BURKINA FASO
Unité-Progrès-Justice
MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT ET DU DEVELOPPEMENT
DURABLE
-------
SECRETARIAT GENERAL
ECOLE NATIONALE DES EAUX DIRECTION
REGIONALE DE L'ENVIRONNEMENT ET FORETS (ENEF)/DINDERESSO ET
DU DEVELOPPEMENT DURABLE DES
01 BP 1105 BOBO-DIOULASSO 01
HAUTS-BASSINS (DREDD/HBS)
TEL: 00226 20 98 06 89
01 BP 18 BOBO-DIOULASSO 01
E-mail: enefd@fasonet.bf
TEL: 00226 20 97 22 10
RAPPORT DE STAGE DE FIN DE CYCLE
en vue de l'obtention du Brevet de Technicien Superieur (BTS)
option Environnement
THEME : Contribution à une amélioration du
suivi environnemental et du contrôle des unités industrielles de
la ville de
Bobo-Dioulasso.
Présenté par : Guiri Alexandre
SANOU
Sous la direction de :
Professeur de suivi :
Maître de stage :
Monsieur Wendsom Osée OUEDRAOGO
Monsieur Jean-Pierre HEMA
Ingénieur en génie de l'Environnement
Ingénieur des Eaux et Forêts
Juin 2011
BURKINA FASO
Unité-Progrès-Justice
MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT ET DU DEVELOPPEMENT
DURABLE
-------
SECRETARIAT GENERAL
ECOLE NATIONALE DES EAUX DIRECTION
REGIONALE DE L'ENVIRONNEMENT ET FORETS (ENEF)/DINDERESSO ET
DU DEVELOPPEMENT DURABLE DES
01 BP 1105 BOBO-DIOULASSO 01
HAUTS-BASSINS (DREDD/HBS)
TEL: 00226 20 98 06 89
01 BP 18 BOBO-DIOULASSO 01
E-mail: enefd@fasonet.bf
TEL: 00226 20 97 22 10
RAPPORT DE STAGE DE FIN DE CYCLE
en vue de l'obtention du Brevet de Technicien Superieur (BTS)
option Environnement
THEME : Contribution à une
amélioration du suivi environnemental et du contrôle des
unités industrielles de la ville de
Bobo-Dioulasso.
Présenté par : Guiri
Alexandre SANOU
Sous la direction de :
Professeur de suivi :
Maître de stage :
Monsieur Wendsom Osée OUEDRAOGO
Monsieur Jean-Pierre HEMA
Ingénieur en génie de l'Environnement
Ingénieur des Eaux et Forêts
Juin 2011
Table des matières
DEDICACE
iii
REMERCIEMENTS
ii
LISTE DES ILLUSTRATIONS
iii
SIGLES ET ABREVIATIONS
iv
RESUME
v
INTRODUCTION
1
1. CONTEXTE ET PROBLÉMATIQUE
1
2. JUSTIFICATION DE L'ÉTUDE
1
3. OBJECTIFS
2
4. HYPOTHÈSE
2
5. MÉTHODOLOGIE
2
6. RÉSULTATS ATTENDUS
3
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
4
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA STRUCTURE
D'ACCUEIL ET DE LA ZONE D'ETUDE
3
1.1. Présentation de la structure
d'accueil
5
1.1.1. SERVICE RÉGIONAL DE LA PLANIFICATION
ET DU SUIVI-EVALUATION (SRPSE)
6
1.1.2. SERVICE RÉGIONAL DE
L'AMÉLIORATION DU CADRE DE VIE (SRACV)
6
1.1.3. SERVICE RÉGIONAL DE LA CONSERVATION
DE LA NATURE (SRCN)
7
1.1.4. SERVICE RÉGIONAL DE LA PROTECTION ET
DE LA SURVEILLANCE (SRPS)
7
1.1.5. SERVICE RÉGIONAL DE L'ADMINISTRATION
ET DES FINANCES (SRAF)
8
1.2. Présentation de la zone
d'étude
8
1.2.1. SITUATION GÉOGRAPHIQUE
8
1.2.2. L'INDUSTRIE
9
CHAPITRE II : TERMINOLOGIE ET GENERALITES SUR
LES OUTILS D'EVALUATION ENVIRONNEMENTALE
10
2.1. Terminologie
10
2.2. Généralités sur les
outils d'évaluation environnementale
11
2.2.1. ETUDE ET LA NOTICE D'IMPACT SUR
L'ENVIRONNEMENT (EIE/NIE)
11
2.2.2. AUDIT ENVIRONNEMENTAL
12
2.2.3. SYSTÈME DE MANAGEMENT ENVIRONNEMENTAL
(SME)
13
2.2.4. ECOBILAN OU ANALYSE DU CYCLE DE VIE DE
PRODUIT (ACV)
13
2.2.5. INSPECTION ENVIRONNEMENTALE OU LE MONITORING
ENVIRONNEMENTAL
14
2.2.6. IMPORTANCE DE L'ÉVALUATION
ENVIRONNEMENTALE
15
CHAPITRE III : CADRE REGLEMENTAIRE ET
INSTITUTIONNEL
16
3.1. Cadre réglementaire
16
3.2. Cadre institutionnel
17
3.2.1. MINISTÈRE DE L'ENVIRONNEMENT ET DU
DÉVELOPPEMENT DURABLE (MEDD)
17
3.2.2. MAIRIE
17
3.2.3. MINISTÈRE DE L'INDUSTRIE, DU COMMERCE
ET DE L`ARTISANAT (MICA)
17
3.2.4. MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE ET DE
L'HYDRAULIQUE (MAH)
18
3.2.5. OFFICE NATIONAL DE L'EAU ET
L'ASSAINISSEMENT (ONEA)
18
DEUXIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSION
19
CHAPITRE I : ETAT DES LIEUX DU SUIVI ET DU
CONTROLE DES UNITES INDUSTRIELLES DE LA VILLE DE BOBO-DIOULASSO
20
1.1. Contrôle des établissements
classés (GARANE et ZAKANE, 2008)
20
1.1.1. IMPORTANCE DU CONTRÔLE
20
1.1.2. ORGANE DE CONTRÔLE
20
1.2. Processus actuel de suivi et de contrôle
des unités industrielles de Bobo-Dioulasso
21
1.2.1. PRÉPARATION DE LA SORTIE DE
CONTRÔLE
22
1.2.2. CONDUITE DU CONTRÔLE
22
1.3. Etat actuel du suivi environnemental et du
contrôle au niveau des structures en charge
25
1.3.1. AU NIVEAU DE LA DREDD/HBS
25
1.3.2. AU NIVEAU DE LA DIRECTION EN CHARGE DE
L'INDUSTRIE
28
1.3.3. AU NIVEAU DE L'ONEA
28
1.4. La faiblesse du suivi environnemental
et du contrôle
29
CHAPITRE II : ANALYSE CRITIQUE ET
PROPOSITIONS
31
2.1. Analyse critique de l'état actuel du
suivi environnemental et du contrôle des unités industrielles de
la ville de Bobo-Dioulasso
31
2.2. Propositions pour une amélioration du
suivi environnemental et du contrôle des unités industrielles
32
2.3. Recommandations pour une
opérationnalisation du suivi environnemental et du
contrôle
33
2.3.1. A L'ENDROIT DES STRUCTURES CENTRALES DU
MEDD
34
2.3.2. A L'ENDROIT DE LA DREDD/HBS
34
2.3.3. A L'ENDROIT DES PROMOTEURS D'INDUSTRIES
35
CONCLUSION
36
BIBLIOGRAPHIE
37
ANNEXES 38
Annexe 1 : Liste des personnes
rencontrées 39
Annexe 2 : Guide d'entretien avec les
structures chargées du suivi et du contrôle des unités
industrielles. 40
Annexe 3 : Guide d'entretien avec les
industriels. 41
DEDICACE
A mes
parents
qui ont pris soin de moi
et qui m'ont permis
d'être ce que je suis aujourd'hui.
REMERCIEMENTS
A l'issue de cette étude, nous voudrions
exprimer notre reconnaissance à l'endroit des personnes
ci-après :
- Monsieur Kimsé OUEDRAOGO, Directeur
Général de l'Ecole Nationale des Eaux et Forêts et tout le
personnel de l'administration pour la formation que nous avons
reçue ;
- Monsieur Jean Yves Lassana TRAORE, Directeur Régional
de l'Environnement et du Développement Durable des Hauts-Bassins qui a
bien voulu nous accueillir pour le stage et qui a mis à notre
disposition les moyens matériels ;
- Monsieur Osée Wendsom OUEDRAOGO, notre professeur de
suivi pour l'encadrement, le sacrifice personnel et l'assistance dont nous
avons largement bénéficié ;
- Monsieur Jean-Pierre HEMA, notre maître de stage pour
sa disponibilité, ses conseils et pour sa compréhension ;
- Le corps professoral pour les cours et les conseils
prodigués ;
- Tout le personnel de la Direction Régionale de
l'Environnement et du Développement Durable des Hauts-Bassins,
particulièrement à Monsieur Issouf SAWADOGO, pour son soutien de
toute nature ;
- Au personnel de la Direction régionale de
l'industrie, du commerce et de l'artisanat des Hauts-Bassins (DRICA) ;
- Monsieur Daouda ZALLE, Directeur national du projet
BKF/012-PAGREN/HBS et à tout le personnel du projet BKF/012-PAGREN/HBS
pour le soutien apporté à notre encadrement ;
- Toute la promotion 2009-2011 des élèves de
l'Ecole Nationale des Eaux et Forêts et particulièrement les
élèves Techniciens Supérieurs de l'Environnement
2ème année pour les bons moments passés
ensemble ;
- Tous mes amis qui m'ont toujours soutenu moralement.
- Tous ceux, de près ou de loin, qui ont
contribué d'une manière ou d'une autre à
l'élaboration de ce rapport.
