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Essai sur les élites traditionnelles au Maroc( Télécharger le fichier original )par El Mostafa AAOURDOU Université Moulay IsmaàŻl Meknes - Maroc - Master en science politique 2012 |
Paragraphe III : les acteurs extra-étatiquesAu Maroc des forces extra-étatiques ont exercé une influence sur le pouvoir, il en est des oulémas et les chorfas. Ceux-ci détenaient une autorité symbolique et religieuse qui pouvait agir sur les individus et les groupes. Leur autorité est étrangère à l'Etat, et dans un autre sens ils ont besoin de son existence pour se réaliser, pour se déployer77(*). Le pouvoir conserve des apparences théocratiques, pour assister son fondement religieux. L'approbation des oulémas est indispensable. De même, la monarchie tente de garder le renom et l'influence des chorfas et des marabouts, ils font parti des nombreux réseaux manipulés par le palais. Ces catégories décorent un champ réservé du roi commandeur des croyants, c'est le champ religieux que le pouvoir est déterminé à restructurer afin de faire face aux nouveaux défis, en l'occurrence le défi Salafiste. 1-les oulémas : le poids de la cultureLes grandes familles de l'aristocratie religieuses, furent leur apparition au XVII siècle, depuis, leur influence augmentait. Jusqu'à ce qu'elles deviennent aujourd'hui les responsables du traditionalisme politique et culturel. Ces familles procuraient des notables, des professeurs, des secrétaires, des leaders politiques, des théoriciens..., le pouvoir des oulémas est né avec leurs ancêtres, dans un moment où les fonctions se transmettaient d'une dynastie à une autre. Les oulémas n'ont aucune influence directe sur la décision politique. Ils peuvent opposer et refuser certaines décisions .Mais le sentiment religieux des marocains soutenait jusqu'à un point la monarchie78(*). Depuis les années 1990, un processus d'intégration d'une grande portion des acteurs religieux, au sein du champ politique national, est lancé. Il s'agit d'intellectuels religieux éclairés et ouvert, en plus de certains membres des groupes islamistes ayant renoncés à la violence. L'Etat tente de redynamiser le champ politique et diminuer les tensions générées par l'opposition des pieux, et enfin pour assurer la réhabilitation du champ religieux, adressée aux serviteurs officiels de l'Etat et précisément à l'intellectuel pieux du makhzen, celui qui veille à l'exécution des ordres de la politique religieuse de l'Etat qu'il reçoit directement du commandeur des croyants. Le pouvoir essaie ainsi une politique de modernisation de ce champ pour être capable de rivaliser avec les défis actuels. Le roi, en tant que commandeur des croyants est obligé de se servir des oulémas, pour rétablir l'ordre religieux perturbé par des insurrections salafistes. La lutte contre ces nouveaux infidèles s'avère inéluctable. Ce corps de réserve peut il réussir cette mission ? * 77 - Ali Benhaddou, opt.cit. p. 21.
* 78 -Mohamed Tozy, Monarchie, islam politique au Maroc, Presses de science politique, 1999, p. 103. |
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