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Médias et gestion des crises dans la région de l'extrême- nord du Cameroun: cas de l'épidémie de choléra dans le département du Mayo- Tsanaga

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par Grégoire DJARMAILA
Université de Maroua Cameroun - Master professionnel en vue de l'obtention du diplôme d'ingénieur facilitateur de développement  2011
  

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 1-1-1-4- Crise :

Étymologiquement parlant, le mot crise associait les sens de « décision » et « jugement » ; En grec, la crise, est une décision, entre deux choix possibles. Une crise suppose donc une prise de décision, une action pour s'en sortir.

Dans son ouvrage : Gestion des crises, Patrick LAGADEC, considère la crise comme « une situation insolite caractérisée par son instabilité, qui oblige à adopter une gouvernance spécifique pour revenir au mode usuel de vie ». Pour lui en effet, la crise est « une situation  où de multiples organisations, aux prises avec des problèmes critiques, soumises à de fortes pressions externes, d'âpres tensions internes, se trouvent brutalement et pour une longue période, sur le devant de la scène, projetées les unes contre les autres, ....le tout dans une société de communication de masse, c'est-à-dire en direct avec l'assurance de faire la « une » des informations radiodiffusées, télévisées, écrites sur une longue période » (LAGADEC, P. : 1991)

La notion de crise, a ensuite par extension décrit la phase décisive d'une maladie (individuelle ou épidémique). Puis, hors du champ médical, le terme « crise » s'est étendu à l'idée de troubles, de situations de déséquilibre profond, puis de désordre graves (sociaux, économique, politique, géopolitique, climatique, etc.).

Sur le plan médical, ce concept est utilisé pour décrire et gérer des états critiques en matière de risque pandémique, de maladies émergentes ou du système de prise en charge sanitaire. Il est également très attaché aux domaines économiques et financiers, puis des ressources écologiques dans une société mondialisée plus que jamais dépendante de ressources finies, productrices de déchets toxiques ou dangereux, et dépendante d'un système où la valorisation d'un capital est presque entièrement basée sur sa consommation, pour entretenir un système de production qui n'a pas de régulation politique forte et qui est une menace pour la santé des écosystèmes et d'une partie de la population. Il peut de plus y avoir une contradiction dans les termes.

Pour Thierry LIBAERT, « la crise est un événement inattendu, mettant en péril la réputation et le fonctionnement d'une organisation » (LIBAERT, TH. : 2001). Christophe Rous-Dufort définit la crise comme « un processus qui, sous l'effet d'un évènement déclencheur, met en éveil une série de dysfonctionnements ». (ROUX-DUFORT, C. : 1999).

La crise est donc un événement multi facettes, dont l'association et l'engrenage avec d'autres événements peuvent se montrer destructeurs. Par conséquent deux expressions majeures entrent dans la définition d'une crise : « événement inattendu » et « conséquences imprévisibles ».

Tableau n°1 : un exemple de typologie de crises

Type de crise

Catégorie

Economique

économique

Difficultés économiques

financière

OPA, effondrement boursier

sociale

Grèves, conflits

Technique

technique

Défaillance de produit

sanitaire

Suspicion ou intoxication

Accident

Explosion, naufrage, pollution

Politique

politique

Corruption

Réglementaire

Imposition d'une nouvelle réglementation

Ethique

Action non acceptable socialement (fraude, scandale....)

Criminelle

« Agression » criminelle 

Sabotage, espionnage industriel

Dissémination d'informations

Rumeurs, contrefaçon, espionnage

Catastrophes naturelles

Inondation, tremblement de terre, incendie

Tableau inspiré de T. Libaert, La Communication de crise, Dunod, 2001, P25.

LIBAERT Thierry élabore le cycle de vie ainsi que les parties prenantes d'une crise

a-cycle de vie d'une crise :

Il comporte quatre phases :

§ La phase de gestation

Elle est caractérisée par une série de dysfonctionnements et d'erreurs. Si ces signaux sont pris en compte par les dirigeants, la crise peut être anticipée et ses effets minimisés.

§ La phase aigüe

Durant cette phase, il est essentiel d'avoir un suivi- presse pour savoir comment réagir aux propos des médias. Il convient d'opérer un travail de rapprochement entre les infos, les acteurs et la surcharge médiatique pour garder une vision globale de la situation.

§ La phase chronique

Lors de cette phase, les médias se focalisent sur le sujet de la crise. La durée du traitement médiatique dépend alors des autres sujets d'actualité pouvant détourner l'attention des médias.

§ La phase de cicatrisation

Le cycle de vie de la crise s'achève. On constate alors une atténuation de la crise ainsi qu'une chute progressive de l'attention des médias. Cette phase ne doit pas être négligée. En effet, les managers doivent maintenir leur vigilance et maintenir une relation privilégiée avec la presse.

b- Les parties prenantes d'une crise :

Les parties prenantes sont des acteurs sensibles, de par leur implication, leur rôle et leur statut dans le déroulement de la crise. Pour ces différents acteurs, les enjeux sont différents et spécifiques selon la crise. Il faut donc observer pour chaque dispositif de crise les différents profils des parties prenantes ainsi que l'influence qu'ils peuvent avoir sur l'organisation, qu'ils soient internes ou externes à celle-ci. Chaque partie prenante peut évoluer dans son rôle lors du développement de la crise. Les parties prenantes peuvent avoir trois rôles essentiels : une position d'opposant, un rôle d'appui ou un relais d'information.

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