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Incidence de l'inflation sur la croissance économique au Burundi: une vérification empirique à  l'aide d'un modèle à  correction d'erreurs ( 1980- 2008 )

( Télécharger le fichier original )
par Jean- Marie Vianney BAKANIBONA
Université du Burundi - Licence en économie politique 2010
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE DU BURUNDI

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET ADMINISTRATIVES

Par

BAKANIBONA Jean-Marie Vianney

&

NDAYISENGA Elie

Mémoire présenté et défendu publiquement en vue de l'obtention du grade de Licencié en Sciences Economiques et Administratives.

Composition du jury :

Président : Dr. Gilbert NIYONGABO Directeur : Dr. Cyriaque NZIRORERA Membre : Richard NDEREYAHAGA

Option : Economie Politique

Bujumbura, août 2010

LE PROCESSUS INFLATIONNISTE FACE AUX DEFIS DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BURUNDI : UNE VERIFICATION EMPIRIQUE A L'AIDE DU MODELE A CORRECTION D'ERREURS (1980-2008)

i

Dédicaces

A Dieu tout puissant qui a fait de moi Ce que je suis ;

A mon regretté père qui nous quitta trop

tôt et ne goûta pas aux fruits de ses efforts ;

A notre courageuse mère ;

A mes frères et soeurs ;

A mes regrettées soeurs ;

A tous ceux qui me sont chers ;

J.M. V. BAKANIBONA

A Dieu qui créa l'univers et pour toutes ses grâces ;

A ma regrettée mère ;

A mon père pour l'amour qu'il m'a témoigné ;

A mes frères et soeurs qui m'ont fait découvrir que le

travail est un trésor;

A ma chère épouse Bertilde ;

A mes cousins, cousines, neveux et nièces ;

A toute personne qui s'intéresse à ma bonne destinée.

E. NDAYISENGA

Et de manière plus spéciale, nous témoignons notre grande reconnaissance à nos courageux et altruistes parents qui ont pris la salvatrice décision de nous envoyer

ii

Remerciements

Le présent travail est le résultat des efforts conjugués de plusieurs personnes. Qu'il nous soit permis d'adresser nos vifs remerciements à toutes les personnes qui ont contribué à sa réalisation.

Nos remerciements vont plus particulièrement au Docteur NZIRORERA Cyriaque, Professeur et chef de département d'Economie Politique de la Faculté des Sciences Economiques et Administratives qui, malgré ses multiples obligations, a bien voulu diriger ce mémoire et l'a suivi avec perspicacité. Sa méthodologie de travail, sa rigueur scientifique, ses critiques pertinentes nous ont été d'une impérieuse nécessité. Que ce travail lui donne entière satisfaction.

Nous tenons également à remercier Dr. NIYONGABO Gilbert, Doyen de la Faculté des Sciences Economiques et Administratives et Me. Richard NDEREYAHAGA respectivement président et membre du jury pour avoir sacrifié leur temps précieux pour la lecture de ce mémoire et accepté d'en composer le jury. Qu'ils éprouvent en ce travail l'expression de toute notre gratitude.

Nous ressentons aussi un agréable plaisir de remercier tous nos éducateurs de l'enseignement primaire au supérieur, plus spécialement à tous les professeurs de la Faculté des Sciences Economiques et Administratives et surtout ceux du département d'Economie Politique pour la formation intellectuelle et morale qu'ils nous ont dispensée. Qu'ils éprouvent en ce travail le couronnement de leurs efforts inlassables.

iii

à l'école. Que ce travail soit considéré de leur part comme le fruit de leur affection à notre endroit.

Il serait aussi pour nous une dette insolvable de ne pas déployer des éloges à l'endroit de nos familles respectives pour les consistantes contributions qu'ils nous ont apportées sous divers angles. A cet effet, que les familles NAHIMANA Ildephonse, SINDAYIGAYA Gaspard et NIYONZIMA Tite d'une part (J.M. Vianney) et celles de DOGORI Evariste, RURIHAFI Jérôme, d'autre part (Elie) sentent ce paragraphe comme le reflet de notre reconnaissance.

Enfin, à toute personne qui se réjouit de notre réussite nous disons sincèrement MERCI.

BAKANIBONA Jean-Marie Vianney

&

NDAYISENGA Elie

iv

Liste des sigles et abréviations

ADF : Augmented Dickey Fuller

ARCH-LM : Autoregressive Conditionnal Heteroscedasty Lagrange Multiplier

BRB : Banque de la République du Burundi

EAC : East African Community

ECM : Errors Correction Model

FMI : Fonds Monétaire International

FSEA : Faculté des Sciences Economiques et Administratives

IDEC : Institut de Développement Economique

IPC : Indice des Prix à la Consommation

ISTEEBU : Institut des Statistiques et d'Etudes Economiques du Burundi

M BIF : Millions de Francs Burundais

MCE : Modèle à Correction d'Erreurs

MPDRN : Ministère du Plan, du Développement et de la Reconstruction Nationale

NTIC : Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication

OCDE : Organisation pour la Coopération et le Développement Economique

Op. Cit : Opera Citato

P. : Page

PAS : Programmes d'Ajustement Structurel

PIB : Produit Intérieur Brut

PIBR : Produit Intérieur Brut Réel

PP : Phillips Perron

RIDEC : Revue de l'Institut de Développement Economique

SFI : Statistiques Financières Internationales

UB : Université du Burundi

v

Liste des tableaux

Tableau n°1 : Résultats du test de PHILLIPS et PERRON 73

Tableau n°2 : Résultats des tests de stationnarité du résidu 77

Tableau n°3 : Résultats de la régression du MCE 79

vi

Liste des graphiques

Graphique n°1 : Contribution au PIB par chaque secteur de 1980 à 2008

en M BIF (prix courants) 50
Graphique n°2 : Evolution de la production du secteur primaire de

1980 à 2008 en M BIF (prix courants) 53
Graphique n°3 : Evolution de la production du secteur secondaire de

1980 à 2008 (en M BIF au prix courants) 54
Graphique n°4 : Evolution de la production du secteur tertiaire de

1980 à 2008 en M BIF (prix courants) 56

Graphique n° 5 : Evolution du taux d'inflation de 1980 à 2008 58

Graphique n°6 : Evolution de la masse monétaire au sens large et de ses

composantes de 1980 à 2008 (en MBIF) 61
Graphique n°7 : Evolution comparée du taux de croissance de la masse

monétaire et du taux d'inflation (en %) de 1980 à 2008 62
Graphique n°8: Taux de change effectif nominal et taux d'inflation (en %)

de 1980 à 2008 64
Graphique n°9 : Evolution comparée du taux de croissance du PIB et du taux

d'inflation (en %) de 1980 à 2008 65

vii

Table des matières

Dédicaces i

Remerciements ii

Liste des sigles et abréviations iv

Liste des tableaux v

Liste des graphiques vi

Table des matières ..vii

0. INTRODUCTION GENERALE 1

0.1. Motivation et intérêt du sujet 1

0.2. Problématique 2

0.3. Hypothèses du travail 3

0.4. Méthodologie de la recherche 4

0.5. Articulation du travail 5

CHAP. I : REVUE DE LA LITTERATURE RELATIVE A L'INFLATION

ET A LA CROISSANCE ECONOMIQUE 6

I.1. Littérature théorique de l'inflation et de la croissance économique 6

I.1.1. Présentation du phénomène « inflation » 6

I.1.1.1. Définition et historique de l'inflation 6

I.1.1.1.1. Définition de l'inflation 7

I.1.1.1.2. Historique de l'inflation 8

I.1.1.2. Terminologie liée à l'inflation 9

I.1.1.2.1. La déflation et la désinflation 9

I.1.1.2.2. L'inflation rampante ou graduelle 9

I.1.1.2.3. L'inflation réprimée 10

I.1.1.2.4. L'inflation galopante ou classique 10

I.1.1.2.5. L'hyperinflation 11

viii

I.1.1.3. Mesure de l'inflation 11

I.1.2. Les principaux facteurs à l'origine de l'inflation 13

I.1.2.1. L'inflation par la demande 13

I.1.2.1.1. L'analyse classique 14

I.1.2.1.2. L'analyse Keynésienne 14

I.1.2.2. L'inflation par les coûts 15

I.1.2.2.1. L'influence de l'Etat dans l'élévation du niveau des prix 16

I.1.2.2.2. La part des entreprises dans l'élévation du niveau des prix 17

I.1.2.2.3. Influence du reste du monde dans l'évolution du niveau des prix 19

I.1.2.3. L'inflation monétaire 22

I.1.2.3.1. Définition de la monnaie 22

I.1.2.3.2. Les agrégats monétaires 24

I.1.2.3.3. Les causes et les mécanismes à la base de la création monétaire 26

I.1.2.3.4. L'action des taux d'intérêt dans l'accroissement du niveau de la

demande agrégée 27

I.1.2.3.5. La théorie quantitative de la monnaie 29

I.1.2.3.5.1. Les premières conceptions de la relation quantitative 30

I.1.2.3.5.2. La théorie quantitative traditionnelle 32

I.1.2.3.5.3. L'équation de Cambridge 33

I.1.2.3.5.4. Une nouvelle interprétation de la théorie quantitative de la

monnaie 34

I.1.3. Les conséquences de l'inflation 36

I.1.3.1. Les effets bénéfiques de l'inflation 37

I.1.3.1.1. Allégement des dettes des agents économiques 37

I.1.3.1.2. Amélioration de la rentabilité financière des entreprises 38

I.1.3.2. Les effets néfastes de l'inflation 38

I.1.3.2.1. La perturbation de la répartition macroéconomique des revenus 38

I.1.3.2.2. L'apparition de l'incertitude 39

I.1.4. Les politiques de lutte contre l'inflation 39

ix

I.1.4.1. Les moyens d'une régulation conjoncturelle de l'inflation 40

I.1.4.1.1. Les instruments de régulation du budget et de la monnaie 40

I.1.4.1.2. Les instruments de régulation des prix et des revenus 42

I.1.4.2. Les moyens d'une régulation structurelle de l'inflation 43

I.1.4.2.1. Restauration du rôle des marchés 43

I.1.4.2.2. Suppression des mécanismes amplificateurs de la hausse des prix 43

I.2. Littérature empirique de l'inflation et de la croissance économique 44

CHAP. II : LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET LE PROCESSUS

INFLATIONNISTE AU BURUNDI : UNE APPROCHE

DESCRIPTIVE 47

II.1. Le secteur réel 48

II.1.1. Le secteur primaire 51

II.1.1.1. L'agriculture vivrière 51

II.1.1.2. Les cultures de rente ou d'exportation 51

II.1.1.3. L'élevage 52

II.1.1.4. La pêche 52

II.1.2. Le secteur secondaire 54

II.1.3. Le secteur tertiaire 55

II.2. L'évolution de l'inflation de 1980-2008 57

II.2.1. Les statistiques des prix 57

II.2.2. Evolution de la masse monétaire et son influence sur le taux

d'inflation 60

II.2.3. Volatilité du taux de change et son influence sur le taux d'inflation 63

II.3. Evolution comparée du taux de croissance du PIB et du taux d'inflation 64

x

CHAP. III : ANALYSE ECONOMETRIQUE DE L'INCIDENCE DE

L'INFLATION SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE 67

III.1. Spécification du modèle d'analyse 68

III.1.1. Présentation des variables du modèle 68

III.1.1.1. Explication de la variable dépendante : le PIB 68

III .1.1.2. Présentation des variables indépendantes 69

III .1.1.2.1. L'Indice des prix à la consommation (IPC) 70

III.1.1.2.2. La masse monétaire 70

III .1.1.2.3. Le taux de change 70

III.1.1.2.4. Les erreurs de spécifications 71

III.2. Spécification du modèle et présentation des résultats de l'estimation 71

III.2.1. Spécification du modèle d'analyse 71

III.2.2. Analyse de la stationnarité des séries 72

III.2.3. Estimation de la fonction et interprétation des résultats 74

III.2.4. Analyse de la cointégration entre les variables 76

III.2.5. Estimation du MCE 78

CONCLUSION GENERALE 84

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 88

ANNEXES 91

1

0. INTRODUCTION GENERALE

0.1. Motivation et intérêt du sujet

Partant des observations quotidiennes, on se rend compte que la perte de la valeur de la monnaie et partant celle du pouvoir d'achat ne fait qu'aggraver les conditions de vie des habitants considérés isolément mais affecte l'économie dans son ensemble.

Aussi, les questions relatives aussi bien à l'inflation qu'à son impact sur les pays en voie de développement prennent de plus en plus le devant de la scène des politiques d'assainissement de l'économie et, de là même, elles font couler beaucoup d'encre et de salive. A l'heure actuelle, l'inflation est entrain de s'aggraver au rythme d'inquiéter le monde entier. L'inflation est donc un fameux problème qui intéresse tout le monde. De la ménagère au fonctionnaire, tout le monde y est confronté dans la vie de chaque jour, plus particulièrement pour ce qui est des prix des produits de première nécessité (aliment, habillement,...).

Le choix d'un tel sujet a été donc motivé, d'une part, par la gravité que revêtent les tensions inflationnistes au Burundi actuellement et, d'autre part, par le fait que l'inflation est un processus qui mérite d'être étudié au fur du temps afin de sauver l'agent économique burundais qui ne cesse de perdre son pouvoir d'achat. De plus, ce sujet nous paraît d'une importance capitale dans la mesure où le dépistage de l'incidence du processus inflationniste sur la croissance économique est d'une utilité inégalable et permet de guider les décideurs en matière de politiques économiques au Burundi. Dans le présent travail, nous contribuons à l'orientation de la politique économique en proposant des lignes majeures de stimuler la croissance économique burundaise. Il nous serait très agréable si les conclusions auxquelles nous sommes arrivés permettaient de

2

guider les décideurs en matière de politiques économiques. Une fois bien raisonnée et appliquée, l'orientation de la politique économique proposée dans le présent travail permettrait un accroissement de la production intérieure du Burundi.

0.2. Problématique

Dans l'économie burundaise, nous assistons au cours de ces derniers jours à un phénomène de hausse généralisée et continue des prix : l'inflation. Cette situation paraît à première vue inquiétante, mais il faut noter qu'actuellement, les économistes entretiennent un débat contradictoire autour de cette notion d'inflation.

Certains la considèrent comme un mal à combattre vigoureusement au moment où d'autres trouvent en elle, quelque chose de normal pouvant même être source de croissance économique.

A cet effet, Denis CLERG (1984) nous dit : « ...l'inflation n'a pas que des inconvénients. Dans le cas du JAPON et de la FRANCE, elle a incontestablement aidé à financer l'accumulation du capital, donc à accélérer le rythme de croissance, au moins jusqu'au début des années soixante-dix.... ».

Et plus loin, le même auteur ajoute : « ...dans les faits, tous les pays ont accepté l'idée de vivre avec l'inflation. Leur seul problème est de la contenir, de l'empêcher de déraper au-delà d'un certain rythme... ».

Par ailleurs, d'autres reconnaissent que la réduction du salaire réel suite à l'augmentation des prix peut, toutes choses restant égales par ailleurs, permettre de relancer le niveau de l'investissement et, par conséquent, le niveau de l'activité.

C'est le cas d'Edmond MALINVAUD (1986) qui nous dit : « ...selon les uns, comprimer les salaires réels serait indispensable pour favoriser l'investissement

3

faute duquel il ne pourrait exister à l'avenir des capacités de production suffisantes pour permettre le plein-emploi ... ».

Toutefois, il précise que pour lui, les taux de salaire doivent être à un niveau approprié, c'est-à-dire ni trop haut ni trop bas.

On peut alors se demander si les passages cités ci-haut sont uniquement valables pour les pays développés et leurs économies.

Ce qu'il faut seulement savoir aujourd'hui, c'est que les questions relatives à l'inflation elle-même ainsi qu'à son impact sur la croissance économique des pays sous-développés comme le Burundi prennent de plus en plus une place de choix dans les politiques d'assainissement de ces économies.

Qu'en est-il alors au Burundi ?

A ce niveau, nous nous sommes posés trois questions essentielles auxquelles nous nous sommes proposés de pouvoir apporter certains éclaircissements tout au long de notre travail de recherche:

- L'inflation exerce-t-elle une influence positive ou négative sur la croissance économique au Burundi ?

- La volatilité du taux de change effectif réel inhibe-t-elle la croissance économique au Burundi ?

- Faut-il une politique monétaire expansionniste pour relancer l'économie burundaise?

0.3. Hypothèses du travail

Pour pouvoir répondre aux interrogations ci-haut évoquées, nous nous sommes servis des hypothèses suivantes :

H1 : Le problème de la hausse chronique des prix est une entrave importante à la croissance économique au Burundi.

H2 : L'augmentation du taux de change effectif réel due à la perte du pouvoir d'achat de la monnaie inhibe la croissance économique au Burundi.

4

H3 : Au Burundi, la croissance de la masse monétaire s'accompagne d'une croissance de moindre ampleur de l`économie.

Toutes ces hypothèses ont été vérifiées sur base de l'évolution des variables choisies comme explicatives.

0.4. Méthodologie de la recherche

En vue de mener les recherches, l'analyse documentaire a été privilégiée. Il a été question de consultation des ouvrages généraux, des publications des bureaux d'études, des mémoires et revues économiques traitant des questions économiques relatives à l'inflation. Aussi la consultation des rapports de la BRB, des annuaires statistiques à l'ISTEEBU et des revues économiques publiés par l'IDEC nous a-t-elle été d'une grande utilité dans la collecte des données. Les documents du service de planification macroéconomique au Ministère de la planification, du Développement et de la Reconstruction Nationale ont-ils aussi été consultés.

Dans ce travail, un modèle linéaire a été développé et l'estimation des variables faisant l'objet d'étude a été effectuée à l'aide du logiciel Eviews 3.1. A partir des résultats de ce modèle, on a pu déterminer dans quelles mesures la variable expliquée, c'est-à-dire le Produit Intérieur Brut Réel (PIBR), est liée ou pas aux variables explicatives qui sont l'Indice des prix à la consommation (IPC), la masse monétaire au sens large (M2), le taux de change effectif réel (TCER). Notre étude de recherche a porté sur le BURUNDI et la période sous l'analyse va de 1980 à 2008.

5

0.5. Articulation du travail

Notre étude est subdivisée en trois chapitres :

Le premier chapitre est consacré à l'exposé théorique et empirique relatif à l'inflation et à la croissance économique. Il s'agit de la littérature qui confronte les divers courants de pensées économiques traitant l'inflation et ses effets sur la croissance d'une économie donnée.

Le second chapitre met en évidence l'évolution de la croissance économique et de l'inflation au BURUNDI depuis l'année 1980 considérée comme année de base jusqu'en 2008 par une analyse descriptive.

Pour le troisième chapitre, il a été question, à partir des données du deuxième chapitre qui constitue le noeud de notre travail, de pouvoir montrer l'incidence de l'inflation sur le niveau du Produit Intérieur Brut (PIB) à travers une analyse économétrique.

A la fin, une conclusion générale accompagnée de quelques suggestions boucle notre travail.

6

CHAP. I : REVUE DE LA LITTERATURE RELATIVE A L'INFLATION

ET A LA CROISSANCE ECONOMIQUE

Dans l'approche méthodologique, on ne peut pas rédiger ou faire un exposé sur un thème donné sans se référer aux différentes théories antérieures pour montrer la valeur ajoutée du travail ou de l'exposé qu'on est entrain de faire.

Ce chapitre a pour objectif de passer en revue la littérature tant théorique qu'empirique antérieure afin de dégager, par la suite, la valeur ajoutée de notre travail.

I.1. Littérature théorique de l'inflation et de la croissance économique

Cette section est consacrée à la confrontation des idées de différents courants de pensée traitant l'inflation et la croissance économique.

I.1.1. Présentation du phénomène « inflation »

Deux points essentiels nous permettent de présenter le phénomène « inflation ». Il s'agit d'un côté de sa définition et de son historique et de l'autre, de sa terminologie.

