CONCLUSION GENERALE
La RCA occupe la dernière place des 183 pays
classés dans l'édition 2010 du rapport de la banque mondiale sur
le climat des affaires. Le classement traduit l'ampleur des contraintes sur les
investissements et le développement du secteur privé, notamment
:
? la faiblesse du cadre réglementaire et de la
transparence de l'environnement des affaires ;
? la faiblesse des capacités des PME en termes de
gestion et d'accès au marché et au crédit ;
? le poids de la dette publique vis-à-vis des entreprises
privés ;
? les incompréhensions entre les autorités et les
entrepreneurs ;
? l'insuffisance de l'offre de l'électricité qui
obère les coûts de production.
Il faut un guichet unique de formalité des entreprises
ainsi qu'un cadre permanent de concertation (CPC) entre les pouvoirs publics et
le secteur privé, crée pour améliorer l'environnement des
affaires, mais ils ne fonctionnent pas de manière efficace et les
relations entre Etat et le secteur privé demeurent souvent tendues. Le
bureau de la société financière inter (SFI) à
Bangui, en collaboration avec les autorités, doit mettre en place un
plan d'action en vue d'améliorer le fonctionnement du guichet unique et
le climat des affaires en 2010.
Le manque d'institution financière adéquat
constitue un obstacle majeur au développement du secteur privé en
RCA. L'intermédiation financière est très faible ;
l'encours des crédits bancaires s'élèves à 12,5 %
du PIB, tandis que le dépôt représente 8,5 % du PIB. Le
marché obligataire envisagé au niveau de la CEMAC n'est pas
encore mis en place. En vue de promouvoir le développement du secteur
financier, les autorités règlent désormais par virement
bancaire les salaires de tous les fonctionnaires, et elles doivent remplacer
progressivement les règlements en espèce ou chèques par
des transactions bancaires.
La stabilité du secteur financier est confortée
par l'appartenance à la zone franc, ainsi que par la surveillance
prudentielle de la COBAC sur les établissements financiers. Le
système financier n'a pas été directement affecté
par la crise financière 2008, et la stabilité du secteur bancaire
a été maintenu. En revanche, la qualité du portefeuille
des banques n'est pas satisfaisante avec des créances douteuses qui
représentent 30 % de l'encours des crédits et qui ne sont
provisionnées qu'à hauteur de 52 %.
L'accès aux services financiers est très
limité, avec seulement 1 % de la population disposant d'un compte
bancaire, 0,5 % aux institutions de micro finances. L'Etat constitue le
principal emprunteur auprès des banques commerciales, ce qui contribue
à l'augmentation de l'exposition au risque souverain et l'effet
d'éviction du secteur privé. Les crédits aux secteurs
privés représentent 42 % de la masse monétaire en RCA
comparé à près de 75 % en moyenne en Afrique
subsaharienne. Le développement du crédit bancaire est
limité par la faiblesse du cadre légal et
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réglementaire et par la nature des dépôts,
pour la plupart à court terme. Les banques appliquent des conditions de
financements très sévères avec des taux
d'intérêts très élevés (15 % en moyenne).
Toutefois, nous pouvons admettre que le crédit au
secteur privé n'influence pas la croissance économique en
Centrafrique. Peut-on dire que le crédit au secteur public a un impact
positif sur la croissance économique en Centrafrique ?
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