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INTRODUCTION GENERALE
Dans toute l'économie moderne, le système
financier occupe une place importante. Par exemple au Canada en 2006, le
secteur des services financiers génèrent directement plus de 5%
du Produit Intérieur Brut (PIB) et emploie plus de 550 000 personnes et
l'on estime qu'un nombre équivalent d'emploi est crée de
façon indirecte1. Aussi, en 2001, la capitalisation du
marché financier chilien représentait 74,6% de son PIB contre un
pourcentage de près de 100% aux Etats-Unis. En Afrique centrale, le
système financier des Etats de la Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) a connu une crise au milieu des
années 80, qui de par son ampleur a compromis le processus
d'intermédiation financière et handicap le financement interne
des investissements2. A partir de ces exemples nous pouvons nous
faire une idée de l'importance du secteur financier dans les
activités économiques d'un pays.
Pays enclavé de la CEMAC, la RCA est confrontée
à de longues années d'instabilités politiques et de
conflits internes qui se sont traduits par la fragilisation des institutions
politiques, la destruction des infrastructures économiques et des
services sociaux de base, et la forte contraction du PIB et des revenus des
populations. L'économie centrafricaine est agricole; elle repose
principalement sur les cultures vivrières et l'élevage qui
contribuent pour 41% à la formation du PIB.
Des événements politico-militaires que la RCA a
connu entre octobre 2002 et mars 2003, ont sérieusement affecté
l'activité économique nationale. Le pays est coupé en
deux, et l'activité des principales entreprises du secteur privé
reste concentrée sur Bangui, et l'arrière pays reste très
insécurisé. Le secteur bancaire est fragilisé par une
situation de liquidité tendue due à l'accumulation
d'impayé de la part de l'Etat et des entreprises publiques. Pendant la
crise 2003, les banques ont été sollicitées afin de
contribuer à alléger les difficultés de trésorerie
du secteur public en mettant en place des crédits relais. Les
crédits bruts à la clientèle, qui ont
représentés 69 milliards au 31 décembre 2006, sont
ressortis en hausse de 11,7% par rapport à 2005. Cette évolution
tient essentiellement à l'augmentation des engagements du secteur
bancaire sur l'Etat. Les crédits au secteur privé n'ont
augmenté que de 3,5% alors que les encours de crédits au publique
diminuaient de 8,2%. Les résultats montrent que l'indice du risque et la
part des actions détenues par le secteur privé sont significatifs
dans la détermination de la profitabilité des banques. Plus le
capital social détenu par les secteurs privés augmentent plus les
banques sont rentables. Cette insuffisance de croissance à laquelle nous
faisons face doit être perçue d'abord dans le contexte
économique et financier centrafricain sans pour autant minimiser les
effets politico-historiques. Nous devrions à ce moment, évaluer
l'impact de tous les facteurs susceptibles d'influencer la croissance
économique tels que les finances publiques, les investissements
étrangers, le secteur touristique ou le système financier
dominé par le système bancaire.
Le système financier pris pour cible dans notre analyse
et, de manière particulière, l'apport de crédit au secteur
privé vont constituer la toile de fond de notre analyse, pour voir si le
système bancaire pris à part, comme étant un canal du
1 Banque du Canada « Revue du système financier
», le système financier (2006). p. 3.
2 ELANDI, M. « Politique monétaire et croissance des
investissements privés : cas de la CEMAC » 2002.
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système financier a offert une contribution
substantielle à travers le temps dans la constitution du PIB en
Centrafrique ? Et alternativement, quels sont les problèmes du
crédit au secteur privé face à l'évolution du PIB
en Centrafrique ? Ces questions ainsi donnent lieu à des réponses
provisoires formulées dans nos hypothèses.
Nous avons été conduit à formuler les
hypothèses suivantes :
- l'évolution du crédit au secteur privé
n'influence pas la croissance du PIB en Centrafrique ;
- le développement des marchés financiers a un
impact positif sur la croissance économique en Centrafrique.
L'objectif de cette étude nous permet d'évaluer
l'ampleur du crédit au secteur privé, son évolution et sa
corrélation avec les activités économiques en
Centrafrique, de présenter les problèmes du crédit au
secteur privé sur la croissance économique et d'étudier
l'impact du crédit au secteur privé sur les activités
économiques en Centrafrique.
Comme tout travail scientifique de tel niveau, il recourt
à des techniques comme un moyen ou cheminement pour assurer certains
résultats. Ainsi pour atteindre notre objectif, nous avons adopté
la méthodologie qui consiste en :
- des ouvrages et articles ainsi que des recherches l'Internet
dans le but de construire notre cadre théorique ;
- des rapports et des études en provenances des
institutions financières centrafricaines, de la Banque des Etats de
l'Afrique Centrale (BEAC), du FMI et de la Banque Mondiale (BM) ;
- des entretiens avec des personnes ressources afin de
recueillir les informations et les données nécessaires à
notre travail ;
- l'analyse des données recueillies sera faite à
l'aide des outils statistiques et économétriques comme les
tableaux, les graphiques, les calculs de pourcentages, etc.
Suite à la disponibilité des données,
nous nous sommes proposé de considérer la période allant
de 2000 à 2009 et de prendre le cas de la RCA. Le Produit
Intérieur Brut (PIB) et le crédit au secteur privé
constituent les variables de bases de notre travail.
Ce travail de recherche est réparti en trois chapitres.
Dans le premier chapitres, nous présentons l'analyse du contexte
macroéconomique et financier ; dans le deuxième chapitre nous
dressons un cadre économique et financier centrafricain et le
troisième chapitre sera consacré à l'importance du
financement dans l'économie centrafricaine.
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