I.1.1.1. Définition et historique de l'inflation

De même que pour les autres concepts, la définition de l'inflation permet de donner une idée générale et quelques fois diffuse de cette notion. C'est dans cette logique, qu'une analyse de son évolution au cours du temps est parfois indispensable pour la rendre plus intelligible.

7

I.1.1.1.1. Définition de l'inflation

Dénis CLERG (1984) définit l'inflation comme étant « la hausse générale et cumulative des prix nominaux ». De ce fait, il importe de souligner qu'une hausse des prix limitée à une catégorie de biens ou limitée dans le temps n'est pas qualifiée d'inflationniste.

L'inflation ne se rapporte pas donc à des variations des prix relatifs mais à des variations des prix absolus ; c'est-à-dire nominaux.

Beaucoup d'auteurs s'accordent pour dire que pour qu'il y ait inflation, trois conditions doivent être remplies. Il faut donc :

1° qu'il y ait hausse des prix ;

2° que cette hausse des prix soit généralisée ; c'est-à-dire qu'elle affecte tous les biens et services ;

3° que cette hausse des prix soit continue, c'est-à-dire qu'il soit prolongée dans le temps et qu'elle paraisse devoir se prolonger indéfiniment.

En fin, le terme d'inflation est certes le plus utilisé par le public. Cependant, sa signification exacte échappe à plus d'un. Certains confondent la nature même de ce concept à ses manifestations ou à ses causes. C'est ainsi que, par exemple, la perte du pouvoir d'achat de la monnaie qui est l'une des conséquences de l'inflation est souvent assimilée à cette dernière. D'autres prennent l'accroissement de la masse monétaire qui est l'une des causes de l'inflation comme déjà de l'inflation alors que d'autres conditions doivent être remplies entre autres, le plein emploi des facteurs de production.

Plusieurs définitions étaient, dans l'histoire de la pensée économique, données à ce terme, mais comme nous vivons une époque de consensus et que l'économie ne peut pas échapper à la règle, les économistes reconnaissent que l'inflation correspond à une hausse généralisée et régulière des prix nominaux des biens et services.

8

I.1.1.1.2. Historique de l'inflation

La situation d'inflation n'a cessé d'attirer l'attention des gouvernements et des décideurs en matière de politiques économiques.

En guise d'illustration, notons que déjà au IIIème siècle, alors qu'il traversait une crise économique et politique, l'empire romain d'Occident a connu une hausse considérable des prix des denrées et des rémunérations.

Pour faire face à cet état de choses, l'empereur Dioclétien tenta de réglementer, en 301, les prix et prévoyait la peine de mort pour ceux qui augmenteraient abusivement les prix.

Mais qu'en est -il au cours des siècles récents ?

Au XVIème siècle, l'inflation fut également très vive : En Europe, la hausse des prix fut de l'ordre de 400% de 1500 à 1600AV J.C. Des économistes tentèrent d'en donner des explications. Ce fut le cas de Jean BODIN qui attribua à l'afflux d'or et d'argent en provenance d'Amérique la « Cherté de toutes », et bien qu'il n'ait pas limité son analyse au rôle de la monnaie en elle-même.

Depuis 1960, l'inflation a joué un rôle croissant dans la vie économique des pays industrialisés (FRANCE, GRANDE- BRETAGNE, ALLEMAGNE, ITALIE, USA, JAPON). Aux XVII et XVIIIème siècles, William PETTY, John LOCKE, David HUME, puis David RICARDO au début du XIXème siècle systématiseront l'explication des variations du niveau des prix nominaux par celle de la masse monétaire.

Quant au XXème siècle, il est considéré par bon nombre d'économistes comme celui de l'inflation. Cette période de l'histoire est marquée par une hausse des prix, en longue période, particulièrement spectaculaire [Bezbakh (1990)].

Le XXème siècle a été considéré comme celui de l'automobile et de l'électricité, pourquoi pas comme celui de l'inflation... [Clerg (1984)] ?

9

I.1.1.2. Terminologie liée à l'inflation

On ne saurait clore cette section sur la présentation du phénomène « inflation » sans évoquer, au moins brièvement, certaines formes prises par cette hausse générale et cumulative des prix absolus au cours du temps. Ainsi parlerons-nous de la déflation et de la désinflation, de l'inflation rampante ou graduelle, de l'inflation réprimée, de l'inflation galopante sans oublier la forme extrême de cette hausse des prix appelée l'hyperinflation.

I.1.1.2.1. La déflation et la désinflation

La déflation et la désinflation correspondent à deux cas de figures différentes : Par opposition à l'inflation, la déflation désigne une situation dans laquelle le niveau général des prix est en baisse continue, plus ou moins rapide. Il importe de signaler que la déflation ne se caractérise pas uniquement par une baisse des prix. Bien plus, elle se manifeste par une réduction de l'activité marquée par une aggravation du chômage laquelle engendre des problèmes économiques et sociaux.

La désinflation, quant à elle, se situe entre l'inflation et la déflation. Il s'agit d'une phase au cours de laquelle le taux de croissance de la hausse des prix est en continuelle diminution. Les prix continuent certes à augmenter, mais de plus en plus faiblement car on n'a pas encore atteint la déflation.

I.1.1.2.2. L'inflation rampante ou graduelle

C'est une phase au cours de laquelle le niveau général des prix croît de façon lente mais persistante au moment où la demande agrégée, si elle ne diminue pas, ne connaît pas un rythme d'accroissement particulièrement rapide. Elle se caractérise par un taux de croissance qui ne dépasse pas 3 à 4%.

10

Notons que c'est cette forme d'inflation qui a favorisé la croissance économique des pays développés dans les décennies 1950 et 1960.

I.1.1.2.3. L'inflation réprimée

L'inflation réprimée désigne une situation où, malgré l'absence d'une hausse des prix notable pour la période considérée, il est probable que ces derniers pourront ultérieurement monter de manière brutale et remarquable.

Cette forme d'inflation peut se produire par exemple lors de la pénurie de certains produits. Les mesures de contrôle et de rationnement exercées par les pouvoirs publics peuvent réussir à empêcher les prix de monter et à limiter les dépenses des agents économiques. Cependant, cette solution est illusoire puisque le risque d'accroissement de la propension moyenne à consommer future de ces mêmes agents contraint à l'épargne.

I.1.1.2.4. L'inflation galopante ou classique

L'inflation galopante se manifeste par une perte considérable du pouvoir d'achat de la monnaie ; ce qui, à la longue, pousse les gents économiques à retirer leur confiance en cette monnaie. Celle-ci peut, par conséquent, cesser d'être un moyen de paiement.

Elle se caractérise également par un taux de croissance à deux chiffres (à partir de 10% par an). Pendant cette période, les équilibres sont menacés, les décisions brouillées, les structures attaquées et cette situation précède la crise.

C'est le cas de l'inflation, qui a frappé les pays industrialisés dans les années 1970.

11

I.1.1.2.5. L'hyperinflation

On parle d'hyperinflation lorsque la hausse du niveau général des prix devient spectaculaire. L'hyperinflation commence dans le mois où la hausse des prix dépasse 50% et finisse dans le mois qui précède celui où la hausse mensuelle des prix tombe en dessous de ce montant et y reste au moins un an [Cagan (1956)]. Ce type d'inflation désorganise très fortement l'économie et instaure un climat de panique pouvant entraîner des soulèvements sociaux.

A travers cette terminologie de la notion d'inflation, on n'aura remarqué que les différents types d'inflation n'affectent pas l'économie et la société en général de la même manière. Certains sont brutaux et provoquent de violentes perturbations dans la vie économique et sociale au moment où d'autres ne troublent pas de façon notable le plan des agents économiques. C'est le cas de l'inflation rampante dont l'évolution lente et régulière peut être source de la croissance économique.

I.1.1.3. Mesure de l'inflation

La mesure de l'inflation se fait par la réduction à la moyenne des diverses variations de tous les prix spécifiques des biens pendant une période donnée. Elle se mesure donc par un indice des prix. Cette tâche est d'autant plus compliquée que les prix ne varient dans la même proportion d'une part, et que la nature (qualité) des biens change dans le temps d'autre part, car les produits entièrement nouveaux apparaissent et d'autres disparaissent de la scène.

Soient :

P1a : le prix du bien a pendant la période 1 ;

P1b : le prix du bien b pendant la période 1 ;

P2a: le prix du bien a pendant la période 2 ;

12

On a : Indice de Laspeyres (Lp) =

X 100 (4')

z

P Q

i i

1 1

p Q

i i

i a

z

2

1

i a

P2b : le prix du bien b pendant la période 2.

Pratiquement, la variation des prix entre la période 1 et la période 2 correspond au rapport P2/ P1. Cet indice des prix tient compte à l'importance accordée à ces biens au niveau de l'économie, c'est-à-dire que les marchandises sont pondérées par leur importance dans les budgets des consommateurs.

Soient Q1a : la quantité du bien à acheter pendant la période 1 et Q1a P1a la valeur associée, avec des biens variant de a à z,

On a:

W 1a = Q1a P1a /( Q1a P1a + Q1b P1b +...+ Q1z P1z ) (1)

W 1a traduit la part du bien a dans les dépenses totales et d'une façon analogue on peut définir W 1b , W 1a ,...,W1z

La variation des prix peut s'écrire de manière suivante :

P2 / P1 = W 1 a (P2a /P1 a)+ W 1 b (P2b /P1 b)+... + W 1 z (P2z/P1 z) (2) W 1a (P2a /P1a) = Q 1a P2a / ( Q1a P1a + Q1b P1b +...+ Q1z P1z ) (3)

L'équation (3) implique que la variation moyenne des prix, des biens offerts au sein de l'économie, d'une période t à un période t+1 peut aussi s'écrire comme

suit :

(4)

L'équation (4) peut également s'écrire :

P2 / P1 (Qb P: Qb Pb ... Qz Pz) (Qb Pâ Qb Pb...Qz Pz) (5)

En simplifiant et en multipliant par 100 les écritures des égalités (4) et (5), on obtient respectivement l'indice de LASPEYRES et PAASCHE qui correspondent exactement aux indices utilisés pour rendre compte de l'évolution du niveau général des prix.

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Indice de Paasche (Pp) =

X 100 (5')

z

i a

i a

z

PQi i

p Q

i i

Avec : le prix du bien i pendant la période 1 ;

: le prix du bien i pendant la période 2 ;

: la Quantité demandée du bien i pendant la période 1 ; : la Quantité demandée du bien i pendant la période 2.

Il importe de souligner que le premier indice est calculé avec la pondération de l'année de base tandis que le second est obtenu avec la pondération de l'année en cours. Notons également que c'est le premier indice qui est le plus utilisé dans la pratique.

I.1.2. Les principaux facteurs à l'origine de l'inflation

Comprendre la notion d'inflation nécessite également qu'on fasse une étude de ce à quoi elle est due parce que la hausse du niveau général des prix peut avoir plusieurs causes soit un choc d'origine réelle soit alors monétaire.

Ainsi, parlerons-nous successivement de l'inflation par la demande, de l'inflation par les coûts pour terminer par l'inflation monétaire.

I.1.2.1. L'inflation par la demande

Sur un marché, le prix permet, dans une situation de concurrence pure et parfaite, d'équilibrer l'offre et la demande.

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Cette règle nous permet de comprendre l'une des sources de l'inflation par la demande. Si la demande globale est supérieure à l'offre, une hausse du niveau général des prix permet de rétablir l'équilibre.

Cette forme d'inflation sera traitée sous un double aspect : l'analyse classique et l'analyse keynésienne.

I.1.2.1.1. L'analyse classique

Une version, appelée drame classique de l'inflation qualifie l'Etat comme le principal acteur et le responsable de tous les maux.

Le schéma en est simple : l'Etat ayant besoin de plus de biens et d'une main-d'oeuvre plus nombreuse, souvent pour la guerre, achète plus, les citoyens eux, devront acheter moins car l'économie fonctionnant très près de la capacité normale.

Les nouvelles demandes du gouvernement s'accumulent et s'ajoutent à la diminution des demandes privées si bien que l'économie ne peut satisfaire les deux à cause du revenu national supplémentaire faible.

Ainsi, l'excès des dépenses gouvernementales viendra t-il, dans ce cas, favoriser une hausse du niveau général des prix et sa manifestation première sera une perte du pouvoir d'achat des agents économiques.

I.1.2.1.2. L'analyse Keynésienne

La responsabilité d'un excès de demande dans le processus inflationniste a été mise en évidence par J. M KEYNES. Pour lui, l'inflation a lieu lorsque la demande globale excède l'offre globale alors que l'économie se trouve dans une situation de plein- emploi des facteurs de production.

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En effet, en supposant que les entrepreneurs anticipent une hausse de dépenses de consommation, ce qui provoque par conséquent un accroissement des dépenses d'investissement, la demande globale se trouve propulsée à un niveau plus élevé. Dans ce cas, le produit d'équilibre anticipé en vue de répondre à cette demande ne pourra pas être réalisé dans la mesure où tous les facteurs de production ont été pleinement utilisés. En définissant le revenu national comme la production en termes réels Q multipliée par le niveau général des prix P, nous aurons l'équation suivante : Y= P.Q

Comme l'économie se trouve dans une situation de plein - emploi, la production Q ne peut augmenter ; ce qui signifie que toute augmentation du revenu national ne pourrait provenir que d'un accroissement des prix.

Dans ce cas, l'inflation par la demande peut constituer une situation favorable aux entrepreneurs dans la mesure où elle leur permettrait d'accroître leurs recettes avec la même quantité d'output.

I.1.2.2. L'inflation par les coûts

L'idée directrice de l'explication de l'inflation par les coûts de production est que celle-ci provient d'une croissance de la rémunération des facteurs de production supérieure à celle de leur productivité.

Cette expression l'inflation par les coûts appelée aussi l'inflation de productivité [Bezbakh (1990)] désigne une forme actuelle et généralisée d'inflation caractérisée par une hausse lente et régulière des prix qui ne perturbe pas de manière notable la confiance du public dans sa monnaie [Kerever (1971)].

Nous remarquons que cette forme d'inflation émane de la volonté de l'Etat, des entreprises et du reste du monde de déterminer les prix en fonction de leur « coût social et économique de production » ; lequel coût tend à s'accroître irrésistiblement.

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Nous allons analyser, un peu en détail, la part qui revient à l'Etat, aux entreprises et au reste du monde dans le processus inflationniste.

I.1.2.2.1. L'influence de l'Etat dans l'élévation du niveau des prix

Dans une économie, l'Etat peut influencer principalement le niveau des prix à deux niveaux à savoir : l'influence sur les prix alimentaires ainsi que l'influence sur le niveau général des prix.

a) L'influence sur les prix alimentaires

Dans la plupart des pays, l'Etat intervient dans la fixation des prix des principaux produits agricoles et industriels. L'objectif poursuivi est l'amélioration du bien-être des agents économiques. Il est à noter que, dans certains pays, le niveau de vie des agriculteurs est défendu non par la hausse des prix mais par l'octroi des subventions de la part des pouvoirs publics pouvant revêtir des formes multiples.

L'avantage de ce mécanisme est de pouvoir permettre la réduction des coûts de production et du même coup l'augmentation du pouvoir d'achat des consommateurs.

b) L'influence sur le niveau général des prix

L'impôt indirect affectant la production influe de prime à bord sur le niveau général des prix. Pour collecter les recettes destinées à couvrir, les dépenses gouvernementales, l'Etat se voit obligé de taxer le chiffre d'affaire (taxe sur les transactions).Cette action gouvernementale n'est pas sans influence sur le prix de vente de l'output.

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De plus, cette influence de l'Etat s'exerce par le truchement de l'impôt précisément sur le bénéfice des sociétés. Cet impôt au même titre que la taxe sur le chiffre d'affaire se taille la part du lion dans les recettes de l'Etat.

Pour pallier à un déficit budgétaire éventuel, la plupart des gouvernements ont tendance à revoir ces impôts à la hausse. Ceci conduit à une diminution du revenu disponible des citoyens. C'est pour cela que l'augmentation de ces taux d'imposition ne devra pas dépasser les limites en vertu de la loi des rendements fiscaux décroissants comme le montre la courbe d'Arthur LAFFER qui conforte l'adage «les gros taux tuent les totaux» [Nzirorera (1991)].

Toutefois, les ressources provenant de ces impôts (si elles sont gérées

efficacement) sont indispensables dans l'accomplissement des missions

régaliennes de l'Etat qui sont, d'après les classiques :

- Assurer la sécurité ;

- Assurer la justice ;

- Assurer l'équipement en biens publics ;

- Assurer la défense nationale.

I.1.2.2.2. La part des entreprises dans l'élévation du niveau des prix

Les entreprises agissent sur le niveau des prix en déterminant le prix des produits industriels qui, hormis les coûts de fabrication et de distribution, dépendent des rapports de forces entre les producteurs et les consommateurs.

En cas de monopole, les producteurs ont, à des degrés variés, une puissance économique supérieure à celle des consommateurs. Ce qui fait que, pour la plupart des cas les prix sont, soit « imposés», soit «conseillés» par les fabricants aux détaillants.

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Les conséquences de cette situation de maîtrise partielle des prix sont entre autres :

- La tendance de la part des entrepreneurs à freiner et pourquoi pas à supprimer toute variation des prix dans le sens de la baisse et n'admettre qu'une évolution des prix se situant entre la stabilité et la hausse ; cela même en cas de conjoncture économique favorable (baisse de coût de production, accroissement de la productivité...).

- La tendance de la part des producteurs à incorporer dans le prix de vente tous les facteurs de hausse alors que ceux-ci pouvaient être l'objet d'une minimisation. C'est pour cette raison que, dans une situation monopolistique, la hausse des salaires ne «dérange » pas à condition que cette hausse de salaire soit prise en considération dans la fixation du niveau des prix.

- Le souci de financer les équipements sur les ressources propres de l'entreprise (autofinancement). C'est ainsi que la recherche de réaliser des profits maxima sera mise en vigueur.

Généralement, quand bien même les pouvoirs publics interviennent dans la fixation des prix des principaux biens et services produits par les entreprises, la part de ces dernières restent perceptible d'autant plus qu'elles se trouvent en amont du processus.

Toutefois, il est à reconnaître que même en cas de monopole ou d'oligopole l'augmentation des prix connaît une limite : à un certain niveau, la demande peut diminuer ou se déplacer vers d'autres biens substituts ; ce qui fait que tout simplement, les monopoleurs ou les oligopoleurs ne peuvent pas renchérir leurs biens indéfiniment.

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I.1.2.2.3. Influence du reste du monde dans l'évolution du niveau des prix

L'économie nationale n'est pas simplement soumise aux conséquences des affrontements entre les groupes sociaux (les entreprises, les salariés, les banques).

Plus l'économie s'ouvre sur l'extérieur, plus elle est dépendante des relations de ces groupes avec ceux qui se trouvent à l'extérieur de l'économie nationale.

Les stratégies des Etats développés ou en voie de développement, celles des firmes multinationales vont influencer la conjoncture et les affrontements internes d'une économie nationale.

a) Les échanges commerciaux et l'inflation

Aucune économie moderne ne peut vivre sans relations avec l'extérieur. Elle ne peut produire tous les biens qui lui sont indispensables ; elle doit aussi, pour acheter ce qu'elle ne produit pas, vendre les biens qu'elle fabrique.

Normalement, ce sont les exportations qui représentent un risque inflationniste important. Exporter, vendre à l'étranger c'est satisfaire une demande extérieure au dépens de l'offre des biens sur le marché national. De plus, lorsque l'exportation se produit par un excédent commercial, le paiement se fait en monnaie internationale qui, en se transformant en monnaie nationale augmente les disponibilités monétaires sur le marché.

D'un certain point de vue, l'exportation a un rôle multiplicateur identique à celui de l'investissement tant qu'il y a une capacité de production inutilisée, le multiplicateur accélère l'expansion ; au moment où la capacité de production est totalement utilisée, il multiplie les prix.

