Les glissements sont des déplacements lents (quelques
mm par an) ou brutales (quelques mètres par jour) (Saint-Laurent &
Guimont, 1999), catastrophiques d'une masse de terrain cohérente sur un
niveau rendu déformable, plastique par une saturation en eau d'origine
souterraine, due à des infiltrations fissurales au travers de la couche
passive (Latrille, 1979).
Les glissements de terrain s'observent
généralement sur des pentes fortes suite à la forme
couchée des jeunes plants forestiers et à la forme en crosse de
la base des arbres adultes. Dans les zones pastorales, la circulation des
animaux le long des versants peut également entraîner la formation
d'escaliers encadrés par des réseaux de fissures (Moeyersons,
1989).
2.3.2.2. Les loupes de solifluxion
Ce sont des bossellements de versants argileux
résultant d'un engorgement subsuperficiel par l'eau de sourcins au
contact avec un substrat moins perméable (Latrille, 1979). Ayant atteint
le degré de plasticité, ces matériaux se mettent lentement
en mouvement sous l'effet de la pesanteur sans qu'apparaisse une rupture de la
couche superficielle meuble.
27
Le profil est concavo-convexe d'amont en aval (Saint-Laurent
& Guimont, 1999).
2.3.2.3. Les coulées boueuses
Les coulées de boues résultent de
l'évolution des glissements et prennent naissance dans leur partie avale
(Saint-Laurent & guimont, 1999). Ce sont des mélanges d'eau et de
terre à haute densité ayant atteint le point de liquidité
qui se comportent comme un liquide visqueux soumis aux lois de l'hydrodynamique
et qui emportent à grande vitesse des masses considérables de
boue et de blocs de roche de taille importante (Mutiviti, 2011). Ce
déplacement brutal est semblable à celui des coulées de
lave (Latrille, 1979).
2.3.2.4. Le coup de cuillère
Les glissements rotationnels en coups de cuillère sont
des glissements où la surface du sol et une partie de la masse glissent
en faisant une rotation, de telle sorte qu'il apparaît une contrepente
sur le versant (Mutiviti, 2011). Ce sont des petites laves torrentielles
avortées. L'endroit de l'arrachage évoque un coup de
cuillère, surtout les terrains à argiles gonflantes.
2.3.3. Formes d'accumulation de l'érosion
hydrique
La cause du dépôt (sédimentation) est une
diminution plus ou moins progressive de la capacité de transport du
ruissellement liée à celle de la vitesse de celui-ci,
c'est-à-dire à la fin de l'alimentation en eau, aux ruptures de
pente ou à la rencontre d'un obstacle (Latrille, 1979). Il y a
dépôt selon les lois de la sédimentation en milieu liquide.
L'endroit peut être proche (dépôts locaux) ou très
éloigné (dépôts à l'aval).
Les produits les plus lourds se déposent les premiers
le plus près de leur point de départ et inversement pour les plus
légers. Lorsque les matériaux arrachés arrivent dans des
pentes plus faibles, les fractions
28
lourdes (cailloux graviers, sables) se déposent dans le
lit des cours d'eau, en arrière des barrages, sur les terres basses
fertiles. Les particules fines sont entraînés jusqu'à la
mer ou se déposent en partie dans les deltas des fleuves (Hennebert,
1992).
2.4. Facteurs de l'érosion hydrique
L'intensité de l'érosion hydrique dépend
à la fois des conditions climatiques et des caractéristiques de
la surface du terrain sur laquelle elle s'exerce (Musy et
al., 2007).
Wishmeier et Smith (1979) ont mis en évidence l'action
des différents facteurs qui jouent un rôle dans l'érosion
par la formule qu'ils ont proposée : l'Equation Universelle de Perte des
Sols.
A = R.K.S.L.C.P
A = Pertes exprimés en tonnes par ha et par an.
R = facteur climatique : érosivité des pluies
K = sensibilité du sol à l'érosion :
érodibilité du sol
SL = facteur pente, S = inclinaison, L = longueur
ininterrompue de la pente.
C = utilisation du sol et mode de culture
P = mesures de protection éventuellement mises en oeuvre.
2.4.1. Erosivité des pluies-facteur climatique : R
L'agressivité des pluies dépend principalement
de leur énergie cinétique, qui résulte elle-même de
la distribution du diamètre des gouttes et de leur vitesse d'impact,
grandeurs qui sont étroitement corrélées à
l'intensité de la précipitation (Musy et
al., 2007). Les pluies sont d'autant plus
érosives qu'elles sont plus violentes. Les pluies fines, même de
longue durée sont peu érosives (Duchaufour, 1997).
29
L'érosivité est donc fonction des
caractéristiques physiques de l'averse et des intensités qui la
composent (Mutiviti, 2004) mais aussi la fréquence. Le fait que les
pluies sont rapprochées influe sur le degré de saturation du sol
et donc sur la détachabilité des particules (Latrille, 1979).
Ainsi les pluies peu intenses en elles-mêmes pourront avoir une action
aussi érosive que les plus intenses, si le sol est déjà
passablement bien imbibé d'eau.
Dans le cas d'un sol présentant une stabilité
structurale élevée et une bonne capacité d'infiltration,
une première averse peut être absorbée sans
générer le ruissellement. Inversement une averse sur un sol
à faible stabilité structurale peut provoquer une forte
érosion par dépassement de la capacité d'infiltration
(Musy et al., 2007).
2.4.2. Erodibilité des sols-facteur
pédologique : K
L'érodibilité des sols, soit leur
sensibilité intrinsèque aux processus d'érosion,
résulte à la fois de leur capacité à absorber les
précipitations sans produire de ruissellement et de la résistance
qu'ils offrent aux agents de détachement soit l'impact des gouttes de
pluie et les forces de cisaillement exercées par l'écoulement
superficiel (Musy et al., 2007).
L'érodibilité dépend ainsi d'une part du
mode d'organisation des particules constitutives du sol (structure,
capacité d'infiltration) et d'autre part de l'intensité des
forces qui lient ces éléments entre eux (stabilité
structurale et cohésion) (Mutiviti, 2004). Ces deux aspects sont
étroitement liés : une faible stabilité structurale peut
par exemple être cause d'une rapide dégradation de la
capacité d'infiltration lors d'une averse (Latrille, 1979).
La structure et la stabilité sont grandement
conditionnées par la texture du sol ainsi que sa teneur en
matière organique. Ainsi l'érodibilité d'un sol diminue
globalement avec l'augmentation de la teneur en matière organique (Musy
et al., 2007). L'érosion se produit surtout sur des sols
limoneux ou sableux fins rarement sur les sols argileux ou sableux
30
grossiers ; ces derniers résistant mieux du fait de la
taille de leurs particules (Mutiviti, 2004).
L'érodibilité du sol est susceptible de se
modifier au cours du temps, notamment par la minéralisation de sa
matière organique par les apports externes de substances diverses ou par
les conditions mécaniques qu'il subit (Musy et al., 2007).
2.4.3. Raideur et longueur de pente-facteur morphologique :
S.L
Les facteurs S et L concernent la pente.
Généralement, l'intensité de l'érosion augmente
avec la raideur et la longueur de pente, dans le premier cas en raison de
l'accroissement des vitesses d'écoulement et dans le second en raison de
l'augmentation des volumes des eaux de ruissellement (Musy et al.,
2007).
Par ailleurs, plus la pente est forte, plus le
déplacement des particules de sol vers l'aval par rejaillissement est
favorisé. Si l'angle d'inclinaison S joue un grand rôle, la
longueur L de la pente n'est pas moins importante. Une pente longue et
ininterrompue amplifie considérablement le phénomène
(Duchaufour, 1997).
