REPUBLIQUE TUNISIENNE
**********
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE DE GABES
**********
INSTITUT SUPERIEUR DE GESTION DE GABES
**********
Année Universitaire 2011/2012
Mastère De Recherche :
Spécialité Finance et
Assurance
Sujet
L'impact des innovations financières sur la
performance des banques tunisiennes : cas
des banques cotées en bourse
|
Elaboré par: Ben Mahmoud Houda
Président : Mr. Henchiri Jamel Eddine
Encadrement universitaire : Mr. Charfeddine Lanouar
Rapporteur : Mr. Wadie Nasr
« Ce n'est pas parce que les choses sont
difficiles que nous n'osons pas, C'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont
difficiles »
Sénèque
Remerciements
Au terme de ce mémoire, je tiens à adresser,
en signe de
reconnaissance, mes plus vifs remerciements à Mr
LANOUAR
CHARFEDDINE pour l'encadrement de qualité dont il
m'a fait
bénéficier et pour ses conseils judicieux.
Qu'il me soit permis ici de lui exprimer ma profonde
gratitude.
J'adresse également ma gratitude et mon respect
à tous mes
honorables professeurs de L'Institut
Supérieur de Gestion de Gabès.
Mes derniers remerciements mes non les moindres s'adressent
aux
membres de jury pour avoir bien voulu assister à la soutenance de
ce
travail.
Je ne serais manquée, tous ceux qui ont de
prés ou de loin contribué à
mener ce travail pour les
remercier.
Dédicaces
A mon père
A ma mère
A mes frères
A tous les membres de ma
famille
A tous mes amis
Sommaire
Introduction Générale
Chapitre 1 :L'innovation financière
Introduction
Section 1 : L'innovation financière : un objet
d'analyse complexe
Section 2 : Fondements théoriques de
l'innovation financière
Section 3 : L'innovation financière dans
les banques
Section 4 : L'innovation financière en
Tunisie : contexte de secteur bancaire
Conclusion
Chapitre 2 : La performance Bancaire
Introduction
Section 1 : Aperçu sur le concept de la
performance
Section 2 : Les Outils de mesure de la
performance financière
Section 3 : Le lien entre l'innovation
financière et la performance financière
Conclusion
Chapitre 3 : Impact des innovations financières
sur la performance bancaire : Validation empirique
Introduction
Section 1 : Débat théorique
Section 2 : Méthodologie et Description
de données Section 3 : Interprétation des
résultats
Conclusion
Conclusion Générale
Bibliographie
Keywords: Financial innovation, bank performance,
profitability
Résumé :
A partir des données collectées sur une
période s'étalant de 1993 à 2010, nous étudions
l'effet de l'innovation financière sur les résultats des banques
en Tunisie. Nous présentons les déterminants de l'innovation
financière afin de les inclure dans notre analyse de la relation entre
l'innovation financière et la rentabilité bancaire.
Or l'innovation financière peut être définie
comme l'acte de création de nouveaux instruments financiers ainsi que
les nouvelles technologies financières, des institutions et des
marchés. Elle comprend les innovations des produits et/ou services et
même les innovations des processus. Pour atteindre ce but, une
étude empirique a été menée sur un
échantillon de 10 banques tunisiennes. Un test de Panel a
été mis en place pour vérifier nos hypothèses. Nos
résultats empiriques montrent que les banques de dépôts
tunisiennes ont engagé des démarches sérieuses pour
l'adoption des nouveaux produits et services financiers. Ce qui leur
accroît leurs capitaux qui constituent enfin de compte une source de
financement en matière de recherche et développements.
Mots-clés: l'innovation
financière, la performance des banques, la rentabilité
Abstract:
Using data from 1993- 2010, we investigate the effect of
financial innovation on bank performance in Tunisia. We present the
determinants of financial innovation in order to include them in our analysis
of the relationship between financial innovation and banking profitability. Or
financial innovation can be defined as the act of creating new financial
instruments as well as new financial technologies, institutions and markets. It
includes product and process innovation.
To achieve this object, an empirical study was conducted on a
sample of 10 Tunisian banks. A test Panel was established to test our
hypotheses. Our empirical results show that Tunisian deposit banks have
committed serious steps for the adoption of new financial products and
services. What they are increasing their capital, which finally has a funding
source for research and development.
Introduction Générale
La globalisation financière, l'intégration
régionale qui s'est accélérée au cours de ces
dernières années dans les domaines monétaires et
financiers, les évolutions technologiques, la recherche d'une
diversification des risques et de gain d'efficience sont autant des facteurs
potentiellement favorables à la consolidation bancaire internationale.
Néanmoins, des différences nationales perdurent induisant
l'existence de barrières règlementaires et informationnelles,
liées à des facteurs culturels et institutionnels. Ces forces et
ces entraves se manifestent différemment selon que l'accès
à un nouveau marché se fait par création. Le contexte des
banques tunisiennes a beaucoup évolué ces dernières
années, ces changements imposent un mécanisme d'innovation
à différents niveaux. La réglementation concernant
l'environnement, la sécurité des consommateurs, sont de plus en
plus contraignantes pour les banques, notamment avec l'ouverture des
frontières, les accords de libre échange avec les pays
développés...Tous ces facteurs nécessitent des efforts de
certification des produits et ou des services bancaires.
Cependant, les évolutions inhérentes au passage
d'une économie industrielle à une économie du savoir
mettent les banques devant les obstacles de développer une grande
flexibilité pour demeurer en harmonie avec les besoins de leur
marché. A ce stade, Jutand (2007) souligne : « l'économie
des contenus, des mondes virtuels et de la création numérique
(....) Une économie de la création, de l'audience, de
l'immatériel, de l'ubiquité des centres de production et de
consommation, avec de profondes questions sur l'évolution des notions de
valeur, de propriété, d'innovation, de consommation. Une
économie dans laquelle les matières premières sont les
compétences, et les moyens de contrôle et de thésaurisation
ne sont plus les terres, ni le capital, mais l'audience ».
Ces nouvelles données de l'environnement stimulent les
banques tunisiennes à s'investir dans les innovations financières
qui remettent en cause un nombre de procédures, d'habitudes et
même de structures qui avaient fait leur preuve dans le contexte d'une
économie protégée.
D'ailleurs, pour les banques l'innovation financière
représente un enjeu stratégique qui vise à saisir les
opportunités qu'offre la technologie. Elle est même une exigence
pour les banques qui veulent rester performantes dans un environnement
fortement concurrentiel. Aussi, elle est devenue l'objet de toutes les
attentions. Ensemble, praticiens et chercheurs se penchent sur le
problème, s'efforcent de comprendre le processus d'innovation.
Par définition, l'innovation financière est une
apparition de nouveaux produits et services. Ces derniers devraient constituer
en principe une rupture nette avec ce qui existe déjà, mais ce
n'est pas toujours le cas dans la mesure où l'innovation
financière peut être tout simplement une modification de certaines
caractéristiques de produits financiers existants.
Autrement dit, une création ou une simple
amélioration des produits déjà existants permet d'assurer
la survie durable des banques aussi bien d'adapter des stratégies
adéquates afin de mesurer la capacité des banques
vis-à-vis de la concurrence accrue. Selon Ebrahim et Hussain (2010), les
innovations désignent à la fois l'introduction des nouveaux
produits et services financiers et la mise en oeuvre de nouvelles technologies
financières. Suite à la multiplication des crises
financières pendant ces dernières années, l'adoption de
l'innovation financière par les banques est devenue une
nécessité plus qu'un choix. Autrement dit, les innovations
financières sont utilisées par les banques comme des variables
clé afin d'être capable à affronter la concurrence.
Face à son importance, des efforts ont
étés consacrés par des chercheurs dans le but de mieux
comprendre la notion d'« innovation financière ». Plusieurs
études empiriques ont tenté de clarifier cette notion et de
démontrer son apport qui réside dans l'augmentation significative
de la valeur de la banque et même de sa performance, voir Philipp (2008)
et João Tovar (2010)...
En effet, la majorité des travaux théoriques qui
se focalisent sur l'étude de l'impact des innovations financières
sur la performance des banques se basent sur trois théories : la
théorie de la contrainte issue des travaux de Silber (1975) et Kane
(1983), la théorie de la demande des caractéristiques issue des
travaux de Lancaster (1971) et Desai et Low (1987) et enfin la théorie
des marchés contestables issue des travaux de Baumol (1982). Ces travaux
fournissent une explication de l'innovation financière comme facteur
contribuant à la performance de la banque.
Dans un environnement qualifié de, « nouvelle
ère », des multiples mutations technologiques, les exigences
accrues des clients, la réduction de la durée de vie des
produits, et une offre de biens et services de plus en plus étendue,
l'innovation est vue comme une opportunité permettant d'améliorer
la rentabilité des banques et par conséquent leur
compétitivité, Chapman et al. (2001). Ceci justifie
l'intérêt qu'on peut accorder à l'innovation, celle-ci
étant considérée comme un moteur de croissance
économique et de création de richesse significative.
A partir de ce constat, il nous paru intéressant
d'étudier la notion «innovation financière », sa mesure
et son impact sur la performance des banques tunisiennes.
Problématique de recherche :
L'idée sous-jacente de notre étude est de
déterminer l'impact de l'innovation financière sur la performance
des banques de dépôts tunisiennes. Il s'agit d'identifier les
caractéristiques spécifiques que les banques doivent en disposer
pour qu'elles puissent s'adapter aux mutations de l'environnement en
matière d'innovation financière.
Nous essayerons ainsi de répondre aux questions suivantes
:
- Quel est l'effet de l'innovation financière sur la
performance des banques ?
- Comment les caractéristiques des banques (taille,
ressources financières etc..) affectent elles leurs performances?
- Les résultats obtenus permettent-elles de garantir la
croissance et la compétitivité des banques ?
Pour répondre à ces questions, il nous apparu
intéressant d'étudier la relation entre les innovations
financières et la performance bancaire à partir des
données collectées dans 18 rapports annuels de l'année
1993 jusqu'à l'année 2010.
Ce mémoire est composé de trois chapitres :
Le premier chapitre présente les fondements
théoriques qui essayent d'expliquer le concept « innovation
financière ». Cette dernière relève de trois
théories à savoir, la théorie de la contrainte, la
théorie de la demande des caractéristiques et enfin la
théorie des marchés contestables.
En passant ensuite à décrire les facteurs
influençant le concept d'innovation financière, on a
distingué les facteurs internes de ceux externes. Les facteurs internes
se résument à la taille et aux ressources financières
tandis que les facteurs externes sont liés à l'environnement par
exemple la fluctuation des prix, les mutations technologiques...Nous essayons
dans la suite du chapitre de montrer l'importance des innovations
financières en décrivant l'expérience tunisienne en
matière d'innovation financière.
Le second chapitre consiste à présenter le
concept de performance, ses dimensions et ses outils de mesure. En fait, la
performance d'une banque est définie comme le taux de rendement qu'elle
atteint.
De plus, nous essayons de clarifier théoriquement le
lien entre l'innovation financière et la performance bancaire. Ce lien
apparu dans le rôle du système financier qui influence sur les
décisions d'épargne et d'investissement et donc
la croissance et ce à travers l'incorporation des technologies
performantes.
Concernant le troisième chapitre, en recourant à
l'application des modèles économétriques à notre
base de données, nous essayons de répondre à nos questions
de base. Notant que les informations utilisées dans cette partie est de
nature quantitative (des indicateurs financiers et des ratios).
Chapitre 1 : L'innovation financière
Les innovations financières qui sont à l'origine
des révolutions technologiques, sont considérées comme un
facteur essentiel pour assurer le développement des différents
acteurs intervenants sur le marché. En effet, face à un
environnement de plus en plus évolutif l'innovation financière
est définie comme la solution magique pour répondre aux
différentes mutations de l'environnement. Elles sont utilisées
par les banques comme des variables stratégiques afin d'être aptes
à affronter dans des conditions favorables la concurrence. En outre, les
innovations financières sont devenues un moyen essentiel pour
améliorer la performance et maintenir l'efficacité des banques
sur le marché, voir Batiz-Lazo et Woldesenbet, (2006).
Ainsi, ce chapitre sera réparti de la manière
suivante. La première section présente l'innovation
financière. La deuxième section s'articule autour des fondements
théoriques relatifs au concept d'innovation financière. La
troisième section met l'accent sur l'innovation financière dans
les banques. Enfin, la quatrième section met l'accent sur l'innovation
financière dans le secteur bancaire tunisien.
1. L'innovation financière : un objet d'analyse
complexe
1.1. Définition et approches
1.1.1. Définition
Différents travaux théoriques dans les sciences
économie-finance conservent une pertinence opérationnelle et
analytique dans le champ d'innovation financière en
général tel est le cas de Silber (1977). Plus
généralement, les innovations financières sont devenues au
coeur des discussions et des débats afin d'assurer la
compétitivité et améliorer la performance
financière. Elles sont liées à un « gène
récessif » qui incite la modification du produit financier qui
en était porteur. Dans ce contexte, Miller (1992) propose une
métaphore que l'on développera ici :
« Dire que les innovations financières, tant
les innovations en général, sont en fait des améliorations
imprévisibles ne permet cependant pas d'affirmer que leur apparition est
le seul fait de hasard ou d'une impulsion artistique et créative. On
trouve en effet cette créativité dans le monde des affaires ; et,
en ce qui concerne certaines innovations financières, l'artiste nous a
même laissé sa signature. Mais cela est bien loin d'être
toujours le cas. De nombreuses innovations financières [....] existaient
déjà, sous une forme ou sous une autre, bien des années
avant qu'elles n'apparaissaient au grand
jour. Elles étaient enfuis, telles des graines sous
la neige, dans l'attente qu'un changement de l'environnement ne les fasse
éclore».1
Pour Schumpeter (1950), l'innovation est définie comme
étant « un changement historique et irréversible dans la
manière de faire les choses »2.
Yves (1975), un auteur pionnier dans la recherche en
management, définit l'innovation dans un sens plus moderne «
l'innovation est un processus dans l'aboutissement incertain est une
réalisation original, et qui comporte des attributs créateurs de
valeur nouvelle ».3
Or, joindre le processus d'innovation financière
à l'environnement des institutions financières est
s'efforcé par de nombreuses contributions. La possibilité de
créer des nouveaux produits / services financiers / instruments, qui
peuvent mieux répondre aux demandes des participants du système
financier, est toujours présente et nécessite des coûts. A
ce stade, Christine (2006) suggère que «l'innovation en
matière financière correspond à la création de
nouveaux instruments financiers à partir des produits financiers
existants. Cette opération d'innovation s'apparente, dans ces
mécanismes, à une mutation biologique ; on obtient alors un
élément hybride à partir d'un élément
préexistant.»4
Aussi, Ebrahim et Hussain (2010) identifient l'innovation
financière comme l'un des principaux canaux de développement des
systèmes financiers.
En d'autres termes, l'innovation financière peut se
définir comme l'acte de créer de nouveaux instruments financiers,
de nouvelles technologies financières et même de nouveaux
marchés. Elle peut aussi inclure les actes de l'invention (constitue une
base de l'innovation) et de distribution de nouveaux produits et services et
même d'idées avec une utilisation plus satisfaisante des
ressources.
1.1.2. Approches
Il est évident que, quelque soit son aspect,
l'innovation financière est considérée comme une solution
aux difficultés rencontrées par toute entreprise. Or, il faut
souligner que ce concept
1Revue Lisa/ Lisa e-journal. Vol. 4, n°1,2006, p
308
2 Peter Tufano. (2002). «Financial
innovation». Journal of Economics and Finance. pp. 10.
3 Pierre Yves, « stratégies d'innovation
dans les PME », 1975, P26
4 Christine Zumello. (2006). «L'innovation et
les marches financiers aux Etats-Unis depuis les années 1970».
euro-journal. Page 8.
En effet, le développement la croissance
économique reflète l'importance de l'innovation financière
qui représente le moteur de la dynamique du système financier,
voir King et Levine
est entouré d'ambigüité à cause de
sa nature incertaine, d'où permet l'apparition de multiples approches de
l'innovation :
a- Une approche fonctionnelle
L'approche fonctionnelle se caractérise par
l'incorporation de l'innovation dans toutes les fonctions de l'entreprise.
? La fonction technique liée au
développement de nouveaux systèmes de
télécommunication et de la technologie informatique
? La fonction commerciale liée à la
recherche de nouveaux canaux de distribution, et du transfert
électronique des fonds.
? La fonction financière liée à
la recherche de nouveaux instruments financiers permettant de la
création d'autonomie financière.
? Enfin la fonction recherche et développement
qui se présente entant qu'une fonction
essentielle pour les entreprises qui veulent demeurer dans la
course d'innovation.
b- D'autres approches
Ces approches s'appuient davantage sur l'action d'innover. On
peut ainsi envisager de distinguer l'innovation radicale de l'innovation
incrémentale. L'innovation radicale modifie complètement une
situation antérieure des conditions d'utilisation d'un produit tandis
que l'innovation incrémentale qui se traduit par une action
d'amélioration des produits déjà existants.
Donc, la multiplicicité des approches d'innovation
reflète la complexité du processus de l'innovation.
1.2. L'importance de l'innovation financière
Dans un contexte caractérisé par une concurrence
de plus en plus acharnée, l'innovation devient l'un des
déterminants les plus importants de la pérennité des
entreprises. Vivre, c'est s'adapter. Gagne, c'est anticiper. Pour se faire,
toute entreprise est appelée aujourd'hui à montrer toutes ses
capacités d'évolution et d'adaptation à son environnement
par le renouvèlement de ses produits/ services et mêmes ses
méthodes d'attraction d'une nouvelle clientèle.
Bref, l'importance de l'innovation financière
découle de sa facilitation de l'activité économique et
même l'allocation des ressources.
(1993); Rajan et Zingales (1998). De plus, selon Frame and
White (2004) l'innovation financière est considérée comme
un phénomène important dans un secteur d'une économie
moderne.
En fait, elle permet d'améliorer la
compétitivité pour la quasi-totalité des activités
de production et de service ainsi que le développement du secteur
financier qui aura des effets positifs directs sur l'économie.
De plus, l'innovation financière connaît un
développement « fulgurant » parallèlement au mouvement
de libéralisation, l'évolution rapide des technologies facilite
de plus en plus les transferts financiers internationaux. La finance est en
effet liée au traitement de l'information.
En outre de point de vue de la clientèle, l'innovation
financière était le moyen qui a permis d'encourager la
concurrence à travers l'attraction d'une nouvelle clientèle en
mettant à sa disposition des instruments satisfaisants ses besoins.
Autrement dit, le client est la principale source d'innovation. Ainsi,
l'entreprise qui veut innover doit interroger ses clients et voir quelle
catégorie du produit veulent acheter. Notamment, elle est amenée
à savoir quel changement faut-il utilisé à partir de leur
comportement vis-à-vis des produits existants sur le marché.
Donc l'innovation financière permet de :
- Mettre à disposition les produits et les services
satisfaisants les besoin de la clientèle. - Améliorer les profits
et par la suite la survie de l'entreprise.
- Accroître l'efficience du système financier en
incorporant des technologies financières performantes.
- Gérer l'instabilité des taux
d'intérêts ; l'innovation financière pousse, en
renforçant la concurrence, les taux d'intérêts à la
baisse.
- Faciliter le passage d'un compartiment à l'autre du
marché (taux variables, taux fixes, comptant, terme).
5 Fatiha For, «Les sources de production
d'innovation dans les petites et moyennes entreprises agroalimentaires»,
page5.
1.3. Facteurs influençant l'innovation
financière
Selon Nicolas et Hy (2000) le processus d'innovation
apparaît comme « un processus d'apprentissage où les
capacités internes et externes de l'entreprise se combinent dans des
interactions avec son environnement»5.
Autrement dit, la capacité d'innovation des firmes se
construit d'une part à partir de leur aptitude à acquérir
de l'information dans le cadre d'interactions avec l'environnement et d'autre
part à partir de deux types de facteurs influençant
généralement l'innovation financière à savoir les
facteurs externes et les facteurs internes.
1.3.1. Facteurs externes
Parmi ces facteurs on peut citer ;
a- Le pouvoir de marché
Le pouvoir de marché est défini comme le pouvoir
des firmes à élever le prix au dessus du coût marginal. Ce
n'est que dans le modèle abstrait de la concurrence parfaite que les
entreprises n'ont pas de pouvoir de marché. Dans le monde réel,
il y a des coûts fixes et aussi de la différenciation de produit,
de sorte que les entreprises ont un certain pouvoir de marché.
La notion du pouvoir de marché provient de
l'hypothèse de « monopole » élaboré par
Schumpeter (1950) qui est considéré comme le premier
économiste qui a placé « le pouvoir de marché »
au centre de sa théorie économique. Il a fait procurer que le
pouvoir de marché est nécessaire aux entreprises innovantes.
