Epigraphe
Le riche domine sur les hommes sans ressources, et
l'emprunteur est serviteur de l'homme qui prête.
Proverbes 22 : 7
DEDICACE
A la mémoire de mes parents, SANGO MWENE-BATU et BENGELE
ZAINA pour nous avoir donné la vie et appris à aimer le travail,
nos prochains, les études comme source de notre richesse et de notre
épanouissement.
A notre chère épouse Lydie NEEMA pour ton
affection, ton amour, tes sacrifices et tes soutiens tant moral, financier
qu'affectif. Que mes enfants Dorcas PELO et Docile MAUWA trouvent ici un
modèle pour leur avenir intellectuel à travers ce premier
travail de grade.
A nos frères, MUKUKA MWENE-BATU, Fusch'as MWENE-BATU,
Enock SANGO MWENE-BATU.
Theodore MWENE-BATU SANGO
REMERCIEMENTS
Le travail de fin d'études que nous vous
présentons à travers ces écrits, augmente un plus sur
notre formation intellectuelle et scientifique dans le cadre de management.
Nous tenons tout d'abord à remercier nos encadreurs de
l'école primaire et secondaire qui nous ont appris les premières
notions de science, base de notre fondation scientifique.
Nos remerciements vont tout droit à l'ensemble du son
corps professoral de l'Institut Supérieur de Management de Grands Lacs
tout entier qui s'est attelé à travers le cours, les travaux
pratiques, le stage et autres gymnastiques intellectuelles qui ont ainsi
forgé notre mentalité scientifique ce premier cycle à
ISMGL/Goma.
Nos remerciements vont d'une manière
particulière à l'endroit du Chef de Travaux Déogratias
CHIMERHE MUNGUAKOKWA et le ....................., respectivement Directeur et
Codirecteur de ce travail, sous leur direction que ce travail a
été élaboré, sans ses judicieuses directives,
observations et constante disponibilité, il nous aurait
été difficile de bien orienter nos réflexions et
présente cette étude accessible au lecteur.
Nos remerciements s'adressent directement à toute notre
famille et ami dont ma chère épouse Lydie NEEMA, mes filles
Dorcas et Docile SANGO, Jean-Pierre MUKUKA MWENE-BATU, Fusch'as MWENE-BATU,
Enock SANGO MWENE-BATU, Rita, Honorine, BITU, Georgette, APAMU MWENE-BATU,
ainsi que ma Belle Soeur NISHIMO NELELWA, KITUNDA KISOSE MWABY ainsi que son
épouse, Richard KABONGO, Madeleine KABONGO, Marcel MUKUNA NGOY ainsi que
son épouse Esther, Patrick KILUNGUSU MALISAWA, TAMBWE MANYANGA, Thierry
BIKUBA pour leur contribution à mon éducation et à ma
formation, leur soutien indéfectible, et leurs sacrifices inestimables.
Nos remerciements s'en vont en plus à ma belle famille dont Maman MAUWA
MUNYERENKANA, papa Léopold BIRINGANINE BULAKALI, qu'ils trouvent ici les
sentiments de notre affection. Nos remerciements s'adressent également
à nos collègues de promotions, Claude CHISHIBANJI, Pierrot
LINJANJA, BIRINDWA GANYWAMULUME ; mes amis dont la famille HERI MATWALI,
Thierry BIKUBA, Janvier WABENGA KANYANYA, Claude SONGHA auprès de qui
nous avons reçu conseils et encouragement. Que tous nos
collègues de travail, dont le Gérant Jacques NGAMA, Jean Bosco
MALIYE, Djeph KAMATE, Adèle KAWA, Paulin KALENGA, Nicolas NIRERE, Victor
BASHENGEZI, CHIBEYE NTAMWIRA,....................Qu'il trouve ici nos
remerciements.
Theodore MWENE-BATU SANGO
PRINCIPAUX SIGLES ET ACRONYMES
AG : Assemblée Générale
BCC : Banque Centrale du Congo
CA : Conseil d'administration
CC : Commission de crédit
COOFIPEC : Coopérative Financière de
Peuple congolais
COOPEC : Coopérative d'Epargne et de
Crédit
CS : Conseil de Surveillance
IMF : Institution de Microfinance
ISIG : Institut Supérieur d'Informatique de
Gestion
ISMGL : Institut Supérieur de Management de
Grands-Lacs
MECRE NDOSHO : Mutuelle d'Epargne et de Crédit de
Ndosho
MECRECO : Mutuelle d'Epargne et de Crédit du
Congo
MECREGO : Mutuelle d'Epargne et de Crédit de
Goma
MECRE KATINDO : Mutuelle d'Epargne et de Crédit de
Katindo
RDC : République Démocratique du
Congo
ROI : Règlement d'Ordre Intérieur
ULPGL : Université Libre des Pays de Grands Lacs
P : page
Op. cit. : Cité avant
$ : Dollars
Pp : pages
N° : Numéro
CAB : cabinet
NK : Nord Kivu
US : United states
% : pourcentage
INTRODUCTION
De nos jours, on parle beaucoup de microcrédit, une
innovation dans le monde de la Finance, qui a permis aux populations
démunies dotées de capacités productives et
créatives, longtemps exclues du système financier classique, de
pouvoir accéder au marché du crédit et devenir des agents
actifs dans l'économie.
Cette composante de la microfinance, longtemps méconnue
se trouve, aujourd'hui, à la une de l'actualité. Grâce
à cet instrument, un pauvre, qui faute de moyens ni de garanties, ne
pouvait, auparavant, entreprendre aucune activité, peut se transformer,
aujourd'hui, s'il en a la volonté et l'esprit créateur, en
micro-entrepreneur en créant une activité
génératrice de capitaux, ce qui constitue la réussite
économique et de promotion sociale. Il est notoirement admis, de nos
jours qu'avec le microcrédit, on peut briser le cercle vicieux de la
pauvreté et promouvoir la croissance moyennant des coûts
réduits, et avec de faibles sommes d'argents dans une multitude de
secteurs.
Les résultats obtenus grâce à cet outil
sur le terrain commandent aux chercheurs et théoriciens d'étudier
les voies et moyens de sauvegarder cet outil, d'améliorer son
intervention et de permettre aux organismes qui le gèrent de perdurer et
de se développer. Il s'agit essentiellement de chercher les meilleures
voies devant assurer la pérennité des institutions offrants ce
service.
Le présent travail de fin de cycle s'inscrit dans ce
cadre de recherche de viabilité financière d'une IMF. Partant du
principe que pour perdurer et prospérer, l'institution doit gérer
au mieux les risques auxquels elle est soumise, en particulier le risque de non
remboursement des crédits octroyés, l'objectif de ce document
consiste a montrer comment une institution de microcrédit peut
évaluer les risques de non remboursement de ses clients, et par suite,
d'améliorer la rentabilité et l'efficacité de
l'institution, ce qui est de nature à garantir sa
pérennité.
Hormis l'introduction et la conclusion
générale, notre travail est subdivisé en trois
chapitres :
Le chapitre premier parle exclusivement de la Mecre Katindo et
ses risques financières;
Le second chapitre parle les généralités
sur les concepts de base (les risques financiers, les institutions
financières les coopératives d'épargnes et de
crédit et la microfinance.); et
Le troisième et dernier chapitre concerne
l'appréciation du niveau de risque au sein de la Mutuelle d'Epargne et
de Crédit de Katindo «Mecre Katindo».
1. ETAT DE LA QUESTION
Toute Institution de Microfinance (IMF) est vulnérable
aux risques. Quand bien même les IMF ne peuvent pas éliminer tous
les risques auxquels elles sont exposées, avec un processus efficace de
gestion des risques, elles peuvent réduire de façon significative
leur vulnérabilité.
En tant Manager-gestionnaire, et par l'honnêteté
scientifique, nous avons le devoir moral d'apporter une solution aussi infime
soit-elle à cette problématique. Dans le domaine de notre
étude, certains travaux antérieurs ont été
déjà réalisés. Nous ne sommes certainement pas les
premiers à porter notre intérêt sur ce sujet. A titre
illustratif nous citions ULEKU OYAKA qui avait parlé sur la
problématique des crédits octroyés aux membres des
coopératives d'épargnes et de crédit, cas de la COOFIPEC
Goma. Il a montré que la non maitrise de la gestion rationnelle par les
membres et le choix non approprié des activités
génératrices des recettes posent problème aux IMF, en
outre, le retard d'octroi de crédit par les IMF posent aux membres
à devenir opportunistes dans les activités. Le délai de
remboursement ne tient pas compte de la rentabilité des activités
mises en place par les membres et afin le manque de supports des
bénéficiaires et leur suivi au quotidien.
2. PROBLEMATIQUE
Le système financier (les banques, les institutions
financières non bancaires, le marché financier...)
représente l'un des piliers du succès de la relance et/ou de la
consolidation des activités économiques d'un pays. Il constitue
en effet le cadre idéal qui permet de recueillir les ressources
financières auprès des agents économiques à
capacité de financement (c'est-à-dire les résidents et les
non-résidents à même de constituer une épargne) et,
ensuite, de les transférer moyennant certaines garanties aux agents qui
manifestent un besoin de financement (c'est-à-dire les demandeurs de
crédits qui accusent un certain déficit en ressources
financières). Il peut s'agir des entreprises privées faisant face
à des difficultés de trésorerie, mais qui doivent assurer
leurs investissements en capital, remplacer ou améliorer leurs
équipements, rémunérer les facteurs de production,
innover, etc.
La micro-finance donne accès
à des services financiers et non financiers à des personnes qui
ont de faibles ressources et qui désirent obtenir de l'argent pour
démarrer ou développer une activité
génératrice et/ou rémunératrice de recette. Pour se
pérenniser et être viables, les institutions de micro-finance
doivent mettre en place des instruments de gestion des risques à
lesquelles elles seront confrontées.
Si les institutions de micro-finance sont entrain de naitre
et de croire, d'autres part contre sont entrain de fermer leurs portes ou
carrément sont entrain d'être liquidé par l'institution de
tutelle qu'est la banque centrale. Plusieurs causes sont à la base
notamment, le manque d'un dispositif de contrôle interne, la
mégestion due aux décideurs des coopératives, manque
d'expérience dans le domaine de la gestion des IMF et bien sûr le
mauvais octroi de crédit, cette dernière activité
étant considérée comme le pilier de toute
coopérative.
Le système financier est dès lors une
nécessité et est au coeur de la vie économique et du
processus de croissance. Des particuliers mais aussi des associations ou des
collectivités locales, elles sont quotidiennement confrontées
à la prise de décision pour prévenir les risques.
Par conséquent, le dysfonctionnement et/ou la paralysie
des IMF peut s'avérer fatal au développement économique et
bien entendu, à l'amélioration du bien-être social. C'est
ainsi qu'en cas de difficultés de fonctionnement du secteur financier
dans un pays, la nécessité de poursuivre les activités
économiques par des opérateurs économiques les conduit
très souvent à procéder par des substitutions, en
développant des méthodes appropriées pouvant leur
permettre de couvrir les insuffisances constatées dans le système
financier formel. Les actions des agents économiques prendront deux
directions :
- les agents qui disposent des moyens financiers, de
l'épargne (les entreprises d'abord), vont profiter de
l'incapacité des institutions financières formelles à
honorer les demandes des crédits des opérateurs
économiques en se substituant à elles, et ce, en finançant
directement et/ou indirectement ces agents à besoin de financement.
- les agents qui n'ont pas de moyens suffisants (entreprises
et ménages), n'ayant pas d'autres sources de financement, seront
obligés de négocier leur financement avec les premiers, et ce,
quel que soit le taux d'intérêt. Il se développe dès
lors, à cause du dysfonctionnement des institutions financières
formelles, des activités informelles de substitution relevant à
la fois tant de la «finance directe» que de
«l'intermédiation financière informelle». Tel est le
cas de l'intermédiation financière en RDC à l'heure
actuelle.
Le système bancaire classique est
considéré comme pratiquement sinistré, subissant les
séquelles de la crise économique et politique qui sévit en
République Démocratique du Congo depuis les années 90.
Il a été constaté la faillite de banques
commerciales contrôlées par l'Etat, l'essoufflement de celles
à capitaux privés, la fermeture de plusieurs coopératives
ou simplement la liquidation de ces dernières par la BCC.
Dans le monde des affaires, le crédit est un instrument
incomparable, c'est un levier essentiel des affaires. Sans lui les entreprises
voire même les ménages seraient incapables de se
développer ; avec lui les possibilités de la production et
des échanges deviennent infinies, c'est le principal facteur du
progrès d'une nation mais aussi de l'humanité.
Parmi les principales attributions des
banques figure celle de la collecte de l'épargne dans le publique.
L'épargne, dans son sens général, est
considérée comme une partie du revenu qui, pendant une
période donnée, n'est pas consacrée à la
consommation.1(*)
Les néoclassiques considèrent l'épargne
comme une consommation différée dans le temps. L'individu accepte
de renoncer à une consommation immédiate et l'épargne
ainsi réalisée lui permettra d'augmenter son revenu et sa
consommation.
Pour ce courant de pensée, l'épargne
apparaît ainsi comme le moteur de tout développement car elle
permet de financer les investissements d'après la loi des
débouchés.2(*)
Le système financier moderne classe les institutions
financières d'une façon générale en quatre
catégories. Elles partent de l'institut d'émission ou la banque
centrale, aux banques de dépôts ou banques commerciales
agréées; les banques d'affaires ou banques de
développement (qui octroient des crédits à moyen et long
terme) jusqu'aux institutions financières non bancaires ou institutions
spécialisées3(*). Certaines de ces
dernières ont été créées dans le but de la
mobilisation de l'épargne (même les plus minimes) et l'octroi de
petits crédits. C'est dans cette dernière catégorie que se
situe la Mutuelle d'Epargne et de Crédit de Katindo (Mecre Katindo) qui
fait l'objet de notre étude.
Eu égard à ce qui précède, les
questions centrales de cette recherche se résument en ce sens:
ü Existe-il un risque financier pour au sein de la
Mecre-Katindo quand elle octroie du crédit?
