INTRODUCTION GENERALE
I. PROBLEMATIQUE
Les inefficacités conséquentes de la guerre que
traverse la ville de Bukavu il ya une décennie, renforce la
misère de la population. Cette situation par conséquent
éveille la conscience et l'esprit d'auto prise en charge de la
population pour sauvegarder leur bien être collectif. D'une
manière générale, ce sont les banques et d'autres
institutions financières qui constituent les sources des financements
des activités économiques, le plus en vigueur dans un pays,
malheureusement en RDC en général et particulièrement dans
la ville de Bukavu, les institutions ne remplissent plus correctement leur
mission étant donné qu'elles sont devenues presque quasi-
inexistantes quant à ce qui est de leur fonctionnement. (Bahati, 2002-
2003).
L'instabilité monétaire et le manque de
confiance auprès des institutions financières formelles ont
particulièrement poussé la population de Bukavu à adopter
l'esprit de la débrouillardise surtout sur le plan financier. A cela
s'ajoute la difficulté qu'éprouve cette population de pouvoir
répondre aux différentes conditions imposées par les
institutions formelles notamment : avoir un compte dans cette institution
où on sollicite le crédit, présenter une garantie
matérielle (immeuble, meuble) ; présenter quelque document
administratif (carte de lecteur, contrat de travail,....) ; le taux
d'intérêt (Mushi M. 2002). Le faible revenu de la population ne
permet pas à cette dernière d'épargner ou de solliciter un
crédit dans les institutions formelles.
Eu égard à ce qui précède, il a
été constaté à Bukavu des pratiques informelles de
l'épargne et de crédit pour financer les activités
économiques dont certaines proviennent de la solidarité
vécue au sein des groupes sociaux, des mutualités, des
associations etc. Il s'agit dans ce cas précis des systèmes
tontiniers ; ces derniers sont constitués d'associations de
personnes qui se réunissent régulièrement et versent
chacune ses cotisations dont le montant global est remis à tour de
rôle à chaque membre suivant un intervalle des temps initialement
convenu.
A l'instar d'autres pays Africains comme le Bénin, le
Congo Brazza, le Burkinafaso, le Sénégal, le Nigéria,
où les systèmes tontiniers existent, ces derniers existent aussi
en RD Congo et plus particulièrement dans la ville de Bukavu.
Malheureusement il n'est pas facile de les répertorier tous,
étant donné qu'ils existent sous une forme officieuse et ne sont
pas très bien structurés. (MAYOUKOU C.)
En effet, les tontiniers opèrent d'une manière
secrète et ne veulent jamais rendre publique leurs activités, par
ailleurs, ils effectuent des opérations financières en marge de
toute forme de réglementation de manière que leurs
activités financières forment un bloc à part par rapport
aux institutions financières formelles.
Les vendeurs de sticks au marché Muhanzi ne sont pas
aussi épargnés de cette pratique étant donné que
ces derniers sont de personnes à faible revenu, et cette activité
étant considérée comme une activité de survie pour
leur ménage.
En fin, ces systèmes sont faits des pratiques
régies par des initiatives tellement originales, qu'il importe de les
analyser et de les étudier sous des aspects socio-
économiques.
Tout au long de notre recherche nous allons nous borner sur
deux questions à savoir :
- Comment l'épargne et le crédit informels sont
mobilisés ?
- Comment sont-ils affectés et quel est leur
impact sur les activités économiques et la vie sociale?
II. HYPOTHESE
Une hypothèse de recherche est pour Madeleine Grawitz
(année svp), cité par BALYAHAMWABO en 2009 une proposition de
réponse à la question posée dans la problématique.
Pour répondre à cette exigence méthodologique et
épistémologique, nous allons émettre provisoirement des
réponses que nous allons vérifier tout au long de notre travail
afin des les infirmer, nuancer ou affirmer voire les réfuter.
Ainsi, nous formulons nos hypothèses de la
manière suivante :
Ø D'abord l'épargne et le crédit sont
mobilisés par les vendeurs eux- mêmes grâce à la
confiance qu'ils ont entre eux la relation de travail, d'amitié qui les
unissent, et qui sentent le souci de développement de leurs
activités et de leur milieu ;
Ø Ce crédit est affecté pour
accroître leurs activités, répondre aux besoins de base de
leurs ménages notamment : la scolarisation des enfants,
l'alimentation, les soins de santé, le vêtement. Ensuite, cette
épargne et ce crédit permettent aux vendeurs d'être
assistés en cas de difficulté, en cas de récession.
III. CHOIX ET INTERET DU SUJET
L'étude du comportement de l'épargne et de
crédit sur le plan économique a donné lieu depuis
longtemps à des enquêtes sur le revenu et sur les conditions de
vie de la population. Prenant appui sur les vendeurs de stick au marché
Muhanzi, nous voudrions identifier et apprécier les causes et
l'intérêt de la pratique informelle de l'épargne et de
crédit et dans le cas échéant fournir à
l'autorité publique les conseils en vue de l'organisation du
système bancaire adapté à toutes les catégories de
la population.
Par ailleurs, les études descriptives et
opérationnelles que l'on fait sur les tontines pourraient susciter les
agents économiques à orienter leur choix sur différentes
formes de financement des activités de manière à le rendre
accessibles à tous en facilitant les opérations et calculs
économiques y afférents. L'intérêt à apporter
à ce sujet se justifie étant donné que plusieurs personnes
souhaiteraient connaître le fonctionnement des diverses tontines qui se
développent peu à peu dans notre milieu. En fin, nous estimons
à notre avis que ce travail présente un intérêt
significatif non seulement pour les économistes mais aussi pour d'autres
scientifiques.
IV. METHODOLOGIE
Afin de procéder à une suite logique dans
diverses démonstrations de notre étude, nous allons recourir aux
méthodes et techniques ci- après :
A. Méthodes
Une démarche de l'esprit. Un mode de raisonnement d'un
ensemble d'opérations, des principes et des stratégies fait
d'analyse, de ses objectifs à appliquer tout au long de sa recherche
pour une intelligence de ses objectifs à appuyer tout au long de sa
recherche par une intelligence approximative de la résolution sociale.
(Muke, 2009- 2010)
- La méthode descriptive : c'est une
méthode qui consiste à faire la description des
phénomènes sociaux tels qu'ils se déroulent. Par laquelle
la description des systèmes tontiniers et le milieu d'étude sera
possible.
- La méthode analytique : C'est une méthode
qui consiste à analyser les données quantifiables. Par laquelle
on saura analyser et expliquer les différentes informations
récoltées pendant les enquêtes.
B. Techniques
Madame Madeleine GRAWITZ définit la technique comme
étant un ensemble de procédés transmissibles et
susceptibles d'être appliqués à nouveau dans les
mêmes conditions adaptées au genre de problématique et
phénomène. (Muke Z. 2010)
- La technique documentaire : est une des principales
techniques de la recherche scientifique. Elle consiste à parcourir les
documents pour obtenir les informations nécessaires à la
recherche. C'est grâce à cette technique que nous pourrons
exploiter certains ouvrages, mémoires, notes de cours.
- Le questionnaire : c'est une technique par laquelle on
récolte les données à l'aide des questions
adressées à l'enquêté. A travers celle ci on pourra
récolter des données auprès des tontiniers.
- L'interview : c'est une forme de communication
établie entre deux personnes qui se connaissent ou qui ne se connaissent
pas du tout ayant le but de recueillir des informations concernant un objet
précis. Cette technique pourra nous aider à trouver certaines
informations auprès des tontiniers.
V. OBJECTIF DU TRAVAIL
A différents égards, la présente
étude s'assigne les objectifs suivants :
- Identifier les raisons de la pratique informelle de
l'épargne et de crédit par ces vendeurs,
- Se rassurer si cette pratique génère un
intérêt,
- Se rassurer si ce crédit est bien affecté.
VI. DELIMITATION DU SUJET
Dans le présent travail nous analyserons les
données recueillies dans le marché Muhanzi, ensuite nous
situerons notre étude sur l'année 2011 tout en recourant à
l'année 2010.
VII. CANEVAS DU TRAVAIL
Hormis l'introduction et la conclusion, le présent
travail sera battu sur trois chapitres qui sont structurés de la
manière suivante : le premier chapitre présentera quelques
considérations générales de l'étude, le
deuxième chapitre quant à lui esquisse l'approche
méthodologique du présent travail et le troisième est
essentiellement consacré à l'analyse des données et
interprétation des résultats.
CHAPITRE PREMIERE : GENERALITS SUR LES FINANCES
INFORMELLES
I.1. CONSIDERATIONS GENERALES SUR LES FINANCES
INFORMELLES
I.1.1 NOTION
On peut parler aussi des concepts d'économie non
officielle d'économie souterraine, d'économie marginale pour
désigner le même phénomène que le concept
d'économie du secteur informel. (Rutega 2002- 2003). Ces concepts
traitent les activités économiques non déclarées
aux institutions chargées du recouvrement des impôts et des
cotisations sociales, le travail noir ainsi que le marché noir en sont
des exemples. Ce secteur financier informel se réfère à un
système inorganisé et non institutionnalisé. Il se
caractérise spécialement par une extrême diversité
des liens entre préteurs- emprunteurs et épargnants. Ils peuvent
être des individus des groupements des personnes organisées sur
une base mutualiste, des sociétés organisées en
partenariat.
I.1.2. CARACTERISTIQUE DE LA FINANCE INFORMELLE
Le secteur financier informel englobe donc l'ensemble des
transactions financières qui s'effectuent en dehors des
réglementations imposées à l'activité du secteur
financier formel, en matière de taux d'intérêt et
d'allocation, du crédit, de réserves obligatoires et d'autres
masures analogues. Les transactions financières informelles
échappent aussi à l'impôt ; on peut
caractériser le secteur informel par la souplesse des opérations
et des conditions de prêt, ce qui lui confère un certains nombre
d'avantages comparatifs économiques sur le secteur financier formel.
a. Absence des conditions préétablies :
pour participer à une de ces associations, il n'ya pas d'autorisation
à solliciter pas de démarches à effectuer, pas de
garanties à apporter, pas des formalités à remplir, pas de
délai à respecter. Dans les associations, les membres se donnent
eux-mêmes leurs règles.
b. Absence de frais de gestion : l'administration est
réduite au minimum, quelque fois un cahier où sont inscrits les
noms et les sommes versées et rendues, les plus souvent rien.
Les seuls frais sont les boissons qu'on achète avant
chaque réunion de l'association. Il n'ya pas de local, les membres se
réunissent chez les uns et les autres.
c. Absence de cadre fixe : les associations peuvent
regrouper quelques membres ou quelques centaines et durer quelques semaines ou
plusieurs années.
d. Absence de contrôle : comme elles reposent
toutes sur des relations personnelles, ces pratiques sont vécues
quotidiennement par la population et dans une large mesure, collectivement
entre les membres de l'association.
I.1.3. LES AVANTAGES DE LA FINANCE INFORMELLE
La finance informelle est aussi présente dans les pays
en développement du fait qu'elle résout souvent des
problèmes que la fiance formelle est dans l'incapacité de
résoudre. Adams (1994, P.31) distingue six raisons pour expliquer cet
état de fait :
1. Le type de service rendu : ceux- ci sont
extrêmement variés et montrent donc que même les populations
des pays à bas revenus sont demandeurs d'une large gamme de services
financiers. En effet, les dépôts, les prêts de petits
montants et les prêts de petite durée constituent la
majorité des transactions financières informelles, services qui
sont rarement offerts par les programmes formels de crédit pour
pauvres.
2. Un système fondé sur la discipline : la
finance informelle requiert de la part de ses participants un comportement
discipliné. Les prêteurs informels doivent s'auto- discipliner
pour épargner les fonds qu'ils prêteront et doivent
également faire preuve de plus de discipline pour réunir les
informations suffisantes sur leurs emprunteurs potentiels afin de prêter
cet argent sur base de solvabilité.
3. Epargne : l'échec de la plupart des
systèmes financiers formels à produire des services de
dépôt séduisants n'en est que plus grand lorsque l'on
perçoit des gros montants d'épargne qui font surface dans les
marchés financiers informels et qui indiquent donc une forte tendance
à l'épargne volontaire.
4. La réciprocité : la plupart des formes
de la finance informelle impliquent cette réciprocité. Cette
réciprocité s'applique d'une part, entre emprunts et
dépôt et d'autre part entre l'emprunteur et le prêteur
sachant que ces rôles pourront être inversés dans le futur
si le prêteur en a besoin.
5. Les innovations financières : la finance
informelle entraîne un certain nombre d'innovations financières
qui permettent de réduire les coûts de transaction et notamment
pour les déposants et emprunteurs.