Cette hypothèse repose sur deux raisons ;
La première raison est liée aux problèmes
de parasitisme associé à des idées nouvelles (Un
innovateur peut rapidement avoir des suiveurs immédiats), et la
deuxième raison est liée aux difficultés d'obtention du
financement pour les investissements importants et incertains dans la recherche
et développement, c'est-à-dire, la raison de l'innovation est une
raison de pouvoir de marché.
Autrement dit, les entreprises qui possèdent d'un
pouvoir de marché (vente a un prix plus élevé et par la
suite générer des profits plus élevés) peuvent
facilement s'intervenir dans un processus d'innovation. Et ce parce que le
pouvoir de marché est apparait comme un élément
moteur de l'innovation donc du progrès technique et de
la croissance économique (rôle de l'entrepreneur
Schumpetérien).
b- La technologie
Suite au développement croissant et continu dans le
secteur technologique, les établissements de crédits ont
introduit des nouveaux moyens de paiement à savoir, les distributeurs
automatiques des billets (DAB/GAB), les cartes de paiement, les cartes
monétiques....
c- Conditions macroéconomiques
Ces conditions sont caractérisées toujours par
l'instabilité. Par exemple, les fluctuations des prix, des taux
d'intérêt, des taux de change ce qui créer des incertitudes
et des risques et sont donc susceptibles de stimuler plus l'innovation (pour
atténuer ces risques). De ce fait, la causalité entre les
innovations et les taux d'intérêts par exemple se manifeste en
deux sens. Le niveau et la variabilité des taux d'intérêts
ont largement suscité la demande et l'offre des nouveaux instruments.
Les taux d'intérêts ont des incidences sur les innovations
financières, le sens d'influence est difficile à
déterminer. Une plus grande instabilité est susceptible
d'être associé à une accélération du rythme
de l'innovation.
1.3.2. Facteurs internes
Parmi ces facteurs on peut trouver :
a- La taille de l'entreprise
Les établissements de crédits qui
bénéficient d'économies d'échelle et de pouvoir de
marché pourraient être plus aptes à innover que les plus
petites. Cette affirmation, inspirée des travaux de Schumpeter (1950) au
milieu du dernier siècle, considérait les ressources au niveau de
leur disponibilité, de leur accès et du contrôle que leur
détention procurait sur l'environnement, comme stimulant l'innovation,
Vossen (1998). Autrement dit, plus la taille de la banque est grande plus la
vente des produits portant sur l'innovation est susceptible d'être
grande, ce qui améliore les profits.
En outre, une grande taille permet aux banques de tenir compte
des économies d'échelle inhérentes pour les installations
de recherches et développement ce qui favorise la capacité de la
banque en matière d'innovation et même au niveau d'absorption des
difficultés rencontrées dans le processus d'innovation, Lhuillery
et Pfister (2009
b- L'appropriabilité
Jusqu'à récemment, les sociétés
financières ont été très limitées dans leur
capacité à protéger leurs nouvelles idées au moyen
de brevets. Même lorsque les entreprises ne disposent pas des brevets,
elles peuvent souvent les appliquer facilement. En conséquence, des
nouvelles idées de produits sont diffusées rapidement à
travers les concurrents, Tufano (1989).
Selon leurs travaux théoriques, Herrera et Schroth
(2002) soulignent que même lorsque les inventions ne peuvent être
brevetées, les banques d'investissement ont des incitations
considérables pour développer de nouveaux produits, il pourrait
être prévu que le manque de protection par brevet peut inciter les
banques à innover.
c- Les ressources financières
Beaucoup d'études suggèrent une relation entre
les flux de trésorerie et les dépenses de recherche et
développement. Plusieurs travaux ont examiné cette relation de
manière plus systématique. Selon Campbell (1988) ce facteur joue
un rôle crucial dans les études de recherche et
développement.
Plus la banque possède des moyens financiers importants
plus elle se penche sur l'innovation puisqu'elle est capable d'absorber toutes
les dépenses relatif à l'introduction d'un tel processus. De
plus, Hall (1990) a montré que les banques qui augmentent leur influence
tendent à réduire les dépenses en recherche et
développement.
2. Fondements théoriques de l'innovation
financière
Depuis les années 30, l'étude du concept de
l'innovation financière constitue l'un des domaines de recherche les
plus importants en finance. Ce domaine de recherche a été
stimulé par une série d'articles et même d'ouvrages sur
l'innovation financière commencée par les analyses de Shumpeter
(1934), Silber (1975) et Kane(1983).
Les analyses de Silber et Kane (1983) accordent des fondements
théoriques aux innovations visant à relâcher certaines
contraintes, tel est le cas de la réglementation, pour que
l'activité bancaire s'améliore. Aussi, d'autres analyses comme
celle de Desai et Low (1987) mettent l'accent sur le rôle de la demande
qui représente une source d'innovation.
Cependant, le processus d'innovation financière
n'apparu pas par hasard mais se révèle de trois théories
à savoir, la théorie de la contrainte, la théorie de la
demande des caractéristiques et enfin la théorie des
marchés contestables
2.1. Théorie de la contrainte
L'innovation financière n'est jamais spontanée,
elle n'est pas le fruit du hasard, mais elle est à l'origine d'un
ensemble des théories incitant son émergence. Silber (1975) est
le premier qui a élaboré la théorie de la contrainte
causant l'apparition des innovations. Cette théorie met l'accent sur
trois types de contraintes qui sont :
- La réglementation.
- L'intensification de la concurrence.
- Les risques liés à la volatilité accrue
des taux d'intérêts et des taux de change.
Ce modèle de contraintes convient à
l'étude des stratégies des intermédiaires bancaires
à gagner des degrés de liberté. L'innovation
financière est donc le produit de toute contrainte règlementaire,
Romey (2006).
2.1.1. La règlementation
Ce type contraint d'ordre réglementaire joue un
rôle permanent dans l'essor et le développement de l'innovation
financière. Il pousse les banques à développer des
stratégies leur permettant de créer de nouveaux produits. Dans le
cas des Etats-unis par exemple, l'écart entre les taux
d'intérêt appliqués et le taux de marché a
été la cause de l'explosion de l'innovation financière au
début des années 1970.
Les contraintes réglementaires ont été
présentées par Gurley et Shaw (1960) qui soulignent : « Dans
toute économie, la structure financière est continuellement
remodelée par les efforts des agents économiques pour
échapper aux contraintes déjà existantes
».6
Du point de vue de Miller (1986) l'innovation
financière est considérée comme le produit de la
taxation.
La paternité de la séquence
d'action-réaction revient à Kane (1983). En effet, Kane
considère que les innovations financières servent à
contourner la règlementation, elles provoquent à leur
6 Desire Elangua, « mutations financières
et financement de l'économie», 2004, page 20
tour une adaptation du champ et du contenu de
règlementation. Cette séquence qui est qualifié par Kane
comme « dialectique de règlementation » peut être
schématisée comme suit :
1) Réglementation Contournement par
l'innovation Adaptation de la
réglementation.
2) Innovation Adaptation de la réglementation
Contournement par
l'innovation.
Ce schéma met l'accent sur l'interaction entre: les
agents soumises à la réglementation et les pouvoirs publics qui
la mettent en oeuvre. Chacun modifie son comportement en fonction des actions
anticipées de l'autre. En faite, la dérèglementation de
l'industrie des services financiers est allée en
s'accélérant. Les frontières qui séparent au
paravent les fonctions des institutions financières ont
été rompues et le terrain de la concurrence s'est modifié
de façon spectaculaire.
2.1.2. La concurrence
La concurrence est considérée comme un stimulus
de l'innovation. Les travaux de Porter (2004) indiquent qu'une forte
rivalité sur le marché intérieur est un facteur clé
dans l'incitation des banques à « innover de façon à
accroître leur avantage concurrentiel ».
La concurrence joue donc un rôle fondamental dans le
développement d'innovation financière auxquelles les institutions
financières font recours afin d'augmenter, ou au moins maintenir, leur
part de marché dans la collecte des ressources. Cela engendre à
la banque innovante le rôle d'un monopole pour une courte durée et
stimule aussi l'investissement en recherche et développement.
De plus, en parlant d'une concurrence élargie et
multiforme, Silbert (1975) souligne : « Tous les intervenants ont
modifié leur comportement et les banquiers sont soumis à une
concurrence accrue, venue de l'intérieur du secteur et de plus en plus
de l'extérieur ».
Mathias et Sahut (1999) soulignent : « il s'agit de
nouveaux concurrents dont l'avantage concurrentiel peut être fondé
sur la possession d'un réseau, sur l'accès à un
marché où à la connaissance de la clientèle.
»
Néanmoins, avec l'apparition de la banque à
distance et l'adoption de l'internet comme anal de distribution des produits et
services bancaires, d'autres types de concurrents ont émergé. Ces
nouveaux concurrents, qui détiennent un réseau de clients et
même des compétences spécifiques dans la maîtrise des
informations, constituent une menace pour les banques classiques. C'est le
début d'une véritable «spirale de déclin » comme
la précise Dietch (1996) et qui souligne que c'est le contexte
technologique et l'innovation qui ont déclenché cette «
spirale de déclin » dans le secteur bancaire.
2.1.3. Le risque
Le risque constitue l'un des types de contraintes stimulant
l'innovation financière. De nombreuses dévaluations et crises
spéculatives, qui sont accompagnés par une aggravation de la
variabilité des taux d'intérêts et des taux de change, ont
déstabilisé le système de parité fixe connu par
«Bretton Woods». Cela permet l'accélération des
innovations financières qui sont considérées comme un
moyen permettant de réduire le risque.
Généralement, dans un tel environnement, les
nouveaux produits visent à réduire ces types de risques.
Autrement dit, un environnement ou le taux d'intérêt varie induit
une demande de d'instruments financiers. Parmi les réactions à
cette stimulation nous citons par exemple les comptes de dépôts et
des investissements, les prêts à taux flottant et les produits
dérivés. Cela permet le transfert des risques. C'est la
diversification de risque
2.2. Théorie de la demande des
caractéristiques
La théorie de la demande des caractéristiques
qui est élaborée par Lancaster (1971) porte sur la volonté
de répondre à une demande des consommateurs. Selon cette
théorie, le client parait la principale source de l'innovation. Selon
Desai et Low (1987) plus le nombre des consommateurs sera grand (existence des
différentes caractéristiques), plus l'innovation sera profitable
(en terme de rendement et de liquidité). En effet, les institutions
financières ne peuvent pas exister si elles ne savaient pas
répondre aux besoins des clients.
De ce fait, à titre d'exemple, si la banque veut
innover elle doit tout d'abord interroger ses clients et voir quelle
catégorie de produits préfèrent acheter. Notamment, elle
est amenée à savoir quel changement faut-il adopté
à partir de leur comportement vis-à-vis des produits existants. A
ce stade, Lancaster (1971) souligne : « les biens sont dotés de
caractéristiques à travers lesquelles le consommateur exerce ses
préférences....le consommateur a une variété
idéale et choisit sur le marché le produit qui
s'en rapproche le plus.....plus la distance entre la variété de
marché qui est proposée et la variété idéale
du consommateur est grande, plus le potentiel d'innovation est grand, car il
existe une demande non assouvie ».
Aussi, les clients deviennent de plus en plus exigeants. Sur
les marchés des services, la demande est essentiellement une demande de
renouvellement qui met le client en situation de force. En fait, le client
reste toujours le seul juge.
L'évolution rapide de la technologie à pour
conséquence de raccourcir le cycle de vie de produit. De point de vue de
Silber (1975), « la théorie de la demande des
caractéristiques s'applique facilement aux innovations de produits, mais
reste difficilement transposable aux innovations de processus »
2.3. Théorie des marchés contestables
Tout d'abord, un marché contestable est un
marché sur lequel la concurrence supportable
préserve les prix concurrentiels, même si le marché est
dominé par une seule banque. Cette théorie qui a
été énoncée par les économistes
Baumol, Panzar et Willig en 1982, souligne qu'une banque
concentrée peut être compétitive si et seulement si les
barrières à l'entrée sont inexistantes. Un marché
contestable est caractérisé par:
- La libre entrée sur le marché
- L'absence d'obstacles juridiques, technologiques et même
financiers - L'absence des coûts irrécupérables à la
sortie.
- L'interdiction des prix et profits excessifs.
Toutes ces conditions encouragent le comportement de
l'innovation financière et même de la concurrence de l'entreprise
en entrant sur le marché avec ; soit des nouveaux produits/ services
soit améliorer les produits / services déjà existants.
3. L'innovation financière dans les banques
De nos jours, les innovations financières jouent un
rôle crucial dans la survie des institutions financières notamment
les banques.
3.1. Importance de l'innovation financière dans
le secteur bancaire
Aujourd'hui, l'environnement bancaire est
caractérisé par une concurrence de plus en plus acharnée.
De ce fait, les banques sont appelées a choisir les meilleures
opportunités pour protéger leur survie.
Les innovations financières sont utilisées par
les banques comme une variable stratégique d'un coté pour
répondre à une demande de diversification et d'autre coté
pour assurer leur pérennité sur le marché.
Aussi, les innovations financières permettent aux
banques la disparition de certaines difficultés fonctionnelles. Cela
peut assurer une relation durable et stable entre les banques et leurs clients.
A ce stade et selon Batiz-Lazo et Woldesenbet (2006), l'évolution des
marchés des banques internes et externes ont été choisis
parce que dans le dernier quart du 20 siècle ce secteur est
caractérisé par:
* Les changements de réglementation tels que le
Financial Services Act (1986), le Building Society Act (1986) ont tous
modifié l'intensité de la concurrence sur les marchés
financiers, en permettant aux institutions financières et non
financières de diversifier leurs produits et services.
* L'évolution des technologies de l'information et des
télécommunications (IT) a réduit les obstacles
vis-à-vis des marchés bancaires et a contribué à
atteindre une plus grande échelle. Elle a également
facilité l'adoption rapide des innovations financières en rendant
plus facile l'imitation.
* Les changements dans les besoins des clients ont modifié
l'intensité concurrentielle.
* L'émergence de preuves documentées qui
suggère que les banques étaient plus susceptibles d'adopter les
innovations comme une réponse aux défis concurrentiels et
institutionnels.
Donc le but essentiel de toute innovation financière
est d'atteindre l'équilibre financier voir même dégager des
profits afin d'assurer la pérennité et le développement du
secteur bancaire.
3.2. Nature et typologie de l'innovation
financière
L'innovation financière revêt une importance
cruciale dans la conjoncture économique et financière des pays en
voie de développement. Cependant, des produits financiers, des
institutions financières et même des processus
apparaissent d'une façon croissante et continue. On distingue deux
natures d'innovation financière selon leur importance :
? Innovation mineure (incrémentale) consiste en une
simple amélioration technique des produits et services
déjà existants.
? Innovation majeure (radicale) consiste à la
création de nouveaux produits et /ou services.
Différents études empiriques essayent de trouver
une taxonomie adéquate de l'innovation financière. Le premier
apport sur ces aspects empiriques, provient de Schumpeter (1934), qui a
proposé une typologie des innovations selon les quatre variantes
suivantes :
3.2.1. L'innovation de produit
Elle correspond à l'utilisation de nouveaux actifs ou
services financiers offerts par les institutions ou encore les marchés
financiers. Toutefois, l'innovation de produits peut constituer une rupture
nette avec les produits existants ou un simple changement au niveau de
certaines caractéristiques des produits financiers. Dans ce sens,
Boissieu (1986) souligne qu'« il' y a innovation lorsque certaines
caractéristiques individuelles sont changées, ou que leur
combinaison sont modifiées».7 Ainsi,
l'innovation de produit est une extension de la gamme des produits
financiers
Ceci entraîne une évolution des produits et/ ou
services bancaires:
- Les cartes bancaires : Carte CIBT, carte VISA, carte
MASTERCARD EXCELLENCE, carte VISA GOLD....
- La banque à domicile
- Internet banking
- Global SMS
- Message SWIFT
- Rapide EFFET
Enfin, Simon et al. (2002) ajoutent que
l'introduction de nouveaux produits/services sur le marché permet d'une
part, l'amélioration de la compétitivité et d'autre part
le renforcement de la rentabilité et même de la
productivité des banques.
Donc, l'innovation de produit consiste à mettre sur le
marché des nouveaux produits en assurant la vulnérabilité
des créateurs.
7 Lassoued Anis, «innovation financière et
développement de l'économie tunisienne», 2008, page 25
3.2.2. L'innovation de processus
Quant à elle, elle repose sur l'incorporation des
nouvelles technologies de paiement (les cartes de paiement), les distributeurs
automatiques de billets (par exemple la création d'un réseau
DAB/GAB) et le développement des terminaux électroniques de
paiement (TPE).
Autrement dit, l'objectif suivi par les banques est de
parvenir à une automatisation puis à une industrialisation de
l'ensemble de leur processus. Cela s'applique selon deux étapes : La
première consiste à introduire une technologie courante à
un nouveau domaine alors que la deuxième nécessite une
technologie d'information.
D'où le passage d'une économie matérielle
à une économie immatérielle (de connaissance). On prend
comme exemple : la production assistée par ordinateur (P.A.O.), la vente
sur internet ou la vente par correspondance. En fait plusieurs institutions
financières ont recours à ce dernier type d'innovation
(technologie d'information) afin de pouvoir communiquer, en toute
sécurité, entre elles d'un côté, et avec le client
d'autre côté. En résulte que ce type d'innovation facilite
la gestion des flux d'information et de financement.
De plus, Les innovations de processus peuvent être
destinées à diminuer les coûts unitaires de production ou
de livraison, à augmenter la qualité et à fournir des
produits nouveaux ou sensiblement améliorés, Manuel d'Oslo de
l'OCDE (2005). Fagerberg et al. (2004) soulignent que si l'introduction de
nouveaux processus est communément supposé avoir une vision
claire, elle va affecter positivement sur la croissance des revenus et d'emploi
et ce en raison de sa réduction des coûts.
3.2.3. L'innovation de marché
Elle est en étroite relation de concomitance avec les
deux premières. Toutefois, l'innovation de marché se
définie comme l'exploitation d'un nouveau compartiment d'un
marché traditionnel ou l'ouverture d'un marché nouveau. Celle-ci
intervient généralement quand il ya volonté de
développer la finance directe dans les pays à économie
d'endettement où il y a une dominance de l'intermédiation
financière. Prenant l'exemple de l'apparition d'un nouveau marché
monétaire en Février 1969 (BVMT) et d'un marché
monétaire en devise en Mai 1989. C'est grâce à l'innovation
de marché que le passage d'une économie d'endettement à
une économie de marché a été rendu possible
Cependant, l'innovation de produits et l'innovation de
marché ne sont pas sans interrelation. La question qui se pose est :
est-ce que l'innovation de produits qui précède l'innovation
de
marché ou l'inverse ? En fait, la création de
produit nouveau pourrait nécessiter le développement
simultané d'un compartiment du marché.
3.2.4. L'innovation organisationnelle
Elle est relative aux modifications dans la structure des
organisations, dans l'agencement des processus de production et dans la
répartition des rôles entre les acteurs économiques.
Prenant l'exemple de l'organisation scientifique du travail (l'OST),
l'organisation du travail à flux tendus et l'invention des grands
magasins (19ème siècle). Une innovation organisationnelle indique
donc les stratégies de croissance des institutions financières
notamment les banques ; prenant le cas de création des
conglomérats financiers en grande Bretagne et aux Etats-Unis dans les
années 80. Ces conglomérats financiers prennent la forme
d'opérations de fusion d'acquisition, de concentration et même de
centralisation.
Autrement dit, l'innovation organisationnelle est la mise en
oeuvre d'une nouvelle structure organisationnelle ou la modification des
processus d'affaires au sein d'une organisation. La technologie contribue
fortement à ce type d'innovation, en ce qui concerne la gestion des
flux, la gestion des relations avec les clients, les fournisseurs, les
investisseurs...
En fait, la nature des innovations financières est
déterminée par la confusion entre le degré de
développement du marché financier et les traditions
financières nationales.
3.3. Les déterminants de l'innovation
financière
Peu d'auteurs qui ont mis l'accent sur les déterminants
de l'innovation financière dans leurs travaux de recherche
néanmoins nous pouvons citer Tovar (2009) et Mabrouk et Mamoghli (2010).
Parmi ces déterminants on trouve :
3.3.1. La taille
Les recherches antérieures suggèrent que la
taille de l'institution financière est un facteur important pour
l'adoption de l'innovation financière et que les institutions
financières de grandes tailles sont plus capable de payer leur
coûts fixes liés au développement de nouvelles
technologies. Un second argument en faveur de l'impact positif d'une grande
taille est l'existence d'imperfections dans les états financiers du
marché. En fait, la disponibilité des fonds internes est
importante dans les grandes entreprises puisqu'elle permettra à financer
les investissements liés à l'innovation processus, Galande et
Fuente (2003). De plus, Dow (2007) examine l'influence de la
taille sur la décision de l'adoption de l'Internet et le PC par les
caisses bancaires. Il constate que les grandes entreprises ont plus facilement
accès au financement extérieur.
