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Médias et gestion des crises dans la région de l'extrême- nord du Cameroun: cas de l'épidémie de choléra dans le département du Mayo- Tsanaga

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par Grégoire DJARMAILA
Université de Maroua Cameroun - Master professionnel en vue de l'obtention du diplôme d'ingénieur facilitateur de développement  2011
  

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Mais avant de nous lancer dans cette logique démonstrative, nous allons dans la première partie de notre travail définir le cadre conceptuel et théorique de notre sujet avant de nous focaliser sur le cadre méthodologique prévu à la deuxième partie.

Cette première partie de notre travail est consacrée à l'analyse des principales théories relatives au sujet d'étude. Le chapitre premier qui traitera du cadre théorique passera en revue les théories qui mettent en relief les conséquences des médias sur l'évolution de la société. Il s'agit pour l'essentiel des théories qui font ressortir les fonctions des médias ou de l'information. Nous évoquerons ainsi les théories qui consistent à apprécier l'influence du développement des médias sur certains aspects de la vie sociopolitique. Sur un tout autre plan, il s'agira de mettre un accent sur les analyses qui déterminent la manière dont les individus reçoivent les médias et influencent leurs évolutions.

La deuxième articulation de ce chapitre va décliner le sens des concepts clés que nous avons mobilisés pour clarifier notre recherche. Ces concepts recoupent à la fois les variables indépendante et dépendante. La terminologie utilisée ne s'éloignera pas des concepts clés tels que les médias, la communication, la crise.

Le chapitre deuxième offrira un survol ainsi qu'une évaluation critique d'un ensemble d'ouvrages et de travaux liés à notre sujet de réflexion. Il s'agira de situer notre sujet par rapport à des recherches antérieures et de fournir un créneau unique pour notre recherche. Ainsi, ce chapitre nous aidera à fournir de l'information de fond pour notre sujet en utilisant des recherches antérieures, à évaluer l'étendue et la profondeur de notre travail. En fin de compte, la revue de la littérature servira à démontrer la pertinence de notre réflexion en révélant des lacunes dans les travaux existants et qui sont proches du nôtre.

Notre démarche dans ce chapitre consiste à mobiliser quelques concepts qui ont un lien de dépendance avec notre thème. Il s'agit des concepts clés qui s'articulent autour de la communication, des médias, de la crise et des épidémies. La deuxième articulation de ce chapitre déclinera les théories que nous avons convoquées pour expliquer et situer notre travail dans un champ scientifique.

1-1-ANALYSE DES CONCEPTS

1-1-1- COMMUNICATION

Le terme communication, du latin communicare, veut dire communiquer ; c'est aussi établir une relation avec quelque chose, une relation dynamique qui intervient dans le fonctionnement, l'échange de signes, de messages entre un émetteur et un récepteur.

D'après Francis BALLE, « communiquer signifie faire connaître quelque chose, faire passer une information d'une personne à une autre, être en relation avec, l'ensemble des processus d'échanges signifiants entre le sujet émetteur et le sujet récepteur des messages (verbaux ou non verbaux, gestuels, etc...) » (BALLE, F : 1993). Ainsi, la communication est inséparable de l'information comme l'atteste cette définition :

 Informer, c'est communiquer. Elle est à la fois un moyen d'informer et de réduire l'incertitude. Toute communication a un contenu cognitif, plus ou moins important, qui est l'information. Cela implique qu' 'il n'y a pas d'information sans communication. La communication est un processus dont l'information est le contenu; l'une ne peut être comprise sans l'autre, l'étude de l'une et de l'autre ne fait qu'un » (SUTTER E. : 1994).

Mais, à côté de bien d'autres définitions proposées, ici et là, la communication, écrit Y.R. Baticle: « Est la mise en commun d'idées, des informations ou des connaissances entre deux ou plusieurs personnes, entre deux ou plusieurs groupes humains » (Y-R. BATICLE : 1973).

Le  Toupicdictionnaire (le dictionnaire politique) considère la communication comme l'action, le fait de communiquer, d'établir une relation avec autrui, de transmettre quelque chose à quelqu'un, l'ensemble des moyens et techniques permettant la diffusion d'un message auprès d'une audience plus ou moins vaste et hétérogène et l'action pour quelqu'un, une entreprise d'informer et de promouvoir son activité auprès du public, d'entretenir son image, par tout procédé médiatique.

Elle concerne aussi bien l'être humain (communication interpersonnelle, groupale...) que l'animal et la plante (communication intra ou inter- espèces) ou la machine (télécommunications, nouvelles technologies...), ainsi que leurs hybrides : homme-animal; hommes-technologies... C'est en fait, une science partagée par plusieurs disciplines qui ne répond pas à une définition unique.
Et si tout le monde s'accorde pour la définir comme un processus, les points de vue divergent lorsqu'il s'agit de qualifier ce processus.

Un premier courant de pensée, regroupé derrière les "Sciences de l'information et de la communication", propose une approche de la communication centrée sur la transmission d'informations. Il s'intéresse aussi bien à l'interaction homme-machine qu'au processus psychique de la transmission de connaissances (avec l'appui des sciences cognitives). L'un des plus célèbres tenants ce courant n'est autre que le philosophe, éducateur et sociologue canadien Marshall McLuhan. Il est le précurseur de la théorisation de la communication notamment celle des médias.