LISTE
DES ILLUSTRATIONS
Tableaux
Tableau 1 : Récapitulatif des
sorties terrain lors de
l'étude.......................................23
Tableau 2 : Etat des unités
industrielles visitées, en termes de réalisation des
évaluations
environnementales.......................................................................................25
Tableau 3 : Fiche des paramètres
majeurs de pollution à suivre..................................31
Graphiques
Graphique 1 : Proportion des
unités industrielles par rapport à la réalisation des
évaluations
environnementales.......................................................................................26
Graphique 2 : Proportion des
unités industrielles ayant leurs arrêtés portant avis de
conformité environnementale, en fonction des
signatures..........................................26
SIGLES
ET ABREVIATIONS
ACV : Analyse du Cycle de
Vie
APJ : Agent de Police
Judiciaire
ARSN : Autorité Nationale de
Radioprotection et de Sûreté Nucléaire
BUNED : Bureau National des Evaluations
Environnementales et de la gestion des Déchets spéciaux
DBO5 : Demande Biochimique en Oxygène
pendant 05 Jours
DCO : Demande Chimique en Oxygène
DGACV : Direction
Générale de l'Amélioration du Cadre de Vie
DREDD : Direction
Régionale de l'Environnement et du Développement Durable
DRICA : Direction
Régionale de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat
EE : Evaluation
Environnementale
EIE/NIE : Etude et Notice
d'Impact sur l'Environnement
ISO : International Standard Organisation
MAH : Ministère de
l'Agriculture et de l'Hydraulique
MAHRH : Ministère de l'Agriculture,
de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques
MECV : Ministère de l'Environnement
et du Cadre de Vie
MEDD : Ministère de
l'Environnement et du Développement Durable
MES : Matières en Suspension
MICA : Ministère de
l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat
ONEA : Office National de
l'Eau et de l'Assainissement
OPJ : Officier de Police Judiciaire
PGES : Plans de Gestion
Environnementale et Sociale
pH : potentiel Hydrogène
SAPHYTO : Société Africaine
de Produits Phytosanitaires et d'Insecticides
SCAB :
Société Chimique et Agricole Burkinabé
SME : Système de
Management Environnemental
RESUME
Cette étude que nous venons de réaliser
au niveau de la Direction Régionale de l'Environnement et du
Développement Durable (DREDD/HBS) a pour objectif général
la contribution à une amélioration du suivi et du contrôle
environnemental des unités industrielles de la ville de Bobo-Dioulasso.
Le constat est parti du fait du non respect des normes de rejets industrielles
par les industries et des difficultés qu'ont les structures en charge du
suivi et du contrôle de pouvoir bien suivre et contrôler les
unités industrielles dans leurs activités.
Pour ce faire, une recherche documentaire a été
faite pour passer en revue les différentes publications relatives
à la question du suivi et du contrôle environnemental. Cette
recherche documentaire a été complétée par des
sorties accompagnées d'entretiens avec différents acteurs
impliqués dans le suivi et contrôle des unités
industrielles notamment les Directions régionales en charge de
l'environnement et de l'industrie, et l'ONEA. Des sorties ont été
effectuées dans certaines unités industrielles au cours
desquelles des entretiens ont eu lieu avec les différents responsables
relatif a la prise en compte de la dimension environnementale dans leurs
activités.
L'étape suivante a consisté à
dresser un état des lieux de l'état actuel du suivi
environnemental et du contrôle. A l'issu de cet état des lieux, il
est ressorti que la faiblesse du suivi environnemental et du contrôle des
unités industrielles de la ville est lié à une
insuffisance de coordination entre les différentes structures
concernées, mais aussi à des problèmes d'ordre
matériels, financiers et une insuffisance de personnel assermenté
et qualifié.
Après une analyse critique relative à
cette situation, des propositions ont été faites à
l'endroit des différents acteurs pour une amélioration du suivi
et du contrôle environnemental, mais aussi pour une effectivité de
l'inspection environnementale des unités industrielles. Il est
établi qu'un suivi environnemental et un contrôle sérieux
et efficace contribue au respect de la conformité environnementale des
unités industrielles.
Mots clés : conformité
environnementale, inspection environnementale, unités industrielles,
suivi environnemental et contrôle.
INTRODUCTION
1.
Contexte et problématique
L'industrialisation rapide dans le monde entier a fait
prendre conscience des liens existants entre la pollution, la santé
publique, le cadre de vie et l'environnement. Cette industrialisation
s'accompagne d'un transfert de technologie et d'usines ou entreprises qui ne
correspondent pas toujours à la culture de production en Afrique. En
effet, ce développement récent introduit des obligations qui ne
sont pas encore convenablement organisées sur le plan législatif
et règlementaire, de même que sur le plan infrastructure,
formation et comportemental (GUISSOU et al., 2001). Il n'est pas rare
de se trouver en face de responsables d'unités industrielles qui ne
connaissent pas l'existence de textes règlementaires auxquels ils
doivent se conformer pour le respect de l'environnement.
Quoique faiblement industrialisé, le Burkina
Faso connaît des problèmes de pollutions et nuisances liées
aux émissions et effluents d'origine industrielle. La partie Ouest du
Burkina Faso se caractérise par la présence des plus grosses
unités industrielles (SOFITEX, SN-CITEC, SN-SOSUCO, SAP Olympic,
BRAKINA) et d'une usine de formulation des pesticides (GUISSOU et al.,
2001). L'usine de formulation des pesticides en question est la SAPHYTO. La
plus grande partie de ces unités industrielles se trouve à
Bobo-Dioulasso. Mais, le constat est qu'un grand nombre parmi ces
unités n'est pas conforme vis-à-vis de la règlementation
en matière d'environnement.
Dans un contexte de Développement Durable, toute
unité industrielle doit être soumise aux dispositions
prévues par les textes législatifs et règlementaires en
matière d'environnement. Qu'est-ce qui explique le fait qu'il y ait un
grand nombre d'industries qui ne se soient pas conformés aux textes
règlementaires ? Y a-t-il un suivi adéquat de ces
unités industrielles de façon à ce qu'elles se conforment
aux textes règlementaires en matière d'environnement ?
2.
Justification de l'étude
Cette étude s'inscrit dans le cadre de notre
formation et part du fait d'un constat sur le non respect des normes de rejets
industrielles par les industries et des difficultés qu'ont les
structures en charge du suivi et du contrôle de pouvoir bien suivre et
contrôler les unités industrielles dans leurs activités.
Pendant qu'il est établi que le suivi et le contrôle
environnemental des unités industrielles, s'il est bien fait, contribue
au respect des normes environnementales. Donc du fait des lacunes du suivi
environnemental et du contrôle actuel des unités industrielles de
la ville, cette étude a pour objectif principal la contribution à
l'amélioration du suivi environnemental et du contrôle des
unités industrielles de la ville de Bobo-Dioulasso de façon
à suivre périodiquement ces unités industrielles pour
minimiser et prévoir leurs impacts sur la qualité de
l'environnement et du cadre de vie des populations.
3.
Objectifs
Ø Objectif
général
L'objectif général de cette étude
est de contribuer à l'amélioration du suivi environnemental et du
contrôle des unités industrielles de la ville de
Bobo-Dioulasso.
Ø Objectifs
spécifiques
Il s'agira de façon spécifique de :
- faire l'état des lieux du suivi environnemental et du
contrôle des unités industrielles de la ville de
Bobo-Dioulasso ;
- faire une analyse critique relative au suivi et au
contrôle des activités industrielles de la ville de
Bobo-Dioulasso ;
- proposer une amélioration du suivi environnemental et
du contrôle des unités industrielles dans la ville de
Bobo-Dioulasso pour la Direction Régionale de l'Environnement et du
Développement Durable.
4. Hypothèse
Une seule hypothèse guidera notre
étude : un suivi environnemental et un contrôle efficace est
un important indicateur de niveau de respect des normes environnementales.
5.
Méthodologie
Ø Recherche documentaire
Les préliminaires de cette
étude ont consisté à faire une recherche bibliographique
relative aux informations liées au thème. Les documents
consultés ont trait principalement aux différentes lois et
différents décrets en la matière, les rapports
d'étude, les rapports de projet, les supports de cours sur les outils
d'évaluation environnementale.
Ø Sorties et les entretiens
L'étape suivante a
consisté à faire une identification de certains acteurs et
à les rencontrer. Cette phase, surtout les entretiens, a permis de faire
un état des lieux relatif au suivi et au contrôle des
unités industrielles de la ville de Bobo-Dioulasso. Pour cela les
acteurs rencontrés sont la Direction Régionale de l'Environnement
et du Développement Durable des Hauts-Bassins (DREDD/HBS), l'Office
National de l'Eau et de l'Assainissement (ONEA), la Direction Régionale
de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (DRICA), pour voir comment se
passe le suivi environnemental à l'étape actuelle et les
difficultés rencontrées.
Certaines unités industrielles de la ville,
comme FRUITEQ, la SAPHYTO, la SCAB, ont été
rencontrées pour voir comment la question environnementale est prise en
compte dans leurs activités.
6.
Résultats attendus
Au terme de la présente étude les
résultats suivants sont attendus :
- un état des lieux du suivi environnemental et du
contrôle des unités industrielles de Bobo-Dioulasso est
fait ;
- une analyse critique relative au suivi environnemental et au
contrôle est dressée ;
- des propositions pour une amélioration du suivi
environnemental et du contrôle des unités industrielles sont
faites.
Ce rapport se présente en deux parties dont la
première porte sur les généralités et la
deuxième sur les résultats et discussion. La première
partie comporte la présentation de la structure d'accueil et de la zone
d'étude, les définitions et les généralités
sur les outils d'évaluation environnementale, et le cadre juridique et
institutionnel. Dans la deuxième partie, nous verrons l'état des
lieux du suivi environnemental et du contrôle des unités
industrielles, l'analyse critique et les propositions.
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL ET DE
LA
ZONE D'ETUDE
1.1.
Présentation de la structure d'accueil
La Direction Régionale de l'Environnement et du
Développement Durable de Hauts-Bassins (DREDD/HBS) au sein de laquelle
s'est déroulé notre stage, est une structure
déconcentrée du ministère de l'environnement et du
développement durable (MEDD). Elle a pour mission d'assurer le suivi, la
conduite et l'exécution des techniques, politiques, stratégies,
plans et programmes du MEDD en matière de forets, faune et
d'amélioration du cadre de vie. Ses domaines d'interventions
sont :
- la formation, l'information et la sensibilisation des
différents acteurs ;
- l'organisation annuelle des campagnes de reforestation
impliquant tous les acteurs ;
- la lutte contre la désertification ;
- la protection des berges ;
- la lutte contre les feux incontrôlés ;
- la lutte contre le braconnage ;
- l'amélioration du cadre de vie des
populations ;
- la contribution à la réduction de la
pauvreté.