ü Quelles sont les raisons qui expliquent le retard et/ou
le non remboursement de prêts?
ü Existe-il une liaison entre les crédits et les
dépôts?
3. HYPOTHESES
L'hypothèse est une proposition de réponse
à la question posée, c'est une affirmation provisoire concernant
la relation entre deux ou plusieurs variables.4(*)
- Il nous semble que le risque financier au sein de la Mecre
Katindo serait lié au non remboursement du crédit;
- Il se pourrait que les mécanismes de gestion des
créances soient efficaces.
- Il serait possible que l'évolution des
dépôts soit à la base de l'évolution du
crédit.
4. CHOIX
ET INTERET DU SUJET
Notre choix pour ce thème ne relève pas d'un
hasard; il est justifié par le fait que le métier de banquier est
un métier noble mais présentant beaucoup des risques compte tenu
de la complexité des opérations bancaires. Ainsi, le
présent travail présente un intérêt réel au
point qu'en plus d'apporter des éclaircissements sur le rôle d'une
institution financière non bancaire, il s'atèle à
l'analyse du risque financier que court cette dernière dans l'exercice
de ses fonctions. Ainsi, les institutions de micro-finance dans leur ensemble
et la Mutuelle d'Epargne et de crédit de Katindo (Mecre Katindo), de
manière particulière, trouveront ici, un outil pour renforcer des
stratégies pour la maîtrise des risques liés à
l'octroi de crédit.
5. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE
5. 1. Méthodes
La méthode est une démarche intellectuelle
exigée par le schéma théorique appropriée à
elle en vue d'expliquer une série des phénomènes
observés.5(*)
Dans le cadre de ce travail, nous avons fait recours aux
méthodes ci-après :
- La méthode
analytique : pour analyser les documents et formulaires
utilisables pour la demande d'un crédit ;
La méthode
statistique : Celle-ci nous a permis de
généraliser nos résultats obtenus sur l'entreprise
d'étude (Mecre Katindo) à l'ensemble d'institutions financiers
non bancaires.
- La méthode
inductive : Celle-ci nous a permis de
généraliser nos résultats obtenus sur l'entreprise
d'étude (Mecre Katindo) à l'ensemble d'institutions financiers
non bancaires.
En ce qui concerne des techniques de recherche, consistant
aux différents instruments utilisés pour récolter les
informations (données), nous avons fait recours aux techniques
documentaires (en récoltant les informations dans différents
ouvrages, lois, sites Internet...) ainsi qu'aux questionnaires et entretien
avec les membres.
5.2. Techniques
En guise de méthodologie pour notre travail, nous avons
fait recours aux techniques de questionnaire, d'entretien et de documentation.
La Technique documentaire pour
consulter les ouvrages et autres document en rapport avec notre sujet de
recherche.
La technique de questionnaire pour nous
permettre d'obtenir des informations auprès de nos enquêtés
à travers un questionnaire.
La technique d'interview pour bien mener un
entretien avec le personnel de la Mecre Katindo pour plus
d'éclaircissements sur des mesures préventives
6. DELIMITATION SPATIO - TEMPORELLE
Notre étude porte sur les risques de crédit que
courent les institutions financiers non bancaires en prenant en particulier le
cas de la Mutuelle d'Epargne et de Crédit de Katindo «Mecre
Katindo», lors du traitement des opérations d'octroi du
crédit, pour une période allant de 2008 à 2010.
Dans l'espace, ce travail concerne seulement la Mecre
Katindo.
7. OBJECTIFS DU TRAVAIL
L'objet de ce travail se résume en ces
termes :
- encourager une bonne gestion et la transparence. Ceci
renforce l'efficacité des IMF
- permettre à la COOPEC d'avoir une très bonne
qualité de portefeuille, une minimisation des risques de pertes sur
créances ou de mauvaise gestion des fonds.
8. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Hormis l'introduction et la conclusion générale,
notre travail est subdivisé en trois chapitres :
Le chapitre premier parle exclusivement de la Mecre Katindo et
ses risques financières;
Le second chapitre parle les généralités
sur les concepts de base (les risques financiers, les institutions
financières les coopératives d'épargnes et de
crédit et la microfinance.); et
Le troisième et dernier chapitre concerne
l'appréciation du niveau de risque au sein de la Mutuelle d'Epargne et de Crédit de Katindo
«Mecre Katindo».
8. DIFFICULTES RENCONTREES
Lors de notre investigation, nous nous sommes heurtés
à quelques difficultés que nous avons essayées de
surmonter pour rendre la réalisation de ce travail effective, à
savoir:
- Le manque de temps vu que nous
sommes employé c'est-à-dire sous la direction d'un employeur, ce
qui nous empêcher d'assister assidument aux cours ;
- Le problème de moyens financiers n'était pas
en reste
- la maladie qui a affecté notre assistance à
certaines séances des cours très important, car nous devrions
voyager loin de Goma pour nous faire soigner.
CHAPITRE I
APERÇU GENERAL DE LA MECRE- KATINDO
I.1 PRESENTATION DE LA
MECRE-KATINDO
I.1.1 Historique6(*)
La naissance des mutuelles d'épargne et de
crédit de Goma, MECREGO remonte à 2001, alors que Monsieur Deo
Katulanya Isu, promoteur de l'Institut Supérieur de l'Informatique et de
Gestion (ISIG), eu l'idée de créer une structure
financière qui allait accompagner la population de Goma dans sa lutte
contre la pauvreté et en vue de promouvoir le développement.
Pour réussir sa mission, cette structure devait
être gérée par la population elle-même et compter ses
propres ressources. Sur base d'un crédit de l'initiateur de
l'idée et avec l'appui de Monsieur Cléon Mufungizi ajoutés
à la collaboration d'un ancien gérant de la coopérative
d'épargne et de crédit Imara, Monsieur Paul Mitsindo Mutaka, la
première coopérative dénommée MECREGO voit le jour
le 07 Avril 2001 dans la ville de Goma.
Son arrêté d'agrément fut signé par
le gouverneur du Nord Kivu le 30 juin 2001 à Goma
portant le n° 01/33/CAB/G-P-NK/2001 autorisant le fonctionnement de ladite
institution.
La Mecre Katindo quant à elle, étant une filiale
de la MECREGO, fut créée le 07 mai 2002
selon la loi portant agrément de la constitution des
entreprises ou des institutions de Micro Finance, elle fut
agréée par la loi portant le n° 005/200005/2002 du 07 mai
2002 relative à la constitution
I.1.2 Dénomination
sociale
La dénomination sociale adoptée est
celle de Mutuelle d'Epargne et de Crédit de Katindo, en sigle
« Mecre Katindo» constituée pour une durée
indéterminée prenant cours à la date de son
agrément par la BCC.7(*)
I.1.3 Siège social
Le siège social de la Mecre-Katindo/Coopec
est situé dans la commune de Goma sur l'avenue Sake n°31. II peut
être transféré à tout lieu sur proposition du
Conseil d'Administration et après approbation de la BCC.
I.1.4 Objet social
La Mecre Katindo a pour objet social de :
- collecter l'épargne de ses membres sous toutes ses
formes ;
- consentir les crédits à ses membres ;
- promouvoir l'entraide entre les membres.
I.1.5 Capital social
Le capital social initial de la Mecre Katindo est
fixé à 1.196.000Fc, il est constitué de 23 parts sociales,
chacune valant 52.000FC, ces parts sociales sont libellées en
numéraire.
Les parts sont intégralement
libérées. Elles sont nominatives, non négociables et
saisissables. En cas de perte de la qualité de membre, la Mecre Katindo
rembourse les parts sociales suivant la valeur comptable issue du bilan et des
comptes d'exploitation et selon l'ordre de priorité prescrit par le
règlement.
Les parts sociales ne sont cessibles qu'entre membres
et après approbation du Conseil d'Administration. Elles peuvent
être rémunérées dans les limites fixées par
l'Assemblée Générale.
I.1.6 Zone d'intervention
La zone d'intervention de la Mecre-Katindo
s'étend dans les limites administratives de la province du Nord Kivu.
Elle peut être élargie à d'autres parties de la RDC sur
décision de l'Assemblée Générale et après
approbation de la BCC.
I.1.7 Réalisations
Depuis son ouverture, la Mecre-Katindo a donné
naissance à deux succursales qui ont déjà acquis leur
autonomie :
- la Mecre-Mabanga,
- la Mecre-Virunga.
De plus, deux guichets ont été
ouverts : celui de Ndosho et celui de Trois Paillotes, étant sous
la supervision de la Mecre Katindo/coopec.
En outre, la Mecre-Katindo est parvenue à acheter le
bâtiment qu'elle louait précédemment et compte dans ses
avoirs un véhicule Nissan 4×4 et 3 motos pour le déplacement
de ses agents ainsi que le recouvrement.
I.1.8 Ressources
financières
Les ressources financières de la Mecre-Katindo
proviennent des :
- Droits d'adhésion ;
- Parts sociales ;
- Cotisations et souscriptions des membres ;
- Dons, legs et subventions de l'Etat ou d'une autre
institution nationale ou internationale ;
- Intérêts sur les micros crédits
consentis.
I.2 OBJECTIFS ET
ORGANISATION
I.2.1 Objectifs
La MECRECO en général, et en
particulier la Mecre-Katindo a pour objectif de mettre en oeuvre des principes
de la coopération, de promouvoir les intérêts
économiques et sociaux de ses membres, notamment :
- Protéger ses membres contre les revers de fortune,
les conséquences du chômage, la maladie, et l'indigence en leur
enseignant les bienfaits inappréciables de l'économie et de la
prévoyance par la coopération ;
- Faire naître l'esprit d'initiative et de travail
local, agricole, industriel ou autre, par l'emploi prudent de l'épargne
au développement socio-économique du milieu où elle a
été produite ;
- Leur venir en aide par des prêts à rembourser
au moyen des remises partielles et/ou autres conditions acceptables ;
- Promouvoir des personnes qui ont montré un esprit
d'initiative et d'honnêteté afin d'accroître leurs
activités par des prêts conséquents et bien
suivis ;
- Assurer aux membres emprunteurs des garanties morales de
premier ordre ;
- Combattre l'usure au moyen de la
coopération ;
- Répandre parmi les membres, la connaissance pratique
des principes élémentaires de la science
économique ;
- Leur enseigner le respect des engagements ;
- Créer et accroître la confiance mutuelle entre
le droit ;
- Initier ses membres à l'exercice de la
démocratie et aux usages du droit écrit ;
- Lutter contre la pauvreté par l'organisation, et
l'appui aux personnes déshéritées ;
Soulager la misère des personnes vulnérables par un
appui en affectant aux activités les concernant une partie du trop
perçu.
I.2.2 Organisation et
fonctionnement
I.2.2.1 Organigramme
Assemblé Générale
Comptabilité
Conseil d'Administration
Conseil de Surveillance
Commission de crédit
Gérance
Trésorière
Chargés des opérations
Chauffeur
Visa
Réceptionniste
Sentinelle
Caissières
Agents de crédit
Source : Statut de la Mecre-Katindo/coopec.
I.2.2.2 Fonctionnement
Ø Assemblée
Générale
C'est l'organe suprême de la Mecre-Katindo
composé de tous les membres. Elle se réunie une fois par an. Elle
est chargée de (d'):
- Orienter la politique interne et externe de la
Mecre-Katindo/coopec,
- Prendre connaissance du rapport annuel du Conseil
d'Administration et du Conseil de Surveillance,
- Nommer les commissaires aux comptes,
- Donner mandat au Conseil d'Administration d'étudier
les possibilités de créer de nouvelles agences,
- Déterminer les critères et modalités
d'élection des membres du CA et des membres des autres organes,
- Décider de l'affiliation ou désaffiliation
à une Coocec,
- Prendre toute décision sur la bonne marche de la
Mecre-Katindo/Coopec sur proposition du CA.
Ø Collège des Fondateurs
C'est un organe composé de tous les membres signataires
des statuts. Il est le dernier recours de Mecre-Katindo/Coopec. Ses membres
sont garant de la bonne marche de la Mecre-Katindo/Coopec.
Ø Conseil d'Administration
Le conseil d'administration est un organe
composé de cinq administrateurs minimum. Toutefois, un nombre
impair plus élevé, sans être supérieur à
neuf, peut être prévu. Le CA admet ou refuse les demandes des
personnes et sociétés ou organismes qui désirent devenir
membre et règle les gestions des transferts et des retraits des membres.
Il est aussi chargé de :
- décider de la démission ou de l'exclusion des
membres,
- Nommer et révoquer le gérant,
- Détermine ses devoirs et fixe son traitement sous
réserve de dispositions de la législation en vigueur ;
- Voter le budget de fonctionnement et
d'investigation ;
- Se prononcer en appel, sur les décisions de la
Commission de Crédits à l'endroit d'un membre ;
- Fixer la politique concernant l'épargne et le
crédit et approuver le budget ;
- Contrôler l'exécution du budget et le suivi de
la politique des prêts ;
- Assurer le respect des prescriptions légales,
règlementaires et statutaires ;
- Favoriser le travail des inspecteurs et de toute mission de
contrôle dépêchée par la Banque Centrale, par la
Coocec ou par la fédération selon le cas ;
- Promouvoir par toute mesure utile, l'éducation
économique, sociale et coopérative des membres ;
- Proposer des solutions pour un règlement à
l'amiable des différends ;
- Mettre en application les décisions de l'AG ;
- Arrêter les états indiquant la situation de la
Mecre-Katindo/Coopec à la clôture de l'année sociale et
propose le partage trop-perçu ;
- Régler tout ce qui concerne son fonctionnement
intérieur ;
- Suspendre et révoquer sans appel tout dirigeant. Il
accomplit tous les actes nécessaires et prend toutes les dispositions
qui ne sont pas à la compétence exclusive de l'AG ;
- Rendre compte de la gestion des prêts au CA chaque
mois ;
- Examiner toutes les demandes de crédits,
vérifier la solvabilité et les garanties morales et
matérielles offertes et se prononcer sur leur admissibilité ou
sur leur rejet ;
- Prendre toutes les mesures nécessaires à la
bonne gestion des fonds prêtés par la Mecre Katindo/Coopec et
vieller à l'accomplissement fidèle des engagements pris par les
membres emprunteurs et à la rentrée des créances ;
- Connaître exactement l'emploi que l'emprunteur se
propose de faire du prêt sollicité et refuser si le prêt est
destiné à un fait inutile, extravagant, nuisible ou
dangereux ;
- Autoriser l'extension des activités (guichets) et en
informer la Banque Centrale ;
- Elle évalue avec le plus grand soin les valeurs
morales de l'emprunteur et évalue sa capacité à remplir
ses obligations.