Les pertes en terre augmentent avec l'accroissement de la
pente jusqu'à atteindre un maximum pour les pentes de 8 à
10°, avant de diminuer à nouveau (Musy et Hugy, 2004). Cette
diminution peut s'expliquer soit par une augmentation des écoulements de
subsurface au détriment du ruissellement superficiel, soit par le fait
que sur de fortes pentes, l'érosion est rapidement limitée par la
disponibilité des matériau, le substrat rocheux étant
souvent mis à nu (Musy et al., 2007).
La pente peut aussi influencer le processus de
l'érosion secondairement par sa forme. Le ruissellement et
l'érosion sont plus remarquables sur un versant convexe que sur versant
concave (Latrille, 1979).
31
2.4.4. Couverture du sol-facteur agronomique : C
De manière générale, le couvert
végétal exerce une action protectrice sur le sol, tant
vis-à-vis de l'impact des précipitations que des effets de
cisaillement exercés par le ruissellement (Mutiviti, 2007). Les pertes
en terre diminuent globalement de manière exponentielle avec
l'augmentation du taux de couverture du sol, du moins pour une
végétation basse (Musy et al., 2007).
Les parties aériennes des plantes amortissent le choc
des gouttes des pluies et réduisent la battance du sol. Les racines
quant à elles assurent la cohésion du sol et sa porosité,
le retiennent et favorisent l'infiltration de l'eau en profondeur (Latrille,
1979). Au niveau du ruissellement, la présence des obstacles que forment
les tiges des plantes augmente la rugosité du sol, ce qui se traduit par
une résistance accrue au détachement et au transport (Musy et
al., 2007).
L'érosion dépend aussi pour une large part de la
proportion de sol travaillé. Lors des grosses pluies, le ruissellement
est plus fort sur un sol nu non travaillé que sur un sol
travaillé (Roose et al., 2000).
2.4.5. Mesures de protection-facteur d'aménagement :
P
Le facteur P représente les différentes mesures
d'aménagement du terrain, soit pour protéger, soit pour restaurer
les superficies atteintes qui en sont arrivées au stade mortel de
l'érosion (Pouquet, 1967). Ces mesures de protection visent donc
à maintenir une bonne structure des horizons de surface, éviter
dans la mesure du possible de laisser le sol nu, interrompre le ruissellement
par différents moyens mécaniques et biologiques (Duchaufour,
1997).
32
2.5. Dégâts causés par
l'érosion hydrique
2.5.1. Conséquences sur site
A court terme, l'érosion hydrique peut se traduire par
des pertes de rendements dues au déracinement des cultures et au
recouvrement de plantules dans les zones de dépôts de
sédiments, des pertes en terre ainsi que des pertes en matières
organiques, la formation de nombreuses rigoles et ravins, la mise en nu de
coudes du sol ...
A long terme, l'érosion hydrique se traduit par des
pertes des couches arables, la réduction du volume de sol exploitable
par les racines et la réserve utile en eau pour des sols peu profonds,
la baisse de rendement suite à la perte de la matière organique
(Mutiviti, 2011).
2.5.2. Conséquences hors site
A court terme, l'érosion se traduit par des
dégâts d'eau et des boues dans les habitations, des dommages aux
infrastructures publiques, la pollution des eaux de surfaces par des
sédiments polluants, entraînement et dépôts des
sédiments dans les cours d'eau, les dégâts aux talus
bordant des parcelles agricoles, les stress chez les personnes touchées
(dommages psychologiques).
A long terme, l'érosion hydrique se traduit par la
sédimentation dans les cours d'eau, les problèmes de
navigabilité des cours d'eau, l' augmentation du risque d'inondation, la
sédimentation dans les bassins d'orage, pollution des eaux de surface
par les sédiments et substances polluantes érodées,
l'eutrophisation des cours d'eau (Mutiviti, 2011).
33
2.6. Lutte contre l'érosion hydrique
La protection des sols à l'égard de
l'érosion vise au maintien de la fertilité en empêchant ou
en limitant les pertes en terre. Les mesures de protection ont donc pour
finalité limiter l'impact des précipitations, accroître la
résistance qu'offre le sol à l'action abrasive tant des pluies
que du ruissellement, réduire l'intensité de ce ruissellement en
favorisant une meilleure infiltration, en limitant la vitesse par la
création d'obstacles, voire une modification de pente ou encore
l'intercepter pour l'acheminement de l'eau vers les structures
d'évacuation adéquates (Musy et
al., 2007).
Le contrôle de l'érosion peut être
réalisé soit en amont sur les parcelles soit en aval des bassins
versants. Dans le premier cas, l'érosion est contrôlée par
des mesures préventives et correctives tandis que dans le second cas
elle est contrôlée par des mesures palliatives (Mutiviti,
2011).
Les mesures qu'on peut appliquer sur les parcelles sont de
quatre types à savoir : les mesures agronomiques, les mesures
agro-pédologiques, les mesures d'aménagement des parcelles et les
mesures d'aménagement des coteaux (Musy et
al., 2007).
2.6.1. Mesures agronomiques
Cette première série de mesures porte sur la
couverture du sol qui, en interceptant les gouttes de pluie, absorbe leur
énergie cinétique et les empêche d'exercer une action
destructrice sur les agrégats du sol (Musy et
al., 2007). On parle dans ce cas-ci de mesures
préventives puisqu'elles empêchent l'apparition de
l'érosion au sein de la parcelle (Dautrebande et Smoos, 2003).
Dans cette catégorie des mesures de nature agronomique,
on retrouve principalement l'assolement et la rotation, les cultures de
protection ou couvrantes, les cultures en bandes alternantes, les cultures
associées et
34
la densité de plantation, le paillage ou mulching,
le revégétalisation, la lutte différée contre
les adventices (Musy et al., 2007, Mutiviti, 2011).
2.6.2. Mesures agro-pédologiques
La résistance d'un sol vis-à-vis de
l'érosion dépend des forces qui lient les particules du sol entre
elles et qui lui confèrent la cohésion, de sa conductivité
hydraulique, de sa structure mais également de la stabilité
structurale (Mutiviti, 2004).
L'amélioration des propriétés d'un sol du
point de vue de l'érosion repose sur un renforcement de sa structure
ainsi que sur la stabilité structurale tant par des actions
mécaniques que chimiques ou biologiques (Musy et al., 2007).
2.6.3. Mesures d'aménagement des parcelles
Le potentiel érosif du ruissellement résulte des
forces de cisaillement qu'exerce l'écoulement sur les particules du sol
(Latrille, 1979). Ces forces sont proportionnelles à sa vitesse qui
dépend de la pente du terrain et de la présence
d'éventuels obstacles, susceptibles de freiner l'écoulement (Musy
et al., 2007).
La maîtrise du risque érosif dû au
ruissellement pourra ainsi ; de ce fait, impliquer la réalisation
d'aménagements destinés à limiter la pente du terrain et
par le développement d'obstacles linéaires orientés
perpendiculairement à la pente, ce qui limite les possibilités de
prise de vitesse (Dautrebande et Smoos, 2003).
On distingue dans cette catégorie les bandes herbeuses
et les haies, les rideaux, les banquettes, les terrasses ou les courbes de
niveau.
35
2.6.4. Mesures d'aménagement des coteaux
2.6.4.1. Organisation foncière
La mise en oeuvre des diverses mesures et aménagements
destinés à prévenir et à maîtriser
l'érosion peut être grandement facilitée par la forme et
l'orientation des parcelles et par un réseau de desserte (Musy et
al., 2007).
