3-1-1-2- LE VISAGE DE LA COMMUNICATION DANS
L'EXTREME-NORD
La Communication médiatique dans la région de
l'Extrême-Nord est confrontée à un certain nombre de
problèmes liés à son étendue, au relief et à
un taux sensiblement élevé d'analphabètes.
Ces handicaps socio-géographiques constituent un
obstacle à la circulation normale de l'information, qui n'atteint pas
toujours à temps les populations des zones reculées et
frontières, lesquelles sont pratiquement déconnectées de
l'actualité nationale du fait de deux phénomènes
majeurs : l'absence de kiosques à journaux dans les
départements et l'existence des zones d'ombre et silence qui
empêchent la réception des signaux (le son et l'image) de la CRTV
et des chaines privées de télévision.
C'est pourquoi, le téléphone arabe,
c'est-à-dire, le bouche à l'oreille, est très
répandu dans la région, avec les déformations et les
approximations qui recouvrent les messages ainsi véhiculés. A ce
jour, le tableau panoramique de la communication médiatique laisse
apparaître le constat ci-après dans chaque
département :
3-1-1-2-1-Département du
Diamaré
Le département du Diamaré dont le chef-lieu
est en même temps la capitale régionale, jouit d'une assez bonne
couverture médiatique. Il existe de nombreux kiosques à journaux
et la réception des signaux de la CRTV est satisfaisante. De plus, le
fonctionnement de nombreuses structures de câblo-distribution d'images de
télévisions privées et étrangères comble
d'aise les populations qui disposent ainsi d'une gamme diversifiée de
sources d'information. Toutefois, l'arrondissement de Méri ne
reçoit pratiquement pas le signal de la CRTV, en raison de son relief
très accidenté.
3-1-1-2-2-Département du
Mayo-Tsanaga
Dans le Mayo-Tsanaga le relief accidenté ne permet pas
une bonne réception des émissions de la CRTV, surtout dans les
zones montagneuses qui font écran à la propagation horizontale
des ondes en Modulation de Fréquence (FM). Les pouvoirs publics
fortement sensibilisés à ces difficultés techniques ont
envisagé à moyen terme, d'enrayer les zones d'ombre et de
silence. Il s'agira, comme dans le Diamaré, d'installer des
réémetteurs au pied d'une des montagnes pour favoriser la
propagation verticale des ondes qui franchiraient aisément les obstacles
naturels pour arroser tout le Département. D'ores et
déjà, la création de la Radio communautaire, Écho
des Montagnes, en 2008, permet de combler le déficit d'information
naguère vécu par les populations.
3-1-1-2-3-Département du Mayo-Sava
Selon les informations fournies par la
délégation régionale de la Communication de
l'Extrême-Nord, le Mayo-Sava est définitivement sorti des zones
d'ombre et de silence avec l'installation des équipements techniques
appropriés sur l'une des hauteurs de Mora, et qui assure meilleure
couverture audio-visuelle du département. Par ailleurs, la Radio
communautaire rurale, Sava-FM, qui prend en relais certains programmes de la
CRTV, émet à 100 Km à vol d'oiseau. Tant et si bien que
sont également arrosées, les localités de Mozogo, Koza,
Mogo dans le Mayo-Tsanaga, de Pette, Bogo, dans le Diamaré, de Waza,
Zigue-Zigague dans le Logone et Chari, de Maga et Guéré dans le
Mayo-Danay. Le seul problème, c'est qu'il faut reconstruire les
bâtiments et les installations techniques du centre de rediffusion selon
les standards internationaux. Car, il faut rappeler que ces investissement ont
été réalisés par des élites du
département et rétrocédés à l'Etat le 28
octobre 2009.
3-1-1-2-4-Département du Mayo-Danay
Dans le Mayo-Danay, les services déconcentrés
du ministère de la Communication soulignent que le confort
d'écoute de la radio (CRTV) est bien médiocre avec la persistance
des zones d'ombre et de silence à Gobo, Guéré, Datcheka et
Wina. Le signal de la télévision (CRTV) est inexistant depuis
l'incendie du centre FM-TV de Yagoua survenu en avril 2007. Ne regardent la
télévision camerounaise que des personnes recevant des images par
câblo-distribution ou disposant d'une antenne parabolique
complète. Cependant, la Radio communautaire de Dana à Yagoua,
prend en relais les journaux parlés de la CRTV-Télé
à 17 heures. Cependant, ici comme ailleurs le gouvernement est en train
d'examiner la possibilité de reconstruire FM/TV et d'implanter un
pylône à une hauteur surplombant les montagnes du
département.
3-1-1-2-5-Département du Logone et
Chari
La ville de Kousseri, le chef lieu du département, est
bien arrosée par les médias électroniques internationaux
qui émettent en FM depuis la capitale tchadienne, N'Djaména tout
proche. RFI, BBC, AFRICA N°1, la Radio nationale tchadienne et quelques
radios périphériques de Ndjaména sont suivies avec un bon
confort d'écoute.