En outre, l'étude de la Buzzacchi et Al. (1995)
confirme l'effet positif de la taille sur la distribution des nouvelles
technologies telles que l'ATM (Automatic Teller Machine).
Mesure de la taille : elle est
notée SIZE et mesurée par le logarithme de la moyenne du total
des actifs de la banque.
Ceci nous permet d'énoncer la première
hypothèse :
H1 : La taille a un effet positif sur la performance des
banques
3.3.2. Les ressources financières
Elles jouent un rôle primordial puisqu'elles permettent
à l'entreprise non seulement de fournir les entrants nécessaires
à l'innovation mais aussi d'absorber les coûts de l'innovation
ainsi que les pertes résultant des possibles échecs et de
réaliser des projets novateurs, Telsaz et al. (2003). Selon les
différents travaux de recherche il s'avère que la banque qui
utilise des ressources financières très importantes est plus
susceptible d'adopter des innovations financière que ce soit en termes
de produits ou même en termes de processus.
Mesure des ressources financières :
elle est noté RF (Ressources Financières) et
mesurée par la moyenne des profits nets.
Ceci nous permet d'énoncer la deuxième
hypothèse :
H2 : Les ressources financières affecte
positivement la performance des banques
3.3.3. La diversification
La plupart des auteurs ont montré l'existence d'une
relation négative entre l'innovation financière et le niveau de
diversification. Boot et Thakor (1997) constatent que, dans une banque
universelle, l'innovation financière est inférieure à
celles d'un système financier où les banques commerciales et les
investissements sont fonctionnellement séparés. Ils en
déduisent que la tendance naturelle d'une banque universelle est moins
innovante.
Le modèle de Kanatas (2003) est basé sur le fait
que ce sont les importances de l'économie (faible coût
d'information, des économies d'échelle et même la gamme des
produits offerts sur le marché) qui motivent l'intégration
bancaire dans ses activités que ce soit le crédit ou
l'émission, ce qui entraîne la réduction de l'innovation
dans l'industrie où il ya intégration des services financiers.
En outre, la littérature a suggéré que
les entreprises diversifiées souffrent de coûts d'agence graves
liées à l'investissement aux innovations financières, ce
qui décourage les gestionnaires à s'impliquer dans le processus
d'innovation, Denis et Al (1997).
Mesure de la diversification : elle
est notée Div (Diversification) et mesurée par la moyenne
de D.
Note :
D = (1-I2X - 1I)
Avec : X = revenus (sauf les revenus qui proviennent
des intérêts) / revenu net
d'exploitation
Ceci nous permet d'énoncer la troisième
hypothèse :
H3 : La diversification améliore la performance
des banques
3.3.4. La concurrence
Pour déterminer le niveau de la concurrence sur le
marché on utilise les indices de concentration à savoir l'indice
Herfindahl-Hirshman. Ce dernier permet d'évaluer le degré de
concurrence sur un marché à partir de la part de marché de
chaque banque.
L'indice de Herfindahl-Hirshman se calcule à partir la
part de marché. Il est défini comme étant la somme des
carrées de la part de chaque entreprise dans un marché
particulier. Plusieurs travaux de recherche montrent une relation positive
entre la concurrence et l'innovation, voir Porter (1990), Klundert et Smulders,
(1997) et enfin Boone et Van Dijk (1998). Selon Schumpeter (1950) une forte
rivalité sur le marché encourage les banques à innover
afin d'accroître leur avantage concurrentiel. Dans une étude sur
le secteur bancaire de 11 pays d'Amérique latine, Yildirim et
Philippatos (2007) indiquent qu'une rivalité sur le marché pousse
les banques de se livrer à une différenciation de leurs produits
offerts et permet à la stimulation de l'innovation financière.
Où Sj est la part de marché de
l'entreprise, j et n est le nombre d'entreprises. Selon la
formule définie ci-dessus, le IHH varie entre (1/n) et 1 avec n
le nombre d'entreprises sur le marché. Plus l'IHH d'un secteur est
fort, plus la concurrence est concentrée. Les travaux théoriques
et empiriques qui utilisent la concurrence comme mesure de l'innovation
financière sont multiples notant par exemple Frame et White (2004).
Ceci nous permet d'énoncer la quatrième
hypothèse :
H4 : La concurrence a un effet positif sur la performance
des banques
3.3.5. La participation étrangère
Plusieurs auteurs considèrent que la participation
étrangère a un effet positif sur l'innovation en raison des
sources supplémentaires à ceux de l'entreprise nationale qui
peuvent utiliser les parties étrangères, Lofts et Loundes (2000)
et Love et al. (1996).
Yildirim et Philippatos (2007) constatent qu'un haut niveau de
participation étrangère dans le capital des banques est
associée à un niveau élevé de
compétitivité, ce qui permet à l'amélioration de la
qualité et la différenciation des produits offerts et stimule
l'innovation financière par l'introduction des compétences, des
techniques de gestion et même des technologies modernes.
Mesure de la participation étrangère
: elle est noté PE (Participation Etrangère) et
mesurée par la moyenne de la participation étrangère.
Ceci nous permet d'énoncer la cinquième
hypothèse :
H5: La participation étrangère
améliore la performance des banques
3.3.6. La participation publique
L'un des objectifs de la privatisation d'opérations
bancaires est de favoriser la concurrence et l'innovation financière.
L'évaluation prouve que l'augmentation de la participation publique
décourage l'adoption de l'innovation que ce soit en termes de produit ou
même en termes de processus appartenant à l'activité non
traditionnelle (de manière significative à 5%).
En outre, dans leur étude empirique Mabrouk et Mamoghli
(2010) expliquent la non-significativité des capitaux publics sur
l'adoption des services monétiques par le fait que pendant les
dernières années l'Etat Tunisien a suivi un programme
étendu de mise à niveau du système monétique qui
est conduit par la banque centrale. En fait, une présence importante de
l'Etat stimule la banque à financer ses projets qui sont risqués
ou peu lucratifs.
Généralement, la participation publique favorise
l'imitation des innovations de processus (appliquant les systèmes
électroniques de paiements à 1%). En fait, ces dernières
années la Tunisie a connu une importante initiative visant à
moderniser les Systèmes de paiements électroniques. Dans ce cas,
les résultats prouvent qu'une participation publique
élevée stimule l'introduction du système
électronique de compensation imposé par la banque centrale (au
niveau significatif de 1%).
Mesure de la participation publique :
elle est notée PP (Participation Publique) et mesurée
par la moyenne de la participation publique.
Ceci nous permet d'énoncer la sixième
hypothèse :
H6 : La participation publique n'est pas significative
en termes de performance des banques
4. L'innovation financière en Tunisie : contexte
de secteur bancaire
Un tel nouveau système financier qualifié de
« nouvelle ère » traduit de multiples transformations
technologiques et économiques. L'importance donnée à ces
mutations dépend de leurs incidences directes et indirectes sur la
totalité de l'économie et particulièrement pour le secteur
bancaire tunisien qui se trouve au centre de ces changements. Ces changements
se résument au phénomène de la globalisation.
Cette dernière résulte de la révolution
technologique, l'ouverture des frontières ainsi que la
dérèglementation.
Actuellement, le système bancaire vit une concurrence
accrue et interne en matière de recherche des ressources. La
globalisation a fait exploser le monopole des banques et a laissé la
porte ouverte à des nouveaux intervenants qui ont
développé une activité en marge de leur activité
principale. Ainsi pour s'adapter au nouvel environnement, ces banques doivent
intégrés les nouvelles technologies de moyens de paiements dans
leur processus de travail. Ainsi, le minitel, l'internet, la monétique,
le porte monnaie électronique....sont venus enrichir le secteur bancaire
et permettre d'automatiser les transactions avec leurs clients.
C'est pourquoi, il convient à ce niveau d'étudier
l'évolution du système bancaire tunisien.
4.1. L'évolution du système bancaire
tunisien
L'innovation financière dans le secteur bancaire
tunisien a été retardée par rapport à plusieurs
pays, voir la Turquie, et ce à cause du processus de
libéralisation qui a été réalisé de
manière partielle. En fait, toute initiative des institutions
financières requiert l'approbation de la politique monétaire.
D'où la prédominance de l'innovation publique grâce
à l'influence du système législatif et
réglementaire sur l'adoption de nouveaux produits financiers en Tunisie.
En effet, Le système bancaire Tunisien a connu deux phases
d'évolution financière : la première commence après
l'indépendance alors que la deuxième s'avère suite
à la ratification de la loi de la libéralisation en 1987 (date de
libéralisation financière).
4.1.1. Avant 1990
Pendant de nombreuses années, le système
bancaire tunisien a connu une gestion administrative couverte par des
systèmes de protection ce qui a influencé négativement sur
les banques. En faite ces derniers subissaient de nombreuses contraintes. Avant
1987, il apparaissait comme un système basé sur une
économie d'endettement. Il y avait aussi le problème de
cloisonnement ainsi que l'absence de la concurrence. Malgré le nombre
élevé d'institutions financières qui constituent le
système bancaire tunisien, la concurrence est quasiment absente.
Ce système reste caractérisé par la
prédominance de la banque centrale. L'autorité de cette
dernière s'explique par certaines raisons :
- La règlementation qui régit les activités
du secteur.
- La situation financière des banques et l'insuffisance de
leurs ressources propres les
obligent de s'assurer un refinancement auprès de la banque
centrale tunisienne.
- La prédominance au sein du secteur bancaire des
compartiments mixtes où l'Etat détient un véritable
contrôle.
Avec l'existence des opérations financières
importantes (à savoir la fixation des taux d'intérêts, les
règles de concurrence...) qui ne peuvent être
exécutées que par la banque centrale, les banques tunisiennes
sont obligées de rester sous la houlette de cette dernière. En
effet, tout était défini par la BCT. Jusqu'en 1987 le
système bancaire tunisien a évolué dans un contexte
réglementaire rigide.
«BREF, TOUT EST SOUS LE CONTROLE DE L'ETAT».
4.1.2. Après 1990 (date de mise en place de la
monnaie élèctronique)
A partir des années 1986-1987 et suite au processus de
la libéralisation financière qui a été
initiée dans le cadre d'un Plan d'Ajustement Structurel
(PAS)8 élaboré par le Fonds
Monétaire
8 Le P.A.S.: Plan d'ajustement structurel est un
programme de réformes économiques que le Fonds
monétaire international (FMI) ou la Banque mondiale mettent
en place pour permettre aux pays touchés par de grandes
difficultés économiques de sortir de leur crise
économique. Il s'agit d'un ensemble de dispositions dont certaines
agissent sur la conjoncture et d'autres sur les structures et qui
résultent d'une négociation entre un pays endetté et le
Fonds monétaire international (FMI) pour modifier le
fonctionnement économique du pays (le FMI conditionnant son aide
à la mise en place de réformes qu'il considère
pérennes).
International (FMI), le système financier tunisien
semble régénérer une période nouvelle empreinte de
dynamique, de propension à l'innovation financière et à
l'amélioration du produit financier.
C'est-à-dire il a subi des profondes mutations qui ont
touchés toutes ses institutions. Ces mutations ont été
basées sur plusieurs processus. Parmi ces processus on trouve
l'innovation financière qui, avec l'exigence de la clientèle
d'aujourd'hui et l'apparition des nouveaux produits, est devenue une
matière première pour la réalisation des objectifs.
Depuis lors, ces mesures de libéralisation
financière entreprises par le gouvernement tunisien incitent les
différents établissements financiers à s'intégrer
dans un contexte de mondialisation. Ceci permet aux banques tunisiennes de
prendre l'initiative de mettre en place les innovations financières (des
produits bancaires et des nouveaux canaux de distribution) par le biais de la
technologie. En 1990, la Tunisie a mis en place un programme global qui vise la
modernisation du secteur bancaire et ceci à travers la création
de la Société Monétique Tunisie (SMT). Cette
dernière à promu le développement de l'utilisation de la
carte de paiement.
De plus, le système bancaire tunisien a connu une
croissance remarquable durant les dernières années suite à
la mise en place d'un système de télé compensation
bancaire afin d'améliorer la qualité des services bancaires et
surtout l'attraction de nouvelle clientèle.
De ce fait, l'intermédiation bancaire dans les pays
émergents occupe une place importante au sein du système
financier et les banques jouent un rôle central dans l'allocation des
ressources disponibles. En d'autre terme, les performances économiques
des pays émergents sont de plus en plus conditionnées par
l'efficacité de leurs systèmes bancaires.
Alors que, le système bancaire tunisien
n'échappe pas à ce constat. Ainsi, le système financier
tunisien dont, les défaillances ont été observées
au milieu des années quatre-vingt a subi de nombreuses mutations
traduites par une émergence de nouveaux établissements
financiers, un essor remarquable de la micro-finance, un passage de
l'illiquidité à la surliquidité des banques et l'adoption
des réformes financières. Les mutations du système
financier tunisien ont été initiées par le pouvoir public
avec l'appui des institutions financières internationales, le FMI (Fonds
monétaire international), la Banque Mondiale qui ont mis en place un
ensemble de
mesures sur le plan financier, monétaire et juridico
institutionnel en vue de rétablir l'équilibre financier des
banques et permettre une meilleure allocation des ressources à
l'économie.
Dans un contexte caractérisé par
l'internationalisation des économies et par une
intensification de la concurrence, il devient nécessaire au
système bancaire tunisien de renforcer sa compétitivité et
ce à travers deux phénomène : le phénomène
de la globalisation et le phénomène de 3D
(déréglementation/ désintermédiation/
décloisonnement).
La globalisation financière
Durant les dernières années, l'économie
mondiale a connu un ensemble d'évolution dans tous les domaines plus
particulièrement dans le domaine financier. C'est le processus de la
globalisation. Ce dernier est un concept associé à la mutation
financière, Romey (2006) souligne : « la globalisation
apparaît comme le facteur commun à l'ensemble des transformations
qui ont affecté le fonctionnement des systèmes financiers
».
Le contexte de la globalisation est caractérisée
par :
- La concurrence s'exerce de main en main sur le territoire
national.
- L'intensité de la concurrence étrangère
qui porte sur la qualité et la nouveauté de produit. En fait, une
grande vague de concurrents est toujours en état de veille
menaçant ainsi la survie de l'entreprise.
- La forte croissance de la demande : si la croissance
s'intensifie, c'est que le client fait retour en force sous l'influence et
l'évolution des innovations. Donc on assiste à une
diversification de la demande.
Depuis les années 80, on se courir à ce qu'on
appelle le "big bang financier"9 qui permet l'explosion des
marchés financiers. Comme tous les gouvernements des pays
développés qui
9 Big Bang Financier : apparu en 1980 avec
l'arrivée des changes flottants et le moindre souci de tenir son taux de
change, les états relâchent largement leur emprise sur les
banques. Un vaste mouvement de dérèglementation du secteur
bancaire voit le jour. Les distinctions impératives entre banques de
dépôts et banque d'affaires sont supprimées. La banque et
l'assurance peuvent se mêler. Les banques peuvent devenir agent de
change. Le concept de banque universelle tend à s'imposer en même
temps que des concentrations ont lieu. Les pratiques financières
changent également. Les changes flottants offrent la possibilité
pour les banques de couvrir les risques de changes.
essayent tout le temps d'élaborer une politique
conforme aux révolutions financières, l'Etat tunisien aide
à bâtir un réseau financier sain. Pour cela, il a mis en
oeuvre durant toutes ces dernières années une stratégie
basée sur la libéralisation économique et
financière dans le but de pousser les établissements de
crédit notamment les banques à mettre en place l'innovation
financière. Surtout que les deux dernières décennies
témoignent du rôle croissant que joue l'innovation
financière dans le développement et même la survie des
banques.
Donc, l'unification de la finance à l'échelle
mondiale nécessite, outre que le processus de la globalisation,
l'invocation de la règle des trois « D » qui définit
les caractéristiques de cette évolution à savoir le
décloisonnement, la déréglementation et la
désintermédiation.
Règle de 3D
Actuellement, personne ne peut nier que la monté des
marchés financiers internationaux et l'intégration
financières sont intimement liés. On assiste alors à une
intensification croissante des flux de capitaux et aussi à l'ouverture
des économies. En d'autres termes, la finance globale devient la
réalité première. Il convient donc d'évoquer la
règle de trois « D », Romey (2006).
- La dérèglementation
financière: Les crises bancaires et financières
des années 30 avaient conduit à une vague
dérèglementation destinée à stabiliser les
systèmes financiers. Malgré que cette règlementation ait
réussi à atteindre la stabilité des systèmes
financiers, elle est apparue à la fin des années 60 comme une
source de rigidité. Ce phénomène est né aux Etats
Unis, pour ensuite gagner à des degrés divers les autres
marchés. La dérèglementation consiste à
éliminer les restrictions qu'empêche la libre circulation des
capitaux à l'échelle internationale. Elle relève d'un
double optique ; Une optique libérale qui consiste à rendre aux
marchés les rôles régulateurs et une optique pragmatique
consistant à la mise en place d'un cadre règlementaire plus
souple et mieux adapté. Cette dernière permet la création
de multiples organismes à savoir la création du MATIF
(Marché à Terme des Instruments Financiers) qui
développe les produits dérivés. Cet effet s'observe dans
de nombreux pays en voie de développement, à savoir la Tunisie,
qui ont libéralisé leur marché pour attirer les
investissements étrangers.
- Le décloisonnement des
marchés: Ce phénomène a été
développé par la dérèglementation
financière. Il consiste à enlever les barrières entre les
différents marchés. Romey (2006) définit ce
phénomène comme la disparition des frontières entre les
différentes établissements financiers, ainsi que la disparition
des dispositions qui entravent l'activité financière, tant au
plan international qu'au plan national. Au niveau international, ce
développement consiste à la liberté accrue de circulation
des capitaux qui a été développé par la remise en
cause des contrôles de changes. Tandis qu'au niveau national, elle s'est
traduite à la fois par l'extension géographique,
l'élargissement de l'activité bancaire et enfin par un abandon
des fixations par les autorités monétaires des taux des
rémunérations sur les opérations financières.
- La désintermédiation
financière: le passage de la finance indirecte à
la finance directe. Cette distinction entre la finance directe et la finance
indirecte est due aux fondateurs de la théorie d`intermédiation
financière qui sont Gurley et Shaw (1974). Ils ont adoptés deux
visions qui mettent en évidence le choix entre la technique de
distribution (recours au marché financier) et la technique
d'intermédiation (recours aux banques). Romey (2006) stipule que la
désintermédiation financière est la conséquence
directe de la logique de la dérèglementation et du
décloisonnement des marchés. Elle signifie le recours direct des
opérateurs internationaux, pour combler leurs besoins de financement ou
pour placer leurs excédents, sans passer par des intermédiaires
financiers et bancaires. La désintermédiation consacre
essentiellement le développement de la finance directe qui s'effectue
par le marché au détriment de la finance indirecte qui s'effectue
par le biais des crédits bancaires. Généralement, ce
phénomène est étroitement lié à la notion de
titrisation : »qui consiste à placer des effets à court
terme renouvelable, et qui donne à l'emprunteur l'assurance d'un
financement à long terme, avec, le plus souvent, l'engagement par la
banque de rependre elle-même ce papier si elle ne trouve pas
acquérir sur le marché ». En fait, En France, par exemple,
la titrisation est organisée sur la base indirecte à partir d'un
fond commun de créances (FCC) dont le rôle principale est
d'acquérir des créances (cédés par une banque
contre une liquidité) pour émettre des parts
représentatives qui font l'objet d'un placement.
A travers le phénomène de (3D)
le système bancaire tunisien essaye de faire face aux mutations
de la libéralisation et de la globalisation financière. Cette
stratégie a pour effet l'augmentation de la concurrence entre les
établissements financiers. C'est pourquoi le rôle de la
réforme financière en Tunisie réside dans la
création d'un espace financier homogène dans lequel l'argent
circule librement et sans aucune difficulté.
4.2. Différents produits et processus
d'innovation financière sur le marché interbancaire tunisien
Tout d'abord, dans notre étude on doit
s'intéresser aux banques de dépôts. Ce choix des banques de
dépôts est intéressant en raison de la
réglementation ce qui exige un certain degré d'uniformité
de la part des banques en matière de rendement. En outre, la
récente déréglementation dans le secteur bancaire tunisien
abouti à une concurrence accrue, augmentant ainsi la motivation des
banques à utiliser les nouvelles technologies dans leur processus de
production et de distribution et de diversifier la gamme de produits et
services offerts dans le but d'obtenir un avantage compétitif
certain.