Ø Conseil de surveillance
Il est composé de trois membres qui sont
désignés par le CA. Il est chargé de :
- Veiller au contrôle périodique de la Mecre
Katindo/Coopec par les organes compétents,
- Recevoir les plaintes des membres et les soumettre aux
organes compétents,
- Entreprendre les vérifications ou inscriptions des
comptes, livres et opérations de la Mecre Katindo/Coopec,
- Vérifier les avoirs et les engagements de la Mecre
Katindo/Coopec,
- Soumettre ses recommandations au CA,
- S'assurer que les règles de déontologie
applicables à la Mecre Katindo/Coopec sont respectées.
- Il s'assure que les opérations sont en
conformité avec les statuts les ROI et les décisions de l'AG au
niveau de différents organes.
- Fait le rapport des observations et adresser ses
recommandations au CA.
Ø Commission de Crédit
La Commission de Crédit est un organe
composé de trois membres élus par l'Assemblée
Générale de la Mecre Katindo/Coopec parmi les membres de la Mecre
Katindo/Coopec. La Commission de Crédit se réunit une fois le
mois et a la responsabilité de gérer la distribution et le
remboursement du crédit. Les décisions de cette commission sont
prises à l'unanimité.
Ø Gérance
Cet organe est chargé :
- De la gestion quotidienne de la Mecre Katindo/Coopec.
- Il représente la Mecre Katindo/Coopec sous
l'autorité directe du CA.
- Il a la signature sociale de la Mecre Katindo/Coopec sur
résolution du CA.
- Il tient ou fait tenir sous sa responsabilité la
comptabilité de la Mecre Katindo/Coopec.
- Dresse les inventaires, le bilan et le compte
d'exploitation.
- Il prépare la situation financière de la Mecre
Katindo/Coopec suivant les instructions en matière et les normes
comptables.
- Il paye les dépenses prévues dans le budget de
la Mecre Katindo/Coopec et sollicite l'autorisation spéciale du CA pour
d'autres dépenses.
- Il gère le personnel et propose au CA sur les
questions d'engagement. Il propose au CA la nomination et les
révocations des employés.
- Il représente sur demande du CA la Mecre
Katindo/Coopec dans les actes judiciaires et extrajudiciaires.
Il est secrétaire du CA et de la CC avec voix
consultative.
CHAPITRE DEUX
GENERALITES SUR LES CONCEPTS DE BASE
En accordant des crédits, l'institution
financière prend plusieurs types de risques qui sont
déterminés soit par la qualité de l'emprunteur
(insolvabilité), soit par l'évolution économique
générale (risque de taux et de change), soit encore par la
structure financière de l'institution.
Ce chapitre traite des concepts de base. Apres avoir
parlé du risque financier dans la première section, nous
parlerons dans la seconde des institutions financières, dans la
troisième des intermédiaires financiers et dans la
quatrième de la microfinance.
II .1 QU'EST-CE QUE LA GESTION
DU RISQUE ?
Il s'agit de toutes les techniques dont va
faire usage l'homme pour se protéger contre les effets néfastes
lors de la réalisation du risque8(*).
Le risque est l'exposition à une forte
probabilité de perte9(*). Le risque est un élément
aléatoire pouvant entrainer des dommages10(*). Le risque n'est pas une mauvaise chose en soi.
Parfois, c'est important de prendre des risques pour atteindre des objectifs
louables qui valent vraiment la peine. Ceci est particulièrement vrai
dans les IMF où les Chargé de prêts prennent chaque jour
des risques en prêtant de l'argent aux personnes sans historique en
matière de crédit, ou qui ne tiennent aucune comptabilité
de leurs activités commerciales ou qui n'ont pas de garantie à
offrir. Le risque est indispensable pour la bonne marche des activités
de microcrédits mais il est très important de prendre
plutôt des risques calculés. La gestion du risque, ou la prise de
risques calculés, réduit la probabilité de réaliser
des pertes et minimise le degré de la perte au cas où celle-ci
arriverait.
La gestion de risque implique la prévention des
problèmes potentiels et la détection anticipée des
problèmes réels quand ceux-ci arrivent. En tant que telle, la
gestion de risques doit suivre les trois étapes ci-après :
1. Identifier les
Vulnérabilités : Avant de gérer des risques au
sein d'une organisation, il est important d'identifier au préalable les
faiblesses, limites et menaces actuelles et potentielles de l'organisation. Un
aspect important de gestion de risques est de prévoir les risques
probables de l'organisation à court, moyen et long terme.
2. Concevoir et mettre en oeuvre des systèmes
de contrôles : Une fois que l'IMF a identifié ces points
vulnérables, elle peut concevoir et mettre en exécution des
mesures de contrôles pour amoindrir ces risques. Par exemple, le recours
préalable à une garantie physique peut représenter une
solution alternative pour minimiser les risques sur créances dans un
environnement financier particulier alors que la caution solidaire peut
être un recours approprié dans d'autres environnements.
3. Suivre l'efficacité des systèmes de
contrôle en place : Une fois le système de contrôle
en place, les IMF doivent pouvoir suivre et apprécier son degré
de fonctionnalité et son efficacité. Les outils de suivi
consistent avant tout en un indicateur de performance que les Directeurs et
Administrateurs doivent établir et suivre afin de s'assurer de la bonne
gestion de l'IMF.
C'est très important de noter que les IMF ne pourront
pas complètement échapper à l'ensemble des risques
auxquels elles sont exposées. Tout effort d'anticipation et de gestion
de l'ensemble des risques potentiels générerait d'importants
coûts d'opportunité et exposerait ainsi l'IMF à d'autres
catégories de risques. La gestion de risques requiert également
la recherche d'équilibre approprié entre les coûts
engagés et l'efficacité du système de contrôle,
ainsi que leurs effets nets sur la clientèle et le personnel de
l'IMF.
II. 2 LES RISQUES FINANCIERS
C'est les plus spécifiques à l'activité
bancaire et financière et plusieurs de ces risques font l'objet de suivi
réglementaire.
II. 2.1
Définition du risque financier
La notion du risque peut être définie comme un
engagement portant une certitude dotée d'une probabilité de gain
ou de préjudice, que celui-ci soit une dégradation ou une
perte.
Le risque financier c'est le risque de perdre de l'argent
suite à une opération financière (sur un actif financier)
ou à une opération économique ayant une incidence
financière (par exemple vente à crédit ou en devise
étrangère.11(*)
Le risque est donc défini comme un
phénomène aléatoire correspondant à une situation
où le futur (un état du monde) n'est prévisible qu'avec
des probabilités par opposition, d'une part, à l'incertitude qui
correspond à un futur totalement imprévisible (échappement
au calcul) et, d'autre part, à la certitude qui permet une
prédiction, c'est-à-dire une prévision affectée
d'une probabilité égale à 1.12(*) Le
risque est toujours permanent à une activité économique.
C'est ainsi que dans la théorie classique et néoclassique, «
l'assomption du risque est présenté comme la justification du
profit de l'entrepreneur de l'intérêt du capitaliste».
Le risque dépend de l'activité économique
en cause et de l'environnement dans lequel opère l'entreprise, ainsi on
peut rencontrer des formes diverses de risques, ce qui fera l'objet du point
suivant.
II.2.2. Les différents types de risques
La banque et particulièrement
les coopératives d'épargnes et des crédits et les IMF sont
confrontées à des risques d'origine diverse. Ainsi, l'on
distingue quatre types de risques à savoir : risques
institutionnels, risques
opérationnels, risques de gestion
financière et risques
externes12(*).
II.2.2.1 Risques
Institutionnels
Le succès d'une institution de microfinance est
défini comme la capacité de cette dernière à
fournir, de façon indépendante, des services financiers à
un nombre important de personnes à faibles revenus, et ce de
façon durable. L'évaluation des risques par rapport à
cette définition expose l'organisation à trois niveaux de risques
institutionnels : risques liés à la mission sociale, risques
liés à la mission commerciale et risque de dépendance.
II.2.2.2 Risques opérationnels
Le risque opérationnel est la
vulnérabilité à laquelle est confrontée l'IMF dans
sa gestion quotidienne ainsi que la qualité de son portefeuille (risque
de crédit), le risque de fraude et le vol (risque de
sécurité).
II.2.2. 3 Risques de Gestion Financière :
Actif et Passif
La vulnérabilité financière d'une IMF se
résume aux risques réels subis par ses emplois (actifs ou
patrimoine) ou ses ressources (passifs ou dettes). Elle est composée de
risques liés aux taux d'intérêts, des risques de
liquidité et risques de change avec les devises
étrangères. Le risque de taux
d'intérêt s'élève quand les termes et les
taux d'intérêts de l'actif et passif de l'IMF sont mal
négociés. Les IMF implantées dans des environnements
inflationnistes sont particulièrement vulnérables à ce
type de risque. Le risque de liquidité est la
possibilité d'emprunter des ressources financières exigibles
à court terme pour faire face à des besoins de financement
immédiats tels les décaissements des prêts, les paiements
de factures ou remboursement de dettes.
II.3 Risques de gestion financière
Une institution de micro finance peut disposer d'un personnel
et d'un système de gestion et de contrôle très performant,
mais elle pourrait cependant être confrontée à
d'énormes problèmes provenant de son environnement. Les risques
externes échappent le plus souvent au contrôle interne de l'IMF
concernée, cependant il est nécessaire que ces risques soient
perçus comme des défis auxquels l'IMF doit faire face au risque
d'être exposée à de faibles performances. Il s'agit
notamment de la concurrence (implantation d'autres IMF, banques Commerciale et
autres institutions de crédit), la démographie (taux de
mortalité, taux scolarisation mobilité de la population..),
environnement physique (inondation, éruption volcanique, cyclone,
sécheresse,..), la macroéconomie (dévaluation,
inflation).
II. 3. 1 Le risque de crédit
Crédit, en économie, terme désignant
des transactions en nature ou en espèce effectuées en
contrepartie d'une promesse de remboursement dans un délai
généralement convenu par avance13(*).
Le risque est inhérent à toute activité
humaine, notamment lorsqu'on fait des affaires. Dans les métiers de la
banque, le risque est un élément que l'on vit au quotidien. En
effet l'activité principale de la banque étant de distribuer du
crédit, le risque de non remboursement est omniprésent.
Le crédit est une opération récurrente
surtout dans notre environnement ou la liquidité est presque chose
inexistante chez les clients (entreprise, particulier). En effet, ceux-ci ont
toujours des besoins à satisfaire comme le financement de leur
exploitation ; de leur consommation le paiement des salaires et
impôts ; etc.
Par conséquent la relation banque client s'exprime
mieux dans les facilités c'est pourquoi la banque doit fixer des limites
pour contrecarrer les excès et le défaut pouvant survenir durant
la relation. En général, le principal défaut
supporté par la banque est le risque de crédit qu'il doit
circonscrire par une bonne définition et une bonne analyse à fin
d'en avoir une mesure assez correcte lorsqu'elle prête à tel ou
tel client (particulier ou entreprise)
Cette première partie cherche par conséquent
à démontrer que le risque de crédit est fonction du
crédit accordé et l'analyse de ce risque à un rôle
primordial dans la gestion du risque de crédit
Le risque de crédit est le plus connu et constitue la
plus grave des vulnérabilités d'une institution de microfinance.
C'est la détérioration de la qualité du portefeuille
crédit qui cause les pertes et créée des charges
énormes en gestion de la défaillance. Ce risque aussi connu comme
le risque de défaillance, est lié à l'incapacité du
client de respecter les termes du contrat de prêt14(*).
Le risque de crédit est le risque que l'emprunteur ne
rembourse pas sa dette à l'échéance fixée. S'il
était à l'origine une préoccupation pour les seuls
organismes bancaires, il concerne pourtant toutes les entreprises (notamment
via les créances qu'elles accordent à leurs clients qui sont les
formes de prêt à court terme), et nombreuses aujourd'hui
amenées à l'intégrer dans leur gestion afin de le
minimiser. Ce risque est en effet lourd de conséquence pour toute
entreprise. Toute dette non remboursée est économiquement une
perte sèche que supporte le créancier.15(*)
Un seul crédit ne pose pas un risque énorme
parce que le pourcentage sur le portefeuille total est insignifiant.
Néanmoins, la défaillance peut facilement s'étendre d'un
petit nombre de crédits à une portion importante du portefeuille.
Cet effet de contamination peut être aggravé par le fait que les
portefeuilles de microfinance se limitent souvent à certains secteurs
d'affaires. Par conséquent, un grand nombre des clients peuvent
être exposés à une menace externe commune un peu comme une
maladie dans un bétail. Ces facteurs créent une certaine
vitalité dans le maintien de la qualité du portefeuille
augmentant ainsi l'importance des mesures de contrôle de risque de
crédit à prendre.
Les IMF doivent en permanence faire preuve de rigueur et
prudence à l'égard de leur approche du risque de crédit ce
qui constitue l'une des valeurs intrinsèques de la gestion des risques.
En effet, il n'est pas impossible en matière d'octroi de crédit
de voir certains préteurs modifier l'affectation du crédit en
fonction de la croissance ou du ralentissement de l'économie.