Quant à la CRTV, elle est bien reçue à
Kousseri et à Waza ; moins bien dans les localités de Zina,
Logone-Birni et Goulfey. Par contre, les arrondissements de Makary, Fotokol et
Blangoua situés au Nord du département ne sont pas arrosés
par la CRTV.
Certes, un centre de rediffusion de la CRTV a
été construit à Makary en 2009, et le pylône
déjà implanté. Reste à présent
l'installation des émetteurs qui sont actuellement à Douala. La
localité n'étant pas connectée au réseau AES-SONEL,
un groupe électrogène devrait pouvoir fournir l'énergie
électrique. Si tous ces accessoires sont mis à disposition, le
centre démarrera et toute la zone sera ainsi couverte jusqu'à
Darak.
S'agissant de la distribution des journaux, il existe un
kiosque à Kousseri. La SOPECAM y dispose de quelques abonnés au
quotidien Cameroon Tribune. Certains lecteurs potentiels ont
également la possibilité d'acheter les journaux à
N'Djaména.
3-1-1-2-6-Département du Mayo-Kani
Le Mayo-Kani est bien servi par
l'audiovisuel. Le département capte très aisément les
émissions de la CRTV et celles des chaînes des
télévisions présentes dans les bouquets offerts par les
câblo-distributeurs. Le département ne dispose pas d'un kiosque
à journaux mais quelques abonnés au journal Cameroon
Tribune sont servis par l'Agence régionale SOPECAM de
l'Extrême-Nord à Maroua.
Tableau n°8 : Représentation
des zones d'ombre et de silence dans la région de
l'Extrême-Nord
Département
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Caractéristique du relief
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Zone d'ombre
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Zone de silence
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Causes, solutions et/ou observations
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Diamaré
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Zones de plaines et montagnes
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Arrondissement de Méri
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Causes : Relief montagneux par endroits
Solutions : installation des réémetteurs
sur un site culminant de la localité
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Logone et Chari
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Zone de plaine
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Localités de Makary, Goulfey, Waza
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Arrondissements de Darak, Makary, Fotokol, Blangoua
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Observations : bâtiment du centre de rediffusion
réceptionné
Pylône irradiant la puissance et le rayonnement de
l'émetteur implantés. Sont attendus : un groupe
électrogène et des émetteurs
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Mayo-Tsanaga
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Zone de montagnes dans une région se situant en
altitude
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Arrondissements de Mogodé et de Koza
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Arrondissement de Bourrha
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Causes :
Le relief accidenté empêchant une bonne
propagation des ondes en modulation de fréquence
Proche de la frontière nigériane et relativement
éloignée du centre FM/TV de Mokolo, cette localité est
cernée par les chaines de montagnes qui font écran à la
propagation des ondes moyennes
Solutions :
Installation des réémetteurs sur un site
culminant de la localité
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Mayo-Sava
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Zone de massifs rocheux
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Rien à signaler
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Rien à signaler
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La rétrocession du centre de rediffusion de Sava-FM
à l'Etat a contribué à l'éradication des zones
d'ombre et de silence
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Mayo-Danay
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Zone de plaine piquetée de montagnes
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Tout le département depuis l'incendie du centre
FM/TV
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Tout le département depuis l'incendie du centre
FM/TV
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Reconstruire un nouveau centre FM/TV en l'équipant de
matériels modernes et performants
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Mayo-Kani
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Zone de plaine piquetée de petites montagnes
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Rien à signaler
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Rien à signaler
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Le centre de diffusion de Ngassa, à Maroua, couvre le
département sans aucune entrave
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Source :
Délégation régionale de la Communication/EN,
avril 2011
Aperçu des médias écrits dans
l'Extrême-Nord
a-presse à audience nationale
La représentation régionale de
la SOPECAM qui édite Cameroon Tribune est logée au sein
de la délégation régionale de la communication. Elle est
composée de deux journalistes, tous deux issus de l'Ecole
supérieure des Sciences et Techniques de l'Information et de la
Communication (ESSTIC).
Les autres organes représentés sont:
Le Quotidien Mutations : un correspondant
formé à l'ESSTIC.
L'Actu : une correspondante sans formation
professionnelle précise.
La Nouvelle Expression, le Messager et Popoli disposent des
correspondants basés à Ngaoundéré. Le constat qui
se dégage est qu'en dehors du correspondant de Mutations, tous
les autres « journalistes » de la presse à capitaux
privés n'ont suivi aucune formation professionnelle en journalisme.
b- Les organes de presse à
vocation régionale.
S'agissant d'autres publications, tous les journaux
régionaux, c'est-à-dire ceux consacrant prioritairement leur
contenu à l'actualité des Régions septentrionales, ont
leur siège soit à Yaoundé, (l'Oiel du Sahel),
soit à Maroua (La Tribune Sahélienne).
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