En outre, nous avons choisi de se concentrer sur ce type de
banques pour plusieurs raisons. Premièrement, les banques de
dépôt anciennes ont montré un comportement remarquable
d'innovation afin de se doter d'avantages concurrentiels par rapport aux autres
banques locales et étrangères. Deuxièmement, les banques
de dépôts sont les premières banques qui font recours
à une large catégorie de clients et des opérateurs et
effectuent plusieurs fonctions à la fois: la collecte des
dépôts, la distribution des crédits, les opérations
de change et les opérations sur titres. L'actionnariat privé et
étranger est encouragé par l'Etat Tunisien dans le cadre de
processus de privatisation. En faite durant ces dernières années,
on observe que le nombre de banques privées a dépassé le
nombre des banques publiques.
Tableau 1: Liste des innovations de
produits et processus
Les innovations de produits
|
Les innovations de processus
|
* L'activité d'intermédiation
traditionnelle:
|
*Services de paiement électronique :
|
- Crédit-bail
- Crédit express
- Prêt auto
- Flexible prêt hypothécaire à taux
d'intérêt
- Ligne de crédit (jusqu'à 3 fois la somme
de l'épargne)
- Plan d'épargne pour enfants
- Compte de placement
- Les dépôts en devises
* L'activité d'intermédiation non
|
- Carte à bande magnétique (débit)
- Carte à bande magnétique (débit et
carte
de guichet automatique)
- Carte à bande magnétique (ATM et
carte de crédit)
- Distributeur automatique des billets
- Guichet automatique
- Terminal de paiement électronique
*Système d'évaluation des risques
|
*Système de compensation électronique
|
traditionnelle:
|
(chèques, virements, retraits)
|
- Certificats de dépôt
- Société d'investissement obligataire
ouvert
- Transfert de fonds
- Couverture à terme
- Phone banking (serveur vocal)
- Télécopieur bancaires
- Sms bancaires
- Net bancaire (l'accès au compte et la
consultation des opérations sur le compte)
- Carte à bande magnétique (carte d'affaires
avec des privilèges).
|
Source : Sites web des
banques10
10 Les informations figurant dans le tableau
proviennent des sites web des banques tunisiennes et même de l'article de
Mabrouk Abir et Mamoghli Chokri, « dynamic of financial innovation and
performance of banking firms: context of an emerging banking industry »,
2010, p17-35
Ce tableau illustre la dynamique d'innovation dans le secteur
bancaire tunisien. Nous utilisons le terme innovation pour faire
référence à un produit ou un procédé nouveau
introduit pour la première fois dans le secteur bancaire Tunisien.
Il y avait un léger désaccord entre les experts
concernant la classification des processus d'innovations. Ce désaccord
concerne les quatre cartes magnétiques ainsi que les produits
télématiques (téléphone bancaire, fax, l'internet
bancaire). Ils ont finalement été identifiés par plusieurs
experts comme étant à la fois produit et processus
d'innovation.
Enfin, ces experts ont décidé de classer ces
cartes en tant que des processus d'innovation, sauf pour la carte VISA qui a
était considérée comme une innovation de produit.
Pour l'internet bancaire (l'accès au compte et la
consultation des opérations financières) ont été
développés qu'en 2006 dans les banques tunisiennes.
En outre, afin d'élargir leurs réseaux bancaires
électroniques, les banques tunisiennes ont élargi les modes de
paiement électronique (TPE), les guichets automatiques ATM (Automatic
Teller Machine) et même les distributeurs automatiques (Automatic Cash
Dispenser). Ces derniers peuvent être utilisés pour retirer de
l'argent en utilisant une carte bancaire et même offrir des services
complémentaires tels que la visualisation de transfert et la
consultation de compte.
Conclusion
Créer des nouveaux produits ou mettre en place des
nouveaux processus permet de garantir la croissance et la
compétitivité de la banque. Ainsi, toute banque qui refuserait
cette « fuite vers l'innovation » verrait rapidement ses produits
devenir obsolètes et inutilisables, ses procédures devenir lentes
et moins performantes. Cette définition montre bien l'importance de
l'innovation financière. Pour mieux comprendre ce concept on lui a
consacrée quatre sections en essayant de proposer une réponse
espérant qu'elle soit utile à la question : Qu'est ce que
l'innovation financière ?
Dans un premier temps, nous avons étudié
l'innovation financière en général. Nous avons
définit dans un premier lieu l'innovation financière, ensuite
nous avons présenté son rôle crucial dans l'économie
en indiquant les différents facteurs (internes ou externes)
influençant l'innovation financière.
Dans la deuxième section, nous avons
présenté les fondements théoriques de l'innovation
financière.
Pour la troisième section, nous avons
présenté l'importance de l'innovation financière dans le
secteur bancaire ainsi que ses différents types tout en se concentrant
sur ses déterminants. En effet, il n'y pas une taxonomie bien
précise des innovations financières à cause du
caractère complexe de ce processus.
En outre, en passant à la dernière section on a
essayé de présenter l'expérience Tunisienne en
matière d'innovation financière. En effet, la Tunisie a
procédé à une révision radicale au sein des
marchés de capitaux par l'introduction de plusieurs réformes et
ceci dans le but de renforcer les entreprises vers le financement direct, la
concurrence ainsi que la diversification des instruments financiers.
Dans le cadre de cette théorie de l'innovation
financière, et suivant l'évolution et les mutations
financières et pour être au niveau de la concurrence aussi bien
interne qu'externe, les banques tunisiennes ont essayé de diversifier
leurs produits/ et services afin d'améliorer leur performance.
Donc comment peut-on présenter le concept de
performance bancaire?
Chapitre 2 : La performance bancaire
Depuis les années 80, la performance bancaire est
devenue au coeur des discussions et des débats afin de contrôler
l'activité au sein des institutions financières notamment les
banques. Ces discussions ont pour objectif l'identification des
paramètres permettant d'expliquer la performance bancaire, de clarifier
sa notion et de préciser les outils de sa mesure. En effet, la
performance bancaire englobe différents concepts à savoir,
l'éfficacité, l'efficience, la pertinence.... L'un des
problèmes majeurs du concept de la performance bancaire pourrait
être l'ascendance des sciences de gestion.
Généralement, on peut définir la
performance ou l'efficacité comme la capacité de l'entreprise
à réaliser ses objectifs. Néanmoins, ce concept suscite
deux catégories d'interrogations interdépendantes : qu'est ce que
la performance et comment peut-on la mesurer?
Ce chapitre est organisé comme suit : La section 1
présentera le concept de performance bancaire ainsi que ses dimensions.
La section 2 traitera les différents outils de mesure de performance.
Enfin, la section 3 analysera la relation qui existe entre l'innovation
financière et la performance bancaire.
1. Aperçu sur le concept de la performance
bancaire
Le concept de performance bancaire est devenu un thème
de recherche important. Il est largement généralisé dans
la littérature managériale, mais il existe seulement une
connaissance peu développée de ce qui constitue vraiment ce
concept.
Néanmoins, les banques se trouvent désormais
contraintes d'améliorer leur productivité et leur efficience en
adoptant plusieurs stratégies et en se focalisant entre autres sur
l'amélioration de leur performance bancaire. Il s'agit, en effet, pour
elles, de faire face à une concurrence de plus en plus acharnée,
or, la viabilité à long terme de ce secteur dépend de son
degré d'efficience. Selon Villarmois (2001), avant d'aborder le
problème de la mesure, il est nécessaire de préciser ce
que recouvre la notion de performance. Le problème de définition
de ce concept est à l'origine des difficultés de son
évaluation. Nous consacrerons, donc, la suivante sous section à
l'éclaircissement de la notion de performance bancaire.
1.1. Définition
Il existe une multitude définitions pour ce concept,
ces définitions varient selon le domaine traité. La performance
constitue le but final recherché par les institutions bancaires.
D'après Khemakhem (1976), la performance est un mot de
racine latin mais se sont les anglo-saxons qui ont donné les termes les
plus proches de la performance et qui sont :
- « to perform » en anglais signifie : accomplir une
tâche avec régularité, méthode et application, la
mener à son accomplissement d'une manière convenable. Plus
particulièrement, c'est donner un effet à une obligation,
réaliser une promesse, exécuter les clauses d'un contrat.
- « performance » en Latin signifie : donner
entièrement forme à quelque chose. Prenons le cas de la
performance du personnel d'une organisation qui consiste à donner forme
et réalité au système de normes planifié par les
dirigeants.
Porter (1987) définit le concept de la performance
comme « un triangle de contrôle de gestion».
Figure 1 : Triangle de contrôle de gestion
de Porter
- La pertinence : elle certifie de la convenance des objectifs
fixés aux contextes.
- L'efficience : elle signifie bien faire et faire sans perte,
peu importe ce qu'il fait. C'est le côté « plus, mieux, plus
vite, moins cher » de la performance. Autrement dit, c`est la
capacité de réaliser un profit avec le minimum des ressources.
- L'efficacité : elle est définie par le petit
Larousse comme étant la capacité à atteindre ses buts. On
pourrait dans ce sens parler d'une efficacité/résultats.
La définition d'une banque performante ne se limite pas
à l'analyse de sa rentabilité financière. Dans cette
perspective, Marmuse (1997) définie la performance en tant qu'un: «
revêt des aspects multiples, sans doute convergents, mais qui
méritent d'être abordés dans une logique plus globale que
la seule appréciation de la rentabilité pour l'entreprise ou pour
l'actionnaire».'' Il explique, en effet, que
la performance doit être vue sous 3 angles majeurs : la stratégie
globale de l'entreprise, la structure organisationnelle et enfin la
rentabilité financière.
Par ailleurs, Bourguignon (2000) définit la performance
« comme la réalisation des objectifs organisationnels, quelles que
soient la nature et la variété de ces objectifs. Cette
réalisation peut se comprendre au sens strict (résultat,
aboutissement) ou au sens large du processus qui mène au résultat
(action)....»'2
Chatti (2010) affirme que dans le domaine financier, la
performance d'une banque est définie comme le taux de rendement qu'elle
réalise.
Dans le domaine de la gestion, la performance est
définie comme le résultat de l'ensemble des efforts d'une
entreprise. Ces efforts consistent à faire les bonnes pratiques, de la
meilleure façon, au bon moment, au moindre coût, afin de produire
les bons résultats répondant aux besoins des clients.
Economiquement, les institutions financières viables
sont celles qui génèrent de la valeur au profit de leurs
actionnaires. C'est-à-dire, la performance tient compte de la
rentabilité financière des actionnaires.
Enfin, en ce qui concerne la performance commerciale des
banques, celle-ci peut être appréciée par l'un des
éléments suivants :
? La part de marché
? La satisfaction des clients
? L'engagement de nouveaux clients
Au regard de ces différentes définitions, nous
pouvons affirmer qu'elles s'accordent sur plusieurs points, essentiellement
parce qu'elles montrent que la performance est associée à
l'efficacité et à l'efficience.
11 Valérie Bocque, «Evaluation et
contrôle de la performance», 2002, page 7. 12Yves, «
mesure de la performance globale »,1980, page 7
1.2. Distinction efficacité/ efficience
Aujourd'hui, l'efficience est présentée comme un
élément de performance des institutions financières
mettant en rapport un résultat obtenu avec les moyens mis en oeuvre.
C'est la maximisation des résultats et/ou la minimisation des moyens ;
c'est une rentabilité. Pour Mintezberg (1990), l'efficience est «
une efficience démontrée, une efficience prouvée et
surtout une efficience calculée ». Autrement dit, une institution
financière est efficiente si elle utilise au mieux ses moyens. C'est la
capacité à transformer des inputs en outputs selon une
stratégie donnée. Ce qui permet d'apprécier les
performances et de développer d'une entité et de la situer par
rapport à ses concurrentes. Par ailleurs, la théorie de
l'efficience-X, qui est élaborée par Leibenstein (1996), est
fondée sur l'examen des institutions financières utilisant leurs
ressources à un niveau sous optimal.
Dans la littérature l'efficacité reste une
notion liée étroitement au résultat annoncé.
Généralement, l'efficacité d'une entreprise se mesure par
rapport aux objectifs fixés. En fait, les chercheurs mesurent
l'efficacité des banques de manières différentes et ce
parce que l'efficacité est définie par des critères
conformes à la représentation que font les théoriciens et
les praticiens. Elle implique une évaluation des activités, des
résultats, des produits offerts et même des effets de
l'organisation sur son environnement.
Efficacité et rentabilité vont
généralement en similaire mais pas toujours. Ainsi une banque
peut être efficiente et efficace, ou encore ni efficiente ni efficace,
Ostroff et Schmitt (1993). L'efficacité est le rapport entre les
résultats obtenus et les objectifs fixés. Elle est définie
comme la capacité de l'entreprise à réaliser ses
objectifs. Quant à l'efficience, elle représente le rapport entre
les moyens et les résultats obtenus. Autrement dit, l'efficience se
réfère au ratio output / input.
En définitive, la notion de performance apparaît
comme une notion plus complète que l'efficacité et l'efficience,
car elle signifie aussi un dépassement. C'est une mesure du
succès perçu par le public : donc elle englobe
l'efficacité et l'efficience.
1.3. Les indicateurs de performance
Un KPI (key performance indicator), indicateur de performance
est un concept permettant de présenter une information
synthétique et visuelle sur la situation d'une banque, d'un secteur,
d'un marché,...
Autrement dit, un indicateur de performance est un ensemble de
mesures orientées sur un aspect décisionnel de la performance
globale de la banque.
Figure 2 : Les indicateurs de performance
Un indicateur de performance a pour but d'assurer le pilotage
d'une activité. Il entraîne toujours une décision, Alain
(2011).
Nous pouvons aussi nous référer à Chatti
(2010) qui considère que la performance d'une
banque peut être jugée par l'intermédiaire de
deux types d'indicateurs :
- Indicateurs sur les ressources (la capacité
financière de la banque)
? Dépenses du personnel
? Dépenses d'une filiale
- Indicateurs sur les services (l'action et le succès)
? Volume des dépôts
? Nombre de clients
1.4. Dimensions de la performance
Les travaux de recherche qui traitent ce concept concluent
à une représentation multicritères de cette notion. La
performance a été un concept unidimensionnel mesuré par un
seul indicateur (le profit) et ce en raison de la focalisation des
gestionnaires sur les problèmes internes à l'institution
financière.
A la lumière de cadre historique, on remarque que le
concept de la performance ne remplit qu'un seul rôle : la maximisation
des profits pour les actionnaires. De plus, la banque qui présente un
lieu de rencontre des motivations divergentes des acteurs qui participent
à son développement. De ce fait, la performance est devenue un
concept multidimensionnel et tous les acteurs n'ont pas la même
perception de la performance.
Selon les travaux de Villarmois (2001), le concept de
performance se décompose en deux visions. La première vision est
relative aux attentes des parties décisionnaires (actionnaires), c'est
la pérennité de l'entreprise. La deuxième vision, quant
à elle, est relative aux attentes des parties non décisionnaires
(environnement). Chacune de ces visions contient deux dimensions de
performance.
Dans le même sens, Amblard (2007) souligne : « le
concept de performance est cependant loin d'être unidimensionnel ; il
existe autant d'approche de la performance que de parties prenantes :
performance économique, technique, environnementale... Chacun la
construit en fonction des objectifs qu'il assigne à l'organisation
».13
Selon Gadioux (2010), la performance est un concept à
deux dimensions, la première est la performance financière alors
que la deuxième est la performance sociétale. Cette
dernière englobe la performance économique, la performance
environnementale et la performance sociale.
Figure 3 : Modèle de performance des
banques14
13 Amblard M. (2007), « Performance financière : vers
une relecture critique du résultat comptable », page 1
14 Gadioux, S. (2010), « relation entre la
performance sociétale et la performance financière des
organisations, page 6
Légende : «+ » = lien positif ; « /
» = lien neutre ; «-» = lien négatif ; «?» =
lien non prédéfini
La figure ci-dessus présente les interactions entre la
performance sociétale et la performance financière dans le
contexte du secteur bancaire, Gadioux (2010).
1.4.1. La performance d'un point de vue stratégique
: la pérennité de l'entreprise
a- La performance économique
La performance économique est la création de
valeur ajoutée par l'entreprise. Celle-ci contribue à
l'amélioration de la rentabilité. Elle se calcule en comparant le
résultat de l'institution financière à la valeur des
moyens mise en oeuvre pour l'obtenir. Par ailleurs, elle réside dans la
survie de l'entreprise et sa capacité à atteindre les objectifs
fixés.
En fait, la compréhension de la performance
économique peut aussi provenir d'une analyse éclairée du
compte du résultat, Marmuse (1997). En effet, le bénéfice
net/ la perte nette représente finalement une mesure de la
rentabilité de l'entreprise qui permet aux actionnaires et aux analystes
financiers d'apprécier la performance d'une firme.
b- La performance financière
La performance financière est liée à la
performance économique, elle en représente la dimension la plus
importante. En effet, elle désigne l'autosuffisance financière et
la réalisation d'une rentabilité maximisant l'efficacité
de l'entreprise. Autrement dit, la performance financière mesure la
rentabilité et reflète aussi bien la marge de profit. D'ailleurs,
le rôle de cette dimension trouve son écho dans la prise des
décisions financières.
En fait, l'enjeu principal de ce travail est d'étudier
la performance financière et de montrer son importance dans le secteur
interbancaire.
1.4.2. L'intégration de l'entreprise dans son
environnement : vers une performance globale
a- La performance sociale
La performance sociale est basée essentiellement sur la
relation entre la banque et ses clients. C'est grâce à la
fidélité des clients que la performance sociale peut
présenter des avantages en améliorant les résultats de la
banque. Dans cette même perspective, Woller (2004) affirme : « la
performance sociale assurera à terme un rendement financier important
».15
15 « Au-delà des bonnes intentions :
évaluation de la performance sociale des institutions de micro finance
», page 2.
Aussi, la performance sociale est la traduction effective dans
la pratique des objectifs sociaux d'une institution; ces objectifs sont
notamment l'amélioration de la qualité et l'adéquation des
services financiers, de garantir la responsabilité sociale envers les
clients. Elle exprime « le rapport entre l'effort social et global d'une
organisation et l'attitude des salariés qu'elle emploie
».16
En nous basant sur ces définitions, nous pouvons
affirmer que le fonctionnement de la banque est clairement dépendant de
l'intérêt accordé au facteur humain.
Pour apprécier la performance, il est possible de
distinguer entre l'efficience humaine et l'efficience sociale :
- L'efficience humaine exprime le rapport entre les
résultats obtenus par un groupe d'individus et le coût social de
ce groupe.
- L'efficience sociale exprime le rapport entre le
degré de satisfaction éprouvé par le personnel d'une
organisation et les objectifs de gestion des ressources humaines.
b- La performance sociétale
« La performance sociétale évalue les
apports positifs et négatifs d'une entreprise sur son environnement
». (D'après le Dictionnaire de gestion)
Par exemple, les décisions sociales, portant sur les
restructurations et les modifications dans l'organisation du travail,
génèrent des coûts que l'entreprise l'externalise.
Dans cette même perspective, Simon (1978) affirme :
« Il ne s'agit plus seulement de savoir si une firme est rentable et paie
bien ses employés, mais d'apprécier comment et avec quel
degré d'efficacité, elle collabore à la satisfaction des
besoins collectifs qui dépassent son cadre. L'important est de savoir si
la valeur ajoutée par l'entreprise représente un avantage net
pour les membres de la firme et de la collectivité qui la contient
».17
2. Les Outils de mesure de la performance
financière
Après avoir présenté un aperçu
théorique sur le concept de performance et ses implications dans la
section précédente, différents outils de mesure seront
inventoriés dans cette section. Selon une revue de la littérature
sur les déterminants de la rentabilité bancaire (Athanasoglou et
al. 2008, Barros et al. 2007, Ben Naceur 2003,...), la performance bancaire est
affectée par des variables externes et d'autres internes de nature
quantitative. La littérature suggère que plusieurs facteurs sont
susceptibles d'influencer la rentabilité des banques. Les principaux
outils de mesure de la performance bancaire restent, la taille de la banque et
les économies
16Amblard M. (2007), « Performance
financière : vers une relecture critique du résultat comptable
», page 8 17 Besassi Imen, «Les déterminants de la
performance des entreprises », 2007, Page 31
d'échelle (Bonin et al. 2003; Ben Fredj 2004), la
concurrence (Beck, 2006; Sghaier 2009), la part de marché (Sghaier,
2009), la participation de l'Etat (Mamoghli 2010)...