Toutefois, ces pratiques peuvent être au mieux
déstabilisante voire désastreuse. C'est pourquoi, les demandes de
crédit doivent sans équivoque faire l'objet d'une analyse
minutieuse. Les décisions sont prises et rendues en toute transparence
par des experts en risque de crédit, parfaitement compétents,
s'appuyant sur des normes et des méthodes éprouvées. La
constance en matière d'octroi de crédit doit être l'une des
priorités des préteurs (IMF, COOPEC, ...) que ce soit en
période de prospérité qu'en période de crise.
II.3.2. le risque
de liquidité
Très souvent, le risque de liquidité
intervient quand la banque ne dispose pas de liquidités suffisantes pour
couvrir les besoins inattendus comme par exemple les retraits massifs des
dépôts ou de l'épargne des clients. C'est donc l'absence
d'un matelas de sécurité qui fait courir à la banque ce
risque.
On peut définir encore le risque de liquidité
sous la forme d'un état d'illiquidité extrême pouvant
conduire à la faillite d'un établissement bancaire. Des pertes
importantes pouvant être à l'origine de cette situation, il peut
s'en suivre des retraits massifs de fonds ou la fermeture de lignes de
crédits d'autres banques ce qui peut provoquer la crise de
liquidité. Il y a dans ce cas une crise de confiance du marché
à l'égard de l'établissement concerné.
La troisième acception du risque de liquidité
pour une banque est relative à sa capacité de lever des
ressources sur le marché à un coût normal pour couvrir ses
besoins. Cette capacité dépend essentiellement de la situation de
liquidité du marché et de celle de l'établissement de
crédit lui-même. Il y a ici crise de confiance des prêteurs
à l'égard de l'établissement considéré.
Une quatrième cause, souvent exogène à
l'établissement, peut être à l'origine du risque de
liquidité. Il peut s'agir notamment d'une grave crise économique,
une réglementation contraignante ou restrictive entraînant des
fermetures sur certains segments de marché ou de catastrophe.
Mais la solidarité entre les banques et l'intervention
des banques centrales permet d'éviter ces situations extrêmes en
raison du risque systémique qu'elles pourraient engendrer.
II.3.3 Risque de taux
Le risque de taux est celui causée par la modification
de l'équilibre entre l'offre et la demande de capitaux. C'est donc celui
supporté par l'institution financière qui détient des
créances et/ou dettes à taux fixe du fait de l'évolution
ultérieure des taux d'intérêt.
II.3.4 Risque de
change
Dans un système de taux de change flottant, dès
qu'une entreprise ou un individu réalise une opération qui
implique une entrée ou une sortie de devises dans les mois ou les
années à venir, il supporte un risque de change car l'entreprise
ou l'individu ne connaît pas à l'avance le cours de cette devise
et donc la contrepartie de ses flux en devises dans sa monnaie.
Ce type de risque de change est
désigné sous les termes « risque de change de transaction ou
de conversion ». Les variations des taux de change ont des effets sur les
états comptables et, en particulier, sur les résultats comptables
des entreprises.
Le risque de change apparaît dès lors qu'un prix
en devises ou une opération financière en devises est
établie ou accepté par une entreprise. Le risque est que le cours
de la devise considérée varie par rapport au cours existant
à l'instant de la négociation. Se couvrir contre le risque de
change permet de connaître aujourd'hui avec certitude la contrepartie
dans sa monnaie, des flux en devises futurs.
II.3.5 Risque
d'insolvabilité
Situation d'une personne, d'une société ou d'un
État qui n'est pas en mesure de payer ses dettes.16(*)
Tout crédit est une anticipation de recettes futures.
Tout crédit comporte le risque que ces recettes ne se produisent pas et
qu'aucun remboursement ou bien seulement un remboursement partiel n'ait lieu
à l'échéance.
Ce risque appelé
risque d'insolvabilité est essentiel dans l'activité de
l'institution financière dont une des fonctions est la distribution de
crédits. L'appréciation du risque d'insolvabilité est donc
une première importance et on peut schématiser ainsi le
comportement de l'institution conférée à ce risque: un
crédit n'est accordé que si le banquier estime que la
probabilité de remboursement excède celle de non remboursement.
Il est celui propre à l'institution et concerne la
survie de l'institution financière. Il est présenté ici en
dernier car il est en général la conséquence de la
manifestation d'un ou plusieurs des risques précédents et que
l'institution n'a pu prévenir.
Comment apprécier la
capacité d'un emprunteur à rembourser le crédit ?
L'étude des documents financiers produits par l'emprunteur qui s'attache
aux critères de développement du demandeur, est la méthode
la plus utilisée. Cette méthode rencontre vite une limite :
comment apprécier le risque d'insolvabilité lorsque l'emprunteur
est un simple particulier et qu'il ne peut fournir aucun bilan ou compte de
résultat ?
L'analyse de ce risque consiste pour l'essentiel à
étudier les fonds propre de l'institution financière sur les
quels, comme dans toute entreprise, viennent s'imputer les pertes. L'analyse
s'intéresse donc : au montant des fonds propres; et au-delà
des données comptables, il convient de considérer avec attention
les prévisions dont il n'est pas aisé d'apprécier la vraie
nature, dette plus au moins exigible ou provision occulte constituée en
franchise d'impôt; au montant du fonds de roulement afin de
vérifier la couverture des actifs immobilisés par les capitaux
permanents; au ratio de solvabilité qui, faute de données
précise, peut être évalué par le rapport des
capitaux propres au total de bilan.
II.4 LES INSTITUTIONS
FINANCIERES
II.4.1 Aperçu historique sur les
institutions financières17(*)
Les banques sont les agents du crédit. Leur fonction
originelle était de changer la monnaie et de fournir des bonnes
pièces métalliques.
On peut faire remonter l'origine de la banque
à Babylone, où, dès le IIe millénaire
av. J.-C., le prêt sur marchandises (particulièrement les
grains) se pratiquait déjà dans l'enceinte des temples. Avec
l'apparition de la monnaie, vers le VIIe siècle avant notre
ère, les opérations de prêts et de dépôts ont
pris un nouvel essor : après s'être exercées dans un
cadre religieux, elles relèveront, à l'époque classique,
de la compétence de personnages laïcs, les trapézites. Sous
l'Empire romain, des banquiers privés, les argentarii, jouent un
rôle semblable, mais ajoutant à leurs activités l'avance de
fonds pour le compte de leurs clients, moyennant intérêt. Jusqu'au
Moyen Âge, les activités de banque ne concerneront essentiellement
que des opérations de caisse, le crédit restant rare.
Au moyen âge, les banques furent des agents de
crédit; leur fonction originaire étant d'échanger de la
monnaie et de fournir les pièces métalliques. Le mot banque vient
de «BANCO», mot italien qui signifie
table car les premiers banquiers étaient des changeurs
de monnaie. La monnaie était jadis la seule représentation du
capital. Les premières banques du moyen-âge ont été
créées dans les villes commerçantes comme VENISE (Italie)
en 1157 et GENEVE (Suisse) 1407, la banque d'Amsterdam en 1619.
Avant le 2e quart du 19esiecle, les
banques étaient des entreprises particulières comme les firmes
commerciales et industrielles, maison appartenant et dirigée par un
homme, une famille qui a acculée dans le commerce une fortune et
à décidée de se consacrer aux affaires financiers. Le
18e, 19e siècle et le temps contemporain peuvent
être considérés comme période de
développement des banques.
II.4.2 Rôle économique des
institutions financières
La fonction économique des banques est double:
- concentrer l'épargne flottant (en dehors du circuit
bancaire) c'est-à-dire permettre à ceux qui ont un
excédant de trésorerie de rentabiliser cet excédant en
accordant du crédit à ceux qui ont moins ;
- répartir les capitaux en vue de financement du
commerce ou de l'industrie.
Le rôle que joue les banques dans la vie
économique d'un pays est primordial.
En effet, l'activité économique d'un pays est
dominée par l'organisation financière qui épaule les
grandes entreprises et concours au développement harmonieux du commerce,
de l'industrie et à l'épanouissement de l'activité
générale du pays.
La banque sert d'intermédiaire financier entre agent
économique à capacité de financement et ceux qui ont
besoin de financement. Elle intervient dans tout ce qui touche au mouvement des
capitaux.
En considérant la fonction économique des
banques, on doit admettre que celle-ci doit réaliser 3 objectifs:
- elles doivent tout d'abord fournir un crédit
suffisant;
- elles doivent ensuite fournir du crédit à bon
marché et
- elles doivent aussi généraliser la
distribution du crédit dans tout le pays.
II.4.3 Sortes
d'institutions financières18(*)
Le système financier moderne classe les institutions
financières à 4 catégories: les instituts
d'émission, les banques de dépôt, les banques d'affaires et
les institutions financières non bancaires.
II.4.3.1 L'institut d'émission
L'institut d'émission ou la banque
centrale est une institution publique ayant comme mission de maintenir
et garantir la stabilité de la monnaie nationale. Il assure à
l'économie les moyens de paiement pour l'approvisionnement du
marché intérieur et pour le paiement des biens
d'équipements indispensable au développement des activités
productives du pays. Il réglemente la distribution par les banques
commerciales du crédit aux entreprises et aux particuliers.
II.4.3.2 Les banques de dépôts
Elles sont des entreprises qui font profession habituelle de
recevoir du public sous forme de dépôt ou autrement des fonds
remboursables à vue, à terme fixe ou avec préavis; fonds
qu'elles emploient pour leur propre compte à des opérations de
banque, de crédit ou de placement.
II.4.3.3 Les institutions financières non
bancaires ou spécialisées
Les institutions financières non bancaires sont
généralement des institutions parapubliques qui interviennent
soit directement pour leur propre compte, soit comme intermédiaire dans
le refinancement d'un crédit à taux bonifié (crédit
national). Leurs ressources proviennent généralement d'emprunt
obligataires émis dans le public ou de dépôts
effectués auprès d'autres institutions (caisse d'épargne
pour la caisse des dépôts).
Les institutions financières non
monétaires sont des organes spécialisées dans le
financement des activités économiques bien
déterminées. Elles collectent l'épargne auprès du
public et la prête mais elles n'émettent ni la monnaie fudiciaire
ni scripturale. Ces sont donc les organismes qui font essentiellement le
commerce de crédit.
On peut classer les institutions
financières selon les catégories suivantes :
II.4.3.3.1 Les institutions financières
acceptant des dépôts de types bancaires
Les banques commerciales, élément le plus
important dans le système financier congolais. Ces banques
détiennent l'essentiel de la masse monétaire. Parmi ces banques
nous pouvons citer la BCDC, BC,..19(*).
II.4.3.3.2 Les institutions financières
acceptant des dépôts de types non bancaires
Il s'agit des associations d'épargne et de prêt,
des banques d'épargne mutuelle et des unions de crédit.
Ex. : les COOPEC.
II.4.3.3.2 Les institutions d'épargne
contractuelle
Elles comprennent les fonds de communs en placement- et les
fonds fiduciaires. Le fonds de commun émettent de placement
détiennent des titres et émettent des actions dont la valeur
dépend des titres qui détiennent le fonds de placement. D'autres
fonds de commun de placement se sont crées pour détenir des
titres à court terme monétaire. Au Congo, on disposait de deux
banques de développement jusqu'à 2003 à savoir la
société financière de développement (SOFIDE) et la
banque de crédit agricole (BCA).
II.4.3.3.3 Les coopératives
d'épargne et de crédit (COOPEC)
Il s'agit du mouvement le plus structuré et le plus
développé de l'intermédiation financière
participative. Une coopérative d'épargne et de crédit est
une institution financière démocratique et à but non
lucratif. Elle est organisée et contrôle par ses membres, qui
s'associent pour regrouper leur épargne et se faire mutuellement des
prêts à des taux raisonnables.
L'objectif des Coopec est d'abord de développer le sens
de l'épargne au niveau des membres, notamment par un effort permanent
d'éducation et de taux d'intérêt attractifs. Il est ensuite
de sécuriser cette épargne par une bonne organisation et une
gestion prudente des placements et de crédits. Il est aussi de favoriser
l'accès, à un coût raisonnable, à certaines formes
de crédit et autres services financiers adaptés.
Les coopec constituent un bon exemple du secteur
intermédiaire dans le domaine financier. Ces institutions disposent
d'une existence officielle, avec en général une reconnaissance
juridique, ce qui les distingue du secteur autonome. L'Etat leur accorde
souvent des exemptions fiscales.
Les Coopec privilégient la fonction épargne et
ne font en principe du crédit qu'à partir de l'épargne
collectée. Elles montrent donc qu'il est possible de mobiliser de
l'épargne en milieu populaire, en général pour des raisons
de sécurité et de liquidité beaucoup plus que de
rémunération, et que dans ces conditions la motivation des
paysans dans le remboursement du crédit provenant de leur propre
épargne est beaucoup plus forte que si les fonds viennent de
l'extérieur.
II. 5 LA MICROFINANCE
II.5.1 Définition
Pour beaucoup de personnes et pour le grand public en
particulier, la microfinance se confond avec le microcrédit. Elle
désigne les dispositifs permettant d'offrir de très petits
crédits (microcrédit) à des familles très pauvres
pour les aider à conduire des activités productives ou
génératrices de revenus leur permettant de développer
leurs très petites entreprises.20(*)
Avec le temps et le développement de ce secteur
particulier de finance partout dans le monde, y compris dans les pays
développés, la microfinance s'est élargie pour inclure
désormais une gamme de services plus large (crédit,
épargne, assurance, transfert d'argent etc.) et une clientèle
plus étendue également. Dans ce sens, la microfinance ne se
limite plus aujourd'hui à l'octroi de microcrédit aux pauvres
mais bien à la fourniture d'un ensemble de produits financiers à
tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel.
Ce qui intéresse les bénéficiaires est
avant tout l'accès au crédit et de manière secondaire le
taux d'intérêt. Généralement ils n'emprunteront que
pour financer des activités qui supportent les taux proposés.
