III.4. Caractéristiques du charbon actif
? Volume poreux et taille des pores
Un solide poreux peut être défini à partir
du volume de substance adsorbée, nécessaire pour saturer tous les
pores ouverts d'un gramme de solide, habituellement exprimé en
(cm3.g-
1).
Selon la classification IUPAC (International Union of Pure and
Applied Chemistry), les tailles de pores sont réparties en 3 groupes,
(figure III.2) [8] :
y' Les micropores : si le
diamètre est inférieur à 2 nanomètres (? 2 nm),
y' Les mésopores : si le
diamètre est compris entre 2,5 nanomètres et 50
nanomètres, y' Les macropores : si le
diamètre excède 50 nanomètres (? 50 nm).
[6]
![](L-utilisation-industrielle-du-charbon-actif3.png)
Figure III.2 : Structure des pores du charbon actif
[9].
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III
? Surface spécifique
La surface spécifique d'un adsorbant est une surface
par unité de masse. Elle est généralement exprimée
en m2.g-1. Son estimation est conventionnellement
fondée sur des mesures de la capacité d'adsorption de l'adsorbant
en question, correspondant à un adsorbat donné
[10].
Pour les charbons actifs, cette surface varie entre 100 et 2000
m2.g-1.
Le tableau ci-dessous résume quelques surfaces
spécifiques de certains adsorbants
Tableau III. 2 : Surfaces spécifiques de
quelques matériaux adsorbants [9]
Matériaux adsorbants
|
Surfaces spécifiques
(m2.g-1)
|
Alumine activée
|
200-400
|
Tamis moléculaires carbonés
|
300-600
|
Adsorbants à base de polymère
|
100-700
|
Zéolites
|
500-800
|
Gel de silice
|
600-800
|
Charbons actifs
|
400-2000
|
Il est nécessaire de distinguer la surface interne de
la surface externe d'un adsorbant. La première est la surface
microporeuse représentée par les parois des micropores ; elle
peut atteindre plusieurs mètres carrés par gramme.
La deuxième est la surface non microporeuse qui
comprend les parois des mésopores et des macropores, ainsi que la
surface des feuillets aromatiques [10], comme
représenté sur la figure III.3.
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III
![](L-utilisation-industrielle-du-charbon-actif4.png)
Figure III.3 : Représentation de la surface
interne et externe d'un matériau
poreux (adsorbant) [10].
? Densité apparente
Elle rend compte de la masse de matériau contenue dans
un volume donné, comprenant le volume d'air interstitiel. Une valeur
élevée de densité apparente indique une meilleure
qualité de charbon actif. Elle est exprimée en kg.
m-3.
? Granulométrie
Elle conditionne la vitesse d'adsorption, plus le grain est
petit, plus le transfert vers le centre est rapide [8].
III.5. Préparation du charbon actif
En général, le charbon est un matériau
carboné poreux, il peut être préparé à partir
de plusieurs types de matières premières telles l'anthracite, les
schistes bitumineux, le bois, la lignine, la coque de noix de coco, la coque
d'amande, le grignon et les noyaux d'olives, la pulpe de pomme, les
pépins d'oranges, les noyaux de dattes, les grains de café, les
noyaux d'abricots, les polymères et les déchets carbonés
[9].
Le tableau suivant montre les différentes matières
premières pour préparer le charbon actif.
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III
Tableau III. 3 : Différentes
matières premières pour préparer le charbon actif.
Matières premières
|
Forme
|
Pourcentage en Carbone
|
Lignite
|
|
Environ 70% de carbone
|
Charbon bitumineux
|
|
|
Anthracite
|
|
Environ 95% de carbone
|
Les noyaux de dattes
|
|
|
Les noyaux des olives
|
|
|
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III
III.5.1. Activation des charbons actifs
Les charbons actifs sont produits à partir de deux
méthodes d'élaboration différentes : l'activation physique
(deux traitements thermiques successifs : la carbonisation et l'activation) et
l'activation chimique (un seul traitement thermique suivi de la mise en contact
avec un agent activant).
a. Activation physique : elle se déroule
en deux étapes :
V' La carbonisation de la matière
première : elle permet l'élimination des atomes
autres que le carbone (N, H, O, S) contenus dans la matière
première pour donner un matériau carboné avec une
structure poreuse rudimentaire appelée carbonisât.
Cette étape du procédé est
réalisée dans une atmosphère inerte à des
températures inférieures à 1 000°C (comprises entre
600°C et 900°C en fonction de la matière première).
Elle fournit des matériaux ayant une structure poreuse limitée
(surface spécifique comprise entre 10 m2. g-1 et 100
m2. g-1), qui est ensuite développée durant
le processus d'activation.
V' L'activation physique : est une
oxydation ménagée du carbonisât réalisée
à haute température (entre 700°C et 1 000°C) par un gaz
oxydant pendant un temps donné en fonction de la porosité
désirée. Les gaz les plus utilisés sont la vapeur d'eau
(H2O) et le dioxyde de carbone (CO2).
b. Activation chimique
L'activation chimique est généralement
réalisée en plusieurs étapes mais elle ne comporte qu'un
seul traitement thermique.
Dans un premier temps, il s'agit de mettre en contact l'agent
activant et la matière première, les agents oxydants les plus
utilisés sont l'acide phosphorique (H3PO4), la potasse (KOH) et le
chlorure de zinc (ZnCl2).
Les mélanges solides obtenus subissent un traitement
thermique, sous un flux de gaz inerte (généralement l'azote)
à des températures comprises entre 500°C et 900 °C.
Les conditions du traitement thermique dépendent du
précurseur et de l'agent activant utilisé. Le CA est ensuite
lavé (par exemple à l'acide nitrique HNO3) puis rincé
à l'eau distillée jusqu'à l'obtention d'un filtrat neutre
[11].
|