Les objectifs d'un réaménagement parcellaire du
point de vue de la lutte contre l'érosion consistent pour l'essentiel
à faciliter l'adaptation des cultures et modes d'exploitation à
la pente et au relief des parcelles (Hennebert, 1992).
Il s'agit de permettre l'établissement des cultures les
plus sensibles sur les zones les moins exposées et de réserver
les secteurs les plus menacés aux collectivités publiques afin
d'y installer les dessertes ou des structures antiérosives, ou de
limiter leur exploitation aux cultures fourragères (Musy et al.,
2007).
2.6.4.2. Evacuation des eaux
La réalisation d'aménagements permettant une
évacuation des eaux de ruissellement constitue un aspect important de la
conservation des sols. Ces aménagements peuvent anticiper les
problèmes de ravinement éventuels et être
réalisés lors de l'aménagement d'un coteau, ou tenter de
stopper ou de ralentir le processus de ruissellement une fois celui-ci
déclenché (Musy et al., 2007).
L'aménagement des émissaires a la fonction
consistant à transporter les eaux de ruissellement jusqu'à un
exutoire. Il s'agit en général des petits canaux ou fossés
situés en bordure de champs, de parcelles ou le long des chemins
perpendiculaires à la pente, présentant
généralement une couverture herbeuse (Musy et al.,
2007).
36
Deuxième partie : Approche
expérimentale
Chapitre troisième :
Présentation du milieu d'étude,
matériels et méthodes
3.1. Présentation du milieu
3.1.1. Situation géographique
Butembo est l'une des villes que compte la province du
Nord-Kivu située au Nord-Est de la République Démocratique
du Congo. La circonscription urbaine est située entre 0°05' et
0°10' de latitude Nord et 29°17' et 29°18' de longitude Est
(Sahani, 2011).
L'altitude moyenne est de 1750 m. La ville se trouve à
17 km au Nord de l'Equateur. Elle est située à proximité
de la dorsale occidentale du Rift Albertin au Nord-Ouest du lac
Edouard. La superficie de la ville est établie à 158,95
km2 (Sahani, 2011).
3.1.2. Oro-hydrographie
Le relief de la contrée dans laquelle se trouve la
ville de Butembo résulte de l'orogénèse tertiaire
concomitante à la formation du fossé tectonique albertin. Il est
donné par un ensemble des collines et vallées dont le fond est
à plus ou moins 1700 m.
Il comprend trois grands ensembles géomorphologiques.
Le premier comprend la vallée de la rivière Kimemi traversant le
centre de la ville du Sud au Nord. Le deuxième ensemble est
constitué des collines constituant l'axe Matembe-Vulamba à
l'ouest de la ville. Le troisième ensemble géomorphologique de
Butembo est constitué des collines convexes plus basses à l'Est
de la Kimemi sur l'axe Katwa-Rughenda-Mukuna-Mavono (Sahani, 2011).
37
3.1.3. Géologie et lithologie
Le substrat géologique de Butembo est très
fragile et sensible à l'érosion. Quatre principaux types de
roches sont rencontrés dans la ville de Butembo (Sahani, 2011).
- Le complexe basique de la Luhule-Mabisio : il est
formé des métabasaltes, des dolérites, diorites, d'ilots
de quartzites.
- L'assise sédimentaire de la Luhule-Mobisio : elle est
composée des schistes, de quartzites avec des intercalations
calcaires.
- Le complexe orthognéissique : il est constitué
d'un ensemble de granites et de granodiorites.
- La série de Lubero : elle est constituée de
micaschistes avec les intrusions, granitiques, des phyllades, des schistes, des
grès et des quartzites.
3.1.4. Hydrogéologie
Suite à la nature granitique du substrat, des
ressources hydrogéologiques potentielles devraient exister à
Butembo. Actuellement, la ville s'alimente au droit de sources émergeant
généralement du pied des versant et d'autres qui sont
perchées dans les collines. De par la faible superficie des bassins
versants, ces sources présentent généralement des
débits inférieurs à 5 m3/h (Sahani, 2011).
Quant aux cours d'eau, la dépression dans laquelle est
bâtie la ville de Butembo est entourée par des collines
drainées par des rivières dont les plus importantes sont :
Kimemi, Mususa, Lwirwa. Le centre de la ville est drainé par la Kimemi
qui traverse la zone urbaine dans la direction Sud-Nord.
Les principaux affluents sont : Wayimirya, Kanywangoko,
Kavaghendi, Kinyavuyiri et Vihuli qui constitue notre zone d'investigation. La
rivière Mususa, la plus importante de la commune Kimemi coule de l'Est
à
38
l'Ouest vers le Sud-Ouest de la ville de Butembo. Ses
affluents sont Nyoka, Kanzadau, Bwinyole, Viriva, Kalughuta et Kayilavula
(SAHANI, 2011).
3.1.5. Climat
Butembo jouit d'un climat subtropical humide
tempéré par les montagnes (Vyakuno, 2006). La température
moyenne oscille autour de 18°C, avec deux saisons des pluies, de
mars-avril-mai et Aôut-Septembre-Octobre-Novembre influencée par
le passage de la zone de convergence intertropicale. Les deux saisons
relativement sèches vont de juin à juillet et de janvier à
février.
La pluviométrie moyenne annuelle dans la région
est typique à la zone équatoriale étant donné que
la contrée jouxte la forêt de la zone. Cette pluviométrie
annuelle est de 1365 mm (Sahani, 2011).
3.1.6. Sols
Les sols de Butembo se diversifient selon les
roches-mères, la texture et la teneur en eau et en matière
organique. Ces sols sont tous des kaolisols parce qu'ils sont formés par
un matériau kaolinitique caractérisé par une fraction
argileuse à dominance de Kaolinite et d'oxydes libres. Les oxydes
présents dans les sols sont généralement des oxydes de fer
qui donnent au sol sa coloration rouge ou brune lui conférant ainsi le
nom des ferrisols (Vyakuno, 2006).
Sur le plan textural, ces sols sont généralement
riches en argile. Ces caractéristiques se remarquent surtout sur la
partie occidentale de la ville, essentiellement sur l'axe
Vulamba-Kitatumba-Vuvatsi. En revanche, sur les collines formées de
quartzites ou de granites, souvent situées à l'Est de la Kimemi,
on rencontre des sols à texture argilo-sableuse (Sahani, 2011).
Quant à la teneur en eau du sol, deux types de sols
sont rencontrés à Butembo : les hygro-kaolisols et les
hygro-xérokaolisols. Les premiers sont toujours humides et ne
connaissent pas de dessèchement temporaire du
39
profil. En combinant ces critères de classification,
les types de sols rencontrés à Butembo sont :
- Les hygro-xérokaolisols non humifères
formés sur du granite-gneiss. Ils sont situés dans la zone
circonsrite entre Vutetse, la Mususa et le domaine universitaire de
l'horizon.
- Les hygro-xérokaolisols humifères
formés sur des schistes et des phyllades. Ils sont situés au
Nord-Ouest sur une bande isolée à l'Est de Mukuna, sur les roches
basiques.
- Les hygro-kaolisols humifères s'étalent sur
toute la ville.
Le premier type est formé sur des schistes et des
phyllades. Il s'étend sur le centre et l'ouest de la ville. Le
deuxième groupe est sur des roches micacées. Il occupe toute la
partie orientale de la ville.
Ces différents types de sols sont modifiés par
les conditions des stations. Sur les collines et les pentes fortes, ils sont
bien drainés et de couleur brune ou rouge. Dans les fonds des
vallées, plats et marécageux (dambo), ils sont hydromorphes,
tourbeux, très acides et de couleur noire ou bleuâtre (Vyakuno,
2006).