II.5.2 Nouveau champ spécifique,
la microfinance
Au cours de ces dernières années, il
apparaît de plus en plus que les banques classiques ne sont pas
véritablement intéressées à ce public de petites
exploitations ou entrepreneurs ruraux et urbains et que leurs techniques ne se
sont pas adaptées pour servir ce segment de clientèle. Par
ailleurs, le secteur autonome/informel est toujours aussi vivant et
adapté mais ses moyens sont limités et ses services sont souvent
coûteux ou risqués. Ce secteur est en croissance et est objet de
nombreuses interventions, réflexions ou manifestations. Il faudra
cependant faire attention aux effets de mode et risques de croissance trop
rapides pouvant entraîner des lendemains qui
déchantent.36
Le microcrédit se révèle plus utile pour
ceux qui ont identifié une opportunité économique et qui
sont en situation de faire fructifier cette opportunité s'ils ont la
possibilité de se procurer une petite somme d'argent au moment où
ils en ont besoin. Ainsi, les personnes pauvres qui travaillent dans des
économies stables ou en croissance qui ont démontré leur
capacité à conduire les activités proposées dans un
esprit d'entreprise et leur engagement à rembourser leurs dettes, sont
les meilleurs candidats pour le microcrédit.
L'univers des clients potentiels s'élargit cependant de
manière exponentielle si l'on prend en compte le concept plus large de
la microfinance. Par exemple au niveau de l'épargne ou de la
sécurisation des petites économies, il est encore difficile
aujourd'hui dans beaucoup des pays d'ouvrir un simple compte dans une
institution bancaire faute de remplir toutes les conditions exigées
(carte d'identité, dépôt minimum qui est souvent un maximum
pour les populations pauvres etc.).
De plus, les banques n'ont pas souvent besoin de guichets ou
d'agences que dans les capitales ou les villes secondaires importantes, ce qui
donc exclu directement une bonne partie de la population.
Pourquoi les institutions de
microfinance appliquent-elles des taux d'intérêts si
élevés à leur clientèle?
Fournir de services financiers à
des personnes à revenus modestes revient cher particulièrement en
proportion des montants des transactions concernées.
C'est d'ailleurs l'une des principales raisons pour lesquelles
les banques n'octroient pas de petits prêts.
En microfinance, les agents de crédit doivent en effet
rendre visite au client à son domicile ou sur son lieu de travail,
évaluer sa solvabilité sur la base d'entretiens avec la famille,
le voisinage, et une fois le prêt accordé, effectuer un suivi
fréquent par le biais des visites pour renforcer la culture de
remboursement.
Les coûts de gestion d'une multitude de petits
prêts sont donc très importants, ce qui oblige les institutions
à appliquer un taux d'intérêt généralement
plus élevé que celui du secteur bancaire. L'expérience
prouve aussi que les clients sont prêts à payer des taux
d'intérêts assez élevés pour s'assurer un
accès permanent au crédit.
Les risques
financiers, les institutions financières et la microfinance constituent
les concepts de base que nous venons d'analyser au cours de ce chapitre.
Comme le terme le précise bien, le risque financier est
l'incertitude qui règne autour du crédit octroyé, des
créances dont l'échéance est douteuse.
En traitant des institutions financières, nous avons
surtout souligné le double rôle économique de celles-ci,
à savoir : la concentration de l'épargne flottant et la
répartition des capitaux. Disons qu'il existe au Congo RDC d'autres
institutions financières non bancaires qui évoluent dans le
secteur informel. Exemple les tontines, les mutuelles, etc.
Nous avons évoqué les intermédiaires
financiers qui s'interposent entre les agents économiques en ajustant
l'offre et la demande des capitaux. C'est sous ce même angle que nous
avons traité de la microfinance, un nouveau champ spécifique dans
le secteur financier qui élargit l'univers des intermédiaires
financiers.
La direction et le conseil d'administration d'une IMF doivent
considérer chacun des risques identifiés sous ce chapitre comme
des points vulnérables. C'est leurs responsabilités
d'évaluer le niveau d'exposition de l'institution aux risques et de
s'assurer qu'un système de contrôles des normes est mis en place
pour minimiser les risques de l'IMF.
CHAPITRE TROISIEME
GESTION DES CREANCES(RISQUES) A LA
MECRE-KATINDO
Le présent chapitre concernera la description de la
gestion des risques financiers que court la MECRE-KATINDO à partir des
opérations qu'elle réalise avec sa clientèle (ses
membres).
III.1. Conditions d'ouverture d'un
compte21(*)
- Etre de bonne conduite, vie et moeurs;
témoigné par un parrain c'est-à-dire un ancien membre
d'une des MECRE.
- Déposer 2 photos passeports en couleur au
secrétariat,
- Payer les frais d'adhésion qui
s'élèvent à 12 $US, 25 $US ou 55 $US. La Mecre
Katindo/Coopec récupère 10 $US comme achat part sociale, 1 $US
comme frais d'ouverture de compte ou coût livret d'épargne (fiche
d'épargne) et 1 $US restant comme achat carnet pour le compte de 12 $US;
10 $US comme achat part sociale, 8 $US comme frais d'ouverture de compte ou
coût livret d'épargne (fiche d'épargne) et $US restant
comme achat carnet pour le compte de 25 $US; 10 $US comme achat part sociale,
35 $US comme frais d'ouverture de compte ou coût livret d'épargne
(fiche d'épargne) et 10 $US restant comme achat carnet pour le compte de
55 $US22(*);
- déposer deux photos passeport: l'une est à
mettre sur la fiche et l'autre sur la demande d'adhésion;
- déposer le spécimen de signature. S'agissant
d'un compte collectif (groupe) ou familial, autant de signatures doivent
être déposées qu'il n'y a de personne susceptibles
d'effectuer le retrait;
- l'identification complète de l'épargnant
(client).
NB : Peuvent aussi être admis comme membres de la
Mecre Katindo/Coopec, les écoles, les coopératives d'autres
secteurs ainsi que les sociétés civiles et commerciales en
général.
III.1.2 Sortes de
crédits octroyés à la mecre katindo23(*)
Au sein de la MECRE, les types de
crédits suivant sont organisés :
a) Le Crédit individuel:
Le détenteur d'un compte au sein de la MECRECO peut
demander un crédit. Pour cela il fait une planification d'utilisation
et introduit sa demande en bonne et due forme. Le remboursement du capital est
étalé de manière égale sur une
échéance tandis que les intérêts sont
dégressifs jusqu'à l'échéance. Il est
accordé pour une période maximum de 12 mois pour les
crédits ordinaires et 2 mois pour les crédits express
Il est prévu trois types de crédit
individuel :
- Crédit individuel ordinaire à la
production : l'octroi de fonds de crédit n'a pas un
caractère urgent. Le demandeur (personnes physiques, morale ou une
entreprise) est membre de la MECRE. il doit absolument disposer d'un compte
régulièrement mouvementé. Il doit présenter les
moyens de paiement et présenter des garanties suffisantes (titre de
propriété reconnu par l'Etat, salaire).
- Crédit individuel ordinaire à la
consommation : l'octroi de fonds de crédit n'a pas un
caractère urgent. Les demandeurs sont des employés d'une
entreprise privée ou publique qui a signé un contrat de
domiciliation de salaire à la MECRE.
Dans ce type de crédits on retrouve le crédit au
personnel des institutions : il s'agit d'un crédit octroyé
pour fidéliser l'institution et le personnel. Ce type de crédit a
l'avantage de stimuler l'épargne de la part des travailleurs.
- Le Crédit Express : est un
crédit individuel ordinaire à la production et
exceptionnellement pour des cas acceptés par le comité de
gestion, après avis du Président du CA, dont l'utilisation de
fonds a un caractère urgent. Le bénéficiaire accepte dans
ce cas de rembourser le capital et les intérêts y relatifs dans
une période ne dépassant pas deux mois.
L'activité concernée doit être
économiquement rentable, l'étude du dossier doit démontrer
la capacité de l'activité du membre emprunteur à
rembourser le prêt dans le délai imparti. Le membre doit avoir
bien remboursé au moins un cycle de crédit.
- Les Crédits aux enseignants :
il s'agit du crédit accordé aux enseignants des écoles
publiques, privées et conventionnés.
b) Le Crédit aux groupes
- le crédit aux groupes à caution
solidaire : Il s'agit d'un micro crédit octroyé au
groupe de solidarité (caution solidaire) dans le but ultime de renforcer
les activités génératrices de revenu des membres du
groupe. La composition du groupe varie entre 4 et 10 personnes.
- Le crédit aux caisses villageoises :
ce type de microcrédit est accordé au regroupement
généralement de femmes pauvres, issues du milieu rural, qui ont
accepté d'unir leurs forces pour améliorer leur niveau de vie en
initiant des activités génératrices de revenus. La caisse
villageoise est membre de la MECRE.
c) Le crédit agricole
Il s'agit d'un micro crédit accordé aux paysans
agriculteurs pour renforcer leurs activités agricoles et ainsi augmenter
leurs rendements. Ce crédit se donne selon les étapes du cycle
cultural. Il est entièrement remboursé à la fin du cycle
mieux par le canal des organisations ou associations paysannes.
III.2 LA GESTION DES RISQUES OPERATIONNELS ET SYSTEME
DE CONTROLE
Les risques
Opérationnels est la vulnérabilité à laquelle est
confrontée l'IMF dans sa gestion quotidienne qui peut provoquer la
destruction de ses actifs. Comme risque principal, le risque
opérationnel a rapport à la perte d'argent à travers les
crédits défaillants, les fraudes et les vols.
III. 2.1 Types de risques opérationnels
1. Risque de crédit
2. Risque de fraude
3. Risque de sécurité
Pour réduire la vulnérabilité aux
risques opérationnels, les IMF élaborent des politiques et
procédures qui servent de système de contrôle interne
à l'organisation. Ces mesures de contrôles sont préventives
et détectrices. Les contrôles préventifs empêchent
les résultats indésirables de se produire.
Ainsi, les exemples des mesures préventives suivantes
peuvent se révéler efficaces :
- Engagez un personnel crédible et compétent qui
peut prendre de bonnes décisions dans l'octroi de crédits ;
- S'assurer que les crédits sont couverts par des
garanties appropriées;
- Bien définir les tâches du personnel pour
éviter des erreurs ou des cumuls de fonctions qui peuvent conduire
à des erreurs intentionnelles ou non ;
- Demande d'autorisation pour éviter des
irrégularités des dépenses des ressources
financières;
- Développer une procédure d'enregistrement
efficace pour décourager des opérations
irrégulières ;
- Mettre en place assez de mesures de sécurités
comme serrures, gardes, coffres-forts
Pour protéger l'argent en espèces et les autres
actifs.
Les contrôles de détection permettent
d'identifier des effets indésirables quand ceux- ci se produisent.
Quelques exemples des mesures de détection :
- Rapprochement des relevés bancaires avec les
reçus ;
- Suivi systématique du tableau de bord de gestion des
crédits en vue de réduire sensiblement les risques de
compromission du portefeuille.
- Définition et mise en oeuvre des politiques de
gestion de la délinquance pour réduire les risques de
créances irrécouvrables ou de défaillance fatale.
- Suivi et évaluation des performances du personnel
pour s'assurer que les politiques et procédures définies sont
convenablement suivies ;
- Des visites de terrains aux clients pour s'assurer que le
solde de leurs encours de crédit de même que d'épargne
correspondent aux données enregistrées dans les livres comptables
de l`IMF.
Pour arriver à une combinaison appropriée de
mesures de contrôle préventives et détectrices il faut
avoir un sens aigu de jugement. Les mesures de contrôles
préventifs évitent les problèmes potentiels mais les
mesures de contrôle détectrices sont généralement
plus faciles à exécuter. Par exemple, c'est plus facile de
réconcilier des relevés bancaires chaque mois que
d'empêcher les employés d'empocher les remboursements.
Il existe aussi une autre complication importante à
considérer. Les IMF ne peuvent pas éliminer les pertes
liées au risque opérationnel. Certains crédits tomberont
toujours en impayés ou certains personnels seront toujours sujets aux
tentations. Les mesures de contrôles conçus pour diminuer ces
pertes liées au risque opérationnel ont besoins d'être bien
analysé pour leur rentabilité - certaines mesures de
contrôles peuvent coûter plus cher.
Risque de Crédit
Le risque de crédit est le plus connu et constitue la
plus grave des vulnérabilités d'une institution de microfinance.
C'est la détérioration de la qualité du portefeuille
crédit qui cause les pertes et créée des charges
énormes en gestion de la défaillance. Ce risque aussi connu comme
le risque de défaillance, est lié à l'incapacité du
client de respecter les termes du contrat de prêt.
Un seul micro crédit ne pose pas un risque
énorme parce que le pourcentage sur le portefeuille total est
insignifiant. Mais puisque la plupart des micro- crédits ne sont pas
garantis, la défaillance peut facilement s'étendre d'un petit
nombre de crédits à une portion importante du portefeuille. Cet
effet de contamination peut être aggravé par le fait que les
portefeuilles de microfinance se limitent souvent à certains secteurs
d'affaires. Par conséquent, un grand nombre des clients peuvent
être exposés à une menace externe commune un peu comme une
maladie dans un bétail. Ainsi ces facteurs doit pousser les
gestionnaires de l'IMF à prendre des mesures de contrôle de risque
de crédit pour réduire ce dernier.
La gestion du risque de crédit peut se présenter
sous deux aspects : Les mesures préventives que les prêteurs
prennent avant l'octroi du crédit et les mesures
d'encouragement après le déboursement pour permettre le
remboursement dans les délais. Avant d'octroyer un crédit, le
créancier peut réduire le risque de crédit en prenant
certaines mesures de contrôle qui réduisent la défaillance
ou la perte potentielle lors de la conception du crédit, telles que
l'enquête sur l'historique du client, l'orientation du client sur les
attentes et les procédures de l'IMF. Une fois que le crédit est
octroyé, la gestion du risque client transforme les mesures de
contrôles qui réduisent la perte potentielle en mesures de
contrôles qui réduisent des pertes réelles. Par
conséquent, les procédures de gestion de la défaillance
sont des composantes clés dans la gestion des risques de crédit.
Cette section traite les quatre mesures clés de contrôles de
risque de crédit : 1) la conception du produit 2) le choix du client 3)
les comités de crédit et 4) la gestion de la
défaillance.
