Gestion des risques de crédit en microfinance( Télécharger le fichier original )par Théodore MWENE- BATU Institut supérieur de management des Grands Lacs Goma RDC - Gradué 2010 |
2. PROBLEMATIQUELe système financier (les banques, les institutions financières non bancaires, le marché financier...) représente l'un des piliers du succès de la relance et/ou de la consolidation des activités économiques d'un pays. Il constitue en effet le cadre idéal qui permet de recueillir les ressources financières auprès des agents économiques à capacité de financement (c'est-à-dire les résidents et les non-résidents à même de constituer une épargne) et, ensuite, de les transférer moyennant certaines garanties aux agents qui manifestent un besoin de financement (c'est-à-dire les demandeurs de crédits qui accusent un certain déficit en ressources financières). Il peut s'agir des entreprises privées faisant face à des difficultés de trésorerie, mais qui doivent assurer leurs investissements en capital, remplacer ou améliorer leurs équipements, rémunérer les facteurs de production, innover, etc. La micro-finance donne accès à des services financiers et non financiers à des personnes qui ont de faibles ressources et qui désirent obtenir de l'argent pour démarrer ou développer une activité génératrice et/ou rémunératrice de recette. Pour se pérenniser et être viables, les institutions de micro-finance doivent mettre en place des instruments de gestion des risques à lesquelles elles seront confrontées. Si les institutions de micro-finance sont entrain de naitre et de croire, d'autres part contre sont entrain de fermer leurs portes ou carrément sont entrain d'être liquidé par l'institution de tutelle qu'est la banque centrale. Plusieurs causes sont à la base notamment, le manque d'un dispositif de contrôle interne, la mégestion due aux décideurs des coopératives, manque d'expérience dans le domaine de la gestion des IMF et bien sûr le mauvais octroi de crédit, cette dernière activité étant considérée comme le pilier de toute coopérative. Le système financier est dès lors une nécessité et est au coeur de la vie économique et du processus de croissance. Des particuliers mais aussi des associations ou des collectivités locales, elles sont quotidiennement confrontées à la prise de décision pour prévenir les risques. Par conséquent, le dysfonctionnement et/ou la paralysie des IMF peut s'avérer fatal au développement économique et bien entendu, à l'amélioration du bien-être social. C'est ainsi qu'en cas de difficultés de fonctionnement du secteur financier dans un pays, la nécessité de poursuivre les activités économiques par des opérateurs économiques les conduit très souvent à procéder par des substitutions, en développant des méthodes appropriées pouvant leur permettre de couvrir les insuffisances constatées dans le système financier formel. Les actions des agents économiques prendront deux directions : - les agents qui disposent des moyens financiers, de l'épargne (les entreprises d'abord), vont profiter de l'incapacité des institutions financières formelles à honorer les demandes des crédits des opérateurs économiques en se substituant à elles, et ce, en finançant directement et/ou indirectement ces agents à besoin de financement. - les agents qui n'ont pas de moyens suffisants (entreprises et ménages), n'ayant pas d'autres sources de financement, seront obligés de négocier leur financement avec les premiers, et ce, quel que soit le taux d'intérêt. Il se développe dès lors, à cause du dysfonctionnement des institutions financières formelles, des activités informelles de substitution relevant à la fois tant de la «finance directe» que de «l'intermédiation financière informelle». Tel est le cas de l'intermédiation financière en RDC à l'heure actuelle. Le système bancaire classique est considéré comme pratiquement sinistré, subissant les séquelles de la crise économique et politique qui sévit en République Démocratique du Congo depuis les années 90. Il a été constaté la faillite de banques commerciales contrôlées par l'Etat, l'essoufflement de celles à capitaux privés, la fermeture de plusieurs coopératives ou simplement la liquidation de ces dernières par la BCC. Dans le monde des affaires, le crédit est un instrument incomparable, c'est un levier essentiel des affaires. Sans lui les entreprises voire même les ménages seraient incapables de se développer ; avec lui les possibilités de la production et des échanges deviennent infinies, c'est le principal facteur du progrès d'une nation mais aussi de l'humanité. Parmi les principales attributions des banques figure celle de la collecte de l'épargne dans le publique. L'épargne, dans son sens général, est considérée comme une partie du revenu qui, pendant une période donnée, n'est pas consacrée à la consommation.1(*) Les néoclassiques considèrent l'épargne comme une consommation différée dans le temps. L'individu accepte de renoncer à une consommation immédiate et l'épargne ainsi réalisée lui permettra d'augmenter son revenu et sa consommation. Pour ce courant de pensée, l'épargne apparaît ainsi comme le moteur de tout développement car elle permet de financer les investissements d'après la loi des débouchés.2(*) Le système financier moderne classe les institutions financières d'une façon générale en quatre catégories. Elles partent de l'institut d'émission ou la banque centrale, aux banques de dépôts ou banques commerciales agréées; les banques d'affaires ou banques de développement (qui octroient des crédits à moyen et long terme) jusqu'aux institutions financières non bancaires ou institutions spécialisées3(*). Certaines de ces dernières ont été créées dans le but de la mobilisation de l'épargne (même les plus minimes) et l'octroi de petits crédits. C'est dans cette dernière catégorie que se situe la Mutuelle d'Epargne et de Crédit de Katindo (Mecre Katindo) qui fait l'objet de notre étude. Eu égard à ce qui précède, les questions centrales de cette recherche se résument en ce sens: ü Existe-il un risque financier pour au sein de la Mecre-Katindo quand elle octroie du crédit? ü Quelles sont les raisons qui expliquent le retard et/ou le non remboursement de prêts? ü Existe-il une liaison entre les crédits et les dépôts? * 1 LOBELA SALAKUTU E., Cours de Monnaie et crédit, ISMGL/GOMA, 2010-2011, p.48 * 2 LOBELA E, op. cit p.32 * 3 LOBELA E, Ibidem, pp. 18,19. |
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