3.1.7. Végétation
La végétation originelle de Butembo, disparue
suite à l'action anthropique, a laissé place à des plantes
herbacées, adventices post-culturaux et à des espèces
ligneuses exotiques (Eucalyptus sp, Grevillea robusta).
La contrée a subi depuis trois siècles une
déforestation systématique si bien que la forêt climatique
de montagne ne subsiste pas dans quelques cantons sous-peuplés ainsi que
sur les quelques sommets des massifs isolés (Kasay, 1988). Une
forêt relique peut être observée dans la réserve de
l'ITAV constituant ainsi l'unique lambeau de forêt primaire à
Butembo (Sahani, 2011).
40
En rapport avec le reboisement, une partie de la population,
consciente des risques encourus, s'est investie dans l'effort de reforestation.
Toutefois, pressés par le besoin, la quasi-totalité des
intervenants ont porté leur choix uniquement sur les essences exotiques
à croissance rapide. Ainsi, la contrée est-elle, à
quelques exceptions près, entièrement couverte de peuplements
d'Eucalyptus (Sahani, 2011).
D'autres essences comme Leucaena leucocephala, calliandra
calothyrsus, Albisia sp, Eurythrina sp, Grevillea robusta sont aussi
utilisées avec des effets améliorant la fertilité du sol
dans beaucoup de régions. Ces espèces ont été
introduites récemment en région de Beni-Lubero (Sahani, 2011).
3.1.8. Subdivision administrative
La ville de Butembo comprend quatre communes
présentées dans le tableau ci-après.
Tableau : Communes de la ville de Butembo
Communes
|
Surface planimétrique
|
Surface topographique
|
Périmètres
|
Bulengera
|
48,89 km2
|
50,18 km2
|
39,65 km
|
Kimemi
|
30,28 km2
|
31,76 km2
|
28,51 km
|
Mususa
|
29,25 km2
|
31,79 km2
|
38,05 km
|
Vulamba
|
43,58 km2
|
45,22 km2
|
43,58 km
|
Total
|
152,00 km2
|
158,95 km2
|
|
Source : Sahani, 2011.
Ces communes sont subdivisées en quartiers, ces
derniers en cellules et avenues. La figure suivante présente la
subdivision des communes en quartiers pour la circonscription urbaine de la
ville de Butembo.
41
![](Caracterisation-et-evaluation-de-la-dynamique-erosive-du-bassin-versant-de-Vihuli-en-RDC1.png)
Source : Sahani, (2011). 3.1.9.
Démographie
La population de Butembo est homogène. La
majorité est composée des Nande. Une proportion très
réduite est composée des populations des autres tribus en
provenance des onze provinces de la RDC plus quelques expatriés et
réfugiés.
Le tableau ci-dessous donne les statistiques de la population
de la ville de Butembo au 31 décembre 2011.
Tableau : Statistique de la population urbaine
(Décembre 2011)
Hommes
|
Femmes
|
Garçons
|
Filles
|
Total
|
168615
|
180595
|
171293
|
155560
|
676063
|
Source : Anonyme, 2011.
42
3.2. Matériels et méthodes
3.2.1. Matériels
Les matériels utilisés pour la réalisation
de ce travail sont les
suivants :
1° Le GPS (Global positionning system) notamment
le GPS Garmin 60Csx : cet appareil nous a permis de prélever les
coordonnées géographiques des points sur le terrain. Les
différentes coordonnées prises en trois dimensions dans le
système UTM (Unity Transverse Mercator) avec une
précision de + 3 m sont la longitude (x), la latitude (y) et l'altitude
(z). Cet appareil a la faculté de prélever les données
relatives à l'altitude en fonction de la pression
barométrique.
2° Le ruban métrique : nous l'avons utilisé
pour la prise de certaines mesures sur la rivière. Il s'agit de la
largeur et la profondeur des ravins.
3° Le carnet de note et le stylo nous ont servi pour la
retranscription des données issues de nos investigations.
3.2.2. Méthodes
Pour réaliser ce présent travail, la
démarche suivante a été
adoptée :
10 La bibliographie
Cette étape consiste en une revue de
littérature. Elle permet de consulter les différentes
publications traitant des thèmes pouvant nous servir d'indicateur pour
aborder le sujet.
20 La visite de reconnaissance du milieu
Au cours de cette visite, nous avons prélevé les
coordonnées géographiques et réalisé les mesures
sur le ravin dans lequel coule l'eau de la rivière.
43
3° La cartographie
La cartographie consiste à la réalisation des
cartes présentant les caractéristiques biophysiques du milieu.
Ces caractéristiques sont la forme du bassin versant
(périmètre, surface), la topographie (relief, classe de pente),
le réseau hydrologique (délimitation, ordre des cours d'eau), la
couverture végétale (végétation), l'occupation des
sols (habitations), le niveau de risque (nul ou très faible, faible,
moyen, élevé, grave, très grave)...
Le traitement des informations recueillies sur le terrain
s'est réalisé sous un environnement SIG (Système
d'Information Géographique). La surface topographique a
été calculée grâce à une extension 3D analyst
de Arc Info (ARG GIS 9.3.1). L'extension 2D nous a permis le calcul de la
surface planimétrique.
Figure 1 : Localisation du Bassin versant de
Vihuli
44
Chapitre quatrième :
Présentation et interprétation des
résultats
4.1. Caractéristiques du bassin versant de
Vihuli
4.1.1. Caractéristiques physiques du bassin versant
de Vihuli
1. La surface
A l'échelle de la commune Bulengera en ville de
Butembo, le bassin versant de Vihuli est le plus important de cette
circonscription communale (Fig. 1). La surface planimétrique est
établie à 1279,36 ha soit 12,79 Km2 tandis que la
surface topographique est établie à 1317,17 ha soit 13,17
Km2. Le périmètre du bassin versant est d'ordre de
15,98 km.
![](Caracterisation-et-evaluation-de-la-dynamique-erosive-du-bassin-versant-de-Vihuli-en-RDC2.png)
45
2. La forme
En calculant l'indice de compacité de Gravelius
suivant la formule
Nous trouvons pour le bassin versant de
Vihuli
KG
|
=
|
0,28·
|
1 5,98
|
|
1 3,1 7
|
= 1,23.
|
Ceci nous amène à conclure que le bassin
versant de Vihuli a une forme plus ou moins allongée (Figure 2)
étant donné que son indice de compacité est
supérieur à l'unité.
![](Caracterisation-et-evaluation-de-la-dynamique-erosive-du-bassin-versant-de-Vihuli-en-RDC3.png)
Figure 2 : Forme du bassin versant de Vihuli
46
3. La topographie
a. Le gradient de pente
Il est calculé à partir de la formule
suivante :
X max - min
X
GP =
d
- Xmax est l'altitude maximale représentée
par le point le plus élevé. - Xmin est l'altitude minimale
représentée par le point le plus bas - d est la distance
linéaire séparant les deux points.
Pour le bassin versant de Vihuli, l'altitude maximale
s'élève à 1949 et l'altitude minimale à 1705 m, la
distance entre les deux altitudes est de 4735 m. Ce qui permet de calculer le
gradient de pente du bassin versant :
1949 - 1705
= =
4735
GP
244
4735
= 0,0515.
Le gradient de pente est donc 5,15 %. Ce gradient
montre globalement une pente modérée pouvant assurer un
écoulement régulier pour un bon drainage des eaux.
47
b. Le relief
Le relief représente les différentes
élévations entre les points du bassin versant. La figure 3 montre
l'ensemble du relief du bassin versant de Vihuli.
![](Caracterisation-et-evaluation-de-la-dynamique-erosive-du-bassin-versant-de-Vihuli-en-RDC4.png)
Figure 3 : Relief du bassin versant de Vihuli
Le point le plus élevé culmine à 1949
m d'altitude alors que le point le plus bas est à la côte
1705 m.