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Par contre, les importations viennent accroître l'offre nationale et jouent un effet de stabilisateur utilisé d'ailleurs, quelquefois, pour enrayer une hausse des prix. C'est le cas des importations de choc sur les produits agricoles qui visent à palier les mauvais résultats d'une récolte ou les hausses des prix à la consommation.

b) Les mouvements des capitaux et l'inflation

Les mouvements des capitaux accompagnent nécessairement les échanges de biens : il faut payer les marchandises achetées, recevoir le paiement de marchandises vendues.

D'autre part, des mouvements indépendants de capitaux peuvent avoir lieu si des firmes investissent dans un pays autre que leur pays d'origine ou si des capitaux cherchent des placements avantageux à court ou à long terme.

S'il y avait une monnaie mondiale unique, les échanges commerciaux et les transferts de capitaux ne poseraient pas de problèmes différents de ceux qui existent à l'intérieur de l'économie d'un pays. Seulement les monnaies sont essentiellement nationales. Ce sont les Etats qui donnent à une monnaie sa valeur libératoire. L'émission de monnaie dépend des besoins de chaque économie nationale et le maintien de sa valeur dépend de la capacité de cette économie à offrir sur le marché des biens et des services à un prix constant.

Dans ces conditions pour régler les échanges internationaux et transférer des revenus ou des capitaux d'un pays à un autre, il suffit de choisir une monnaie reconnue par tous et ce qui servira de monnaie internationale.

Lorsque la monnaie sert de monnaie internationale, il est normal et même nécessaire que sa balance des paiements se traduise par un solde déficitaire entraînant une sortie nette de sa monnaie. S'il n'en allait pas ainsi, la monnaie de ce pays ne pourrait pas circuler à l'extérieur de son espace national.

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L'Etat cherchant à financer ce déficit par la création monétaire risque d'être frappé par l'inflation au cas où la production n'a pas suivi. De plus, lorsqu' il existe une masse de monnaie internationale excédant les besoins normaux des échanges, on entre alors dans une période de suspicion vis-à-vis de la devise clé et le moindre mouvement de fuite ou d'engouement va donc être amplifié par le déplacement de la trésorerie du pays. La spéculation prend ainsi une dimension nouvelle.

Il importe de signaler que, dans un pays, la présence d'une masse des capitaux flottants peut paralyser n'importe quelle politique anti-inflationniste ou provoquer dans n'importe quel pays, l'inflation.

c) Les fluctuations du cours des changes et l'inflation

Les échanges commerciaux sont accompagnés par des mouvements des capitaux et l'ensemble nécessite une monnaie internationale, de fait, la monnaie du pays dominant. Mais l'existence d'une monnaie internationale suppose que chaque monnaie puisse être clairement définie par rapport à elle.

La dévaluation ou la réévaluation sont les décisions par lesquelles un Etat décide d'échanger sa parité avec les autres monnaies. Naturellement, on peut profiter d'une dévaluation pour acquérir une meilleure compétitivité ou protéger son économie. De ce point de vue, le maniement du taux de change peut être une arme nationale redoutable.

En dehors des périodes de réévaluation ou de dévaluation, la parité entre les monnaies demeure fixe. Bien entendu, la dévaluation et la réévaluation aboutissent à des réajustements assez brutaux qui comportent des risques d'inflation.

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Dévaluer sa monnaie c'est accepter d'importer des produits coûtant plus cher et de solder, en quelque sorte, ses exportations. Pour qu'une telle mesure réussisse, il est nécessaire d'imposer l'austérité à l'intérieur car il faut se priver d'une grande partie des résultats de son effort productif pour les vendre à l'extérieur. Il faut éviter d'acheter à l'extérieur. Si cette austérité ne réussit pas, la dévaluation entraîne un accroissement des prix internes, par suite de l'accroissement du prix des produits importés.

I.1.2.3. L'inflation monétaire

Pour les auteurs néoclassiques et monétaristes, l'inflation résulte d'une émission monétaire trop importante : c'est en effet l'excès de la croissance de la masse monétaire sur celle de la production qui provoque l'augmentation du niveau général des prix.

I.1.2.3.1. Définition de la monnaie

Plusieurs auteurs ont tenté de définir le concept de monnaie dans l'histoire de la pensée économique. Cependant, il n'existe pas une définition qui est considérée comme la meilleure d'autant plus qu'il existe plusieurs conceptions de la monnaie. Malgré cette diversité, il y a lieu de retenir que la monnaie est l'intermédiaire moderne des échanges et l'unité de compte en laquelle sont exprimés les prix et les dettes. En contrôlant l'évolution de la monnaie et du crédit, l'Etat, avec le concours de la banque d'émission, peut nourrir l'espoir de favoriser l'équilibre des épargnes et des dépenses d'investissement, le niveau du PNB réel et monétaire et donc influer sur le taux d'inflation et le niveau des prix [Samuelson (1982)].

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Partant de cette définition, il transparaît clairement les différentes fonctions de la monnaie ainsi que le rôle de l'Etat dans la mise en oeuvre de la politique monétaire à travers sa banque d'émission. Par ailleurs, la plupart des économistes se contentent de la définition fonctionnelle de la monnaie. Selon cette définition, la monnaie est définie non pas par rapport à ce qu'elle est mais par rapport au service qu'elle rend. Ainsi, la monnaie remplit traditionnellement trois fonctions :

i) La monnaie comme unité de compte

La monnaie permet d'évaluer chaque bien par rapport aux autres. L'expression de cette valeur, c'est le prix de chaque bien. C'est donc au moyen de la monnaie que nous exprimons les prix en ce qui concerne tant les transactions immédiates que les transactions futures ou différées. Cette définition de la monnaie en tant qu'une unité de compte nous amène à faire des constatations suivantes :

- Le prix relatif donne la possibilité aux agents économiques de faire des choix ;

- La valeur d'un même bien sur deux marchés différents permettent de procéder à des arbitrages ;

- La monnaie en tant qu'unité de compte sert à effectuer des comparaisons dans le temps ; c'est-à-dire à anticiper les prix.

ii) La monnaie comme intermédiaire des échanges

Dans une économie d'échange non basée sur le troc, la monnaie permet d'effectuer des transactions portant sur le revenu dont disposent les agents économiques. La monnaie est donc un moyen de paiement accepté par tout le monde, directement utilisable pour effectuer les règlements sur le marché des biens et services ou pour régler définitivement toutes les dettes dans un espace de souveraineté monétaire défini.

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Si la monnaie est acceptée par tous, elle est un phénomène social qui doit faire l'objet d'un consensus conforté par l'Etat qui lui donne un cours légal et un pouvoir libératoire. Ainsi, la monnaie repose sur la confiance qui signifie que chacun accepte la monnaie parce qu'il s'attend à ce que n'importe quel autre l'accepte et l'acceptera dans un futur indéterminé. La confiance est donc la disposition d'esprit individuel qui appréhende la communauté de paiements comme une réalité qui dépasse l'horizon économique de chaque individu [Aglietta (1988)].

iii) La monnaie comme réserve de valeur

A partir du moment où la monnaie est un moyen d'échange, il est possible de la conserver. De ce fait, la monnaie est une réserve de pouvoir d'achat en ce sens que l'exercice de ce pouvoir est simplement reporté dans le temps.

La monnaie fournit un moyen sûr de conserver tout au moins une partie d'une fortune sûre en ce sens qu'elle protège le possesseur contre les fluctuations en hausse et en baisse inhérents aux stocks, aux terrains, aux maisons ou aux obligations.... [Samuelson (1982)].

I.1.2.3.2. Les agrégats monétaires

Dans tous les pays, la connaissance des instruments de paiement à la disposition du public, des instruments de réserve et de la monnaie à la disposition tant du public que des institutions financières s'acquiert ou se conçoit à travers des agrégats monétaires.

L'objet d'une telle démarche est d'essayer de déterminer la capacité potentielle de dépenses des agents économiques dont l'activité principale est d'intervenir sur le marché des biens et services, de produire, acheter, de vendre et d'épargner.

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La mesure de la monnaie est d'autant plus complexe dans la mesure où elle est devenue un phénomène social à la fois institutionnel et conventionnel dans une économie moderne. C'est pour cette raison que la classification des actifs monétaires sous forme d'agrégats diffère d'un pays à l'autre. La définition théorique des agrégats constitue un effort de classification permettant de distinguer différents avoirs monétaires de façon logique.

a) L'agrégat M1

C'est un instrument de paiement à la disposition du public sans formalités et sans coûts. Cette monnaie est constituée par les billets et pièces en circulation ainsi que des dépôts à vue non rémunérés dans les banques ou organismes assimilés. Elle est utilisée directement comme moyen de paiement et c'est aussi la monnaie au sens strict du terme.

b) L'agrégat M2

En plus de l'agrégat M1 qui est sa composante, l'agrégat M2 renferme aussi la quasi -monnaie ; c'est-à-dire les dépôts ou placements liquides à court terme. C'est la monnaie au sens large de même que l'agrégat M3.

c) L'agrégat M3

Cet agrégat est constitué par M2 auquel s'ajoutent les placements liquides à moyen et long terme.

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I.1.2.3.3. Les causes et les mécanismes à la base de la création monétaire

Plusieurs facteurs sont reconnus comme pouvant être à l'origine de l'augmentation de la quantité de la monnaie en circulation et par conséquent de l'inflation. Il s'agit notamment de l'excès de crédit, de l'excédent de la balance commerciale et du financement du déficit budgétaire.

a) L'excès de crédit

Les mécanismes d'octroi de crédits peuvent aboutir à une véritable création monétaire.

En effet, les banques utilisent normalement leurs dépôts pour accorder des crédits. Cependant lorsque les dépôts sont insuffisants (notamment en cas d'excès de crédits) les banques s'adressent à la banque centrale pour réescompter les effets de commerce qu'elles détiennent : ce qui occasionne une augmentation de la quantité de monnaie en circulation.

b) Le financement du déficit budgétaire

Contrairement à ce qui est couramment répandu, le financement budgétaire n'entraîne pas, dans tous les cas, une création de monnaie excédentaire. C'est le cas lorsque l'épargne publique et les dépôts en banques ou chez les correspondants du trésor sont assez abondants pour couvrir, sans trop de peine, l'excédent des dépenses sur les recettes de l'Etat.

Par contre, la dette extérieure publique ainsi que les avances de la banque d'émission au trésor conduisent à une augmentation de la quantité de monnaie en circulation. S'agissant de cette dernière forme de financement du déficit budgétaire, il faut noter que le problème réside dans le fait que, dans beaucoup de cas, la banque centrale fait imprimer des billets qu'elle remet au trésor moyennant une simple reconnaissance de dette.

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Bien plus, les avances sont en théories remboursables, mais ce n'est pas encore le cas dans les pays en voie de développement où ce mode de création monétaire ex-nihilo fait l'objet de vives critiques en raison de son caractère inflationniste.

c) L'excédent de la balance commerciale

Il importe également de signaler que l'excédent de la balance commerciale entraîne une augmentation de la masse monétaire et comporte par conséquent un risque inflationniste dans la mesure où le paiement se fait en monnaie étrangère qui, en se transformant en monnaie nationale, accroît la masse monétaire sur le marché. Si cet excédent commercial est à la fois permanent et important, il peut créer un déséquilibre entre les disponibilités monétaires et la masse des biens et services offerts sur le marché local ; ce qui occasionne un phénomène inflationniste.

I.1.2.3.4. L'action des taux d'intérêt dans l'accroissement du niveau de la demande agrégée

L'action du taux d'intérêt dans l'accroissement du niveau de la demande globale diffère selon que l'on se déplace dans la logique de Keynes ou Wicksell.

a) L'approche de Keynes

Contrairement à la théorie quantitative de la monnaie qui reconnaît l'existence d'une relation directe entre la quantité de monnaie et le niveau des prix, Keynes considère que la relation entre les deux est indirecte.

La divergence entre ces deux taux d'intérêt explique la variation du nouveau général des prix.

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En effet, une augmentation de la quantité de monnaie entraîne une baisse du taux d'intérêt (monétaire) lequel provoquera, à son tour, un accroissement de la demande d'investissement et, par la suite, une élévation de la demande.

En situation de sous-emploi, cette hausse de la demande globale suscitera une augmentation de la production. Par contre, la monnaie sera neutre dans deux cas suivants :

- situation de plein-emploi dans la mesure où l'accroissement de la demande globale (due à l'augmentation de la masse monétaire) déclenche une hausse des prix du fait qu'il n'existe pas de ressources inemployées ;

- Situation de trappe à liquidité dans laquelle le taux d'intérêt ne peut pas descendre en dessous d'un certain seuil. Selon Keynes, cette situation est générée par l'indifférence des agents entre des titres rapportant un taux d'intérêt très petit ou des encaisses ne rapportant rien.

b) L'approche de Wicksell

Le modèle de Wicksell, tout comme celui de Keynes, introduit l'existence d'un mécanisme indirect entre la monnaie et les prix mais, cette fois-ci, par l'intermédiaire de deux types de taux d'intérêt :

- Le taux d'intérêt naturel ou réel qui correspond au rendement monétaire que les entrepreneurs espèrent tirer de l'investissement productif des capitaux empruntés sur le marché monétaire ;

- Le taux d'intérêt monétaire qui apparaît sur le marché monétaire lors des prêts d'argent.

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Pour l'expliquer, partons d'une situation d'équilibre avec coïncidence du taux d'intérêt naturel tno et du taux monétaire tmo. Supposons que suite à une modification de l'innovation technologique, par exemple, entraînant un accroissement de la productivité, le taux naturel augmente passant de tno à tn1. Si le secteur bancaire ne parvient pas à accroître le taux monétaire, un excès de demande sera créé sur le marché des biens à cause de l'accroissement de la demande d'investissements consécutifs à ce déséquilibre entre les deux sortes de taux d'intérêt. Cette situation provoquera une élévation du niveau général des prix toujours dans l'hypothèse d'une économie se trouvant dans un état de plein-emploi de ses facteurs de production. Remarquons également que le cas contraire, c'est-à-dire une baisse du prix peut se produire en cas de maintien, par les banques, d'un taux monétaire supérieur au taux naturel.

I.1.2.3.5. La théorie quantitative de la monnaie

Un théoricien quantitativiste est quelqu'un qui partage l'idée que les changements séculaires dans le niveau des prix sont dus surtout aux changements du stock de monnaie ou que toute instabilité des prix provient fondamentalement des causes monétaires plutôt que non monétaires [Blaug (1996)].

L'idée d'une relation entre la quantité de monnaie et le niveau général des prix est ancienne. En effet, les penseurs grecs comme ARISTOTE et XENOPHON avaient constaté que l'afflux des métaux précieux dû à l'exploitation des mines et aux conquêtes coïncidait avec la hausse des prix. En considérant les deux conceptions ci-avant, la connaissance des variables qu'il faut retenir dans l'expression de la relation quantitative d'une part, de la forme qu'il faut lui donner d'autre part et en fin de son pouvoir explicatif sont les principales interrogations des économistes dans le temps.

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A cet effet, les premiers auteurs quantitativistes identifient la relation entre la monnaie et les prix sans lui donner la forme algébrique parfaitement satisfaisante. C'est Irving FISHER qui ouvrira la voie à de substantiels progrès dans la formulation des équations quantitatives de la monnaie.

I.1.2.3.5.1. Les premières conceptions de la relation quantitative

Dans ce paragraphe, nous cherchons à confronter les auteurs préclassiques d'un côté et les classiques de l'autre.

a) Les auteurs préclassiques

J.BODIN est souvent considéré comme le précurseur de ces auteurs. En réfléchissant avec MALESTROIT à la hausse des prix en Espagne et en France au XVIème siècle, J.BODIN attribuait cette hausse à l'afflux d'or et d'argent en provenance du nouveau monde. Mais, puisqu'il établissait le rapport entre l'afflux des métaux précieux et la hausse des prix, cet auteur n'a pas généralisé ses conclusions pour en faire une véritable théorie, il n'apparaissait pas l'idée d'une proportionnalité entre les variations de la quantité de monnaie et celles des prix.

C'est cependant avec apparition de J. LOCKE au XVI siècle que cette idée de proportion qui est à la base de la théorie dans la période fut perçue. En effet, pour J. LOCKE, les prix varient en proportion directe avec la quantité de monnaie en circulation. Le philosophe et banquier du nom de HUME (1752) discute l'idée que le pouvoir d'achat de la monnaie est inversement proportionnel à sa quantité. L'apport propre de cet auteur est la distinction claire entre le court terme et le long terme. Ainsi, dans le long terme, une stricte proportionnalité entre le niveau des prix et la quantité de monnaie doit être vérifiée mais dans le court terme les variations de la quantité de monnaie produisent des variations dans le volume des transactions.

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b) Les auteurs classiques

Si nous admettons que les auteurs classiques du XIXème siècle ont inscrit leur analyse de la monnaie dans le cadre de la théorie quantitative, nous porterons une plus grande attention à D. RICARDO considéré comme le père de cette théorie et à J.S. MILL qui l'a reformulée.

D'un coté, la vision ricardienne de la théorie quantitative comparée aux intuitions, aux nuances des auteurs qui en avaient posé les prémices, peut sembler simplificatrice en ce sens que la vitesse de circulation de la monnaie n'est pas prise en compte d'une part et que la monnaie n'exerce aucune influence sur la production et les échanges d'autre part. La quantité de monnaie en circulation dépend, selon RICARDO, des variations du stock d'or dues aux découvertes de nouvelles mines. Cela signifie donc que l'offre de monnaie est définie de manière exogène.

RICARDO adopte une conception stricte de la théorie quantitative : les besoins de la circulation monétaire étant fixés par le niveau de la production et des échanges, les variations de la quantité de la monnaie conduisent à une variation proportionnelle du niveau général des prix.

D'un autre coté, J.S. MILL reformule à son tour la théorie quantitative à laquelle il apporte plusieurs perfectionnements par rapport à celle de RICARDO. Quant à lui, MILL prend en compte la vitesse de circulation la monnaie. Pour lui, la monnaie thésaurisée, donc retirée provisoirement de la circulation n'exerce aucun effet sur les prix.

32

I.1.2.3.5.2. La théorie quantitative traditionnelle

La formulation la plus courante de la théorie quantitative de la monnaie est celle d'Irving FISHER : M*V =P*T où M est la masse monétaire en circulation, V la vitesse de circulation de la monnaie, P le niveau général des prix et T le volume des transactions à assurer.

Une définition la plus large de la masse monétaire déboucha sur l'expression : M*V+M'*V' = P*T, qui distingue les espèces en circulation (M) des dépôts (M'), chaque composante de la masse monétaire globale ayant une vitesse de circulation propre (respectivement V et V'). La signification la plus simple consiste à dire que tout accroissement de la masse monétaire supérieur à celui de la production réelle se traduira par un ajustement à la hausse de l'ensemble des prix tel que la valeur globale des échanges soit égale à celle de la nouvelle quantité de la monnaie en circulation. En d'autres termes, la relation entre la quantité de monnaie et le niveau général des prix est directe.

A court terme ou dans le cas d'un appareil de production ne pouvant pas répondre à l'augmentation de la demande, la variation des prix serait proportionnelle à celle de la masse monétaire. Dans cette approche, l'offre et la demande de monnaie dépendent de facteurs distincts voire qu'il n'existe pas de véritable demande de monnaie pour elle-même, celle-ci n'étant demandée que pour être immédiatement transformée en demande de biens et services «réels» s'il en était autrement en effet, la création monétaire pourrait n'être que la conséquence du besoin en moyens de paiement de la communauté et les facteurs monétaires perdraient leur pouvoir explicatif du mouvement des prix, en devenant au contraire une conséquence de ceux- ci.

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Pour donner à la monnaie un rôle propre et déterminant dans la formation des prix nominaux, force est donc de considérer qu'il existe une offre de monnaie, fonction soit d'événements aléatoires, soit de la politique suivie arbitrairement par les autorités monétaires contrôlant le système bancaire.

I.1.2.3.5.3. L'équation de Cambridge

Développée par Alfred MARSHALL et Arthur Cecil PIGOU, cette équation consiste à tenir en compte les encaisses monétaires que les individus souhaitent détenir sous forme de revenu réel en monnaie. Cette encaisse réelle sera déterminée par application d'un coefficient k au revenu réel.

