Conclusion
La notion de beauté féminine et son impact
à travers la publicité sont des concepts difficiles à
cerner et à expliquer. Les règles qui régissent
l'apparence physique sont souvent définies en fonction des courants
culturels liés à une époque précise. Ce sont des
normes qui évoluent donc sans cesse avec la société et ses
moeurs. La publicité et les médias utilisent ces normes, et se
permettent même aujourd'hui de les façonner. La publicité
détient un pouvoir immense qu'il faut prendre en compte dans son
intégralité pour tenter de comprendre comment fonctionnent ses
rouages. Nous avons vu que la notion de beauté féminine a
existé bien avant la publicité comme nous la connaissons
aujourd'hui, mais la représentation de la femme n'a pas toujours eu la
même finalité.
Si auparavant elle signalait un certain statut social, elle
cherche à présent à faire acheter, à faire
adhérer une population déjà envahie par la propagande qui
vente le corps parfait.
Le réalisme dans la représentation de la femme
n'est jamais apparu comme indispensable, on pourrait même affirmer
qu'elle n'a jamais été recherchée. Depuis des
siècles les artistes (peintres, sculpteurs...) s'éloignent
volontairement de la réalité pour trouver autre chose, une image
idéalisée du corps de la femme. Cette pratique permettait de
mieux satisfaire les modèles, de montrer leur supériorité,
et peut-être aussi de laisser libre cours à la
créativité des artistes. De nos jours les raisons ont
changé, il s'agit de montrer un corps qui n'existe pas, tout en le
considérant comme réel, afin d'influencer les consommateurs
à se lancer dans une amélioration de leur propre corps. Cette
démarche a clairement un but économique : les industries du
paramédical, des cosmétiques et de la chirurgie esthétique
représentent des empires colossaux économiquement parlant.
Annonceurs et médias ont des intérêts communs et une
interaction vitale : les premiers ne sauraient toucher les consommateurs sans
les seconds (ils sont le vecteur), qu'ils font vivre par leur financement,
gardant la maîtrise du discours publicitaire.
Dans quelle mesure cette manipulation, cet impact
psychologique participent-ils de l'évolution sociétale ? Les
activités marchandes doivent-elles jouir d'un tel pouvoir ? Ce pouvoir
sur l'image, les rêves, les projets, les objectifs de vie du
consommateur, son bien-être et son épanouissement, n'est-il pas
effrayant ? Quelles sont ses limites ? Doit-on s'en inquiéter et comment
peut-on agir ? Faut-il considérer que cela représente une
limitation à notre liberté ?
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