Ce relief peut aussi être illustré par la figure
4 reprenant des ombres portées dénommées
hillshade
48
![](Caracterisation-et-evaluation-de-la-dynamique-erosive-du-bassin-versant-de-Vihuli-en-RDC5.png)
Figure 4 : Portées d'ombre représentant le
relief du bassin versant de Vihuli
Sur cette carte, l'altitude varie de 1705 à 1949 m. Les
altitudes y sont groupées en classe. Nous constatons une dominance de
points plus élevés à l'Est du cours d'eau du bassin
versant.
Le relief présente une grande influence sur les
tracés des cours d'eau qui vont couler dans les thalwegs
tel que nous pouvons le voir sur la figure 5.
49
![](Caracterisation-et-evaluation-de-la-dynamique-erosive-du-bassin-versant-de-Vihuli-en-RDC6.png)
Figure 5 : Relief du bassin versant de Vihuli et le
réseau hydrographique c. L'orientation des pentes
L'orientation de pentes indique l'exposition de versants des
pentes au rayonnement solaire, avec une influence sur l'assèchement
rapide des versants par l'évaporation de l'eau de surface. Les pentes
tournées vers l'Est par exemple vont s'assécher avant les pentes
tournées vers l'Ouest.
50
La figure 6 indique les orientations de pentes au sein du bassin
versant de Vihuli. On y note les orientations N, NE, E, SE, S, SW, NW.
![](Caracterisation-et-evaluation-de-la-dynamique-erosive-du-bassin-versant-de-Vihuli-en-RDC7.png)
Figure 6: Orientation des pentes du bassin versant de
Vihuli
51
d. Les classes des pentes
La classification des pentes se fait suivant la raideur des
pentes. La figure 7 illustre les différentes classes de pentes dans le
bassin versant de Vihuli selon la raideur exprimée en degré
(°).
![](Caracterisation-et-evaluation-de-la-dynamique-erosive-du-bassin-versant-de-Vihuli-en-RDC8.png)
Figure 7 : Classes de pentes du bassin versant de
Vihuli
La différence de pente varie ici de 0 à 45
°. Nous constatons la prédominance des pentes variant de 0
à 10 ° suivi des pentes comprises entre 10 et 20° puis de 20
à 30°. Les cas des pentes entre 30 et 45° sont
vraiment isolés.
52
L'influence de la pente va se concevoir aisément sur le
tracé de cours d'eau tel que nous pouvons le voir sur la figure 8. Ici
les pentes sont exprimées en pourcentage (%). Elles varient de 0
à 42,27%. On a la grande prédominance des pentes
inférieures à 30 %, les pentes de raideur supérieur
à 42% y sont rares.
![](Caracterisation-et-evaluation-de-la-dynamique-erosive-du-bassin-versant-de-Vihuli-en-RDC9.png)
Figure 8 : Pentes et réseau hydrographique du
bassin versant de Vihuli
53
La pente va aussi définir le tracé des courbes de
niveau et leur équidistance. Nous pouvons bien le voir sur la figure 9
ci-après :
![](Caracterisation-et-evaluation-de-la-dynamique-erosive-du-bassin-versant-de-Vihuli-en-RDC10.png)
Figure 9 : Courbes de niveau équidistantes du
bassin versant de Vihuli
Aux vues de cette carte, nous constatons que le bassin versant
de Vihuli présente un réseau hydrographique très dense. On
y compte au moins
54
4.1.2. Caractéristique hydrologique du bassin
versant de Vihuli 1. Le réseau hydrographique
L'hydrographie du bassin versant renseigne sur le réseau
hydrographique et son complexe.
Nous représentons l'hydrographie du bassin versant de
Vihuli par la figure 10.
![](Caracterisation-et-evaluation-de-la-dynamique-erosive-du-bassin-versant-de-Vihuli-en-RDC11.png)
Figure 10 : Hydrographie du bassin versant de
Vihuli
55
cinq sous-bassins versants qui participent à
l'écoulement des eaux. La rivière Vihuli constitue le cours d'eau
principal. Il prend sa source au point S et déverse des eaux dans la
rivière Kimemi au point E. Il coule du Sud au Nord-Ouest sur une
distance curviligne de plus de 4000 m. Un ensemble important des cours d'eau
naturels et artificiels, permanents et temporaires participant à
l'écoulement est concentré à l'Est du cours d'eau
principal.
2. Le profil longitudinal
Le profil longitudinal donne l'idée sur l'allure de la
courbe de variation de l'altitude avec la distance le long du cours d'eau
principal partant de l'exutoire jusqu'au sommet du bassin versant. La vue du
profil longitudinal de Vihuli est représentée dans la figure
11.
![](Caracterisation-et-evaluation-de-la-dynamique-erosive-du-bassin-versant-de-Vihuli-en-RDC12.png)
Figure 11 : Profil longitudinal de Vihuli
Nous pouvons entrevoir que la courbe présente une
allure plus ou moins plane sur une très longue distance depuis
l'exutoire. Contrairement, vers les 3300 m, on constate une montée
brusque d'altitude atteignant les 1900 m. Ceci peut influer sur la vitesse
d'écoulement des eaux qui va
56
s'accroître et déterminer la phase érosive
dans ce dernier cas. En revanche, dans le premier cas, l'allure de la courbe va
déterminer la phase sédimentaire mais aussi laisser entrevoir le
risque d'inondation en cas du dépassement de la pluie critique.
3. Le profil transversal
Ce profil met en évidence la vue de la coupe
transversale comme nous la présentons dans la figure 12.
![](Caracterisation-et-evaluation-de-la-dynamique-erosive-du-bassin-versant-de-Vihuli-en-RDC13.png)
Figure 12 : Profil transversal du bassin versant de
Vihuli
Nous pouvons voir sur cette carte que les thalwegs se
trouvent à un même niveau ou presque avec un profil en U
prédominant. Les cours d'eau secondaires au cours principal vont donc
être associés à ces thalwegs.
57
La figure 13 reprend les deux profils avec leurs tracés
sur la carte du bassin versant.
![](Caracterisation-et-evaluation-de-la-dynamique-erosive-du-bassin-versant-de-Vihuli-en-RDC14.png)
Figure 13 : Profil longitudinal et transversal de
Vihuli
58
4.1.3. Caractéristiques géologiques du bassin
versant de Vihuli
La géologie va renseigner sur le type de roche
rencontré dans le bassin versant, mais également sur la
perméabilité du substrat et le degré d'évolution du
sol.
La figure 14 nous donne une vue globale sur la géologie
et la lithologie du bassin versant de Vihuli.
![](Caracterisation-et-evaluation-de-la-dynamique-erosive-du-bassin-versant-de-Vihuli-en-RDC15.png)
Figure 14 : Géologie du bassin versant de
Vihuli
Il ressort de cette carte un constat selon lequel le bassin
versant de Vihuli est formé d'un seul bloc géologique notamment
le complexe orthognéissique. Ce complexe est associé au kibalien
inférieur et antékibalien non différenciés (Sahani,
2011).
59
La lithologie est composée de Quartzite (Q), de
grès quartzite (gq),
de gneiss granitoïde (G ?)
filonien. On y entrevoit aussi une faille supposée ou
masquée (---)
4.1.4. Caractéristiques urbanistiques du bassin
versant de Vihuli
L'urbanisation désigne l'occupation du sol par les
bâtiments mais aussi toute autre installation liée à
l'autorité humaine comme les zones végétalisées et
les sols nus.