1) La conception d'un produit de prêt
Les IMF peuvent contourner une partie importante du risque de
défaillance en développant des produits qui tiennent compte des
besoins des clients. Les produits clients comprennent la taille du
crédit, le taux d'intérêt, le délai
(l'échéancier) de remboursement, les conditions de garantie et
toutes autres exigences spécifiques. Les produits de crédit
doivent être développés pour répondre à
l'objectif pour lequel le crédit est destiné. Par exemple, un
crédit destiné à ravitailler une quincaillerie aura un
échéancier de remboursement différent et utilisera un mode
de garantie différent d'un crédit destiné à l'achat
d'une machine à coudre.
Une fois qu'un client établit un historique de
crédit avec l'IMF, cette dernière augmente souvent la
flexibilité en termes de crédit pour rendre le produit plus
approprié aux besoins du client. Ce changement reflète un
équilibre entre le risque et les mesures de contrôle. Des nouveaux
clients sont classés comme risque élevé. Une fois qu'un
historique de crédit est établit avec l'IMF on pourrait le
considérer comme moins de risque et l `IMF peut réduire ses
gardes fous.
2) L'analyse de l'historique des clients
Le premier pas pour limiter le risque crédit implique
le choix des clients pour s'assurer qu'ils ont la volonté et la
capacité de rembourser le prêt. En analysant le profil du client
par rapport au crédit, les institutions de microfinance utilisent
généralement la règle des cinq composantes
ci-dessus24(*) :
Si l'un de ces éléments est mal analysé,
le risque de crédit augmente. Pour limiter le risque, les institutions
développent des politiques et procédures pour analyser chaque
élément.
Ces cinq composantes ci-dessus sont pertinentes pour toute
sorte d'institution de crédit. Le poids accordé à chaque
élément peut varier selon la méthodologie (i.e. groupe de
solidarité, banque villageoise ou prêt individuel), la taille du
crédit et selon le fait que le client soit nouveau ou ancien. Ce n'est
pas tous ceux qui sollicitent un prêt qui sont des clients à
faible risque. Quelle que soit la méthodologie de crédit, les
agents de crédits sont supposés prendre de sages décisions
de crédit. Tout demandeur de prêt ne constitue pas uniquement un
bon risque de crédit pour l'IMF.
Indépendamment de la procédure d'octroi de
prêts mise en place, les chargés de prêts doivent
étudier avec minutie les dossiers de prêt et prendre de bonnes
décisions d'octroi. Malheureusement, dans certaines institutions de
microfinance, le personnel de crédit agit beaucoup plus comme des
administrateurs de prêts. Si tout le dossier de prêts est
établi, et que les demandeurs de prêt ont accompli toutes les
modalités ou exigences préalables en terme de rencontres
(information et formation) et d'épargne, ils devraient pouvoir
bénéficier automatiquement de prêt. Le non respect de ces
conditions et procédures engendre nécessairement une mauvaise
qualité du portefeuille. Les chargés de prêt et leurs
superviseurs immédiats doivent tenir grand compte des cinq "C" au moment
de la décision d'octroi, ils devront être tenus responsables de
ces décisions.
Caractère : En microfinance, le
caractère est le seul moyen important pour faire l'historique des
nouveaux clients. En étudiant le caractère des clients, l'IMF
saura d'avantage si le client a l'intention de rembourser. Les clients avec un
caractère exemplaire trouveront un moyen pour rembourser leurs
crédits si leur affaire échouait.
L'analyse des caractères des clients varie suivant de
la méthodologie d'octroi de prêt. Concernant les
méthodologies de groupes de caution solidaire, le groupe
sélectionne les membres qui sont motivés et qui ont un
caractère exemplaire puisque les membres du groupe garantissent le
crédit réciproquement. Avec le crédit individuel à
part l'interview des voisins, les chargés des prêts aussi doivent
s'assurer que l'information fournie par le client est vraie. Cela peut se faire
de la manière suivante :
ü Analyser les références personnelles et
sociales pour évaluer la réputation du demandeur ;
ü Utiliser des groupes de solidarités dans
lesquels les clients choisissent les autres membres qu'ils trouvent
honnêtes et à qui ils font confiance ;
ü Garder une liste noire pour les clients qui ne sont pas
sérieux et éviter de leurs donner de crédits ;
ü Interviewer le client pour comprendre sa motivation
pour bénéficier d'un crédit ;
ü Contrôler l'historique de crédit chez les
fournisseurs, d'autres organisations qui octroient des crédits ou avec
une centrale des risques s'il y en a.
Capacité : Pour évaluer la
capacité de remboursement d'un demandeur, les chargés de
prêt procèdent à l'évaluation de son affaire et de
son ménage.
Il est compliqué d'évaluer la capacité de
remboursement d'un demandeur à revenu bas. Les estimations de revenu et
dépenses ne pourront pas être fiables et souvent les demandeurs
manquent de preuves ou documents financiers. Des chargés de prêts
expérimentés élaborent des méthodologies pour
améliorer la qualité des ces estimations en déterminant
les fondements de ce fait et ensuite procèdent à examiner la
validité de ses hypothèses.
Cependant, des variations importantes entre l'estimation et la
trésorerie réelle du commerce peuvent subsister, même si le
demandeur n'a pas l'intention de tromper le chargé de prêt. Pour
surmonter ces défis certaines IMF en évaluant la capacité
d'un client pour ses remboursements ne prennent pas en compte les effets de
crédit sur le commerce du client.
Cela implique que le revenu net actuel de ce commerce est une
partie du fond de commerce. Autrement dit le demandeur estime que le commerce
génère assez de fond pour rembourser le crédit. Les IMF
aussi octroient initialement des petits crédits et appliquent une
procédure continue de recueillement des informations sur le client pour
surmonter les défis d'évaluation de sa capacité de
remboursement. Les crédits initiaux ont tendance à être
plus petits que le besoin du demandeur parce que le chargé de prêt
manque d'informations fiables pour évaluer sa capacité de
remboursement. On demande aux clients de maintenir des informations de base de
leurs activités concernant les revenus et les dépenses qui vont
au retour aider les chargés de prêt à prendre des
décisions de crédit fondées sur ces informations et
tailler les crédits ultérieurs en tenant compte de la
trésorerie de l'activité.
Quant aux petits crédits, il est approprié que
le caractère du demandeur soit un élément d'historique
clé. Au fur et à mesure que la taille du crédit
s'augmente, il faut passer des informations « douces » comme le
caractère aux informations plus difficiles comme la capacité.
Pour prendre des décisions de crédit juste, il est donc
nécessaire que les charges de crédit recueillent des informations
à temps pour leur permettre de déterminer la capacité
commerciale de leur client.
Le Capital: A part l'évaluation des
flux financiers de l'affaire, pour déterminer sa capacité de
remboursement de crédit, la plupart des IMF recueillent des informations
sur l'actif et le passif de l'affaire et c'est à partir de cette
information qu'elles établissent un simple bilan. Ceci permet au
Chargé de crédit de déterminer si l'affaire est solvable
et de savoir combien de fond de commerce est à la base de l'affaire.
Avec les plus petits crédits, cet
élément est probablement le moins important, mais sa
signification augmente au fur et à mesure que le crédit augmente.
Dans certain cas, la taille de crédit est liée au capital de
l'activité.
Certaines IMF font l'inventaire des actifs pour
réduire le risque de crédit. Bien qu'elles ne le disent pas
clairement, les chargés de crédit envoient un message au client
en lui disant que s'il/elle manquait le remboursement ses actifs pourront
être saisis. C'est une forme de garantie déguisée.
La Garantie: Une des raisons pour laquelle
des institutions de microfinance ont vu le jour, c'est que les banques
traditionnelles ne fournissent pas leurs services aux individus qui n'ont pas
la garantie classique. La Mecre Katindo demande comme garanties les documents
ci-après : fiche d'occupation parcellaire, contrat, certificat,
attestation de retenue sur salaire signé par l'employeur du demandeur et
le caution solidaire. Dans toutes les MECRE, l'épargne obligatoire
exigée avant l'octroi de crédit est de 10% du montant
demandé.25(*)
Les chargés de crédit rendent visite au
demandeur de prêts pour observer l'affaire et évaluer les rapports
entre le demandeur et ses clients et l'état dans lequel se trouvent les
équipements. Les institutions de microfinance recueillent les
informations par observation. Plutôt que de prendre des informations sur
les apparences à travers cette interview, le chargé de
crédit peut valider les réponses qui ne lui semblent pas
réalistes ou qui ne sont cohérentes.
La procédure d'évaluation commerciale des
clients et surtout leurs ménages aussi atteint cinq buts principaux.
Premièrement, l'évaluation indique si le
demandeur est solvable après avoir recueilli les données
nécessaires sur son commerce, les dettes encours du demandeur, et le
flux financier de son ménage. Deuxièmement, elle
fournit l'information pour s'assurer que le produit est conçu en
concordance avec le besoin de crédit du demandeur et de sa
capacité. Troisièmement, l'évaluation
permet au chargé de crédit de collecter des informations
subjectives sur le caractère du demandeur de crédit en vue de
déterminer de façon intuitive la crédibilité de ce
dernier. Quatrièmement, cette procédure joue un
rôle d'éducation du client concernant les aspirations et les
mécanismes du prêteur. Cinquièmement,
l'évaluation aide à créer une relation de travail positive
entre le client et le chargé de crédit.
3) Les Comités de
Crédit
Etablir un comité de plusieurs personnes pour la prise
de décisions d'octroi des crédits est une mesure essentielle de
contrôle pour réduire le risque de crédit (et la fraude).
S'il revient à un seul individu de prendre des décisions d'octroi
de crédit, d'annulation de crédit ou de
rééchelonnement, ce pouvoir peut être facilement
abusé26(*).
Pour des prêts d'une importance considérable, il
est recommandé que le comité soit composé de trois
individus ou plus. Un comité de crédit typique est composé
de cadres supérieurs et moyens. Les responsabilités du
comité ne reposent pas seulement sur l'approbation des prêts mais
aussi le suivi du progrès et leurs implications dans la gestion des
défaillances de paiement au cas où un emprunteur a un
problème de remboursement. Ce faisant le comité de crédit
assume ses décisions.
En plus, les IMF doivent avoir des politiques écrites
concernant l'autorité d'approbation des crédits27(*). Ces politiques doivent
préciser les montants des crédits qui pourraient être
approuvés avec l'apposition des deux signatures, les montants de
crédits qui exigent l'apposition de plus de deux signatures et
identifier qui a l'autorité pour approuver les crédits. Ces
mesures réduisent les risques d'approuver les crédits au
hasard.
En réalité, l'argent de l'IMF est risqué.
Par conséquent les chargés de crédits et leurs
responsables hiérarchiques doivent signer toutes les décisions de
crédit et doivent s'assurer que le crédit sera
remboursé.
Concernant les groupes de caution solidaire (crédit aux
groupes), les membres de ce dernier souvent assument partiellement la fonction
du comité de crédit. Puisque les membres du groupe garantissent
le crédit de chacun des membres, leur implication dans la
procédure d'approbation des crédits est importante.
Par conséquent les chargés de crédits et
leurs responsables hiérarchiques doivent signer toutes les
décisions de crédit et doivent s'assurer que le crédit
sera remboursé. Les chargés de crédits ne doivent pas
hésiter à 1) rejeter la demande de crédit d'un groupe de
solidarité dont les membres ne se connaissent pas ou ne se font pas
mutuellement confiance 2) encourager les membres sérieux du groupe
à éliminer ceux qui sont moins sérieux et 3) promouvoir
les petits prêts que les membres sont sûrs de rembourser. Pour se
comporter de cette manière, le chargé de crédits a besoin
des outils et une formation pour l'évaluation des activités
commerciales et le comportement des clients pour faciliter la discussion en
groupe et pour tester l'engagement de chaque membre du groupe.
4) La Gestion de la Défaillance
Certains prêts deviennent à la longue
défaillants et inévitablement non-recouvrables. Pour
réduire ces cas de défaillance une IMF doit recommande les six
méthodes pour la gestion de défaillance ci-après:
1) Culture Institutionnelle: Une
méthode essentielle pour la gestion de défaillance est
d'entretenir une culture institutionnelle basée sur la tolérance
zéro de retards et un suivi automatique des comptes accusant de retard
de paiements. Les Institutions de Microfinance (IMF) peuvent également
rappeler aux clients dont les comptes sont récemment devenus
défaillants que leur jour de remboursement s'approche.
2) L'orientation des Clients: la première
chose à faire pour développer une culture institutionnelle
basée sur la tolérance zéro, est de communiquer
directement ce concept à chaque nouveau client, lors de
l'adhésion, avant qu'il ne reçoive le prêt. Un programme
d'orientation doit simplement et clairement décrire les conditions des
services offerts, ce qui est attendu de chaque client et les procédures
à suivre en cas d'arriérés. Cette même orientation
devra servir à instruire les nouveaux membres de l'IMF à la
politique de la tolérance zéro, établir un esprit de
professionnalisme et de sérieux dans les prestations de services
à la clientèle cible.
3) Les primes d'encouragement au personnel :
L'implication du personnel en vue de décourager la défaillance
peut s'avérer efficace avec l'instauration d'un système de primes
d'encouragement. Les primes devraient être plutôt basées sur
la qualité du portefeuille que sur la quantité. Cela permettrait
à chaque agent de crédit d'être responsable des prises des
décisions dans l'octroi de crédits.
4) Les pénalités sur
défaillances : Les clients doivent être
pénalisés pour le retard de paiements. Ceci pourrait impliquer
selon la performance, l'application des charges au prorata du nombre de jours
de retard et limiter l'accès au renouvellement des prêts aux
clients. Par exemple pour la MECRECO les taux de pénalité sont
fixés de la manière suivante :
· 0,02% par jour pour les crédits aux
groupes et caisses villageoises
· 0,03% par jour pour les crédits ordinaires
· 0,025% par jour pour les crédits salaires
domiciliés
· 0,05% par jour pour les crédits
express28(*).