On aura : M/P = k Y (1)

Avec :

M : masse monétaire

P : niveau général des prix

Y : le revenu réel

De l'équation (1), il est possible de déduire l'encaisse nominale de la forme suivante :

M = k PY (2)

L'équation (2) signifie que l'accroissement de la masse monétaire conduit les agents à recevoir de la monnaie pour un montant supérieur à celui qu'ils souhaitaient détenir. Ils augmentent donc leurs dépenses. Cela provoque une hausse des prix tant que l'encaisse réelle n'a pas encore retrouvé la même proportion avec le revenu réel qu'avant l'augmentation de la masse monétaire.

34

I.1.2.3.5.4. Une nouvelle interprétation de la théorie quantitative de la monnaie

Dans cette section, il sera question d'analyser la théorie quantitative de la monnaie telle qu'interprétée par Milton FRIEDMAN, Don PATINKIN et Richard CANTILLON.

a) Analyse de M. FRIEDMAN

L'inflation est toujours et partout un phénomène dont la responsabilité repose sur la politique de l'Etat [Friedman (1990)]. Pour lui, la création monétaire relève d'une décision ou d'un contrôle des gouvernements.

Soumis à des permanentes pressions des différents agents ou du système bancaire, l'Etat doit dépenser davantage sans pour autant augmenter la pression fiscale ou valider les créances privées afin de soutenir l'activité économique et d'aider telle ou telle catégorie sociale. La création monétaire permet ainsi de créer un «impôt d'inflation», les recettes de l'Etat augmentant dans la mesure où les tranches d'impôts sur le revenu ne s'ajustent pas mécaniquement à l'inflation et/ou les bilans des entreprises ne sont pas réévalués.

Dans le même temps, la dette de l'Etat se trouve allégée .Ainsi, conclut cet auteur, le gouvernement doit donc partout être rendu responsable de l'inflation.

Pour Milton FRIEDMAN, si le rythme de la croissance monétaire n'est pas le même que celui de la croissance de la production réelle observée dans le long terme, donc la création monétaire (excessive), les agents qui désirent détenir une encaisse monétaire déterminée par son pouvoir d'achat (encaisse réelle : M/P est fonction de variables de comportement stables) convertiront une partie de cette encaisse en demande de biens et services afin de conserver la même structure de leur patrimoine.

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Cet «effet d'encaisse réelle» provoquera un excès de demande qui entraînera une hausse des prix. Celle-ci peut entraîner, selon FRIEDMAN, une relance ponctuelle de l'activité, mais à très court terme seulement car l'inflation réduira bien vite le pouvoir d'achat des revenus et de la monnaie. Cela découragera tout nouveau développement de l'activité. Ainsi, dans le long terme, la masse monétaire n'exercerait un effet que sur les prix et non sur le produit réel.

b) Analyse de DON PATINKIN

Il revient sur l'effet d'encaisse réelle ou effet Pigou et insiste sur son double avantage :

- Elle permet de comprendre comment la monnaie agit sur les prix :

Soit M1/P1, l'encaisse réelle de la période 1

Si M1 augmente jusqu'à M2, les agents détiennent une encaisse M2/P1 supérieure, ce qui entraîne un accroissement des dépenses, donc de la demande provoquant, à son tour, une hausse des prix en cas de plein-emploi des facteurs de production. Cette analyse rejoint donc la précédente.

- Elle permet également de montrer que le niveau général des prix n'est pas indéterminé car une hausse des prix entraîne normalement une dévaluation des encaisses réelles qui passent de M1/P1 à M1/P2 avec P2>P1.

Cette situation fait que les agents reconstituent leurs encaisses et la diminution de la demande qui en découle conduit à une réduction des prix.

c) Richard CANTILLON

Richard CANTILLON est considéré comme étant l'auteur à avoir donné l'approche quantitativiste la plus convaincante. Il rend hommage à ceux qui ont relevé le rôle de l'abondance de l'argent sur la hausse du prix des biens et services mais se distingue en quelque sorte d'eux.

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Pour Richard CANTILLON, la hausse des prix s'explique non pas par le simple accroissement de la quantité de la monnaie mais par l'augmentation de la demande que celle-ci permet. Or, cet effet sur les prix s'effectuera à travers une succession de dépenses et ne sera donc pas immédiat surtout si ceux dont le revenu augmente ont une propension à épargner élevée et différente de l'accroissement de leur consommation. De surcroît, il estime qu'une partie de ces revenus peut être utilisée à l'achat de produits importés, ce qui réduit la circulation monétaire et l'effet de la demande sur les prix intérieurs. D'autre part, l'augmentation de la circulation monétaire se traduit par une entrée dans l'économie monétaire, de transactions prenant jusqu'alors la forme du troc ; ce qui accroît l'offre globale. Ce dernier argument apparaît évoquer une organisation économique dépassée mais ceux qui le soutiennent affirment qu'il peut être transposé dans les économies développées où la création monétaire a attiré vers le monde de la production marchande des catégories sociales qui lui étaient extérieures.

L'analyse de Richard CANTILLON reconnaît donc que la monnaie exerce une action sur l'économie réelle et n'établit la responsabilité de la création monétaire dans la hausse des prix que dans certaines conditions.

I.1.3. Les conséquences de l'inflation

Par rapport aux sociétés du passé et à leurs réorganisations brutales (crises, épidémies, famine, guerre, révolution), l'inflation est une régulation en douceur mais sans doute aussi efficace [Meister (1975)]. A travers cette idée apparaît toute la bivalence de l'inflation : Phénomène aux effets tout à la fois bénéfiques et néfastes.

Dans cette section, nous allons analyser les effets bénéfiques de l'inflation d'une part et les effets néfastes d'autre part.

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I.1.3.1. Les effets bénéfiques de l'inflation

Caractérisée par une augmentation des revenus nominaux distribués, l'inflation peut contribuer à soutenir la demande globale et, partant, à stimuler la croissance économique. Deux facteurs principaux sont susceptibles de justifier l'existence d'une relation entre l'inflation et la croissance économique :

- L'inflation allège les dettes des agents économiques ;

- L'inflation améliore, par l'effet de levier, la rentabilité financière des entreprises.

I.1.3.1.1. Allégement des dettes des agents économiques

L'inflation diminue le coût réel de l'endettement en fonction de la différence entre la hausse du niveau général des prix et les taux d'intérêt débiteurs en général non révisables ; ménages et entreprises ont longtemps bénéficié des taux d'intérêt réels faibles, voire négatifs.

En effet, l'inflation allège la charge de remboursement réel d'un débiteur.

La somme reversée au créancier peut même être, en valeur réelle, inférieure à celle empruntée si le taux d'inflation devient supérieur au taux d'intérêt.

Considérons par exemple qu'un thésauriseur, conscient de la ponction que l'inflation opère sur son épargne, trouve pour son avoir de 100 000 FBU, un emprunteur acceptant de lui accorder un taux d'intérêt nominal de 10% pour l'emprunt sur la période. En francs constants, la somme rendue sera de 100 000 + (100 000*0.1) =110 000FBU.

Si le taux d'inflation a été de 15 %, nous pouvons déterminer ce que représente réellement cette somme en termes de pouvoir d'achat. Le coût réel de l'emprunt apparaît si l'on comptabilise le montant du remboursement en francs constants.

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Celui-ci est de :(110 000*100)/115 =95 652 F Bu

L'emprunteur a ainsi réalisé un gain de 100 000-95 652 = 4 348 FBU. Non seulement le créancier ne s'est pas enrichi, mais il n'a pas réussi à préserver sa richesse.

On assiste ainsi à un transfert de richesse au profit de l'emprunteur chaque fois que le taux d'intérêt réel est négatif.

I.1.3.1.2. Amélioration de la rentabilité financière des entreprises

L'inflation exerce une action d'un autre ordre sur la rentabilité des entreprises. En effet, comme elle réduit le poids de la dette, les entreprises sont d'autant plus incitées à recourir au financement extérieur que leur taux de profit interne est supérieur au taux d'intérêt des capitaux empruntés car une telle situation élève la rentabilité de leurs fonds propres : c'est ce que l'on appelle l'«effet de levier».

I.1.3.2. Les effets néfastes de l'inflation

Lorsqu'elle se pérennise dans la société, l'inflation peut aussi entraîner des effets néfastes : elle perturbe la répartition macroéconomique des revenus et accroît l'incertitude globale.

I.1.3.2.1. La perturbation de la répartition macroéconomique des revenus

Tous les agents ne peuvent pas évaluer leurs revenus à la même vitesse que l'inflation. Celle- ci favorise une redistribution occulte des revenus : elle est favorable aux emprunteurs et aux titulaires de revenus flexibles, mais elle pénalise les épargnants, les créanciers et les titulaires de revenus imparfaitement indexables.

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I.1.3.2.2. L'apparition de l'incertitude

En rendant incertaine l'évolution des valeurs nominales des prix et des revenus, l'inflation complique les prévisions économiques et rend la croissance économique plus chaotique. En effet, l'avenir apparaît risqué car l'inflation rend «myope».

En effet, lorsque les prix varient, il est difficile de distinguer les mouvements de prix relatifs et le mouvement général des prix. Si la réalité des mouvements est difficile à appréhender, leur anticipation est encore plus incertaine. La variabilité des prix et l'éventuelle modification des prix relatifs engendrent une incertitude sur les prix futurs. Cette incertitude rend le calcul individuel moins efficace. Les décisions prises par les agents ne sont plus nécessairement optimales et la mauvaise allocation des ressources conduit à une situation sous-optimale au sens de Vilfredo PARETO (1981).

En définitive, l'inflation peut conduire, lorsqu'elle est forte, à un ralentissement de la croissance économique, du produit global et d'une détérioration de l'emploi. D'autre part, lorsque l'inflation nationale est plus forte qu'à l'étranger, elle réduit la compétitivité de l'économie et conduit à procéder à des réajustements monétaires.

L'intensité et la fréquence de l'inflation font que les pouvoirs publics cherchent à élaborer les stratégies appropriées pour y remédier. C'est ce que traite la section suivante.

I.1.4. Les politiques de lutte contre l'inflation

La diversité des origines du processus inflationniste conduit les pouvoirs publics à mettre en place de multiples instruments pour lutter tant contre les causes que contre les effets de l'inflation.

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Deux grands types de politiques sont principalement utilisés : des politiques de régulation conjoncturelle et des politiques de régulation structurelle de l'évolution des prix.

I.1.4.1. Les moyens d'une régulation conjoncturelle de l'inflation

Dans une économie de marché, les moyens de régulation conjoncturelle se situent à la fois au niveau macroéconomique et au niveau microéconomique. Pour lutter contre l'inflation, les pouvoirs publics peuvent en effet agir par le contrôle tant du budget et de la monnaie que par celui des prix et des revenus.

I.1.4.1.1. Les instruments de régulation du budget et de la monnaie

Afin de réduire un écart inflationniste conjoncturel, les pouvoirs publics peuvent contracter la demande globale en utilisant les instruments macroéconomiques que sont les politiques budgétaire et monétaire.

a) La politique budgétaire et lutte contre l'inflation

La politique budgétaire de lutte contre l'inflation s'appuie sur la recherche de l'équilibre des finances publiques et de la réduction du déficit budgétaire d'une part et sur la mise en place d'un financement non monétaire du déficit budgétaire d'autre part. En effet, l'équilibre peut être atteint par une réduction des dépenses de l'Etat et par une augmentation des recettes publiques. La réduction du déficit budgétaire provoque une baisse du niveau du revenu global et contribue par là même à atténuer les tensions inflationnistes. Une telle situation est favorable à l'équilibre des finances publiques et à la réduction du déficit budgétaire.

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De plus, en empruntant les moyens de financement disponibles pour le reste de l'économie et notamment pour l'investissement, le financement du déficit par l'épargne pousse les taux d'intérêt à la hausse ; le ralentissement de l'activité qui s'en suit exerce une action déflationniste.

Dans un double souci d'économies budgétaires et de recherche d'une plus grande efficacité économique, l'Etat peut se désengager peu à peu de certains domaines d'activité. Ces mouvements de privatisation et de déréglementation qui constituent un processus global de dérégulation participent de la sorte à une politique de lutte contre l'inflation.

b) La politique monétaire et lutte contre l'inflation

La politique monétaire joue un rôle croissant dans la lutte contre l'inflation : l'idée maîtresse, largement inspirée du courant monétariste est que le contrôle de la quantité de monnaie doit permettre de maîtriser l'évolution du niveau général des prix. A cette fin, les pouvoirs publics peuvent recourir à deux instruments essentiels à savoir la politique de réduction du taux de liquidité de l'économie et la politique du maintien de la valeur externe de la monnaie. Ces politiques économiques conduisent donc à une réduction des tensions inflationnistes. La recherche d'un réglage de la demande par une combinaison des politiques budgétaire et monétaire s'appuie sur le fait que, d'une manière générale, la politique monétaire a une action rapide mais indirecte, alors que la politique budgétaire agit de manière plus directe mais avec des délais qui peuvent être importants. Ce constat conduit à la conception d'une politique conjoncturelle, dénommée politique mixte, associant une stratégie budgétaire et des tactiques monétaires.

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I.1.4.1.2. Les instruments de régulation des prix et des revenus

A côté des instruments classiques de régulation macroéconomique, ont souvent été mis en place des moyens d'intervention plus microéconomiques pour lutter contre l'inflation : le contrôle des prix et la politique des revenus.

a) Le contrôle des prix

C'est une politique qui s'attaque aux effets de l'inflation (la hausse des prix) plus qu'à ces causes profondes ; elle consiste, selon les circonstances, soit à bloquer artificiellement les prix ; soit à administrer leurs évolutions. Les diverses mesures de contrôle des prix des biens et services du secteur concurrentiel se sont souvent accompagnées de mesure de freinage de la progression des tarifs publics, qui ont par ailleurs longtemps dégradé la situation financière des entreprises publiques. Cependant, l'efficacité de la réglementation des prix apparaît doublement contestable :

- Tout d'abord parce que le blocage, s'il brise momentanément l'inflation, ne permet pas de la juguler durablement ;

- Ensuite parce que toute administration des prix est peu rationnelle dans une économie de marché ou la liberté de fixation des prix est érigée en principe.

b) La politique des revenus

L'expérience montre qu'il ne peut y avoir de véritable contrôle des prix sans contrôle des salaires ; composante essentielle des coûts de revient des entreprises, les salaires ont été ainsi, à des fins de lutte contre l'inflation et de réalisation de certains objectifs sociaux, l'objet de réglementations variées dans le cadre de la «politique des revenus».

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Etant donné que les principaux objectifs de la politique des revenus sont la fixation, pour une période donnée, des normes non inflationnistes de progression des revenus nominaux et l'assurance d'une meilleure répartition de la richesse créée, les gouvernements sont alors amenés à adapter ces objectifs dans la lutte contre l'inflation. D'une part, ils exercent un contrôle des variations des salaires en fonction de l'évolution de multiples variables économiques : taux de croissance, productivité du travail au niveau naturel et par branche de production. D'autre part, dans un souci de répartition non inflationniste des fruits de la croissance, les pouvoirs publics peuvent par exemple procéder à une redistribution des revenus ou de la fortune par le biais de la politique fiscale et des transferts.

I.1.4.2. Les moyens d'une régulation structurelle de l'inflation

L'évolution des prix depuis 1945 a montré qu'une part de l'inflation était liée aux structures économiques internes [Biales (1991)]. La lutte contre une telle inflation exige l'emploi de moyens appropriés.

I.1.4.2.1. Restauration du rôle des marchés

La concurrence joue un rôle essentiel de régulation des prix : elle permet en effet d'éliminer les rentes de situations inflationnistes et de contraindre les entreprises à mener une politique plus rationnelle en recherchant des gains de productivité.

I.1.4.2.2. Suppression des mécanismes amplificateurs de la hausse des prix

Il existe, dans toute économie à tradition inflationniste, des mécanismes de propagation et d'amplification des déséquilibres inflationnistes, comme l'indexation automatique des salaires sur la hausse des prix, ou encore la contagion d'avantages consentis dans des entreprises productives à des secteurs qui le sont moins.

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Par ailleurs, la compression des salaires est de nature à atténuer l'inflation par la demande. Elle se traduit aussi par une réduction de l'inflation par les coûts. Cette réduction est d'autant plus forte que l'amélioration de la productivité autorise une baisse des coûts salariaux sans diminution des salaires nominaux.

I.2. Littérature empirique de l'inflation et de la croissance économique

Dans un colloque international tenu en Istanbul sur « Inégalités et développement dans les pays méditerranéens » en Turquie du 21 au 23 mai 2009, l'étude menée par deux économistes Teheni EL GHAK et Hajer ZARROUK «Développement financier et inégalité de revenu : analyse empirique sur les données de panel », a révélé le rôle des variables monétaires dans l'explication des inégalités de revenus. En effet, les résultats soulignent qu'un niveau élevé d'inflation entrave la convergence économique des pays. Cependant, un système monétaire développé aide à réduire les inégalités des revenus. Les études empiriques ne semblent pas répondre définitivement et clairement aux coûts et avantages d'une politique monétaire expansionniste. Toutefois, de nombreux économistes ont démontré l'existence d'un lien négatif entre le niveau d'inflation et la croissance économique. Une inflation élevée peut éroder l'intermédiation financière en affectant l'utilité des actifs monétaires et en conduisant à des décisions politiques qui déforment la structure financière. Elle peut introduire des distorsions dans le choix des investissements productifs en défavorisant les investissements à long terme.

Au Sénégal, dans leur travail « Le Sénégal en quête d'une croissance durable », Abdoulaye DIAGNE et Gaye DAFFE (2002) ont montré l'existence d'une relation négative entre le niveau d'inflation et la croissance économique (le coefficient associé à la variable explicative IPC est de -0.153).

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Une inflation forte peut être le signe d'une imperfection du marché financier. Néanmoins, un niveau d'inflation modéré (7 à 9% par an) n'est incompatible avec une croissance rapide. En effet, une croissance forte peut contribuer à la stabilité des prix, en renforçant la base imposable et donc en réduisant le besoin de création monétaire pour le financement du déficit budgétaire. Toutefois, une croissance forte peut également exacerber les conflits sociaux pour le partage du revenu national et donc conduire à une spirale inflationniste liée aux coûts. C'est pourquoi l'interprétation de l'effet de l'inflation sur la croissance économique doit être faite avec prudence surtout si le taux moyen de la hausse des prix dépasse rarement 12% ; ce qui est le cas du Sénégal.

En France, Olivier BRUNO et Patrick MUSSO (2005), dans leur étude « Volatilité de l'inflation et croissance économique », ont montré un modèle simple de croissance endogène dans lequel la composante systématique (anticipée) de la politique monétaire a un impact non linéaire sur le taux de croissance de long terme de l'économie. Ils ont montré également que, hors sentier régulier, la volatilité de l'inflation (anticipée et non anticipée) influence négativement le taux de croissance économique. Il apparaît notamment qu'en univers incertain, le mécanisme d'épargne de précaution induit par la volatilité de l'inflation est toujours dominé par un effet de revenu dû à l'augmentation du rendement global espéré de l'épargne. Ces résultats sont compatibles avec les différentes analyses empiriques de la relation inflation-épargne et de l'influence de la volatilité de l'inflation sur la croissance économique.

D'après ces auteurs, il est aujourd'hui banal d'affirmer que les effets de long terme de la politique monétaire sont difficiles à quantifier. Les nombreux travaux empiriques réalisés sur le sujet n'ont réussi qu'à démontrer l'extrême difficulté d'un tel exercice.

