Essai sur les élites traditionnelles au Maroc( Télécharger le fichier original )par El Mostafa AAOURDOU Université Moulay IsmaàŻl Meknes - Maroc - Master en science politique 2012 |
Paragraphe II : les acteurs économiques« Ce qu'il y'a de plus odieux dans l'argent, c'est qu'il confère des talents » disait Dostoïevski70(*). Alors que le vieux système commençait à chuter, un petit nombre de grandes familles citadines, qui se livraient au commerce, occupèrent des positions au sein du makhzen, en plus de leur fortune. La révolte de Fès en 1820, les amena au pouvoir, elles ne devaient pas le quitter. Leur habilité, leur savoir faire, faisaient d'eux des gens sollicités par tous le monde. Une dépendance mutuelle entre le pouvoir et l'économique, les commerçants gardaient à servir le sultan, celui-ci les a toujours sollicités. Ils sont tous héritiers de longue date. Avide du pouvoir, ils déploient beaucoup de manoeuvres pour s'en emparer et le préserver par la suite. L'économique n'était jamais loin du pouvoir, il entend enrichir ses interventions et améliorer ces positions politiques et sociales. En effet, les élites économiques au Maroc s'activent dans le domaine des affaires et sur le plan politique. A tel point que celui-ci demeure inefficace en l'absence des apports matériels de l'acteur économique et non politique71(*). Ayant subi des formations modernes, inventeur d'idées et de théories (B) les technocrates partent à l'assaut des appareils étatiques (A). A- les technocrates un acteur dominant l'appareil politico-administratifLa bourgeoisie marocaine était ouverte, organisée en clans familiaux, ainsi, ces éléments s'emparent au nom de l'héritage, des positions stratégiques. Ils sont originaires des familles honorables qui, depuis 1873 année d'insurrection d'une élite lourdement taxée ont servi la monarchie par intérêt, par vocation ou par tradition72(*). Ces familles sont riches et cultivées, et initiées depuis la nuit des temps au sens de la responsabilité. Elles fournissent des technocrates, l'Etat assure leur ascension aux dépens d'autres acteurs de la vie politique, de telle sorte qu'ils terminent par croire à une interdépendance des affaires de l'Etat avec celles de leurs familles73(*). Le sommet du pouvoir se charge de la promotion des carrières individuelles, les diplômés de prestigieuses écoles et les tenants du capital ne passent jamais par les échelons intermédiaires, ils empruntent le même chemin, ils viennent d'en haut. Pour se confirmer certains s'organisent en clans familiaux, d'autres forment des castes au sein des hiérarchies de l'Etat. Par conséquent, les pouvoirs se concentrent dans les mains d'une minorité. Les uns y parviennent par cooptation d'autres par succession patriarcale. La compétence n'est pas suppliée par le pouvoir, mais elle peut être un moyen de le conquérir. Les groupes familiaux et les cercles des technocrates, assurent désormais une promotion fulgurantes, parce qu'ils sont garants de la neutralité politique. Cet apolitique des individus, si elle n'est pas un moyen d'accès au pouvoir, elle est du moins un garant de réussite personnelle. Ces technocrates et chefs de groupes économiques, navigants désormais dans la sphère du pouvoir, peuvent ils satisfaire les impératifs de développement du pays qui leur incombent ? * 70 - Ali Benhaddou, op.cit, p. 20. * 71 - ?EI C????? C?????- C??IEE C?C?E?CI?E EC??U?E? ??C? C??C? ?C???C?E? ???E ?U?? ?II 9? ??34? * 72 - Ali Benhaddou, op.cit, p. 71. * 73 - Ibid, p. 72. |
|