v A la découverte des pays des
grands lacs
C'est en 1858 que le premier
Européen, John Hanning Speke (+ 1864), découvre la région
des grands lacs, sans entrer cependant dans le pays. Dans les
années 1880, il est suivi par des explorateurs allemands puis des
missions catholiques sont établies. En 1890, les Allemands parviennent
à intégrer le Rwanda (Ruanda) ainsi que le Burundi (Urundi)
à leurs possessions d'Afrique orientale malgré les
réticences du mwami Musinga. Les Belges, aidés par les Anglais
chassent les Allemands et occupent le pays en 1916. Puis le territoire du
Ruanda-Urundi est placé sous mandat de la Société des
Nations (SDN) et son administration est confiée à la Belgique.
v Education pour tous
Dans un premier temps, la Belgique gouverne en
s'appuyant sur les autorités en place, le
mwami et l'aristocratie tutsie, dont les pouvoirs
sont cependant modifiés et figés par la réforme de 1926
(les fonctions de chef deviennent héréditaires). Le mwami Musinga
est destitué en 1931 et exilé au Congo belge (l'actuelle
République démocratique du Congo). Il est remplacé par son
fils Mutara III Rudahigwa, jugé plus docile. Appliquant le
système de l'administration indirecte, la nouvelle administration
autochtone est chargée par la puissance coloniale de faire
exécuter les travaux de mise en valeur du pays. Dans cette optique, les
Banyarwanda sont soumis en 1934-1935 à un recensement des hommes adultes
et valides, à qui l'on délivre un livret d'identité
où figure la mention de l'appartenance sociale, dite
« ethnique ».
Les missions chrétiennes, protestantes
à la fin de l'époque allemande, catholiques sous la colonisation
belge, se multiplient et prennent en main l'éducation sur l'ensemble du
territoire tandis que le jeune mwami Mutara -- il a vingt ans au moment de
sa prise de fonction -- se fait baptiser en 1943. Mais ses relations avec
l'Église et les autorités de tutelle se dégradent peu
après, en raison du transfert toujours plus important des pouvoirs
locaux à l'administration coloniale. Il demande notamment la suppression
des corvées publiques et de la chicotte, et le rétablissement de
l'élection des chefs, tandis que la majorité hutu, dont les
responsables n'ont comme formation que les écoles des missions, demande
à être associée au pouvoir. Dès 1956, par
l'intermédiaire du Conseil supérieur qu'il préside, et
sous la pression de ses conseillers, il réclame un calendrier
précis pour l'accession du pays à l'indépendance, tandis
que la majorité hutu fait passer les réformes sociales et
politiques avant l'indépendance qui aurait redonné aux Tutsi le
pouvoir absolu qu'ils détenaient avant la colonisation. Il
s'apprête à présenter cette exigence devant les Nations
unies en 1959 lorsqu'il est inopinément convoqué à
Bujumbura, alors capitale du Ruanda-Urundi. Sa mort
-- mystérieuse -- est annoncée dans la soirée du
25 juillet 1959. Dès lors, le pays plonge dans la guerre civile.
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