La DREDD/HBS couvre trois directions provinciales et
comprend cinq services régionaux que sont le Houet, le
Kénédougou et le Tuy. Chaque direction provinciale est sous
l'égide d'un directeur provincial. Les services régionaux
sont :
- le Service Régional de la Planification et du
Suivi-Evaluation (SRPSE) ;
- le Service Régional de l'Amélioration du Cadre
de Vie (SRACV).
- le Service Régional de la Conservation de la Nature
(SRCN) ;
- le Service Régional de la Protection et de la
Surveillance (SRPS) ;
- le Service Régional de l'Administration et des
Finances (SRAF).
Chacun de ces services est chargé de faire la
synthèse des activités des trois provinces selon son domaine
d'intervention au profit de la direction régionale.
1.1.1. Service
Régional de la Planification et du Suivi-Evaluation (SRPSE)
C'est dans ce service que s'est effectué notre
stage. Il comprend la Cellule Régionale de la Communication et de la
Documentation (SRCD) et la Cellule Régionale de la Programmation et du
Suivi (SRPS). De ce fait il est chargé de :
- centraliser l'ensemble des données relatives
à tout projet et programme en cours de
réalisation ou à réaliser, ayant un impact sur
l'environnement ;
- définir les indications de performances et mettre en
place des tableaux de bords de suivi et de gestion des services et des
projets ;
- planifier les activités de la DREDD ;
- collecter et traiter les données financières
en vue de les synthétiser dans les tableaux d'ensemble ;
- centraliser et analyser les données statistiques de
la direction ;
- rédiger les rapports d'activités de la
direction.
1.1.2. Service Régional de
l'Amélioration du Cadre de Vie (SRACV)
Le SRACV à qui se rattachent la cellule
régionale de l'assainissement et la prévention des pollutions et
nuisances (CRAPN), la cellule régionale de l'éducation
environnementale (CREE), et la cellule régionale de l'aménagement
paysager (CRAP), a pour mission le suivi et la mise en oeuvre de la politique
régionale en matière de protection et de promotion de
l'environnement. Ainsi, il veille :
- au suivi et à la mise en oeuvre de la
stratégie nationale en matière d'assainissement ;
- à l'appui et à la promotion de la pratique des
évaluations environnementales dans les projets et programmes de
développement ;
- à l'application des textes juridiques de lutte contre
les pollutions et nuisances et d'aménagement ;
- à l'appui-conseil aux communes dans
l'élaboration et la mise en oeuvre des plans communaux en matière
d'environnement.
1.1.3. Service Régional de la Conservation de
la Nature (SRCN)
Avec ses trois cellules que sont la cellule
régionale des forêts (CRF), la cellule régionale de la
faune et de la chasse (CRFC), et la cellule régionale Bois
énergie (CRBE), le SRCN assure :
- l'organisation, la coordination et le suivi avec les
partenaires de toutes les activités relatives aux inventaires, à
la cartographie et aux aménagements forestiers dans la
région ;
- l'organisation, la coordination et le suivi de toutes les
activités de production, de distribution de plants et de
reboisement ;
- l'organisation, la coordination, le suivi de l'exploitation
forestière et de la commercialisation des produits ligneux en
collaboration avec les différents acteurs ;
- la rédaction des bilans de reforestation et
d'exploitation forestière ;
- la promotion et la règlementation en matière
de faune et de chasse.
1.1.4.
Service Régional de la Protection et de la Surveillance (SRPS)
Le SRPS comprend la cellule régionale des
opérations et de la logistique (CROL) et la cellule régionale de
la réglementation et du contentieux (CRRC) et a pour mission :
- la gestion de la garde, la montée des couleurs, la
discipline du personnel du cadre paramilitaire des Eaux et
Forêts ;
- la gestion des équipements et armements ;
- la formation et le recyclage militaire du
personnel ;
- l'organisation des opérations d'appui et de soutien
en matière de protection des forêts et de la faune ;
- la représentation du corps dans les manifestations et
les cérémonies ;
- l'organisation de la participation du corps à la
défense et à la sécurité nationale avec les autres
corps militaires et paramilitaires ;
- la règlementation en matière de ressources
forestières, fauniques et halieutiques.
1.1.5.
Service Régional de l'Administration et des Finances (SRAF)
Le SRAF est composé des cellules
régionales des finances et des marchés publics (CRFM), du
personnel et du matériel (CRPM). Il est chargé de la gestion et
de l'utilisation rationnelle des ressources et du patrimoine de la direction
régionale. C'est ainsi qu'il veille à :
- la gestion des moyens financiers et matériels de la
direction ;
- la gestion et le suivi du patrimoine de la direction
notamment, le matériel et le parc automobile ;
- la tenue d'une comptabilité en matière de
biens meubles et immeubles de la direction ;
- la préparation et l'exécution des
marchés publics ;
- l'élaboration et l'exécution des budgets de la
direction ;
- l'appui à toute structure à la
préparation et à la diffusion des dossiers d'appel d'offres
d'acquisition de biens et services ;
- la gestion des carrières du personnel ;
- le suivi de toutes les questions administratives ayant trait
au fonctionnement des services.
1.2.
Présentation de la zone d'étude
1.2.1. Situation
géographique
Deuxième ville du Burkina Faso,
Bobo-Dioulasso est située au sud-ouest et à 365 km de la
capitale, Ouagadougou. Chef-lieu de la province du Houet, elle compte 25
secteurs repartis dans trois (3) arrondissements (Do, Dafra, Konsa). Elle
couvre une superficie de 13 678 ha et a pris sa naissance au carrefour de
plusieurs axes commerciaux internationaux. Des falaises s'élèvent
au sud-est de la ville. Les altitudes varient entre 300 et 500 m au dessus de
la mer (commune de Bobo-Dioulasso, 2007).
1.2.2.
Industrie
Les grandes industries de la
région se trouvent à Bobo-Dioulasso, à proximité
immédiate de la gare et dans la zone industrielle à la sortie sur
la route de Banfora. Une partie des industries de Bobo-Dioulasso met en valeur
les ressources agricoles locales et est essentiellement orientée vers le
marché intérieur. Son développement dépend des
perspectives de l'économie nationale (ONEA, 1995).
Ce sont 34 entreprises industrielles au 31
décembre 2004 qui exercent à Bobo-Dioulasso et qui emploient 5619
personnes. Le secteur industriel de Bobo-Dioulasso apporte à l'Etat 10
milliards de francs de droits de douane et impôts divers et distribue
plus de 9,5 milliards de francs de CFA de salaires (commune de Bobo-Dioulasso,
2007). Mais de nos jours, il y a à peu près une centaine
d'unités industrielles qui exercent dans la ville de Bobo-Dioulasso.
Une nouvelle zone industrielle est entrain
d'être mise en place à la sortie de la ville de Bobo sur la route
menant au Mali. Cette zone industrielle sera compartimentée en fonction
de chaque type d'industrie.
Parmi les unités industrielles de la ville,
on peut distinguer plusieurs types qui sont :
- les industries agro-alimentaires (FRUITEQ, SOFIB, BRAKINA,
etc.) ;
- les industries textiles (SOFITEX, FILSAH) ;
- les industries chimiques (Winners Industries, SAPHYTO,
SCAB) ;
- les industries de la manufacture de caoutchouc et de
plastique (SAP Olympic, FASOPLAST) ;
- les industries métalliques (SOAF, CBTM) ;
- les industries de carrières et matériaux de
constructions (COVEMI).
CHAPITRE II : TERMINOLOGIE ET GENERALITES SUR LES
OUTILS
D'EVALUATION ENVIRONNEMENTALE
2.1. Terminologie
Le suivi environnemental : selon
le guide général de réalisation des études et
notices d'impact sur l'environnement (2007), c'est une démarche
scientifique consistant à observer l'évolution de certaines
composantes des milieux biologique, physique et humain affectés par la
réalisation du projet. Il permet de vérifier la justesse des
prévisions et de mesurer les impacts réels du projet et
d'évaluer l'efficacité des mesures d'atténuation et de
compensation proposées. Le suivi peut amener le promoteur à
réagir promptement à la défaillance d'une mesure
d'atténuation ou à toute nouvelle perturbation du milieu par la
mise en place des mesures plus appropriées ou de nouvelles mesures pour
les impacts non prévus.
Le contrôle : c'est l'outil par
excellence pour s'assurer du fonctionnement correct et permanent des
installations et se convaincre de leur efficacité, donc de la
maîtrise de leurs impacts sur l'environnement (ONEA, 1999).
La surveillance
environnementale : selon le guide général de
réalisation des études et notices d'impact sur l'environnement
(2007), elle a pour but de s'assurer que le promoteur respecte ses engagements
et ses obligations de prise en compte de l'environnement et d'application des
mesures envisagées dans l'étude ainsi que les recommandations de
l'avis du Ministère chargé de l'environnement pendant toute la
vie du projet. Elle décrit les moyens et les mécanismes
proposés par le promoteur pour assurer le respect et les exigences
légales et environnementales.
Les installations classées ou
établissements dangereux, insalubres ou incommodes : ce
sont des établissements présentant des dangers ou des
inconvénients, soit pour la commodité du voisinage, soit pour la
santé et la sécurité publique, soit pour l'agriculture, le
cadre de vie, la conservation des sites, espaces, monuments et la
diversité biologique (code de l'environnement, 1997). C'est dans ce
groupe que font partie les unités industrielles.
La conformité
environnementale : elle consiste en la vérification
périodique des prescriptions légales et techniques pour s'assurer
que toutes les exigences énoncées dans la législation et
règlement liés à la protection de l'environnement sont
applicables et respectées. La vérification de cette
conformité environnementale est effectuée périodiquement
pour s'assurer que toutes les exigences environnementales applicables sont
respectées.
2.2. Généralités sur les outils
d'évaluation environnementale
Les outils d'évaluation
environnementale sont des instruments techniques dont se dotent souvent les
pouvoirs publics pour évaluer l'état de l'environnement ou pour
mesurer l'impact d'une activité sur l'environnement. Ils sont de deux
ordres, l'étude d'impact sur l'environnement et l'audit environnemental
(GARANE et ZAKANE, 2008). Mais il faut aussi noter la présence
d'autres outils de contrôle et de gestion environnementale comme
l'analyse du cycle de vie ou Ecobilan, le système de management
environnemental (SME) et l'inspection environnementale.