Dans la figure 15, nous montrons les structures
urbanistiques du bassin versant de Vihuli où on peut voir les avenues,
les bâtiments et la couverture végétale.
![](Caracterisation-et-evaluation-de-la-dynamique-erosive-du-bassin-versant-de-Vihuli-en-RDC16.png)
Figure 15 : Structure urbanistique du bassin versant de
Vihuli
60
Nous donnons aussi dans la figure 16, la proportion de terre
occupée par les bâtiments.
![](Caracterisation-et-evaluation-de-la-dynamique-erosive-du-bassin-versant-de-Vihuli-en-RDC17.png)
Figure 16 : Espace bâti et non bâti du bassin
versant de Vihuli
Il est tout à fait normal qu'il ressorte de cette carte
que la proportion de l'espace bâti soit considérable. Cela se
justifie par le fait que le bassin versant de Vihuli est une entité
constituée de plusieurs quartiers dont la quasi-totalité est
déjà occupée.
61
4.2. Dynamique érosive du bassin versant de
Vihuli
Nous nous tenons ici à donner quelques
paramètres pouvant être liés au processus érosif
dans le bassin versant de Vihuli. Il s'agit de la largeur et la profondeur des
ravins afin de calculer le volume total des sédiments emportés.
Il est aussi question de la superficie du ravin mais également de la
localisation des sites d'extraction de sable le long de la rivière
Vihuli ainsi que du couvert végétal.
4.2.1. La superficie du ravin
La superficie du ravin a été calculée
à partir des points prélevés le long du cours d'eau
principal en partant de l'exutoire. Les coordonnées de ces
différents points se retrouvent dans le tableau en annexe I. La figure
17 montre l'étendue du ravin déjà emporté.
![](Caracterisation-et-evaluation-de-la-dynamique-erosive-du-bassin-versant-de-Vihuli-en-RDC18.png)
Figure 17 : Superficie du ravin à
Vihuli
62
La valeur calculée de cette superficie est de
37140,11 m2 soit 3,714 ha. Ces chiffres sont vraiment significatifs.
En termes de parcelles, elles vont être estimées à au moins
74 parcelles jusque là perdues suite au ravinement si nous
considérons une parcelle comme occupant une superficie équivalant
à 500 m2. Ceci constitue un manque à gagner important
pour la ville si l'on tient compte des taxes parcellaires et des surfaces
bâties.
4.2.2. Le volume de sédiments
A partir des profondeurs mesurées le long du
ravin et la superficie totale du ravin, on peut facilement déduire le
volume de sédiments en appliquant la formule ci-dessous en
considérant que le profil est en V à tous les points
:
2
où S = la superficie du ravin,
H = la profondeur moyenne du ravin.
Dans le ravin de Vihuli, la profondeur moyenne est
d'ordre de 2,32 m (cfr tableau en annexe I).
|
Volume
|
=
|
37140 ,1 1 m2,
2 x
|
3 2 m=
|
43082
|
|
53 m
|
3
|
Ainsi nous avons :
|
2
|
|
,
|
|
Le volume de sédiment est donc 43082,53
m3
Sachant que 1m3 de sol pèse en
moyenne 2,6 tonnes (Mutiviti, 2011), nous pouvons calculer le poids total de
sédiments pour notre ravin.
Ainsi nous aurons : Poids sédiments = 2,6 x
43082,53 T = 112014,5718 T.
Il s'agit encore une fois d'un manque à gagner
considérable car cette terre pouvait notamment servir dans la mise en
valeur de l'agriculture urbaine.
63
4.2.3. Les sites d'extraction du sable
Nous avons repéré, au cours de nos
investigations, quelques sites où l'extraction du sable sur le lit de la
rivière est effective. Leur localisation était effectuée
au moyen du GPS. Huit sites ont été repérés le long
du cours d'eau principal. Les coordonnées de ces points sont reprises
dans le tableau en annexe II de ce travail. Signalons que la fréquence
journalière moyenne d'extraction du sable est évaluée
à au moins 1/2 fût par jour et par site. Ce qui
nous fait pour les huit sites repérés 4 fûts de sable par
jour dans l'ensemble. Précisons que cette fréquence augmente
pendant la période de pluie où elle peut doubler voire
tripler.
La figure 18 présente les sites d'extraction du sable
le long du ravin
de Vihuli.
![](Caracterisation-et-evaluation-de-la-dynamique-erosive-du-bassin-versant-de-Vihuli-en-RDC19.png)
Figure 18 : Sites d'extraction du sable le long du
ravin de Vihuli
64
Cette carte constitue une aide à la décision et
permet aux autorités municipales de cibler avec une précision de
#177;3 m les zones où le ravinement peut être complexifié
par cette activité. Par ailleurs, ces zones constituent en même
les personnes qui peuvent être prioritaires si jamais la mairie aimerait
un jour proposer des thèmes de sensibilisation en matière de
gestion du risque environnemental.
4.2.4. L'incision des berges
Sur 20 points distants de 100 m, nous avons mesuré la
largeur des ravins. Les valeurs de ces mesures sont reprises dans le tableau en
annexe I. La valeur moyenne de la largeur des ravins est évaluée
à 5,12 m. Nous constatons un équilibre au niveau des berges de
Vihuli qui sont faiblement incisées comparativement à d'autres
ravins de la ville. Cette faible incision peut être liée à
la présence d'une couverture végétale le long de la
rivière Vihuli et à la lithologie de ce bassin versant.
La figure 19 présente les sites de
prélèvement des valeurs numériques reprenant les largeurs
du ravin.
65
![](Caracterisation-et-evaluation-de-la-dynamique-erosive-du-bassin-versant-de-Vihuli-en-RDC20.png)
Figure 19: Sites de prélèvement des
largeurs du ravin de Vihuli
66
La figure 20 présente les sites où nous avons
prélevé les différentes profondeurs le long du ravin de
Vihuli.
![](Caracterisation-et-evaluation-de-la-dynamique-erosive-du-bassin-versant-de-Vihuli-en-RDC21.png)
Figure 20 : Profondeurs au niveau des sites de
prélèvement le long du ravin de Vihuli
4.2.5. La couverture végétale le long des
berges
Nous avons constaté une action positive autour de cours
de la rivière Vihuli. Il s'agit de la couverture végétale
qui y joue un important rôle dans la protection des berges. En effet, on
peut bien voir sur le terrain que les bords de la grande partie des berges sont
couverts.
Les espèces importantes sont les bambous, les roseaux,
les cannes à sucre, les eucalyptus, les bananiers, les maïs, les
haricots, le gazon. On peut aussi identifier plusieurs autres espèces
végétales qui participent aussi à la stabilisation des
berges de la rivière Vihuli.
En considérant les caractéristiques
urbanistiques, même sans mesurer de façon précise les
facteurs anthropiques, ceux-ci sont les éléments
67
Suggestions et recommandations
L'objectif principal de ce travail étant la
caractérisation et l'évaluation de la dynamique érosive du
bassin versant de Vihuli pour son aménagement, il serait sans sens d'y
mettre fin sans formuler et adopter une ligne de conduite impliquant la
meilleure utilisation possible des ressources dont les terres et les eaux afin
de fournir des biens et des services durables. Ainsi, dans cette partie du
travail, nous donnons quelques propositions relatives à
l'aménagement du bassin versant de Vihuli et qui tiennent compte des
résultats de nos recherches.
Dans le bassin versant de Vihuli où les risques
d'érosion sont présents (même s'ils ne sont pas très
fréquents), les mesures préventives doivent être les plus
privilégiées.