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Leurs conclusions sont souvent ambigües et peu robustes. Les seuls résultats réellement significatifs qu'il semble possible de dégager de ces études peuvent être résumés par les points suivants :

- L'inflation est fortement positivement corrélée avec l'évolution de la masse monétaire [McCandeless et Weber (1995)] ;

- La croissance économique de long terme est inversement reliée à la volatilité de l'inflation [Judson et Orphanides (1966)], [Andres, Domenech et Molinas (1966)] ;

- Il existe une corrélation positive entre l'évolution de la masse monétaire et la croissance économique de long terme, mais uniquement pour les pays dont les taux d'inflation moyens sont relativement faibles (pays de l'OCDE). La relation n'est plus significative lorsqu'on prend en compte un échantillon de pays plus étendu [McCandeless et Weber (1995)].

En définitive, le travail de recherche scientifique fait appel à la littérature antérieure pour montrer sa valeur ajoutée afin d'en corriger les imperfections éventuelles. Après avoir interrogé la théorie traitant de l'inflation et de la croissance économique dans le premier chapitre, il s'avère indispensable de mener une analyse descriptive sur base des faits observés. Le second chapitre est consacré à l'analyse descriptive de l'activité économique et du processus inflationniste pour le cas du Burundi. Dans cet ordre d'idée, ce chapitre permet de vérifier partiellement les hypothèses que nous avons posées au départ.

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CHAP. II : LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET LE PROCESSUS

INFLATIONNISTE AU BURUNDI : UNE APPROCHE DESCRIPTIVE

Les problèmes des économies de bon nombre de pays du monde entier en général et des pays en voie de développement en particulier ne sont pas à rechercher dans un passé récent. La majorité des puissances actuelles ont connu dans le passé des difficultés de tous ordres : difficultés politiques, économiques et sociaux. Alors que ces difficultés ont laissé des effets didactiques pour certains pays actuellement développés, certains dirigeants, en Afrique surtout, voyaient dans ces troubles la « très bonne occasion de renchérir leurs agendas privés ».

Ayant constaté au début des années 80 que le phénomène d'inflation prenait une allure sans précédente dans plusieurs pays du tiers monde, le FMI initia des programmes de stabilisation afin de promouvoir le développement socioéconomique ; cela à travers les programmes d'ajustement structurels (PAS). Entre autres recommandations, assainir les finances publiques, promouvoir le secteur privé, contrôler rigoureusement la masse monétaire, pour ne citer que ceux-là étaient considérés comme obligatoires aux Etats africains accusés de mauvais gestionnaires des affaires publiques.

Le Burundi ne peut pas s'écarter de cette réalité qui prévalait dans bon nombre de pays en voie de développement. Des taux d'inflation inconnus jusqu'alors ont été observés vers la fin des années 1990 avec les sanctions que les pays partenaires économiques ont affligées au Burundi.

Dans le présent chapitre, il est question de mettre à jour l'évolution du PIB et de l'inflation le long de notre période d'étude en s'appuyant sur une analyse descriptive. Une évolution de la production par secteur et par branche d'activité économique sera aussi présentée.

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Les données présentées dans ce chapitre ont été tirées des différentes publications périodiques de la BRB et dans le document « Economie burundaise » publié annuellement par le Ministère de la Planification, du Développement et de la Reconstruction Nationale.

II.1. Le secteur réel

L'économie réelle est définie comme l'ensemble des mécanismes de production, de distribution et de consommation de biens et services.

Par opposition, les moyens servant à financer ces activités relèvent de la sphère financière. La comptabilité nationale est une représentation schématique et quantifiée de l'activité économique d'un pays. Elle prend en compte de nombreux indicateurs macroéconomiques dont le plus important est le PIB (Produit Intérieur Brut) qui est un indicateur qui mesure la production de l'activité économique nationale au cours d'une période donnée, généralement une année.

Il correspond à la somme des valeurs ajoutées des différents agents économiques regroupés par secteur et par branche. C'est le PIB au coût des facteurs auquel on ajoute les taxes indirectes sur la consommation des biens et services produits diminuées des subventions octroyées pour avoir le PIB au prix du marché.

L'économie est subdivisée en trois secteurs à savoir le secteur primaire, le secteur secondaire et le secteur tertiaire.

Le secteur primaire concerne l'exploitation directe des ressources naturelles. Il est subdivisé en trois branches : l'agriculture de rente, l'agriculture vivrière et les autres produits primaires à savoir l'élevage, la pêche et la sylviculture.

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Même si les chiffres peuvent avoir changé, la conviction est que les variations sont dans des proportions faibles. Le recensement général de la population en 1990 estimait la population rurale et agricole à 93.7% de la population totale. Cette agriculture est dominée par les cultures des produits dits non échangeables.

Le secteur secondaire concerne les industries de transformation des matières premières issues du secteur primaire. Il comprend la branche industries, énergie, mines auxquelles sont ajoutées les activités artisanales de transformation y compris la forge et la vannerie et la branche constructions.

Le secteur tertiaire regroupe les services aussi bien parapublics que privés et administratifs. Il s'agit donc de tous les services que l'on peut subdiviser en deux branches qui sont les services marchands et les services non marchands. Les services non marchands sont représentés par l'administration publique tandis que les services marchands sont constitués par le commerce, les transports, télécommunications et les autres services privés.

Les ressources de l'économie sont constituées du PIB et des importations.

Les emplois de l'économie regroupent la consommation finale, l'investissement et les exportations.

Pour étayer l'idée de la subsistance de l'économie burundaise, il convient d'analyser la part de chaque secteur à la formation du PIB au coût des facteurs. La part du secteur primaire dans le PIB est la plus élevée comme le témoigne le graphique n°1 :

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Graphique n°1 : Evolution du PIB par chaque secteur de 1980 à 2008 en M BIF (prix courants)

1400000

1200000

1000000

400000

800000

600000

200000

0

Années

Source : Nous-mêmes à partir des données du tableau n°1 repris en annexes

Secteur primaire Secteur secondaire

Secteur tertiaire PIB au coût des facteurs en MBIF

A travers ce graphique, il ressort clairement que la formation du PIB au coût des facteurs est marquée par une prépondérance du secteur primaire suivi par le secteur tertiaire ; le secteur secondaire venant en troisième lieu tout au long de notre période d'analyse. Cependant, à partir de l'année 1999, la part du secteur tertiaire commence à augmenter dans des proportions remarquables par rapport aux années antérieures jusqu'à même dépasser celle du secteur primaire respectivement en 2000, 2001, 2003 et 2004.

De par ce constat, la confiance des opérateurs économiques, le progrès des télécommunications et des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC), le transport ainsi que la reprise du tourisme sont des raisons probables pour caractériser cette situation.

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II.1.1. Le secteur primaire

La population burundaise est essentiellement agricole et plus de 90% de la population vivent des produits vivriers et de l'élevage [MPDRN (2004)].

Le secteur primaire est plus important au Burundi si l'ont tient compte de son apport dans le PIB. Ce secteur comprend l'agriculture vivrière, l'agriculture de rente ou d'exportation, l'élevage, la pêche et la sylviculture.

II.1.1.1. L'agriculture vivrière

L'agriculture vivrière constitue l'activité économique la plus importante au Burundi si on tient compte de la population active qu'elle occupe et de sa place dans l'économie nationale. Cependant, ce secteur est soumis à plusieurs contraintes qui réduisent significativement ses performances entre autres une atomisation progressive des exploitations agricoles résultant de l'accroissement démographique et la faible disponibilité d'emplois non agricoles en milieu rural. La production vivrière est composée en grande partie par 4 types principaux de cultures à savoir les céréales, les légumineuses, les racines et tubercules ainsi que les bananes. Cette agriculture occupe une place de choix dans l'économie dans la mesure où elle contribue à elle seule à 25% du PIB [MPDRN (2006)].

II.1.1.2. Les cultures de rente ou d'exportation

Cette branche regroupe l'ensemble des produits agricoles exportés. Il s'agit essentiellement du café et du thé, en petite quantité du coton ainsi que les peaux, le quinquina et le tabac.

Ce secteur ne représente qu'une proportion minime du PIB et des terres cultivées mais il assure plus de 80% des recettes d'exportations et joue par conséquent un rôle prépondérant dans l'économie du pays [MPDRN (2006)].

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II.1.1.3. L'élevage

L'élevage demeure extensif sur pâturage avec des races locales peu productives. Toutefois, on observe ces derniers jours l'introduction progressive de races laitières mais les effectifs restent limités par l'insuffisance de géniteurs et de ressources financières. Les principales espèces élevées au Burundi sont les bovins, les caprins, les ovins, les porcins, les volailles, les lapins et les abeilles sans oublier la production des produits dérivés (lait, beurre, oeufs et du miel).

Toutefois, la crise sociopolitique qui a secoué le pays n'a pas épargné l'élevage. Les événements tragiques que le Burundi a connus depuis le 21 octobre 1993 ont, à eux seuls, emporté un grand nombre de cheptel surtout pour le gros bétail.

II.1.1.4. La pêche

La pêche quant à elle, représente toujours une part très minime dans l'ensemble du secteur primaire. Ceci est dû surtout au fait qu'il s'agit d'une pêche essentiellement artisanale et limitée en source d'approvisionnement.

Comme dans le cas de l'élevage, la crise sociopolitique qu'a connue le Burundi a fragilisé le secteur de la pêche. Certaines plages de la province Bujumbura ont fermé du fait de l'insécurité qui régnait dans cette zone de pêche.

Le graphique suivant montre l'évolution de la production du secteur primaire :

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Graphique n°2 : Evolution de la production du secteur primaire de 1980 à 2008 en M BIF (prix courants)

400000

700000

600000

500000

300000

200000

100000

0

Années

Source : Nous-mêmes à partir des données du tableau n°2 repris en annexes

Agriculture vivrière Agriculture rente

Elevage, pêche et sylviculture Secteur Primaire

De par ce graphique, il ressort que la production du secteur primaire provient essentiellement de l'agriculture vivrière tandis que l'agriculture de rente se concurrence avec l'élevage, pêche et sylviculture.

Comme le montrent les données du tableau n°2 en annexes, la contribution l'agriculture vivrière dans le secteur primaire varie entre 72.11% et 82.5% respectivement le pourcentage le plus bas remarqué en 1981 et le plus élevé en 1993. Quant à l'agriculture de rente, la part en pourcentage du PIB dans le secteur primaire varie entre 2.42% et 13.16% respectivement le pourcentage le plus bas remarqué en 2005 et le plus élevé en 1981. Les autres produits primaires comprenant l'élevage, la pêche et la sylviculture contribuent dans les pourcentages qui oscillent entre 9.81 % et 16.55 % respectivement le pourcentage le plus bas observé en 1998 et le plus élevé en 1985.

En fin de compte, l'économie burundaise est une économie de subsistance dominée par l'agriculture vivrière qui comprend des cultures variées dont la quasi-totalité est destinée à la satisfaction des besoins alimentaires, donc la

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production des biens non échangeables. C'est un cas typique d'agriculture de subsistance appelée aussi agriculture d'autoconsommation.

II.1.2. Le secteur secondaire

Ce secteur comporte les activités des industries diversifiées en l'occurrence les industries alimentaires, les industries chimiques, les industries de textiles et du cuir et les industries des matériaux de construction d'une part, l'artisanat, l'eau et l'énergie d'autre part. Le graphique ci-après illustre la répartition de la production intérieure par branche d'activité dans le secteur secondaire.

Graphique n°3 : Evolution de la production du secteur secondaire de 1980 à 2008 (en M BIF au prix courants)

250000

200000

150000

100000

50000

Industries, mines, énergie et artisanat Constructions Secteur secondaire

0

Années

Source : Nous-mêmes à partir des données du tableau n°3 repris en annexes

Ce graphique montre que le secteur secondaire est dominé par la branche industries, mines et énergie. Ces dernières années, l'écart entre les deux branches du secteur secondaire est énorme.

55

En effet, comme le montrent les données du tableau n°3 en annexes, la branche industries, mines et énergie représente plus de 60 % tout au long de notre période d'étude jusqu'à dépasser 92% en 1991. Toutefois, la branche constructions occupe un pourcentage variant entre 7.4% et 53.18 % valeurs respectives des années 1992 et 1991. Comparativement aux autres années comme le montre le tableau n°3 en annexes, cette branche représentait une part importante dans le secteur secondaire de 1982 à 1985. A la fin de 1985, le rendement de la branche constructions a chuté. Le rendement le plus élevé est celui de 1991 où la branche constructions représentait une part plus élevée que celle de la branche industries, mines et énergie. Toutefois, la part de cette branche dans le secteur secondaire a augmenté jusqu'à dépasser 30% ces 4 dernières années. A partir de 2005 jusqu'à la fin de notre période d'étude, les deux branches du secteur secondaire contribuent dans des proportions presque constantes 68.86%, 67.83%, 67.51%, 68.10% et 31.14%, 32.17%, 32.49%, 31.90% respectivement pour la branche industries, mines, énergie et artisanat et la branche constructions. Ces valeurs varient autour d'une moyenne respective de 68.07% et 31.92%.

II.1.3. Le secteur tertiaire

Le secteur tertiaire est composé en grande partie (environ 60%) de la production de services non marchands par les administrations publiques ; le reste étant partagé entre les activités de transports, postes et télécommunications, les activités commerciales et en fin les services modernes comme les banques et les assurances, les services rendus par les bars et les restaurants (autrement dit les services marchands) [MPDRN (2007)].

Les activités de la branche services non marchands prennent le devant comme le montre le graphique n°4 suivant :

56

Graphique n°4 : Evolution de la production du secteur tertiaire de 1980 à 2008 en M BIF (prix courants)

450000

400000

500000

350000

300000

250000

200000

150000

100000

50000

0

Années

Source : Nous-mêmes à partir des données du tableau n°4 repris en annexes

A travers ce graphique, il ressort que la production de services non marchands est plus développée que celle des services marchands.

Services marchands Services non marchands Secteur tertiaire

En effet, comme le montrent les données du tableau n°4 en annexes, au début des années 1980, les services marchands représentaient plus de 50% dans la production du secteur tertiaire avec 52.62%, 53.31%, 51.72% respectivement en 1980, 1981 et 1983. Comme le montre les valeurs des 11 dernières années de notre période d'étude, la part de chaque branche dans le secteur tertiaire varie dans de moindres proportions. La part des services marchands tourne autour d'une moyenne de 34% alors que celle des services non marchands oscille autour d'une moyenne de 63%.

57

II.2. L'évolution de l'inflation de 1980-2008

Le phénomène « inflation » n'est pas récent ici au Burundi. Le début des années 80 a été marqué par des taux d'inflation plus élevés dans bon nombre de pays en voie de développement. Une telle situation est allée jusqu'à inquiéter les institutions de Bretton woods. Ces institutions n'ont pas accueilli l'inflation mains ouvertes. EIles ont de même adressé des recommandations aux Etats du tiers monde en mettant sur pied les Programmes d'Ajustement Structurel (PAS). Ces recommandations telles qu'évoquées au début du second chapitre sont entre autres assainir les finances publiques, promouvoir le secteur privé, contrôler rigoureusement la masse monétaire. Les Etats du tiers monde dont le Burundi furent qualifiés de mauvais gestionnaires et le Fonds Monétaire International demandait alors à ces pays de mettre en avant la privatisation d'autant plus que les subventions octroyées par l'Etat aux entreprises publiques pourraient être affectées ailleurs.

L'inflation a battu le record dans la deuxième moitié de la décennie 1990 quand les pays partenaires économiques du Burundi lui ont pris des sanctions économiques. Dans la présente section, nous allons présenter de façon descriptive comment le taux d'inflation, le taux de croissance de la masse monétaire et le taux de change ont évolué de façon comparative.

II.2.1. Les statistiques des prix

Au Burundi, un indice des prix à la consommation est obtenu à partir des calculs statistiques ; ces derniers mesurant l'évolution des prix du très grand nombre de biens et services qu'achètent les ménages. C'est une mesure du pouvoir d'achat de la monnaie par rapport à un ensemble fixe de biens et services de consommation marchands. Les données sur les statistiques des prix sont établies sur la base des relevés des prix collectés par l'ISTEEBU aux différents marchés de la capitale de Bujumbura.

58

Le panier de la ménagère est composé des articles répartis en huit groupes à savoir :

1. Alimentation ;

2. Logement;

3. Habillement ;

4. Articles de ménage ;

5. Services médicaux ;

6. Transport et communication ;

7. Culture, loisir et enseignement ;

8. Autres biens et services.

Cette classification a été adoptée à l'issu d'une enquête effectuée en 1991. Pour calculer l'IPC, on emploie la formule de Laspeyres ou celle de Paasche. Le graphique suivant montre l'évolution du taux d'inflation le long de notre

période d'analyse :

Graphique n°5 : Evolution du taux d'inflation de 1980 à 2008

35

30

25

20

15

10

-5

5

0

Taux d'inflation

Années

Source : Nous-mêmes à partir des données du tableau n°5 repris en annexes

Il ressort de ce graphique que le taux d'inflation évolue en forme de dents de scie et le pouvoir d'achat des agents économiques n'a cessé de se détériorer énormément ces dernières années.

59

Comme le montre le tableau n°5 en annexes, les taux d'inflation tournent dans une bande de -1.2% en 2002 et 31.2% en 1997.

En 1980-1981, les conditions climatiques défavorables sont à l'origine du taux d'inflation de 12.07% observé en 1980. Le taux d'inflation de 14.4% de 1984 est quant à lui principalement lié à la décision du gouvernement prise en novembre 1983 de dévaluer le FBU. Par la suite, ce taux a sensiblement ralenti en 1985 où il était de 3.6% grâce à une offre améliorée des produits vivriers, à la baisse de l'indice d'habillement et à la stabilité de celui des transports. En 1986, ce taux est passé à 1.8% à la suite de bonne performance de la production caféière. En 1987, ce taux est tiré à 7.1% causé principalement par la chute brutale des cours du café. Depuis 1993 jusqu'à 1997, on a assisté à une détérioration continue du pouvoir d'achat de la population burundaise liée à une accélération du taux d'inflation qui est indubitablement lié au blocus économique depuis 1996 et à la crise qui ont paralysé la machine économique du Burundi. Après la levée de ces sanctions en 1999, ce taux a diminué et le taux d'inflation le plus élevé de 2000 est liée à la crise persistante conjuguée à des facteurs exogènes qui ont laissé le pays dans un marasme économique. Le long de cette année, tous les secteurs d'activités ont été affaiblis et plus particulièrement le secteur primaire qui a pâti d'une sévère sécheresse. Cette dernière a entraîné des effets néfastes sur la production agricole. En effet, l'année 2000 a été marquée par le renchérissement des produits vivriers et du logement ainsi que l'envolée des huiles minérales.

S'agissant de l'année 2002, la seule à avoir un taux d'inflation négatif le long de notre période d'étude, l'économie burundaise a été caractérisée par des résultats performants avec une abondante production caféière et le taux d'inflation a passé de 9.3% à une baisse de 1.3%. Par la suite, ce taux s'est accru de 10.7% en 2003 suite à l'offre insuffisante des produits de consommation courante liée à l'insécurité persistante dans certaines régions du pays et aux mauvaises conditions climatiques.

60

En 2006, le coût de la vie de la population s'est faiblement renchéri de 2.7% suite à la disponibilité des produits de première nécessité pendant les neuf premiers mois de l'année. Le taux d'inflation de 8.7% observé en 2007 est principalement dû au renchérissement des produits pétroliers et vivriers ainsi que ceux de la BRARUDI.

En 2008, le pouvoir d'achat des ménages, tel que mesuré par l'IPC des ménages à Bujumbura, s'est fortement détérioré de 24.5% contre 8.4% en 2007. Une telle situation est indubitablement liée à la hausse des prix des produits alimentaires et hors-alimentaires.

II.2.2. Evolution de la masse monétaire et son influence sur le taux

d'inflation

Au Burundi comme dans bon nombre de pays, l'on distingue deux types d'agrégats monétaires.

