Conclusion
Conclusion Générale
Bibliographie
Keywords: Financial innovation, bank performance,
profitability
Résumé :
A partir des données collectées sur une
période s'étalant de 1993 à 2010, nous étudions
l'effet de l'innovation financière sur les résultats des banques
en Tunisie. Nous présentons les déterminants de l'innovation
financière afin de les inclure dans notre analyse de la relation entre
l'innovation financière et la rentabilité bancaire.
Or l'innovation financière peut être définie
comme l'acte de création de nouveaux instruments financiers ainsi que
les nouvelles technologies financières, des institutions et des
marchés. Elle comprend les innovations des produits et/ou services et
même les innovations des processus. Pour atteindre ce but, une
étude empirique a été menée sur un
échantillon de 10 banques tunisiennes. Un test de Panel a
été mis en place pour vérifier nos hypothèses. Nos
résultats empiriques montrent que les banques de dépôts
tunisiennes ont engagé des démarches sérieuses pour
l'adoption des nouveaux produits et services financiers. Ce qui leur
accroît leurs capitaux qui constituent enfin de compte une source de
financement en matière de recherche et développements.
Mots-clés: l'innovation
financière, la performance des banques, la rentabilité
Abstract:
Using data from 1993- 2010, we investigate the effect of
financial innovation on bank performance in Tunisia. We present the
determinants of financial innovation in order to include them in our analysis
of the relationship between financial innovation and banking profitability. Or
financial innovation can be defined as the act of creating new financial
instruments as well as new financial technologies, institutions and markets. It
includes product and process innovation.
To achieve this object, an empirical study was conducted on a
sample of 10 Tunisian banks. A test Panel was established to test our
hypotheses. Our empirical results show that Tunisian deposit banks have
committed serious steps for the adoption of new financial products and
services. What they are increasing their capital, which finally has a funding
source for research and development.
Introduction Générale
La globalisation financière, l'intégration
régionale qui s'est accélérée au cours de ces
dernières années dans les domaines monétaires et
financiers, les évolutions technologiques, la recherche d'une
diversification des risques et de gain d'efficience sont autant des facteurs
potentiellement favorables à la consolidation bancaire internationale.
Néanmoins, des différences nationales perdurent induisant
l'existence de barrières règlementaires et informationnelles,
liées à des facteurs culturels et institutionnels. Ces forces et
ces entraves se manifestent différemment selon que l'accès
à un nouveau marché se fait par création. Le contexte des
banques tunisiennes a beaucoup évolué ces dernières
années, ces changements imposent un mécanisme d'innovation
à différents niveaux. La réglementation concernant
l'environnement, la sécurité des consommateurs, sont de plus en
plus contraignantes pour les banques, notamment avec l'ouverture des
frontières, les accords de libre échange avec les pays
développés...Tous ces facteurs nécessitent des efforts de
certification des produits et ou des services bancaires.
Cependant, les évolutions inhérentes au passage
d'une économie industrielle à une économie du savoir
mettent les banques devant les obstacles de développer une grande
flexibilité pour demeurer en harmonie avec les besoins de leur
marché. A ce stade, Jutand (2007) souligne : « l'économie
des contenus, des mondes virtuels et de la création numérique
(....) Une économie de la création, de l'audience, de
l'immatériel, de l'ubiquité des centres de production et de
consommation, avec de profondes questions sur l'évolution des notions de
valeur, de propriété, d'innovation, de consommation. Une
économie dans laquelle les matières premières sont les
compétences, et les moyens de contrôle et de thésaurisation
ne sont plus les terres, ni le capital, mais l'audience ».
Ces nouvelles données de l'environnement stimulent les
banques tunisiennes à s'investir dans les innovations financières
qui remettent en cause un nombre de procédures, d'habitudes et
même de structures qui avaient fait leur preuve dans le contexte d'une
économie protégée.
D'ailleurs, pour les banques l'innovation financière
représente un enjeu stratégique qui vise à saisir les
opportunités qu'offre la technologie. Elle est même une exigence
pour les banques qui veulent rester performantes dans un environnement
fortement concurrentiel. Aussi, elle est devenue l'objet de toutes les
attentions. Ensemble, praticiens et chercheurs se penchent sur le
problème, s'efforcent de comprendre le processus d'innovation.
Par définition, l'innovation financière est une
apparition de nouveaux produits et services. Ces derniers devraient constituer
en principe une rupture nette avec ce qui existe déjà, mais ce
n'est pas toujours le cas dans la mesure où l'innovation
financière peut être tout simplement une modification de certaines
caractéristiques de produits financiers existants.