2.2.1. Etude et la Notice d'Impact sur l'Environnement
(EIE/NIE)
Selon le Code de l'Environnement au
Burkina Faso :
- l'Etude d'Impact sur l'Environnement (EIE) est une
étude à caractère analytique et prospectif aux fins de
l'identification et de l'évaluation des incidences d'un projet sur
l'environnement ;
- la Notice d'Impact sur l'Environnement (NIE) est une EIE
simplifiée. Toutefois, elle doit répondre aux mêmes
préoccupations que l'EIE et comporter des indications
sérieuses.
L'Etude et la Notice d'Impact sur l'Environnement
permettent de cerner la différence entre l'environnement futur
modifié tel qu'il résultera de l'exécution d'une
activité, et l'environnement futur tel qu'il aurait évolué
normalement sans la réalisation de ladite activité.
« L'EIE a pour objet de déterminer
les risques qu'une activité envisagée est susceptible de faire
courir à l'environnement et de proposer les mesures d'atténuation
ou de correction. Elle peut être appréhendée comme
l'étude à laquelle il doit être procédé avant
d'entreprendre certains projets d'ouvrages ou d'aménagements, publics ou
privés, dans le but d'apprécier l'incidence de ces derniers sur
l'environnement.
L'EIE apparait alors comme un outil utile à
chacun des trois principaux protagonistes que sont le promoteur de
l'activité, l'autorité publique et les populations. Elle permet
d'abord au promoteur de l'activité de planifier, concevoir et mettre en
oeuvre un projet ou programme de développement qui minimise les effets
environnementaux négatifs et maximise les bénéfices en
termes de coût/efficacité. Elle permet ensuite à
l'autorité publique de prendre une décision d'autorisation en
connaissance de cause. Elle permet enfin au public de mieux comprendre le
projet ou programme de développement et ses impacts sur l'environnement
et les populations concernées.» (GARANE et ZAKANE, 2008).
2.2.2. Audit environnemental
L'audit environnemental se définit comme
« un processus de vérification systématique et
documentée permettant d'obtenir et d'évaluer, d'une
manière objective, des preuves d'audit afin de déterminer si les
activités, évènements, conditions, systèmes de
gestion relatifs à l'environnement ou les informations y
afférentes, sont en conformité avec les critères
d'audit»
Les différents types d'audits
environnementaux :
- l'audit juridique : il consiste à évaluer la
conformité du site avec la réglementation en vigueur ;
- l'audit de cessation /acquisition : il consiste à
identifier les zones du site qui ont pu avoir un impact sur l'environnement et
fixer les responsabilités dans le temps, chiffrer le coût de mise
en conformité ;
- l'audit de cessation d'activité : il permet
d'éviter les mesures de remise en état à mettre en oeuvre
sur le site à fermer ;
- l'audit de faisabilité de l'ISO 14001 : il permet
d'identifier les non conformités majeures du ou des sites de
l'entreprise par rapport à la réglementation environnementale et
aux bonnes pratiques, identifier les principaux impacts potentiels ou
avérés, du site sur l'environnement, définir les moyens
à mettre en oeuvre pour mener à bien le projet ISO
14001 ;
- l'audit du système de management environnemental : il
s'agit de déterminer si le SME du site est conforme aux exigences de la
norme ISO 14001.
Ø Les avantages
L'audit environnemental permet de :
- améliorer la situation environnementale de
l'entreprise ;
- faire un bilan global de la protection de l'environnement
pour un coût raisonnable ;
- améliorer la sensibilisation du personnel ;
- anticiper les demandes des autorités en identifiant
les non- conformités ;
- améliorer l'image de marque de l'entreprise.
2.2.3. Système de
Management Environnemental (SME)
C'est une approche structurée pour fixer des
objectifs et des cibles en matière d'environnement pour les
réaliser et en donner la preuve.
Elle est une composante du système de
management global qui inclut la structure organisationnelle, les
activités de planification, les responsabilités, les pratiques,
les procédures, les procédés et les ressources pour
élaborer, mettre en oeuvre, réaliser, réviser et maintenir
la politique environnementale.
Ø Les avantages
Il permet de :
- se mettre en conformité avec la réglementation
en vigueur ;
- améliorer de façon continue ses performances
environnementales ;
- augmenter les parts du marché ;
- fidéliser la clientèle ;
- donner une image positive à l'entreprise.
2.2.4. Ecobilan ou Analyse du Cycle de Vie de Produit
(ACV)
L'écobilan ou analyse cycle de vie est une
méthode d'analyse systématique des impacts environnementaux d'un
produit « du berceau à la tombe »c'est-à-dire depuis sa
conception jusqu'à son élimination.
Les analyses du cycle de vie sont fondées sur
des données quantifiées (matières premières et
produits utilisés, énergie, rejets). Certains
éléments difficilement quantifiables (bruit, odeurs,
dégradation paysagère) ne sont pas pris en compte.
Ø Les avantages
L'écobilan est aussi un outil d'aide à
la décision. Il permet à l'industriel ou au promoteur de mieux
connaître les points faibles et les points forts de son produit. Les
résultats de l'écobilan permettent d'orienter les choix à
faire pour améliorer les caractéristiques environnementales du
produit, avec à la clef :
- une diminution des coûts directs qui résultent
du choix des matériaux et des procédés ;
- une moindre consommation en énergie, en
matière et en produits ;
- une adaptation de la conception des produits et de la
gestion des déchets.
2.2.5. Inspection environnementale ou le Monitoring
environnemental
Le concept de Monitoring
environnemental désigne le contrôle des impacts attendus d'un
projet afin d'améliorer les pratiques de gestion de l'environnement.
L'Inspection d'une installation classée est
l'acte par lequel un agent de l'Etat assermenté relevant du service de
l'environnement peut pénétrer, à tout moment sur une
installation classée ou toutes autres installations, afin de
procéder à tout constat ou prélèvement des
échantillons, installer des appareils de mesure et procéder
à des analyses ; ou visiter des lieux, lorsqu'il présume que
l'on s'y livre ou que l'on s'y est livré à une activité
susceptible de constituer une infraction aux dispositions du code de
l'environnement et ses textes d'application.
L'inspection environnementale est également
un instrument de mise en oeuvre des EIE, notamment pour le suivi des
activités ayant une incidence néfaste sur l'environnement. Elle
permet de voir si les normes sont respectées et appliquées.
Les objectifs de l'inspection environnementale sont
entre autres :
- le contrôle du respect de la loi et ses textes
d'application (exemple : le code de l'environnement, le décret sur
les normes de rejet, etc.) ;
- l'information, la sensibilisation et l'éducation des
operateurs économiques, industriels, artisans, ou autres utilisateurs de
l'environnement à pratiquer les technologies moins polluantes
(technologies propres) ;
- l'incitation progressive des industriels à faire les
audits d'environnement dans leurs usines ;
- la promotion du système de gestion environnementale
dans les industries, cela pour préserver l'environnement pour les
générations présente et future (Développement
Durable).
Les motifs d'une inspection sont entre
autres :
- l'initiative des autorités administratives ;
- les plaintes écrites recevables ;
- le programme d'inspection systématique ;
- le suivi et le contrôle des autorisations
émises (avis du Ministre de l'Environnement).
2.2.6. Importance de l'évaluation environnementale
L'évaluation environnementale permet de:
- prévenir plutôt que guérir : le principe
de prévention appliqué à la gestion de projet permet
d'éviter les impacts et les risques majeurs lors de la conception
même du projet ;
- réduire les coûts : l'intégration d'un
concept de protection de l'environnement et de gestion des risques, dès
les premières réflexions, permet de réduire le coût
des mesures de protection par rapport à des mesures qui doivent
être prises une fois que le projet est bien défini ;
- réduire l'insécurité financière
: en définissant les conséquences de la protection de
l'environnement et de la gestion des risques sur le projet, il est possible de
mieux définir le budget global du projet ;
- instaurer un climat de confiance : un bon concept
environnemental et une bonne communication permettent d'instaurer un climat de
confiance avec les autorités, les voisins et les associations de
protection de l'environnement ;
- promouvoir une image respectueuse de l'environnement : de
nombreuses entreprises mettent en place des politiques et des stratégies
de protection de l'environnement. Une telle politique est souvent
intégrée dans la stratégie globale de communication de
l'entreprise ;
- améliorer la qualité de vie : un bon concept
environnemental doit tenir compte des utilisateurs de l'installation. Une bonne
qualité de vie, par une architecture durable, est un
élément positif pour tous les utilisateurs.
CHAPITRE III : CADRE REGLEMENTAIRE ET INSTITUTIONNEL
3.1.
Cadre réglementaire
Dans le souci de préserver l'environnement des
risques de pollution que peuvent engendrer les activités industrielles,
le Burkina Faso a adopté des lois et des décrets qui
réglementent les conditions d'ouverture, de fonctionnement et le
contrôle de ces unités. Parmi ces textes, on peut citer :
- la loi n°005/97/ADP du 30 janvier 1997 portant Code de
l'Environnement consacre toute une section à l'étude et la notice
d'impact sur l'environnement.
Ainsi, l'article 17 du présent code conditionne
l'exercice d'une activité susceptible d'avoir des incidences
significatives sur l'environnement à l'avis préalable du Ministre
charge de l'Environnement.