2.1. Les outils de mesure internes
2.1.1. Le ratio de capital
Le ratio de capital est défini comme un avantage
concurrentiel. Il est calculé de la manière suivante :
Le niveau de capitaux propres d'une banque reflète son
autonomie financière car au fur et à mesure que le niveau de
fonds propres détenu par la banque augmente, le besoin de financement
à long terme diminue. En fait, les banques dont la capitalisation est
importante réduisent le risque de se trouver en faillite. Cela a pour
effet qu'ils réalisent probablement moins de profits mais assurent leur
pérennité. D'autre part, le niveau de fonds propres a un impact
à la fois sur le niveau des investissements et sur son activité
financière (par exemple la politique de crédit, la nature des
produits/ services offerts aux clients....).
2.1.2. Le ratio de liquidité
Le ratio de liquidité se calcule de la manière
suivante :
Plus ce ratio est élevé, plus la banque pourrait
faire face à ses engagements à long terme.
Note : les actifs liquides se constituent de
prêts au jour le jour, les avoirs en caisses et les titres cotés
sur le marché.
2.2. Les outils de mesure externes
2.2.1. La rentabilité
Pour exprimer l'évolution de la rentabilité,
deux critères sont les plus souvent utilisés : le coefficient de
rentabilité économique (Return on Asset ROA) et le coefficient de
rentabilité financière (Return on Equity ROE).
La différence entre les deux mesures est que la
première s'intéresse à la valeur globale de la banque,
autrement dit la rentabilité économique. Alors que la seconde
permet d'apprécier la performance du point de vue des actionnaires.
Avec : MP : Marge de profit = Bénéfices nets
après impôt / Revenus totaux
a- Coefficient de rentabilité
économique
Le coefficient de rentabilité économique (Return
On Assets ROA) ou encore « rentabilité des actifs » est une
mesure générale de rentabilité qui reflète la marge
de profit ainsi que l'efficacité de l'institution. Celle-ci mesure en
pourcentage le rapport entre le résultat net et le total d'actifs. Plus
simplement, elle mesure la façon dont l'institution utilise ses
actifs.
Avec :
? est la variation entre t
et (t-i) et c'est dû au fait que l'adoption
d'une innovation financière est un processus cumulatif de n
années.
Cet indicateur permet de donner une indication sur la
capacité des actifs à générer des revenus. En
effet, plusieurs études telles que l'étude de Mouldi et al.
(2011) qui utilise la ROA comme un outil de mesure de la performance bancaire.
Ils constatent que l'activité principale des banques tunisiennes reste
la principale source de leurs revenus.
ROE?MP* RA* LF
b-Coefficient de rentabilité
financière
Le coefficient de rentabilité financière (Return
on Equity ROE) ou encore "rentabilité des capitaux propres" est une
notion économique d'inspiration anglo-saxonne. Celle-ci mesure en
pourcentage le rapport entre le résultat net et les capitaux
propres investis par les actionnaires.
Ce coefficient peut être calculé selon
différentes méthodes : 1ère méthode
:
Avec : RN = résultat net
? est la variation entre t et (t-i)
2ème méthode :
RA : Rendement de l'actif= Revenus totaux / Actifs totaux moyens
LF : Levier financier = Actifs totaux moyens/ Fonds propres moyens
Cet indicateur est souvent considéré comme l'un
des plus importants des ratios financiers. Il mesure la capacité d'une
entreprise à générer des profits à partir de ses
capitaux propres nets (capitaux moins dettes). Cela permet de voir comment une
entreprise génère de la croissance avec chacun des euros
investis. Cependant, toutes les entreprises ayant un ROE élevé ne
font pas forcément de bons investissements. Certaines ont un ROE
élevé car elles ne requièrent que peu de capitaux propres
(cabinet de conseil, par exemple).
Comme beaucoup de ratios financiers, le ROE ne prend son sens
que lorsqu'on compare des entreprises d'un même secteur. Un ROE
élevé ne donne aucun bénéfice immédiat.
2.2.2. L'efficacité (EF)
L'efficacité est notée EF. Plusieurs
études ont utilisé l'efficacité comme un indicateur de
performance voir Mabrouk et Mamoghli (2010), Barros et William (2007). Par
ailleurs, les résultats figurant dans l'étude de Mabrouk et
Mamoghli (2010) montrent que l'adoption d'innovations de produit n'a aucun
effet sur l'efficacité. En outre, cette dernière selon ces
auteurs n'a aucun impact sur l'adoption d'innovations de produits.
Avec : ? est la variation entre t et (t-i)
2.2.3. La diffusion
Elle est notée Spr (Spread), cette
variable se définit comme la variation de l'écart entre t et
(t-i). La propagation étant la différence entre le taux d'emprunt
sur les prêts accordés et ceux payés sur les
dépôts collectés. Autrement dit, c'est l'écart entre
le taux prêteur et le taux emprunteur. Selon multiples études tel
est le cas de Mabrouk et Mamoghli (2010) la diffusion élevée a un
impact positif important sur l'imitation des nouveaux produits concernant
l'activité traditionnelle d'intermédiation. C'est parce qu'il est
susceptible d'augmenter la marge d'intermédiation des banques s'ils
adoptent plus d'innovations appartenant à leur activité
principale.
En outre, la diffusion permet à la banque de
protéger son risque de crédit avec la constitution des
dispositions pour des dettes douteuses, qui augmente son incitation pour
développer d'abord son propre système d'appréciation de
risque (à un niveau 5%).
Avec : ? est la variation entre t et (t-i)
2.2.4. Le risque
Le risque est une exposition à un danger potentiel,
inhérent à une situation ou une activité. La
définition la plus courante du "risque" évoque "le danger
éventuel plus ou moins prévisible". Ce caractère de
prévisibilité étant déterminant pour le
gestionnaire qui souhaite agir en amont de la survenue même du danger. En
fait, l'évaluation des risques est le facteur déterminant de
toute prise de décision du gestionnaire. En s'appuyant sur plusieurs
études, à l'instar de celle de Mamoghli et Mabrouk (2010) qui
utilisent le risque comme une mesure de performance des banques, on distingue
qu'il s'agit d'une relation inverse entre le risque et la performance. En
d'autres termes, un niveau élevé de risque se traduit par une
dépréciation au niveau de la performance bancaire et vice
versa.
Avec : R : risque
? est la variation entre t et (t-i)
2.2.5. La part de marché
La part de marché d'une entreprise est le
chiffre qui traduit la position que l'entreprise occupe sur son
marché, elle est notée MS (Market share) et elle
correspond à la part d'activité du marché (en
volume ou en valeur) réalisée par l'entreprise.
Généralement, La part de marché permet de
refléter pour l'entreprise à la fois la fidélité de
sa clientèle, sa position de force vis à vis de ses
clients et fournisseurs ainsi que son attractivité.
Pour mesurer la performance des banques, plusieurs chercheurs
ont utilisé la part de marché en tant qu'indicateur de
performance notant le cas de Mamoghli et Mabrouk (2010). Ils ont conclu que le
développement de nouvelles technologies permet aux banques de
générer la
fidélité des clients et même d'attirer
d'autres clients potentiels, et, ainsi, renforcer leur position sur le
marché afin d'accroître une part de marché importante.
Avec : ? est la variation entre t et (t-i)
2.2.6. La valeur marchande
C'est Le prix le plus élevé estimé qu'un
acheteur paierait et un vendeur accepterait pour un actif dans un marché
ouvert et concurrentiel. D'un point de vue comptable, c'est le coût de
remplacement d'une action obtenu en déduisant la réalisation
estimée et les coûts estimés. En fait, la valeur marchande
est utilisée comme un indicateur de mesure de performance des banques et
elle est notée MV (Market Value). Des multiples chercheurs ont
utilisé cet indicateur pour mesurer la performance bancaire à
l'exemple de Lieven Baele, Olivier De Jonghe et Rudi Vander Vennet (2007).
Selon ces chercheurs, si une banque possède des avantages comparatifs
qui ont un impact positif sur sa performance à long terme, cela devrait
être reflété sur sa valeur de marché. La valeur de
marché d'une banque est égale à la valeur actuelle des
bénéfices que la banque s'attendait à gagner. En outre,
Mamoghli et Mabrouk (2010) ont eu recours à la valeur marchande comme
une mesure de performance bancaire et ils ont conclu que cette valeur n'est pas
significative (au niveau de 10% des activités traditionnelles) et ce en
raison du fait que les banques tunisiennes ont encore du mal à
contrôler leur risque de crédit.
Avec : ? est la variation entre t et (t-i)
3. Le lien entre l'innovation financière et la
performance financière
Dans un environnement caractérisé par la
globalisation, les évolutions technologiques, la recherche d'une
diversification des risques et des gains d'efficience, l'innovation
financière est vue comme un facteur clé favorisant la
consolidation bancaire, Chapman et al. (2001). Ceci justifie le
rôle qu'on peut accorder à l'innovation financière dans la
croissance économique et même dans la création de richesse
significative. Toutefois, peu de recherches qui ont porté directement
sur la relation entre l'innovation et la performance, ce
phénomène étant considéré comme tacite,
Lerner (2002), Tufano (2002) et Frame et White (2004).
Néanmoins, pour traiter le lien entre l'innovation
financière et la performance financière il faut tout d'abord
prendre en considération la relation entre l'innovation
financière et la croissance économique.
3.1. Innovation financière et croissance
économique
L'importance donnée aux innovations financières
dépend de leurs incidences directes et indirectes sur la sphère
économique. Parmi les travaux les plus importantes examinant le lien
entre le développement financier et la croissance économique on
trouve les travaux de King et Levine (1993) qui ont mis en évidence le
rôle important du système financier dans le développement
de la croissance économique. Cette dernière constitue l'objectif
fondamental de toutes les économies du monde. Elle représente
l'accroissement de la richesse nationale. Ces auteurs ont
développé un modèle estimé sur la base d'un
échantillon composé de 80 pays sur la période (1960-1989).
Ils ont voulu tester si le niveau de développement financier permet de
prévoir la croissance économique à long terme,
l'accumulation du capital et même l'amélioration de la
productivité.
De plus, la révolution technologique, qui constitue un
ensemble d'innovations qui se traduisent par des transformations profondes,
permet la naissance d'un paysage financier intensifié par l'introduction
des innovations technologiques, à savoir l'internet banking, affecte
à son tour la croissance économique.
En effet, les innovations technologiques se présentent
comme une opportunité permettant d'améliorer la
rentabilité des institutions financières ce qui stimule la
croissance économique. En outre, plusieurs théoriciens ont
discuté du système financier. Ils ont insisté sur le
rôle des institutions financières dans la croissance
économique. Certains trouvent que le rôle de ces institutions est
important dans la croissance économique: « les techniques mises en
oeuvre par les intermédiaires financiers tendent à relever le
niveau de l'épargne et de l'investissement et à repartir plus
efficacement les épargnes rares entre différentes occasions
d'investissement », King et Levine (1993).
En effet, le système financier a un effet sur les
décisions d'investissement et donc sur la croissance et ce à
travers les cinq fonctions principales élaboré par Merton et
Bodie (1995) et qui sont: la production d'information pour l'allocation du
capital entre les diverses possibilités d'investissement, le monitoring
des investissements, la diversification et la gestion du risque, la
mobilisation de l'épargne et enfin la facilitation de l'échange
des biens et services.
Le système bancaire accompli un grand nombre de
tâches (collecte de l'épargne, allocation des ressources, gestion
de l'information émission de monnaie...) qui s'avèrent
importantes pour expliquer la croissance économique.
Il paraît que le système bancaire a pour
rôle la gestion des ressources financières et les moyens de
payement et même la procuration de la liquidité qui est
nécessaire au bon fonctionnement de l'économie.
Le développement de l'intermédiation
financière favorise l'accumulation du capital. De même, la mise en
place d'un système financier plus efficace conduit à
accroître le bien-être de l'économie.
Le débat concernant le rôle des banques dans la
croissance économique a été relancé suite au
renouvellement de la théorie de la croissance. A ce stade, Schumpeter
(1950) soulignait dés le début du 20ème siècle,
« la grande importance des banques dans le fonctionnement du
système économique, et leur apport bénéfique
à la croissance à travers le financement de l'innovation
»18. Il a mis l'accent sur l'action de l'entrepreneur
capitaliste à la volonté de réaliser un profit par la
modification des conditions technologiques de la production et de la
distribution.
Il existe au sein de la communauté économique un
accord exposant que l'investissement est le moteur de la croissance. Toutefois,
nul ne peut réfuter l'importance du rôle des banques étant
donné qu'elles sont considérées comme « les canaux
quasi-uniques » du « drainage » de l'épargne vers
l'investissement. Autrement dit, les banques contribuent donc à
créer le cercle vertueux de la croissance économique qui se
présente comme suit :
18George Symeonidis, (1996), «Innovation,
taille de l'entreprise et structure du marché : Hypothèses
schumpetériennes et quelques nouveaux thèmes », page 68.
Figure 4 : Cercle vertueux de la croissance
économique
Investissement
Revenus
Production et
productivité
Aussi, selon Keynes les banques occupent une place
prépondérante parce qu'elles accordent les crédits qui
représentent la base de financement de l'investissement et même se
chargent de réduire les risques inhérents à l'incertitude
de l'avenir. C'est donc le système bancaire qui finance la croissance.
La représentation ci-dessous présente le lien entre le
système bancaire et la croissance :
Revenus? Consommation ? Taux d'intérêt ?
Thésaurisation ou épargne Croissance
Autrement dit, les institutions financières sont les
principaux circuits d'intermédiation entre l'épargne et
l'investissement. Cependant, leur efficacité, ou leur
inefficacité, est un facteur déterminant de la croissance
économique. C'est à dire lorsque les institutions
financières sont efficaces, cela permet de mobiliser l'épargne
venant de sources très diverses pour l'affecter à des usages plus
productifs, ce qui profite non seulement aux investisseurs et aux
bénéficiaires des investissements mais aussi à l'ensemble
de l'économie. Selon des études de la Banque mondiale, une
augmentation de 10 % de la densité des circuits financiers
(liquidités) s'accompagne d'une accélération de la
croissance du PIB par habitant de 2,8 %19, ce qui
est considérable.
La recherche économique récente attribue au
développement financier et aux innovations financières un impact
important sur la croissance économique, OECD (2007) et Barros (2007).
A cet égard, on peut présenter quelques points
résultants des effets des innovations financières sur la
croissance économique future :
19Les chiffres sont pris du cite web:
www.apbt.org.tn
? La gestion du risque.
? Le développement d'instruments de liquidité
externe aux entreprises. ? La modification de la structure de
l'actionnariat.
? Le développement de régulations incitatives
à l'innovation.
En se basant sur la côté décisionnelle, la
gouvernance est un concept clé de la croissance économique. En
effet, les actionnaires et les créanciers contrôlent efficacement
les dirigeants des banques, ceux-ci améliorent l'efficacité de la
gestion, le rendement du capital et encouragent les épargnants à
financer l'innovation. Ainsi, l'efficacité des mécanismes de
contrôle a un impact direct sur les performances des banques et par la
suite sur la croissance économique.
La recherche théorique assigne un rôle essentiel
à l'innovation financière dans la croissance économique
à travers ses multiples canaux. Plusieurs travaux portent sur la
causalité entre l'innovation et la croissance économique. Parmi
ces travaux, les travaux de King et Levine (1993) qui trouvent une relation
significative entre la taille du secteur bancaire et la croissance
économique dans 77 pays entre 1960 et 1989.
Donc, l'innovation financière constitue un moteur de
croissance économique et de création de richesse.
3.2. Innovation financière et performance
financière
L'innovation est considérée comme
l'évolution des nouvelles applications et procédures qui
affectent positivement la structure économique. Elle peut être
conçue comme la transformation des connaissances à des valeurs
commerciales. De ce fait, l'innovation joue un rôle primordial en raison
de son potentiel pour accroître l'efficacité et la
rentabilité des entreprises.
3.2.1. Innovation financière et performance
bancaire
Pour assurer une économie saine répondant aux
besoins acteurs économiques, le secteur financier s'avère
obligatoire. Il remplit des fonctions importantes pour l'économie. Les
exigences des acteurs économiques ont conduit à de nombreuses
mutations au niveau des prestations. Ces mutations ont beaucoup modifié
le paysage économique.
A partir de 1997, la Tunisie est entrée dans la phase
de la mise en place d'un programme global et cohérent pour la
modernisation du système financier. Cette accélération
de
L'objectif de toute banque est le désir
d'améliore plus sa performance et de bénéficier d'un
avantage concurrentiel. En effet, les banques se procurent leur part de
marché en fonction du niveau d'importance qu'elles accordent aux
innovations.
Par ailleurs, les innovations peuvent réellement
améliorer la performance bancaire à plusieurs égards. En
particulier, quatre dimensions des performances sont employées dans la
littérature pour représenter les sources de la performance
(Narver et Slater, 1990; Barringer et Bluedorn, 1999; Antoncic et Hisrich,
2001; Hornsby et al, 2002; Hagedoorn et Cloodt, 2003; Yilmaz et al, 2005). Ces
dimensions sont : l'innovation, la production, le marché et la
rentabilité.
L'innovation a un impact considérable sur la
performance des banques en profitant une meilleure position sur le
marché qui leur amène un avantage concurrentiel et même une
performance supérieure, Walker (2004).
Un grand nombre d'études portant sur la relation
innovation-performance montre l'existence d'une relation positive entre
innovation financière et amélioration de la performance bancaire
(Mabrouk et Mamoghli, 2010 ; Gurhan, Gunduz, Kemal et Lutfihak, 2005). Or cette
relation pourrait s'expliquer par le fait que les banques innovantes sont
celles qui ont pu assurer l'autofinancement de leurs projets, d'où
l'apparente relation entre la rentabilité et l'innovation.
En définitive, L'innovation est un processus dynamique
qui évolue selon un cycle de vie au cours duquel les besoins,
l'incertitude et les défis se modifient continuellement.
3.2.2. Innovation et performance des banques
tunisiennes
Le secteur bancaire tunisien a connu une période
d'accroissement suite aux mouvements de la dérèglementation et de
la libéralisation financière. La globalisation a conduit à
l'apparition de nouveaux produits (produits d'épargne et de couverture
du risque de change...), de nouveaux marchés (crédits à la
consommation), de nouvelles activités (ingénierie
financière), ainsi que l'apparition de nouveaux acteurs financiers
(établissements financiers spécialisés en financement et
établissements de recouvrement). Tous ces éléments ont
pour conséquence d'augmenter la concurrence qui affecte positivement la
performance bancaire. En effet, la concurrence est considérée
comme la structure la plus efficiente qui génère des effets
bénéfiques sur l'économie.
l'économie tunisienne, qui est accompagnée par
le programme de réforme du secteur bancaire, a stimulé les
investissements dans les différents secteurs conduisant ainsi à
une augmentation de l'offre de monnaie sur le marché. Or cette
augmentation a été traduite par la hausse des actifs et passifs
consolidés du système bancaire.
De nombreuses analyses aux Etats-Unis et dans certains pays
industrialisés s'intéressent à traiter la notion «
performance bancaire » et ses implications sur le développement
économique. Alors que les études relatives à la
performance des banques des pays en voie de développement restent rares.
Parmi les 130 études traitées par Beck (2006) sept seulement
concernent les pays en développement. Aucun des travaux retenus n'a
considéré la Tunisie.
Le travail de Chaffai (1998) est le premier qui a
analysé l'efficience des banques commerciales tunisiennes. Dans son
analyse, il a évalué l'expérience de la
déréglementation du système bancaire tunisien et a conclu
que l'efficience totale des banques s'est développée suite au
processus libéral initié en 1986. Néanmoins, il a
souligné que le taux du progrès technologique est plus
élevé que celui de la croissance. Il a trouvé comme
résultat que les banques tunisiennes sont en moyenne efficientes
après le programme de libéralisation financière.
Dans le même contexte, une étude de Chaffai et
Dietsch (1998) est orientée à l'analyse de l'évolution de
l'efficience bancaire en Tunisie. Ils ont montré que les banques de
développement sont moins efficientes que les banques de
dépôts. Ils ont conclu aussi qu'en l'absence d'un contexte
concurrentiel, il n'y a pas de tendance de l'évolution de l'efficience
sur la période 1989-1995. En ce sens et en dépit des
réformes financières entreprises, les banques sont peu
incitées à élever leur efficience en matière de la
technologie. Cook. et al. (2000) quant à eux, et pour la période
1992-1998 trouvent les mêmes résultats quant à la tendance
irrégulière de l'efficience des banques tunisiennes.