5) Respects des termes de contrat : Une
COOPEC va perdre contrôle de la qualité de son portefeuille si
elle ne met pas les termes du contrat en vigueur. Les IMF ne doivent pas
instaurer des politiques qu'elles ne pourront pas faire appliquer dans les
contrats. Le refus de collaboration d'un client défaillant doit
être sévèrement puni selon les procédures en vigueur
chez l'IMF y compris l'utilisation de système judiciaire local s'il y a
lieu29(*). Les clients
doivent être sensibilisés des pénalités et
procédures de défaillance avant même de recevoir leur
crédit pour qu'ils sachent exactement à quoi ils ont affaire si
le crédit n'est pas remboursé.
6) Le rééchelonnement du
crédit : il arrive souvent que des emprunteurs aient la
volonté mais ne soient pas en mesure de payer. Après s'être
assuré que ceci est réellement vrai (c'est-à-dire
s'assurer que les clients ne sont pas en train de jouer avec les sentiments),
il serait approprié de rééchelonner un certain nombre de
crédits. Ceci doit être fait dans des conditions exceptionnelles
qui peuvent impliquer par exemple le prolongement de l'échéance
de crédit et/ou la réduction en montant périodique
à rembourser. Pour démontrer leurs transparences, les IMF
doivent dans leur de qualité du portefeuille séparer les
crédits réguliers (normaux) des crédits
rééchelonnés.
Pour le suivi de la qualité du portefeuille, une IMF et
ou COOEPC doit analyser les ratios de qualité du portefeuille
mensuellement. Il s'agit du portefeuille à risque, le Ratio de perte sur
crédit et le Ratio de réserve. En plus l'IMF doit maintenir un
rapport régulier sur la balance âgée du portefeuille.
Les Risques de
Fraude
Aucune institution de microfinance ne peut se prévaloir
d'être à l'abri de fraude perpétrée par le personnel
isolément ou de connivence avec le client. Dans toutes les
opérations financières il y a risque de fraude. L'IMF ne peut
prétendre éliminer la fraude, il faut la minimiser. Cette partie
résume les types de fraudes et traite des mécanismes pour
prévenir et détecter les fraudes.
Les Types de Fraude
La confection d'une liste complète des fraudes
potentielles est impossible. Cependant, il est important de catégoriser
les fraudes suivant les différentes étapes dans le processus
d'octroi de crédit :
1) Déboursement des crédits,
2) Remboursement,
3) Procédures de garantie,
4) Activités de clôture.
Exemples de Fraudes en Microfinance
Décaissement
|
Remboursement
|
Garantie
|
Clôture
|
Le chargé de crédit octroie le crédit
à un client «fictif».
|
Le chargé de crédit collecte les remboursements,
délivre un reçu mais ne reverse pas l'argent.
|
Le chargé de crédit collecte les
garanties mais ne les dépose pas au magasin.
|
Le remboursement des épargnes forcées n'a pas
été fait aux clients. Les emprunteurs ont
oublié des les réclamer.
|
Le caissier s'est octroyé le crédit
|
Les Agents collectant les remboursements ne les reversent pas
à temps
|
Le magasinier a détourné les biens de garanties
et a passé de fausses écritures dans les livres de stock
|
Le chargé de crédit collecte les prêts qui
ont été déjà passés en perte pour son propre
compte
|
Le chargé de crédit charge des frais non
officiels aux clients.
|
Le chargé de crédit charge des
pénalités non
officielles.
|
|
|
Les banques ou institutions financières ont pour
fonction de fournir des crédits permettant de financer les
investissements. Un pari toujours risqué.
Les contrôles réglementaires tentent de le
limiter mais la concurrence, l'optimisme et l'appât du gain incitent les
banques à assouplir leurs conditions d'octroi de crédits, ce qui
tend à accentuer le risque de se retrouver face à des
débiteurs insolvables. La fraude pure et simple et les
détournements de fonds sont une autre cause de la faillite des banques.
Comme dans toute entreprise, une mauvaise gestion ou une
politique de trésorerie inadaptée peuvent aussi provoquer la
faillite. De fait, on dit que la mauvaise gestion joue un rôle primordial
dans la plupart des échecs bancaires. Peut-être les directeurs de
la banque ont-ils accordé des prêts non garantis à des amis
ou à des membres de leur famille. Ou encore l'avidité et la
tentation de s'enrichir rapidement les pousse à des investissements
hasardeux.
Dans certains cas, la concurrence acharnée a
incité des organismes bancaires à prendre des risques
extraordinaires. Certaines banques ont sombré, victimes de
l'extrême agressivité de leur propre politique de prêt.
Devant la nécessité de se constituer une couverture en cas de
problème et d'augmenter leurs liquidités, certaines banques
s'efforcent d'appâter des déposants en offrant des taux
d'intérêt exceptionnellement élevés, ou même
font de nouveaux investissements dans des projets risqués.
Les banques de petite taille ne sont pas les seules à
connaître ces problèmes qui entraînent les faillites.
Certaines des institutions financières les plus importantes au monde
sont aussi en mauvaise posture. Beaucoup ont consenti des prêts se
chiffrant par millions de dollars, voire par milliards, aux pays du tiers monde
qui ne peuvent à présent leur rembourser les
intérêts, encore moins le principal. L'épidémie de
faillites bancaires à laquelle nous assistons ces dernières
années soulève des questions dans le monde entier. Notre
confiance est-elle mal placée? Au fait, les banques sont-elles
sûres?
La structure financière de la banque détermine
donc l'importance des risques -taux et change- qu'elle prend. Se pose là
le problème de la transformation pour les ressources.
Compte tenu de la préférence pour la
liquidité de la part des épargnants, cette transformation est
inévitable. Si elle importante, la banque augmente son risque de taux
et, de plus, se crée un risque de liquidité au cas où les
déposants demandent à retirer leurs fonds.
Globalement, les COOPEC apparaissent comme efficaces pour
mobiliser l'épargne locale. Elles ont plus de difficultés en
matière de crédit dans les pays en développement. C'est
une formule qui, à certains égards, semble plus adaptée
aux classes moyennes qu'aux plus pauvres.
L'accent mis sur l'épargne préalable limite en
effet l'impact de la fonction crédit sur les membres ayant une faible
capacité d'épargne.
Mais les pauvres ont aussi besoin de services financiers
adaptés à leurs besoins spécifiques, faits sur mesure, en
quelque sorte.
L'accès à des services financiers
appropriés est l'une des dimensions fondamentales de l'exclusion sociale
dans le monde.
Afin d'éviter la marginalisation des plus pauvres, les
formes coopératives et mutualistes d'épargne et de crédit,
dans toute leur diversité, ont un rôle essentiel et
irremplaçable d'intermédiation financière à
jouer.
APPRECIATION DU NIVEAU DE RISQUE AU SEIN DE LA MECRE
KATINDO
Le présent chapitre est consacré à
l'appréciation du niveau de risque au sein de la Mecre Katindo/Coopec
est axé sur quatre points :
1o Analyse de l'épargne collectée par
la Mecre Katindo/Coopec;
2o Analyse des crédits octroyés par
la Mecre Katindo/Coopec;
3o Analyse des écarts entre les
crédits octroyés et les montants de crédits effectivement
remboursés par les clients : le risque financier ; et
4o Analyse corrélative entre épargnes
collectées et crédits octroyés.
IV. 1 ANALYSE DE L'EPARGNE COLLECTEE PAR LA
MECRE-KATINDO
Le principe qui porte à épargner est le
désir d'améliorer notre sort. En effet, il est bien dit que
l'épargne est un des points de départ d'un bien être
collectif. Pour le peuple comme pour les individus, le même principe
s'applique. C'est pourquoi la théorie économique faisait reposer
le démarrage économique sur l'épargne. Ce rôle de
toute épargne apparaît comme indispensable et irremplaçable
à un multiple égard:
- seule l'épargne permet
l'accumulation d'un capital physique et humain transformé en
investissement productif, elle assure sur un revenu autonome et cumulatif pour
aujourd'hui et pour demain;
- l'épargne favorise l'intégration des circuits
financiers et économiques dans un même pays, de ce fait elle
permet une croissance autoentretenue, plus harmonieuse et plus
régulière;
- le développement autofinancé par
l'épargne intérieure et autogérée, permet aux
collectivités d'échapper à la paresse technologique
encouragée par l'investissement étranger, lui seul conduit
à la maîtrise de la filière technologique et à la
créativité;
- par leur action auto éducative, la motivation et la
gestion de l'épargne volontaire joue un rôle souvent plus
important que les investissements eux-mêmes; la gestion communautaire de
l'épargne forme les futurs hommes d'affaires, les futurs entrepreneurs;
les futurs dirigeants et dirigeantes du pays, là se cristallise le
premier et indispensable apprentissage de la démocratie
économique et politique, qui dans les pays industrialisés n'a pas
commencé autrement.
Ce rôle, une fois maîtrisé, on se rendra
compte à l'envie qu'il n'y a ni miracle ni préférence
génétique en économie. Le secret de la réussite
réside dans le dégagement d'un surplus: en un mot
l'épargne.
La question de mobilisation de l'épargne locale est
bien importante, tant sur le plan social que sur le plan économique.
Tableau N°1 : Evolution mensuelle de
l'épargne collectée par la Mecre Katindo/Coopec de 2008
à 2010
Source : les rapports annuels de la Mecre
Katindo/Coopec de 2008 à 2010
De ce tableau, il ressort que 2007 est l'année à
laquelle l'épargne collectée est importante (5781103$us), ce qui
révèle une moyenne de 481750.58$us par mois. En 2006,
l'épargne est de 5684957$us ; ce qui indique une moyenne de
473746.41$us par mois ; suivi de l'année 2005(4644555$us) pour une
moyenne de 387046.25$us par mois ; et l'année 2004(2104880$us) pour
une moyenne de 175406.66$ par mois. L'année 2003 se révèle
avoir une faible épargne (443503$us) soit une moyenne de 36958.58$us.
En terme de pourcentage, le tableau d'évolution
d'épargnes collectées révèle que :
L'année 2003 représente 2.37% d'épargnes
totales réalisées sur cinq ans, l'année 2004 en
représente 11.28%, l'année 2005 représente 24.89 %, tandis
que les années 2006 et 2007 représentent respectivement 30.46 %
et 30.98%.
La visualisation de ces données sur un graphique
approprié, nous permettra d'apprécier l'évolution
mensuelle d'épargnes collectées de chaque année et nous
facilitera de voir les mois qui ont été plus performants en terme
d'épargnes collectées.
Graphique no1 : Evolution
d'épargnes collectées par la Mecre Katindo/Coopec de 2003
à 2007
Du graphique no1, il ressort directement que c'est
l'année 2007 qui est l'année de la plus grande épargne
collectée, le mois de mai constitue le mois auquel la Mecre-Katindo a
collecté l'épargne la plus élevée de toute notre
période d'étude (660010$us). C'est aussi le mois de mai à
l'année 2006.
Quant à l'année 2005, c'est le mois d'août
(593596$us). Ce sont les mois de novembre et décembre en 2004 et 2003
soit 510440$us et 127780$us.
L'évolution de la courbe est croissante. Cette
croissance explique la tendance de l'épargne collectée par la
Mecre Katindo/Coopec de 2003à 2007. C'est l'équation de la forme
Y=ao+bt.
Nous constatons qu'au bout de 5 ans d'étude, que
l'épargne réalisée par le public (paysans, petits
commerçants, entreprises et administrations) s'est multipliée
plus de 13 fois, soit
D'une façon générale,
l'amélioration du niveau de l'épargne réalisée par
la Mecre Katindo/Coopec à partir du deuxième semestre de
l'année 2004 suit l'amélioration des conditions de vie
socioéconomique de la population, surtout que cette période
marque le début de la consolidation de paix après une longue
période d'hostilité, de guerre et d'instabilité
politique.
Dans le point suivant, nous avons voulu analyser
l'évolution trimestrielle des crédits octroyés par la
société pour en déduire à travers la droite de
régression les crédits des prochaines années. Avant d'en
arriver disons un mot sur l'importance de l'épargne.
Importance de l'épargne
Même si les expériences sont
déjà anciennes, la formule des Crédit unions ou Coopec
(Coopératives d'Epargne/Crédit) a surtout été
développée au cours de ces vingt dernières années.
L'épargne est apparue d'une part comme un service très
apprécié, pour des raisons de sécurité et de
liquidité par certaines catégories de la population, et d'autre
part comme un essentiel de construction institutionnelle : le
crédit se rembourse.
L'institution financière doit
être considérée comme une entreprise, avec sa
comptabilité performante et son souci d'une organisation et d'une
gestion efficaces. Dans ce cadre, elle utilise les règles et ratios des
analyses financières.
IV.2 ANALYSE DES CREDITS OCTROYES
PAR LA MECRE-KATINDO
En précisant comme elle le fait deux faces de
l'activité bancaire: réception des dépôts et emploi
en opération de crédit, la définition légale nous
permet de dégager les deux aspects du crédit bancaire:
- le crédit dont jouit une
institution financière, né de la confiance qu'elle sait inspirer
librement des fonds rassemblés pour elle;
- le crédit qu'accorde une institution
financière, en utilisation de ses ressources.
Le crédit qu'accorde une institution financière
sera fondé sur la confiance que les entrepreneurs sauront lui inspirer.
Ainsi, les opérations de banque sont données par ce que les
juristes appellent l'intuitus personae: le banquier ne travail qu'avec telle
personne, et tel client qu'avec telle banque de son choix.
Le crédit a donc un rôle éminent dans la
vie économique d'une société, car il veille sur son
équilibre en régulant de manière indirecte le volume de la
consommation et de l'investissement. Le déséquilibre entre le
taux de production et de consommation conduit inévitablement à
l'inflation et au chômage, ce qui explique l'importance de la politique
de crédit dans une économie en crise.
Grâce aux crédits, les
différents agents économiques disposent de moyens de paiement
supplémentaires pour leurs transactions. Le crédit est donc une
source de création monétaire.