L'agrégat M1, aussi appelé masse monétaire au sens strict ou encore disponibilités monétaires, est constitué par les billets et pièces en circulation hors banques ainsi que les dépôts à vue dans le système bancaire. La composition fiduciaire des billets de la monnaie burundaise est la suivante : billets de 10 000F, de 5 000F, de 2 000F, de 1 000F, de 500F, de 100F, de 50F, de 20F, de 10F. Les pièces métalliques, sont au nombre de trois : celle de 10F, de 5F et de 1F. L'agrégat M2 comprend M1 auquel il ajoute les quasi-monnaies. Cet agrégat est aussi appelé masse monétaire au sens large. Il est utilisé comme indicateur de mesure de la croissance économique à travers le taux de sa variation comparé au taux de variation du PIB. Au Burundi, la masse monétaire a tendance à la hausse comme le graphique suivant en est parlant.

61

Graphique n°6 : Evolution de la masse monétaire au sens large et de ses composantes de 1980 à 2008 (en MBIF)

400000

500000

300000

200000

100000

0

Années

Source : Nous-mêmes à partir des données du tableau n°6 repris en annexes

Masse monétaire M1 Quasi-monnaie Masse monétaire M2

Ce graphique montre que la masse monétaire ne cesse d'augmenter d'année en année. Les disponibilités monétaires sont plus élevées par rapport à la quasi-monnaie.

Comme le montre le tableau n°6 en annexes, le taux de croissance de la masse monétaire a fluctué dans une bande allant de -2.43% en 1995 à 45.55% en 1999. Ce taux est de 34.25% en 2008 contre 10.06% l'année précédente. Le taux d'inflation a aussi cru dans des proportions remarquables 24.5% en 2008 contre 8.4% en 2007. Comme le montre les données du tableau n°7 en annexes, toutes ces 5 dernières années de notre période d'étude, les deux taux varient dans le même sens ce qui montre que durant cette période, l'inflation paraît être le plus d'origine monétaire. Toutefois, pour certaines années, le taux de croissance de la masse monétaire et celui d'inflation varient en sens inverse. C'est le cas des années 1984, 1995, 2000, .... Les taux de croissance de la masse monétaire sont variables chaque année et le taux le plus élevé est celui de 1999 où le Burundi traversait une situation lourde à cause des sanctions décidées par les pays partenaires économiques. En définitive, l'évolution comparée du taux de

62

croissance de la masse monétaire et du taux d'inflation apparaît sur le graphique suivant :

Graphique n°7 : Evolution comparée du taux de croissance de la masse monétaire et du taux d'inflation (en %) de 1980 à 2008

-10,00

40,00

50,00

30,00

20,00

10,00

0,00

Taux de croissance de la masse monétaire Taux d'inflation

Années

Source : Nous-mêmes à partir du tableau n°6 en annexes

On soupçonne une nette corrélation entre le taux de croissance de la masse monétaire et le taux d'inflation. Plus profondément, le taux d'inflation monte chaque fois que le taux de croissance monétaire augmente et diminue dans le cas contraire, et ce résultat semble plus vraisemblable durant toute la période allant de 1994, où les pics de la croissance monétaire correspondent avec ceux de la croissance du taux d'inflation. Cette situation montre justement que durant la période de la guerre civile au Burundi, l'inflation semble être le plus d'origine monétaire. Cela résulterait des déficits financés par la création monétaire. Ces constats convergent avec les résultats empiriques dégagés par les économistes français McCandeless et Weber (1995). D'après ces auteurs, l'inflation est fortement positivement corrélée avec l'évolution de la masse monétaire.

63

II.2.3. Volatilité du taux de change et son influence sur le taux d'inflation

Compte tenu de la dévaluation de la monnaie nationale burundaise ou des fluctuations des prix internationaux, le renchérissement des biens importés, notamment des produits pétroliers, se répercute immédiatement ou à moyen terme sur le prix des denrées produites et offertes localement. C'est l'inflation importée [Bararuzunza (2008)].

Ce mécanisme de transmission s'explique au travers notamment de la théorie des prix relatifs. La notion de prix relatifs désigne ici le rapport entre les prix intérieurs, c'est-à-dire des biens et services produits nationalement, et les prix extérieurs, c'est-à-dire des biens et services produits dans le reste du monde [Dornbush (1976), Kouri (1975), Mundell (1974)].

Ce canal de transmission des fluctuations des prix internationaux est implicitement lié au principe de la «parité des pouvoirs d'achat» qui stipule que le prix d'un bien devrait être le même partout où il est échangé, ce qui signifie que le taux de change d'une monnaie dépend du niveau d'inflation pratiqué dans les partenaires étrangers et que, dans un pays quelconque, l'accroissement de l'inflation intérieure implique la dévaluation de la monnaie et inversement.

Pour le cas du Burundi, la corrélation entre le taux de change et le taux d'inflation pourrait être appréciée au travers du graphique suivant :

64

Graphique n°8: Taux de change effectif nominal et taux d'inflation (en %) de 1980 à 2008

180

160

140

120

100

-20

40

80

60

20

0

Taux de change effectif nominal Taux d'inflation

Années

Source : Nous-mêmes à partir du tableau n°8 en annexes

Il ressort de ce graphique que le taux de change n'influence pas directement et dans des proportions importantes le taux d'inflation. En effet, quand l'indice du taux de change effectif nominal a tendance à la baisse, le taux d'inflation ne suit pas. Ceci s'explique par le fait que les effets de la dévaluation sur l'inflation transitent par d'autres canaux dont la diminution sensible de la consommation de certains biens en provenance de l'extérieur, etc.

II.3 Evolution comparée du taux de croissance du PIB et du taux d'inflation

Comme nous l'avons évoqué dans les sections antérieures, le pouvoir d'achat de la population s'est détérioré d'années en années à cause de la hausse des prix qui s'est aggravée ces dernières années de notre période d'étude.

Le graphique suivant montre une évolution comparée du taux d'inflation et de la croissance du PIB.

65

Graphique n°9 : Evolution comparée du taux de croissance du PIB et du taux d'inflation (en %) de 1980 à 2008

-20

40

20

0

Taux de croissance du PIB Taux d'inflation

Années

Source : Nous-mêmes à partir du tableau n° 7 en annexes

Il ressort de ce graphique que le taux d'inflation n'influence pas directement et proportionnellement le taux de croissance du PIB. En effet, on remarque qu'une hausse du taux d'inflation est associée soit à une hausse ; soit à une baisse de la production respectivement pour les années 1983, 1984, 1988, 1994, 1996, 1997, 2003, 2005, 2008 et 1987, 1991, 1993, 1995, 2000 et 2007.

La variation en sens inverse converge avec les résultats empiriques des économistes français Judson et Orphanides (1966) d'un côté ; et de l'autre Andres, Domenech et Molinas (1966). Les études empiriques menées respectivement par ces auteurs ont révélé que la croissance économique de long terme est inversement reliée à la volatilité de l'inflation.

De plus, au Burundi, une diminution du taux d'inflation n'est pas nécessairement liée à une croissance de l'activité économique et cela pour les années 1982, 1986, 1998, 1999,2002 et 2006. Tout cela montre que les variations du PIB sont expliquées par d'autres phénomènes (variables) en plus du taux d'inflation.

En définitive, ce chapitre était une occasion de mener une analyse descriptive des différentes variables qui influent sur le niveau de l'activité économique au Burundi et montrer l'évolution du taux d'inflation dans la période allant de 1980

66

à 2008. Toutefois, afin d'éviter des affirmations gratuites ou erronées sur les variables retenues pour expliquer le niveau du PIB, nous sommes amenés à passer par une analyse économétrique afin de confronter la théorie et les faits observés ; ce qui fait l'objet du troisième chapitre afin de vérifier empiriquement nos hypothèses de recherche.

67

CHAP. III : ANALYSE ECONOMETRIQUE DE L'INCIDENCE DE L'INFLATION SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE

« ...Ces petits modèles sont des abstractions. C'est l'économétrie qui détermine s'ils sont réalistes ou non... » [Arjo (1988)].

L'étude des phénomènes économiques porte sur la vérification des théories déjà existantes sur chaque concept de la science économique. La théorie économique est cependant souvent incertaine, allant jusqu'à des explications contradictoires. C'est pour cette raison qu'il s'avère toujours indispensable sinon crucial de confronter les énoncés théoriques aux faits observés.

L'économétrie est un outil à la disposition de l'économiste qui lui permet de confirmer ou d'infirmer les théories qu'il a construites [Bourbonnais (1998)]. L'économétrie a ainsi la tâche de mettre à l'épreuve des théories économiques par l'application des méthodes statistiques aux observations des phénomènes étudiés. A partir des relations explicatives exprimées sous forme d'équations, l'application des tests économétriques fournis des estimations de la valeur des coefficients ainsi que la précision attendue sur le sens de la relation. Comme dans toute recherche empirique, nous allons suivre un schéma qui consiste en la spécification du modèle, en l'estimation et l'évaluation du modèle retenu.

L'objet de ce troisième chapitre est ainsi de mener une analyse empirique au moyen des séries chronologiques que constitue la variable endogène d'une part et les variables exogènes d'autre part telles que nous les avons spécifiées dans les paragraphes qui suivent. C'est en fin l'occasion de mener une vérification empirique des hypothèses de recherche afin de les confirmer ou les infirmer. Pour ce faire, les tests préliminaires ont été faits sur les séries des variables du modèle et les résultats ont été interprétés sur base des critères édictés par la logique économétrique.

68

III.1. Spécification du modèle d'analyse

Comme nous l'avons déjà souligné, la spécification du modèle est l'une des étapes de toute démarche économétrique. Elle consiste à donner des confirmations sur les variables, sur les anticipations théoriques, sur la significativité ou non des coefficients des variables indépendantes, etc.

III.1.1. Présentation des variables du modèle

Les phénomènes économiques sont le résultat des interactions de plusieurs variables. Pour expliquer les phénomènes, l'analyste peut choisir des variables qu'il présume expliquer le plus les faits observés. Autrement dit, il est appelé à chercher la contribution d'une variable déterminée à l'explication d'un phénomène économique quelconque.

Dans le cadre du présent travail dont le point focal est l'évolution de l'indice des prix à la consommation et du niveau de l'activité économique, il s'agit d'analyser l'incidence de la variation du taux d'inflation sur la croissance économique au Burundi.

La spécification des variables comprendra d'une part la variable dépendante (PIB) et de l'autre les variables indépendantes (IPC, M2, TCER).

III.1.1.1. Explication de la variable dépendante : le PIB

Le présent chapitre a pour objectif principal de déterminer les différents éléments qui peuvent intervenir dans l'explication du niveau de l'activité économique du Burundi. En effet, le PIB reflète le niveau de l'activité économique d'un pays.

69

Comme nous l'avons souligné au début du second chapitre selon l'approche de l'évaluation du PIB par la production, le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées de tous les secteurs de l'économie et forme le PIB au coût des facteurs. C'est le PIB au coût des facteurs auquel on ajoute les taxes indirectes sur la consommation des biens et services produits diminuées des subventions octroyées pour avoir le PIB au prix du marché.

L'évaluation de la production peut être faite en termes tant nominaux que réels. La production nominale étant celle qui ne tient pas compte de l'inflation ; la production réelle quant à elle est déflatée et c'est aussi elle qui renseigne sur la croissance réelle de l'économie. C'est pour cette raison que notre modèle portera sur le PIB réel que nous obtenons avec la formule suivante :

PIBR t = PIBN t (1-tt)

tt= (IPC t- IPC t-1)*100/ IPC t-1

Avec :

PIBR t : PIB réel au temps t

PIBN t : PIB nominal au temps t

IPC t : indice des prix à la consommation au temps t (comme au temps t-1 pour

IPC t-1)

tt : taux d'inflation au temps t

III .1.1.2. Présentation des variables indépendantes

Ces variables sont au nombre de trois : l'indice des prix à la consommation, la masse monétaire au sens large et le taux de change auxquelles on associe le terme d'erreur.

70

III .1.1.2.1. L'Indice des prix à la consommation (IPC)

L'indice des prix à la consommation reflète la variation des prix au cours de la période considérée. Son taux de variation au cours de la période donnée correspond au taux d'inflation. L'IPC est l'instrument de mesure de l'inflation le plus courant et il dénote les variations du coût d'acquisition par un consommateur moyen d'un « assortiment » donné de biens et services.

Comme nous l'avons évoqué à la fin du premier chapitre, un taux d'inflation élevé peut conduire à un ralentissement de la croissance économique et partant la diminution du produit global.

III.1.1.2.2. La masse monétaire

Selon la théorie quantitative de la monnaie, une augmentation de la masse monétaire entraîne une hausse des prix. Beaucoup de travaux économiques ont révélé une relation de « cause à effet » entre la masse monétaire et l'inflation. La masse monétaire agit indirectement sur le niveau de l'activité économique.

Au Burundi, les agrégats monétaires les plus usuels sont de deux ordres : M1 ou masse monétaire au sens strict renfermant la circulation fiduciaire et les dépôts à vue, puis M2 qui ajoute à M1 les quasi-monnaies. Il convient alors de préciser que la régression portera sur l'agrégat M2.

III .1.1.2.3. Le taux de change

De façon générale, le taux de change est un prix qu'il faut payer pour acquérir des monnaies étrangères et, par leur biais, pouvoir acquérir des marchandises à l'étranger. Pour pallier à la variabilité fréquente des taux de change des différentes monnaies, l'on considère souvent le taux de change multilatéral appelé « le taux de change effectif réel ».

71

Le TCER indique donc le rapprochement entre la monnaie des pays partenaires retenus. De plus, il établit une relation entre les différentiels existant entre le taux d'inflation domestique et le taux d'inflation étranger (composite).

Il existe donc une relation négative entre le niveau du taux de change et le niveau du taux d'inflation. Une telle situation exerce une influence indirecte sur le niveau de l'activité économique d'un pays.

III.1.1.2.4. Les erreurs de spécification

Les facteurs influençant le niveau du PIB sont multiples. L'existence d'autres variables ayant des effets positifs ou négatifs sur cette variable dépendante nous pousse donc à prévoir un terme d'erreurs représentant l'ensemble de ces éléments non considérés par notre analyse.

III.2. Spécification du modèle et présentation des résultats de l'estimation

III.2.1. Spécification du modèle d'analyse

En corollaire à ce qui est dit au début du chapitre en cours, l'analyse empirique portant sur l'explication de la variable endogène (PIB) par les variables exogènes précitées (IPC, M2, TCER) nous amène à préciser qu'il s'agit ici d'expliquer la croissance économique par des variables explicatives pouvant influencer directement ou indirectement le niveau du PIB.

En effet, la forme mathématique de notre modèle d'analyse sera la suivante :

PIBR (t) = f (IPC (t), M2 (t), TCER (t), e (t)) où les dites variables dénotent respectivement le PIB réel de la période t, l'indice des prix à la consommation de la période t, la masse monétaire de la période t, le taux de change effectif réel de la période t et le terme d'erreurs.

72

Après transformation, la forme linéaire du modèle est la suivante :

PIBR (t) =a0 +a1 IPC (t) +a2 M2 (t) +a3 TCER (t) + t

Où :

a0 =terme indépendant ;

a1, a2, a3 = coefficients des variables indépendantes ; t = terme d'erreurs.

III.2.2. Analyse de la stationnarité des séries

Dans l'analyse statistique contemporaine, le traitement d'une série chronologique implique une attention particulière. En effet, l'étude des variables stochastiques de la chronique est une étape préliminaire importante dans la mesure où il faut d'abord s'assurer que ces caractéristiques que sont la variance et l'espérance mathématique de ladite série se trouvent ou non modifiées dans le temps. Cette étude porte le nom d'étude de la stationnarité. Une série chronologique sera dite stationnaire si les variables stochastiques sont invariantes dans le temps. Dans le cas contraire, elle sera dite non stationnaire. Plus précisément, les tests de DICKEY-FULLER augmentés et de PHILLIPS et PERRON sont les plus usuels. Comme le test de PHILLIPS et PERRON améliore sensiblement la pertinence du test de DICKEY-FULLER, seuls ses résultats paraissent ; ceux de l'ADF sont repris en annexes.

Le test de PHILLIPS et PERRON est construit sur une correction non paramétrique des statistiques de DICKEY-FULLER pour prendre en compte des erreurs hétéroscédastiques. Le tableau suivant montre les résultats du test de PHILLIPS et PERRON.

73

Tableau n°1 : Résultats du test de PHILLIPS et PERRON

 

Valeurs en niveau

Valeurs en différence première

Décision statistiqe

Séries

 

PP t-stat

Valeur critique à 5%

Stationnaire Oui ou non

PP t-stat

Valeur critique à 5%

Stationnaire Oui ou non

I(0) ou I(1)

PIBR

Intercept

0.283

-2.970

Non

-5.821

-2.975

Oui

I(1)

Intercept & trend

-2.263

-3.579

Non

-5.797

-3.587

Oui

I(1)

IPC

Intercept

0.704

-2.970

Non

-3.725

-2.975

Oui

I(1)

Intercept & trend

-1.763

-3.579

Non

-3.830

-3.587

Oui

I(1)

M2

Intercept

2.915

-2.970

Non

-6.503

-2.975

Oui

I(1)

Intercept & trend

0.189

-3.579

Non

-8.981

-3.587

Oui

I(1)

TCER

Intercept

-0.931

-2.970

Non

-4.541

-2.975

Oui

I(1)

Intercept & trend

-2.752

-3.579

Non

-4.382

-3.587

Oui

I(1)

Source : Nous-mêmes sur base des données de la régression

Afin de prendre une décision sur la stationnarité ou la non stationnarité d'une variable, qu'elle le soit en niveau ou en différence première, la théorie économétrique recommande des critères de décision basés sur la comparaison entre les valeurs critiques et les valeurs calculées au seuil de signification fixé.

Pour le cas d'espèce, le seuil de signification est égal à 5%. Aux valeurs

affectées d'un même signe, la série est dite stationnaire si la valeur calculée est inférieure à la valeur tabulée ou valeur critique au seuil fixé ; si les valeurs sont de signes opposés, l'interprétation est rendue plus aisée par le recours aux valeurs absolues.

En effet, la série sera stationnaire si, en valeur absolue, la valeur calculée est supérieure à la valeur tabulée ; elle aussi rapportée en valeur absolue au seuil fixé. En principe, à la lumière des résultats dégagés par le tableau ci-dessus, la prise en compte de l'intercept d'un côté et de l'intercept et trend de l'autre nous révèle que toutes les variables testées en niveau confirment l'hypothèse de la

74

présence de la racine unité et donc non stationnaires en niveau, en appliquant le test de PHILLIPS et PERRON.

En revanche, les valeurs en différence première rejettent l'hypothèse nulle de présence de racine unitaire. Elles sont donc stationnaires en différence première et donc intégrées d'ordre 1. Ceci nous amène à faire le test de cointégration entre les variables mais avant d'accéder à cette étape, il nous convient d'estimer l'équation de notre modèle et en faire ensuite les interprétations économiques éventuelles. Rappelons que, comme nous faisons face à des séries en différence, les interprétations économétriques sont impossibles car les estimateurs sont biaisés.

III.2.3. Estimation de la fonction et interprétation des résultats

A titre de rappel, notre modèle est spécifié de la manière suivante : LnPIBR =a0 +a1 LnIPC +a2 LnM2 +a3 LnTCER +

La régression du modèle par les MCO donne les résultats suivants : LNPIBR = 6.78 + 0.12LNIPC + 0.59LNM2 - 0.31LNTCER

Les résultats obtenus ci-haut à l'aide du logiciel eviews 3.1 nous permettent de procéder à une confrontation des modèles théoriques aux différentes valeurs des paramètres calculés et, par voie de conséquence, en faire des interprétations requises.

En fin de compte, nous signalons que ces valeurs, en les comparant, permettent de se prononcer sur la qualité du modèle; c'est-à-dire l'existence de l'influence des variables explicatives sur la variable endogène comme le montre le modèle. La prise de décision fondée sur ces comparaisons nous permet ainsi d'appréhender l'impact des variables exogènes sur la variable endogène.