En rapport avec les caractéristiques physiques du
bassin versant de Vihuli, l'attention sera plus portée à la
pente. Ici, il faut adopter les modes d'exploitation des terres à la
pente et au relief des parcelles c'est-à-dire éviter d'installer
des infrastructures sur des versants de pente instables notamment sur des
pentes à gradient élevé. Il sera donc question d'installer
les infrastructures suivant les courbes de niveau (cfr figure 9).
Pour ce qui est des caractéristiques hydrologiques, il
faudra prendre de précautions pour limiter les contraintes que nous
annonce le profil longitudinal (cfr figure 11). Il s'agira donc
d'évacuer tout ce qui peut constituer un obstacle au drainage
aisé des eaux de ruissellement.
Pour les caractéristiques géologiques et
lithologiques, il faudra d'abord faire une étude pédologique et
du niveau d'altération du substrat géologique au laboratoire afin
de se prononcer sur la vulnérabilité face à
l'érosion et prendre des mesures. On devra juste se
référer à la légende de la figure 15 qui donne la
géologie et la lithologie du bassin versant de Vihuli.
68
déclencheurs de ruissellement. Il reste bien connu que
les zones urbanisées au sens strict ainsi que les zones urbaines
végétalisées et les sols nus sont considérés
comme fortement imperméabilisés et capables d'avoir des
répercussions sur le ruissellement en l'accentuant (Sahani, 2011).
Les figures 15 et 16 donnent une idée d'ensemble des
zones rendues imperméables dans le bassin versant de Vihuli. Les actions
à mener devront donc éviter toute concentration de ruissellement.
L'aménagement des caniveaux devra être solide et continu jusque
dans les fonds des vallées où une bonne base servirait à
atténuer la vitesse de l'eau.
L'extraction du sable dans le lit des rivières et
ravins est aussi liée au fait qu'il y a une forte demande des
matériaux de construction outre la non observance de la
réglementation souvent dérobée par les gouvernants
eux-mêmes. Elle est à la base de recul de tête autour des
rivières. L'action à mener dans ce cas consistera à mettre
fin à cette pratique dans tous les sites (cfr. figure 18) afin
d'éviter toutes les conséquences relatives à ce
phénomène.
L'efficacité des actions ne s'évaluera
qu'après la mise en application de ces différentes mesures. Les
responsabilités sont donc partagées. Elles passent par les
autorités urbaines qui détiennent la prise de décision
face à toutes les conséquences qui s'annoncent. Il s'en suivra
enfin l'implication des populations locales dans la matérialisation de
ces mesures. Dans ces conditions de synergie, on saura fournir des biens et des
services durables.
69
Conclusion générale
Au terme de ce travail qui met en évidence tous les
résultats obtenus lors de nos investigations, notre satisfaction ne peut
qu'être grande parce qu'en fait, nous estimons avoir atteint les
objectifs que nous nous sommes assignés.
En effet, ce travail a consisté à la
caractérisation et à l'évaluation de la dynamique
érosive au sein du bassin versant irrigué par la rivière
Vihuli. Par ailleurs, le souci était de nous rendre compte du processus
de sa dégradation afin de proposer les mesures pratiques de son
aménagement.
Ainsi, par le traitement des informations sous un
environnement SIG, nous avons réalisé différentes cartes
décrivant les caractéristiques physiques, hydrologiques,
géologiques et urbanistiques du bassin versant de Vihuli. Nous avons
aussi réalisé une visite de reconnaissance sur le terrain pour la
prise de certaines mesures sur la rivière et les relevés
géographiques.
Ces deux méthodes ont servi de base de saisie du
processus de dégradation du bassin versant de Vihuli qui nous a
inspiré la formulation d'une ligne de conduite pour son
aménagement qui a couronné les résultats de ce travail.
Nous sommes donc tentés de croire que la mise en
pratique de ces différentes propositions marquera positivement son
impact sur l'environnement autant que sur le social et l'économie de la
population de la contrée. Ce qui inscrira ce travail dans le contexte du
développement durable.
Certes, avouons que la réalisation de ce travail n'a
pas été du tout facile. Par moment et par endroit, nous nous
sommes confrontés à quelques difficultés surtout dans la
prise de mesures sur la rivière où nous avons été
contrés de percer les zones impénétrables ou fouler nos
pieds dans les eaux
70
profondes. Mais, la détermination nous a permis de ne
pas céder au découragement.
Enfin, signalons que les résultats de ce travail sont
liés exclusivement au milieu physique du bassin versant de Vihuli. Ils
ne doivent pas être extrapolés à tous les bassins versants
à travers la circonscription urbaine avant leurs études
respectives complètes. C'est pourquoi, un appel particulier est
lancé à tous ceux qui aiment l'environnement et la
préservation du paysage de nous emboîter les pas en
réalisant les mêmes recherches dans les autres bassins versants de
la ville de Butembo.
Ainsi, mettrons-nous en application l'adage connu qui stipule
ce qui suit : « Penser globalement, Agir localement ».
71
Références bibliographiques I.
Ouvrages
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ressources naturelles régionales : l'eau, le sol, le sous-sol, la
forêt, les déchets, éd. Marseille, 1980, 45
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72
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II. Thèses et mémoires
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73
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2006, 294 P.
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Roose, E., Chebbani, R. & Bourougaa, L., Ravinement en
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IV. Cours inédits
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d'amélioration du sol (1ère partie), cours
inédit, UCG, 2011, 99 P
Sahani, M., Manuel du cours de climatologie (G1 Agro et
Vet), cours inédit, UCG, 2010, 108 P.
V. Rapports
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séquestration du carbone, international colloquium in Agropolis
center, IRD, URSEQ-C, CIRAD, AGER, 2002, 245 P.
Anonyme, Rapport de l'administration du territoire,
Mairie Butembo, inédit, 2011.
VI. Site internet
www.french.peopledaily.com.cn.