Son article 101 stipule qu'il est accordé deux ans
à tout promoteur ou exploitant de grands travaux, ouvrages et
aménagements déjà exécutés et ceux en cours
de réalisation ou d'exploitation sans étude ou notice d'impact
sur l'environnement pour faire un audit environnemental à ses
frais ;
- la loi n°62/95/ADP du 14 décembre 1995 portant
code des investissements stipule en son article 20 que les entreprises
bénéficiaires d'un régime privilégié sont
tenues : de protéger l'environnement par la mise en oeuvre des
procédés et appareils techniques estimés suffisants par
les services compétents ;
- la loi n° 055-2004/AN du 21 décembre 2004
portant code général des collectivités territoriales
stipule en son article 89 alinéa 13 que la commune urbaine et la commune
rurale reçoivent les compétences en ce qui concerne les avis sur
l'installation des établissements insalubres, dangereux et incommodes de
première et deuxième classes conformément au code de
l'environnement ;
- le décret n°98-
322 /PRES /PM /MEE/MCIA /MEM /MS/MATS /
METSS /MEF du 28 juillet 1998 portant conditions d'ouverture et de
fonctionnement des établissements dangereux, insalubres et
incommodes ;
- le décret n°2001-185/PRE/PM/MEE du 07 mai 2001,
portant fixation des normes de rejets des polluants dans l'air, l'eau et les
sols ;
- le décret n°2001-342 /PRES/PM/MEE du 17
juillet 2001 portant champ d'application, contenu et procédure de
l'étude et de la notice d'impact sur l'environnement, pris en
application des articles 19, 20 et 23 de la loi n°005 /97/ADP du 30
janvier 1997, portant Code de l'Environnement au Burkina Faso ;
- le décret n°
2007-409/PRES/PM/MECVMAHRH/MID/MCE/MATD du 3 juillet 2007 portant
modalités de réalisation de l'audit environnemental ;
- l'arrêté n°2001-97/MCPEA/MEF/MEE du 2
novembre 2001 portant cahier des charges applicable aux zones industrielles au
Burkina Faso.
3.2.
Cadre institutionnel
3.2.1. Ministère de l'Environnement et du
Développement Durable (MEDD)
Conformément à sa
mission de suivi environnemental, le Ministère de l'Environnement et du
Développement Durable, à travers ses structures
compétentes a le devoir de procéder périodiquement au
contrôle du fonctionnement des réalisations, au suivi et à
la surveillance des impacts environnementaux tout au long du cycle de vie des
projets en exécution dans leurs limites territoriales. Au niveau
régional cette responsabilité incombe à la DREDD/HBS qui
assure le suivi, la coordination, l'exécution technique des politiques,
stratégies, plans et programmes en matière de forêt, faune,
et d'environnement.
3.2.2. Mairie
La commune de Bobo-Dioulasso à la faveur de la
décentralisation s'est vue attribuée conformément aux
dispositions de la loi n° 2004-055/AN du 21
décembre 2004, portant Code Général des
Collectivités Territoriales au Burkina Faso, des compétences en
ce qui concerne les avis sur l'installation des établissements
insalubres, dangereux et incommodes de première et deuxième
classe conformément au code de l'environnement.
3.2.3.
Ministère de l'Industrie, du Commerce et de l`Artisanat (MICA)
Ce ministère a la
responsabilité de la gestion d'un secteur hautement polluant.
Département ministériel chargé de la mise en oeuvre et de
la coordination de la politique industrielle nationale, il gère des
activités ayant un impact négatif sérieux sur
l'environnement, que sont celles de la part des entreprises industrielles. Ces
unités industrielles qui font partie des établissements
classés ou établissements dangereux, insalubres et incommodes
(EDII), constituent traditionnellement l'une des plus importantes sources de
pollution. C'est le MICA qui délivre les autorisations
nécessaires à l'ouverture de ces établissements, en
collaboration avec le secteur ministériel concerné par
l'activité envisagée et qui assure la tutelle administrative
durant leur fonctionnement.
3.2.4. Ministère de
l'Agriculture et de l'Hydraulique (MAH)
Le Ministère de l'Agriculture et de
l'Hydraulique est le garant institutionnel de l'eau au Burkina Faso. A travers
la Direction Régionale de l'Agriculture et de l'Hydraulique, et de la
Direction de l'Assainissement, il procède à l'analyse des eaux
usées rejetées par les unités industrielles en comparaison
avec les normes environnementales.
3.2.5. Office National de
l'Eau et l'Assainissement (ONEA)
Créé depuis 1985, l'office national de
l'eau et de l'assainissement (ONEA) est un établissement public à
caractère industriel et commercial. Il assure la création et la
gestion de toute infrastructure servant à l'assainissement et à
la gestion du système production et distribution d'eau potable ou brute
dans les centres urbains et semi-urbains du pays.
DEUXIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSION
CHAPITRE I : ETAT DES LIEUX
DU SUIVI ET DU CONTROLE DES UNITES
INDUSTRIELLES DE LA VILLE DE
BOBO-DIOULASSO
1.1.
Contrôle des établissements classés (GARANE et ZAKANE,
2008)
1.1.1. Importance du contrôle
Les établissements classés font
l'objet, durant leur fonctionnement, d'un contrôle régulier qui
vise à s'assurer qu'ils observent les obligations qui leur incombent en
termes d'hygiène, de salubrité, de sécurité afin de
protéger la santé humaine et l'environnement. En effet,
l'efficacité de tout le mécanisme des établissements
classés dépend de la fréquence et du sérieux des
contrôles effectués par l'administration.
1.1.2. Organe de contrôle
Le contrôle des
établissements classés, s'il peut être effectués par
tout les officiers de police judiciaire (OPJ) et les agents de police
judiciaire (APJ) en raison de leur compétence générale en
matière pénale, est essentiellement assuré par un corps
spécialisé, les inspecteurs des établissements
classés, qui agissent sous l'autorité du ministre de
l'environnement.
Ø Nomination des inspecteurs des
établissements classés
Les inspecteurs des
établissements classés sont des fonctionnaires nommés par
un arrêté conjoint des ministres concernés,
arrêté conjoint n°2004-26/MECV/MAHRH/MCPEA/MCE/MS/MTEJ du 16
septembre 2004 portant nomination des inspecteurs des établissements
dangereux, insalubres et incommodes, pour un mandat de deux ans, renouvelable
une fois. Les inspecteurs, avant l'exercice de leurs fonctions, prêtent
serment devant la juridiction compétente d'accomplir leur mission
conformément aux textes en vigueur. Les premiers inspecteurs des
établissements classés, au nombre de huit, ont été
nommés en 2004. Par la suite trois inspecteurs ont été
recrutés sur mesures nouvelles en 2009.
Ø Mission et les attributions des inspecteurs
des établissements classés
Les inspecteurs des
établissements classés ont pour mission de faire respecter la
réglementation applicable à ces installations.
Ø Prérogatives des inspecteurs des
établissements classés
Les inspecteurs ont un droit
d'accès aux établissements classés dans le cadre des
inspections. Ils peuvent se faire communiquer les résultats des mesures
de pollution ou ordonner des analyses et contrôles, à la charge de
l'exploitant et réalisés par des laboratoires ou organismes
agréés par l'Etat. Ils dressent des procès-verbaux qui
font foi jusqu'à preuve du contraire et dont copie est adressée
respectivement aux ministres chargés de l'environnement et du secteur
d'activité concerné, au Procureur du Faso et à
l'inspection régionale du travail.
Ø Obligations des inspecteurs des
établissements classés
Les inspecteurs des
établissements classés sont astreints au secret professionnel.
Ils s'engagent à ne révéler ni à utiliser
directement ou indirectement, même après la cessation de leurs
fonctions, les secrets de fabrication et les procédés
d'exploitation dont ils auraient eu connaissance dans l'exercice de leur
fonction. Le non respect de cette obligation entraine des sanctions
pénales.
1.2.
Processus actuel de suivi et de contrôle des unités industrielles
de Bobo-Dioulasso
Des sorties de contrôle
sont organisées sous l'initiative de la Direction Régionale de
l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (DRICA) et de la Direction
Régionale de l'Environnement et du Développement Durable des
Hauts-Bassins (DREDD/HBS). Au cours d'une des sorties sur FRUITEQ à
laquelle nous avons eu à participer, il était question de voir le
processus de contrôles effectués par ces deux structures. Le reste
des sorties a été effectué seul comme de simples sorties
terrain accompagnées d'entretiens avec les responsables d'industrie.
Ces sorties de contrôle ont eu pour objectif
majeur la vérification de la mise en oeuvre de certains textes
réglementaires en matière d'environnement qui sont en vigueur au
Burkina Faso, notamment :
- le décret n°98
322 /PRES /PM /MEE/MCIA /MEM /MS/MATS /
METSS /MEF du 28 juillet 1998 portant conditions
d'ouverture et de fonctionnement des établissements dangereux,
insalubres et incommodes ;
- le décret n°2001-185/PRE/PM/MEE du 07 mai 2001,
portant fixation des normes de rejets des polluants dans l'air, l'eau et les
sols ;
- le décret n°2001-342 /PRES/PM/MEE du 17
juillet 2001 portant champ d'application, contenu et procédure de
l'étude et de la notice d'impact sur l'environnement, pris en
application des articles 19, 20 et 23 de la loi n°005 /97/ADP du 30
janvier 1997, portant Code de l'Environnement au Burkina Faso ;
- l'arrêté n°01-97/MCPEA/MEF/MEE du
2 novembre 2001portant cahier des charges applicable aux zones
industrielles au Burkina Faso ;
- le décret n°
2007-409/PRES/PM/MECVMAHRH/MID/MCE/MATD du 3 juillet 2007 portant
modalités de réalisation de l'audit environnemental ;
- et la loi n°62/95/ADP du 14 décembre 1995
portant code des investissements au Burkina Faso.
1.2.1. Préparation de la sortie de
contrôle
De façon sommaire, la
préparation de la sortie consiste à l'information des
responsables de l'unité industrielle par lettre de correspondance. A
l'issue de cette étape, un rendez-vous est fixé au sein de
l'unité industrielle.
1.2.2. Conduite du contrôle
Ø Identification du responsable
Le responsable identifié
peut être :
- le Directeur General ;
- le Directeur Administratif ;
- le Directeur Technique ;
- ou son représentant.
Ø Séance de travail avec les
responsables de l'unité industrielle
Au cours de la séance de
travail, il s'agit de :
- faire une prise de contact avec les responsables de
l'unité ;
- présenter les objectifs de la mission ;
- avoir les explications des responsables sur le
fonctionnement de l'unité ;
- connaître la sensibilité environnementale des
responsables et de l'unité : problèmes environnementaux
rencontrés dans l'unité industrielle, mode de gestion,
résultats obtenus, difficultés ;
- échanger sur les différents types de
déchets produits et leur mode de gestion ;
- échanger sur les problèmes environnementaux de
l'unité ;
- prendre connaissance des documents disponibles sur la
gestion de l'unité, sur la gestion des matières premières
et produits finis ;
- vérifier si l'unité dispose d'un
agrément du code des investissements, d'une autorisation d'installer du
ministère en charge de l'industrie ;
- vérifier si l'unité a fait l'objet d'une EIE
ou d'une NIE, et si l'unité a fait l'objet d'un audit
environnemental ;
- vérifier si l'unité dispose d'une
certification dans le domaine de l'environnement.
Ø Visite générale de
l'unité en compagnie d'un responsable technique
Cette étape est
destinée à passer en revue l'état physique des
différentes installations de l'unité et de ses alentours afin
d'en faire un rapprochement avec ce qui est dit ou écrit :
état de propreté, conditions de stockage ou de conservation des
matières premières, produits finis, gestion des déchets
solides et liquides, contrôle des émissions gazeuses, nuisances
diverses (odeurs, bruits), existence des points de dysfonctionnement ;
constatation des mauvaises pratiques.
Cette étape permet aussi d'identifier et de
qualifier les matières premières et produits finis. Lors de cette
visite qui doit se passer quand l'unité est en fonctionnement, le
personnel peut être interrogé à chaque poste de travail en
vue d'apprécier la sensibilité environnementale du personnel et
la gestion environnementale de l'unité.
L'étape de visite doit se faire en compagnie
d'un responsable technique de l'unité, pouvant fournir les informations
et les précisions nécessaires. A la fin de visite, une
dernière séance de travail avec les responsables permet de faire
le point sur les constats et de mettre fin au programme du déroulement
du contrôle.
Les unités industrielles
visitées peuvent être présentées dans le tableau
suivant :
Tableau 1 : récapitulatif des
sorties terrain lors de l'étude.
Unité industrielle
|
Activités principales de l'unité
|
Déchets produits et leurs modes de
gestion
|
Informations sur les EE
|
Date de la visite
|
Observations
|
FRUITEQ
|
Conditionnement et exportation de mangues vers l'Europe.
|
- Mise en décharge de feuilles de mangues.
- Eaux usées canalisées vers des fosses
septiques.
|
L'unité n'a pas fait l'objet d'une EIE/NIE et d'audit
environnemental.
|
31/05/11
|
- Agrément du code des investissements.
- Certifications : Global Gap, Biologique et Equitable.
|
SAPHYTO
|
Fabrication de produits phytosanitaire et d'insecticide.
|
- Les déchets métalliques sont broyés et
vendus au Ghana.
- Les produits périmés sont stockés au sein
de l'unité.
- Les déchets ultimes issus des bassins de
prétraitement (boues) sont stockés au sein de l'usine.
|
L'unité n'a pas fait l'objet d'une Etude d'Impact
Environnementale.
|
14/06/11
|
Audit environnemental en cours de validation.
|
SCAB
|
Reconditionnement des produits chimiques, phytosanitaires,
pulvérisateurs, engrais et semences.
|
Il y a deux types de déchets.
- Eaux usées canalisées vers un bassin de
rétention.
- Contenants vides stockés ou revalorisés en
poubelles après décontamination et palettes de bois vendus ou
incinérés.
|
L'unité n'a pas fait l'objet d'une EIE, mais elle a fait
l'objet d'un audit environnemental.
|
15/06/11
|
Société agréée par le MECV :
Arrêté n°2010-128 /MECV/ CAB du 20 septembre 2010. Un
PGES est en cours de mise en oeuvre.
|
Ø Interprétation
Au cours de ces sorties de
contrôle, il est remarqué que la plupart des promoteurs
d'unités industrielles ne connaissent pas l'intérêt ni
l'objectif de la réglementation en matière d'environnement. Pour
cela, ils sont nombreux ceux qui se sont installés sans avoir fait
l'objet d'une EE (EIE et NIE). Donc pas d'avis de conformité
environnementale et qui, au cours du fonctionnement de leur unité
industrielle, n'ont jamais procédé à la réalisation
d'un audit environnemental. Force est de constater aussi que les unités
industrielles n'ont pas une politique environnementale bien définie.
Néanmoins, il y a d'autres, comme la SAPHYTO qui a mis en place une
politique environnementale traduisant ainsi son engagement dans une
démarche de maîtrises des risques et des pollutions
accidentelles. Il est necessaire que ces promoteurs sachent que le fait de
réaliser une EIE/NIE ou un audit environnemental leur permet non
seulement de promouvoir la protection de l'environnement mais aussi, sur le
plan de la production et du commerce, d'être plus performance et
d'améliorer davantage leur productivité.
Il est aussi à remarquer que les causes
majeures du non respect des dispositions relatives aux textes
réglementaires en matière d'environnement et de
réalisation des EE sont essentiellement dues à : l'ignorance
des textes réglementaires en la matière, la méconnaissance
de ces textes, la non maîtrise des procédures de
réalisation des EE, le coût élevé des prestations de
service relatif à la réalisation des EE, et la méfiance
des promoteurs due à l'incertitude de l'aboutissement des dossiers des
EE.
1.3.
Etat actuel du suivi environnemental et du contrôle au niveau des
structures en charge
1.3.1. Au niveau de la DREDD/HBS
Le volet suivi environnemental et contrôle
des unités industrielles n'a pas été pris en compte dans
les programmes annuels d'activités de la DREDD/HBS avant l'année
2008. En effet, c'est à partir de cette année que ce volet a
été inclus dans ses activités, mais il n'a pas
été exécuté normalement et ne concernait qu'une
partie très minime (usines de la SOFITEX) par rapport au nombre des
unités qui existent dans la ville.
Le suivi environnemental et le contrôle des
unités industrielles de la ville n'a été effectif qu'en
2010. Selon le rapport des sorties de supervision des unités
industrielles de l'année 2010, sorties qui ont été faites
par la Direction Régionale de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat
(DRICA) et la Direction Régionale de l'Environnement et du
Développement Durable des Hauts-Bassins (DREDD/HBS) et qui se sont
limitées à la province du Houet, les résultats sont
consignés dans le tableau suivant :
Tableau 2: Etat des unités
industrielles visitées, en termes de réalisation des Evaluations
Environnementales (EE).
Unités visitées
|
Unités ayant fait une EE
|
Unités n'ayant pas fait une EE
|
Unités ayant leurs avis signés par Monsieur
le Ministre de l'Environnement
|
Unités ayant leurs avis signés par Monsieur
le Directeur Général de l'Amélioration du Cadre de
Vie
|
Taux de réalisation des EE
|
48
|
15
|
33
|
12
|
3
|
31,25%
|
Source : Synthèse des sorties de
supervision des unités industrielles de l'année 2010,
DRECV/HBS.
Selon ce rapport, sur 48 unités
visitées, seulement 15 unités ont fait une évaluation
environnementale soit 31,25 % des unités visitées et 33
unités n'ont pas fait une évaluation environnementale soit 68,75
%.
Graphique 1 :
Proportion des unites industrielles par rapport à la réalisation
des évaluations environnementales.
Source : Données
des sorties de supervision (DRECV/HBS, 2010).
En ce qui concerne les unités ayant leur
avis signés par Monsieur le Ministre de l'Environnement, elles sont au
nombre de 12 soit 80 % de l'ensemble des unités ayant leur
arrêté portant avis de conformité environnementale en
fonction des signatures. Celles ayant leurs avis signés par Monsieur le
Directeur Général de l'Amélioration du Cadre de Vie sont
au nombre de 3 soit 20 %.
Graphique 2 : Proportion
des unités industrielles ayant leurs arrêtés portant avis
de conformité environnementale, en fonction des signatures.
·
Source : Données
des sorties de supervision (DRECV/HBS, 2010).
Selon ce rapport, plusieurs raisons expliquent le
faible taux de réalisation des évaluations environnementales au
niveau des industries. Ce sont entre autre :
- l'ignorance des textes règlementaires relatifs aux
évaluations environnementales ;
- la méconnaissance des textes règlementaires
relatifs aux EE ;
- la non maitrise des procédures de réalisation
des EE ;
- l'insuffisance de compétences relatives à la
réalisation des EE ;
- le coût des prestations de services relatifs à
la réalisation des EE ;
- la méfiance des promoteurs due à l'incertitude
de l'aboutissement des dossiers des EE.
Le fait que beaucoup de promoteurs ne connaissent
pas l'intérêt ni l'objectif de la règlementation du domaine
de l'environnement et du commerce en général, et des EE en
particulier, explique le fait que certains industriels sont installés
sans l'avis des Ministres chargés de l'environnement et du commerce.
1.3.2. Au niveau de la direction en charge de
l'industrie
Selon le chef intérimaire
du service industrie, des visites sont effectuées au niveau des
unités industrielles. Au cours de l'année 2010, il n'y a eu
qu'une seule sortie qui s'est effectuée du 12 février au 09
juillet 2010. Selon leur rapport de visites des unités industrielles de
Bobo-Dioulasso au cours de l'année 2010, 56 unités industrielles
ont été visitées. Ce rapport ne fait ressortir que les
difficultés rencontrées par les unités industrielles au
cours de leur cycle de fonctionnement. Mais selon le chef intérimaire du
service industrie, au cours des visites, l'accent est aussi mis sur l'aspect
sensibilisation des promoteurs en ce qui concerne les sources d'énergie
à utiliser pour des raisons économique et environnementale.
1.3.3. Au niveau de l'ONEA
L'ONEA est une structure qui est
impliquée dans le suivi des normes de rejet des effluents industriels
dans les différents milieux. A son niveau, elle ne suit que les
unités industrielles qui sont raccordées au réseau
d'assainissement collectif qui achemine les eaux usées des industries
à la station d'épuration de DOGONA. Selon le chef du laboratoire
de l'ONEA, il n'y a que cinq unités industrielles qui sont
raccordées au réseau dont la SOFIB, la SN-CITEC, la BRAKINA,
l'Abattoir et JOSSIRA. Cette dernière ne rejette plus car elle a
été fermée.
1.4.
Faiblesse du suivi environnemental et du contrôle
Le respect des règles de protection de
l'environnement suppose l'organisation de contrôles et de suivis
réguliers pour prévenir les atteintes à l'environnement.
Donc, il est fait obligation à l'administration en charge de
l'environnement de mener un suivi et un contrôle environnemental.