75

Quant à l'interprétation des résultats, il s'agit de vérifier si les résultats obtenus en ce qui concerne les coefficients de la régression (ici les élasticités) de la variable endogène par rapport aux variables exogènes sont conformes à la théorie et à la logique économique. Comme le font remarquer les résultats de la régression, le signe du coefficient de l'IPC est positif, soit 0.12 ; ce qui signifie que si l'IPC varie de 1%, le PIB variera de 0.12%. Autrement dit, l'IPC varie plus proportionnellement que le PIB au Burundi. Il y a donc une relation positive entre l'IPC et la croissance économique. En politique économique, il existe une ambiguïté sur le taux d'inflation. Pour les consommateurs les prix ne devraient pas augmenter au moment où les producteurs se demandent qui serait stimulé à produire s'il n'était pas attiré par des prix rémunérateurs. Pour eux, une petite inflation est préférable à une inflation nulle. Dans tous les cas, il clair que le taux d'inflation dépasse le taux de la croissance du PIB, ce qui montre que l'instabilité des prix constitue une entrave majeure à la croissance économique. Par voie de conséquence, notre première hypothèse stipulant que le problème de la hausse chronique des prix est une entrave importante à la croissance économique est confirmée. Il en découle que l'inflation exerce une influence négative sur la croissance économique au Burundi ; ceci apporte la réponse à notre première question de recherche.

En ce qui concerne la masse monétaire, le signe du coefficient d'élasticité associé à cette variable est positif, soit ici 0.59; ce qui signifie que si la masse monétaire varie de 1%, le PIB variera de 0.59%.

Il en découle en définitive que notre troisième hypothèse selon laquelle la croissance de la masse monétaire s'accompagne d'une croissance de moindre ampleur de l'économie est confirmée. Il sied de signaler en outre que la nature du signe de l'élasticité correspond à nos attentes et est conforme à la théorie économique qui, en vertu des prédictions du modèle IS-LM, stipule que la

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politique monétaire expansionniste exerce un effet positif sur le revenu national, identifié pour le cas d'espèce par le PIB.

En réponse à la troisième question, il faut une politique monétaire expansionniste à condition de programmer la croissance monétaire au rythme de la croissance de la production.

En fin, le coefficient d'élasticité associé au taux de change effectif réel est négatif. Une telle situation traduit une variation en sens inverse entre cette variable indépendante et la variable dépendante qui est le PIB. En d'autres termes, si le taux de change effectif réel augmente (diminue) de 1%, le PIB diminuera (augmentera) de 0.31%. Ce qui permet de confirmer notre deuxième hypothèse qui dit que l'augmentation du taux de change effectif réel inhibe la croissance et, par là même, répond positivement à la deuxième question de départ. La volatilité du taux de change effectif réel inhibe la croissance économique au Burundi.

III.2.4. Analyse de la cointégration entre les variables

Le test de cointégration cherche à faire une analyse de l'évolution de long terme entre les variables. Pour appliquer le test de cointégration, nous partons de l'approche d'ENGEL et GRANGER (1987) fondée sur l'analyse du résidu. En principe, les tests de cointégration basés sur l'analyse du résidu se rapprochent du test simple de la racine unitaire. Les tests sont menés ici sur la série du résidu de la relation de long terme.

La régression par les MCO de l'équation de notre modèle nous donne alors un résidu sur lequel nous sommes amenés à appliquer le test de stationnarité.

On a donc pour notre modèle:

et = LnPIBRt - â0 - â1 LnIPCt - â2 LnM2t - â3 LnTCERt

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Si le résidu est stationnaire, nous acceptons l'hypothèse d'une cointégration entre les variables. Les résultats de l'analyse de la stationnarité du résidu sont donc consignés dans le tableau suivant :

Tableau n°2 : Résultats du test de stationnarité du résidu

Valeur de la stat

Série

du résidu

ADF Val. crit à 5% : -2.975

PP

Val. crit à 5% :

-2.970

Stationnaire en niveau Oui ou non

Décision statistique I(0) ou I(1)

Les variables sont cointégrées Oui ou non

R

-4.099

-3.324

Oui

I(0)

Oui

Source : Nous-mêmes sur base des résultats de la régression

Comme le test de stationnarité du résidu par le test d'ADF et celui de PP le font remarquer dans le tableau ci-dessus, le résidu est stationnaire en niveau et par conséquent intégré d'ordre zéro. De ce fait, nous avons raison d'accepter l'hypothèse qui stipule la présence de la relation de cointégration entre les variables. Plus précisément, il existe une relation de long terme entre les variables du modèle.

En résumé et tel que le recommande la méthodologie de l'étude économétrique, le franchissement des itérations ci-avant nous donne accès à l'utilisation du modèle à correction d'erreurs (MCE). Nous cherchons ici à estimer la relation dynamique de court terme entre les variables de notre modèle.

78

III.2.5. Estimation du MCE

Ayant confirmé la relation de long terme entre la croissance économique identifiée par le PIB et les variables exogènes retenues pour notre modèle à savoir l'IPC, la masse monétaire et le TCER, le théorème de la représentation de ENGEL et GRANGER nous autorise à faire une estimation d'un modèle dynamique de court terme. Celui-ci est une représentation à correction d'erreurs, donc un VAR pour les séries en différence première des variables auxquelles l'on ajoute un terme d'erreurs, appelé Modèle à Correction d'Erreurs ou Errors Correction Model (ECM). La démarche adoptée ici est celle qui procède par les deux étapes proposées par les mêmes auteurs ci-haut cités. En comparaison avec l'estimation d'un modèle à l'aide des MCO, nous tenons à signaler que le modèle à correction d'erreurs altère le coefficient de détermination R2. Ainsi, pour juger de la qualité de l'ajustement du modèle, la statistique SER dénotant la somme des erreurs des résidus est usitée. En effet, pour que le modèle soit globalement satisfaisant, il faut que la SER soit inférieure à l'unité. De plus, la rétention du MCE pose la condition que la force de rappel autrement dit appelée vecteur cointégrant soit statistiquement et significativement négative, sinon le MCE n'est pas valide.

Pour normaliser les résidus, la théorie économétrique recommande d'introduire dans le modèle les variables muettes. Ces variables indicatrices correspondent aux années de chocs. Au cours de l'année 1986, le dollar américain s'est déprécié vis-à-vis du franc burundais tandis que deux années plus tard, la chute brutale des cours du café a secoué l'économie burundaise. Par ailleurs, les années 1995, 1997, 1998, 1999,2000 et 2002 ont été caractérisées par la crise persistante. L'année 2004 a été celle des préparatifs des élections de 2005. Au cours des années 2006 et 2007, la nouvelle équipe gouvernementale avait plus de crédibilité de la part des bailleurs de fonds.

L'équation du MCE est de la forme suivante :

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dLnPIBR= a0 + a1dLnIPC + a3dLnM2 + a4dLnTCER + a5dLnPIBR(-1) +

a6dLnIPC(-1) + a7dLnM2(-1) + a8dLnTCER(-1) + a9Res(-1) + +

Les résultats de l'estimation de cette dernière équation sont consignés dans le tableau ci-après.

Tableau n°3 : Résultats de la régression du MCE

Variable dépendante dLnPIBR

Variables explicatives

Coefficients estimés

t-Statistic

Probabilités

C

0.022444

0.379380

0.71998

DLNIPC

-1.492448

-7.463853

0.00068

DLNM2

0.359184

2.087025

0.091243

DLNTCER

-0.170579

-0.814809

0.45223

DLNPIBR(-1)

0.436214

1.967352

0.10628

DLNIPC(-1)

1.656236

6.320508

0.00146

DLNM2(-1)

0.066302

0.384500

0.71642

DLNTCER(-1)

0.063150

0.578734

0.58785

RES(-1)

-0.588843

-2.631440

0.04645

DUM1986

-0.130810

-3.735912

0.01349

DUM1988

0.007301

0.212895

0.83981

DUM1995

-0.205983

-3.294878

0.02159

DUM1997

-0.003430

-0.069098

0.94759

DUM1998

-0.074518

-1.032274

0.34926

DUM1999

-0.147574

-1.050920

0.34141

DUM2000

-0.037186

-0.730668

0.49776

DUM2002

-0.137613

-3.054188

0.02828

DUM2004

-0.043237

-1.084318

0.32771

DUM2006

-0.157112

-3.783743

0.01284

DUM2007

-0.019533

-0.676888

0.52852

R2=0.99 DW = 2.29

R2 ajusté =0.96 Breusch-Godfrey (prob) = 0.496 (0.651)

SER=0.026 Jarque-Bera (prob) =0.023 (0.988)

F-stat(prob) =35.005(0.000463) ARCH-LM (prob) =0.088 (0.769)

Source : Nous-mêmes sur base des résultats du MCE à l'aide du logiciel Eviews 3.1

80

A partir de ce tableau, il s'avère indispensable de faire un diagnostic et une évaluation des résultats du MCE pour les variables ainsi retenues. Pour nous assurer de la validité du modèle, certains tests économétriques constituent notre préoccupation et nous amènent à tirer des conclusions afférentes à notre estimation.

Premièrement, l'étude de la significativité globale de la relation estimée porte sur le test de FISHER et sur l'analyse des erreurs standard de la régression. En effet, la statistique empirique de FISHER au seuil de 5% est supérieure à sa valeur théorique, soit ici 35.005 > 2.934. Aussi sa probabilité critique est presque nulle, soit 0.000463. Par conséquent, la significativité globale du MCE est acceptée. De plus, la valeur de SER est faible et inférieure à l'unité, soit 0.026 ; cette valeur est un autre outil pour tester la significativité du modèle comme déjà précisé dans les paragraphes antérieurs. De son côté aussi, cette valeur de SER confirme la significativité globale du modèle.

En plus des conditions remplies ci-haut, la théorie économétrique énonce bien d'autres en ce qui concerne la force de rappel vers l'équilibre de long terme. Le MCE est acceptable dans la mesure où le coefficient associé à la force de rappel est statistiquement négatif. Pour notre cas, ce coefficient est égal à -0.589. Aussi, la statistique de STUDENT et sa probabilité associée nous appuient quant à l'acceptation de la spécification du type MCE. La statistique empirique de STUDENT en valeur absolue est supérieure à la valeur théorique ; soit 2.631 > 1.699 et de plus, la probabilité associée à cette statistique est inférieure au seuil de signification de 5% ; soit 0.046 < 0.05. Autrement dit, la vitesse d'ajustement à la cible de long terme est de 58.9% ; soit 1 an 8 mois 16 jours. Deuxièmement, l'analyse se focalise sur l'étude de la pertinence individuelle des variables explicatives du modèle. Cette dernière se fait au moyen du test de STUDENT ainsi que sa probabilité critique associée. Nous rappelons en passant

81

que si le STUDENT empirique est supérieur au STUDENT théorique au seuil fixé, l'hypothèse nulle de nullité du coefficient est rejetée.

L'analyse des résultats nous montre que certaines variables ne contribuent pas à expliquer individuellement la variable endogène au seuil de 5%, mais, l'attention est accordée sur le coefficient associé au résidu quant à la validation du MCE.

Ce coefficient est significativement contributif à l'explication de la variable dépendante; ce qui nous conduit à confirmer qu'il existe une relation de court terme entre la variable dépendante et les variables indépendantes au Burundi.

Après l'étude de la significativité tant globale qu'individuelle des variables du modèle, nous sommes appelés à faire une évaluation économétrique sur l'hétéroscédasticité des résidus, l'autocorrélation de ceux-ci, la normalité des résidus.

A partir du test ARCH-LM d'ENGEL (1982), nous pouvons analyser l'hétéroscédasticité des résidus. Ce test est fondé sur le test de FISHER classique ; soit un multiplicateur de LAGRANGE et il est utilisé quand il s'agit des séries temporelles. L'hypothèse nulle pour ce test est celle de la nullité des

coefficients des carrés des résidus décalés Ho : = = ... = = 0 contre

l'alternative stipulant la présence d'au moins un coefficient non nul

Ha :

0. Pour notre estimation, si nous nous fions à la statistique de

FISHER, nous constatons que sa probabilité critique qui lui est associé qui est la probabilité de rejeter à tort l'hypothèse nulle est élevée par rapport au seuil de signification de 5% ; soit alors 0.769. Ainsi donc, nous concluons que les résidus sont homoscédastiques et non hétéroscédastiques.

82

Quant à l'autocorrélation des résidus, le fait qu'ils sont décalés nous pousse à ne plus baser l'étude sur le test de DURBIN WATSON mais la théorie économétrique recommande de faire recours au test de BREUSH-GODFREY. Ce test est fondé sur le test de FISHER de nullité des coefficients ou du multiplicateur de LAGRANGE (LM test). Le test d'hypothèse permet de trancher entre Ho et Ha respectivement hypothèse nulle et hypothèse alternative :

Ho : = = ... = = 0

Ha : 0

Par analogie au test de FISHER, nous acceptons l'hypothèse nulle stipulant la nullité des coefficients des résidus décalés et cela d'autant plus que la probabilité critique est pour notre estimation supérieure à 5% ; soit 0.651. Par conséquent, les résidus sont indépendants, autrement dit, nous sommes à même de rejeter l'hypothèse d'autocorrélation des erreurs du modèle estimé.

Ensuite, l'analyse de la normalité des résidus est axée sur le test de JARQUE et BERA (1984) fondé sur la notion de Skewness et de Kurtosis. La statistique de J-B utilisée pour ce test suit une loi du chi deux à deux degrés de liberté. En vertu de l'hypothèse nulle de ce test formalisé v1 =0, il existe une distribution normale des résidus. Elle est acceptée lorsque la statistique de J-B ne dépasse pas la valeur critique de 2 (2) = 5.99. Pour notre cas en nous référant aux résultats de l'estimation, la statistique de J-B est de 0.023 avec une probabilité critique de 0.988 et donc supérieure au seuil de 5%. Il en découle donc que l'hypothèse nulle de normalité des résidus est acceptée car la valeur de J-B calculée est inférieure à la statistique théorique, soit 0.023<5.99. Ainsi donc, les erreurs sont normalement distribuées. En revanche, le modèle peut être utilisé à des fins de prévision.

83

Au terme de ce chapitre axé sur l'analyse empirique, il est crucial de conclure que l'analyse l'économétrique nous a montré que l'indice des prix à la consommation et la masse monétaire influencent la croissance économique dans une proportion moindre.

Quant au PIB, il varie en sens inverse du taux de change effectif réel. De plus, masse monétaire et le taux de change effectif réel, lorsqu'elles sont considérées individuellement, ne contribuent en rien à l'explication de la croissance économique.

L'indice des prix à la consommation à son tour contribue à l'explication individuelle de la croissance économique. Nous devons cette affirmation aux résultats qui nous sont fournis par le test de STUDENT sur la significativité individuelle des coefficients. Par conséquent, nos trois hypothèses de travail ont été confirmées. De part cette confirmation, les questions de recherche que nous nous sommes posées sont répondues. Au Burundi, l'inflation exerce une influence positive sur la croissance économique mais de moindre ampleur. De plus, La volatilité du taux de change effectif réel inhibe la croissance économique au Burundi. En fin, il faut une politique monétaire expansionniste à condition de canaliser le crédit vers l'investissement productif tout en programmant la croissance monétaire au rythme de la croissance de la production.

Par le même raisonnement, nous avons pu constater que l'analyse économétrique a aussi révélé, par le biais du test de la cointégration, l'existence d'une relation de long terme entre la variable endogène (le PIB) et les variables exogènes (IPC, M2, TCER) lorsque ces dernières sont prises conjointement.

Quant à la relation de court terme qui a été détectée par le modèle à correction d'erreurs, celui-ci a confirmé qu'il existe une relation dynamique ou de court terme entre la variable dépendante et les variables explicatives telles que précitées.

84

CONCLUSION GENERALE

En entreprenant ce travail libellé « Le processus inflationniste face aux défis de la croissance économique au Burundi : Une vérification empirique à l'aide du modèle à correction d'erreurs (1980-2008) », notre préoccupation ultime était d'expliquer l'importance relative du processus inflationniste dans la détermination de la croissance économique burundaise et de proposer les lignes majeures de stimuler la croissance économique au Burundi.

Au cours de la réalisation de notre travail nous avons procédé par une analyse documentaire dans les bibliothèques de l'université du Burundi, de L'IDEC et de la BRB. La consultation d'ouvrages généraux, les revues et mémoires nous a permis de dresser le plan de notre travail et également nous a servi dans le développement des théories et autres traits marquant de notre travail.

Pour arriver à notre objectif, notre travail est articulé en trois chapitres. Nous avons d'abord jugé important d'interroger la littérature tout au long du premier chapitre afin de mieux comprendre la notion d'inflation ainsi que ses liaisons éventuelles avec le niveau d'activité économique et d'analyser de manière critique les travaux empiriques similaires menés par les autres chercheurs. Dans ce chapitre, plusieurs conceptions théoriques des différents courants de pensées économiques ont été confrontées.

Dans le deuxième chapitre dont le Burundi constitue le cadre d'analyse, le point saillant était la présentation détaillée, analyse descriptive et commentaires à l'appui, de l'évolution de la croissance économique par secteur d'activité et par branche ainsi que celle du taux d'inflation. Dans la répartition du PIB par secteur d'activité économique, les données ont révélé que pour la quasi-totalité de notre période d'étude, c'est le secteur primaire qui prend le devant suivi du

85

secteur tertiaire et le secteur secondaire vient en dernière position. Nous avons par la suite procédé à une analyse de l'évolution de l'inflation et force est de constater que le deuxième versant de la décennie 90 a été marqué par une forte perte du pouvoir d'achat de la population et cela est en grande partie lié à la guerre civile et au blocus économique intervenu en 1996 et levé en janvier 1999. C'est au cours de ce même chapitre que les questions posées au départ ont trouvé en partie des réponses dont l'analyse empirique a étayé le reste au troisième chapitre. Nous avons en effet constaté que l'inflation se cache derrière une mauvaise conjoncture de l'activité économique. En effet, l'accroissement de la production, et donc de l'offre des biens et services participe à l'amortissement du phénomène inflationniste,

Le troisième chapitre quant à lui était centré sur une vérification empirique des hypothèses de recherche afin de les confirmer ou de les infirmer. Au premier abord, il a été question de présenter les variables du modèle. Ensuite, nous sommes passés à l'estimation de l'équation liant les variables exogènes à la variable endogène ainsi qu'à l'interprétation économique des résultats nous fournis par le logiciel Eviews 3.1.

Les résultats issus des différentes itérations et ceux découlant des tests usuels appliqués sur les séries des variables considérées ont appuyé les conclusions tirées du second chapitre, nous permettant ainsi de confirmer toutes les trois hypothèses retenues pour notre travail. La première disant que le problème de la hausse chronique des prix est une entrave importante à la croissance économique au Burundi, la seconde stipulant que l'augmentation du taux de change effectif réel due à la perte du pouvoir d'achat de la monnaie inhibe la croissance économique au Burundi et la dernière disant qu'au Burundi, la croissance de la masse monétaire s'accompagne d'une croissance de moindre ampleur de l'économie. L'analyse économétrique a montré qu'il existe une relation de long terme entre les variables et que, par la suite, les variables sont

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cointégrées. Par la suite, les résultats du MCE ont révélé qu'il existe une relation de court terme entre les mêmes variables.

En définitive, à la lumière des constats faits le long de notre travail, nous ne manquerions pas de formuler quelques suggestions :

? Au niveau monétaire, une politique de financement de l'économie par le revenu de la création monétaire devrait être remise en cause pour maîtriser les tensions inflationnistes et les autres perturbations macroéconomiques observées ces dernières années.

? Etant donné que l'accroissement de la production, et donc de l'offre des biens et services participe à l'amortissement du phénomène inflationniste, les autorités monétaires devraient contrôler la croissance monétaire en la programmant au rythme de la croissance de la production.

? Au niveau structurel, le gouvernement devrait envisager des réformes visant à transformer l'appareil productif national et à l'adapter aux besoins contemporains en production et en consommation. Dans ce but, il mettrait en place la politique de gros investissements directement productifs au travers des entreprises productrices de biens marchands ou indirectement productifs en l'occurrence les infrastructures publiques comme les routes, les écoles et les dispensaires. Dans cette même logique, le gouvernement devrait investir davantage en capital humain, en défense nationale et en sécurité publique surtout compte tenu de la guerre sociopolitique qui a perturbé le système productif burundais.

