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Incidence de l'inflation sur la croissance économique au Burundi: une vérification empirique à  l'aide d'un modèle à  correction d'erreurs ( 1980- 2008 )

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par Jean- Marie Vianney BAKANIBONA
Université du Burundi - Licence en économie politique 2010
  

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I.1.4. Les politiques de lutte contre l'inflation

La diversité des origines du processus inflationniste conduit les pouvoirs publics à mettre en place de multiples instruments pour lutter tant contre les causes que contre les effets de l'inflation.

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Deux grands types de politiques sont principalement utilisés : des politiques de régulation conjoncturelle et des politiques de régulation structurelle de l'évolution des prix.

I.1.4.1. Les moyens d'une régulation conjoncturelle de l'inflation

Dans une économie de marché, les moyens de régulation conjoncturelle se situent à la fois au niveau macroéconomique et au niveau microéconomique. Pour lutter contre l'inflation, les pouvoirs publics peuvent en effet agir par le contrôle tant du budget et de la monnaie que par celui des prix et des revenus.

I.1.4.1.1. Les instruments de régulation du budget et de la monnaie

Afin de réduire un écart inflationniste conjoncturel, les pouvoirs publics peuvent contracter la demande globale en utilisant les instruments macroéconomiques que sont les politiques budgétaire et monétaire.

a) La politique budgétaire et lutte contre l'inflation

La politique budgétaire de lutte contre l'inflation s'appuie sur la recherche de l'équilibre des finances publiques et de la réduction du déficit budgétaire d'une part et sur la mise en place d'un financement non monétaire du déficit budgétaire d'autre part. En effet, l'équilibre peut être atteint par une réduction des dépenses de l'Etat et par une augmentation des recettes publiques. La réduction du déficit budgétaire provoque une baisse du niveau du revenu global et contribue par là même à atténuer les tensions inflationnistes. Une telle situation est favorable à l'équilibre des finances publiques et à la réduction du déficit budgétaire.

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De plus, en empruntant les moyens de financement disponibles pour le reste de l'économie et notamment pour l'investissement, le financement du déficit par l'épargne pousse les taux d'intérêt à la hausse ; le ralentissement de l'activité qui s'en suit exerce une action déflationniste.

Dans un double souci d'économies budgétaires et de recherche d'une plus grande efficacité économique, l'Etat peut se désengager peu à peu de certains domaines d'activité. Ces mouvements de privatisation et de déréglementation qui constituent un processus global de dérégulation participent de la sorte à une politique de lutte contre l'inflation.

b) La politique monétaire et lutte contre l'inflation

La politique monétaire joue un rôle croissant dans la lutte contre l'inflation : l'idée maîtresse, largement inspirée du courant monétariste est que le contrôle de la quantité de monnaie doit permettre de maîtriser l'évolution du niveau général des prix. A cette fin, les pouvoirs publics peuvent recourir à deux instruments essentiels à savoir la politique de réduction du taux de liquidité de l'économie et la politique du maintien de la valeur externe de la monnaie. Ces politiques économiques conduisent donc à une réduction des tensions inflationnistes. La recherche d'un réglage de la demande par une combinaison des politiques budgétaire et monétaire s'appuie sur le fait que, d'une manière générale, la politique monétaire a une action rapide mais indirecte, alors que la politique budgétaire agit de manière plus directe mais avec des délais qui peuvent être importants. Ce constat conduit à la conception d'une politique conjoncturelle, dénommée politique mixte, associant une stratégie budgétaire et des tactiques monétaires.

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I.1.4.1.2. Les instruments de régulation des prix et des revenus

A côté des instruments classiques de régulation macroéconomique, ont souvent été mis en place des moyens d'intervention plus microéconomiques pour lutter contre l'inflation : le contrôle des prix et la politique des revenus.

a) Le contrôle des prix

C'est une politique qui s'attaque aux effets de l'inflation (la hausse des prix) plus qu'à ces causes profondes ; elle consiste, selon les circonstances, soit à bloquer artificiellement les prix ; soit à administrer leurs évolutions. Les diverses mesures de contrôle des prix des biens et services du secteur concurrentiel se sont souvent accompagnées de mesure de freinage de la progression des tarifs publics, qui ont par ailleurs longtemps dégradé la situation financière des entreprises publiques. Cependant, l'efficacité de la réglementation des prix apparaît doublement contestable :

- Tout d'abord parce que le blocage, s'il brise momentanément l'inflation, ne permet pas de la juguler durablement ;

- Ensuite parce que toute administration des prix est peu rationnelle dans une économie de marché ou la liberté de fixation des prix est érigée en principe.

b) La politique des revenus

L'expérience montre qu'il ne peut y avoir de véritable contrôle des prix sans contrôle des salaires ; composante essentielle des coûts de revient des entreprises, les salaires ont été ainsi, à des fins de lutte contre l'inflation et de réalisation de certains objectifs sociaux, l'objet de réglementations variées dans le cadre de la «politique des revenus».

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Etant donné que les principaux objectifs de la politique des revenus sont la fixation, pour une période donnée, des normes non inflationnistes de progression des revenus nominaux et l'assurance d'une meilleure répartition de la richesse créée, les gouvernements sont alors amenés à adapter ces objectifs dans la lutte contre l'inflation. D'une part, ils exercent un contrôle des variations des salaires en fonction de l'évolution de multiples variables économiques : taux de croissance, productivité du travail au niveau naturel et par branche de production. D'autre part, dans un souci de répartition non inflationniste des fruits de la croissance, les pouvoirs publics peuvent par exemple procéder à une redistribution des revenus ou de la fortune par le biais de la politique fiscale et des transferts.

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