D'autres études ont estimé l'efficience des
banques commerciales tunisiennes dans le temps : telles que l'étude de
Tazarki et Karray (2002). En appliquant un modèle DFA (Distribution Free
Approach) sur un échantillon de 12 banques commerciales durant la
période 1989-1998, en vue de déterminer l'X-efficience, les
économies d'échelle et d'envergure. Tazarki (2002) a
spécifié une fonction de coût proposée par Goldberg
et Rai (1996). Ses résultats suggèrent que seulement 5 banques
commerciales tunisiennes sont aux meilleures pratiques de l'efficience
dont la BFT, la BNA, la BS, la BT et l'UBCI. Les autres
banques de l'échantillon se sont révélées non
efficientes puisque leurs coûts observés excèdent leurs
coûts prévisionnels.
Dans la même perspective, nous pouvons nous
référer à l'étude de Rajhi (2008) qui a
étudié l'impact des nouvelles technologies sur la performance des
banques tunisiennes. L'évaluation est basée sur un
échantillon de 13 banques commerciales tunisiennes pour la
période de1995 à 2000. Il a abouti au constat suivant : les
nouvelles technologies jouent un rôle croissant dans l'évolution
de l'activité bancaire, elles ne se limitent plus à accompagner
le changement, elles en deviennent le moteur des innovations. Les nouvelles
technologies constituent les bases de la concurrence entre les banques de
réseau, les banques virtuelles et les acteurs non bancaires, et
également les métiers bancaires.
En effet, les banques deviennent de plus en plus des
institutions visant à offrir des services afin de gérer des
risques du marché des capitaux dont la croissance est stimulée
par les innovations technologiques. Cette évolution témoigne,
selon Saîdane (2001), du changement d'un système dominé par
les banques vers un système dominé par les marchés.
De plus, en utilisant la méthode d'Analyse en
frontière stochastique (selon la fonction Translog) et sur un
échantillon de dix banques de dépôts et pour une
période de 20 ans (19902009), Sghaier (2009) étudie la
corrélation entre l'efficience et la concurrence dans le secteur
bancaire tunisien. Les résultats montrent une forte concurrence entre
les banques commerciales tunisiennes durant la période 1990-2009. Cette
concurrence est due essentiellement au plan de restructuration du
système bancaire tunisien sur le plan national et international. En
effet, depuis l'incorporation du PAS en 1986, les banques ont adopté une
série de reformes financières caractérisant une
transfusion d'une économie d'endettement vers une économie de
marché et aboutissant à une libéralisation de
l'activité bancaire. En outre, avec l'arrivée d'institutions
bancaires internationales entrant en compétition directe avec les
banques tunisiennes, ces dernières se sont lancées dans une
concurrence afin d'accroître leur part de marché, cherchant
à diversifier leurs activités et améliorer leurs
efficience.
Conclusion
La difficulté de fixer une définition du concept
de performance existe toujours, mais les recherches qui prennent pour objet
d'étude de ce concept tendent à le rendre plus clair et plus
compréhensible. De ce fait, on peu aller plus loin que la
définition exacte du terme, jusqu'à l'identification des facteurs
qui déterminent et affectent, que ce soit positivement ou
négativement, la performance bancaire.
En ce sens, nous avons présenté dans ce chapitre
le concept de performance dans son cadre théorique. Il apparaît
qu'elle est définie comme étant la capacité de
l'entreprise à réaliser ses objectifs. Une revue de
littérature limitée autour de ce concept a pu être
parcourue. Néanmoins, ce concept reste ambigu suite à
l'ascendance des sciences de gestion.
Dans un premier temps, nous nous sommes focalisée sur
la performance bancaire. Dans un deuxième temps, nous avons
essayé de présenter les outils de mesure de la performance
bancaire. Enfin, nous avons essayé de traiter le lien entre l'innovation
financière et la croissance économique d'une part et l'innovation
financière et la performance bancaire d'autre part.
Les recherches théoriques prouvent que la relation
entre l'innovation financière et la performance bancaire est
significative seulement pour les banques qui sont capables de payer les
coûts des innovations. Pour étudier le lien entre l'innovation
financière et la performance bancaire on doit faire recours aux
différents indicateurs ou encore aux outils de mesure de la performance
bancaire. Que ces outils de mesure soient efficaces ou pas, il est
nécessaire de vérifier et de valider empiriquement cette
idée en appliquant un certain nombre de mesure de l'innovation
financière.
Chapitre 3 : Impact des innovations financières
sur la
performance bancaire : Validation empirique
Il est clair que le financement de l'économie
tunisienne est principalement basé sur le système bancaire, voir
Ben Naceur (2003). Cette économie d'endettement s'est montrée
efficace pour assurer à notre pays un taux d'investissement
équivalent à 26% en 2002. Ainsi, il serait nécessaire de
faire développer cette industrie afin qu'elle puisse affronter la
compétition internationale, en instaurant un environnement plus
libéral et en améliorant les mécanismes de protection des
déposants.
Le gouverneur de la banque centrale tunisien a signalé que
le programme de restructuration du système bancaire, tout en tenant
compte des spécificités des banques tunisiennes, vise à
l'émergence d'un nouveau paysage bancaire qui sera marqué par une
innovation financière. Donc cette nouvelle architecture
financière permettra-t-elle aux banques tunisiennes d'accroître
leur efficacité et de mieux résister à la concurrence
internationale ?
Il faut noter que l'Etat tunisien a essayé, depuis les
années quatre vingt dix à améliorer la structure et le
fonctionnement des banques commerciales et d'investissement en encourageant les
investissements en matière d'innovations financières dans cette
industrie qui représente le nerf de notre économie. C'est dans ce
cadre d'analyse que le présent chapitre se penche sur l'effet des
innovations financières sur la performance bancaire.
Cependant on envisagera trois sections. La première
sera consacrée à présenter une revue de littérature
concernant l'impact de l'innovation financière sur la performance
bancaire. La deuxième présentera la base de données ainsi
que les hypothèses à tester. Enfin, la troisième section
discutera les résultats empiriques.
1. Débat théorique
La question de mesure de performance des banques reste une
question d'intérêt, vue la contribution du secteur bancaire et son
importance que ce soit au niveau de la croissance économique ou au
niveau de la stabilité du système financier.
Sur le plan empirique peu sont les travaux qui ont
essayé de modéliser et mesurer la performance des banques
tunisiennes, néanmoins, nous pouvons citer Sghaier (2004), Ben
Fradj (2004), Ben Naceur (2003) et enfin Mabrouk et Mamoghli
(2010). La plupart des travaux en la matière se résume à
de simples comparaisons de ratios comptables. Cette approche comparative ne
permet pas de déterminer une hiérarchie claire des banques selon
leurs performances, dans la mesure où elle n'offre aucun critère
de la performance bancaire. Dans cette étude empirique portant sur
l'impact des innovations financières sur la performance des banques,
nous allons considérer comme proxy le degré d'efficience bancaire
et la part de marché comme mesures de la performance bancaire. Cette
dernière est définie comme le taux de rentabilité qu'elle
atteint.
Sur le plan empirique plusieurs travaux ont traité
l'impact de certaines variables dites variables de contrôle sur la
performance des banques.
1.1. Les variables mesurant l'innovation
financière
L'étude de l'impact de l'innovation financière
sur la performance des banques est une question empiriquement complexe. Pour
mesurer cet impact les travaux empiriques ont souvent utilisés
différents proxies, parmi les quels on a choisi de se pencher sur deux
proxies qui sont le degré de diversification et la concurrence.
1.1.1. Degré de diversification
Le degré de diversification se mesure
généralement par le ratio résultat hors
intérêts liés aux prêts sur le résultat
opérationnel. Par ailleurs, la relation entre la diversification et la
performance a également été étudiée. Il est
possible de diviser en deux groupes : ceux qui considèrent que la
diversification a un impact positif sur la performance et ceux qui la trouvent
avoir un impact négatif.
1- Commençons par les études relevant du premier
groupe, notamment l'étude de
Dietrich et Wanzenried (2011) conclue à un effet
positif de la diversification sur la performance. D'autres travaux affirment
qu'il existe une forte relation positive entre la diversification et la
performance des banques, Chandler (1997) et Teece (1980). Jensen et Ruback
(1983) ont affirmé que la diversification permet aux banques d'explorer
de nouveaux marchés, de saisir les meilleures opportunités
d'investissement et de créer une synergie entre les différentes
régions et secteurs, augmentant ainsi la valeur de la banque et sa
rentabilité. Dans le même sens, Botte et Schmeits (2000) ont
montré que la volatilité, la probabilité de faillite et le
risque diminuent en recourant à une stratégie de diversification.
Chatti (2010) affirme de son coté, que les risques tendent à
baisser lorsque les banques sont autorisées à mener de nouvelles
activités telles que l'assurance, des opérations sur les produits
financiers
etc., à côté des activités
traditionnelles et par conséquent une meilleure performance sera
réalisée.
2- Le deuxième groupe comprend les études qui
aboutissent au résultat inverse et qui suggèrent que ce mouvement
vers des résultats non liés aux intérêts ne permet
pas d'améliorer le couple risque-rentabilité. Ainsi, Huizinga et
Demirgüç (2000) montrent que les banques dont une grande part de
leurs actifs ne rapporte pas d'intérêts sont moins profitables que
les autres. Ils relient ce résultat à l'impact positif du ratio
prêts/actifs sur la performance.
Dans cette même orientation, d'autres études
empiriques, à l'instar de celles de Barros et al. (2007) trouvent
également que les banques plus diversifiées sont moins
susceptibles d'être performantes et plus susceptibles d'offrir une
piètre performance. De Jonghe (2010) quant à lui, découvre
que la diversification au sein d'une institution n'améliore pas la
stabilité du système bancaire.
En se basant sur ces résultats et compte tenue de
contexte Tunisien, dans ce travail nous allons supposé que la
diversification influence positivement la performance des banques.
Nous nous attendions à une relation positive et
significative entre cette variable et la performance des banques
tunisiennes.
Hypothèse 3 : La diversification affecte
positivement la performance bancaire
1.1.2. La concurrence
Des travaux empiriques ont utilisés des proxies qui
reflètent la concurrence sur la performance bancaire, voir Sghaier
(2009). Pour déterminer le niveau de la concurrence deux indices de
concentration seront utilisés. Ces indices sont : l'indice
Herfindahl-Hirshman (IHH) et le ratio de concentration bancaire.
L'esprit de concentration nécessite la
créativité et l'innovation. Ces conditions sont indispensables
à toute tentative d'assurer à une banque un changement permanent,
un développement durable et, par suite, une survie et une
continuité.
En effet, dans le contexte de la Guerre Des Marchés,
l'innovation va apporter de forts changements dans la mentalité des
marchés, des banques.
Il faudra, cependant, concevoir la durabilité :
- De la pensée innovatrice
- Des changements d'orientation et de développement - Des
risques apportés sur un marché
L'innovation permettra donc de renforcer l'esprit de la
concurrence des banques au niveau marque (qualité de service) et au
niveau produit. Porter souligne que l'innovation est la clé de la
compétitivité des banques parce qu'elle conditionne leur
capacité à maintenir des avantages concurrentiels durables sur
des marchés évolutifs. Ainsi, innover permet à la banque
d'avoir un avantage concurrentiel en termes d'avantages concrets (prix).
Demsetz (1973) and Peltzman (1977) ont montré que
l'efficience peut déterminer le comportement concurrentiel des banques.
Selon ces derniers, les entreprises ou les banques les plus efficientes, sont
censées gagner plus de profits, ce qui leur permet d'avoir plus de part
de marché, d'où l'orientation vers un marché moins
compétitif.
Dans la même perspective, Gondat-Larrade and Lepetit
(2001) ont voulu étudier l'efficience bancaire, et la nature de relation
entre le niveau de concentration et le profit. Leur travaux sur les banques des
pays d'Europe centrale et orientale sur la période 1992 jusqu'à
1996, montrent que cette relation est positive. En effet, ils montrent que les
banques les plus efficientes ne peuvent pas avoir plus de parts de
marché, ce qui remet en cause l'hypothèse de l'efficience. En
effet, la notion d'efficience ne permet d'avoir des parts de marché que
seulement dans les pays dont les marchés bancaires sont
concentrés.
Aussi, Grigorian et Manole (2002) ont fait une étude
sur le marché bancaire des PECO pendant la période 1995-1998,
pour voir la nature de relation entre la concentration et l'efficience des
coûts bancaires. Les auteurs ont trouvé que la concentration du
marché a un effet positif sur l'efficience de coût des banques.
Dans le même raisonnement, Fries et Taci (2005) ont
élargit la période analysée jusqu'à 2001 et ils ont
estimé le niveau d'efficience de coût par la méthode
paramétrique, appliquant la forme Translog de la fonction de coût
des banques. En fait, en utilisant la part de la banque sur le marché
des dépôts comme indice de pouvoir de marché, les auteurs
ont abouti à une relation positive entre le pouvoir de marché et
l'efficience de coût des banques, mais le résultat est
significativement faible.
Dans son travail, Sghaier (2009) évalue la
corrélation entre l'efficience et la concurrence dans le secteur
bancaire tunisien sur la période 1990-2009. Elle a d'abord
déterminé le niveau de concurrence sur le marché bancaire
tunisien en utilisant l'indice de concentration IHH. Ensuite, en se basant sur
la méthode d'Analyse en frontière stochastique (selon la fonction
Translog), elle a régressé le niveau d'efficience sur le niveau
de concurrence.
Les résultats montrent que la corrélation entre
l'efficience moyenne des banques de dépôts tunisiennes et les
indicateurs de concentration est une relation négative. Ainsi, plus la
concentration est grande, plus l'efficience est faible. Par conséquent,
l'augmentation de la concurrence dans le secteur des banques de
dépôts tunisiennes a un impact positif sur les efficiences
moyennes.
Nous nous attendions à une relation positive et
significative entre cette variable et la performance des banques
tunisiennes.
Hypothèse 4 : La concurrence a un impact positif
sur la performance bancaire
Par ailleurs, d'autres études qui ont
étudié l'impact de l'innovation financière d'une
manière générale sur la profitabilité des banques,
à l'instar de celles de Bernardo et Kassa (2004) ou encore Mabrouk et
Mamoghli (2010).
En se basant sur les deux types de l'innovation
financière, qui sont l'innovation de produits/services et l'innovation
de processus, Bernardo et Kassa (2004) analyse l'expérience des banques
commerciales britanniques en matière d'innovation financière
toute au long de la période 1960-2003. Leur recherche contribue à
la compréhension de l'innovation dans les organisations de services et
l'importance des facteurs stimulant et contraignant l'adoption de nouvelles
technologies dans les intermédiaires financiers. Les résultats
ont suggéré que l'innovation est associée à des
changements importantes à l'intérieur et l'extérieur des
organisations bancaires (c'est-à-dire changement radical). L'innovation
dans le secteur bancaire est considérée comme un processus de
changement progressif. Ce dernier doit être considéré comme
un continuum qui modifie les environnements internes et externes des
banques.
Nous pouvons aussi nous référer à Mabrouk
et Mamoghli (2010) qui étudient la relation entre l'innovation
financière et la performance des banques tunisiennes. Ils utilisent des
données sur la période de 1987 à 2008 des dix banques
commerciales cotées en bourse. Leur étude analyse l'effet de
l'adoption de l'innovation financière (l'innovation de produit et
l'innovation de processus) sur la performance des banques. Ils trouvent comme
résultat que l'innovation financière a un effet positif sur la
rentabilité et l'efficacité. Les banques qui imitent sont moins
rentables et moins efficaces que les innovateurs. Être le premier
innovateur donne à la banque un avantage concurrentiel et une part de
marché supérieure à celle d'imitateurs. En outre, ils
constatent que le marché tunisien est plus réceptif à
l'adoption des nouvelles technologies.
La multiplication de ces enquêtes traduit certainement
la volonté de ces auteurs de mieux connaître l'ampleur de la
notion de l'innovation financière. Cette étude vise à
mettre l'accent sur la relation entre l'innovation financière et la
performance bancaire.
1.2. Les variables de contrôle
1.2.1. Taille de la banque
Comme pour de nombreuses autres variables, l'impact de la
taille sur la performance bancaire est discuté par plusieurs chercheurs,
voir De Jonghe (2010), Barros et al. (2007)... Les résultats obtenus
à ce stade peuvent être divisés en trois groupes :
1- Certains considèrent que la taille a un impact
positif sur la performance, Beck et al. (2006), et Pasiouras et al. (2007).
2- D'autres pensent que la taille a un impact négatif,
Kasman (2010), et De Jonghe (2010).
3- Enfin, un dernier groupe considère que l'impact est
non significatif, Goddard et al. (2004), Micco et al. (2007) et Athanasoglou et
al. (2008).
Les travaux empiriques émanent du premier groupe
montrent la présence d'une relation positive et statistiquement
significative entre les innovations financières et la performance
bancaire. A titre d'illustration on peut citer les travaux de Beck et al.
(2006) et Pasiouras et al. (2007). Les arguments souvent avancés pour
justifier cet impact positif sont :
- Une taille importante permet de réduire les
coûts en raison de la présence des économies
d'échelle.
- Les banques de taille importante peuvent dégager du
capital à moindre coût.
Dans le second groupe, les résultats obtenus montrent
la présence d'un impact significatif des innovations financières
sur la performance des banques, mais cet impact est négatif. Stiroh et
al. (2006) montrent la présence des effets négatifs de la taille
et soulignent que plus une banque est grande, plus elle est difficile à
gérer. En outre, les auteurs rappellent que la taille peut
résulter d'une stratégie de croissance agressive, obtenue au
détriment des marges et de la performance. Dans cette même
logique, Kasman (2010) trouve un impact statistiquement significatif et
négatif de la taille sur la marge nette et sur les intérêts
(Net interest margin) en regardant un panel de 431 institutions bancaires dans
39 pays.
De Jonghe (2010) conclut que les petites banques sont
davantage capable de résister à des conditions économiques
difficiles, tandis que Barros et al. (2007) affirment que les petites banques
ont plus de chance d'obtenir de bonnes performances et moins de chances
d'obtenir
des performances mauvaises. Inversement, les grandes banques
ont moins de chance d'obtenir de bonnes performances et plus de chance
d'obtenir de mauvais résultats.
Ferrier et Lovell (1990) ont réalisé une
étude portant sur un échantillon de 575 banques commerciales
américaines, ils ont trouvé que 88% de ces banques sont
exposées à un rendement d'échelle croissant. Ils ont
également établi que les économies d'échelle ne
confèrent aux grandes banques qu'un petit avantage de coût. Aussi,
ils ont montré que l'inefficience allocutive résulte
essentiellement de l'utilisation excessive de la main d'oeuvre et la mauvaise
utilisation du capital. C'était en quelque sorte un peu surprenant que
les banques les plus efficientes de l'échantillon appartenant à
la classe des banques de petites tailles. Ce qui est expliqué par la
bonne application de la technologie, laquelle a permis aux petites banques de
vaincre les inconvénients de coûts de capitaux ainsi de distribuer
leurs productions plus efficacement.
Enfin, les auteurs du troisième groupe ne
relèvent pas d'impact statistiquement significatif de la taille des
banques sur leurs performances, voir Goddard et al. (2004), Micco et al. (2007)
et Athanasoglou et al. (2008). Dans cette même perspective, on fait
référence à la taille d'une institution bancaire dans le
cas où le volume de ses activités influence sa performance,
Akhigbe et McNulty (2003). Ces derniers résument l'effet de la taille
sur le profit des petites banques en trois points: L'avantage structurel (AS),
l'avantage informationnel (AI) et l'avantage relationnel (AR).
1- L'AS permet aux petites banques, par rapport aux grandes,
de présenter des marges financières relativement importantes
surtout si elles évoluent dans un système bancaire faiblement
développé et peu compétitif.
2- Sur la base de l'AI et de l'AR, les petites banques sont
supposées avoir l'avantage de gérer les problèmes d'agence
du fait de leurs liens de proximité et des relations conviviales
qu'elles entretiennent avec les petites et moyennes entreprises, Peterson et
Rajan (1995).
En se basant sur ces résultats, on suppose dans cette
étude que la taille de la banque influence positivement sa
performance.
Nous nous attendions à une relation positive et
significative entre cette variable et la rentabilité des banques
tunisiennes. Cette hypothèse découle de l'observation que les
banques tunisiennes sont considérées comme de petites banques.
Hypothèse 1 : La taille de la banque a un effet
positif sur la performance bancaire
1.2.2. Ressources financières
Peu de travaux ont, jusqu'à présent,
tenté d'étudier l'effet des ressources financières sur la
performance bancaire mais nous pouvons néanmoins citer Laporta et al.
(2002), Nana (2009) et Mabrouk et Mamoghli (2010).
Grosskopf, Hayes et Yaisawarng (1993) se proposent de
vérifier s'il y a eu une amélioration significative de la
performance des banques américaines à la suite des changements
importants dans le système bancaire au cours des années 90. Les
résultats obtenus montrent qu'en moyenne les banques de leur
échantillon améliorent significativement la performance bancaire
suite à l'amélioration des ressources financières.