6. Les coûts de transactions : la finance
informelle permet de maintenir des coûts de transaction peu
élevés pour les emprunteurs et les épargnants en apportant
les services financiers aux endroits et aux moments qui conviennent à
ses clients.
I.1.4. LES LIMITES DE LA FINANCE INFORMELLE
On a donc vu que de nombreux points positifs semblaient
caractériser le secteur financier informel cependant, il ne faut pas
croire que celui- ci est sans limites. On distingue en règle
générale trois problèmes auxquelles se heurte le secteur
financier informel :
a. Absence de réelle intermédiation
financière dans le secteur financier informel. On ne peut en effet
comparer le secteur informel aux banques. Il semble que les organisations
informelles ne soient pas en mesure de remplir en même temps les deux
fonctions qui caractérisent un intermédiaire financier,
c'est-à-dire collecter des ressources courtes et transformer celle- ci
en emplois longs pour financer les besoins de financement,
e. La finance informelle ne finance que très peu
l'acquisition des biens d'investissement. Le fait que les prêts fournis
dans le secteur financier informel soient de courte durée et souvent de
faible montant interdit des opérations de long terme,
f. Le caractère usuraire des taux
d'intérêt pratiqué. Le fort taux d'intérêt
pratiqué dans le secteur financier informel proviendrait de ce que le
risque pris par les prêteurs est plus élevé par rapport au
risque pris dans le secteur formel.
En effet, c'est avant tout la souplesse qui caractérise
la finance informelle. Les coûts de transaction du secteur informel sont
également peu élevés et l'accès aux financements
informels est relativement facile en comparaison avec le secteur formel. La
souplesse des conditions et des opérations de crédit qui permet
d'adapter les services financiers à des besoins spécifiques, la
rapidité de traitement des demandes de prêt et surtout la
volonté de traiter les petites sommes qui correspondent aux besoins et
à la capacité de la majorité de la population font que les
mécanismes formels aux besoins du milieu rural et urbain dans lequel ils
opèrent. Ceci explique aussi en partie que le crédit informel
soit plus répandu que le crédit formel malgré son
coût plus élevé.
I.1.5 DEFINITION DES CONCEPTS
1. Le crédit
Le mot crédit vient du latin « creditum de
credere : croire ». Donc le crédit est une confiance qui
inspire quelqu'un pour quelque chose. (Petit Larousse, 2002). Faire
crédit à quelqu'un, c'est mettre à sa disposition un bien
présent en échange d'un bien qu'il permet de restituer
ultérieurement. En se référant à cette
définition, il ressort que l'une des prestations est
exécutée postérieurement à l'autre, ce qui
entraîne l'enrichissement d'une partie par le bien prêté
mais remboursable conformément à l'échéance
convenue avec l'autre partie. L'idée crédit sous- entend la
confiance qu'il ya entre deux parties ; c'est-à-dire entre celle
qui donne et celle qui reçoit étant donné que ce
crédit implique une bonne réputation de solvabilité. Le
crédit élargi donc le cercle d'échanges possibles en
faisant intervenir les besoins futurs pour servir de contre partie aux biens
présents.
D'après les garanties exigées à
l'emprunteur, on distingue deux sortes de crédit : le crédit
réel et le crédit personnel. Le crédit est dit réel
lorsqu'il est attaché aux choses à financer. L'emprunteur affecte
spécialement l'un de ses biens en garantie à son
créancier. Il peut lui remettre en gage un meuble ou constituer à
son profit une hypothèque sur un de ses immeubles. Par ailleurs, le
crédit dit personnel est consenti en fonction de la personnalité
de l'emprunteur. Le droit du créancier n'est garanti par aucun bien
particulier, le prêteur se contente de la promesse de l'emprunteur compte
tenu de la confiance qu'il place en lui. Ce type de crédit est
très fréquent au Sud- Kivu et est connu sous forme des cautions
mutuelles et se base sur le principe de la solidarité. Dans les milieux
reculés, le genre de crédit est très rependu étant
donné que tout le monde se connait et se fait confiance mutuellement.
2. L'épargne
L'épargne est la part du revenu après
consommation et c'est la partie qui ne se détruit pas
immédiatement et il peut être un placement dans une banque.
L'économie nationale de tout pays est caractérisée par des
injections des flux circulaires de revenu national. Il ya deux conception qui
nous intéressent plus dans le domaine de l'épargne. Il ya
l'épargne considérée comme frein à la croissance
économique et l'épargne considérée comme moteur de
la croissance économique.
1. Epargne frein à la croissance
économique
L'épargne engendre une réduction des
dépenses. Lorsque les ménages épargnent, ils
dépensent moins qu'ils n'ont reçu comme revenu, par
conséquent, l'épargne entraîne un amoindrissement des
débouchés. Elle représente donc un retrait des flux
circulaires étant donné qu'elle est une contraction des
dépenses. Si quelqu'un garde son argent dans sa maison au lieu de
l'épargner à titre d'exemple, le volume des flux circulaires
diminué sans qu'il ait une compensation. C'est souvent le cas dans les
milieux ruraux. L'idée de l'épargne frein à la croissance
économique est justifiée par Marx, Keynes et Malthus qui
soutiennent que ce n'est pas l'épargne qui détermine
l'investissement mais plutôt c'est l'inverse. Le niveau final
d'activités, donc l'emploi ne dépend pas de l'épargne mais
de l'investissement. (Christian de Boisseau, 1998, P. 48)
2. Epargne, moteur de la croissance
économique
Si les ménages prêtent cette épargne aux
entreprises pour des investissements par le canal des institutions
financières ou si les entreprises utilisent le profit qu'elles n'ont pas
distribué pour bâtir des nouvelles usines, acheter des nouvelles
machines ou accroître leur stock des marchandises, alors cet
investissement brut pourra constituer une injection ; c'est-à-dire
une addition des revenus des ménages qui viennent du secteur des biens
de consommation dans les flux circulaires des revenus. (Kamiantako, 2009).
Adam Smith explique cette conception en disant
« tout ce qu'une personne épargne sur son revenu, elle
l'ajoute à son capital, alors elle l'emploi elle- même à
entretenir un nombre additionnel des agents productifs ou elle met quelques
autres personnes en état de le faire en prêtant le capital
moyennant un intérêt c'est-à-dire une part dans le
profit,... ». Il ressort à partir de ces deux conceptions que
l'utilité de l'épargne conditionne sa capacité de
participation au développement des activités économiques
du pays qui entraînent sa croissance économique.
La notion d'épargne est étroitement liée
à celle de crédit car c'est suite aux épargnes
déposées dans les institutions financières que des membres
ou clients reçoivent les dits crédits. Ces derniers peuvent
être cependant des crédits de production pour accroître un
revenu déjà existant et non des crédits à la
consommation qui diminuent par contre le revenu national.
II.
2. LES FINANCES INFORMELLES A BUKAVU
L'ampleur de la crise financière constatée en
République Démocratique du Congo notre pays et plus
particulièrement la ville de Bukavu, s'est beaucoup manifestée
par la faillite des banques commerciales, entraînant avec elle
l'insolvabilité du système bancaire. La création des
banques de développement, la banque de crédit agricole par
exemple et les sociétés de financement était
considérée comme un levier pouvant permettre l'éclosion de
l'initiative privée. Mais à ce jour la plupart des ces
institutions ont fait faillite.
Pour palier à ces difficultés de financement,
les agents économiques de Bukavu se sont constitués un
« système refuge » de financement ; la finance
informelle permettant de faire circuler la monnaie en contre partie des
créances et de dettes. Pour appréhender l'intervention des
finances informelles à Bukavu, la procédure de leur
évolution s'avère donc important, nous allons essayer de donner
l'historique et la genèse des tontines et de mutuelles tribales.
I.2.1 LES TONTINES
Selon Bouman (1977), les tontines sont des associations
regroupant des membres d'un clan, d'une famille, des voisins ou des
particuliers, qui décident de mettre en commun des biens ou des services
au bénéfice de tout un chacun et cela à tour de
rôle. Etant donné leurs caractéristiques, les tontines
représentent effectivement l'épargne traditionnelle. Leur
rôle et importance sont indispensables et impliquent une certaine
stratégie. De prime abord nous allons devoir présenter leur
historique et évolution étant donné que nous les
décrirons beaucoup plus dans le chapitre III.
Créée en 1653 par Lorenzo Tonti, c'est en somme
une opération financière consistant dans la formation d'une
espèce de cagnotte, d'une masse indivise faite en commun par plusieurs
personnes qui versent des cotisations et dont le profit dépend (pour
chacun d'elles) d'une forme d'assurance vie par le fait que c'est celui qui
avait la chance de survivre longtemps qui bénéficiait des fonds
cotisés par les anciens membres. Cette tontine qui a la forme de loterie
a entraîné ainsi des opérations d'escroquerie qui ont
conduit à l'interdiction de la pratique des idées de Lorenzo
Tonti.
En effet, la conception africaine actuelle vis-à-vis
des tontines est beaucoup plus vaste et recouvre des réalités
plus complexes que celles de la tontine traditionnelle conçue par
Lorenzo Tonti. On conçoit finalement la tontine comme une forme
d'épargne et de financement des activités en période de la
vie active et non seulement pendant la vieillesse.
On a tendance à considérer le mot tontine comme
reflétant une réalité purement africaine alors qu'en
réalité le terme tontine doit sa transcription dans la langue
française. Sa dénomination dépend d'un pays à
l'autre : en Inde elle est qualifiée de
« chitfunds » et Corée « parteners
systems », au Nigeria de « esusu » au Japon on la
trouve sous l'appellation de « kou » ; en RD Congo
sous l'appellation de « likelemba ». A Bukavu, la pratique
est devenue très fréquente ; à son
début ; elle était plus exploitée par les femmes mais
actuellement elle a débordé pour s'investir partout.
I.2.2 LES MUTUELLES TRIBALES
Des organisations mutuelles se sont créées par
l'effort des églises ou des mouvements tels que Raiffesen des Jardins,
Gameen bank en vue de collecter l'épargne de leurs membres et
éviter que cet argent ne soit
« récupéré » par les banques
commerciales. (Fernand, 1994, P.132). En RD Congo, la notion des mutuelles
n'est pas récente ; elle remonte de la période coloniale
vers les années 1920- 1940, au Kivu par exemple, on assiste aux
regroupements des ressortissant de plusieurs tribus qui se sont
retrouvés sur une terre inconnue. Ces ressortissants (Babembe, Barega et
d'autres qui sont arrivés seulement plus tard) étaient
accompagnés par les européens qui les ont attirés vers les
centres extra- coutumier mis sur place par les colonisateurs.
Au début de leur création, les mutuelles avaient
comme objectif principal, le regroupement humain issu de la volonté des
gens voulant se chercher par origine pour se connaître et s'entraider. Le
lien qui unissait les membres était la solidarité clanique et
aussi tribale. La solidarité traditionnelle a pris une nouvelle forme,
elle est plus étendu et ne se limite pas seulement au cadre tribale.
Elle fait plus appel aux connaissances entre les personnes qui se font
mutuellement confiance. Depuis que les mutuelles ne se fondent plus sur
l'origine ethnique quant à leur création leur nombre n'a pas
cessé d'augmenter. Leur existence se fait annoncer à la radio,
dans les journaux et des affiches dans tous les coins de Bukavu tout en
indiquant leurs sièges respectifs, par exemple on peut trouver des
mutuelles formées par les anciens d'une même école, les
habitants d'un même quartier, les travailleurs d'une entreprise,... leur
liste n'est pas exhaustive étant donné que leur fonctionnement
est fondé sur la confiance.
Nous pouvons en citer quelques unes qui sont reconnues
juridiquement par la division de la justice :
a. Mutuelle d'entraide « FULERO »
créée le 20 Août 1989,
b. Mutuelle des originaires de Kalonge créée le
05 mai 1991,
c. Mutuelle des ressortissants de Haut- Zaîre (Okapi)
d. Mutuelle de développement des Kivu (MUDEVOLAKI)
créée le 07 avril 1989
e. Mutualité BAN'IKAMA (M.B.I.C.W) créée
le 18 août 1994. (MUKADI, 1998- 1999)
I.3. FONCTIONNEMENT DES FINANCES INFORMELLES A BUKAVU
Dans de nombreux pays Africains, le fonctionnement des
finances informelles se révèle être l'élément
le plus important de l'épargne populaire. Il s'avère donc
indispensable de savoir les utiliser, les moderniser et les orienter non
seulement vers la création d'activités économiques comme
nous le verrons dans cette section.
I.3.1. PRELIMINAIRE SUR LES PME ET LEURS SOURCES DE
FINANCEMENT
« The committee for economic
developement » considère qu'une entreprise est classée
dans la catégorie des PME, si elle remplit au moins deux critères
ci-après :
a. Nombre limité d'investisseurs parfois un
seul ;
b. L'autonomie de gestion : les dirigeants sont des
propriétaires ;
c. Champ d'activité régionale ;
d. L'organisation qui ne détient qu'une faible part de
marché de son secteur. (Wendo, 2010- 2011).
Cependant, il existe beaucoup de controverses quant à
la définition des PME, ces dernières doivent être
définies en tenant compte des paramètres économiques du
pays dans lequel elles exercent leurs activités. En effet, une
entité de production peut être considérée comme
petite ou moyenne dans certains pays et faire partie de la catégorie de
grandes entreprises. Au Congo cependant, selon la loi n° 73/010 de 1973,
sont considérées comme PME, des propriétés des
personnes physiques ou morales de nationalité congolaise, des
sociétés congolaises dont l direction est tenue uniquement par
des personnes physiques ou morales de nationalité congolaises et
où le chef d'entreprise doit lui-même toutes les fonctions.
(Nzamarana, 1986, P. 180)
Quant aux caractères communs des PME, celle-ci
interviennent surtout au stade du détail ; Etant donné que
les magasins appartiennent à un commerçant indépendant
juridiquement et financièrement, les achats sont effectués alors
auprès d'intermédiaires commerciaux grossiste ou pendant que le
propriétaire est en contact direct avec la clientèle. (Wendo,
2010- 2011). D'une façon générale, une PME est une
entreprise dont le capital est souvent apporté par une seule personne et
le champ d'activité est limité.
Selon le professeur MULUMBA « on ne peut pas saisir
la vraie dimension de la problématique du financement des PME au
Zaïre sans se référer à l'histoire ». De
cela nous pouvons comprendre que le problème de financement se pose et
cela depuis longtemps, même depuis d'épargne coloniale. Dans notre
pays, le gouvernement a mis sur pieds des mesures d'encadrement pour la
promotion des PME ; ces mesures ont porté essentiellement sur les
avantages douanières à, l'importation des matériels, des
avantages fiscaux, notamment l'exonération fiscale temporaire etc. dans
le même cadre, le gouvernement a crée par la loi n° 73/011 du
05 janvier 1973, l'office de promotion des PME congolais qui avait pour but
d'assurer la promotion des PME par l'octroi des crédit à ces
derniers.
Les entreprises affiliées à cet office qui est
l'OPEE bénéficiaient d'un financement auprès des
partenaires que ce même office a avalisé, mais cela après
analyse des spécialistes de l'OPEE. Aujourd'hui nous constatons
malheureusement que cet organe ne fonctionne plus suite aux difficultés
d'ordre techniques dues au manque des moyens pour l'évaluation des
projets, des personnes qualifiées et des matériels de travail.
A Bukavu, les PME recourent aux crédits des
institutions financières informelles car ne remplissent pas les
conditions exigées pour accéder aux crédits du secteur
formel. Malgré ce recourt aux institutions financières
informelles, on remarque toutefois que les fonds de démarrage ne sont
suffisants pour permettre une bonne exploitation des activités des PME.
Il serait préférable que le secteur formel de financement soit
réellement opérationnel pour sa contribution pour le financement
des besoins non couverts par les fonds provenant du secteur informel, soit un
réel apport aux problèmes des PME locales.
En conclusion, on remarque que malgré que toutes les
mesures mises en place, le problème de financement des PME reste crucial
dans notre pays en général et au Sud- Kivu en particulier.
I. IV. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE
I.IV.1 ASPECT PHYSIQUE
La ville de Bukavu est le chef lieu de la province du Sud-
Kivu, en RDC (Ms CHAMAA et Alii, 1981, P. 12). Elle est
limitée :
e. Au Nord- ouest : par une droite joignant la mission de
Walungu (Ngweshe) à Kabare et se prolonge jusqu' à la rive
occidentale du lac Kivu ;
f. Au Sud : par un parallèle passant par les
missions de Ngweshe et de Nyangezi jusqu'à la rivière
Ruzizi ;
g. A l'est : par le cours de la rivière Ruzizi et
la rive occidentale du lac Kivu jusqu'au nord du parallèle de Kabare.
La ville de Bukavu jouit d'un climat doux, pluvieux et des
précipitations très irrégulières. Elle se situe
à l'extrême sud- ouest du lac Kivu et s'étend du 2°
26' au 2° 23' de latitude sud et 28° 53' de longitude est ; ce
qui fait que la ville de Bukavu constitue un centre d'attraction et de
contraction des populations.
I.IV.2 ASPECT ADMINISTRATIF
La ville de Bukavu est subdivisée en 3 communes
jusqu'en 1999 et 4 communes en 2000 avec l'avènement du régime
politique du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD). Elle est
constituée donc de la commune de Kadutu, de Bagira, d'Ibanda et de
Kasha. Dans chacune de ces communes, il ya un bourgmestre de la commune, pour
le groupement, un chef de groupement, pour la localité, un chef de
localité.
I.IV.3 ASPECT ECONOMIQUE
Du point de vue économique, la ville de Bukavu pratique
diverses activités. Ces activités se subdivisent
généralement en trois secteurs : secteur primaire, secteur
secondaire et secteur tertiaire pouvant se retrouver soit en secteur formel ou
en secteur informel.
A. Au niveau du secteur primaire
On retrouve l'agriculture, l'élevage, la pêche,
l'extraction minière, le traitement des produits agricoles.
L'agriculture et l'élevage sont les activités qui
prédominent.
B. Au niveau du secteur secondaire
On retrouve les industries alimentaires telles que des
boulangeries, des minoteries, des boucheries, des brasseries etc. Pour ce qui
est des boulangeries, on peut distinguer deux types de production à
Bukavu : la production artisanale et la production semi- industrielle.
Pour les minoteries, il s'agit en grande partie des minoteries à usage
domestique mis à part du cepramal- olame qui est une minoterie semi-
industrielle. Quant aux boucheries, ce sont des petites entreprises
privées se chargeant de l'abattage, du commerce de la viande et de sa
transformation en divers autres produits : saucisses, etc. En fin, il
n'existe qu'une seule brasserie dans la ville de Bukavu à savoir la
BRALIMA, qui produit et vend la bière Primus, des boissons
sucrés, de l'eau de table et de l'eau gazeuse.
Les industries chimiques ; il s'agit de :
b. GINKI : spécialisé dans la fabrication
des mousses pour matelas ;
c. SODIPHAR : produit les acides, les antiseptiques
etc.
d. SOKIPLAST : pour la fabrication des articles en
matières plastique ;
Les industries pharmaceutiques
e. Pharmacie diocésaine (BDOM- DIOPHAR) :
spécialisée dans la production de divers types des
médicaments anti- paludiques ;
f. Pharmakina ; elle est une société
congolaise par action à responsabilité limitée,
spécialisée dans la production de la quinine et le traitement de
la totakine etc.
Electricité et l'eau
g. SNEL (Société Nationale d'Electricité)
qui se charge de la production et de la distribution du courant
électrique ;
h. REGIDESO : société qui jouit d'un
monopole national de la production et de la distribution de l'eau potable.
C. Au niveau du secteur tertiaire
Ce secteur est aussi appelé secteur des services. Il
comprend : le commerce, le transport, les compagnies d'assurances, les
professions libérales, les hôtels et restaurants et les services
publiques : administration, services sanitaires, information, poste et
télécommunication, l'enseignement,...Certains services sont
devenus non opérationnels et d'autres ne fonctionnent plus ; c'est
le cas des banques suite au manque de liquidité dans le circuit bancaire
étant donné que les gens ne disposent plus leurs argents dans les
banques ; le manque de crédibilité dans les institutions
financières serait à l'origine de la manque de liquidité
dans ces dernières. (Kasongo, 2000- 2001)
La sous région de Bukavu à l'instar de toutes
les autres régions des pays sous développés, a connu un
bouleversement dans sa structure économique due à l'injonction
brute d'un nouveau système économique venu de l'occident. Son
économie est caractérisée par : l'hyper urbanisation,
l'inexistence d'industrie, le sous- emploi, l'absence d'une infrastructure de
voies de communication, la spéculation et le niveau de vie au plus
bas.
I.IV.4 Aspects commerciaux
Le commerce développé au Sud- Kivu en
général et à Bukavu en particulier est frontalier et est
pratiqué principalement avec le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie dans
l'échange des produits de première nécessité. A
coté du commerce frontalier, se développent de plus en plus les
échanges avec les pays lointains d'Europe, d'Asie et d'Afrique tels
que : Dubaï, Hong Kong, Paris, Nigéria,...
En ce qui concerne les circuits commerciaux à Bukavu
à part les grands magasins tels que Kotecha, Datco, Utexafrica,
Panju,... qui disposent d'une gamme variée des produits, le
marché central de Kadutu constitue le plus grand centre
d'approvisionnement pour la ville de Bukavu. Ce marché regroupe tous les
produits, ceux-ci vont des produits manufacturés importés ou
locaux, aux friperies en passant par les produits artisanaux. Le circuit de
distribution est tel que le produit passe du producteur au consommateur en
passant par le producteur au détaillant. Cependant entre le consommateur
et le producteur existent plusieurs intermédiaires ; il ya d'une
part des intermédiaires entre grossistes et détaillants qu'on
assimile souvent à des demi- grossistes et d'autres part entre les
consommateurs et les détaillants. Ces intermédiaires sont souvent
de même taille, ce qui augmente le prix de revient des produits vendus
à chaque stade.
Le commerce joue un rôle considérable dans le
secteur et utilise une bonne partie de la population, il est la première
des activités les plus développées de la ville.
CHAPITRE DEUXIEME : THEORIES SUR LES TONTINES ET APPROCHE
METHODOLOGIQUE
II. 1. THEORIES GENERALES DES TONTINES
II.1.1 Définition
La tontine est une association de personnes qui, par des liens
familiaux, d'amitiés de profession, de clan ou de région, se
retrouvent à des périodes d'intervalle plus au moins variable
afin de mettre en commun leur épargne en vue de la solution des
problèmes particuliers ou collectifs.
Au sein des tontines, les membres peuvent se regrouper dans le
seul but d'obtenir une épargne qui sera immédiatement
consommée après réception, c'est-à-dire une
épargne non productive. Les tontines peuvent par contre revêtir
une forme d'épargne capable de produire selon le cas.
II.1.2 Origine des tontines
Les tontines existaient bien avant l'introduction de la
monnaie dans l'économie. Elles plongent leur racine dans l'histoire
lointaine des peuples concernés. En France aussi, autrefois, les paysans
avaient l'habitude de travailler ensemble dans le champ de chacun à tour
de rôle, ou de réparer ensemble le toit des maisons, l'une
après l'autre. Les pays Africains de leur coté faisait de
même. En effet, les Africains eux aussi se sont depuis longtemps
groupés pour travailler ensemble successivement dans le champ de chacun
d'eux ou construire chaque maison l'une après l'autre dans le village.
Ils constituaient de cette façon une tontine de travail qui pouvait
servir par exemple à creuser les tombes ou alors une tontine en nature
pour acheter des tuiles ou organiser une fête. Ce n'est que plus
récemment quand la monnaie a commencé à circuler, qu'ils
ont constitué des tontines d'argent.
Il n'ya que peu de temps que des écrits mentionnant
l'existence des tontines en Afrique sont apparus. En 1952, W.R. Bascom parle de
l'Esusu au Nigéria et dans les pays voisins ou il est pratiqué
couramment par les musulmans yorubas. La littérature sur les autres pays
Africains de l'ouest rapporte que c'est aux alentours de la fin du dix-
neuvième siècle et au début du vingtième
siècle que les tontines ont fait leur apparition. Les tontines semblent
être beaucoup plus récentes en Afrique de l'est. Contrairement
à l'Afrique, les choses sont nettement plus anciennes en Asie. Au Japon
par exemple, l'apparition des premières tontines avec argent daterait de
1275 et en Corée le « kye » serait peut être
apparu dès le 9è siècle.
II.1.3 Les tontines Africaines.
