CONCLUSION
Les violences faites aux femmes demeurent une
réalité dans le vécu des sénégalais. Les
préoccupations liées à ce fait desociété, a
suscité des actions menées tant au niveau mondial que national
par différèrent acteurs. Ce sont surtout ces différentes
résolutions associées à d'autres sur les
généralités des problèmes des femmes qui nous ont
permis de dégager les postulats de cette recherche.
Nous nous sommes attelé à appréhender les
déterminants de la violence faite aux femmes par une analyse des cas
reçus au Point d'Ecoute de l'APROFES Kaolack. Cette étude a
voulu montrer que ces violences étaient liées au genre, par
conséquent à la construction des rapports sociaux de sexe.
Pour vérifier cette hypothèse, nous avons
d'abord analysé et sorti des corrélations des informations de la
base de données du Point d'Ecoute et ensuite mené des
enquêtes auprès de ces femmes victimes de violences et des
principaux acteurs concernés par la question au niveau de la
région de Kaolack. La méthode quantitative avec le questionnaire
comme outil de travail et la méthode qualitative associant des
entretiens, des récits de vies et un focus group ont été
les principaux moteurs de cette recherche.
Ainsi nous avons validé notre hypothèse de
recherche : Les violences faites aux femmes sont essentiellement
liées au genre ainsi à la construction des rapports sociaux de
sexe et aux facteurs socioculturels qui interagissent, se fondent et
s'institutionnalisent dans la structuration de ces rapports participant ainsi
à rendre vulnérable les femmes.
Les premiers résultats tirés des analyses de la
base de données du Point d'Ecoute, sur la spécificité des
usagers du Point d'Ecoute (93,75%) de femmes, révèlent que ces
violences sont basées sur le genre.
La particularité du statut matrimonial des victimes de
violences constituées en majorité des femmes mariées
(74,4%) révèlent que ces violences découlent pour la
plupart de rapports conflictuels entre homme/femme. C'est donc la
construction et la nature de ces rapports homme/femme qui expliquent les
principales causes des violences reçus au Point d'Ecoute.
De là les indicateurs de cette hypothèse, qui
concernent dans cette étude les facteurs sociaux culturels, qui fondent
et structurent cette construction, constituent des aspects de la notion de
genre et les principaux déterminants de la violence.
Ces aspects se trouvent autant dans les réponses
citées par les représentants des structures d'accueil que par les
femmes victimes de violences.
Les facteurs socioculturels principaux déterminants des
violences faites aux femmes suivies au Point d'écoute de l'APROFES
Kaolack, tolèrent dans une certaine mesure et incitent à la non
dénonciation de ce phénomène.
Cette étude a aussi permis de situer la
responsabilité des femmes dans l'exercice de la violence.
L'identification des auteurs a montré que des femmes exerçaient
ou incitaient des hommes à exercer la violence sur une autre femme.
Les résultats sortis de cette recherche font
état de la situation des violences faites aux femmes au Point
d'écoute de l'APROFES Kaolack. Certes ces données ne couvrent
pas toute la région, mais elles permettent néanmoins d'analyser
les causes des violences et surtout de comparer les engagements des politiques
à la réalité.
Malgré les efforts de l'Etat du Sénégal
et des femmes dans la lutte contre ces violences, le phénomène
persiste sous différentes formes.Il faudrait dès lors
élaborer des stratégies de lutte en phase avec le vécu
des femmes victimes de violence.
L'ONG APROFES s'est longtemps engagée dans cette
lancée par la création du Point d'écoute et par des
actions de sensibilisation. Cependant les moyens dont elle dispose ne
permettent pas de toucher une plus grande cible.
Ainsi, les politiques préoccupées par le
phénomène des violences faites aux femmes devraient
s'imprégner des actions du Point d'écoute par la création
d'autres centres de ce genre à travers le pays.
La présente étude s'est limitée à
analyser les déterminants socioculturels des violences faites aux femmes
mais en s'intéressant spécifiquement aux usagers du Point
d'Ecoute de l'APROFES KAOLACK. Or cette cible est composée par une
grande majorité de femmes victimes de violences conjugales.
Il faudrait dès lors s'interroger sur la
fréquence de violence sur d'autres cibles féminines (jeunes
filles, femmes célibataires, veuves, divorcées etc.) et en
étudier non seulement les principaux déterminants sociaux
culturels mais aussi la dimension genre.
![](Les-violences-faites-aux-femmes-dans-la-ville-de-Kaolack-au-Senegal5.png)
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