Pourtant, les organes chargés d'opérer ces contrôles sont
le plus souvent dépourvus des moyens humains, matériels et
financiers pour mener à bien leur mission. Malgré les efforts de
décentralisation et de déconcentration, aucune des
administrations nationales impliquées dans la gestion de l'environnement
et des ressources naturelles, ne dispose d'agents assermentés suffisants
pour les activités de contrôle et d'inspection. S'agissant des
établissements dangereux, insalubres et incommodes, leur contrôle
n'a pas été assuré pendant longtemps, faute de l'existence
d'un corps des inspecteurs des établissements classés. Selon
GARANE A. et ZAKANE V. (2008), la création de ce corps, suivie de la
nomination des premiers inspecteurs en 2004 avait suscité un espoir en
ce qui concerne l'effectivité du contrôle de ces
établissements. Cependant, leur nombre demeure manifestement insuffisant
(huit au total pour l'ensemble du Burkina Faso) au regard de l'ampleur de la
tâche en la matière. Par la suite, trois inspecteurs de
l'environnement ont été recrutés sur mesures nouvelles en
2009.
Malgré tous ces efforts, l'inspection
des établissements dangereux, insalubres et incommodes n'est pas encore
effective. Selon le plan d'action de la Direction générale de
l'amélioration du cadre de vie (MECV, 2003), cette situation serait due
à :
- l'inexistence de certains textes d'application fondamentaux
qui crée un vide juridique rendant caduque l'action sur le
terrain ;
- la lenteur du processus d'élaboration des textes
compte tenu du caractère transversal du secteur de
l'environnement ;
- la multitude des étapes liées à
l'approbation ou à l'adoption (atelier de validation, adoption par le
Gouvernement ou par l'Assemblée Nationale,...) ;
- la lenteur administrative dans le traitement des
dossiers ;
- l'ignorance des acteurs censés connaître et
appliquer les lois car la plupart des promoteurs sont analphabètes.
Pour ce qui est du cas du suivi environnemental
et du contrôle des unités industrielles effectués par les
Directions régionales de l'environnement et de l'industrie dans la ville
de Bobo-Dioulasso, il faut noter :
- une insuffisance de coordination entre le département
de l'environnement et celui de l'industrie. Ce manque de synergie
entraîne des actions isolées comme la délivrance des
autorisations d'installer aux promoteurs sans l'évaluation
environnementale conséquente. Pendant que de façon
théorique, le promoteur doit avoir son arrêté portant
émission d'avis de conformité environnementale dans son dossier
de demande d'autorisation d'installer ;
- l'absence d'un programme formel sur les sorties relatives
aux suivis environnementaux et contrôles des unités industrielles
de la ville de Bobo-Dioulasso ;
- une insuffisance d'agents assermentés
qualifiés chargés d'effectuer des sorties de
contrôle ;
- un manque d'outils élémentaires de travail,
notamment les outils de bases de suivis des paramètres de pollutions,
considérant que Bobo-Dioulasso est la ville industrielle du Burkina donc
la ville la plus polluante ;
- une insuffisance d'implication des agents de la
région dans les activités de suivis environnementaux par le
niveau central. Les compétences des environnementalistes sur place ne
sont pas utilisées lors des visites des unités industrielles, de
suivi des PGES, d'enquêtes publiques par les Directions
Générales du Ministère (BUNED, ARSN, DGACV) ;
- l'absence de cartes professionnelles entrave le
fonctionnement des activités lors des sorties terrains. Cette situation
ne permet pas aux agents chargés du contrôle de s'identifier
devant les industriels.
CHAPITRE II : ANALYSE
CRITIQUE ET PROPOSITIONS
2.1.
Analyse critique de l'état actuel du suivi environnemental et du
contrôle des unités industrielles de la ville de
Bobo-Dioulasso
Apres avoir examiné la situation actuelle du
suivi environnemental et du contrôle des unités industrielles de
la ville de Bobo, il est important de dresser une analyse critique relative
à ce qui est fait.
Pour ce qui concerne le suivi et le contrôle
effectués au niveau de la DREDD/HBS, force est de constater que ces
derniers sont insuffisants puis qu'ils se limitent seulement à la
vérification des documents portant conformité environnementale.
Or, selon le guide sectoriel d'Etude et de la Notice d'Impact sur
l'Environnement des unités industrielles (2007), en matière de
suivi environnemental des projets industriels, il est important de prendre en
compte les paramètres suivants : pH, Température, NOx, SOx,
métaux lourds, MES, DBO5, DCO, débit, etc. Ces
paramètres constituent les principaux indicateurs de la surveillance et
du suivi environnemental des projets industriels. En plus, la
périodicité avec laquelle les visites sont effectuées
(visites qui n'ont été effectuées qu'à partir de
l'année 2010) est d'une seule fois dans l'année et ne couvrant
pas toutes les unités industrielles de la ville. Pendant que
l'efficacité de tout le mécanisme des établissements
classés dépend de la fréquence et du sérieux des
contrôles effectués par l'administration en charge de
l'environnement.
Il est à remarquer aussi
qu'au niveau de la DREDD/HBS, il n'y a pas de programme formel sur les sorties
de contrôle des unités industrielles. Pour le peu de sorties
programmées, il y a une insuffisance de moyens (carburant,
véhicule, personnel assermenté qualifié, etc.) pour
permettre aux agents de mener à bien leurs missions. Ainsi, presque
toutes les sorties sont des initiatives de la direction régionale en
charge de l'industrie. Pendant que l'article 31 du décret
n°2001-342/PRES/PM/MEE du 17 juillet 2001 portant champ d'application,
contenu et procédure de l'étude et de la notice d'impact sur
l'environnement dispose que le ministère chargé de
l'environnement en collaboration avec les ministères concernés
est chargé du suivi environnemental. Il peut avoir recours au personnel
d'autres départements ministériels en cas de besoin. Cette
responsabilité du suivi environnemental est aussi citée par le
décret n° 2007-409/PRES/PM/MECVMAHRH/MID/MCE/MATD du 3 juillet
2007 portant modalités de réalisation de l'audit
environnemental à son article 17 que le ministère chargé
de l'environnement, en collaboration avec les ministères
concernés, est chargé de veiller à
l'opérationnalisation du suivi externe conformément à
l'arrêté visé à l'article 15 du présent
décret.
2.2.
Propositions pour une amélioration du suivi environnemental et du
contrôle des unités industrielles
Par rapport aux différents
rejets des unités industrielles, les acteurs chargés d'effectuer
le suivi et le contrôle doivent prendre en compte, en plus des
différents documents portant conformité environnementale, les
paramètres de pollution suivants en fonction de chaque type
d'industrie.
Tableau 3 : Fiche des différents
paramètres majeurs de pollution à suivre
Type d'industrie
|
Paramètres de pollution
|
Période de suivi et de
contrôle
|
Fréquence de suivi et de
contrôle
|
Responsables du suivi et du contrôle
|
Indicateurs de suivi et de contrôle
|
Agro- alimentaires :
|
DBO5, DCO, MES, pH, NOx, SOx, COV, Température,
Conductivité électrique, Métaux lourds, Bactéries
coliformes, Huile et graisse, Azote total, Phosphore total, odeurs.
|
Pendant la période de fonctionnement pour certaines
industries et toute l'année pour d'autres.
|
Chaque mois par les responsables de l'unité industrielle
et deux fois par an par la DREDD/HBS.
|
MEDD, DREDD/HBS en collaboration avec les autres acteurs
concernés, Promoteurs des unités industrielles.
|
- Nombre d'unités industrielles
visitées ;
- Nombre et fréquence de sorties
|
Chimiques
|
DBO5, DCO, MES, pH, NOx, SOx, COV, Température,
Conductivité électrique, Métaux lourds, Azote total,
Phosphore total, odeurs.
|
Pendant toute l'année.
|
Une à deux fois par an si possible pour l'équipe
de contrôle et chaque mois par les responsables de l'unité.
|
MEDD, DREDD/HBS en collaboration avec les autres acteurs
concernés, Promoteurs des unités industrielles.
|
Plastiques et caoutchoucs
|
DBO5, DCO, MES, pH, NOx, SOx, COV, Température,
Conductivité électrique, Métaux lourds, Phénols,
Zinc, Chrome, Huile et graisse, Fluor, Cuivre.
|
Pendant toute l'année.
|
Une à deux fois par an si possible pour l'équipe
de contrôle et chaque mois par les responsables de l'unité.
|
MEDD, DREDD/HBS en collaboration avec les autres acteurs
concernés, Promoteurs des unités industrielles.
|
|
Textiles
|
DBO5, DCO, MES, pH, NOx, SOx, COV, Température,
Conductivité électrique, Métaux lourds Chrome,
Phénols.
|
Pendant toute l'année.
|
Une à deux fois par an si possible pour l'équipe
de contrôle et chaque mois par les responsables de l'unité.
|
MEDD, DREDD/HBS en collaboration avec les autres acteurs
concernés, Promoteurs des unités industrielles.
|
Métalliques
|
DBO5, DCO, MES, pH, NOx, SOx, COV, Température,
Conductivité électrique, Métaux lourds, Ether soluble,
Phénols, Cyanure, Huile et graisse, Fer.
|
Pendant toute l'année.
|
Une à deux fois par an si possible pour l'équipe
de contrôle et chaque mois par les responsables de l'unité.
|
MEDD, DREDD/HBS en collaboration avec les autres acteurs
concernés, Promoteurs des unités industrielles.
|
Carrières et matériaux de
construction
|
DBO5, DCO, MES, pH, NOx, SOx, COV, Température,
Conductivité électrique, Métaux lourds, Solides en
suspension.
|
Pendant toute l'année.
|
Une à deux fois par an si possible pour l'équipe
de contrôle et chaque mois par les responsables de l'unité.
|
MEDD, DREDD/HBS en collaboration avec les autres acteurs
concernés, Promoteurs des unités industrielles.
|
|
2.3.
Recommandations pour une opérationnalisation du suivi environnemental et
du contrôle
Pour une meilleure opérationnalisation du
suivi environnemental et du contrôle des unités industrielles de
la ville de Bobo-Dioulasso, des recommandations peuvent être faites
à différents niveaux.