Un second courant, porté par la psychosociologie, s'intéresse essentiellement à la communication interpersonnelle. La communication est alors considérée comme un système complexe qui prend en compte tout ce qui se passe lorsque des individus entrent en interaction et fait intervenir à la fois des processus cognitifs, affectifs et inconscients. Dans cette optique, on considère que les informations transmises sont toujours multiples, que la transmission d'informations n'est qu'une partie du processus de communication et que différents niveaux de sens circulent simultanément. Ce courant a pris son origine d'une ville californienne : Palo Alto. L'école de Palo Alto qui regroupera ses théoriciens est un mouvement très dynamique composé d'anthropologues, de psychologues, de thérapeutes portés sur la psychologie des hommes impulsé par G. Bateson et le financement par la fondation Rockefeller. Son étude repose sur « le paradoxe de l'abstraction dans la communication ».

Sur le plan diplomatique, la communication constitue une composante essentielle du commerce des relations internationales et de l'exercice de la souveraineté d'un État. Lorsqu'un chef d'État ou un représentant d'un gouvernement s'exprime lors d'une réunion internationale, d'un sommet de la Terre, d'une conférence internationale sur un sujet d'intérêt mondial (commerce international, gestion de l'eau, santé, biodiversité), la communication est essentielle sur le plan de la perception de l'autorité.

1-1-1-1-Communication de masse/mass media

Selon l'Encyclopédie Universalis, la communication de masse « est l'ensemble des techniques contemporaines qui permettent à un acteur social de s'adresser à un public extrêmement nombreux ». Les principaux moyens de communication de masse ou  « mass media » sont la presse, l'affiche, le cinéma, la radiodiffusion et la télévision. Sous leur forme actuelle en tout cas, il s'agit de techniques caractéristiques du XXe siècle et nées dans la société industrielle avancée. Cependant, il est frappant de constater que leur implantation tend, aujourd'hui, à précéder l'industrialisation dans les pays en voie de développement.

Dans un article paru dans l'Encyclopédie Universalis, Olivier BURGELIN, maître assistant à l'École des hautes études en sciences sociales de Paris, révèle qu'à partir de 1930 environ, « la communication de masse est apparue comme un problème social ». Jusqu'alors, poursuit-il, « seul le rôle de la presse écrite, essentiellement conçue comme un moyen d'information, et principalement d'information politique, avait fortement attiré l'attention ». Mais l'histoire des médias nous édifie sur l'évolution des médias de masse. Au cours des années trente, le cinéma parlant se développe ; la radio, la presse quotidienne et les magazines adoptent de nouvelles formules, fondées d'abord sur la recherche d'un contact aussi direct que possible avec la masse du public ; en même temps, on travaille à la mise au point de la télévision. D'où un très vif intérêt pour les mass media, et surtout pour leur éventuelle efficacité dans des domaines tels que la propagande politique, la publicité, ou même l'éducation. D'où également, en particulier dans les milieux intellectuels, une vive crainte de l'emprise qu'ils pourraient avoir sur la population et de ses conséquences sociales et culturelles. Ces espoirs et ces inquiétudes vont alimenter une forte demande sociale en matière de recherche sur les effets de la communication de masse. Aux États-Unis en particulier, de nombreuses enquêtes sont organisées et, jusque vers 1960, la recherche en ce domaine va constituer l'un des secteurs les plus actifs des sciences sociales. Elle éprouvera cependant quelque difficulté à se dégager de la manière dont les problèmes ont été posés par l'opinion publique. Difficulté dont témoigne l'ambiguïté du terme même de « masse », employé tantôt dans un sens normatif (le public en tant qu'il est jugé irresponsable ou inculte, ou le public en tant qu'il est trompé et « manipulé »), tantôt dans un sens simplement quantitatif (le public en tant qu'il est très nombreux). Les sciences sociales s'efforceront pourtant de ne retenir que la seconde de ces acceptions. (WETE Francis : cours d'Histoire des médias, 1ère année ESSTIC, 1994).

Selon Harold Lasswell, le champ de la communication peut être défini par les cinq termes de la question : « Qui dit/fait, quoi, par quel canal, à qui, avec quels effets ? » Les études en matière de communication comporteront donc cinq secteurs : émetteurs, contenu, medium, audience, effets. Ainsi, le couple behavioriste stimulus-réponse (quoi, avec quels effets) est situé dans le jeu des rapports sociaux (qui, à qui). (LASSWELL H. : 1948). L'évolution de la recherche et des idées a fortement déplacé chacun des termes du schéma dans l'application qui a pu en être faite aux communications de masse. La sociologie américaine des mass media a implicitement remis en cause la notion d'effet en resituant l'action des mass media au sein d'un ensemble de facteurs très divers. D'autre part, s'est dessinée, surtout en Europe, une forte tendance à mettre en avant la dimension culturelle de la communication de masse (cf. sociologie de masse Culture de masse). Au fur et à mesure que l'étude des communications de masse a dépassé le champ de l'information, pour atteindre en particulier celui de la fiction, les analystes ont été amenés à relier l'étude de la communication de masse à des données d'ordre psychologique, psychanalytique ou anthropologique.

Toutefois, depuis les années soixante-dix, il apparaît que l'étude des communications de masse tend à perdre sa spécificité et à se réorganiser dans un autre ensemble comprenant les diverses techniques de télécommunication, les nouveaux médias audio-visuels et les problèmes que pose leur insertion socio-culturelle, actuelle ou potentielle.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault