INTRODUCTION
Au cours de ces vingt dernières années, les
dirigeants africains ont multiplié les déclarations sur le
rôle fondamental de l'agriculture dans le développement
économique et social du continent. Ces décideurs ont reconnu que
les voies de développement socio-économique des pays les moins
avancés passent forcément par le développement des
filières agricoles (Mensah, 1994). Au Bénin, le secteur agricole
occupe plus de 70% de la population active. Ce secteur seul participe pour
environ 38% du PIB (Produit Intérieur Brut) national soit une
contribution de 2% à l'accroissement économique annuelle (Azonsi,
2001).
Parmi les différentes filières agricoles
possibles au Bénin, la filière cotonnière est la mieux
organisée et est soutenue par différentes structures. Le coton,
produit par un grand nombre de paysans béninois, occupe la
première place parmi les produits d'exportation et génère
des revenus considérables (44 milliards de FCFA en 1995) à des
producteurs généralement pauvres (Agbodjinou, 2002). Le coton
représente au Bénin environ 40% des entrées de devises, 12
à 13% environ du PIB et assure un revenu à plus d'un tiers de la
population. Il permet aux paysans d'avoir un revenu monétaire leur
permettant de couvrir les principales dépenses (compléments
alimentaires, frais médicaux et pharmaceutiques, scolarisation, habitat,
etc.) (Agbodjinou, 2002). Le coton a donc un poids stratégique
prépondérant dans l'agriculture et l'économie
béninoise. Les variétés de coton cultivées au
Bénin ont un potentiel de production élevée (parfois plus
de 2 tonnes/ hectare) (Tégbéssou, 2007) mais de nombreux
problèmes limitent fortement le rendement en milieu paysan. Cela peut
être dû aux pratiques culturales inadéquates, aux effets des
adventices et aux attaques des ravageurs qui représentent surtout les
facteurs limitatifs de productivité. Parmi ces ravageurs, nous pouvons
citer les chenilles défoliatrices, les acariens, les insectes
piqueurs-suceurs et les vers de la capsule dont la noctuelle
Helicoverpa armigera (Hübner, 1808) (Lepidoptera :
Noctuidae) est de loin l'espèce la plus nuisible (Martin et
al., 2000). Extrême polyphagie, grande portée
géographique, mobilité, capacité de migrer,
fécondité élevée, sont les facteurs qui ont
contribué fortement au statut de ravageur redoutable de H.
armigera et qui lui permet de s'adapter aux différents
systèmes de cultures (Appert et Deuse, 1982). Sur les plants
semés précocement, la première génération de
cette noctuelle apparaît en mi-juillet ; néanmoins les
sérieuses infestations se produisent en septembre et octobre, causant
beaucoup de dommages aux cultures semées tardivement (Martin et
al., 2000).
Le niébé est l'une des légumineuses
dont la culture pourrait beaucoup contribuer à la fois à
réduire la pauvreté rurale et à améliorer la
sécurité alimentaire en accroissant de façon significative
les revenus des petits exploitants et des femmes pauvres d'Afrique
subsaharienne. Cependant, la faiblesse des rendements et les pertes
substantielles enregistrées pendant le stockage a limité la
contribution que le niébé peut apporter à la
sécurité alimentaire. Alors que le rendement potentiel peut
atteindre 2 tonnes/hectare, le rendement effectif moyen obtenu par les
agriculteurs est de 600 kilogrammes/hectare (Yarou, 2007). La faiblesse des
rendements et les pertes sont imputables à différents insectes
ravageurs, maladies et plantes parasites. Parmi les ravageurs du
niébé, on peut citer le puceron noir brillant, Aphis
craccivora (Homoptera : Aphididae). Largement répandu dans
les régions tropicales, A. craccivora est un insecte
piqueur-suceur très polyphage. Ce puceron vit en colonie dense sur les
végétaux les plus divers dont il infeste tous les organes et
occasionne d'importants dégâts (Appert et Deuse, 1982).
En culture maraîchère, le chou, en raison de son
importance, est fortement cultivé et commercialisé. Les
variétés cultivées au Bénin ont un potentiel de
production élevée, mais de nombreux problèmes en limitent
fortement les rendements en milieu paysan. Au nombre de ces problèmes,
on peut citer les aléas climatiques (sécheresse, inondation) et
les organismes nuisibles (insectes ravageurs, maladies, etc.) qui influencent
négativement la production agricole. Parmi ces ravageurs, on peut citer
le puceron Lipaphis erysimi (Homoptera : Aphididae) dont
les attaques entravent la croissance normale du chou.
Face aux nombreux dégâts causés par ces
différents ravageurs, on est amené à établir des
programmes de protection phytosanitaire pouvant réduire
considérablement les potentialités de ces ravageurs. Ces
programmes de protection phytosanitaire sont basés sur l'utilisation
intensive d'insecticides chimiques de synthèse (Martin et al.,
2000). L'utilisation intensive des insecticides chimiques de synthèse
contre ces ravageurs a conduit au développement du
phénomène de résistance de ces insectes vis-à-vis
de la plupart des classes d'insecticides. La lutte contre ces ravageurs avec
l'utilisation des produits chimiques conventionnels est donc de plus en plus
difficile.
Les travaux du présent mémoire visent à
évaluer les potentialités du kaolin et du
méthoxyfénozide (un nouveau régulateur de croissance des
insectes) pour une protection intégrée de ces cultures.
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