Nous pouvons aussi nous référer à Laporta
et al. (2002) qui montrent qu'une allocation des ressources financières
peut avoir des effets préjudiciables sur la productivité et sur
la croissance économique. De Jonghe (2010) souligne que les banques les
plus performantes sont celles qui parviennent à maintenir un niveau
élevé de ressources financières. Il a trouvé comme
résultat qu'un niveau élevé de capitaux propres
réduit le risque (de faillite) encouru par les banques. Elles peuvent
donc se permettre, en maintenant un niveau de risque constant, d'investir dans
des actifs plus risqués et dont la rentabilité attendue est bien
sûr supérieure. Il en découle une meilleure performance.
Quant à Mabrouk et Mamoghli (2010), ont trouvé
comme résultat que l'investissement dans les innovations de processus
affecte positivement la performance de la banque et ce en raison des ressources
financières élevées.
Par ailleurs, Nana (2009) précise lors de
l'étude de l'effet de la réglementation prudentielle sur les
performances du système bancaire au Cameroun, que le renforcement de la
politique de crédit augmente les profits bancaires. Autrement dit, plus
la banque octroie des crédits, plus les revenus augmentent et par
conséquent le profit aussi. Toutefois il faut signaler que la politique
de crédit peut parfois entraver la profitabilité bancaire, en
particulier lorsqu'une politique expansionniste de crédit est
incompatible avec la stratégie poursuivie en matière de recherche
de ressources financières.
En se basant sur les résultats des travaux
précédents, on avance notre second hypothèse selon
laquelle les ressources financières de la banque influence positivement
sa performance.
Nous nous attendions à une relation positive et
significative entre cette variable et la performance des banques
tunisiennes.
Hypothèse 2 : Les ressources financières
ont un impact positif sur la performance bancaire.
1.3. Hypothèses à tester
Pour étudier l'effet de l'innovation financière
sur la performance des banques tunisiennes on doit examiner les quatre
hypothèses suivantes :
H1 : La taille est une variable significativement positive
de la performance des banques tunisiennes.
H2 : Les ressources financières affectent
positivement la performance des banques tunisiennes.
H3 : La diversification améliore la performance des
banques tunisiennes.
H4 : La concurrence a un effet positif sur la performance
des banques tunisiennes.
Après l'énumération des hypothèses
à tester, passant maintenant à préciser les divers
éléments méthodologiques utiles aux différents
tests empiriques que l'on va réaliser à propos des
différentes hypothèses émises. Ces divers
éléments portent sur l'échantillon de l'étude, les
bases de données disponibles utilisées ainsi que la mesure des
différents variables nécessaires dans notre étude
empirique.
2. Méthodologie et Description de données
2.1. Présentation de l'échantillon
Dans notre étude nous avons fait recours à un
échantillon de panel, composé de 10 banques tunisiennes
cotées sur la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunisie (BVMT),
sur une période s'étalant de 1993 à 2010. Les banques
retenus sont les banques de dépôts, le choix des banques
commerciales se justifie, d'une part, par le fait que cette catégorie
des banques joue le rôle le plus important dans le financement de
l'économie Tunisienne (en effet, leur concours à
l'économie représente 94,42% du total des concours des
banques).
Ces banques sont celles ayant fournies les données
nécessaires sur toute la période et qui sont
présentés dans le tableau ci-dessous.
20
www.macsa.com.tn
Tableau 2 : Liste des banques de
l'échantillon
Liste des banques
|
Innovations financières
|
Performance bancaire
|
|
· Télésurveillance des
|
· Prenant le
|
Banque Nationale Agricole (BNA)
|
DAB.
|
cas de la
|
|
· Commerce électronique
|
BNA qui
|
Banque Internationale Arabe de Tunisie
|
avec un SPS (Système de
|
enregistre
|
(BIAT)
|
Paiement Sécurisé).
|
une
|
|
· Mobile Paiement
|
évolution
|
Banque de l'Habitat (BH)
|
(paiement des factures
|
au niveau
|
|
téléphoniques ou la
|
de sa
|
Société Tunisienne des Banques (STB)
|
recharge mobile et ce, en
|
liquidité de
|
|
utilisant les cartes
|
25000MD
|
Amen Bank (AB)
|
bancaires tunisiennes
|
en 2006 à
|
|
comme support de
|
30000MD
|
Union International de Banques (UIB)
|
paiement).
|
en 2008.
|
|
· PAYPASS (est une carte
|
· Qualité de
|
Banque de Sud (BS)
|
bancaire combinant la
|
l'actif se
|
|
carte conventionnelle avec
|
mesure
|
Union Bancaire pour le Commerce de
|
la puce permettant le
|
selon le
|
l'Industrie (UBCI)
|
paiement « sans contact », mode très innovant
qui
|
taux de couverture
|
Arab Tunisian Bank (ATB)
|
fournit aux détenteurs de
|
qui atteint
|
|
carte une façon simple et
|
53.2% en
|
Banque de Tunisie (BT)
|
rapide de faire des petits achats).
|
2007.20
|
|
· Carte Afrique
|
|
|
· Carte Mastercard (Gold, Corporate et Platinum)
|
|
|
· Carte Américan express
|
|
|
|
(Green and Gold) ? Carte international
d'allocation touristique
|
|
Notre base de données relative à
l'échantillon est composée de variables dont le choix a
été guidé par les études récentes sur la
rentabilité des banques tunisiennes.
Elle a été construite à partir des
bilans et des comptes des pertes et profits de ces banques. Notons que ces
bilans et ces comptes sont obtenus à partir des publications de
l'Association Professionnelle des Banques de la Tunisie (APBT) durant la
période de 1993 à 2010.
2.2. Description des variables
Conformément aux hypothèses, nous proposons
dans cette étude de mettre l'accent sur les variables suivantes : la
variable « performance» qui résume le processus de performance
et permet de formuler et d'évaluer les décisions
stratégiques de la banque, la variable « efficacité »
qui résume la capacité de la banque à réaliser ses
objectifs. Ces variables peuvent être affectées par des facteurs
internes tels que la taille de la banque, les ressources financières, la
diversification et d'autres externes à savoir la concurrence, etc.
Comme il a été déjà
indiqué dans le deuxième chapitre, plusieurs indicateurs peuvent
être utilisés pour évaluer la performance de la banque
à savoir ROA, ROE, EF, PM.... Dans ce stade, on a choisi deux
critères qui sont jugés les plus répondus dans la
littérature : un critère de performance et un critère
d'efficience.
Pour ce faire, nous allons commencer par présenter
dans une première étape, les variables dépendantes qui
seront utilisées dans notre modèle, ainsi qu'un ensemble de
variables indépendantes supposé avoir un impact significatif dans
l'évaluation de la performance bancaire.
2.2.1. Mesure de variables de performance (variables
dépendantes)
Le choix de variables a été guidé par les
études récentes sur la performance des banques tunisiennes, voir
Ben Naceur (2003), Bonin et al (2005) et Mabrouk et Mamoghli (2010). Les
théories de la gestion financière offrent de nombreux
critères pour l'évaluation de la performance des banques. Ces
derniers incluent les mesures de profitabilité et d'efficience. Une
mesure de profitabilité et deux mesures d'efficience sont
utilisées dans notre analyse.
La mesure de profitabilité utilisée pour
évaluer la performance des banques est:
- Le rendement des actifs (ROA) : c'est le ratio résultat
net !total actif. Il mesure la
capacité de la banque à convertir les actifs en
revenus nets.
Les deux mesures d'efficience utilisées pour
évaluer la performance des banques sont :
- L'efficacité bancaire (EF) : c'est le ratio frais
généraux/ revenu net d'exploitation.
- La part du marché (PM) : c'est le ratio crédits
garanties par la banque en question/ Total
des crédits garanties par toutes les banques.
Tableau 3 : récapitulatif
des variables dépendantes
Variables dépendantes
|
Notation
|
Définition
|
Rentabilité des actifs
|
ROA
|
Ratio du résultat net ! le total des actifs
|
L'efficacité
|
EF
|
Ratio des frais généraux! le résultat
net d'exploitation
|
Part du marché
|
PM
|
Part des crédits de la banque ! le total
des crédits des banques de l'échantillon
|
|
2.2.2. Mesure des variables indépendantes
2.2.2.1. Proxies de l'innovation
- La diversification (Div) : cette variable est
utilisée par Dietrich et Wanzenried (2011) et de Mabrouk et Mamoghli
(2010). Elle est mesurée par le ratio résultat hors
intérêts liés aux prêts sur le résultat
opérationnel (revenu net d'exploitation).
- Le degré de concentration du système
bancaire ou encore la concurrence (IHH) :
Dans notre étude nous retenons cette dernière
mesure pour savoir l'impact du degré de concurrence des banques en
Tunisie sur leur performance financière. D'ailleurs, cette mesure a
été adoptée par Ben Naceur (2003), Sghaier (2009) et
Mabrouk et Mamoghli (2010) dans le cadre de leurs études sur la
performance des banques dans un contexte tunisien.
2.2.2.2. Variables de contrôle
- La taille de la banque
(SIZE): cette variable est utilisée dans plusieurs études
telles que Godard (2001) et Ben Naceur (2003). Certaines études ont
mesuré la taille de la banque par le total
actif. D'autres, comme celles de Ben Naceur (2003), et
Mabrouk et Mamoghli (2010) l'ont mesurée par le log du total actif.
Cette dernière mesure est adoptée dans notre étude.
- Les ressources financières (RF) : cette
variable est rarement utilisée par les chercheurs. Elle est
mesurée par la moyenne des profits nets. Seule l'étude de Mabrouk
et Mamoghli (2010) qu'on peut se référer. Nous utilisons cette
variable en tant que variable de contrôle et même une
caractéristique des banques.
Nous détaillons ici les variables utilisées
dans nos analyses. Le tableau ci-dessous présente un
récapitulatif.
Tableau 4 : récapitulatif
des variables indépendantes
Variables indépendantes
|
Notation
|
Mesurée par
|
Signe attendu
|
Taille
|
SIZE
|
Le logarithme de la moyenne de total des actifs
|
+
|
Ressources financières
|
RF
|
La moyenne des résultats nets.
|
+
|
Diversification
|
DIV
|
Le ratio des revenus non liés aux
intérêts / le résultat net d'exploitation
|
+
|
Concurrence
|
IHH
|
La somme des carrées de la part de marché.
|
+
|
|
2.3. Modèles
Rappelons que notre objectif consiste à tester
l'impact de l'innovation financière des banques tunisiennes sur leur
niveau de performance financière. Comme nous l'avons déjà
mentionné, nous utiliserons dans cette étude les données
individuelles (10 banques) et temporelles (13 ans), des données de Panel
à double dimension (soit 10 X 13 = 130 observations).
Baltagi (2001) et Hsiao (1986) indiquent que la
méthodologie des données de Panel contrôle
l'hétérogénéité individuelle, réduit
les problèmes associés avec la multicolinéarité et
les biais
des estimations, comme elle spécifie une relation
variable dans le temps entre les variables indépendantes et celle
dépendante.
La spécification s'inspire des travaux de Mabrouk et
Mamoghli (2010). L'équation du modèle économétrique
de base à estimer s'écrit de la manière suivante :
Où :
est la variable qui mesure la performance financière de
la banque à savoir
la . est un vecteur qui regroupe les variables explicatives
:
, il comprend les variables spécifiques liées à la
banque.
est un terme constant et spécifique pour chaque banque.
est le terme d'erreur (les
résidus) supposé suivre un bruit blanc.
L'équation plus détaillé devient alors :
Avec
|
i : 1,...,10
t : 1998,...,2010
|
|
La variable Size mesure la taille de la banque i. La
variable RF est le proxy utilisé pour mesurer les ressources
financières. DIV c'est la diversification et IHH est le ratio de
concentration ou encore concurrence.
ROA i ,1 = a
i , 1 +fl1SIZE i , 1
+fl2RF i , 1 +fl3DIV
i , 1 +fl4IHH i ,1
+ei, 1
Précisément dans ce travail nous allons utiliser
ces trois spécifications pour tester les hypothèses
proposées précédemment.
Spécification du Modèle 1 :
Le premier modèle concerne la première variable
dépendante qui est la rentabilité des actifs (ROA). Ce
modèle consiste à tester l'impact des innovations
financières sur la performance financière. D'où le
modèle suivant :
Où la variable ROA mesure le rendement des actifs Ce
modèle teste les quatre hypothèses citées ci-dessus.
Spécification du Modèle 2 .
Le deuxième modèle concerne la deuxième
variable dépendante qui est l'efficacité (EF). Ce modèle
consiste à tester l'impact des innovations financières sur la
performance financière. D'où le modèle suivant :
Où EF est une mesure de l'efficacité de la
banque.
Ce modèle teste les quatre hypothèses
citées ci-dessus.
Spécification du Modèle 3 .
Le troisième modèle concerne la
troisième variable dépendante qui est la part du marché
(PM). Ce modèle consiste à tester l'impact des innovations
financières sur la performance financière. D'où le
modèle suivant :
Où PM la part de marché.
Ce modèle teste les quatre hypothèses
citées ci-dessus.
3. Interprétation des résultats
Cette section porte sur la présentation des
résultats des estimations ainsi que l'analyse de ces résultats et
les remarques conclusives.
3.1. La méthode utilisée
L'estimation par les moindres carrés ordinaires (MCO)
sur des données de panel présuppose
l'homogénéité des individus qui
composent l'échantillon, sinon les estimateurs seront biaisés. En
effet, pour évaluer la pertinence des résultats obtenus par la
méthode des moindres carrée ordinaires, nous
interprèterons la significativité globale des modèles, la
significativité des variables explicatives utilisées ainsi que
les résultats. Une description des différentes variables, leurs
moyennes et écart type sera présentée dans un tableau des
statistiques descriptives.
Les résultats obtenus par la MCO montrent que les
modèles sont globalement significatifs (voir Table 1,2 et 3).
Avant de passer à la régression de notre
modèle, il est extrêmement utile de préciser la nature des
estimations. Autrement dit, notre modèle est un modèle à
effets fixes ou un modèle à effet aléatoire. Nous avons
choisi de travailler sur un modèle à effets fixes.
PRFi , t
= + ? ??+ 6
i k i , t i ,
t
K = 1
? i , t
Un modèle à effet fixe permet l'introduction des
effets individuels représentés par des
constantes (d'où l'appellation modèle à
effets fixes). L'estimateur des MCO des paramètres etdans le
modèle à effets fixes est appelée estimateur WITHIN. Ce
dernier s'explique
par le fait que cet estimateur tient compte de la variance
intragroupe de la variable endogène.
Un modèle à effets
fixes
Réalisations d'une variable à double indice,
notée PRFi,t Où
i = 1 10 n= 10 banques
t = 1998 2010 T= 13 ans
? i décrit l'unité statistique
(dans notre cas c'est la banque) ? T décrit la
période de temps (année)
? i , t
E(e i , t ) = 0
et V(e i , t ) =
cr2
Modèle linéaire de régression de la
forme:
K
: sont les variables explicatives de
la performance des banques
tunisiennes pour la banquepour l'année.
Ces variables explicatives sont :
: est un effet spécifique à la banque ; cet effet
est constant dans le temps.
: est une perturbation
aléatoire dont la forme est générée par un
processus autorégressif
d'ordre 1 et ~iid.
est un résidu centré et homoscédastique.
3.2. Statistiques descriptives
Le tableau ci dessous montre qu'en moyenne, la
rentabilité financière de notre échantillon est de
(-4,79%) et (-0,50%) pour la part du marché. La moyenne de la taille de
notre échantillon est de 14,44%. Le système bancaire tunisien
enregistre une moyenne de concentration d'un niveau de 11,57%.
Aussi, on constate qu'il ya présence
d'hétérosédasticité (la distribution ne suit pas
une loi normale) pour toutes les variables sauf celle de SIZE. En d'autre
terme, on rejette l'hypothèse de normalité H0 pour toutes les
variables sauf la variable SIZE. Pour cette dernière, la statistique de
Jraque bera qui est égale à 5,41 est inferieure à
khi-2(2)=5.99.
Tableau 5 : Statistiques
descriptives
|
ROA
|
EF
|
PM
|
SIZE
|
RF
|
DIV
|
IHH
|
Mean
|
-0.047
|
2.140
|
-0.005
|
14.444
|
17.649
|
-0.047
|
11.57
|
Median
|
0.100
|
-0.290
|
0.060
|
14.410
|
17.444
|
0.003
|
11.52
|
Maximum
|
1.570
|
251.980
|
6.430
|
15.460
|
59.319
|
0.009
|
12.28
|
Minimum
|
-10.940
|
-203.550
|
-11.030
|
13.420
|
-87.506
|
-1.752
|
11.406
|
Sum Sq. Dev.
|
167.216
|
194429.0
|
746.017
|
26950.68
|
64536.36
|
6.796
|
17296.34
|
Std. Dev.
|
1.141
|
38.914
|
2.414
|
0.517
|
13.792
|
0.225
|
0.209
|
Skewness
|
-6.774
|
2.164
|
-1.483
|
0.129
|
-2.934
|
-6.819
|
2.944
|
Kurtosis
|
65.401
|
28.720
|
9.626
|
2.030
|
28.205
|
51.408
|
10.219
|
Jarque-
|
|
|
|
|
|
|
|
Bera
|
21916.33
|
3656.549
|
283.338
|
5.414
|
3600.041
|
13595.49
|
466.528
|
N°observ
|
130
|
130
|
130
|
130
|
130
|
130
|
130
|
|
3.3. Interprétation des variables
explicatives
Les résultats obtenus à l'issue de l'estimation
des modèles (1, 2 et 3) proposés dans la section (2) sont
reportés dans les tableaux (6-8). La méthode utilisée est
celle sur données du panel. Ainsi, dans le tableau (6) nous reportons
les résultats lorsque la variable expliquée est la
rentabilité des actifs (ROA), le tableau (7) quand la variable
expliquée est l'efficacité (EF) et enfin le tableau (8) quand la
variable expliquée est la part du marché (PM).
Tableau 6: Estimation de la ROA par la
MCO
|
|
|
|
|
|
ROA est la variable dépendante
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Proba
|
SIZEt
|
0.904585
|
3.050536
|
0.296533
|
0.7674
|
|
-0.424275
|
0.127925
|
-3.316602
|
0.0012
|
|
0.439036
|
0.142202
|
3.087403
|
0.0025
|
|
3.846619
|
11.30725
|
0.340190
|
0.7343
|
|
0.128
N. Obs 130
Tableau 7: Estimation de l'EF par la
MCO
|
|
|
|
|
|
EF est la variable dépendante
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob
|
SIZEt
|
2.303747
|
0.477696
|
4.822623
|
0.0000
|
|
0.076961
|
0.011527
|
6.676412
|
0.0000
|
|
0.019262
|
0.002633
|
7.315118
|
0.0000
|
R2
|
-2.375896
|
2.118607
|
-1.121442
|
0.2644
|
|
0.0359
N. Obs 130
Tableau 8 : Estimation de la PM par la
MCO
|
|
|
|
|
|
PM est la variable dépendante
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob
|
SIZEt
|
0.647991
|
0.060702
|
10.67491
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
0.294382
|
0.213414
|
1.379395
|
0.1704
|
|
|
|
|
|
|
0.008581
|
0.113611
|
0.075525
|
0.9399
|
|
|
|
|
|
|
0.218477
|
0.098534
|
2.217280
|
0.0286
|
|
|
|
0.332
|
|
N. Obs
|
|
|
130
|
|
|
3.3.1. La variable SIZE
La taille de la banque, mesurée par le logarithme des
actifs totaux, est supposée être positivement
corrélée à sa performance financière, H1. Les
résultats des estimations sont globalement en cohérence avec
cette hypothèse. En effet, le coefficient de cette variable est
statistiquement significatif pour les deux modelés (2) et (3). De plus,
le signe obtenu est en cohérence avec la littérature
financière selon laquelle une banque de grande taille est
généralement caractérisée par un niveau de
performance plus élevé comparativement aux banques de petite
taille. Seul pour le modèle (1) que ce coefficient est statistiquement
non significatif même au seuil de 10%. Néanmoins, pour les trois
modèles les coefficients sont toujours positifs. De même nos
résultats sont en cohérence particulièrement avec les
travaux de Mabrouk et Mamoghli (2010) et Ben Naceur (2003) lors de leurs
études portant sur la performance des banques tunisiennes.
Ainsi, l'hypothèse H1 est confirmée
3.3.2. La variable RF
Les résultats obtenus concernant l'impact de la
variable "ressources financières" sur la performance des banques
montrent que le coefficient est significatif deux fois sur trois.
Le signe obtenu est négatif pour le modèle (1)
et positif pour le modèle (2).