Autrement dit, une création ou une simple
amélioration des produits déjà existants permet d'assurer
la survie durable des banques aussi bien d'adapter des stratégies
adéquates afin de mesurer la capacité des banques
vis-à-vis de la concurrence accrue. Selon Ebrahim et Hussain (2010), les
innovations désignent à la fois l'introduction des nouveaux
produits et services financiers et la mise en oeuvre de nouvelles technologies
financières. Suite à la multiplication des crises
financières pendant ces dernières années, l'adoption de
l'innovation financière par les banques est devenue une
nécessité plus qu'un choix. Autrement dit, les innovations
financières sont utilisées par les banques comme des variables
clé afin d'être capable à affronter la concurrence.
Face à son importance, des efforts ont
étés consacrés par des chercheurs dans le but de mieux
comprendre la notion d'« innovation financière ». Plusieurs
études empiriques ont tenté de clarifier cette notion et de
démontrer son apport qui réside dans l'augmentation significative
de la valeur de la banque et même de sa performance, voir Philipp (2008)
et João Tovar (2010)...
En effet, la majorité des travaux théoriques qui
se focalisent sur l'étude de l'impact des innovations financières
sur la performance des banques se basent sur trois théories : la
théorie de la contrainte issue des travaux de Silber (1975) et Kane
(1983), la théorie de la demande des caractéristiques issue des
travaux de Lancaster (1971) et Desai et Low (1987) et enfin la théorie
des marchés contestables issue des travaux de Baumol (1982). Ces travaux
fournissent une explication de l'innovation financière comme facteur
contribuant à la performance de la banque.
Dans un environnement qualifié de, « nouvelle
ère », des multiples mutations technologiques, les exigences
accrues des clients, la réduction de la durée de vie des
produits, et une offre de biens et services de plus en plus étendue,
l'innovation est vue comme une opportunité permettant d'améliorer
la rentabilité des banques et par conséquent leur
compétitivité, Chapman et al. (2001). Ceci justifie
l'intérêt qu'on peut accorder à l'innovation, celle-ci
étant considérée comme un moteur de croissance
économique et de création de richesse significative.
A partir de ce constat, il nous paru intéressant
d'étudier la notion «innovation financière », sa mesure
et son impact sur la performance des banques tunisiennes.
Problématique de recherche :
L'idée sous-jacente de notre étude est de
déterminer l'impact de l'innovation financière sur la performance
des banques de dépôts tunisiennes. Il s'agit d'identifier les
caractéristiques spécifiques que les banques doivent en disposer
pour qu'elles puissent s'adapter aux mutations de l'environnement en
matière d'innovation financière.
Nous essayerons ainsi de répondre aux questions suivantes
:
- Quel est l'effet de l'innovation financière sur la
performance des banques ?
- Comment les caractéristiques des banques (taille,
ressources financières etc..) affectent elles leurs performances?
- Les résultats obtenus permettent-elles de garantir la
croissance et la compétitivité des banques ?
Pour répondre à ces questions, il nous apparu
intéressant d'étudier la relation entre les innovations
financières et la performance bancaire à partir des
données collectées dans 18 rapports annuels de l'année
1993 jusqu'à l'année 2010.
Ce mémoire est composé de trois chapitres :
Le premier chapitre présente les fondements
théoriques qui essayent d'expliquer le concept « innovation
financière ». Cette dernière relève de trois
théories à savoir, la théorie de la contrainte, la
théorie de la demande des caractéristiques et enfin la
théorie des marchés contestables.
En passant ensuite à décrire les facteurs
influençant le concept d'innovation financière, on a
distingué les facteurs internes de ceux externes. Les facteurs internes
se résument à la taille et aux ressources financières
tandis que les facteurs externes sont liés à l'environnement par
exemple la fluctuation des prix, les mutations technologiques...Nous essayons
dans la suite du chapitre de montrer l'importance des innovations
financières en décrivant l'expérience tunisienne en
matière d'innovation financière.
Le second chapitre consiste à présenter le
concept de performance, ses dimensions et ses outils de mesure. En fait, la
performance d'une banque est définie comme le taux de rendement qu'elle
atteint.
De plus, nous essayons de clarifier théoriquement le
lien entre l'innovation financière et la performance bancaire. Ce lien
apparu dans le rôle du système financier qui influence sur les
décisions d'épargne et d'investissement et donc
la croissance et ce à travers l'incorporation des technologies
performantes.
Concernant le troisième chapitre, en recourant à
l'application des modèles économétriques à notre
base de données, nous essayons de répondre à nos questions
de base. Notant que les informations utilisées dans cette partie est de
nature quantitative (des indicateurs financiers et des ratios).
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