2.3.1. A l'endroit des structures centrales du MEDD
Il est important que le BUNED transmette à la
DREDD/HBS tous les avis de conformité environnementale des unités
industrielles de la ville de Bobo-Dioulasso. Ensuite, tout dossier provenant de
la région doit être accompagné d'un avis du Directeur
régional avant traitement par le BUNED. Lors des activités de
suivis environnementaux, des visites des unités industrielles, de suivi
des PGES, organisées par les structures centrales du ministère,
il est important d'avoir une implication des agents de la région et que
les compétences des agents sur place soient utilisées. En outre,
le ministère doit s'engager à renouveler l'arrêté
conjoint n°2004-26/MECV/MAHRH/MCPEA/MCE/MS/MTEJ du 16 septembre 2004
portant nomination des inspecteurs des établissements dangereux,
insalubres et incommodes, pour une effectivité de l'inspection
environnementale.
Il faut une coordination entre le ministère
en charge de l'environnement et celui de l'industrie pour exiger un dossier
complet comportant tous les documents nécessaires avant la
délivrance des autorisations d'installer aux promoteurs d'industrie.
2.3.2. A l'endroit de la DREDD/HBS
Vu le nombre d'unités
industrielles existant dans la ville de Bobo-Dioulasso, la
DREDD/HBS doit prendre en compte le suivi environnemental et le contrôle
de ces unités dans ses programmes annuels d'activités et que ces
programmes soient exécutés comme il se doit. Pour cela, la
DREDD/HBS doit renouveler davantage le répertoire des unités
industrielles avec leur localisation géographique (puisqu'il y a des
promoteurs qui se sont installés hors de la zone industrielle),
établir un programme formel pour les sorties de contrôle. Un
budget doit être alloué à ce volet afin de permettre aux
agents chargés du contrôle et du suivi de pouvoir effectuer
normalement leurs sorties. En plus, ces agents doivent être dotés
au moins d'outils élémentaires de travail, notamment les outils
de base pour le suivi des paramètres de pollution afin d'être
crédibles lors des contrôles.
Pour faire connaître l'importance et la
nécessité d'effectuer des évaluations environnementales
avant et après l'installation des unités industrielles, la
DREDD/HBS doit mener des actions de sensibilisation et d'information
auprès des promoteurs d'industries déjà installés
et ceux désirant s'installer.
La DREDD/HBS doit établir une collaboration
avec certaines structures comme l'ONEA qui possède un laboratoire afin
de procéder à l'analyse des paramètres de pollution lors
des contrôles.
2.3.3. A l'endroit des promoteurs d'industries
En général, afin de respecter les
normes, les promoteurs d'unités industrielles doivent définir
leur politique environnementale et s'assurer qu'elle est appropriée
à la nature, la portée et les impacts sur l'environnement de
leurs activités. Chaque installation enregistrée doit s'engager
à mieux respecter l'environnement, à respecter les lois
applicables, et à prévenir la pollution. L'engagement doit
être disponible pour le public et l'unité doit établir les
procédures pour identifier les effets sur l'environnement de ces
activités, créer et suivre des procédures pour rendre
publics les documents liés à ces activités, identifier les
responsabilités individuelles, former le personnel approprié, et
préparer un plan de gestion environnementale. Ces activités
doivent être périodiquement surveillées. Pour cela, des
audits environnementaux internes ou externes sont exigés. Afin de
faciliter la tâche aux structures chargées du suivi et du
contrôle, chaque unité doit créer une cellule
environnementale en son sein et qui aura pour mission entre autre de :
- participer à la vulgarisation des outils juridiques
et techniques de l'évaluation environnementale ;
- participer, avec la direction régionale en charge de
l'environnement et les agents d'exécution des projets, au suivi de la
mise en oeuvre des plan de gestion environnementale et sociale ;
- apporter un appui-conseil à l'unité dans le
domaine de ses activités ayant un impact significatif sur
l'environnement.
Cette cellule environnementale de l'unité
industrielle sera chargée de produire des rapports d'activités
semestriels soumis à l'organe dirigeant de l'unité industrielle
qui en transmet une copie à la direction régionale en charge de
l'environnement pour appréciation.
CONCLUSION
En guise de conclusion, il ressort de cette
étude que la promotion du respect de l'environnement à travers
des contrôles et des suivis adéquats et des évaluations
environnementales en tant que mécanisme de développement durable
s'impose dans notre pays. La mise en oeuvre efficace et effective de cette
pratique au niveau des unités industrielles reste un défi majeur
pour le ministère en charge de l'environnement.
L'étude qui a été
effectuée sur le suivi environnemental et le contrôle des
unités industrielles de la ville de Bobo-Dioulasso a permis, à
travers un état des lieux, de dégager plusieurs problèmes
liés à la non effectivité du suivi environnemental et du
contrôle de ces unités. Ce sont entre autre l'insuffisance de
personnel qualifié, l'insuffisance de moyens matériels et
financiers. A cela, il faut aussi ajouter la non prise en compte effective du
suivi environnemental et du contrôle des unités industrielles dans
les programmes annuels d'activités de la direction régionale,
l'absence de programme formel sur ces contrôles et suivis.
Néanmoins, il y a quelques sorties de supervision qui sont
effectuées, mais tous les acteurs ne sont pas associés et en plus
tous les paramètres de pollution ne sont pas suivis par manque de
matériels pour les analyses.
Dans le souci de faire respecter la
réglementation en matière d'environnement et de préserver
cet environnement, la santé humaine et la sécurité
publique face aux risques industriels, l'administration en charge de
l'environnement doit faire du contrôle des établissements
classés son cheval de bataille avec une implication forte de toutes ses
structures centrales et déconcentrées. En plus, l'inspection
environnementale des établissements classés doit être
effective, car c'est par un suivi et un contrôle sérieux et
efficaces des unités industrielles qu'on aboutira à une
préservation de l'environnement pour un développement
durable.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Code de l'environnement du Burkina
Faso, 1997, 21 p.
Commune de Bobo-Dioulasso,
2007 : Projet de plans de
développement communal, 65 p.
Décret n°2001-342/PRES/PM/MEE du 17
juillet 2001 portant champ d'application, contenu et procédure
de l'étude et de la notice d'impact sur l'environnement, 19 p.
Décret
n°2007-409/PRES/PM/MECVMAHRH/MID/MCE/MATD du 3 juillet
2007 portant modalités de réalisation de l'audit
environnemental, 8 p.
DRECV/HBS,
2010 : Synthèse des sorties de
supervision des unités industrielles de l'année 2010, 15 p.
GARANE A. et ZAKANE V.,
2008 : Droit de l'Environnement
Burkinabé, Collection Précis de Droit Burkinabé,
Université de Ouagadougou, 881 p.
GUISSOU I. P., TOE A. M., SONDO B. K. et OUEDRAOGO
J-B., 2001 : La gestion des
risques chimiques dans les usines de Bobo-Dioulasso et de Banfora ;
Nomenclature des produits et des risques chimiques et proposition d'une
stratégie de prévention, 62 p.
MECV,
2003 : Plan d'action de la Direction
Générale de l'Amélioration de Cadre de Vie, 46 p.
MECV,
2007 : Guide général de
réalisation des études et notices d'impact sur l'environnement,
24 p.
MECV,
2007 : Guide sectoriel d'étude et
de la notice d'impact sur l'environnement des unités industrielles,
18p.
ONEA,
1995 : Etude d'assainissement des eaux
usées Bobo-Dioulasso, 76 p.
ONEA,
1999 : Plan stratégique
d'assainissement des eaux usées de la ville de Bobo-Dioulasso (PSAB), 46
p.
ANNEXES
Annexe 1 : Liste des
personnes rencontrées
Nom
|
Prénom (s)
|
Service
|
ROUAMBA
|
Mahamoudou
|
Chef de service industrie par
intérim/DRICA
|
TRAORE
|
Oscar
|
Responsable à la production/fruiteq
|
TRAORE
|
Adamou
|
Chef de service
hygiène-sécurité-qualité-environnement
(HSQE)/SAPHYTO
|
SANOU
|
Adama
|
Chef de laboratoire/ONEA
|
SANON
|
Guillaume
|
Chef de service
hygiène-sécurité-environnement (HSE)/SCAB
|
SAWADOGO
|
Issouf
|
SRACV/DREDD/HBS
|
Annexe 2 : Guide
d'entretien avec les structures chargées du suivi et du contrôle
des unités industrielles.
Nom et prénom (s) du
responsable :.................................................................
Nom de la structure
:....................................................................................
Date et lieu de
l'entretien :...........................................................................
1°) Faites-vous des sorties de suivi
environnemental et de contrôle sur les unités industrielles de la
ville ? OUI/NON
2°) Quel est votre programme de sortie ?
......................................................................................................................................................................
3°) Quel est votre processus de suivi
environnemental et de contrôle?
..................................................................................................................................................................
4°) Partez-vous seuls ou associés à
d'autres structures ? Si oui, lesquels ?
................................................................................................................................................................
5°) Quelles sont les difficultés que vous
rencontrez ?
..............................................................................................................................................................
6°) Quels sont vos éventuelles attentes
pour une amélioration du suivi environnemental et du contrôle des
unités industrielles ?
................................................................................................................................................................
7°) Quelles recommandations faites-vous à
l'endroit des industriels pour un respect de la réglementation en
matière d'environnement ?
...........................................................................................................................................................
Annexe 3 : Guide
d'entretien avec les industriels.
Nom et prénom (s) du
responsable :.................................................................
Nom de
l'industrie :....................................................................................
Date et lieu de
l'entretien :...........................................................................
1°) Qu'entendez-vous par suivi environnemental et
contrôle des unités industrielles ?
...............................................................................................................................................................
2°) Savez-vous qu'avant d'installer une
unité industrielle, vous devez remplir certaines conditions
vis-à-vis de la réglementation environnementale ?
OUI/NON
3°) Votre industrie a-t-elle fait l'objet d'une
étude ou d'une notice d'impact environnemental avant son
installation ? OUI/NON
4°) Avez-vous votre arrêté portant
avis de conformité environnementale ? OUI/NON
5°) Faites-vous régulièrement des
audits environnementaux au sein de votre industrie ? OUI/NON
6°) Si oui, quel est votre programme de gestion
environnementale et sociale ?
............................................................................................................................................................................
7°) Avez-vous une certification dans le domaine
de l'environnement ? OUI/NON
8°) Quels sont les types de déchets que
vous générez ?
.......................................................................................................................................................................
9°) Comment sont gérés ces
déchets ?
........................................................................................................................................................................
10°) Quelles sont vos
recommandations concernant ces suivis environnementaux et
contrôles?
............................................................................................................................................................