Le premier résultat est conforme avec
l'hypothèse H2 proposée dans la section (1) selon laquelle les
ressources financières affectent positivement la performance bancaire et
plus précisément l'efficacité financière. Ce
résultat est cohérent à ceux trouvés par Dhouibi et
Mamoghli (2007). Ces derniers ont utilisé les ressources
financières comme étant une variable mesurant l'innovation
financière et améliorant la performance bancaire. De plus De
Jonghe (2010) a trouvé que les banques les plus performantes en terme
financier sont celles qui disposent des ressources financières.
En mettant l'accent sur le premier modèle, on constate
que le coefficient de cette variable est de signe négatif, soit (-0.424)
ce qui n'est pas conforme à l'hypothèse proposée. Les
travaux qui sont confondus à nos résultats sont très
rares. En effet, Mabrouk et Mamoghli (2010) trouvent ce même
résultat et ils ont souligné que cette significativité
négative peut être trouvé seulement en cas d'imitation
d'une innovation de processus.
3.3.3. La variable DIV
Nos résultats nous amènent à conclure
que la diversification au niveau des produits et/ou services offertes par les
banques de dépôts tunisiennes a un impact positif significatif (au
seuil de 5% et 1% dans les deux premiers modèles respectivement, soit
0,002 et 0,000) sur la rentabilité financière et même sur
l'efficacité bancaire. Par contre en termes de part du marché
où la diversification s'avère non significative. Autrement dit,
le choix d'une stratégie de diversification de produits et services n'a
aucun effet sur la part du marché de la banque.
Nos résultats se conforment à ceux de Chatti
(2010) qui souligne : « il ne faut pas mettre tous ses oeufs dans le
même panier », c'est-à-dire qu'il vaudra mieux
répartir ses biens pour éviter de les perdre d'un seul cout.
Ainsi, les stratégies de diversification continuent
à être mises en place dans le domaine bancaire tunisien et les
banques choisissent ce concept afin d'étoffer leur gamme de produits et
de services pour réponde aux besoins financiers de la
clientèle.
Donc, nos résultats sont conformes aux
hypothèses cités à la première section de ce
chapitre selon les quelles la stratégie de diversification constitue un
stimulus de la performance des banques de dépôts tunisiennes.
3.3.4. La variable IHH
Les résultats obtenus montrent qu'il existe une
relation positive et significative entre le niveau de concentration du
système bancaire tunisien mesuré par l'indice IHH et la part de
marché. D'après le tableau 8, on remarque que la variable IHH est
significative au seuil 5%, soit (0,028) et de signe positif comme attendu.
C'est-à-dire que l'augmentation de la concentration
des banques tunisiennes sur la période étudiée a
entraîné une augmentation significative de la part de
marché des banques ce qui améliore leur performance
financière.
Ainsi la performance et la concurrence varient dans le
même sens, c'est à dire que l'augmentation de la concurrence entre
les banques de dépôts, induisant une baisse de la concentration,
n'a aucun effet positif sur la performance des banques.
D'où, ce résultat se conforme à
l'hypothèse 4 présentée dans la première section.
Il est non cohérent avec celui trouvé par Mabrouk et Mamoghli
(2010) qui trouvent que la concurrence est liée négativement
à la part de marché des banques de dépôts
tunisiennes.
Donc, on peut conclure, que pour les banques de
dépôts tunisiennes, la relation concentration-profitabilité
est faible.
21 Romey C., (2006), "LES GRANDS TRAITS DE LA
MUTATION FINANCIERE", page 45, Economica, Paris.
3.4. Implications et recommandations
D'après les résultats de cette étude
économétrique, on constate que la libéralisation joue un
rôle primordial dans l'apparition du processus d'innovation
financière, et ce à travers les différentes mesures
incitatives à la création d'un environnement concurrentiel. Ces
mesures incitent les différentes institutions financière à
s'intégrer dans un contexte de mondialisation. Cette
libéralisation donne le droit aux pays en voie de développement,
notamment la Tunisie, de suivre les pays développés en
matière de la technologie. Dans cette perspective, Romey (2006) souligne
: « Les pays suiveurs, ont de ce fait pu facilement rattraper leur retard
».21
Aussi, la levée des barrières à
l'échange dans le cadre de la globalisation et l'émergence
d'alliance économique et politique a eu une grande influence sur
l'environnement qui est marqué par, les mutations technologiques, un
système de production automatisé, une forte intensité
capitalistique....Ces conditions permettent le lancement de nouveaux modes
d'approche de la clientèle. C'est la révolution de
l'innovation.
En fait, l'indicateur du développement technologique
élaboré par PNUD (Programme des Nations Unies pour le
Développement), portant sur 72 pays retenus selon leurs attitudes
à développer et à utiliser les technologies, place la
Tunisie au 51ème rang grâce à son parc
technologique.
Le phénomène de la libéralisation est
considéré comme : « Le système nerveux de
l'activité bancaire ». Concernant l'impact de ce
phénomène sur les activités des secteurs des services et
en particulier les banques, il stimule l'incorporation des innovations
financières dans le secteur bancaire. Autrement dit, ce
phénomène accroît l'innovation financière en
favorisant les collaborations entre les banques et ses partenaires
stratégiques. La libéralisation permet aux banques tunisiennes de
prendre l'initiative de mettre en place les innovations financières (des
produits bancaires et des nouveaux canaux de distribution) par le biais de la
technologie.
La flexibilité et la créativité, le
contrôle et l'efficacité, l'engagement et la motivation sont tous
des déterminants significatifs de l'innovation financière et de
sa relation directe avec la performance bancaire.
Ainsi, le développement de la finance globale,
l'importance des besoins des banques en matière de la technologie et
surtout avec la saturation de la plupart des marchés bancaires,
génèrent un environnement bancaire fortement concurrentiel et
à risque élevée, ce qui peut menacer la stabilité
financière.
Le souci des banques est de protéger leur survie. Pour
cela, elles cherchent à s'intégrer dans des marchés
lointains et à diversifier leur gamme de produits et services. Ainsi, on
va assister à une internationalisation des activités bancaires
favorisée par les progrès de la télématique et de
l'électronique.
Conclusion
L'objectif de ce travail empirique est d'analyser le lien
entre l'innovation financière et la performance des banques de
dépôts en Tunisie, en utilisant des déterminants,
basés sur la performance financière, couvrants à la fois
la profitabilité et l'efficacité. L'analyse empirique a
été effectuée sur un échantillon composé de
10 banques commerciales tunisiennes côtés en bourse et
observées sur la période 1998-2010.
Les résultats empiriques de notre analyse nous
permettent d'éclairer la relation entre les innovations
financières et la performance financière des banques
tunisiennes.
On trouve comme résultat que les banques de
dépôts tunisiennes répondent positivement aux
développements technologiques en matière des produits et services
bancaires. L'efficacité est aussi influencée par les changements
radicaux au niveau de la banque. Nous décelons aussi une relation
positive assez significative entre la rentabilité des actifs et la
diversification. En fait, la stratégie de diversification constitue une
source en matière de réduction du risque.
De même, nous constatons une relation positive entre
l'efficacité financière et la taille des banques tunisiennes. Il
ressort que ces deux éléments varient dans le même sens.
Les banques plus efficientes semblent être les banques de grande taille
et de grande capacité financière. Ce type de relation est aussi
remarqué avec le degré de diversification.
En appliquant une stratégie de diversification des
produits et services, les banques tunisiennes améliorent leur
performance. Cette stratégie leur permet de substituer les pertes d'un
produit et/ou service par des gains dans les autres.
Conclusion générale
Aujourd'hui, l'économie internationale est
marquée par l'accélération de la concurrence et les
évolutions rapides de la technologie. En effet, les nouveaux moyens de
réalisation des affaires, de distribution des produits et services sont
entrain de transformer le métier des banquiers et d'influencer leur
performance.
Tout au long de ce mémoire, nous avons essayé
d'apporter des réponses, qui restent partielles, à la
problématique déjà mentionnée concernant le
rôle que jouent les innovations financières dans
l'amélioration de la performance des banques.
La Tunisie, comme tous les autres pays, a introduit un
ensemble de réformes financières. Ces réformes visent
essentiellement à encourager et à promouvoir l'innovation
financière. Cette dernière représente le principal souci
de différents pays et elle les aide à atteindre leurs objectifs.
L'innovation financière est de plus en plus considérée
comme une stratégie incontournable pour le maintien ou
l'évolution de la position concurrentielle des banques, compte tenu de
l'évolution de l'environnement. Elle peut être le résultat
d'une décision stratégique de la banque. Par contre, comme elle
accentue le risque des banques à cause de l'incertitude quant à
son dénouement, elle nécessite la mise en place de certaines
pratiques d'affaires particulières. Elle peut se définir comme
l'acte de créer de nouveaux instruments financiers, de nouvelles
technologies financières et même de nouveaux marchés,
Christine (2006).
Du point de vue de Frame et White (2004), l'innovation
financière est considérée comme une solution aux
difficultés rencontrées puisqu'elle permet d'améliorer la
compétitivité des activités de production et de service
ainsi que le développement du secteur financier qui aura des effets
directs sur l'économie. En effet, la création des nouveaux
produits financiers a pour objectif principal d'encourager et d'accroître
l'épargne nationale.
Comme toute institution financière, les banques
tunisiennes ont mis en place une stratégie basée sur l'innovation
financière. Elles ont lancé des nouveaux produits financiers
permettant d'augmenter leurs recettes. Parmi ces produits, on cite les modes de
transfert électronique d'argent (GAB, DAB et TPE), les cartes de retrait
et de paiement (cartes à bande magnétique).
Cette étude tente de faire la lumière sur la
relation entre l'innovation et la performance dans le secteur des services
financiers en tenant compte de facteurs internes et externes de la banque qui
sont susceptibles d'influer sur cette relation. Nous avons étendu la
recherche préalable en
tenant compte de l'effet des deux types d'innovation -
innovation de produit et innovation de processus- sur la performance
bancaire.
Dans le premier chapitre, on a mis le point sur les
théories expliquant le processus de l'innovation financière et on
a présenté son rôle crucial dans l'économie en
indiquant les différents facteurs (internes ou externes)
influençant ce processus.
Nous avons mis l'accent sur l'analyse des facteurs explicatif
de la décision d'innovation des banques. Les déterminants
relatifs à la nature des innovations (produit, service, processus) et
l'importance des innovations ont été examinés. Cela peut
être justifié par le fait que ce mémoire constitue une
première étude économétrique portant sur la
décision d'innover les banques tunisiennes, il est souhaitable
d'approfondir l'analyse par des travaux ultérieurs en se penchant sur
les déterminants de la structure de l'innovation.
En s'appuyant sur l'expérience Tunisienne en
matière d'innovation financière, la Tunisie a
procédé à une révision radicale au sein des
marchés de capitaux par l'introduction de plusieurs réformes et
ceci dans le but d'orienter les entreprises vers le financement direct, la
concurrence ainsi que la diversification des instruments financiers.
Quant au deuxième chapitre, nous avons traité
le concept de performance financière qui est définie comme
étant la capacité de l'entreprise à réaliser ses
objectifs. En effet, les composantes essentielles de la performance des
banques, la qualité des services rendus à la clientèle, la
rentabilité financière sont conditionnées par l'apparition
de nouveaux canaux de distributions issus de l'innovation financière.
Lorsque le système d'évaluation de la
performance repose sur les trois éléments suivantes ; la
qualité des services offerts à la clientèle, l'efficience
et la rentabilité financière, il sera équilibré. Or
cet équilibre permet à la banque de stimuler et modéliser
son activité.
Dans le troisième chapitre, nous avons
élaboré trois modèles permettant d'expliquer la relation
entre les innovations financières et la performance financière
des banques tunisiennes. Nos résultats empiriques montrent que les
banques de dépôts tunisiennes ont engagé des
démarches sérieuses pour l'adoption de nouveaux produits et
services financiers. Ce qui leur accroît leurs capitaux qui constituent
enfin de compte une source de financement en matière de recherche et
développement.
Les résultats suggèrent que les banques
innovantes sont rentables. Nous constatons que d'être innovante
confère à la banque un avantage concurrentiel et une part de
marché plus importante. De plus, l'adoption de l'innovation
financière avec succès permet d'améliorer
l'efficacité financière des banques ce qui leur
facilite l'incorporation de nouvelles technologies.
En outre, les banques qui adoptent les innovations
financières sont susceptibles de contrôler leur risque de
crédit. Nous avons aussi identifié les déterminants de
chaque comportement d'adoption de l'innovation financière. À la
lumière de ces résultats, nous recommandons que les banques
cherchent à améliorer leur rentabilité et leur part de
marché. Or l'adoption de l'innovation financière sera
favorisée par un marché qui est plus compétitif et de plus
grande taille. Par conséquent, les banques tunisiennes doivent
s'efforcer d'atteindre une taille appropriée, par exemple en
considérant les fusions entre les banques nationales dans le
marché.
Nous avons également constaté que la
diversification stimule l'innovation des produits non traditionnels bancaires,
tout en encourageant aussi l'adoption des innovations de processus. Ceci n'est
pas cohérent avec la littérature qui stipule que, d'une part, la
banque universelle est plus encouragés à s'engager dans
l'activité de crédit plutôt que dans l'activité du
marché et, d'autre part, que la création d'une banque universelle
est motivée par l'ampleur de économies. Cette
considération est applicable aux banques tunisiennes, qui ont maintenant
tous été convertis en offrant des services bancaires. De
même, attribuer des sommes importantes de capital à l'innovation
financière ne sera pas seulement permettre de fournir les entrants
nécessaires à l'innovation, mais aussi permettre à la
banque d'absorber les coûts de l'innovation, ainsi que les coûts
découlant de défaillances potentielles et donc la permettra de
transférer ses risques et par conséquent améliorer sa
rentabilité.
Malgré le fait que la part de marché de banques
engagées dans l'innovation des produits est faible, elle est
élevée pour l'adoption rapide des nouvelles technologies. Ainsi,
les banques tunisiennes devraient s'engager davantage dans l'innovation des
processus, car cela est très apprécié par le
marché, jusqu'à ce qu'ils soient capables de maîtriser les
risques.
Bien que nous avons abouti à des résultats
permettant de répondre même partiellement à la
problématique soulevée au début du mémoire, notre
travail présente des limites, la première limite est
portée sur le fait que l'échantillon des banques retenus est
réduit du fait de la non disponibilité des variables liées
à l'innovation financière.
Une autre limite est liée au fait qu'il est
indispensable de s'interroger sur les attentes et le degré de
satisfaction des clients face aux nouveaux produits et services bancaires
offertes.
Au terme de ce travail, nous pouvons dire que les banques
tunisiennes donnent une grande importance au processus d'innovation
financière dans leurs produits et services offerts. Or l'accroissement
de ce processus amènera à des grands bouleversements qui peuvent
affecter la
stabilité du système financier tunisien. Face
à cette réalité inévitable, il ne reste plus
qu'à souhaiter que le gouvernement tunisien demeure vigilant et prenne
les précautions nécessaires en vue de maintenir un système
bancaire sain et libéralisé correspondant aux besoins des
clients.
En définitive on peut considérer que
l'innovation financière en Tunisie est un phénomène
mutationnel de système financier. Ce dernier est l'atout majeur du
système économique tunisien dans un environnement fortement
concurrentiel. Donc l'innovation financière constitue-elle une menace
pour la stabilité du système financier tunisien?
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· Nana Kuindja, «
Règlementation prudentielle et performances du système
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> Les Sites Internet :
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www.lamicrofinance.org
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www.actufinance.fr
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www.universalis.fr
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www.sciencedirect.com
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www.apbt.org.tn
·
www.tunisievaleurs.com.tn
·
www.clictopay.com.tn
Liste des Tableaux
Tableau 1: Liste des innovations de produits et
processus
|
.32
|
Tableau 2: Liste des banques de
l'échantillon
|
68
|
Tableau 3 : récapitulatif des variables
dépendantes
|
70
|
Tableau 4 : récapitulatif des variables
indépendantes
|
71
|
Tableau 5 : Statistiques descriptives
|
76
|
Tableau 6 : Estimation de la ROA par MCO
|
..76
|
Tableau 7 : Estimation de l'EF par MCO
|
77
|
Tableau 8 : Estimation de PM par MCO
|
77
|
Liste des figures
Figure1 : Triangle de contrôle de gestion
de Porter
|
36
|
Figure 2 : Les indicateurs de performance
|
..39
|
Figure 3: Modèle de performance des
banques
|
41
|
Figure 4: Cercle vertueux de la croissance
économique
|
.51
|
Table des matières
Introduction Générale .1
Chapitre 1 : L'innovation Financière
Introduction 5
1. L'innovation financière : un objet d'analyse
complexe 5
1.1. Définitions et approches 5
1.1.1. Définitions .5
1.1.2. Approches 7
1.2. L'importance de l'innovation financière 7
1.3. Facteurs influençant l'innovation financière
9
1.3.1. Facteurs externes 9
1.3.2. Facteurs internes 11
2. Fondements théoriques de l'innovation
financière ..12
2.1. Théorie de la contrainte .12
2.1.1. Contraintes règlementaires ...13
2.1.2. La concurrence 14
2.1.3. Le risque 15
2.2. Théorie de la demande des caractéristiques
.15
2.3. Théorie des marchés contestables 16
3. L'innovation financière dans les banques
16
3.1. Importance de l'innovation financière dans le secteur
bancaire ..16
3.2. Typologie de l'innovation financière .17
3.2.1. L'innovation de produit 18
3.2.2. L'innovation de processus 19
3.2.3. L'innovation de marché ..19
3.2.4. L'innovation organisationnelle 20
1.4.1. La performance d'un point de vue stratégique : la
pérennité de
l'entreprise ..41
3.3. Les déterminants de l'innovation financière
20
3.3.1. La Taille 20
3.3.2. Les ressources financières 21
3.3.3. La diversification .22
3.3.4. La concurrence 22
3.3.5. La participation étrangère 23
3.3.6. La participation publique .24
4. L'innovation financière en Tunisie : contexte
de secteur bancaire 24
4.1. L'évolution du système bancaire tunisien
25
4.2.1. Avant 1990 25
4.1.1. Après 1990 .26
4.2. Différents produits et processus d'innovation
financière sur le marché
interbancaire tunisien ...31
Conclusion 34
Chapitre 2 : La performance bancaire
Introduction 35
1. Aperçu sur le concept de la performance
35
1.1. Définition .36
1.2. Distinction efficience/ éfficacité ..38
1.3. Les indicateurs de performance 39
1.4. Dimensions de la performance 40
1.4.2. L'intégration de l'entreprise dans son
environnement : vers une performance
globale ..42
2. Les Outils de mesure de la performance
financière .43
2.1. Les outils de mesure internes de la performance bancaire
44
2.1.1. Le ratio de capital .44
2.1.2. Le ratio de liquidité ..44
2.2. Les outils de mesure externes de la performance bancaire
.44
2.2.1. La rentabilité 44
2.2.2. L'efficacité ..46
2.2.3. La diffusion .46
2.2.4. Le risque 47
2.2.5. La part de marché .47
2.2.6. La valeur marchande 48
3. Le lien entre l'innovation financière et la
performance financière 50
3.1. Innovation financière et croissance économique
.50
3.2. Innovation financière et performance
financière 54
3.2.1. Innovation financière et performance bancaire
..54
3.2.2. Innovation et performance des banques tunisiennes 55
Conclusion 58
Chapitre 3 : Impact des innovations financières
sur la performance bancaire : Validation empirique
Introduction ..59
1. Débat théorique ...60
1.1. Les variables mesurant l'innovation financière
..60
1.1.1. Degré de diversification .60
1.1.2. La concurrence 61
1.2. Les variables de contrôle .64
1.2.1. Taille de la banque 64
1.2.2. Ressources financières 66
1.3. Hypothèses à tester 68
2. Méthodologie et Description de données
2.1. Présentation de l'échantillon
|
.68
68
|
2.2. Descriptions des variables
|
..70
|
2.2.1. Mesure de variables de performance (variables
dépendantes
|
70
|
2.2.2. Mesure des variables indépendantes
|
71
|
2.2.2.1. Proxies de l'innovation
|
..71
|
2.2.2.2. Variables de contrôle
|
72
|
2.3. Modèles
|
73
|
3. Interprétation des resultats .
|
75
|
3.1. Méthode utilisée
|
75
|
3.2. Statistiques descreptives
|
76
|
3.3. Interprétation des variables explicatives
|
77
|
3.3.1. La variable SIZE
|
78
|
3.3.2. La variable RF
|
..79
|
3.3.3. La variable DIV
|
79
|
3.3.4. La variable IHH
|
80
|
3.4. Implications et recommandations
|
.80
|
Conclusion
|
83
|
Conclusion générale
|
84
|