CONCLUSION
Après analyse de la situation du ravinement autour du
site universitaire à l'aide du SIG, les résultats montrent une
forte dégradation du milieu par l'augmentation des incisions. En effet,
de 9 ravins recensés en 1970 par Van Caillie, on est passé
à 34 incisions en 1999 d'après Lokwisha et à 47 ravins en
2010 dont plusieurs sont digités en multiples têtes. Cette
progression du ravinement est un indice de la dégradation globale du
site de l'Université par multiples agressions et de la pression
urbanistique que subit le domaine.
Jadis éloignée des cités populaires,
aujourd'hui, l'Université de Kinshasa est ceinturée de part en
part par des lotissements anarchiques et des cités d'autoconstruction
dont Kindele, Mbanza-Lemba.qui constituent les principaux foyers d'agressions
de l'environnement. Les causes du développement et de l'évolution
du ravinement, essentiellement anthropiques, résultent des
activités de la population de ces cités. Parmi ces causes, on
note entre autres :
- les pistes piétonnes, responsables de 12 ravins soit
6%, figurent parmi les causes principales du ravinement sur les versants du
mont Amba;
- les fortes pentes : le ravinement se produit sur le site
entre la pente de 3 et 38 degrés soit 84%; exceptionnellement sur les
pentes inférieures à 3 degrés soit 7%; ce qui corrobore
les conclusions de Van Caillie (1997) dans son étude sur la pente de
Kinshasa;
- la cassure des collecteurs : parmi les dispositifs
d'évacuation des eaux pluviales du site figuraient des canalisations,
des caniveaux et des collecteurs. A cause des sentiers qui les mettent à
nu, ces ouvrages sont cassés en plusieurs endroits de sorte que les
écoulements d'eau qui y sont concentrés servent de
détonateurs pour le déclenchement du ravinement;
- la rupture des bassins de rétention : ces bassins ont
été aménagés et servi à la gestion et
l'infiltration des eaux le long des routes. Non entretenus et parfois
occupés comme parcelles d'habitation, ils ont été
détruits et érodés à la suite des
débordements.
- l'agriculture de rapine pratiquée par la pauvre
population environnante, elle offre des surfaces dénudées, en
proie au ruissellement et à l'érosion:
- les constructions, de par la concentration des eaux
pluviales à partir des toitures et surfaces
imperméabilisées, sont à l'origine de plusieurs ravins sur
les versants en pentes...
Les conséquences de ce ravinement sont que plusieurs
bâtiments et infrastructures (la route qui se trouve derrière
l'école de santé publique, la route entre le home 20 et le rond
point sentiment etc.) sont déjà détruits ; d'autres sont
en voie de l'être et plusieurs autres sont menacés (école
de santé publique, le couvent des Soeurs, etc.).
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Dans leur évolution, les ravins se développent
selon 2 modalités qualifiées de «typique» pour la
progression normale c'est-à-dire régressive et
«atypique» pour les ravins qui ont progressé dans le sens de
l'écoulement.
Du point de vue de la progression des ravins, la vitesse a
été :
- d'environ de 6 m par saison de pluie à la tête du
ravin et de 4 m sur la largeur pour les ravins à développement
atypique;
- de 5 m par saison à la tête et de 3 m sur la
largeur pour les ravins à développement normal.
Une bonne partie de la superficie du site est très
dégradée de sorte qu'il est difficile de la mettre en valeur sans
dispositifs spéciaux et coûteux. La superficie ainsi soustraite
à une utilisation aisée est évaluée à 2,3
hectares en 2 ans sur une superficie de 1378 hectares du site universitaire.
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