? Aux autorités monétaires burundaises, il est recommandé de se rallier à la politique de ciblage de l'inflation en fixant un niveau d'inflation cible à l'instar des autres pays de l'EAC.

87

A la fin de ce travail, nous ne prétendons pas avoir épuisé tous les contours d'un sujet aussi vaste et pertinent qui s'étend sur une très longue période. Les recherches ultérieures devraient tenir compte des éventuelles lacunes, en élargissant le champ d'étude et en touchant les aspects du sujet dont nous n'aurions pas pu faire une ascèse dans le présent travail. Ces recherches peuvent, par exemple, s'attarder à rechercher les liens de causalité qui existeraient entre le processus inflationniste et la croissance économique dans les pays de l'EAC en appliquant les différentes méthodologies économétriques alternatives dont l'approche VAR peut être une bonne illustration.

88

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91

ANNEXES

I

P Q P Q

* 1 00 * 1 00

Annexe n°1

Exemple de calcul de l'IPC

P Q P Q

07 07 07 08

 

Prix en FBU

Quantité en Kg

08 07 08 08

Indices simples

Période

2007

2008

2007

2008

2007

2008

Produit X

300

400

10

12

100

133

Produit y

60

90

30

20

100

150

L2008/2007= P2008/2007=

Indice de Laspeyres Indice de Paasche

Application numérique

L2008/2007= ((400*10) + (90*30))/ ((300*100) + (60*30))=139.58

Soit une augmentation de 39.58% entre la période de référence (période 2007) et la période courante (période 2008).

P2008/2007 = ((400*12) + (90*20))/ ((300*12) + (60*20))=137.50

Soit une augmentation de 37.50% entre la période de référence et la période courante. Les deux indices ne donnent pas exactement la même estimation de la hausse des prix.

Toute estimation de l'inflation est fondée sur une convention : Il n'existe pas de manière unique d'estimer la hausse des prix.

II

Tableau n°1 : Evolution du PIB par chaque secteur de 1980 à 2008 en

M BIF (prix courants)

Année

Secteur primaire (1)

Secteur secondaire (2)

Secteur tertiaire (3)

PIB au

coût des

facteurs (4)

1 dans

4 en%

2 dans 4 en %

3 dans

4 en %

Taux de

croissance du PIB

1980

47655.4

11506.7

20076

79238.1

60.142

14.522

25.336

-

1981

50708.6

12906.5

22528

86143.1

58.866

14.983

26.152

8.71

1982

47977.5

12673.8

23351

84002.3

57.115

15.087

27.798

-2.49

1983

53834.1

15128.3

25629

94591.4

56.912

15.993

27.094

12.61

1984

64692.1

14867

27958

107517.1

60.169

13.828

26.003

13.66

1985

77656.5

16407

32129

126192.5

61.538

13.002

25.460

17.37

1986

80984

18527

34813

134324

60.290

13.793

25.917

6.44

1987

70679.8

21668

35604

127951.8

55.239

16.935

27.826

-4.74

1988

73270.4

23399

39290

135959.4

53.891

17.210

28.898

6.26

1989

83285.2

24097

43421

150803.2

55.228

15.979

28.793

10.92

1990

100831.2

33600

44566

178997.2

56.331

18.771

24.898

18.70

1991

103638.2

37200

48099

188937.2

54.853

19.689

25.458

5.55

1992

112005.9

43200

56489

202300

55.366

21.354

27.923

7.07

1993

107313.1

42700

61383

204300

52.527

20.901

30.046

0.99

1994

110645

46300

98229

212900

51.970

21.747

46.139

4.21

1995

105035

44300

71100

220435

47.649

20.097

32.254

3.54

1996

136018

31000

74025

241043

56.429

12.861

30.710

9.35

1997

163355

50500

115060

328915

49.665

15.354

34.982

36.45

1998

191070

61300

138299

390669

48.908

15.691

35.401

18.78

1999

186919

75500

162645

425064

43.974

17.762

38.264

8.80

2000

184024

85561

185876

455461

40.404

18.786

40.811

7.15

2001

195867

94345

205423

495635

39.518

19.035

41.446

8.82

2002

230217

91076

200612

521905

44.111

17.451

38.438

5.30

2003

205281

120669

257600

583550

35.178

20.678

44.144

11.81

2004

222374

145981

307000

675355

32.927

21.615

45.458

15.73

2005

389198

132294

279800

801292

48.571

16.510

34.919

18.65

2006

422400

143000

306900

872300

48.424

16.393

35.183

8.86

2007

442800

158633

343300

944733

46.870

16.791

36.338

8.30

2008

573700

204700

449700

1228100

46.714

16.668

36.618

29.99

Source : -Rapports annuels de la BRB (1980-2008) -Nos calculs pour les quatre dernières colonnes

III

Tableau n°2 : Evolution du secteur primaire par branche d'activité de 1980 à 2008 en M BIF (prix courants)

Années

Agriculture vivrière (1)

Agriculture de rente (2)

Elevage.

pêche et
sylviculture (3)

Secteur Primaire (4)

(1) en % de (4)

(2) en % de (4)

(3) en % de (4)

1980

37843

2990

6822.4

47655.4

79.41

6.27

14.32

1981

36567

6671.3

7470.3

50708.6

72.11

13.16

14.73

1982

36828.5

3209.3

7939.7

47977.5

76.76

6.69

16.55

1983

41283.6

5376

7174.5

53834.1

76.69

9.99

13.33

1984

51309

4737

8646.1

64692.1

79.31

7.32

13.37

1985

63181.8

5598.8

8875.9

77656.5

81.36

7.21

11.43

1986

56056

6671.3

9330.2

72057.5

77.79

9.26

12.95

1987

53043

7915

9721.8

70679.8

75.05

11.20

13.75

1988

55373

7397

10500.4

73270.4

75.57

10.10

14.33

1989

64459

7943

10883.2

83285.2

77.40

9.54

13.07

1990

79077

10740.2

11014

100831.2

78.43

10.65

10.92

1991

82918.2

9170.7

11549.3

103638.2

80.01

8.85

11.14

1992

89339.3

10322.2

12344.4

112005.9

79.76

9.22

11.02

1993

88267.3

7015.5

12030.3

107313.1

82.25

6.54

11.21

1994

83765

9677

17203

110645

75.71

8.75

15.55

1995

81473

11097

12465

105035

77.57

10.57

11.87

1996

107448

14324

14246

136018

79.00

10.53

10.47

1997

130586

16222

16547

163355

79.94

9.93

10.13

1998

155855

16467

18748

191070

81.57

8.62

9.81

1999

139944

22726

24249

186919

74.87

12.16

12.97

2000

141962

18481

23581

184024

77.14

10.04

12.81

2001

151047

20314

24506

195867

77.12

10.37

12.51

2002

161801

42594

25822

230217

70.28

18.50

11.22

2003

167097

13329

24855

205281

81.40

6.49

12.11

2004

172181

21670

28523

222374

77.43

9.74

12.83

2005

319700

9400

60098

389198

82.14

2.42

15.44

2006

330100

26800

65500

422400

78.15

6.34

15.51

2007

359000

11200

72600

442800

81.07

2.53

16.40

2008

440500

39800

93400

573700

76.78

6.94

16.28

Source : -Rapports annuels de la BRB (1980-2008) -Nos calculs pour les trois dernières colonnes

IV

Tableau n°3 : Evolution du secteur secondaire par branche d'activité de 1980 à 2008 en M BIF (prix courants)

Années

Industries.

mines. énergie
et artisanat (1)

Constructions (2)

Secteur secondaire (3)

1 dans 3

en %

2 dans 3 en %

1980

10136.7

1370

11506.7

88.09

11.91

1981

11562.5

1344

12906.5

89.59

10.41

1982

7665.8

5008

12673.8

60.49

39.51

1983

9578.3

5550

15128.3

63.31

36.69

1984

9700

5167

14867

65.25

34.75

1985

10808

5599

16407

65.87

34.13

1986

13585

4942

18527

73.33

26.67

1987

15970

5698

21668

73.70

26.30

1988

17223

6176

23399

73.61

26.39

1989

17458

6639

24097

72.45

27.55

1990

25826

7774

33600

76.86

23.14

1991

17417

19783

37200

46.82

53.18

1992

40158

3042

43200

92.96

7.04

1993

36500

6200

42700

85.48

14.52

1994

40471

5829

46300

87.41

12.59

1995

39994

4306

44300

90.28

9.72

1996

24169

6831

31000

77.96

22.04

1997

38919

11581

50500

77.07

22.93

1998

47069

14231

61300

76.78

23.22

1999

57279

18221

75500

75.87

24.13

2000

64915

20646

85561

75.87

24.13

2001

71270

23075

94345

75.54

24.46

2002

68600

22476

91076

75.32

24.68

2003

89100

31569

120669

73.84

26.16

2004

105600

40381

145981

72.34

27.66

2005

91100

41194

132294

68.86

31.14

2006

97000

46000

143000

67.83

32.17

2007

107100

51533

158633

67.51

32.49

2008

139400

65300

204700

68.10

31.90

Source : -Rapports annuels de la BRB (1980-2008) -Nos calculs pour les deux dernières colonnes.

V

Tableau n°4 : Evolution du secteur tertiaire par branche d'activité de 1980 à 2008 en M BIF (prix courants)

Année

Services

marchands (1)

Services non

marchands (2)

Secteur tertiaire (3)

(1) dans (3)

en%

(2) dans (3)

en %

1980

10564

9512

20076

52.62

47.38

1981

12010

10518

22528

53.31

46.69

1982

11521

11830

23351

49.34

50.66

1983

13256

12373

25629

51.72

48.28

1984

13424

14534

27958

48.01

51.99

1985

15525

16604

32129

48.32

51.68

1986

16457

18356

34813

47.27

52.73

1987

16947

18657

35604

47.60

52.40

1988

19462

19828

39290

49.53

50.47

1989

20618

22803

43421

47.48

52.52

1990

17585

26981

44566

39.46

60.54

1991

20170

27929

48099

41.93

58.07

1992

23480

33009

56489

41.57

58.43

1993

23903

37480

61383

38.94

61.06

1994

40197

58032

98229

40.92

59.08

1995

48169

22931

71100

67.75

32.25

1996

30319

43706

74025

40.96

59.04

1997

42738

72322

115060

37.14

62.86

1998

51056

87243

138299

36.92

63.08

1999

57379

105266

162645

35.28

64.72

2000

65259

120617

185876

35.11

64.89

2001

73536

131887

205423

35.80

64.20

2002

71814

128798

200612

35.80

64.20

2003

91300

166300

257600

35.44

64.56

2004

108200

198800

307000

35.24

64.76

2005

99000

180800

279800

35.38

64.62

2006

108100

198800

306900

35.22

64.78

2007

124200

219100

343300

36.18

63.82

2008

160800

288900

449700

35.76

64.24

Source : -Rapports annuels de la BRB (1980-2008) -Nos calculs pour les deux dernières colonnes.

VI

Tableau n°5 : Evolution de l'indice des prix à la consommation et du taux d'inflation (1980-2008)

Année

IPC

base 100 =

1995

Taux

d'inflation

1980

27.54

-

1981

30.87

12.07

1982

32.66

5.8

1983

35.34

8.2

1984

40.43

14.4

1985

41.93

3.7

1986

42.69

1.8

1987

45.72

7.1

1988

51.07

11.7

1989

54.65

7

1990

58.48

7

1991

63.7

9

1992

66.13

3.75

1993

73.01

10.4

1994

83.89

14.9

1995

100

19.2

1996

126.3

26.3

1997

165.7

31.2

1998

186.41

12.5

1999

192.19

3.1

2000

239.47

24.6

2001

261.19

9.07

2002

258.05

-1.2

2003

298.82

15.8

2004

323.92

8.4

2005

366.03

13

2006

375.91

2.7

2007

407.49

8.4

2008

507.32

24.5

Source : - MPDRN. Economie burundaise (1980-2008) - BRB. Rapports annuels (1980-2008)

VII

Tableau n°6 : Evolution de la masse monétaire au sens large et de ses composantes (1980-2008) en M BIF

Années

Masse monétaire M1

(en MBIF)

Quasi- monnaie (en MBIF)

Masse

monétaire M2
(en MBIF)

Taux

de croissance

de la masse

monétaire (en %)

1980

9766.1

2843.2

12609.3

-

1981

11629.8

3917.5

15547.3

23.30

1982

10882

4477.4

15359.4

-1.21

1983

13589.8

5601.1

19190.9

24.95

1984

14510.6

5601.1

20111.7

4.80

1985

18093.1

5552

23645.1

17.57

1986

19678.1

4251.3

23929.4

1.20

1987

19222.9

5046

24268.9

1.42

1988

19594.5

7027.7

26622.2

9.70

1989

20240.9

9166.1

29407

10.46

1990

21875.1

8324.9

30200

2.70

1991

24515.8

9484.2

34000

12.58

1992

27237.3

8862.7

36100

6.18

1993

29858.2

8841.8

38700

7.20

1994

39635.8

12660.7

52296.5

35.13

1995

39955.4

11068.1

51023.5

-2.43

1996

43349

13851.5

57200.5

12.11

1997

48419.1

14707.7

63126.8

10.36

1998

48960

14178.3

63138.3

0.02

1999

49000

42900

91900

45.55

2000

68900

26900

95800

4.24

2001

79000

31148

110148

14.98

2002

100200

40188

140388

27.45

2003

119000

53294

172294

22.73

2004

157100

44400

201500

16.95

2005

183500

74177

257677

27.88

2006

215600

84297

299897

16.38

2007

235372

94700.2

330072.2

10.06

2008

335887.6

107230.2

443117.8

34.25

Source : -Rapports annuels de la BRB (1980-2008) -Nos calculs pour la dernière colonne.

VIII

Tableau n°7 : Evolution comparée du taux de croissance du PIB. du taux d'inflation et du taux de croissance de la masse monétaire (1980-2008)

Années

Taux de croissance de la masse

monétaire (en %)

Taux

d'inflation

(en %)

Taux de croissance du PIB (en %)

1980

-

-

-

1981

23.30

12.07

8.71

1982

-1.21

5.8

-2.49

1983

24.95

8.2

12.61

1984

4.80

14.4

13.66

1985

17.57

3.7

17.37

1986

1.20

1.8

6.44

1987

1.42

7.1

-4.74

1988

9.70

11.7

6.26

1989

10.46

7

10.92

1990

2.70

7

18.70

1991

12.58

9

5.55

1992

6.18

3.75

7.07

1993

7.20

10.4

0.99

1994

35.13

14.9

4.21

1995

-2.43

19.2

3.54

1996

12.11

26.3

9.35

1997

10.36

31.2

36.45

1998

0.02

12.5

18.78

1999

45.55

3.1

8.80

2000

4.24

24.6

7.15

2001

14.98

9.07

8.82

2002

27.45

-1.2

5.30

2003

22.73

15.8

11.81

2004

16.95

8.4

15.73

2005

27.88

13

18.65

2006

16.38

2.7

8.86

2007

10.06

8.4

8.30

2008

34.25

24.5

29.99

Source : -Rapports annuels de la BRB (1980-2008)

IX

Tableau n°8: Taux de change effectif nominal et taux d'inflation (1980-2008)

Année

Taux de change effectif nominal (en %)

Taux d'inflation (en

%)

1980

-

-

1981

129

12.07

1982

147.1

5.8

1983

157.2

8.2

1984

135.5

14.4

1985

141.3

3.7

1986

123.8

1.8

1987

102.7

7.1

1988

90.2

11.7

1989

82.2

7

1990

80.8

7

1991

86.6

9

1992

82.5

3.75

1993

90.4

10.4

1994

102.6

14.9

1995

100

19.2

1996

86.3

26.3

1997

81.4

31.2

1998

66.9

12.5

1999

55.7

3.1

2000

52.7

24.6

2001

47.8

9.07

2002

46.8

-1.2

2003

77.4

15.8

2004

67.1

8.4

2005

80.5

13

2006

69.8

2.7

2007

67.5

8.4

2008

60.6

24.5

Source : -Rapports annuels de la BRB (1980-2008)

-FMI. Statistiques Financières Internationales (1990. 1995. 2000. 2008)

X

Tableau n°9 : Les variables utilisées dans la régression

Année

IPC

base 100 = 1995

M2

(en M BIF)

PIBR

(en M BIF)

TCER

Base 100 = 1995

1980

27.54

12609.3

66974.25

133

1981

30.87

15547.3

72715.2083

160.3

1982

32.66

15359.4

79451.58

176.6

1983

35.34

19190.9

86328.08

190.5

1984

40.43

20111.7

92034.98

176.6

1985

41.93

23645.1

121524.53

180.2

1986

42.69

23929.4

120900.6

154.9

1987

45.72

24268.9

119143.41

132.6

1988

51.07

26622.2

119826.191

116.6

1989

54.65

29407

144294.34

118.1

1990

58.48

30200

163488.23

103.5

1991

63.7

34000

170771.78

106.4

1992

66.13

36100

204315.843

90.3

1993

73.01

38700

190519.706

90.1

1994

83.89

52296.5

206259.423

94.6

1995

100

51023.5

176254.696

100

1996

126.3

57200.5

183647.134

105.1

1997

165.7

63126.8

210825.904

124.9

1998

186.41

63138.3

308672.875

111.8

1999

192.19

91900

400825.881

89.9

2000

239.47

95800

343417.594

92

2001

261.19

110148

450680.906

88.3

2002

258.05

140388

528167.86

82.7

2003

298.82

172294

491349.1

73.8

2004

323.92

201500

618600.448

71.1

2005

366.03

257677

697501.62

83.1

2006

375.91

299897

848747.9

81.7

2007

407.49

330072.2

865978.156

76.2

2008

507.32

443117.8

927215.5

80.3

Source : - Rapports annuels de la BRB (1980-2008)

-Nos calculs pour la deuxième et la dernière colonne

XI

Tableau n°10 : Résultats du test d'ADF

 

Valeurs en niveau

Valeurs en différence première

Décision statistique

Séries

 

ADF t-stat

Valeur critique à 5%

Stationnaire Oui ou non

ADF t-stat

Valeur critique à 5%

Stationnaire Oui ou non

I(0)ou I(1)

PIBR

Intercept

0.163

-2.975

Non

-4.264

-2.980

Oui

I(1)

Intercept & trend

-2.075

-3.587

Non

-4.271

-3.594

Oui

I(1)

IPC

Intercept

0.769

-2.975

Non

-3.174

-2.980

Oui

I(1)

Intercept & trend

-2.079

-3.587

Non

-4.770

-3.594

Oui

I(1)

M2

Intercept

3.390

-2.975

Non

-3.255

-2.980

Oui

I(1)

Intercept & trend

-2.079

-3.587

Non

-3.700

-3.594

Oui

I(1)

TCER

Intercept

-1.389

-2.975

Non

-3.602

-2.980

Oui

I(1)

Intercept & trend

-2.338

-3.587

Non

-3.540

-3.594

Non

Non

Source : Nous-mêmes sur base des données de la régression

XII

Tableau n°2: Résultats de l'estimation par les MCO

Dependent Variable: LNPIBR Method: Least Squares

Date: 03/30/10 Time: 18:14 Sample: 1980 2008

Included observations: 29

Variable

Coefficient

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

6.776578

1.171487 5.784594

0.0000

LNIPC

0.119245

0.126645 0.941575

0.0454

LNM2

0.592245

0.115510 5.127234

0.0000

LNTCER

-0.315385

0.142473 -2.213648

0.0362

R-squared

0.979734

Mean dependent var

12.33217

Adjusted R-squared

0.977302

S.D. dependent var

0.800768

S.E. of regression

0.120642

Akaike info criterion

-1.264539

Sum squared resid

0.363861

Schwarz criterion

-1.075947

Log likelihood

22.33582

F-statistic

402.8676

Durbin-Watson stat

1.198996

Prob (F-statistic)

0.000000

Source : Nous-mêmes sur base des données de la régression






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