74
Liste des figures
Figure 1 : Localisation du Bassin versant de Vihuli
44
Figure 2 : Forme du bassin versant de Vihuli
45
Figure 3 : Relief du bassin versant de Vihuli
47
Figure 4 : Portées d'ombre représentant le relief
du bassin versant de Vihuli
48
Figure 7 : Classes de pentes du bassin versant de Vihuli
51
Figure 9 : Courbes de niveau équidistantes du bassin
versant de Vihuli 53
Figure 10 : Hydrographie du bassin versant de Vihuli
54
Figure 11 : Profil longitudinal de Vihuli 55
Figure 12 : Profil transversal du bassin versant de Vihuli
56
Figure 13 : Profil longitudinal et transversal de Vihuli
57
Figure 14 : Géologie du bassin versant de Vihuli
58
Figure 15 : Structure urbanistique du bassin versant de Vihuli
59
Figure 16 : Espace bâti et non bâti du bassin versant
de Vihuli 60
Figure 17 : Superficie du ravin à Vihuli
61
Figure 18 : Sites d'extraction du sable le long du ravin de
Vihuli 63
Figure 19: Sites de prélèvement des largeurs du
ravin de Vihuli 65
Figure 20 : Profondeurs au niveau des sites de
prélèvement le long du ravin
de Vihuli 66
75
Table des matières
Dédicace i
Avant propos ii
Remerciements iv
Résumé vi
Summary vii
Introduction générale 1
0.1. Problématique scientifique 1
0.2. Objectifs 2
0.3. Intérêt 3
0.4. Délimitation du travail 3
Première partie : Approche conceptuelle et
théorique 4
Chapitre premier : Généralités sur le bassin
versant 4
1.1. Définition 4
1.2. Caractéristiques physiographiques 5
1.2.1. Point de vue physique 5
1.2.2. Point de vue géométrique 6
1.3. Caractéristiques hydrologiques 7
1.3.1. Le bilan hydrique 7
1.3.1.1. La précipitation 7
1.3.1.2. L'évaporation 8
1.3.1.3. L'écoulement 8
1.3.1.4. L'infiltration 9
1.3.1.5. Le stockage 10
1.3.1.6. L'utilisation humaine 10
1.3.2. Le réseau hydrographique 11
1.3.2.1. Composantes 11
1.3.2.2. Caractéristiques du réseau hydrographique
12
1.4. Caractéristiques agro-pédo-géologiques
16
1.4.1. La couverture du sol 16
1.4.2. La nature du sol 17
1.4.3. La géologie du substrat 18
1.5. Caractéristiques urbanistiques 19
Chapitre deuxième : Généralités sur
l'érosion 20
2.1. Définition 20
2.2. Origine et mécanisme 20
2.2.1. Origine 20
2.2.2. Mécanisme 21
2.2.3. Action de l'homme 22
2.3. Formes de l'érosion hydrique 22
2.3.1. Attaque du sol en surface 22
2.3.1.1. L'effet splash 23
2.3.1.2. Erosion par ruissellement 23
2.3.2. Attaque du sol sur une épaisseur 26
2.3.2.1. Les glissements de terrain 26
2.3.2.2. Les loupes de solifluxion 26
2.3.2.3. Les coulées boueuses 27
2.3.2.4. Le coup de cuillère 27
2.3.3. Formes d'accumulation de l'érosion hydrique 27
76
2.4. Facteurs de l'érosion hydrique 28
2.4.1. Erosivité des pluies-facteur climatique : R 28
2.4.2. Erodibilité des sols-facteur pédologique : K
29
2.4.3. Raideur et longueur de pente-facteur morphologique : S.L
30
2.4.4. Couverture du sol-facteur agronomique : C 31
2.4.5. Mesures de protection-facteur d'aménagement : P
31
2.5. Dégâts causés par l'érosion
hydrique 32
2.5.1. Conséquences sur site 32
2.5.2. Conséquences hors site 32
2.6. Lutte contre l'érosion hydrique 33
2.6.1. Mesures agronomiques 33
2.6.2. Mesures agro-pédologiques 34
2.6.3. Mesures d'aménagement des parcelles 34
2.6.4. Mesures d'aménagement des coteaux 35
2.6.4.1. Organisation foncière 35
2.6.4.2. Evacuation des eaux 35
Deuxième partie : Approche expérimentale 36
Chapitre troisième : Présentation du milieu
d'étude, matériels et méthodes 36
3.1. Présentation du milieu 36
3.1.1. Situation géographique 36
3.1.2. Oro-hydrographie 36
3.1.3. Géologie et lithologie 37
3.1.4. Hydrogéologie 37
3.1.5. Climat 38
3.1.6. Sols 38
3.1.7. Végétation 39
3.1.8. Subdivision administrative 40
3.1.9. Démographie 41
3.2. Matériels et méthodes 42
3.2.1. Matériels 42
3.2.2. Méthodes 42
Chapitre quatrième : Présentation et
interprétation des résultats 44
4.1. Caractéristiques du bassin versant de Vihuli 44
4.1.1. Caractéristiques physiques du bassin versant de
Vihuli 44
4.1.2. Caractéristique hydrologique du bassin versant de
Vihuli 54
4.1.3. Caractéristiques géologiques du bassin
versant de Vihuli 58
4.1.4. Caractéristiques urbanistiques du bassin versant de
Vihuli 59
4.2. Dynamique érosive du bassin versant de Vihuli 61
4.2.1. La superficie du ravin 61
4.2.2. Le volume de sédiments 62
4.2.3. Les sites d'extraction du sable 63
4.2.4. L'incision des berges 64
4.2.5. La couverture végétale le long des berges
66
Suggestions et recommandations 67
Conclusion générale 69
Références bibliographiques 71
Liste des figures 74
Table des matières 75
Annexe I: Points de prélèvement des mesures :
largeur et profondeur des ravins ....A
Annexe II : Sites d'extraction sable B
A
Annexe I:
Points de prélèvement des mesures : largeur
et profondeur des
ravins
N°
|
Rive droite
|
Rive gauche
|
Largeur (cm)
|
Profondeu r (cm)
|
Observation
|
X1
|
Y1
|
Z1
|
X2
|
Y 2
|
Z2
|
1
|
756832
|
13633
|
1719
|
755635
|
13627
|
1718
|
8,10
|
2,75
|
Exutoire, bambous à
gauche
|
2
|
756928
|
13609
|
1723
|
756929
|
13598
|
1722
|
11,5
|
3,2
|
Présence des roseaux,
extraction de sable
|
3
|
757018
|
13538
|
1725
|
757005
|
13534
|
1725
|
10,2 m
|
2,7
|
Rupture de l'avenue,
maison au bord des berges
|
4
|
757131
|
13480
|
1726
|
757129
|
13473
|
1727
|
9,2
|
5,7
|
Bambou, digne en
maçonnerie
|
5
|
757217
|
13425
|
1730
|
757214
|
13422
|
1728
|
6,8
|
4,8
|
Terrain de foot
|
6
|
757313
|
134112
|
1730
|
757313
|
13405
|
1730
|
8
|
2,5
|
Extraction sable et gravier
|
7
|
757429
|
13363
|
1730
|
757428
|
13361
|
1731
|
4
|
2
|
Boisement (gauche et
droite)
|
8
|
757516
|
13299
|
1731
|
757512
|
13299
|
1732
|
3,4
|
1,8
|
Champ haricot
|
9
|
757521
|
13229
|
1734
|
757625
|
13224
|
1734
|
5,8
|
1,4
|
Avenue
|
10
|
757762
|
13190
|
1735
|
757712
|
13188
|
1735
|
3,5
|
1,5
|
Gazon à droit/champ
haricot gauche
|
11
|
757901
|
13026
|
1738
|
757902
|
13023
|
1737
|
3,7
|
2
|
Concession de bois
/Katasohire
|
12
|
757962
|
12940
|
1739
|
757962
|
12937
|
1739
|
3,1
|
2,3
|
Présence des roseaux
|
13
|
758017
|
12800
|
1740
|
758012
|
12800
|
1740
|
2,4
|
1,5
|
Roseau + bambou
|
14
|
758026
|
12696
|
1741
|
758025
|
12696
|
1740
|
2,4
|
1,3
|
Bambou
|
15
|
758059
|
12541
|
1742
|
758054
|
12542
|
1742
|
2,4
|
1
|
Maïs et canne à sucre
|
16
|
758116
|
12450
|
1744
|
758112
|
12447
|
1744
|
2
|
1,5
|
Maïs + canne à sucre
|
17
|
758122
|
12355
|
1744
|
758120
|
12351
|
1745
|
3,8
|
2
|
Canne à sucre
|
18
|
758135
|
12255
|
1744
|
758132
|
12255
|
1744
|
2,3
|
1,7
|
Canne à sucre + haricot
|
19
|
758156
|
12162
|
1746
|
758151
|
12162
|
1746
|
4
|
1,8
|
Canne à sucre
|
20
|
758153
|
12027
|
1747
|
758148
|
12028
|
1747
|
6
|
3
|
Bois et canne à sucre
|
Moyennes
|
5,13
|
2,32
|
|
B
Annexe II : Sites d'extraction sable
N°
|
X
|
Y
|
Z
|
1
|
756832
|
13633
|
1719
|
2
|
766922
|
13598
|
1723
|
3
|
757057
|
13495
|
1725
|
4
|
757175
|
13452
|
1727
|
5
|
757313
|
13405
|
1730
|
6
|
757762
|
13182
|
1736
|
7
|
757901
|
13026
|
1738
|
8
|
758111
|
12304
|
1745
|
|