Tableau N°2 Evolution de crédits
octroyés par la Mecre Katindo/Coopec de ......
Source : Rapport annuels de la Mecre
Katindo/Coopec
Par simple observation, nous remarquons que le crédit a
connu une évolution croissante mais nous serons obligés de
visualiser ces données sur un graphique pour donner un jugement de la
tendance générale.
Graphique no2 : Evolution
trimestrielle de crédits octroyés par la Mecre-Katindo/Coopec de
2008 à 2010
Source : Nos ajustements à partir des
données du tableau no2.
Du graphique no2, il ressort que les crédits
annuels de la Mecre-Katindo/Coopec ont connu une évolution à la
hausse de 2008 à 2010, et une baisse de 2006 à 2007.
Nous remarquons que les crédits annuels de la
Mecre-Katindo/Coopec sont multipliés par 2.7(en 2004) par rapport aux
crédits de l'année 2003 ; ce qui traduit en pourcentage
à une augmentation de 270.15-100=170.15%.
De 2004 à 2005, il y a eut une augmentation des
crédits de 2.5 soit 250.5-100=150.5%.
De 2005 à 2006, une baisse de 2.96 et de 2006 à
2007, une augmentation de 1.453, soit 155.3-100=45.3%.
Tableau no3 : Tableau
intermédiaire des calculs
IV.3 ANALYSE DES ECARTS ENTRE LES
CREDITS OCTROYES ET LES CREDITS EFFECTIVEMENT REMBOURCSES : LE RISQUE
FINANCIER
Tout crédit comporte le risque que
ces recettes ne se produisent pas et qu'aucun remboursement ou bien seulement
un remboursement « particuliers » à l'échéance.
Un crédit n'est accordé que si le banquier estime que la
probabilité de remboursement excède celle de non
remboursement.
Le crédit peut être bon ou mauvais. Cela
dépend de la manière dont on l'utilise. Avant de prendre une
décision en matière de crédit, examinez soigneusement tous
les facteurs en fonction de vos besoins et de vos valeurs.
Comment apprécier la capacité d'un emprunteur
à rembourser le crédit ? L'étude des documents financiers
produits par l'emprunteur qui s'attache aux critères de liquidité
ou de surface financière et envisage les perspectives de
développement du demandeur est la méthode la plus
utilisée. Cette méthode rencontre vite des limites.
Dans sa publication intitulée «
Savoir
gérer son argent», l'Association des banquiers canadiens
fournit des conseils sur les questions suivantes :
utiliser
intelligemment le crédit,
la
gestion du crédit,
la
demande de crédit,
et que
faire face à une crise financière ?.
L'entrepreneur, nous prenons ce mot
dans le sens large que lui donnent les économistes, de personne ou
société qui met en oeuvre les facteurs de production pour obtenir
des biens économiques afin d'en retire profit ne possède pas
toujours les capitaux suffisants pour atteindre le chiffre d'affaires auquel
ses capacités ou les circonstances le mettent à même
d'arriver.
Il peut profiter de la confiance que sa valeur morale, ses
connaissances techniques et les biens qu'il possède lui ont permis
d'inspirer, pour demander du crédit.
Faire crédit, c'est faire confiance ; c'est donner
librement la disposition effective et immédiate d'un bien réel ou
d'un pouvoir d'achat, contre la promesse que le même bien, ou un bien
équivalent, vous sera restitué dans un certain délai, le
plus souvent avec rémunération du service rendu et du danger
couru, danger de perte partielle ou totale que comporte la nature même de
ce service.
Le crédit introduit le facteur temps, doc
l'incertitude, dans le mécanisme des échanges. Il l'introduit au
moyen d'un acte de foi : le crédit est donc une notion purement
subjective.
IV.4 ETUDE CORRELATIVE ENTRE EPARGNE COLLECTEE ET LE CREDIT
OCTROYE PAR LA MECRE KATINDO/COOPEC
Les crédits et les dépôts sont des
produits qui mettent en jeu des capitaux et ses capitaux sont la cause
même de l'opération qui leur donne naissance. L'institution
financière effectue ces opérations entant qu'intermédiaire
financier donc pour son propre compte et sa situation primordiale est
immédiatement affectée par l'offre de ces produits. Ainsi, une
facilité de caisse un bon de caisse ou un dépôt à
terme sont des produits appartenant à cette catégorie.
L'évolution du coût de ces produits pose des problèmes
assez complexes car à côté des traitements (coût
d'étude de la demande de crédit, coût de maintien d'un
dépôt à terme) il faut tenir compte des coûts et
rendements des capitaux mis en jeu
Dans cette section, notre objectif est de vérifier s'il
existe une liaison entre les crédits octroyés et l'épargne
collectée par la Mecre Katindo/Coopec.
Pour s'y faire, nous allons construire un modèle en
supposant l'épargne comme une variable explicative X et le crédit
comme une variable expliquée Y.
Nous allons dans un premier point déterminer
l'équation de la droite de régression avant de passer dans le
deuxième point au calcul du coefficient de corrélation et dans le
troisième point au test de ce dernier.
Tableau no 8: Tableau
intermédiaire des calculs
1. l'équation de la droite de régression est de
la forme :
Notre équation de tendance à la forme :
A partir de cette équation, nous pouvons estimer les
montants de crédits que la Mecre Katindo/Coopec peut accorder
connaissant le niveau prévisionnel d'épargne.
2. le coefficient de corrélation est trouvé
par :
Nous avons un coefficient de corrélation positif entre
l'épargne collectée et le crédit octroyé par la
Mecre Katindo/Coopec. Les deux caractères varient dans un même
sens. Le coefficient de détermination R, nous nous permet de saisir le
pourcentage de validité du modèle.
Ce coefficient, entant un degré de liaison entre deux
variables en corrélation, nous pouvons conclure que l'épargne
collectée explique à % l'octroi de crédit par la Mecre
Katindo/Coopec Cependant, dans l'objectivité de porter bon jugement sur
la signification de cette liaison, testons ce coefficient de
corrélation.
3. Test du coefficient de corrélation
Ce test nous permettra d'accepter ou de refuser notre
hypothèse de liaison entre l'épargne collectée et l
crédit octroyé par la Mecre Katindo/Coopec.
Bien que le volume du crédit octroyé par la
Mecre Katindo/Coopec peut à un certain niveau de l'épargne
collectée, d'autres facteurs peuvent expliquer le niveau de
crédit octroyé tels que :
1o l'importance de la garantie : il faut une
étude sérieuse et approfondie par l'institution sur les biens
destinés en garanties :
2o les demandes de crédit : le
crédit ne peut être octroyé qu'aux commerçants,
particuliers et administrations ayant manifesté la volonté de
recevoir ce crédit ;
3o les qualités de demandes pendant une
période donnée : solvabilité, activité
financée et solvabilité etc.
4o la prudence dans la gestion des fonds :
l'institution doit éviter la mégestion, elle doit assurer la
sécurité des fonds qui sont mises à disposition.
C'est à ces mots que nous bouclons ce travail par une
conclusion générale qui suit.
CONCLUSION
Nous voici à la fin de cette étude qui a
été orientée sur investigation qui a porté sur le
risque financier dans une institution financière non bancaire, cas de la
Caisse générale d'Epargne du Congo (Mecre Katindo/Coopec) de 2008
à 2010.
Si l'institution financière généra des
informations privées sur les crédits qu'elle distribue, il est
vrai que l'avantage comparatif dans la résolution des asymétries
contribue à l'opacité informelle des actifs bancaires et, en
conséquence, rend plus difficile une évaluation externe des
institutions financières, de leur niveau ou de leur conditions de
profitabilité.
Au départ nous avons voulu savoir :
1o s'il existe un risque financier au sein de la
Mecre Katindo/Coopec quand elle octroi du crédit ;
2o si les mécanismes de gestion des
contentieux sont efficaces et
3o s'il y a une liaison entre les crédits et
les dépôts.
Pour chercher à remonter cette architecture nous nous
sommes proposés les hypothèses suivantes :
a. que le risque financier au sein de la Mecre
Katindo/Coopec serait lié au non remboursement du
crédit ;
b. que les mécanismes de gestion des
créances sont efficaces et
c. que l'évolution des dépôts est
à la base de l'évolution du crédit.
De toute façon, pour la récolte des
données et la vérification de nos hypothèses, la
méthode historique et statistique ont été d'application.
Quant à la technique, nous avons fait recours à la technique
documentaire, au questionnaire et à l'entretien avec le gérant de
l'entité.
Le but visé dans cette recherche revient à
éclairer nos lecteurs, des risques que court une institution
financière lorsqu'elle octroi du crédit.
Pour parvenir à éclairer cette situation, nous
avons expliqué les notions comme : le risque financier, les
institutions financières, les intermédiaires financiers et la
microfinance. Ensuite, nous avons présenté la Mecre
Katindo/Coopec en parlant aussi de la gestion des créances ; et
enfin, procédé à l'appréciation du niveau de risque
au sein de la Mecre Katindo/Coopec En accordant le crédit, l'institution
financière court à des risques qui sont déterminés
soit par la qualité de l'emprunteur, soit par l'évolution
économique générale, soit encore par la structure
financière de l'institution.
Bien qu'il existe un système bancaire, il faut
vérifier s'il peut être intéressé par le public
visé et quelles conditions. Dans l'immense majorité des cas, la
réponse sera négative, les banques n'étant pas
intéressées par des petits prêts dispersés sans
garanties matérielles, donc coûteux à gérer et
risqués.
En ce qui concerne la gestion des risques, l'institution
demande le minimum des documents comptables en faisant l'analyse de quelques
ratios, peut adapter les taux et les échéances de ses actifs et
passifs en déterminant le niveau de risque qui lui parait acceptable.
L'institution s'efforce ainsi d'adosser constamment leurs ressources longues
à des emplois longs. L'institution peut aussi ajuster sa position de
change devise après devise et se dote des sûretés
réelles (hypothèques) ou personnelles (cautions).
Certes, les résultats du traitement des données
statistiques des risques financiers démontrent :
- que les crédits ne sont pas mauvais pour la Mecre
Katindo/Coopec et que le risque financier est lié d'une part au non
remboursement des crédits. D'autre part, il est expliqué par la
transformation d'échéances (risque d'illiquidité), la
modification de l'équilibre entre offre et demande des capitaux (risque
de taux), la variation du cours des devises (risque de change) etc.
- que l'écart moyen favorable (après
incorporation des provisions) de $us, nous pousse à dire que les
mécanismes de gestion de risques au sein de la Mecre Katindo/Coopec sont
efficaces et
- qu'au seuil de 5% que l'évolution de l'épargne
n'est pas à la base de l'évolution des crédits
octroyés. D'autres facteurs peuvent expliquer le niveau de crédit
tels que : l'importance de la garantie, les demandes de crédit, la
qualité du demandeur etc.
En définitive, bien que les risques soient couverts par
les provisions, il importe de savoir l'affectation de fonds que le client
demande pour savoir si l'activité est rentable ou pas. L'institution
doit renforcer sa politique mercatique ou de marketing car elle vit maintenant
dans un environnement complémentaire et surtout qu'elle n'accorde pas
facilement du crédit comme les microfinances.
Ne nous estimant pas être complet dans notre analyse et
notre champ d'investigation étant orienté auprès d'une
institution financière non bancaire, les recherches pourront être
effectuées ultérieurement auprès d'autres institutions par
quelqu'un d'autre muni d'un arsenal documentaire plus fourni pour approfondir
tous les contours de la question en matière des risques financiers
surtout que la prise des risques est au coeur ses activités
d'institutions financières, elle a un impact considérable sur la
rentabilité des établissements de crédit et que
l'activité bancaire est une activité noble.
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ANNEXE II : QUESTIONNAIRE
D'ENQUETE
* 1 LOBELA SALAKUTU E.,
Cours de Monnaie et crédit, ISMGL/GOMA, 2010-2011, p.48
* 2 LOBELA E, op. cit
p.32
* 3 LOBELA E, Ibidem, pp.
18,19.
* 4 Déodatus
NYAHUTWE Cours de méthodes de recherches en sciences de gestion,
ISMGL/Goma, inédit 2010-2011 p, 17.
* 5 Déodatus
NYAHUTWE, op. cit. p.34
* 6 Statut de la
Mecre-Katindo/Coopec
* 7 La Mecre Katindo fut
agréée par la BCC en date du 25 juillet 2006, sous le n°
Gouv./D143/0974.
* 8 Adrien KAKURA, cours
d'Assurance et Gestion des risques, ISMGL GOMA 2010-2011, p. 3
* 9 CARE, op cit. p.
2
* 10 Adrien KAKURA, op cit.
p. 2
* 11 WIKIPEDIA,
l'Encyclopédie libre 2011
* 12 CARE, op cit. 2001,
p.6
* 13 ENCYCLOPEDIE Encarta
2009
* 14 CARE, Ibidem,
p.38
* 15 WIKIPEDIA,
l'Encyclopédie libre 2011
* 16 Dictionnaire encarta
2009
* 17 LOBELA E., Ibidem, p.17.
* 18 LOBELA SALAKUTU, Ibidem, p.15
* 19 Idem
* 20 Cgap
* 21 Statut de la MECRE
KATINDO, p
* 22 La MECRE KATINDO vend
aussi au membre qui le désire le carnet de procuration appelé
chéquier. Son prix est fixé à 8 $US
* 23 Politique de crédit
de la MECRECO, p.11
* 24 CARE, op. cit. p.
44
* 25 Politique de
crédit MECRECO, op. Cit. p. 16
* 26 Au sein de la MECRE
KATINDO, il existe une commission de crédit composée de 3 membres
dont un président et deux membres de ladite commission qui se
réunit pour examiner tous les dossiers de crédit.
* 27 Il existe à la
MECRE KATINDO la politique de crédit qui explique les procédures
et les conditions d'octroi des crédits.
* 28 Politique de
crédit de la MECRECO, p.20
* 29 Au sein de la MECRECO,
il existe des conseillers juridiques pour des tels cas.
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