Pour la réalisation de ce document, il a fallu un
travail de longue haleine afin de parvenir aux résultats
escomptés. C'est pourquoi, je tiens à exprimer ma reconnaissance
à tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué
à l'aboutissement du travail qui est synthétisé dans ce
document.
Ces remerciements vont à l'endroit de :
· M. le Directeur de WCS Congo-program Paul ELKAN, le
Directeur Homologue du Projet Plateaux Batéké Noé MABIALA,
M. Alain AMPOLO et tout le personnel de cette ONG qui m'ont accueilli à
bras ouverts dans leur structure et m'ont doté du matériel qui
à servi à parfaire ce travail, sans oublier les orientations
techniques pratiques données particulièrement par le
chargé de recherche du Projet Plateaux Batéké.
· M. Paul YOKA, pour ses encouragements qui ont
contribué à relever notre espoir de réussite.
· M. Henri BOUKOULOU, d'avoir accepté prendre la
direction de ce travail. Qu'il trouve, ici, ma profonde reconnaissance.
· Tous les enseignants et le personnel de l'IDR pour le
savoir, le savoir-faire et le savoir être qu'ils m'ont transmis durant la
période de ma formation à l'IDR. Qu'ils trouvent, ici,
l'expression de ma profonde gratitude.
· Tous mes collègues étudiants finalistes,
toutes options confondues, en souvenir de la fraternité qui a
régné parmi nous et de l'effort commun dont nous avons fait
preuve. Qu'ils trouvent, ici, les sentiments de ma sincère
fraternité.
· Tous les habitants du village Ogooué, pour leur
hospitalité indéniable manifestée pendant notre
séjour parmi eux.
La forêt représente un capital alimentaire
important pour les peuples forestiers (UICN, 1996) cité par Moukassa
(2004). Dans les pays d'Afrique centrale, en milieu forestier, les villageois
se réfèrent à une culture de chasse
développée et n'ont pas intégré la culture
d'élevage (Sournia, Doumenge et Ndinga, 2005). Les produits du petit
élevage de case ne font pas partie de l'alimentation de tous les jours
mais sont réservés pour certaines occasions
(cérémonies diverses, visites des parents, etc.). La chasse y est
donc une activité traditionnelle très répandue et
très ancrée dans les modes de vie (Hecktsweiler et al., 1990 ;
Doumenge, 1992).
La viabilité de la chasse dans les forêts
tropicales, en particulier en Afrique suscite des grandes préoccupations
pour la faune sauvage des forêts. Par exemple, la quantité de
viande d'animaux (gibier ou viande de brousse) récoltée chaque
année dans le bassin du Congo est évaluée à 5
millions de tonnes (Fa, Peres et Meenwing, 2002).
La viande de chasse contribue significativement aux moyens
d'existence des populations rurales, généralement pauvres. Dans
le bassin du Congo, environ 80 % de la viande est d'origine sauvage (Wilkie et
Carpenter, 1999).
Verschuren (1982) cité par Malonga (1996) signale que
le braconnage pour la viande sauvage se rencontre à travers toutes les
forêts congolaises avec près de 1000 gibiers tués par
jour.
Les forêts de la région du massif du Chaillu,
comme celles du Nord-Congo, abritent depuis longtemps une étonnante
variété de stratégies de subsistance et des rapports
d'échanges. C'est ainsi que les habitants de ce massif ont très
tôt été mis à contribution comme
intermédiaire, pour l'exploitation des ressources du massif aux
échanges qui s'y déroulent, qu'ils soient culturels ou
économiques.
La chasse commerciale constitue la principale cause de
déclin de plusieurs espèces animales des forêts tropicales
humides (Ngandjui, 2000 ; Ngandjui et Blanc, 2000, 2001). Etant donné
l'identification par l'UICN depuis 1989 de l'UFA Sud10 Bambama, situé
dans la zone des Plateaux Batéké, comme site critique
(Heckesweiler, 1990) ; il est fort probable que les effets de la chasse, dans
les districts bordant le paysage des Plateaux Batéké, empirent la
situation. Or, ce site est l'une des dernières réserves
importantes de la faune dans le massif du Chaillu au Congo. Une circulation des
biens et des personnes se poursuit depuis l'époque coloniale
jusqu'à nos jours, en passant aux abords de la zone
étudiée, permettant de ravitailler les villes et chantiers du
Département concerné, plus loin des grands centres urbains et
d'évacuer les productions domestiques.
La zone des Plateaux Batéké, faisant partie du
bassin du Congo, attire l'attention de la communauté internationale qui
s'interroge sur l'équilibre entre les besoins économiques et les
besoins de conservation de la biodiversité (Moukassa, 2004).
Les mécanismes de résistance,
hérités d'autres temps, font encore surface de façon
pertinente lorsqu'il s'agit de mettre en oeuvre des mesures extractives ou
protectrices, associées à une lointaine structure de pouvoir
centralisée. Heurtée à un développement du
braconnage aussi bien national que transfrontalier, dépassant le cadre
de la subsistance des populations locales, la zone des Plateaux
Batéké, avec sa richesse faunique, floristique et autre, est
exposée à un danger de
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dégradation. A défaut des mesures correctives,
la faune sauvage des forêts sera réduite de manière
catastrophique, ce qui aura de graves conséquences pour la
sécurité alimentaire, les forêts et leur
intégrité écologique (Bennett & Robinson, 2000).
La connaissance sur l'utilisation de la viande de brousse autour
de la future aire protégée est sans doute l'un des outils pour la
lutte antibraconnage et pour prévenir les conséquences
socioéconomiques après classement du site.
Ainsi, une étude sur l'utilisation de la viande de
brousse dans l'un des villages situés autour de la zone du futur Parc,
en l'occurrence le village Ogooué, a été initiée
par WCS-Plateaux batéké, afin de recenser les espèces
animales exploitées et apprécier l'évolution potentielle
des menaces sur les populations animales et élaborer à terme les
règles communes pour gérer les activités de chasse autour
du « Landscape Plateaux Batéké ».
Cette étude s'est déroulée de
février 2006 à janvier 2007, soit 12 mois de suivi auprès
des chasseurs. Elle avait pour objectif de mesurer l'influence de la chasse sur
les populations des villages cibles, dont les résultats devraient servir
à produire un mémoire de fin d'études puis contribuer
à la prise de décision par les autorités
compétentes dans le processus de création de la future aire
protégée.
Les termes de référence fixés
conformément aux objectifs de l'étude sont les suivants :
· Recenser la population du village ciblé par
l'étude ,
·
· Identifier des principales activités
productrices dans le village ,
·
· Localiser les zones de chasse ,
·
· Identifier des modes d'accès à ces
zones ,
·
· Estimer la quantité et la qualité de
viande de brousse entrant ,
·
· Identifier et dénombrer des chasseurs, ainsi
que leur origine ,
·
· Observer si possible des signes indiquant la
période de reproduction chez les femelles ,
·
· Connaître des habitudes alimentaires des
populations du village étudié.
Ce dernier point n'a pas été abordé,
faute de temps. Cependant, la chasse a été l'activité sur
laquelle nous avons mené plus d'investigations, parce que
stratégique pour la gestion de la future Aire protégée.
Ce document est divisé successivement en : la
présentation de la zone d'étude et la méthodologie
utilisée pour la collecte des données, la présentation des
résultats sur l'activité de chasse, la discussion et les
suggestions issues de ces résultats et enfin la conclusion.