1. Généralités
Les tontines Africaines sont sans doute celles qui ont
été le plus étudiées. Elles sont comme nous le
verrons dans la section suivante, présentes dans la majeure partie des
pays Africains. Avant de décrire quelles sont les finalités des
tontines Africaines, les acteurs qui en font partie et les différentes
formes existantes, nous allons voir quelques règles de base qui
permettent le bon fonctionnement de ces tontines.
v Constitution : en règle
générale, la population qui adhère aux tontines est
souvent d'origine rurale ; les membres qui se regroupent se connaissent
toujours à l'avance et donc, bien que l'adhésion soit libre, elle
est le plus souvent sélective. Dans ce cas, on parle de tontines
fermée par opposition à la tontine ouverte qui peut regrouper des
personnes ne se connaissant pas à l'avance mais décidant de
former une tontine à l'initiative de l'une de ces personnes, ou alors
une tontine ou des adhérant peuvent parrainer une personne de leur
entourage.
Bref, le facteur prédominant reste la connaissance des
membres entre eux et donc la confiance, confiance qui bien souvent constitue un
gage de sécurité.
v Durée : celle- ci est
très variable. La tontine est constituée pour cycle renouvelable
par tacite reconduction. Donc une tontine peut être illimitée si
les membres les décident, ou elle peut s'arrêter après un
tour complet pour telle ou telle raison. Certaines tontines tentent de se
prémunir contre les risques sociaux tels que le décès, la
maladie, les changements de domicile,... et elles prennent alors des
précautions dès la constitution de la tontine (cautions, avals,
provisions, etc.). On peut également souligner que parfois un cycle trop
long peut engendrer la lassitude des membres ce qui conduit à des
démissions ou des oublis de paiement.
v Réunion : les réunions
ont lieu à chaque tour. Elles peuvent se faire chez le président,
mais s'effectuent plus souvent chez l'un ou chez l'autre des membres à
tour de rôle. C'est au cours de ces réunions que sont prises les
décisions le plus souvent sous forme de consensus.
v Financement : seuls les apports des
membres de la tontine permettent de financer celle- ci. La tontine n'est pas
bonifiée ou enrichie par des apports extérieurs aux membres. La
constitution d'une caisse par le trésorier permet de faire face à
certains frais supplémentaires pouvant intervenir lors du cycle.
v Fin de la tontine : pour marquer la
fin de la tontine, une grande fête est généralement
organisée la fin de la tontine est en même temps le début
de la suivante et les participants profitent de cette occasion pour mettre au
point les conditions dans lesquelles ils vont maintenir en vie
l'association.
2. Finalités des tontines
Africaines
Instrument d'épargne, système de crédit,
rassemblement d'amis pour des échanges d'idées, clubs de
rencontres, réseau d'influence sociale, lieu de partage des joies
familiales, groupe de soutien pour les moments difficiles et notamment pour les
deuils, la tontine est tout cela à la fois. En fait, chaque membre y
trouve des avantages qui lui sont propres. On peut signaler tout de même
que pour les jeunes, la tontine est d'abord un instrument économique,
alors que pour les plus anciens elle permet avant tout la solidarité
collective.
b. Les acteurs de la tontine
Nous allons décrire ici les différents postes
que l'on peut rencontrer dans ces tontines Africaines, bien qu'il puisse y
avoir quelques variantes de l'une à l'autre.
A la base se trouvent bien sûr au départ les
fondateurs de la tontine. Ceux- ci peuvent, dans certains cas avoir des droits
particuliers les distinguant des autres membres par exemple, là
où un candidat devrait, pour être accepté, obtenir le
parrainage de deux anciens membres, il lui suffira d'un seul parrain si celui-
ci est un membre fondateur. Il arrive également que ces fondateurs ses
partagent les droits d'entrée qui sont demandés aux nouveaux
arrivants. Chaque association est animée par un bureau ou commission de
coordination dont la composition est assez variable. Ce bureau comprend en
règle générale :
i. Un président : qui est en principe élu
(on notera qu'il est souvent fondateur de la tontine). Il assure la direction
générale de la tontine, préside au déroulement des
séances, assure l'exécution des décisions prises au cours
d'une séance et veille de manière générale à
la bonne marche de la tontine. Il est en même temps le garant moral de la
tontine, en ces sens que les adhésions des nouveaux membres sont
largement tributaires de la confiance qu'il inspire.
j. Le secrétaire : tient les archives de la
tontine qu'il met à la disposition des membres pour consultation en cas
de besoin. On se réfère à lui pour l'interprétation
et le respect scrupuleux du règlement.
k. Le trésorier : tient la comptabilité de
la tontine et remplace le secrétaire en cas d'empêchement.
l. Les commissaires aux comptes : vérifient la
comptabilité de la tontine, leur rôle prend une importance
particulière en fin de cycle, lors qu'il faut repartir les
intérêts entre les différents membres de la tontine.
m. Enfin, le censeur : veille à la discipline lors
des séances de la tontine. C'est à lui qu'incombe la charge
d'appliquer les amandes et pénalités en cas de retard, des
troubles, etc.
II.1.4. Les formes de tontines
Il existe plusieurs types de tontines chacune d'entre elles
étant, dans sa composition, à dominante professionnelle ou
géographique ; Ces tontines professionnelles ou socio-
professionnelles sont les tontines : de cadre, de fonctionnaires,
d'agriculteurs, d'artisans. Les tontines géographiques sont les
tontines : de quartier, de villages, des Africains en France, de
l'élite en RDC. On peut distinguer trois types principaux des
tontines : les tontines mutuelles, les tontines commerciales et en fin les
tontines financières.
1° Les tontines mutuelles
Les tontines mutuelles (« likelemba ou
kitemo » en langues locales) peuvent être définies selon
Hugo (ph), 1991) comme des fonds d'épargne rotative où les
levées bénéficient à chacun des sociétaires
selon un ordre préétabli, mais révisable. Chacun peut
prêter, emprunter et remplacer une créance par une dette, celles-
ci ne sont pas assorties d'intérêt (Célestin, 23) Cette
forme des tontines existe au Sud- Kivu, mais malheureusement il est impossible
de les répertorier car elles existent sous une forme non
structurée et officieuse à cause de la réticence des
tontines de se révéler.
Au Congo, on distingue dans les tontines mutuelles deux
cas : le kitemo (terme kikongo) qui est plus large et qui désigne
aussi bien les tontines d'argent que de travail et le likelemba (terme lingala)
qui renvoie plus précisément aux tontines d'argent (Nzisabira,
1991). Ces formes des tontines fonctionnaient sous formes des
« tontines de travail pour désigner les prestations
réciproques selon lesquelles, les paysans avaient l'habitude de se
regrouper et de travailler à tour de rôle dans le champ de l'un
d'entre eux. Celles- ci se rapportent aussi à des travaux harassants,
par exemple le sarclage ou l'abatage.
Dans les campagnes aujourd'hui fonctionnent d'autres formes
des tontines qualifiées des « tontine de travail ».
Ces types des tontines associent des membres rien que pour louer leur force de
travail moyennant une rémunération. Les membres se redistribuent
ou conservent dans une caisse commune les revenus résultant de cette
« tontine de force de travail » pour constituer une
redistribution égalitaire à une échéance
préétablie et connue de tous (Fernand V, op. cit). La tontine
mutuelle n'est donc qu'une technologie de collecte de l'épargne qui
repose sur des relations personnelles très étroites entre les
participants.
En effet, dans une tontine mutuelle, les créances et
les dettes ont plusieurs caractéristiques particulières :
- Elles ne sont assorties d'aucun intérêt, en
effet, les créances ne rapportent rien, et les dettes ne coûtent
rien non plus ; ainsi l'épargne et le crédit sont
gratuits ;
- Il n'ya pas d'intermédiaire ; tous les
adhérant ont certes de créances et des dettes, mais ils les ont
les uns envers les autres du fait que la tontine ne dispose pas d'une
personnalité juridique propre ;
- Les créances et les dettes se compensent parfaitement
tout au long du cycle et s'annulent au dernier tour. L'accumulation n'est que
temporaire.
2°. Les tontines commerciales
Les tontines commerciales par contre sont des fonds
d'épargne fixés et administrés par un gérant (ou
garde monnaie) qui reçoit les cotisations et consent des prêts.
Elles sont organisées par une personne qualifiée de
« tontinier » (Célestin, op. cit P25). Le tontinier
gère et octroi des crédits à des intérêts
abordables à des membres qui en ont le plus besoin. Ce système
est encore inconnu au Sud- Kivu, mais très répandu dans les pays
tels que le Bénin, le Congo, le Burkinafasso,...
Il tend à ressembler à une forme bancaire
embryonnaire, malgré cela, elle a toujours une forme informelle qui ne
peut exercer ses fonctions qu'avec u fond limité et des membres
limités. Les caractéristiques de ces créances et de ces
dettes sont les suivantes :
- Elles s'accompagnent, contrairement à celles des
tontines mutuelles, d'un intérêt ; mais cet
intérêt est un intérêt négatif puisque c'est
le client qui paie pour que son argent soit en sécurité. En
général, il est de 3% ;
- Il n'ya toujours pas d'intermédiaire. Le tontinier ne
prête pas aux uns ce qu'il a reçu des autres, mais il ya un agent
avec lequel tous les clients sont en relation, et sur lequel ils ont tous une
créance juridiquement identifiée ;
- La dette du tontinier et la créance de ses clients
progressent parallèlement jusqu'au remboursement. Ici également
l'accumulation est temporaire, mais elle est régulière car les
versements s'échelonnent selon un échéancier prévu
d'avance. Ainsi, la détermination de la valeur de ces créances et
de ces dettes est plus facile car très souvent, les clients qui viennent
d'être remboursés reprennent aussitôt leurs versements.
3°. Les tontines financières
Contrairement aux tontines commerciales, où l'on
cherche au maximum à récupérer l'argent
déposé, les dépôts effectués ici par
l'ensemble des adhérant sont mis aux enchères selon des
modalités statutairement définies.Le participant le plus offrant
paie donc un intérêt pour emprunter l'argent de la tontine. Le
taux diminue à mesure que les tours se succèdent puisque les
candidats sont moins en moins nombreux et que la durée restant à
courir est de plus en plus courte. Le produit de ces enchères est
ensuite réparti entre les participants qui quelle que soit leur propre
enchère, se retrouvent rémunérés de leurs propre
versements ; l'intérêt est négatif pour ceux qui ont
besoin d'emprunt rapidement et positif pour ceux qui ont pu attendre.
L'intérêt n'est pas le prix d'équilibre de
l'offre et de la demande de liquidité à un moment donné,
il résulte de l'étalement pendant le cycle des besoins de
chacun.
La part de cotisation varie d'une tontine à une autre
en fonction du niveau des revenus de membres et des objectifs qu'ils visent.
Les tontines peuvent aussi être
distinguées :
- Selon l'importance numérique des membres : on
distingue à partir du nombre des membres, les tontines de petite taille
(qui rassemblent quatre à douze membres) et les tontines de grandes
taille (qui rassemblent plus de trente membres) ;
- Selon le montant des cotisations : le montant varie
considérablement selon qu'il s'agit de petites ou grandes
tontines ; les cotisations n'excèdent pas 100$ dans les petites
tontines, alors dans les grandes tontines la part peut avoisiner
4000$ ;
- Selon le rythme de cotisation : la
périodicité des versements dépend en fait de ceux qui
composent la tontine ; s'il s'agit de gros commerçants, le rythme
sera plutôt mensuel et le montant sera important ; s'il s'agit des
petits commerçants dont les recettes sont quotidiennes ou hebdomadaires,
le rythme changera et s'approchera normalement des recettes. Ex : une
tontine de chauffeurs de taxi retiendra d'avantage la périodicité
du jour, voire de la semaine ;
- Selon des membres : les membres appartenant à
une même tontine ont toujours une même affinité, et cette
dernière est fonction soit du lieu de rassemblement, soit de l'ethnie
où la cohésion des membres pour les jeunes, les vieux ou les
femmes (Fernand V. op. cit, P.114 à P.115)
II.1.5 Les caractéristiques des tontines
Les tontines ont les caractéristiques
suivantes :
- Elles sont populaire et auto- gérées par les
intéressés ;
- Elles assurent une fonction financière sans l'aide
des banques et des services en techniques financières ;
- Elles rassemblent l'épargne sous forme de cotisation
et permettent à leur membre de faire des économies pour faire
face à des dépenses importantes en cas de deuil, de malade, ou
investir (Fernand V. op. cit, P.113)
II.1.6 Le principe de tontines
Le principe de la « tontine » est simple,
mais les modalités particulières développées dans
différents groupes et pays peuvent être complexes ; les
principes de base sont les suivants : l'exemple présente un groupe
de 12 personnes qui créent une tontine pour une durée de 12 mois
(cycle d'une année civile) et qui se mettent d'accord de cotiser 1000 FC
par personne et par mois. A la fin du mois de janvier, la personne n° 1
reçoit la cotisation de 11 autres personnes membres et se retrouve donc
avec une somme de 11000FC. Le mois suivant, la personne n°2 reçoit
la cotisation de 11 autres personnes et ainsi de suite jusqu'à
l'achèvement du cycle au mois de décembre où chaque membre
du groupe aura reçu les cotisations des autres membres.
Ainsi ce schéma montre la levée de la personne
n° 1.
1
2
3
4
5
12
11
10000o
9
8
7
6
Figure n° 1 : levée de la
première personne
La
levée de la deuxième personne s'illustre sur le schéma ci-
dessous
Figure n° 2
levée de la deuxième personne
9
8
7
2
3
4
5
6
10
11
12
1
La
figure ci- dessous marque la fin du cycle le commencement d'un nouveau
cycle.
Figure n° 3 de la dernière
personne
12
1
2
3
4
8
9
10
11
7
6
5
II.1.7 Fonctionnement des tontines
Comme toute association, on trouve un président, des
vices- présidents, des secrétaires, des trésoriers, des
commissaires aux comptes, un censeur pour le maintien de la discipline, des
conseiller voire d'autres spécialistes, tel que démontré
dans les paragraphes précédents.
Dans le fonctionnement d'une tontine, le
« tout » échoit au moment où on
bénéficie des cotisations versées par l'ensemble des
membres de son association. L'ensemble des « tours »
constitue un cycle ; celui- ci correspond à la rotation
complète des tours. La durée du cycle ne s'exprime donc ni en
semaine, ni en mois, ni en année, mais est égale au produit de la
multiplication du nombre des membres par la périodicité des
tours.
Les membres d'une tontine s'engagent pour toute la
durée du cycle. Entre deux cycles, ils peuvent sortir librement et
nouveaux membres peuvent se faire enregistrer. Les modalités
d'attributions des tours sont déterminées soit par
désignation du dirigeant de la tontine, soit par tirage au sort, soit
par vente aux enchères (procédure souvent complexe), ou encore
suivant l'urgence des besoins de l'un des membres.
II.1.8 Les Fonction des tontines
Généralement dans son fonctionnement, la tontine
présente quatre fonctions principales :
- La fonction d'épargne : elle rassemble
l'épargne sous forme de cotisation et permet à ses membres de
faire des économies ; dans ce cas, elle fait fonction de caisse
d'épargne ou de banque ;
- La fonction crédit : voire même les non
membres ; dans ce cas, elle se transforme alors en banque et prête
l'argent à des taux préférentiels à ses
membres ;
- La fonction mutuelle : elle permet à ses
cotisants de faire face aux dépenses importantes imprévues
(maladie ou deuil) ; de découvrir les besoins financiers et
d'accorder une assistance morale à l'un des membres en difficulté
ou encore d'organiser une fête, un mariage, une naissance,...
- La fonction investissement : la tontine s'investit
généralement dans le domaine social.
Après avoir
présenté dans le chapitre précédent les
considérations générales en esquissant quelques concepts
clés de notre thème, les théories économiques sur
la pratique informelle de l'épargne et de crédit et la
monographie de notre cadre d'étude, nous présentons dans le
présent chapitre la méthodologie retenue en vue d'identifier la
pratique informelle de l'épargne et de crédit dans la ville de
Bukavu.
II.2 METHODOLOGIE DE RECHERCHE
Tout travail scientifique recourt à une ou plusieurs
méthodes et à des techniques diverses mais appropriées
pour atteindre la vérité. Leur utilisation devra
évidemment être procédée par un choix judicieux fait
préalablement en rapport avec l'objet d'étude. C'est cette
adéquation de l'objet d'étude avec le cadre explicatif qui permet
le discernement de résultats escomptés.
II.2.1 Méthodes
Pour DUVERGER (année svp) cité par Muke (2009-
2010), la méthode « est un cheminement de l'esprit vers la
réalité,... un ensemble des règles visant surtout des
processus et des formes de raisonnement et de perception rendant accessible la
réalité à saisir ». Pour ce travail, nous
recourrons à plusieurs méthodes notamment la méthode
descriptive, la méthode analytique.
1°. Méthode descriptive
C'est une méthode qui consiste à décrire
le problème à son ensemble. Cette méthode nous a servis
lors de la description de notre cadre d'étude qui est la ville de
Bukavu.
2°. Méthode analytique
C'est une méthode qui consiste à analyser les
données quantifiables. Elle va nous servir dans l'analyse des variables
à retenir ainsi que dans l'analyse des données recueillies
auprès des tontiniers.
II.2.2 Techniques
Les techniques sont des, des outils de recherche
concrètement mis en oeuvre au cours d'un travail scientifique afin de
traiter un sujet quelconque. La réalisation de ce travail nous a
obligés à recourir à plusieurs techniques, il s'agit
notamment de la technique documentaire, la technique d'observation, la
technique d'enquête.
II.2.2.1 La technique documentaire
Est une des principales techniques de la recherche
scientifique. Elle consiste à parcourir les documents pour obtenir les
informations nécessaires à la recherche. Elle nous a conduits
à consulter les documents tels que les ouvrages scientifiques ayant
traits à notre thème. Nous avons lu et exploité les
mémoires, les travaux de fin d'étude, les revues et magazines
à caractère scientifique et dont les sujets ont naturellement
trait aux questions de la pratique informelle de l'épargne et de
crédit et bien d'autres ouvrages de divers domaines qui nous ont paru
utiles dans la rédaction. C'est dans ce sens que notre lecture se
voulait être sélective et adaptée à l'objet
d'étude afin d'élucider l'approche conceptuelle et
théorique.
II.2.2.2 La technique d'observation
C'est une technique par laquelle on observe le fait tel qu'il
se déroule sans pour autant modifier le comportement. Celle-ci a
été d'une manière ou d'une autre participante car nous
avons participé à mainte reprise à la levée qui est
fixée à chaque mardi de la semaine.
II.2.2.3 La technique d'enquête
C'est une technique qui consiste à récolter les
données soit par le questionnaire soit par l'observation. En vu de
récolter les données chiffrées dans notre recherche, nous
allons effectuer une enquête auprès de vendeurs de sticks au
marché Muhanzi, qui ont une tontine composée de 11 personnes, et
cette enquête sera rendu possible grâce au questionnaire
d'enquête que nous leur administrerons. Notons cependant que pour
certains tontiniers qui semblent être illettrés, ce questionnaire
d'enquête s'utilisera sous forme de guide d'entretien.
II.2.3 Présentation du questionnaire d'enquête
et de la taille de l'échantillon
Nous présentons dans cette section le questionnaire
d'enquête et la taille de l'échantillon de cette étude.
II.2.3.1 Présentation du questionnaire
d'enquête
Le questionnaire d'enquête est un instrument
d'enregistrement et de stockage d'informations recueillies directement
auprès des répondants et qui prend la forme d'un ensemble de
questions fermées et/ou ouvertes, selon que les réponses sont
proposées ou non aux personnes interrogées. (Muke Z. 2009-2010).
Dans le cadre de cette recherche, l'élaboration du questionnaire
utilisé pour la collecte des données à été
principalement guidée par la constitution de nos questions de
recherche.
II.2.3.2 Détermination de la taille de
l'échantillon
La population cible de notre enquête est
constitué des vendeurs de sticks au marché Muhanzi. Vu que les
contraintes de temps et de moyens ne nous permettent pas d'effectuer cette
enquête sur toute l'étendu de la ville de Bukavu et du fait que
les tontiniers sont difficiles à répertorier dans la ville de
Bukavu, nous avons pris de manières aléatoire les tontiniers
vendeurs des sticks au marché Muhanzi, qui ont une tontine
constituée de 11 membres. A cet effet nous aurons à administrer
à chaque vendeur un questionnaire d'enquête pour récolter
les données.
II.2.4 Variables du modèle de la pratique informelle
de l'épargne et de crédit
Nous résumons dans cette section les variables retenues
dans le modèle avant de préciser dans la section suivante la
spécification du modèle ainsi que la méthodologie
d'estimation adoptée. En effet, la fonction de la pratique informelle de
l'épargne et de crédit des vendeurs de sticks traduit le
comportement de ces derniers au regard de certains facteurs socio-
économiques. Ceux- ci doivent être choisis en vue de l'estimation
sur base du pouvoir explicatif dont ils sont soupçonnés
contenir.
Nous distinguons successivement les variables endogènes
et les variables exogènes.
II.2.4.1. La variable endogène ou
expliquée
La variable endogène (END) que nous voulons expliquer
dans ce modèle est la probabilité pour qu'un vendeur appartienne
à une tontine. Elle est donc une variable binaire qui prend la valeur 1
si le vendeur est membre d'une tontine et 0 dans le cas contraire.
II.2.4.2. Les variables exogènes ou
explicatives
Nous avons retenu au total cinq variables susceptibles
d'influencer la pratique informelle de l'épargne et de
crédit ; il s'agit notamment : le revenu faible, manque des
institutions financières formelles adaptées aux populations,
accès rapide au crédit, accès rapide au groupe, la taille
du groupe.
CHAP III. ANALYSE DES
DONNEES ET INTERPRETATION DES RESULTATS
III.1. FONCTIONNEMENT DU SYSTÈME DE TONTINE
III.1.1 Identification des individus selon leur sexe
Le sexe est une variable de taille quand il faut comprendre
le niveau d'intégration de la femme dans les activités car c'est
elle qui assure la survie des ménages.
Le tableau ci-après nous présente la
manière dont sont répartis nos enquêtés selon leur
sexe.
Tableau n° 1 : Identification de sexe des
nos enquêtés
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
|
Femme
|
3
|
20,0
|
20,0
|
|
Homme
|
12
|
80,0
|
100,0
|
|
Total
|
15
|
100,0
|
|
Source : Nos enquêtes
Au regard de ce tableau, nous remarquons que 3 personnes sont
de sexe féminin soit 20% de l'échantillon et 12 personnes sont de
sexe masculin soit 80% de l'échantillon. Ceci nous indique que les
hommes sont beaucoup impliqués dans l'activité de vente des
sticks. C
III.1.2 Identification des individus selon leur état
civil
L'état civil des enquêtés donne une image
de leur degré de responsabilité ; facteur important de
l'analyse des conditions socioéconomiques des ménages. Le
graphique ci- dessous présente la classification des
enquêtés selon qu'ils sont célibataire, mariée,
marié.
Graphique n° 1 : Identification de
l'état civil de nos enquêtés
Au regard de ce graphique, nous remarquons que 3 personnes
sont de célibataires soit 20% de notre échantillon, parmi le 12
hommes indiqués au tableau n° 1, le tableau n° 2 indique que 9
personnes de sexe masculin sont mariés et 3 personnes de sexe
féminin sont mariées, ceci implique que les célibataires
vendeurs de sticks ne s'impliquent pas beaucoup dans l'activité de
tontine. Vu les responsabilités qui incombent aux mariés, ils
préfèrent le système de tontine pour leur permettre
d'épargner un peu d'argent de peur de ne pas voir tout leur argent
affecté aux besoins fondamentaux de leurs ménages.
III.1.3 Identification des individus selon leur
âge
Généralement plus on avance en âge plus on
devient inactif et incapable d'exercer une activité économique
quelconque La figure ci- dessous présente la classification des
enquêtés selon leur âge.
Figure n° 4 Répartition de
l'âge de nos enquêtés
Au regard de ce graphique, nous remarquons que un grand nombre
de vendeur de stick leur âge varie entre 25 et 29 soit 26,7% de notre
échantillon. Cela veut dire que la majorité de nos
enquêtés sont des adultes, du fait de la grande
responsabilité qui leur incombe.
III.1.4. Identification des individus selon taille de
ménage et les personnes en charge
Le fait de voir un grand nombre des nos enquêtés
avec un âge avancé ce la implique que chacun a un ménage
composé des personnes en charge. Le graphique ci- dessous,
présente la répartition de ménage de nos
enquêtés selon le nombre des enfants.
Graphique n° 2 : le nombre d'enfants en
charge
Au regard de ce graphique, nous remarquons que un seul
enquêté, sa taille de ménage est comprise entre 16 et 20
enfants soit 6,7% de l'échantillon, bon nombre de nos
enquêtés, leur taille de ménage est comprise entre 1
à 5 enfants soit 40% de notre échantillon. Parmi nos
enquêtés, 3 personnes n'ont pas d'enfants, soit 20% de notre
échantillon.
III.2. MOBILISTATION DES FONDS AU SEIN DE LA
TONTINE
Dans ce point de notre étude, nous voulons montrer la
situation socio- économique des nos enquêtés, selon qu'ils
sont membres des tontines, leur objectif d'adhérer et leur situation
avant toute adhésion.
III.2.1 Appartenance aux tontines
Nous nous sommes adressés aux vendeurs de stick pour
savoir l'appartenance au tontine, après notre enquêté, nous
avons constaté que 80% des nos enquêtés sont membres d'une
tontine et 20% ne sont pas membre de la tontine parce que ils n'ont pas assez
des charges familiales, ou soit pour un autre motif.
Compte tenu de ce qui précède, ce
résultat nous rassure plus d'avoir atteint une cible sure et vraie, donc
les personnes pouvant nous faire les informations dignes de foi ayant trait
à notre étude.
III.2.2 Objectif des enquêtés pour
adhérer aux tontines
L'adhésion aux tontines attire notre attention car
l'observation montre que le nombre des personnes membres desdites tontines
augmente. Faut- il se demander pour ce fait : quel est l'objectif de cette
adhésion massive ? Le tableau suivant nous donnera la
réponse à cette cruciale question.
Tableau n° 2 Répartition des
enquêtés selon leur objectif
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Pour épargner mon revenu
Pour subvenir aux besoins
Pour augmenter le capital
Autres
|
6
3
3
3
|
40,0
20,0
20,0
20,0
|
40,0
60,0
80,0
100,0
|
|
N : 15
|
100,0
|
|
Source : Nos enquêtes
Nous remarquons par ce tableau que 6 enquêtés
soit 40% cherchent à adhérer dans les tontines pour
épargner leur revenu, 3 enquêtés soit 20% adhérent
pour subvenir à leur besoin, 3 enquêtés soit 20%
adhérent pour augmenter leur capital et 3 autres enquêtés
soit 20% ne font pas partie de cette tontine. Pendant notre enquête, nous
rencontré des vendeurs qui pratiquent ou ont adhéré
à cette pratique il ya des années, le tableau ci- dessous nous
montre clairement la situation de chaque enquêté.
Tableau n° 3 Répartition des
enquêtés selon l'âge depuis cette pratique
Tranche d'année
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
N'ont jamais adhéré
Moins de deux ans
Plus de deux ans
|
3
2
10
|
20,0
13,3
66,7
|
20,0
33,3
100,0
|
|
N : 15
|
100,0
|
|
Source : Nos enquêtes
Ce tableau nous renseigne que 3 personnes n'ont jamais
adhéré dans ce groupe soit 20% de notre échantillon, 2
personnes soit 13,3% de notre échantillon ont moins de deux ans depuis
qu'ils ont adhéré, 10 personnes soit 66,7% ont plus de deux ans
depuis qu'ils ont adhéré.
Parmi les enquêtés interviewé, ceux-ci
nous ont affirmé que grâce à ce système ils
parviennent à maintenir leurs activités quoi qu'ayant des comptes
dans les coopératives.
Une affirmation pareille suscite notre curiosité parce
qu'il semble difficile d'adhérer dans un système pratiqué
par des personnes avec lesquelles on n'a pas assez des connaissances de base.
Par ce fait, nous pouvons nous poser la question de savoir quelle peut
être le niveau de relation entre les différents membres de ces
tontines. La réponse à cette question constitue le point
suivant.
III.2.3 Niveau des relations entre membres des tontines
Tableau n° 4 Niveau de relation entre
enquêtés
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Relation amicale
Relation de travail
Relation familiale
Autres
|
2
9
1
3
|
13,3
60,0
6,7
20,0
|
13,3
73,3
80,0
100,0
|
|
N : 15
|
100,0
|
|
Source : Nos enquêtes
Ce tableau montre que 20% de notre échantillon
constitue un groupe des personnes qui adhérent à des tontines
dans lesquelles elles n'ont pas assez de relation de base. La condition pour
appartenir ou adhérer n'est pas seulement d'être vendeur de stick
mais en plus être capable, quelle que soit son activité, de
s'acquitter et ce régulièrement. Ces tontines sont
caractérisées par la maturité et la responsabilité
de ses membres. Nous avons aussi trouvé un caractère aussi
particulier dans ces groupes. Ce caractère est que pour être admis
comme membre, il faut avoir présenté une personne qui pourra
témoigner de votre solvabilité, votre crédibilité,
donc présenter un parrain. Ceci accroit la confiance envers vous le
nouvel adhérant aussi qu'ils en ont avec votre parrain.
Ce tableau renseigne aussi que 6,7% de nos
enquêtés se constituent comme ils sont de même famille,
ainsi 60 % du nombre total de nos enquêtés disent appartenir
à des groupes dont ils ont des relations de travail, 13,3% disent
appartenir à des groupes dont ils sont des amis. Ils affirment
par-dessus qu'avant d'appartenir à une organisation quelconque, on doit
connaître son responsable (la plus part de fois, les responsables sont
les personnes qui ont initié l'idée), car il ya de ces
responsables qui ne sont pas dignes de foi dans l'organisation mutuelle des
tontines. A ces responsables on reproche le fait qu'ils alignent leurs
connaissances en vue de trop bénéficier de l'organisation. Face
à la pratique du système des tontines, il nous parait bon de
soulever l'option qui pourra nous renseigner sur la façon dont ces
membres parviennent à s'acquitter de leur devoir, celui de cotiser
régulièrement en faveur des autres pendant l'exercice même
de leur métier quotidien ; avec seule activité ; le
commerce comment ils parviennent à satisfaire les autres.
Nous remarquons que les personnes membres de ces groupes n'ont
pas, d'après la réalité du terrain, qu'une seule ressource
de financement : le revenu de leurs activités. Or au fur et
à mesure que l'on retranche de son capital, celui- ci diminue.
III.2.4 Chiffre d'affaires avant l'adhésion au
groupe
Comme nous l'avons souligné avant, les membres des
groupes n'ont que seule source de financement leur propre capital. Par ce point
nous voudrions savoir le niveau du chiffre d'affaires de ces personnes avant
qu'elles adhérent à ces groupes, ceci constitue
le point saillant de la présence du tableau ici bas.
Tableau n° 5 Chiffre d'affaires avant
l'adhésion au groupe
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Insuffisant
A un niveau raisonnable
Suffisant
Très suffisant
Autre à préciser
|
3
3
4
2
3
|
20,0
20,0
26,7
13,3
20,0
|
20,0
40,0
67,7
80,0
100,0
|
|
N : 15
|
100,0
|
|
Source : Nos enquêtes
Considérant ce tableau, nous remarquons que 26,7% de
nos enquêtés adhérent à des tontines quand leur
capital est suffisant, 20% d'entre eux affirment que leur capital était
à un niveau raisonnable, 20% affirment que leur capital était
insuffisant, 20% s'est exprimé en termes différents de nos
assertions proposées et 13,3% ont affirmé que leur capital
était suffisant.
En considérant la manière avec laquelle ces
tontines fonctionnent, nous craignons du danger d'insolvabilité dans le
futur proche pour la catégorie des personnes qui n'ont pas de capital
suffisant ; donc ceux qui ont de capital insuffisant. Malgré tout,
nous remarquerons que tous, jusqu'à l'époque de nos
enquêtes, résistent et continuent à contribuer sans
problème pour la continuité de leur groupe. Maintenant, comment
est ce possible que toutes les catégories continuent au même
niveau ?
La réponse n'est venue que de ces personnes
mêmes ; Ils nous ont renseigné que ces organisations, la
plupart d'elles, sont de cycliques selon le nombre des personnes constituant
cette organisation. Au lancement, le responsable donne des numéros
d'ordre pour bénéficier du crédit du groupe selon leur
capacité de contribution : soit 2 personnes par jour, 6 par semaine
ou autre.
Ces numéros font l'objet d'un tirage au sort par tous
les membres. Si celui qui a un capital suffisant tombait sur un numéro
proche et que celui qui a un capital insuffisant tombe sur un numéro
éloigné au-delà de son moyen, ce dernier peut solliciter
le premier de lui accorder le numéro proche pour qu'il
bénéficie de la contribution du groupe bien avant, mais par une
motivation de sa part selon la convention bipartie.
Cette manière d'agir a été un moyen de
salut pour plusieurs personnes qui nous ont dit que les tontines leur accordent
une chance de trouver un commencement pour leurs activités. Quant ces
personnes bénéficient de cet argent, elles achètent de la
marchandise ou produits commerçables après quoi elles peuvent
gagner un bénéfice leur permettant de continuer à cotiser
régulièrement par le petit revenu qu'ils peuvent réaliser
par jour ou par semaine selon leur convention de récolte des cotisation.
Ceci est une raison en plus de la continuité de cette pratique dans le
secteur commercial.
Nous avons essayé de demander les textes sur lesquels
fonctionne le groupe les enquêtés ont montré que il n'ya
pas des textes légaux, mais une convention entre les membres pour le bon
fonctionnement de leur groupe, soit en cas de non versement à la
levée une amende exigée au membre.
Dans ce point nous allons essayer de voir si le groupe
fonctionne sur base de texte émis par la loi congolaise, ou bien sur
base de textes émis les membres du groupe. La question de savoir si le
groupe fonctionne sur base de texte se résume dans ce tableau.
III.3. AFFECTATION DU CREDIT ET IMPACT SUR LA VIE
SOCIOECONOMIQUES DES VENDEURS DES STICKS
III.3.1 Le crédit du système tontinier
L'objectif du groupe étant d'épargner et
d'octroyer le crédit au membre du groupe, nous nous sommes
adressés aux enquêtés pour savoir ceux là qui ont
déjà bénéficié le crédit dans leur
groupe, 53,3% des nos enquêtés ont affirmé qui n'ont jamais
demandé du crédit parce qu'ils n'ont jamais eu une urgence de
demander le crédit dans le groupe, 46,3% des nos enquêtés
ont affirmé avoir reçu le crédit dans le groupe pour
subvenir à leurs besoins urgents.
La question que nous nous sommes pausé est de savoir
quelles sont les conditions exigées par le groupe pour accéder au
crédit ? Les enquêtés ont répondu, le tableau
suivant en donne les avis.
Tableau n° 6 Condition pour accéder au
crédit dans le groupe
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Etre membre du groupe
Collaboration entre membre le jour de la levée
Contribuer régulièrement
Autres
|
8
3
1
3
|
53,3
20,0
6,7
20,0
|
53,3
73,3
80,0
100,0
|
|
N : 15
|
100,0
|
|
Source : Nos enquêtes
Ce tableau nous renseigne que 8 enquêtés soit
53,3 de notre échantillon affirment qu'il faut être membre de leur
groupe, 3 enquêtés soit 20% affirment qu'il faut être en
collaboration avec le membre du groupe le jour de la levé, un
enquêté soit 6,7% affirme qu'il faut contribuer
régulièrement pour bénéficier du crédit qui
ne porte pas de garantie, 3 enquêtés soit ne font pas partie du
groupe de tontiner vendeur de stick, mais ils pensent qu'il faut être
fidele dans le versement.
III.3.2 Objectif de la demande de crédit dans le
groupe
Etant donné que la majorité de nos
enquêtés sont des personnes ayant de grande responsabilité,
nous nous adressé à ces derniers, ils ont donné leurs
points de vue, selon les besoins de chacun, le tableau suivant en donne le
détail.
Tableau n° 7 Objectif
de demander le crédit dans le groupe
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Augmentation du capital
Quand il ya urgence dans les besoins
Urgence du fournisseur
Autres
|
3
6
3
3
|
20,0
40,0
20,0
20,0
|
20,0
60,0
80,0
100,0
|
|
N : 15
|
100,0
|
|
Source : Nos enquêtes
Ce tableau renseigne que 3 enquêtés soit 20%
demandent du crédit dans le groupe dans le but d'augmenter leur capital,
6 enquêtés soit 40% demandent du crédit quand il ya urgence
des besoins, 3 enquêtés soit 20% demandent du crédit quand
leur fournisseur a besoin de l'argent, 3 enquêtés soit 20% ont
donné un avis contraire aux assertions citées dans le
questionnaire.
III.3.3 COMPARAISON ENTRE SYSTEME DES TONTINES ET LE
SYSTEME DE CREDIT DE COOPEC
Dans ce point, nous allons montrer les points de convergence
et de divergence entre les deux systèmes différents : les
systèmes des tontines et le système crédit des COOPEC.
Pour y arriver, nous nous somme orientés vers les personnes qui sont
à la fois membres des tontines et membres des COOPEC locales pour
éviter les suppositions qui pourraient être émises par les
personnes des COOPEC sans être membre des tontines, ce qui pourrait
biaiser nos résultats.
III.3.3.1 Individus membres des COOPEC
Ce point constitue une base pour nous permettre de trouver les
personnes qui peuvent nous donner assez des renseignements sur l'application de
deux services étant donné qu'elles appartiennent aux deux groupes
ciblés pour notre étude.
Graphique n° 3 Individus ayant un compte dans une
COOPEC
Selon les renseignements que nous donne ce graphique, 13,3%
des nos enquêtés affirment avoir des comptes dans les COOPEC
locales, d'autre part, 86,7% de ces enquêtés disent n'en avoir
par pour des raisons particulières. Le tableau suivant nous donne les
raisons particulières de nos enquêtés de ne pas avoir un
compte à la COOPEC.
Graphique n° 3 Les
raisons de n'est pas être membre d'une COOPEC
Au regard de ce graphique, on remarque que 6
enquêtés soit 40% de notre échantillon ne sont pas membre
d'une COOPEC suite aux conditions d'adhésion, 7 enquêtés
soit 46,7% pour des raison de garantie exigée pour avoir le
crédit et 2 enquêtés soit 13,3% pour raison de manque de
moyen financier. Nous nous sommes entre tenus avec ceux là qui ont des
comptes à la COOPEC pour savoir s'ils ont déjà eu le
crédit. Nous sommes adressés à ceux la qui ont de compte
à la COOPEC, 80% ont affirmé qu'ils n'ont jamais eu du
crédit à la COOPEC.
La question que nous avons essayé de pauser à
nos enquêtés était de savoir quelles sont les conditions
exigées par la COOPEC pour accéder au crédit et qui font
que ces derniers n'accèdent pas au crédit. Le tableau suivant
nous en dit plus.
Tableau n° 8 les conditions exigées par la
COOPEC pour octroyer le crédit
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Etre membre de la COOPEC
Garantie (la maison, le contrat de travail, la parcelle,
etc.)
Autres
|
4
8
3
|
26,7
53,3
20,0
|
26,7
80,0
100,0
|
|
N : 15
|
100,0
|
|
Source : nos enquêtes
Au regard de ce tableau, nous remarquons que 4
enquêtés soit 26,7% affirment qu'il faut être membre pour
accéder au crédit de la COOPEC, 8 enquêtés soit
53,3% affirment qu'il faut présenter une garantie (la maison, le contrat
de travail, la parcelle, etc.) et 3 enquêtés soit 20% disent
n'avoir pas assez d'information parce qu'ils ont un faible revenu.
Nous avons tenté de demandé à nos
enquêtés ce qu'ils reprochent à la COOPEC par rapport
à leur groupe. Le tableau suivant en donne le détail.
Tableau n° 9 Que reprochez- vous aux COOPEC par
rapport à votre groupe
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Condition d'adhésion jugée non favorable
Garantie exigée pour l'octroie de crédit
La lenteur dans l'étude de demande de crédit
|
5
7
3
|
33,3
46,7
20,0
|
33,3
80,0
100,0
|
|
N : 15
|
100,0
|
|
Source : Nos enquêtes
Au regard de ce tableau, nous remarquons que 5
enquêtés soit 33,3% de l'échantillon affirment que les
conditions d'adhésion ne sont favorable pour eux, 7
enquêtés soit 46,7% affirment que la garantie exigée pour
l'octroie de crédit ne leur permet pas d'accéder au
crédit, 3 enquêtés soit 20% de notre échantillon
estiment que la COOPEC a une lenteur dans l'étude de la demande de
crédit.
III.4 IMPACT DU SYSTEME DES TONTINES DANS LA VIE SOCIO-
ECONOMIQUE DE SES MEMBRES
Dans ce point, nous allons voir l'impact de cette pratique
dans la vie sociale et économique des membres ; voir si les membres
ont toujours des difficultés quand ils remboursent la somme du groupe vu
le caractère rotatif du système, et voir quel apport ou
contribution ces groupes font dans la vie sociale de leurs membres
respectifs.
Nous avons récoltés les avis des
différent membres du groupe concernant les difficultés de
remboursement du crédit dans par un membre du groupe, la première
catégorie nous a affirmé qu'il n'ya pas des difficultés
car on doit faire de tout son mieux pour la satisfaction des autres et le
respect de l'échéance convenue, une autre catégorie a
révélé qu'il faut mettre la somme
bénéficiée dans une activité que vous estimez
rentable, et donc, si en tant que responsable on fait cela, aucune
difficulté ne pourra jamais être mentionnée. Cette
catégorie a retenu un pourcentage remarquable.
La troisième catégorie est celles des personnes
qui disent que la seule difficulté serait le non écoulement des
produits dans lesquels on a investi l'argent.
Dans toutes ces catégories des réponses fournies
par nos enquêtés, nous ne trouvons pas un problème qui peut
nous pousser à dire qu'elle peut finir à l'insolvabilité.
Si bien qu'il n'en revient aucune, la vie, quelque fois, nous en impose et elle
nous réserve des surprises comme pillage des biens, un incendie de ceux-
ci, leur dévaluation, un assassinat, etc.
Tenant en compte ces surprises, nous avons
réservé une question qui nous permettra d'avoir un vue globale
des membres des tontines face à leurs collègues qui deviendraient
insolvable, donc incapable de satisfaire les autres.
Tableau n° 10 Mesure prise quand un membre est
insolvable
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Son montant est retenu à la caisse du groupe le jour de
sa levée
Il est interpelé par le président du groupe(le
président paie la somme)
Une amende lui est réservée
|
5
4
6
|
33,3
26,7
40,0
|
33,3
40,0
100,0
|
|
N : 15
|
100,0
|
|
Source : Nos enquêtes
Ce tableau renseigne que la grande majorité des
enquêtés soit 40% disent qu'il doit payer une amende, une autre
partie des nos enquêtés soit 33,3% disent que son montant est
retenu à la caisse du groupe le jour de sa levée, une autre
partie des enquêtés soit 26,7% disent qu'il doit être
interpelé par le président qui se chargera de la paie de cette
somme.
De toutes ces propositions, une seule a trop attiré
notre attention : la proposition disant que le président peut payer
cette somme. Face à cette proposition, nous nous sommes approchés
des certains responsables des groupes ; la première réaction
de ceux- ci était affirmative face à cette proposition ;
mais par-dessus, la majorité d'entre eux ont pu montrer que ces cas sont
rares, donc les cas où un membre manquait totalement de s'acquitter
après qu'il ait bénéficié de la cotisation du
groupe est rare car on doit avoir une base d'activité dans laquelle on
peut investir qui vous permettra de continuer.
Ils ont dit par ailleurs, que s'ils constatent qu'un membre
commence à défaillir avant qu'il ne bénéficie de la
cotisation, ils peuvent se concerter avec les autres membres du groupe pour lui
faire un numéro proche pour qu'il bénéficie avant de
l'argent qui lui permettra de continuer à travailler et par là il
pourra maintenant s'acquitter régulièrement de son devoir.
Si malgré tout, après que le membre ait
bénéficié de la cotisation, il ne se retrouve pas, le
responsable, comme dit ci- haut, commence par couvrir ce trou et poursuivre le
concerné après tout en suivant une des procédures
soulevé ici haut que son groupe applique pour le recouvrement des cas
litigieux. En cas d'échec de celles- ci, ils disent, on peut recourir au
comité du marché qui peut trancher, à la dernière
instance, le duel entre le membre de la tontine et son responsable.
La somme qui permet à ses responsables de pouvoir
supporter une charge pareille provient encore des membres car à la
constitution c'est le responsable qui bénéficie le premier de la
cotisation des membres et certains avantages de tenu du cahier du groupe au fur
et à mesure que la tontine continue. Quant au point de voir quelle
contribution ces tontines font dans la vie sociale et économique des
membres, nous avons pausé la question aux membres pour nous donner les
différentes réponses. Par cette question nous voudrions savoir
s'il ya aurait intervention de ces organisation dans les cas des besoins
urgents dans le chef de l'un des membres, si ces groupes permettent- il une
épargne sous forme de crédit, voir encore si les groupes poussent
les membres dans la pauvreté quand l'un des membres tombe dans la
pauvreté. C'est la raison de la présence du tableau suivant.
Tableau n° 11 Impact du système des
tontines dans la vie socio- économique des membres
Pensez- vous qu'avec votre système
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Aide à épargner votre revenu continuellement
sous forme de crédit
Aide à subvenir aux besoins permanents
Pousse à une pauvreté à l'égard
des membres provoquée par l'insolvabilité de l'un des
membres ?
|
8
7
0
|
53,3
46,7
0
|
53,3
100,0
|
|
N : 15
|
100,0
|
|
Source : Nos enquêtes
Ce tableau montre que 8 personnes soit 53,3% de notre
échantillon disent que leur groupe leur permettent d'épargner
leur revenu continuellement sous forme de crédit. Ceci signifie qu'ne
mesure de cotiser en faveur des autres, il arrivera aussi que les autres
cotisent en votre faveur. La première cotisation est une épargne
et la seconde est un crédit car on doit toujours continuer à
cotiser pour le suivant aussi reçoive. 4 personnes soit 26,7% de notre
échantillon affirment que ce système leur permet de subvenir aux
besoins permanents. Ceci vient compléter notre hypothèse
développée dans les paragraphes qui ont
précédés. Donc les enquêtes nous ont
précisé qu'en cas où l'un de leur est
éprouvé ou un besoin circonstanciel, il peut recourir au
responsable qui pourra lui donner le montant du numéro le plus proche
pour lui assister dans cette circonstance ou ce besoin.
Curieusement, aucune de toutes les propositions que nous ont
donné nos enquêtés dans ce tableau, personnes n'a
répondu à la troisième assertion qui vérifierait
l'hypothèse selon laquelle ces organisations pousseraient leurs membres
à la pauvreté si l'un de leur tombe dans une
insolvabilité.
III.4. NOTRE POINT DE VUE SUR LE SYSTÈME DE
TONTINE
Les tontines méritent une attention soutenue en raison
de leur résistance face à la prolifération des COOPEC qui,
elles aussi comme les tontines, collectent les fons du public sous forme
d'épargne et les octrois sous forme de crédit
rémunéré d'un intérêt au remboursement
à la seule différence que les tontines ne demandent pas
d'intérêts au remboursement tandis que les COOPEC en demandent.
Nous avons élaboré la dernière question de notre
questionnaire pour récolter les perspectives d'avenir auprès des
enquêtés, le tableau suivant en donne le détail.
Tableau n° 12 Stratégie recommandée
à votre groupe pour son bon fonctionnement
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Création d'une caisse pour subvenir aux besoins
ultérieurs
Etre actif au versement
L'amour du groupe
La fidélité de membre
Respect des normes établies dans le groupe
Autres
|
2
2
3
2
3
3
|
13,3
13,3
20,0
13,3
20,0
20,0
|
13,3
26,6
40,6
53,9
79,9
100,0
|
|
N : 15
|
100,0
|
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Source : Nos enquêtes
Ce tableau renseigne que 13,3% ont proposé la
création d'une pour subvenir aux besoins ultérieur, 13,3% ont
proposé d'être actif dans le versement, 20% ont proposé
l'amour du groupe, 13,3% ont proposé la fidélité de membre
dans le versement, 20% ont proposé le respect des normes établies
dans le groupe et 20% ont proposé d'autres proposition ne contenant pas
dans les assertions.
III.4.1 La tontine, moyen de stratégie des groupes
sociaux
La tontine est souvent l'affirmation et la recherche d'une
identité, elle est signe d'une appartenance. Outil de solidarité
et de prévoyance sociale, elle est en quelque sorte une
sécurité sociale « à l'Africaine ».
Elle est en outre un instrument de promotion sociale car elle permet la
promotion de l'habitat, l'acquisition de certains biens ou équipements
domestiques (radios, télévision, groupes
électrogènes, meubles, etc.)
En fin, la tontine est un outil économique particulier
en milieu urbain. Elle aide, en fait, à former le capital des petites
entreprises naissantes. Elle peut favoriser également le transfert de
certains capitaux collectés en villes vers les milieux ruraux :
investissements fonciers, équipements solidaires, etc. L'absence du
statut juridique et l'absence de la reconnaissance légale de la tontine
sont des faiblesses majeures du système car elles ne permettent pas
recours à la protection de loi en cas d'abus. (FERNANT Vincent op.
cit.)
La capacité de prêt à la tontine a une
marge très restreinte ; l'offre de crédit est donc
inélastique, alors que la demande est élevée d'où
surenchère.
III.4.2 Quelques solutions pour le développement des
tontines
Voici quelques solutions pour le développement des
tontines proposées par Matthieu GRACIA (cité par FERNANT Vincent)
que nous avons considéré nécessaires à la
réalité de notre région :
v Elaborer des règles écrites ;
rédiger des statuts et un règlement intérieur
v Désigner des nouveaux membres et appliquer des
règles d'entrée dans la tontine, afin de mieux veiller à
la moralité du nouveau et sa capacité réelle d'honorer ses
engagements financiers
v Respecter, dans toutes les mesures du possible, le
système de rotation établi initialement et obliger les nouveaux
venus à attendre leur tour, sauf en cas des besoins
v A la fin du cycle d'une tontine est occasion
d'évaluation concernant le déroulement du cycle et
préparation du suivant. Ce peut être également une occasion
de fête
v Veiller à ce que les fruits de l'épargne de la
tontine ne soient pas systématiquement orientés vers les
dépenses ostentatoires
v Briser les limites de la taille de façon à
obtenir plus d'impact économique
v Obtenir la reconnaissance juridique pour protéger les
membres (créer une association et disposer les statuts à la
préfecture)
v En fin, former les membres et surtout les responsables
chargés de diriger les tontines.
CONCLUSION GENERALE
Nous sommes à la fin d'une étude qui porte sur
la pratique informelle de l'épargne et de crédit dans la ville de
Bukavu, cas de vendeur de stick au marché Muhanzi.
En effet, cette étude a été
inspirée par le fait que les tontines procèdent à la
collecte des fonds de ses membres sous formes d'épargne et les distribue
directement à un ou plusieurs membres bénéficiaires sous
formes de crédit non rémunéré
d'intérêt au remboursement.
Pour y arriver nous nous sommes posé les questions
suivantes :
Ø Comment cette épargne et crédit
informels sont mobilisés ?
Ø Comment ils sont affectés et quel est son
impact sur les activités économiques et la vie sociale ?
Pour ce fait, quelques hypothèses ont été
émises dans le cadre de cette étude en tire des réponses
anticipatives et non exhaustives de la manière suivante :
§ D'abord l'épargne et le crédit sont
mobilisés par les vendeurs eux- mêmes grâce à la
confiance qu'ils ont entre eux la relation de travail, d'amitié qui les
unissent, et qui sentent le souci de développement de leurs
activités et de leur milieu ;
§ Ce crédit est affecté pour
accroître leurs activités, répondre à des besoins de
base de leurs ménages notamment : la scolarisation des enfants,
l'alimentation, soins de santé, le vêtement ;
§ Ensuite, cette épargne et ce crédit
permettent aux vendeurs d'être assistés en cas de
difficulté, en cas de récession.
Pour vérifier les hypothèses, nous nous sommes
servis de la méthode comparative qui nous a aidé à
analyser les différents avis et information recueillies et les
techniques sont la documentation l'interview et le questionnaire.
La documentation consistait à une lecture des ouvrages,
travaux antérieurs et rapports ayant trait, théoriquement,
à notre travail pour sa meilleure compréhension. Le questionnaire
d'enquête a servis de vérification de nos hypothèses ;
pour ce fait, un échantillon de 15 personnes qui est le nombre exact des
vendeurs de stick se trouvant au marché Muhanzi a été
constitué, l'interview nous a aidés à s'entretenir avec
les responsables des groupes.
L'introduction et la conclusion exceptées, ce travail
est subdivisé en trois grands chapitres : le premier chapitre porte
sur les généralités, le deuxième chapitre porte sur
la méthodologie et le troisième porte l'analyse des
données et interprétation de résultat.
Le troisième chapitre nous a permis de vérifier
nos hypothèses. D'une manière générale, nous avons
trouvé que les tontines ne présentent pas un danger immanent aux
opérateurs économiques. Au point III.4, tableau n° 11, 8
personnes soit 53,3% affirment que les tontines leur permettent
d'épargner leur revenu continuellement sous forme de crédit et un
pourcentage quand même remarquable de 46,7% à savoir 7 personnes
affirment que ce système leur permet de subvenir aux besoins permanents
quelque soit la nature de celui (naissance, deuil, maladie, mariage,
scolarité, etc.) Dans ce même tableau, des membres des tontines
quant à ce qui concerne les dangers que peuvent provoquer le
système des tontines, personne cependant, n'a pas affirmé
l'hypothèse selon laquelle cette pratique pousserait le membre dans une
pauvreté au moment où l'un des membres ne parvient pas à
s'acquitter, mais ils affirment, contrairement que cette pratique leur permet
de bien travailler sans laquelle certains ne sauraient plus continuer.
Notre hypothèse concernant l'affectation de ce
crédit a été confirmé car, après nos
enquêtes, dans le tableau n° 7, 20% des nos enquêtés
affectent ce crédit à l'augmentation du capital, 40% des nos
enquêtés affectent ce crédit aux besoins urgents (la
scolarisation des enfants, l'alimentation, les soins de santé, le
vêtement), 20% des nos enquêtés affectent ce crédit
à l'achat de la marchandise auprès du fournisseur et 20% autres
affectent ce crédits à d'autres besoins non cités ci-
haut.
En plus le tableau n° 4 nous montre que 13,3% de nos
enquêtés ont de relation amicale, 60% ont de relation de travail,
6,7% ont une relation familiale et 20% autres ont des relations bi
variées, ce qui confirme en plus notre première
hypothèse.
Ainsi donc dans les perspectives d'avenir, nous avons pu
proposer quelques pistes de solution pour le développement de ces
systèmes entre autre :
v Elaborer des règles écrites ;
rédiger des statuts et un règlement intérieur
v Désigner des nouveaux membres et appliquer des
règles d'entrée dans la tontine, afin de mieux veiller à
la moralité du nouveau et sa capacité réelle d'honorer ses
engagements financiers
v Respecter, dans toutes les mesures du possible, le
système de rotation établi initialement et obliger les nouveaux
venus à attendre leur tour, sauf en cas des besoins
v A la fin du cycle d'une tontine est occasion
d'évaluation concernant le déroulement du cycle et
préparation du suivant. Ce peut être également une occasion
de fête
v Veiller à ce que les fruits de l'épargne de la
tontine ne soient pas systématiquement orientés vers les
dépenses ostentatoires
v Briser les limites de la taille de façon à
obtenir plus d'impact économique
v En fin, former les membres et surtout les responsables
chargés de diriger les tontines.
En conclusion, dans les nombreux pays Africains, la tontine se
révèle être l'élément le plus important de
l'épargne populaire. Il faut donc savoir comment l'utiliser et
l'orienter non seulement vers la couverture des besoins sociaux mais
également vers la création d'activités
économiques.
Le pari sur le développement dans un contexte socio-
économique ne peut mériter les plus profondes réflexions.
Nous ne prétendons pas avoir abordé tous les points de cette
étude, ainsi le rôle de l'Etat serait l'organisation des tontines,
la législation de celle- ci pour leur développement d'autant plus
qu'il serait entrain de lutter contre le chômage. Cela peut constituer un
point de départ pour tout chercheur qui voudrait bien nous
compléter.
BIBLIOGRAPHIE
1. AGLIETTA M., (1991), Epargne, innovation
financière et croissance in revue d'économie
financière n° 17.
2. MAYOUKOU C., (1990), Le système des
tontines en Afrique, Ed l'Harmattan, Paris.
3. Charlotte DYS-KEL MUKADI, Le mouvement
coopératif, un moyen de financement solidarité
mutuelle, TFC, UCB, P19
4. Christian DE BOISSIEU, 50 ans des
problèmes économiques, revue n° 2565- 2566 de
1998.
5. Fernand VINCENT, (1994), Financer autrement les
associations et ONG de développement du tiers monde, Ed
IRED Genève.
6. H. GUITTON, (1968), Economie
politique, Dalloz, Tome 1, 7è édition, Paris.
7. KAMIANTAKO M. (2011), Cours de
comptabilité nationale, G3 ECO, inédit, UEA.
8. KASONGO M. (2000-2001) cause de faillite de
l'aviculture à Bukavu, TFC, UCB.
9. Kiari L. (1990) Epargne et crédit
informels en milieu rural au Niger, l'activité des tontines et des
gardes- monnaies villageoises, AUPELF- UREF, Paris, P. 177-
202.
10. MORISHO B. (1998-1999, Dynamique des
mécanismes informels de financement, quelles leçons pour le
secteur financier formel à Bukavu, TFC, UCB.
11. Muke Z. (2010), Cours de méthode de
recherche en sciences sociales, G2 ECO, Inédit, UEA.
12. MS CHAMAA et Alii, (1981), Atlas de la ville
de Bukavu, ISP Bukavu.
13. NZAMARANA, (1986), Droit fiscal
Zaïrois, Ed Caducel.
14. PANOS, (1998), Quand les pauvres du sud
s'autofinancent, Ed Harmattan, Paris, P.50
15. WENDO, (2011), Cours d'entrepreneuriat, petite et
moyenne entreprise, G3 ECO, inédit, UEA.
TABLE DES MATIERES
IN
MEMORIUM.....................................................................................................................................................I
EPIGRAPHE............................................................................................................................................................II
DIDICACES............................................................................................................................................................III
REMERCIEMENTS................................................................................................................................................IV
SIGLES ET
ABREVIATIONS...................................................................................................................................VI
Tableaux et
figures.............................................................................................................................................VII
0. INTRODUCTION
GENERALE........................................................................................................................1
0.1.
Problématique..............................................................................................................................................1
0.2.
Hypothèse......................................................................................................................................................2
0.3. Choix et Intérêt du
sujet..............................................................................................................................2
0.4. Méthodes et
techniques..............................................................................................................................3
0.5. Objectif du
travail.........................................................................................................................................3
0.6. Délimitation du
sujet....................................................................................................................................4
0.7. Canevas du
travail........................................................................................................................................4
CHAPITRE PREMIERE : GENERALITS SUR LES
FINANCES INFORMELLES
5
I.1. CONSIDERATIONS GENERALES SUR LES
FINANCES INFORMELLES
5
I.1.1 NOTION
5
I.1.2 Caractéristique de la finance
informelle.................................................................................................5
I.1.3 Les avantages de la finance
informelle....................................................................................................6
I.1.4 Les limites de la finance
informelle...........................................................................................................7
I.1.5 Définition des
concepts..............................................................................................................................7
I.1.5.1 Le
crédit.....................................................................................................................................................8
I.1.5.2
L'épargne..................................................................................................................................................8
II. 2. LES FINANCES INFORMELLES A
BUKAVU
10
I.2.1 Les
tontines................................................................................................................................................10
I.2.2 Les mutuelles
tribales...............................................................................................................................11
I.3. FONCTIONNEMENT DES FINANCES
INFORMELLES A BUKAVU
12
I.3.1 Préliminaire sur les PME et leurs sources de
financement.................................................................12
I.3.2 Dynamique des finances informelles dans les financements
di micro- projet à Bukavu...............13
I. IV. PRESENTATION DU MILIEU
D'ETUDE
14
I.IV.1Aspect
physique........................................................................................................................................17
I.IV.2 Aspect
administratif................................................................................................................................17
I.IV.3 Aspect
économique.................................................................................................................................17
I.IV.4 Aspects
commerciaux.............................................................................................................................19
CHAPITRE DEUXIEME : THEORIES SUR LES
TONTINES ET APPROCHE METHODOLOGIQUE
17
II. 1. THEORIES GENERALES DES
TONTINES
17
II.1.1
Définition...............................................................................................................................................
17
II.1.2 Origine des
tontines...............................................................................17
II.1.3 Les tontines
Africaines.............................................................................................................................18
II.1.4 Les diverses formes de
tontines.............................................................................................................20
II.1.5 Les caractéristiques des
tontines...........................................................................................................23
II.1.6 Le principe de
tontines............................................................................................................................23
II.1.7 Fonctionnement des
tontines................................................................................................................25
II.1.8 Les Fonction des
tontines.......................................................................................................................26
II.2 METHODOLOGIE DE
RECHERCHE.............................................................................................................26
II.2.1
Méthode....................................................................................................................................................27
II.2.2
Techniques................................................................................................................................................27
II.2.3 Présentation du questionnaire d'enquête et de
la taille de l'échantillon.......................................28
II.2.3 Variables du modèle de la pratiques informelle de
l'épargne et de crédit.....................................28
CHAP III. ANALYSE DES DONNEES ET INTERPRETATION DES
RESULTATS..................................................30
III.1. FONCTIONNEMENT DU SYSTEME DE
TONTINE....................................................................................30
III.2. MOBILISATION DES FONS AU SEIN DE LA
TONTINE.............................................................................33
III.3. AFFECTATION DU CREDIT ET IMPACT SUR LA VIE SOCIOECONOMIQUE
DES VENDEURS DE
STICKS..................................................................................................................................................................38
III.4. NOTRE POINT DE VUE SUR LE SYSTEME DE
TONTINE..........................................................................45
CONCLUSION GENERALE
48
BIBLIOGRAPHIE
51
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